i. comment êtes-vous entré parmi les hunters?
Mes parents font partit des hunters, je l'ai compris dès mon plus jeune âge. A vrai dire ils ne s'en cachaient pas vraiment, au contraire. Tous les enfants connaissent les discussion à table du boulot des parents, c'était la même chose chez moi. Sauf que les discussion étaient bien plus intéressantes. Ils m'ont tout instruits sur les mutants. Ils ne m'ont pas appris seulement à me battre mais surtout pourquoi me battre. Pourquoi fallait-il se battre contre les mutants. Certaines mauvaises langues diraient qu'ils m'ont lavé le cerveau, moi je sais qu'ils n'ont fait que m'ouvrir les yeux et prendre conscience de la menace que représentent ces mutants. C'est dans ma religion, dans mes convictions les plus profondes, mes règles de base: la société ne peut trouver la paix si les mutants y sèment encore la pagaille. J'ai rejoins le groupe des hunters de façon officieuse à la fin du lycée.

ii. avez-vous déjà effectué votre devoir de chasseur ?
Au départ on les compte, nos victimes. Et puis il arrive un moment où on oublie de compter. Ou alors on ne veut plus compter, histoire de ne pas faire trop mal à sa conscience. Ce n'est pas non plus l'une de mes plus grandes qualités, de tuer des mutants. Mais je suis rapide, et je n'ai aucune hésitation ce qui est sans doute la clé pour les avoir. Leurs mutations leurs servent souvent à s'échapper lorsqu'on les tiens entre nos mains et qu'on a une seconde d'hésitation. Cette petite seconde qui suffit à rater son coup. Une fois qu'on a compris ça, c'en ai finis pour celui qui tombe entre nos mains.

iii. les mesures du traité de protection des mutants vous font-elles peur ?
J'ose espérer qu'avec Lancaster au pouvoir ce traité ne nous embêtera pas trop longtemps. J'ai l'impression qu'on régresse, on a pourtant assez prouvé que les mutants étaient un danger pour les humains alors pourquoi prendre une telle décision? Ce qui me fait peur c'est la charge de travail que je risque d'avoir. Qui dit traité dit plus de plaintes si les hunters ne sont pas assez discret. Il faudra être d'avantage transparents.

iv. que pensez-vous de l'élection récente de thaddeus lancaster à la tête du comté ?
C'était inespéré! Je ne sais pas comment il a réussis, peut-être que la population de Radcliff a enfin ouvert les yeux sur la triste réalité. J'ai suivit de très près ça campagne, et rarement j'ai vu un homme assumer autant ses idées. Cette situation est délicate, si on donne tous les plans on risque d'être doublé par les mutants, et en plus de ça de passer pour un meurtrier aux yeux de la population qui ne mesure pas les dangers des mutations. Je suis sûre qu'il fera du bon boulot, en tout cas, il a du pain sur la planche.

« N'y touche pas Cali. » Je faisais pivoter l'arme devant mon visage sans prêter attention aux ordres de mon père. Je n'avais pas le droit de rentrer dans son espèce de bureau qui était plutôt une salle où il rangeait tout ce qu'il ne voulait pas que je trouve. « Qu'est-ce ce que c'est ? » à treize ans j’estimais que mes parents me devaient la vérité. Ça faisait déjà plusieurs fois que mon père me trouvait à fouiller dans ses affaires. Ce qui l’inquiétait le plus c'était que j'avais l'air de moins en moins désolée. « Tu le sauras bien assez tôt. » Il me prit rapidement l'objet des mains et le rangea dans un tiroir. Les sourcils froncés, il était de moins en moins patient avec moi. Et ça n'allait pas s'améliorer. Il impressionnait tout son entourage et il avait donc du mal à ce que moi, sa petite fille si mignonne, je puisse lui tenir tête. C'était sans doute parce que je savais qu'il ne me ferait jamais de mal. J'étais bien trop précieuse à ses yeux. Alors j'en profitais. Je méritais de savoir ce qu'ils faisaient après tout, lui et maman. J'ai grandi à Chicago, dans un grand manoir que mon père ne pouvait se payer avec son boulot de chercheur. C'était une plutôt bonne couverture, parce qu'au final ça ne voulait pas dire grand chose. Il travaillait enfaite pour l'organisation des hunters où il y a rencontré ma mère. Moi je sais pas vraiment ce que je viens faire là-dedans, on pourrait se dire qu'en tant que hunters ils n'avaient pas le temps d'élever un enfant. Pourtant ils prirent leur temps pour moi. Dans cet immense manoir j'avais droit à une grande chambre et une nounou à disposition 24h/24. Ils étaient plutôt absents et je me retrouvais souvent seule avec la dame chargée de me surveillée. Ils me mirent de côté jusqu'à ce que je sois assez grande pour protester. Plutôt colérique, j'avais l'habitude de tout obtenir des nounous, avec mec parents c'était déjà plus compliqué. « Cali chérie, tu sais les mutants, nous t'en avons parlé? » mon père était calme et me regardait à peine lorsqu'il me posait cette question, comme s'il venait de me demander simplement comment s'était passée ma journée. « Oui, ils ne sont pas fréquentables. » Dis-je fermement. Je connaissais les conflits qu’il y avait entre les mutants et leurs opposants. Je comprenais maintenant de quel côté nous étions. Mes parents m’avaient raconté beaucoup d’évènements qui s’étaient passé avec les mutants. On ne pouvait pas leur faire confiance, c’étaient des survivants, ils agissaient selon leur instinct de survie, réfléchissaient en fonction de leur propre sécurité avant la notre, celle des hommes. C’est pourquoi il fallait faire de même, il fallait des personnes pour se battre pour les humains. Pour assurer la sécurité des hommes face aux mutants. Mes parents faisaient partie des opposants aux mutants. On les appelait les hunters. Mais ils n’étaient connu que tu côté des opposants pour éviter de passer pour des meurtriers aux yeux de la population humaine qui étaient aveuglés par les conneries que réussissaient les mutants à faire passer à la télévision. Certains mutants tentaient de faire régner l’idée que hommes et mutants pouvaient coexister en paix, tandis que d’autres essayaient d’intimider la population humaine par des messages de terreur. Ils n’étaient pas fiables et c’était un combat inévitable.
Mes parents me firent rentrer dans l’organisation des hunters après m’avoir fait m’entrainer pendant un an. Entrainement à la fois sportif, je devais savoir me battre à mains nues, avec une lame, ou avec une arme, et ils m’apprirent tout ce qu’ils savaient sur les mutants. Il fallait les connaitre pour pouvoir les combattre, connaitre leurs points faibles mais aussi ce que les mutations entrainaient, savoir où ils se trouvaient, savoir quoi faire s’ils essayaient de me culpabiliser ou de me donner des infos qui étaient fausses. Il ne fallait se fier à aucun d’eux, et il fallait que j’imprime clairement à ne pas faire de différence entre les mutants. Un mutant était un mutant, que ce soit un homme ou une femme, une connaissance ou pas, un adulte ou un enfant, c’était le même combat. Je ne vis pas passer mes années de lycée. Non ces années ne m’ont pas été volées, au contraire elles me firent gagner du temps puisqu’à la fin de mes études dans un lycée privée de Chicago, au lieu de fêter le bal de promo avec mes gentils petits camarades, j’expliquais à mes parents en quoi j’allais être utile en tant qu’avocate. J’avais été reçu à l’université de Chicago sans problème pour suivre des études de droit. J’allais être formée pour être avocat, et en parallèle j’étais devenue un hunter. Les yeux étincelants de fierté et d’admiration mes parents me laissèrent à Chicago tandis qu’ils partaient en Europe pour retrouver un réseau de hunters qui commençait un s’organiser. Je n’avais plus besoin de leur aide, j’étais assez forte pour m’occuper de moi seule, et après tout j’avais passé les trois quarts de mon enfance sans eux.
On ne me prenait pas tellement au sérieux au début. Peut-être étaient-ce mes tenues, ou bien mes cheveux qui ne tenaient pas en place bien que je ne les attache. Quoi qu’il en soit ça restait un atout, car mes confrères ne se sentaient pas en dangers lorsqu’ils plaidaient contre moi, de ce fait ils étaient moins vigilants ce qui me facilitait grandement le travail. Mais ça n’était qu’au début, de procès en procès les gens devenaient de plus en plus féroces, et les hunters me confiaient des affaires de plus en plus délicates. Celle-ci était peut-être celle de trop.  « Non coupable. » Avais-je prononcé en m’efforçant de garder mon visage neutre. Pour la première fois mon cœur battait un peu plus vite que la normale. Assis à côté de moi, monsieur Masters, politicien important accusé d’avoir organisé des regroupements anti-mutants et d’appartenir au groupe extrémiste terroriste anti-mutants. Beaucoup d’accusations, toutes aussi véridiques les unes que les autres que j’étais chargée d’annuler. Il était mouillé jusqu’au coup et nous perdîmes le procès. Le jour même je reçu un e-mail de mon père dont je n’avais pas eu de nouvelles depuis plusieurs années. Bonjour à toi aussi papa, ravie de savoir que tu sais très bien comment me joindre mais que toi et maman n’en voyez pas l’utilité. Il me disait que j’avais été trop loin dans ce procès et que je risquais de me faire incendier par les hunters. Aux yeux de toute l’organisation j’avais envoyé en taule un des nôtres, qui avait une place stratégique qui plus est. Je quittais Chicago pour rejoindre la ville de Radcliff où siégeait un réseau de hunters. Je me déplacerai de là uniquement pour quelques affaires en attendant que la situation s’améliore. Et mon père m’avait ordonné de n’accepter aucune mission trop politisée. C’était pourtant celles pour lesquelles j’étais la meilleure. Mais pour une fois je suivis ses conseils.

« Duhnam, je vous confie un nouveau dossier. » mon cabinet d’avocat était associé aux hunters qui étaient au final mon fond de commerce. « Il s’agit d’un prisonnier, accusé à tort. » Je levais les yeux au ciel. Depuis quand faisait-on de la charité ? « Vous ne croyez pas que j’ai assez à faire avec vos coéquipiers incapables de faire leur boulot correctement pour ne pas se faire prendre ? » Je croisais les bras devant le dossier qu’il me tendait. J’étais pas le larbin après tout, s’il voulait faire sortir des pauvres types de taule, il n’avait qu’à engager un avocat. « Des mutants étaient impliqués dans cette affaire. Je pense que ce serait une bonne recrue. » Je pris le dossier et l’ouvrit à la première page. « Jehro Burtham. Très bien je m’en occupe. » Je fis la connaissance de Jehro quelques jours plus tard. Il ne semblait pas du tout ravi qu’un avocat s’intéresse à lui. « Je suis votre seule chance. » avais-je prononcé après m’être fait envoyer baladé. Il n’avait pas d’autre choix que d’accepter mon aide. A peine sorti de prison que je lui expliquais pour qui je travaillais, ce que je foutais là, pourquoi je me démenais pour le faire sortir de taule. Il m’écoutait attentivement, je me souviens de son visage doux, ridé par la colère - mais après douze ans de prison accusé à tort comment ne pas l’être ? Je dois avoué que personne n'eut à me forcé à l'aider. Je lui fis découvrir le mouvement des hunters, nos idées, les projets qu'on avait prévu. Il me rappelait moi quelques années plus tôt lorsque je découvrait le vrai système. Il écoutait attentivement mais restait sûr de lui et orgueilleux.