i. êtes-vous originaire de radcliff ?
  Pas du tout. Seth est né en Nouvelle Calédonie, et s’il n’y avait pas eu de problèmes avec les transmutants, il y serait probablement encore. Il a la peau rendue mate par le soleil et les cheveux sombres comme ses yeux : autant dire qu’il n’a pas vraiment le physique typique de l’Américain moyen. A force d’aller par monts et par vaux, il a fini par atterrir à Radcliff et n’a pas tardé à faire connaissance avec la communauté anti-mutants. Ce qui l’amuse plus qu’autre chose vu qu’il prend un malin plaisir à les faire tourner en bourrique dès qu’il en a l’occasion.

  ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
  Bien entendu, c’est même à eux qu’il doit d’être expatrié loin de son pays natal. Quand les choses ont commencé à chauffer pour les gens comme lui, il y eut quelques raids qui donnèrent naissance à un petit trafic de transmutants dont il a eu le plaisir de faire partie – le chiffre VII tatoué dans sa nuque est un vestige de cette époque où il n’était considéré comme rien de plus qu’une marchandise exotique à vendre au plus offrant. Depuis qu’il est arrivé à Radcliff, il a eu plus d’une fois l’occasion de se frotter aux nerveux hunters qui peuplent la ville.

  iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
  Oh que oui, peut-être même un peu trop. Dès qu’il le peut ou qu’il en a besoin, ou juste quand il peut frimer un peu avec son don. Il assume pleinement sa différence et en joue énormément, surtout quand ça peut l’aider à se sortir d’une situation délicate dans laquelle il se serait fourré encore une fois. Il évite juste de le faire près d’un point d’eau – ce serait bête de se dissoudre comme ça.

  iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
  Seth se moque assez des lois et du gouvernement en général, et cette fois encore il le trouve beaucoup trop laxiste par rapport à ce qu’il se passe avec les chasseurs de mutants. Il part du principe que si les politiciens voulaient vraiment faire quelque chose d’efficace pour endiguer ce problème, il auraient fait autre chose que de produire un pauvre décret que certains ne respectent pas le moins du monde. Cela dit, cette petite guerre alimente son business, donc il ne va pas trop s’en plaindre non plus.

Seth n’aurait jamais dû se retrouver à Radcliff. A dire vrai, il n’aurait même pas dû aller si loin de chez lui, ou alors pour des vacances – et encore, de bien courtes vacances. Mais la vie en a voulu autrement, et, finalement, il ne s’en sort pas si mal.

Seth Koraha est né et a grandi en Nouvelle Calédonie. Gamin hyperactif aux yeux aussi sombres que ses cheveux, il passe ses journées à cavaler partout et à faire n’importe quoi ; un peu bagarreur et déjà tête à claques à l’époque, ses parents gagnèrent quelques cheveux blancs grâce à ses frasques et ses fréquentes fugues. Cela dit, ils finirent par arrêter de s’inquiéter lorsqu’ils comprirent qu’il se sauvait toujours à la plage la plus proche. Peut-être sentait-il inconsciemment qu’il y avait quelque chose de spécial pour lui dans ce genre de décor ; peut-être était-ce juste l’envie de lézarder au soleil au bord de l’eau, à moitié enfoncé dans le sable, qui le motivait. Toujours est-il que lorsque sa mutation se manifesta, il fut le premier surpris mais se mit à apprécier très vite ce pouvoir fraîchement éveillé. Cependant, une bonne partie de son entourage ne partagea pas son enthousiasme, et certains commencèrent à le voir non plus comme un membre de leur communauté, mais comme une anomalie qu’il aurait fallu effacer.
Au fur et à mesure que les transmutants émergeaient dans le monde, leurs détracteurs apparurent à leur tour. Certains les chassaient pour les tuer, d’autres pour en faire des trophées, d’autres encore pour les livrer à d’autres personnes qui en feraient le diable seul savait quoi.
Et ce fut ainsi que Seth tout juste adolescent quitta son île natale : embarqué de force dans l’un de ces trafics de mutants. Lui et ses camarades d’infortune furent tatoués comme des animaux qu’on aurait vendu sur le marché ensuite – et à dire vrai, c’était à peu de choses près ce qui les attendait. Pourtant débrouillard et habile, Seth ne parvint pas à s’enfuir assez vite et gagna quelques cicatrices après une tentative ratée qui manqua le tuer, dont une longue sur le côté de la tête qu’on peut voir encore aujourd’hui lorsqu’il décide de se raser une partie du crâne. Heureusement pour lui, malheureusement pour ses ravisseurs, le réseau fut démantelé lorsque les mutants furent reconnus comme étant des personnes à part entière. Entre temps, il était passé sur un tout nouveau continent et n’avait pas les moyens physiques de rentrer chez lui. Aussi décida-t-il de vadrouiller à droite à gauche en attendant de savoir exactement quoi faire. Habile voleur, il vivota de petits larcins jusqu’à se dire qu’il était temps de voir les choses en grand. Pour avoir été – bien malgré lui – membre d’un réseau criminel, il avait quelques notions du monde de la traite et du magouillage en puissance, aussi se fit-il trafiquant à son tour – après tout, il avait vu comment ce travail-là payait bien lorsqu’il était bien fait. Beau parleur et tête de mule, il arrive presque toujours à ses fins, même s’il lui arrive parfois d’y laisser quelques plumes.
Et de transaction en transaction, de problème en problème et de piste en piste, il finit par atterrir à Radcliff. La ville lui plait beaucoup : c’est un terreau fertile pour son business et l’ambiance le rend curieux. Il est trop orgueilleux pour se dire qu’il risque gros en restant dans une cité dirigée par les hunters, ce qui lui permet d’apprécier d’autant plus ce qu’il s’y passe. Et qui sait, peut-être se décidera-t-il un jour à prendre parti pour quelqu’un d’autre que lui-même. Pour le moment, il fait cavalier seul, et ça lui convient parfaitement. Les évènements à venir risquent de le bousculer plus qu’il ne le croit et le forcer à revoir une partie de ses positions.
Enfin, s’il accepte deux minutes de remettre son mode de vie en question.