STORIES ARE WHERE MEMORIES GO WHEN THEY'RE FORGOTTEN
peace was never an option.
Logan William Linwood est né d'une union faite dans les règles de l'art. Près d'un an après leur mariage, William et Alexandra Linwood ont vu leur famille s'agrandir suite à la naissance du petit Logan pas plus tard qu'un premier janvier. Premier et dernier enfant du jeune couple, l'on peut dire que le jeune garçon est, à ce moment-là, né avec une cuillère en or massif dans la bouche puisque son père est gérant et propriétaire d'un imposant empire hôtelier au cœur de New-York. Logan a grandi au travers des couloirs d'un hôtel sans pour autant semer la zizanie sur son chemin. Enfant calme et choyé, il était sans aucun doute la plus grande fierté de ses parents. Un digne héritier qui accompagnait bien souvent ses derniers dans les bureaux ou derrière le comptoir de la réception afin d'accueillir les clients. Parfois, il lui arrivait même de poursuivre les femmes de ménage afin de les aider à débarrasser les chambres des serviettes sales. Oui, Logan mettait déjà la main à la pâte dés le plus jeune âge. Mais son temps à faire la charité au cœur de l'hôtel finit par se réduire au fur et à mesure que les années passaient. C'est à l'âge de six ans que le jeune garçon se passionna pour l'équitation et que ses parents l’inscrivent donc dans le célèbre
New-York Equestrian Center. Un centre réputé où le prix des leçons peuvent atteindre des sommes exorbitantes. Mais peu importait au couple Linwood, du moment que leur fils s'épanouissait.
Ses foulées sont nettes, poussées vers l’avant, et sa respiration ne semble en rien saccadée. Il est très tôt dans la matinée et le soleil s’abat déjà sur Central Park. Ses rayons percent l’épais feuillage des arbres et Logan suit le chemin tout tracé du parc afin d'en atteindre le coin opposé. Après plusieurs minutes d'une course soulignée sans le moindre arrêt, ce jeune adolescent à peine âgé de quatorze ans fait face à l’entrée d'une boîte de nuit qu'il rejoint presque tous les jours depuis plusieurs mois maintenant. Oui, vous avez bien entendu, une boîte de nuit. Il en contourne le bâtiment, afin de se rendre à l'arrière et de prendre une trappe bien dissimulée sous des plaques de taules jonchant le sol. Descendu à plus de dix mètres sous cette trappe, il se retrouva nez à nez avec une porte en ferraille qu'il ouvrit à l'aide d'un code digital qu'il se devait de saisir. Son terrain d'entraînement. Quelques personnes, hommes et femmes l'accueillirent avec un sourire des plus chaleureux. Au milieu de cette immense pièce se dressait un parcours d'obstacles redoutables, plus redoutable que les faux combats que le clan des hunters organisaient également dans la même pièce. En plusieurs semaines de passages, Logan n’avait jamais réussi à faire un parcours sans le moindre accro. Pourtant, depuis son plus jeune âge, le garçon adorait courir et se dépenser. Logan était vif, rapide et agile. Courir, franchir des obstacles ou encore sauter sur le dos de poneys sans le moindre harnachement n’avait jamais été un problème en soi, mais le parcours qu'il caressait une fois de plus des yeux, le tenait toujours en échec et sa soif de victoire lui donnait une nouvelle fois envie de se dépasser. Si sa foulée restait ample et certaine, ses bonds étaient tremblants et manquaient de force. Les obstacles s’identifiaient à des montagnes aux yeux de Logan, mais le jeune garçon ne perdait en rien espoir et il avançait, à son rythme certes. Encouragé, il ignorait les cris et autres conseils envers lui. Il n’avait qu’un but et il allait l’atteindre.
« Allez gamin, fonce ! Tu veux rester ici ? Alors bouge-toi les fesses une bonne fois pour toute ! » Logan soupira de dépit, mais ne se laissa pas abattre pour autant, s’engageant sur l’un des derniers obstacles du parcours. Il attrapa l'épaisse corde qui était accrochée au plafond et entama l'ascension de cette dernière, mais rapidement, l'adolescent pu sentir ses mains le brûler au fur et à mesure qu'il avançait le long de ce dernier défi qu'il venait de se lancer. Logan n’avait pas le niveau pour l’heure, il le savait pertinemment, mais il s’en fichait. Il voulait combattre, tôt ou tard, cette menace mutante et il obtiendrait gain de cause coûte que coûte. Logan arrivait à peine à dépasser la moitié de la corde qu'il sentait déjà ses forces le quittait. Il stagnait sur place, impossible pour lui d'avancer ne serait-ce que d'un petit centimètre.
« Descends, petit. C'est très bien, tu as fait mieux que la dernière fois. On va continuer au corps-à-corps. » Logan poussa un soupir de soulagement à cette simple phrase et fit chemin inverse le long de la corde du mieux qu'il le pouvait avant de faire face à l'homme qui l'encourageait depuis tout à l'heure : son père.
« Tu veux quoi ?! », scanda William Linwood tout en écrasant son poing sur la table de la salle à manger, faisant au passage bondir son couteau de quelques millimètres au dessus de la table. Les yeux d'Alexandra couraient entre son époux et son fils, la bouche entrouverte, souhaitant glisser quelques mots aux hommes de sa vie sans jamais y parvenir. Quant au regard de Logan, ce dernier était ancré dans celui de son paternel. Vide de tout sentiment. Son ton et son attitude étaient d'un calme olympien.
« Je veux abandonner... tout ça. Je veux me tourner vers une carrière de cavalier professionnel. » Le temps que le jeune homme, alors âgé d'à peine seize, passait au sein de l'hôtel de ses parents était désormais plus que limité. Manger et dormir. Voilà les seules choses qu'il y faisait. Entre l'équitation et ses études, Logan n'avait presque plus de temps pour lui et c'était pour la bonne cause. Seize ans à peine et il allait participer aux jeux équestres internationaux afin de, peut-être, décrocher une place dans les Jeux Olympiques d'Atlanta. Monsieur Linwood ferma pendant quelques instants les yeux, tâchant de faire descendre d'un cran la tension qui bouillonnait en lui. Au fond de lui, l'homme s'attendait à ce qu'un jour, cette décision ne vienne à tomber et William n'était pas le genre d'homme qui allait forcer à son fils de marcher droit sur un chemin qui lui était tout tracé. Il s'attendait à un tel revirement de situation dès lors que Logan avait commencé à tourner sur les concours nationaux, si bien qu'il lui avait alors acheté deux chevaux : Casanova, un honge néerlandais et Uthopia, une jument allemande, afin de pouvoir concourir autant sur les épreuves individuelles que celles de complet. Bien que son fils s'était décidé à une suivre une toute autre voie, il n'en restait pas moins fier de lui, bien au contraire.
Dix-huit à peine et déjà une vingtaine de victimes à ton actif. Tu adores ça. Tu adores voir le sang couler de tes victimes, tu adores leur faire du mal et les voir souffrir. Tu prends plaisir à les torturer, les uns après les autres, et à expérimenter bien des choses sur ces derniers. Tu aimes les entailler jusqu'à ce qu'ils tombent inconscient et qu'ils ne décèdent. Mais tout ça, tu ne le fais que lorsque tu es sûr d'être seul et de préférence tard dans la nuit, car tu sais que tu risques cher à aller contre les règles qui ont été établis. Mais tu es doué, peu importe les armes et peu importe les manières que tu emploies. Tu es un tueur né. Tu prêches pour les armes silencieuses et tu vous un culte à l'arc. Tu vises à chaque fois dans le mille. Dans la tête ou en pleine poitrine. Et maintenant, tu développes une nouvelle technique : la chasse à cheval. Bizarrement, tu es plus discret quand tu fais du bruit, tu attires bien moins l'attention sur toi. Puis, qui se méfierait de ton minois si charmant.
Atlanta, 1996. Les yeux embaumés de larmes, Logan admire malgré tout les cavaliers et les chevaux qui se tiennent à ses côtés. Après plusieurs jours de compétitions, les dés sont jetés et les médailles sont distribuées. Il vient d'avoir dix-huit ans à peine en début d'année et a eu l'honneur de pouvoir participer aux Jeux Olympiques de cette année, dans son pays. La joie emplie tellement son cœur que notre homme ne sait plus qui, ou quoi regarder. Chercher ses parents perdus au milieu de la foule lui prendrait sans nul doute un temps monstrueux tandis que les regards fiers de son équipe ne faisait que le déstabiliser plus encore qu'il ne l'était. Alors Logan se contenta de flatter avec fierté l'encolure de sa monture du moment, Uthopia. Une deuxième place dans le concours complet en équipe pour les Etats-Unis et une troisième place en individuel. Voilà ses trophées pour ses premiers JO. Sans compter sur une quatrième place en saut d'obstacles et une sixième place en dressage avec Casanova. Deux autres belles victoires pour Logan, même s'il n'était pas récompensé pour ces dernières. À son âge, il n'aurait pas même espéré se retrouver sur le podium, tout du moins, en individuel.
Rome, 1998. Concours international en Italie afin de chercher la qualification pour les prochains Jeux Olympiques. Depuis son arrivée dans la capitale italienne, Logan n'est pas totalement serein. Ses parents n'ont malencontreusement pu se libérer pour faire le déplacement et l'un de ses chevaux, Casanova, ne lui paraît pas forcément être au top de sa forme, bien que l'avis du vétérinaire en soit tout autre. Malgré l'absence de ses parents, notre homme âgé de 20 ans peut compter sur son équipe, cavaliers, entraîneur et grooms y compris. Les grooms, parlons-en rapidement, notamment d'une certaine Nina, également cavalière et que Logan a rencontré dans la nouvelle écurie qu'il fréquente. Une jeune femme qui l'a toujours accompagné sur ses concours depuis près d'un an maintenant. Mais si Nina se prétend cavalière, pour elle, ce n'est qu'un simple passe-temps puisque la demoiselle suit des études pour devenir professeur de mathématiques à l'université. Mais revenons-en au concours. Logan n'aura pas brillé sur les épreuves individuelles avec Uthopia, ne lui reste plus qu'à affronter le complet avec son hongre, main dans la main avec son équipe. Si l'épreuve de dressage se déroule assez bien, il en sera autrement pour le cross. Les foulées de Casanova se font amples et ses sabots frappent le sol avec force à peine s'est-il élancé sur le parcours. Les obstacles se suivent et s'enchaînent, si bien que pour la première fois, véritablement, Linwood peut sentir une boule se former au fin fond de son estomac. Ses doigts se crispent un peu plus sur les rênes, mais rien ne semblent pouvoir empêcher le cheval de continuer sur sa lancée endiablée. Lancé à pleine vitesse face à un tronc d'arbre comme obstacle, Logan s'apprête à le franchir, mais Casanova en aura décidé autrement et pila net devant le tronc, envoyant son cavalier s'écraser contre ce dernier dans un cri de douleur. La douleur... elle s'infiltra au travers de la jambe droite de notre homme. Un seul regard de Logan envers cette dernière suffit à lui faire comprendre que les prochains mois allaient être longs et pénibles : du sang et des os.
Tu ne perds pas la main dans une autre ville ou dans un autre pays, mais tu ne peux emmener ton attirail de chasseur avec toi dans ses grands périples où tu te dois de prendre l'avion. Par chance, tu as un père qui a des contacts et qui s'arrange pour que les choses soient prêtes au moment de ton arrivée à l'étranger. Et tu continues à faire des dégâts. Les mutants sont partout, après tout, de quoi satisfaire ton besoin de temps pendant les semaines de concours que tu passes loin de ta ville natale. Tu commences à te faire connaître et à connaître des noms. Tu deviens plus redoutable que jamais. Une véritable bête.
Sa carrière professionnelle semblait être au bord du gouffre suite à cette terrible chute et cette terrible blessure, mais Logan était un battant et un guerrier, si bien qu'il n'abandonna pas ses rêves de gloire. Malgré des mois de convalescences prévus dans son programme et une jambe recouverte de plâtre, le jeune homme continua à fréquenter les écuries six jours sur sept et à monter entre un ou deux jours, bien que cela ne durait pas trop longtemps et qu'il se contentait de les marcher. Logan aimait s'assurer que ses chevaux étaient correctement entraînés et que l'on prenait bien soin de ces derniers, si bien qu'il accepta que ses entraîneurs ou coéquipiers viennent à les déplacer dans des concours nationaux.
« Allez Nina, redresse-toi, ne le laisse pas te dominer. » Assis sur son fauteuil roulant au milieu de la carrière, Logan observait les moindres foulées et les moindres réactions de Casanova. Tout comme il pouvait observer la position de la cavalière se trouvant sur son dos. Il ronchonna au moment où les postérieurs de l'animal tapèrent dans la barre d'un obstacle suite à son saut au dessus de ce dernier et pesta lorsqu'il refusa de franchir l'obstacle suivant.
« Reprends-le sur un cercle, fais-lui franchir ses barres et on s'arrête-là. » La cavalière exécuta sa demande sans le moindre problème et détendit ses rênes afin de laisser récupérer le cheval.
« Il est ainsi depuis... depuis ce concours. Il n'y a rien à faire. Personne n'arrive à le contrôler. » « Il y a forcément une raison... » Logan suivit du regard son cheval trottait au bord de la carrière, naseaux écartés et respiration saccadée. Son trot était ample, ses antérieurs se jetaient vers l'avant sans le moindre effort. Son allure était parfaite, même s'il se détendait.
« Peut-être qu'il n'est pas fait pour ça. Je veux dire le saut ou plutôt le complet. Il a dû garder un certain traumatisme sur le parcours. J'en parlerais aux autres, il faut qu'on le sorte en dressage. » Nina acquiesça plutôt deux fois qu'une alors qu'elle ralentit l'allure de sa monture. Un mince sourire vint à se dessiner sur les lèvres de Logan qui ne pouvait s'empêcher d'observer les moindres traits du visage de la jeune femme.
« Tu pourras venir vendredi soir ? J'aimerais que tu commences à travailler sur ça avec lui. » Arrivant à sa hauteur, Nina lui adressa un sourire avant de mettre pied à terre.
« Avec grand plaisir, mon amour. » Ils échangèrent un doux et sincère baiser avant que la jeune femme ne vienne à retirer la selle du cheval et à apporter une petite échelle posée non loin de là. Ensuite, elle aida son compagnon à enfourcher l'animal afin de finir la détente de ce dernier.
Sydney, 2000. Logan voulait le faire. Les Jeux Olympiques de Sydney. Il y avait emmené ses deux chevaux, mais n'en monterait qu'un. Casanova allait concourir sur le dressage, tandis qu'Uthopia allait participer au complet avec un autre cavalier. Toute l'équipe s'était durement entraîner pour l'occasion, mais surtout Logan qui redoublait d'efforts depuis ces six derniers mois. Six mois seulement qu'il pouvait monter à nouveau à cheval, si l'on faisait abstraction des efforts que demandés le saut. Il avait insister pour concourir sur le dressage et n'allait pas totalement le regretter. Une médaille de bronze en équipe et une sixième place en individuel, de quoi ravir notre homme pour son grand retour sur les terrains.
Athènes, 2004. La consécration. Casanova lui offrit une troisième place en équipe et une troisième place en individuel au dressage, ainsi qu'une première et une seconde place sur le saut d'obstacles. Pour Uthopia, la jument lui offrit une troisième et une première place sur le concours complet, signant ainsi sa revanche suite à son accident six ans plus tôt. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, à l'annonce des résultats du complet et avant de passer sur le podium, Logan avait mis un pied à terre et demandé en mariage Nina, sa compagne. Une demande qu'elle avait largement accepté.
Tu es plus que fier de ce que tu as accompli, mais tu es toujours plus fier de ton tableau de chasse qui ne cesse de s'agrandir au fil des mois. Mais tu te dois de te faire plus discret, maintenant que tu es accompagné dans la vie. Elle, elle ne croira pas toujours tes mensonges pour dissimuler le monstre sans coeur que tu es. Elle n'acceptera sans doute pas que tu puisses tuer des gens autant par plaisir que par nécessité pour la race humaine. Tu n'as pas le droit de lui dire, tu n'as pas le droit de la décevoir. Une femme comme elle, tu n'en trouveras pas une deuxième. Même si elle te suit dans tous tes choix concernant ta carrière, elle ne te suivra pas sur ce côté obscur de ta vie.
Le bruit d'un marteau s'écrasant dans un clou retentit au sein de la pièce. Un clou, un deuxième, un troisième. Logan affichait un sourire béat malgré sa sixième heure de travail de la journée dans cette pièce. Après avoir fini la deuxième couche de peinture la veille, il s'attaquait dorénavant aux différents meubles et autres étagères qui allaient trôner entre ses quatre murs.
« Logan, chéri, tu avais dit que tu terminerais d'abord notre chambre. » Le jeune homme souffla légèrement tout en se redressant.
« Non, j'ai d'abord dit que je ferais les écuries et ensuite que je verrais. » Nina l'observa avec une moue boudeuse qui savait le faire fondre. Logan s'avança en sa direction après avoir laissé son marteau au sol, attrapant une serviette afin d'éponger la sueur qui coulait le long de son visage et de sa nuque. Après quoi, il échangea un doux baiser avec celle qui était désormais sa femme, tout en passant une main sur son ventre légèrement rebondi.
« Je pense d'abord à notre bébé. », chercha-t-il à se justifier.
« Mon amour, nous avons encore six mois devant nous avant l'arrivée de notre bébé, notre chambre est donc une priorité, tu ne crois pas ? » La main de Logan glissa sur la joue de la jeune femme, lui administrant une douce caresse tout en plongeant son regard dans le sien. Un regard ampli d'un amour profond.
« Très bien, mais je termine de monter cette armoire. » Cela faisait quelques mois à peine que le jeune couple venait de se marier et ils avaient décidé de quitter New-York, du moins, Logan en avait fait la demande à sa femme, lui offrant ainsi un splendide cadeau : un ranch abandonné dans la bordure de Louisville, dans le Kentucky, qu'il allait reconstruire de ses propres mains. Mais leur arrivée dans cette ville avait également un sens caché pour le jeune homme. Deux jours après son mariage, William Linwood fut retrouver au beau milieu d'une impasse sordide au cœur du quartier de Brooklyn, sans vie et le corps mutilé. Après de longues recherches menées par un fils ô combien envahie par la rage, la trace du tueur de son géniteur l'entraîna jusqu'à Radcliff. Une ville qui se trouvait être riche en transmutants, mais aussi en hunters. Des gens cachaient du grand public, mais Logan n'eut pas de mal à prendre contact avec ses confrères et à intégrer leur groupe. Après tout, il était le fils d'un grand hunter de New-York, réputé parmi ses confrères et qui ne cherchait qu'à le venger tout en débarrassant le monde de ses viles créatures sans foi, ni loi. Mais pourquoi ne pas s'être directement installé dans cette ville ? Pour ne pas attirer les regard et les suspicions sur lui. Les rumeurs et autres ragots auront moins le temps de se propager dans la ville d'à côté. Puis observer de loin avant d'attaquer était une façon comme une autre d'approcher le problème.
Assis sur le parquet en bois, Logan était adossé contre un mur. À côté de lui, la porte menant à la chambre de son fils. Cela faisait des heures, des jours, et même des semaines que ce dernier était cloîtré entre ces quatre murs tandis que son père ne cessait de surveiller son état de santé. Aujourd'hui, il avait une lourde décision à prendre. Une décision qui changera sans nul doute la vie de sa famille à tout jamais. Les yeux rivés dans le vide et une main frottant lentement son épaisse barbe tandis que l'autre faisait tournoyer une seringue, Logan était malgré tout emprunt à un doute des plus profonds. Et si ce vaccin ne fonctionnait pas ? Et s'il ne faisait qu'empirer l'état de son fils ? Mais notre homme n'avait guère d'autres choix que celui qui se présentait actuellement à lui. Il avait passé beaucoup trop de temps et dépensé des sommes astronomiques afin de trouver un potentiel remède pour son fils, mais également de faire avancer la recherche sur les mutants. Car oui, le jeune Kenzo Linwood était né avec une mutation. Une mutation des plus horrifiques. Une mutation qui coûterait sans aucun doute la vie à quiconque oserait s'approcher trop près de lui. Logan en avait fait les frais et plus d'une fois. Par jour, évidemment, frappé bien trop souvent pas des toxines que dégageait le corps de son fils, mais il se devait d'être présent au chevet de son fils pour le rassurer, le réconforter et pour ne pas qu'il se sente délaisser. Une chance que le petit soit immunisé de sa propre mutation. Kenzo restait la chaire de sa chaire, son propre sang. Finalement, notre homme se redressa, un regard toujours aussi perdu rivé sur son visage et enfin, il se décida à pousser la porte de la chambre. À peine sut-il approcher de son fils qu'une grimace de douleur vint à étirer les traits de son visage. Mais il ne dit rien et se contenta de grincer des dents.
« C'est pour toi que je le fais, fils. Pour nous.», murmura-t-il avant d'enfoncer la seringue dans le bras de son fils. Une dernière caresse sur son front et un dernier regard échangé, l'homme quitta la pièce afin de retrouver sa femme dans l'écurie du ranch. Elle aussi avait besoin de lui, autant que de se vider l'esprit, mais contrairement à ce dernier, elle n'était pas aussi forte que lui pour soutenir la souffrance que pouvait lui infliger les toxines produites par leur enfant. Ce vaccin était un secret bien gardé entre Logan et les scientifiques qu'il avait pu rencontrer. Un secret qu'il s'était juré d'emporter dans la tombe si les choses devaient mal tourner... Et malheureusement, c'est ce qui se produisit. Le lendemain, Kenzo était éprit d'une douleur immense et insoutenable, si bien que Logan dut faire hospitaliser son fils. Le verdict était sans appel : la mutation le tuait à petit feu et son corps d'enfant ne pourrait supporter bien longtemps ces souffrances si un remède n'était pas très vite découvert. Se fut Nina qui trouvera en première une
solution. Et cette solution avait un nom. Valentina. Une mutante, capable d'apaiser n'importe quelle douleur. Une solution qui avait aussi un coût. Dans sa fierté et en bon hunter, Logan refusa de rencontrer cette femme qui resta plus d'une dizaine de jours au chevet de son enfant. Jusqu'à ce que ce dernier décède. Paisiblement. Et elle s'évapora dans la nature. Idem pour sa femme qui demanda le divorce peu de temps plus tard. Logan avait tout perdu. À cause de lui. Seul fautif de son propre malheur.
Tu as cessé toute activité concernant la chasse aux mutants. Tu as annoncé à tes confrères hunters que tu ne pouvais pas continuer de la sorte après la mort de ton fils. Et ils ont compris ta décision. Ils ont conscience que ce n'est pas facile pour toi. Tu as eu un fils mutant alors que tu t'acharnes à les traquer sans relâche. Tu as tout perdu. Maintenant, tu te concentres sur la recherche et tu as appris que tous les mutants ne sont pas aussi effrayants qu'ils ne le paraissent. Certains ne cherchent qu'à aider ou à se faire une place parmi les humains. Alors tu dois apprendre à faire la part des choses. Tu as également cessé d'être cavalier professionnel. Tu as vendu tes deux chevaux à de célèbres cavaliers d'Europe qui allaient parfaitement s'occuper d'eux. Et en contrepartie, tu t'es offert deux nouveaux chevaux, deux splendides Quarter Horse, deux véritables américains. Et tu t'es fait une renommée dans le métier de sellier harnacheur. Tu travailles tranquillement chez toi, de tes propres mains tu façonnes des accessoires et ça te plait. Et tu te fais plus d'argent que ce que tu aurais pu espérer, ce qui te permet de faire des dons pour la recherche sur les mutants.
« Tina, tu ne vas pas le croire, j’ai … Chérie ? Ça ne va pas ? » Logan venait tout juste de franchir le seuil de la cuisine afin d'annoncer le scoop de l'année, ou presque, à sa chère et tendre : il venait enfin de trouver la recette du parfait tiramisu à la fraise qui saurait sans aucun doute faire fondre le cœur de la belle blonde. Car oui, si madame était la plus grande fan de la cuisine salée de ce grand brun, il en était tout autre pour ses recettes sucrées. À dire vrai, Valentina ne raffolait absolument pas des desserts, et jamais encore Logan n'avait su faire chavirer son cœur sur l'un de ces plats. Non pas que notre homme était un véritable chef, il était au moins un très bon cuisiner et savait satisfaire le palet de sa belle. Aujourd'hui, il était convaincu qu'elle allait craquer pour la recette qu'il allait lui concocter. Enfin une note sucrée qui laisserait la jeune femme sans voix. Oui, après de courtes années de vie commune, Logan n'avait jamais abandonné l'idée de la faire craquer. Borné des pieds à la tête. Mais l'idée du new-yorkais d'origine allait devoir attendre. Non pas cinq minutes, ni même une heure. Elle allait devoir attendre des années, voir, elle ne verrait le jour. Car le regard de Valentina en disait long sur ses attentions, tout comme sa main, dont les doigts se resserraient progressivement autour d'un manche de couteau. Logan déglutit difficilement sa salive et extérieurement, il ne laissa rien paraître. Aucune pointe de peur, aucune pointe de colère, aucune pointe de tristesse. L'homme gardait autant la tête haute que son sang-froid. C'était presque comme s'il acceptait son sort ou qu'il savait qu'un jour, ce moment arriverait. Il s'en était bien évidemment douté, mais pas tant que sa compagne portait leur enfant. Il s'était lourdement trompé. Tout avait commencé il y a quelques jours à peine, lorsque notre sellier avait révélé à sa belle qui il était vraiment : un hunter. Un véritable chasseur qui n'avait aucun regret à tuer ses proies. Les choses s'étaient progressivement et rapidement dégradées au sein de leur couple. C'était à peine s'ils dormaient ensemble, mangeaient ensemble ou s'ils étaient à peine dans la même pièce. Plus aucune preuve d'affection, plus aucune preuve d'amour malgré les efforts de Logan. Valentina le rejetait d'un simple revers de la main, comme si elle balayait de vulgaires miettes de pain. Au cœur de la cuisine, la jeune femme crachait son venin à la figure de son futur ex-compagnon. Une véritable pluie de reproches qui s'abattait sur notre homme qui n'avait rien d'autre à faire que de garder la tête hors de l'eau face à des mots qui le blessaient intérieurement. Mais s'il n'y avait eu que des mots...
« Tu me dégoûtes. J’aurais jamais dû te laisser me toucher ! » Logan tomba à genoux sur le carrelage presque glacé de la pièce, un cri de douleur incessant s'échappant d'entre ses lèvres. Ses entrailles semblaient se tordre et faire des nœuds dans son ventre. Son cœur semblait sur le point de se déchirer et ses os de se briser. Sa tête, quant à elle, menaçait d'exploser d'une seconde à l'autre. Jamais encore Logan n'avait connu pareille douleur. Insoutenable en tout point. Mais au moment où sa souffrance semblait se dissiper et qu'il chercha à se redresser, une toute autre douleur traversa son abdomen. Ses yeux vacillèrent sur le manche du couteau qui venait de le transpercer. Le souffle du grand brun se fit plus court et une fois encore, l'homme posa genoux à terre. Ce ne fut pas un cri qui se glissa hors de sa gorge à ce moment-là, mais plutôt un gémissement qui dura dans le temps. Valentina s'éclipsa à la vitesse de la lumière, laissant un Logan gisant dans son propre sang.
« Je... je suis Logan... Linwood... ranch au bord... de la ville... aidez... moi... » Se furent les derniers mots que notre homme put prononcer avant de perdre connaissance et de laisser place à un grand gouffre noir, dénué du moindre fond.
Se fut un nouveau jour, un nouveau matin, qui pointa le bout de son nez au sein de la ville de Louisville. Une nouvelle journée que Logan se contentera à admirer derrière la vitre de la fenêtre de sa chambre. Mais pour l'heure, l'homme en question devait se contenter de fixer le plafond blanc de la chambre d'hôpital qu'il fréquentait depuis plusieurs semaines maintenant tandis qu'un infirmier venait à prendre ses constantes et à soigner ses blessures. Attaché par des sangles à son lit, Logan ne pouvait absolument pas bouger, et pour cause, il l'avait quelque peu cherché après avoir agressé pas loin d'une douzaine d'infirmiers et infirmières en l'espace de quelques jours à peine. Notre homme était envahi d'une rage et d'une haine sans nom. Valentina. Il n'avait jamais cessé de penser à elle, plus en mal qu'en bien puisque dans ses rêves, voir ses cauchemars, il se voyait constamment lui faire du mal par le biais de bien des manières. Et enfin, après plus d'un moins enfermé, il put à nouveau fouler le sol de la ville et mieux encore, le sol de son ranch. Pour son premier après-midi libre, Logan décida de... boire un café et s'occuper de ses chevaux. Il n'était alors allé que rarement en ville, si ce n'était que pour passer à l'épicerie du coin histoire de se nourrir. Ce fut qu'au bout de plusieurs semaines qu'il se décida à revoir certaines personnes et pour sa première sortie officielle, il décida de partir en balade au cœur de la forêt avec l'un de ses anciens confrères hunter aujourd'hui meilleur ami, James. C'était lui qui s'était occupé tant bien que mal de ces deux chevaux et du ranch en général.
« Au fait, je ne tiens pas à remuer le couteau dans la plaie, mais ta Valentina, on a eu des infos à son sujet. » Et James lui avoua tout. Le passé sordide de sa désormais ex-compagne, sa volonté à vouloir tuer des personnes comme eux, sans compter les moyens qu'elle avait pu mettre en œuvre pour avoir des informations sur certains hunters. Plus les minutes défilaient et plus la rancoeur qu'il pouvait avoir envers Valentina ne cessait de croître. Jusqu'à tout du moins que le chemin des deux hommes ne vinrent à croiser un corps allongé sur le sol. James descendit de sa monture pour accourir à l'encontre de l'homme en question.
« Mort. Bordel, c'est Barry. » Barry, un confrère hunter en d'autres termes.
« Silence. », maugréa Logan. Son cheval trépigna un instant sous ses jambes tandis qu'il aperçut un homme foncer à travers les épais feuillages de la forêt. Un simple coup de talon suffit à Logan pour que sa monture parte au galop sur les traces du mutant qui tentait de fuir. Il attrapa son arc accroché dans son dos et tira une flèche de son carquois afin d'armer son arc. Quelques secondes plus tard et la flèche fut décocher, perçant l'air à une vitesse vertigineuse avant de venir se planter dans la jambe du mutant qui s'écroula à terre. Logan sauta de son cheval au moment où il arriva à hauteur de l'assassin, tirant un couteau caché sous la selle alors que l'homme allongé au sol le supplia de l'épargner.
« Même pas en rêve, sale mutant. », cracha-t-il avant de trancher la gorge de ce dernier. Logan fut rapidement rejoint par James, lequel ne put s'empêcher de laisser un fin sourire faire irruption sur ses lèvres.
« Bon retour parmi nous. »