STORIES ARE WHERE MEMORIES GO WHEN THEY'RE FORGOTTEN

les choses changent, c'est ainsi qu'on évolue

Tu avais pratiquement dix ans à l'époque, ton corps commençait à se changer et tu le sentais. Tu avais constamment cette pulsion qui te disait de te gratter jusqu'au sang. Comme lorsque tu avais eu la varicelle quelques années plus tôt. Tu ne comprenais pas pourquoi ton corps réagissait ainsi, tu avais peur. Seul dans le miroir le soir, tu regardais les plaies sur tes jambes se recouvrir d'une deuxième peau, une mue. Tu ne pouvais t'empêcher de repenser aux cours de science portant sur le règne animal. Cette peau écailleuse, verdâtre, tu l'avais déjà vue dans les livres. Ce n'était pas les êtres humains qui avaient cette peau, c'était les reptiles. Qui étais-tu ? Quel genre chose devenais-tu ? Tout ça t'apeurait, mais tu gardais le silence, beaucoup trop effrayé par cette étrange condition. Un jour, tu ne pouvais plus le cacher, tes jambes, ton ventre et une partie de tes bras en étaient recouverts. Tes parents qui s'inquiétaient t'avais apporté chez le médecin pour avoir de plus amples informations sur cette étrange condition physique auquel tu étais malheureusement affligé. Étant incapable de mettre un nom sur cette maladie, les médecins proposent à la famille que tu restes en quarantaine à la maison et donne certaines crèmes cutanéo-dermiques ayant pour effet de calmer les démangeaisons. Cependant, le problème se généralisa bientôt à tout ton corps, tu étais devenue un monstre.

« Jackie, on ne sait pas si c'est dangereux, il pourrait nous attaquer en pleine nuit. » Assit dans le haut de l'escalier, tu entendais tes parents parler dans la grande pièce. Tout ton petit corps était lourd, peiné d'être un fardeau pour ta famille. Tu ne savais pas ce qui allait advenir de toi, comment tu allais finir. Ton père semblait certain que la bonne solution était de se débarrasser de toi. Tu avais toujours eu peur de ton père, il était beaucoup plus imposant, rigide et fort que toi. C'était lui le véritable chef de famille. Ta mère, plus fragile et terre à terre, essayait de le ramener à la raison. Tu étais impuissant. « Mais c'est notre fils ! » « Plus maintenant. » Ces deux petits mots firent éclater ton cœur en parcelles. Tu retournas rapidement dans ta chambre, les larmes coulant sur tes horribles joues écailleuses. Sans le savoir, c'était la première fois qu'on te rejetait à cause de cette monstruosité. Tu ne le savais pas également, mais cette nuit allait marquer ta vie. Inévitablement, tu passas l'heure qui suivait sous tes couvertures. Apeuré par ce qui allait se passer, mais aussi tellement abattu d'être le fardeau de ta famille.

Le lendemain, lorsque tu te réveillas, les valises étaient dans le salon. De grandes valises, tu ne comprenais pas ce qui se passait et personne ne prenait la peine de t'expliquer. Ton père restait impassible alors que tes deux frères ne semblaient pas plus comprendre ce qui se passait que toi. Tes parents s'embrassèrent une dernière fois, tu pouvais voir les larmes ruisseler sur le doux visage de ta mère. C'est alors que ton père empoigna les valises et te jeta un dernier coup d'œil avant de regarder au sol, incapable de soutenir ton regard monstrueux. Tu ne savais toujours pas ce qui se passait, mais il ordonna à tes frères de le suivre. « Papa ! Ou vas-tu ? » Toujours aucune réponse. Ton grand-frère s'approcha et il te prit dans ses bras, comme formule d'au revoir. Après recul, tu savais qu'il avait compris ce qu'il se passait. Lorsque la porte se referma, ta mère tomba en larme sur le parquet de l'entrée. Lorsque tu t'approchasses d'elle pour la consoler, elle te repoussa gentiment. « Pas maintenant mon petit, va dans ta chambre s'il-te-plait. » Tu restas debout, dans l'incompréhension la plus totale. Tu montas les escaliers au pas de course dans la maison qui était devenue ta prison pendant que ta mère, agenouiller sur le sol, faisait le deuil de son mariage.

Tu eus besoin de personne pour comprendre qu'il t'avait abandonné, la discussion que tu avais entendue la veille ne laissait pas de place à la divagation. Au bout de quelques minutes, ta mère vint cogner à ta porte. Tu avais encore la tête dans l'oreiller, plein de chagrin. Elle t'expliqua la situation avec sang-froid, comme jamais tu n'avais vu ta mère auparavant. Ton père et tes frères allaient habiter chez ton oncle, à plus de 1000 km. Bien que tu ne comprenais pas ce geste, tu ne l'excusais pas pour autant. Ta mère t'enlaça contre elle, tu attendais ce réconfort depuis tellement longtemps. Malgré cette douloureuse perte, tu avais eu la chance d'avoir cette mère aimante qui ferait tout pour toi. Dans les mois qui suivirent, elle te fit l'école à la maison, préparait tous tes repas et veillait à ce que tu ne manques de rien. Elle travaillait au bureau de poste de Radcliff et malgré un salaire très bas, elle n'hésitait pas à te gâter. Tu fus donc élevé par ta mère, l'amour que tu portes pour cette femme est inconditionnelle, tu lui en seras toujours extrêmement reconnaissant d'avoir pris cette décision dans le bas de l'escalier, cette nuit où toute a changé.

Des mois passèrent, tu maudissais cette affreuse peau squameuse. Tu ne voulais pas être enfermé dans cette maison pour le reste de tes jours, évitant tout contact avec le voisinage. Tu étais dans ton lit, éclairé à la lueur d'une chandelle sur le coin de ta commode en essayant de maitriser ce nouveau don que tu avais découvert il y a quelques jours à peine, celui de prendre l'apparence d'autres êtres humains. Tu pouvais voir ce reflet effrayant dans le miroir, mais tu ne savais pas comment la faire disparaître. Ton corps se transformait sans que tu le veuille à des moments complètement aléatoires. Tu n'as jamais vraiment dû t'entrainer puisque la maitrise de cette capacité est venue d'elle-même, comme un réflexe. Tu n'avais qu'à penser à une personne pour prendre son enveloppe charnelle. C'est aussi à cette époque que tu adoptas l'apparence de ce petit garçon, celle qui te suivi depuis ce temps.

Lorsque ta mère et toi avez jugés que tu maîtrisais assez ta capacité pour sortir de la maison, ce fut le plus beau jour de ta vie. Tu pouvais enfin ressentir la chaleur des rayons de soleil sur ta peau, la brise mordant ton visage ou encore la pluie froide imbibée tes vêtements. Des sensations que tu n'avais pas ressenties depuis tellement longtemps. Tu fis ton bout de chemin, retourna au lycée, tu pouvais enfin vivre la vie dont tu avais toujours rêvé. Tu vécus ainsi une vie parfaitement normale (du moins, pour un transmutant). Tu réussis à se faire des amis possédant eux aussi des capacités extraordinaires. Suite à la menace hunters, beaucoup d'entre eux furent exterminé, c'est ainsi qu'est né la rage que tu éprouves maintenant pour les chasseurs ainsi que pour le gouvernement.

En 2014, tu fis enrôlé dans une association secrète, cherchant à défendre les intérêts des transmutants de partout dans le monde, mais plus précisément à Radcliff ou les Hunters faisaient d'énorme dégâts à l'époque. Suite à l'explosion de la mairie, tu rejoins les rangs de ce nouveau groupe, Insurgency. Animé dans un désir fou de venger tous ses amis aujourd'hui décimés. À l'époque, aucune torture ni meurtre est toléré par son chef, Isolde, mais lorsqu'elle est renversée, tu prends de plus en plus de place dans cette organisation. Ton pouvoir de métamorphose étant un atout majeur lors des missions d'infiltrations, ce n'est pas rare qu'on t'envoie en éclaireur dans les laboratoires ou les bases militaires pour chercher des indices ou même libéré d'autres partisans du groupe. Il décida de suivre les ordres de son nouveau chef, Demelza qu'il trouve particulièrement efficace.

FÉLICITATIONS JEUNE MUTANT

tu es validé, tu pues la classe, vas-y sors tes lunettes de soleil.