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 All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)

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Clara Saddler
Clara Saddler

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MessageSujet: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeLun 29 Mai 2017 - 20:50


all we can do is hold on

DeMaggio-Saddler Family

A ssise sur un banc, Clara avait ramené ses jambes contre elle, ses bras croisés sur ses genoux. C’est ainsi recroquevillée, son menton niché au creux de ses bras, que Clara observait la maison de l’autre côté de la rue. Plusieurs fois déjà, ses pas l’avaient menée jusqu’à cette maison mais elle avait été incapable de se résoudre à frapper à la porte. Elle avait beau tourner et retourner la situation dans sa tête, elle n’arrivait pas à trouver une excuse valable pour justifier sa présence. Pour la petite famille qui vivait sous ce toit, elle n’était qu’une parfaite inconnue et elle se voyait mal leur balancer la vérité, de but en blanc. Ils ne la croiraient jamais. Elle-même aurait eu du mal à croire à son histoire si elle avait été à leur place. Mais ce n’était pas là la seule raison de sa réticence à frapper à la porte de cette maison, où elle avait passé les premières années de sa vie.   Non, si elle avait autant de mal à se lancer, c’était aussi parce qu’elle ignorait comment elle réagirait en se retrouvant nez à nez avec ses parents. Trois jours plus tôt, elle avait vu son père mourir sous ses yeux, et bien qu’elle ait toute confiance en sa mère, elle était certaine que Joshua avait terminé le travail peu de temps après qu’elle-même ait disparu, renvoyée vers une autre époque par l’ami de sa mère, qui ne devait certainement plus être de ce monde non plus.

Oh, elle avait bien aperçu ses parents de loin alors qu’elle errait dans les environs. A chaque fois qu’elle avait posé le regard sur eux, elle avait senti son cœur se serrer, les larmes monter, et elle avait fuit, lâchement. Elle n’était rien pour ce jeune couple et pourtant pour elle, personne ne comptait davantage. Alors depuis deux jours, elle traînait. Elle avait dépensé ses derniers dollars pour s’acheter un sandwich et une bouteille d’eau, se forçant à avaler quelque chose même si elle n’avait que peu d’appétit. Un sac vide, ça ne tient pas debout, ou en tout cas c’est ce qu’on lui avait dit.  

Les choses auraient, bien sûr, été beaucoup plus simples si leur plan avait fonctionné comme prévu. Au-delà du fait que sa mère était celle qui était censée entreprendre ce voyage afin de les sauver tous et non Clara, la jeune femme rencontrait un autre problème, et pas des moindres. Elle était censée arrivée alors que son frère était un nourrisson afin de le faire vacciner avant qu’il n’ait l’occasion de développer ses pouvoirs. Elle aurait donc dû atterrir aux environs de l’année 2018, à une époque où son cinglé de frère n’était pas encore… Cinglé.  Or, alors qu’elle passait devant un café, elle avait récupéré un journal abandonné en terrasse, tout ça pour découvrir qu’elle avait deux petites années d’avance. Elle qui était censée « tout arranger » à la place de sa mère, se retrouvait bien embêtée, coincée dans une époque qui n’était ni la sienne, ni la bonne. Sans ce petit problème, elle aurait certainement eu moins de difficulté à aller confronter ses parents…

Clara ne s’était jamais senti aussi seule, ou aussi déboussolée. Deux jours durant, elle s’était retenue de craquer, de laisser la peine l’accabler, la mettre plus bas que terre. Elle n’était pas certaine d’être capable de se relever si elle laissait tous ces sentiments s’exprimer, laissait les larmes couler. C’était beaucoup trop d’un coup. Trop, tout simplement. En l’espace de quelques heures, son monde entier s’était écroulé et tout ce qu’il lui restait, c’était elle-même, et cette mission qu’elle devait remplir, ce fol espoir de parvenir à sauver les siens. Elle s’y raccrochait, de toutes ses forces, mais la fatigue rendait l’exercice de plus en plus difficile.

Avec un soupire, elle quitta la maison du regard, suivant du regard un passant qui promenait son chien non loin de là avant d’enfouir son visage dans ses bras. Ainsi installée, sa capuche rabattue sur sa tête, elle n’était plus qu’une silhouette dans la pénombre du crépuscule. Bientôt, elle devrait abandonner son poste d’observation et regagner la maison inhabitée, vidée de tous ses meubles, qu’elle avait trouvée à quelques centaines de mètres, se mettre à l’abri pour la nuit. Il n’y avait ni eau, ni électricité, mais il y avait un toit et c’était le principal. Si la nuit à venir ressemblait un tant soit peu à la précédente, elle ne serait guère reposante mais au moins elle n’aurait pas à s’inquiéter du vent, d’une averse nocturne, ou d’être dérangée par un passant trop curieux. Les images cauchemardesques qui la suivaient jusque dans ses moments d’éveil et la paranoïa qui semblait ne pas la quitter étaient déjà bien assez pour troubler ses nuits. Le moins bruit la faisait sursauter. Une voix au dehors, le bruit d’un moteur, un craquement de plancher, et son cœur faisait des bonds dans sa poitrine, tous ses instincts la poussant à la fuite jusqu’à ce qu’elle ne revienne à la raison et ne réalise que là où elle était, au moins, son frère ne pourrait pas l’atteindre.

© POUPI


Dernière édition par Clara Saddler le Jeu 1 Juin 2017 - 21:47, édité 1 fois
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeMar 30 Mai 2017 - 1:17


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Il faisait chaud, trop chaud, d’après Isolde et dès qu’elle se rappelait que ce n’était même pas encore l’été, ça avait tendance à l’agacer encore plus, qu’est-ce que ça allait être d’ici quelques semaines ? Comme pour ne pas faciliter les choses elle avait l’impression de grossir à vue d’œil, les joies de la grossesse, ce genre de trucs qui clairement ne lui avait pas manqué depuis sa première grossesse. Elle avait tout détesté de toute façon quand ça avait été Clara qui grandissait au fond de ses entrailles. Elle avait détesté le bébé en lui-même, parce qu’il arrivait au pire moment, que ça avait été une erreur parce qu’elle avait appris qu’elle était enceinte après que Cesare ait fait exploser un bâtiment avec leurs amis à l’intérieur et qu’elle avait eu l’impression d’avoir été que la pauvre conne qui avait fait confiance au mauvais type, l’idiote qui avait confié son cœur à un homme qui n’avait fait que la manipuler de A à Z. L’histoire à l’arrivée, elle était bien plus compliquée que ça, mais sa première grossesse, elle n’avait pas été particulièrement heureuse. Avec Cesare, ils s’étaient disputés jusqu’au bout, elle lui avait balancé qu’elle était enceinte en lui hurlant dessus au beau milieu du couloir qui menait à son appartement et ils avaient été en train de s’engueuler dans la chambre de motel de Cesare, quand elle avait commencé à avoir des contractions. Heureusement, Clara, elle leur avait permis de se réconcilier, mais même aujourd’hui, elle n’aimait pas penser à sa précédente grossesse et c’était mieux, de toute évidence, de ne pas comparer les deux. Les conditions étaient différentes maintenant. Elle était mariée avec Cesare, depuis un peu plus d’un mois maintenant et même si ce bébé, c’était encore une maladresse de leur part, ils étaient heureux comme ça ; même quand elle se plaignait qu’elle avait trop chaud, qu’elle était fatiguée, qu’elle n’arrivait pas à dormir, qu’elle avait mal ici et là, qu’elle en avait marre de grossir.

C’était que le début en plus, ça allait être pire d’ici quelques mois et il allait vraiment falloir qu’elle supporte la chaleur de l’été en étant enceinte et on pourrait facilement lui dire qu’après avoir passé son voyage de noces en Afrique, elle n’avait pas trop de raison de se plaindre du climat à Radcliff. Qu’importait, elle se plaignait quand même, de toute façon, c’était comme ça, c’était dans ses gènes, personne ne pourrait jamais l’empêcher de râler, même pas Cesare qui au contraire était le malheureux réceptacle de toutes ses plaintes. Il l’avait épousée en connaissance de cause après tout. Dans tous les cas, fallait quand même avouer que la chaleur de Namibie était bien plus agréable que celle de Radcliff, sans doute parce que là-bas, ils avaient été en vacances, y avait eu la plage, la piscine, les animaux, toutes ces choses nouvelles à découvrir sur le pays et ici elle était juste coincée dans son bureau pendant des heures et des heures, là où elle avait l’impression que l’air était à peine respirable. Peut-être qu’ils feraient bien d’aller passer quelques semaines à la plage pour les vacances d’été, même s’ils venaient à peine de rentrer de leur voyage de noces, elle se disait que ça pouvait être une bonne idée et puis autant en profiter tant qu’elle avait le droit de prendre l’avion, quoi que si ça se trouve, déjà d’ici le mois d’août, ce serait à ajouter à la liste des choses auxquelles elle n’avait pas le droit. Pour le coup, si fallait qu’elle donne un avantage à sa première grossesse comparée à celle-là, c’était que clairement à l’époque elle ne s’était pas posé ce genre de question, elle avait été trop occupé à poser des bombes à travers la ville pour partir en vacances ou à se prendre des balles dans la jambe, comme le témoignait la cicatrice qu’elle avait encore au mollet.

Au moins, c’était plus calme à Radcliff, même si Lancaster venait de s’échapper et qu’y avait personne qui était fichu de le retrouver. Ça, ça s’ajoutait clairement à la liste des trucs qui la faisait râler. L’emprisonnement de Thaddeus Lancaster avait été une victoire pour elle, après tout, il était second dans la liste des personnes qu’elle détestait le plus au monde. La première place revenant bien entendu à celui qui était aujourd’hui son beau-père et qu’elle ne considérerait, bien-sûr, jamais comme tel. Maintenant, Thaddeus était libre. Au même titre qu’Alexander Callahan ou Hippolyte Caesar. Y avait eu un moment où elle avait vraiment cru qu’elle avait changé les choses dans cette maudite ville en devenant maire, alors que les grands hunters commençaient à se multiplier en prison. Elle avait été fière d’elle et maintenant elle avait juste l’impression qu’après pas loin d’un an passé à la tête de la mairie, elle n’avait servi à rien. Ou alors, on se souviendrait d’elle comme la fille ayant autorisé ce recensement gouvernemental des transmutants. Elle n’avait pas eu le choix, mais voilà, maintenant Cesare, il avait une belle carte d’identité qui signalé qu’il était un transmutant et d’ici quelques mois ce serait leur tour, à Clara et elle. Faire le bilan de sa première année en tant que maire de Radcliff, ça n’aidait pas son moral. Finalement, elle avait fini par le déserter son bureau où il faisait trop chaud, décidée à rentrer chez elle, plutôt qu’à déprimer sur son boulot. Elle était rentrée, elle avait vu cette fille sur un banc pas loin. Elle l’avait déjà vue dans le coin récemment. Elle était ressortie un peu plus tard pour sortir les chiens et elle était toujours là. Finalement, en revenant vers la maison elle avait vu cette fille, encore là, sur ce même banc. Elle avait rattaché les laisses des deux chiens pour avancer vers la jeune femme. « Hey. » Elle lui adressa un sourire et elle ne savait pas pourquoi, mais cette fille elle lui semblait étrangement familière, elle n’avait pourtant pas l’impression de la connaitre. C’était bizarre. « Est-ce que ça va ? Ça fait un moment que je vous vois ici. Vous êtes toutes seule ? » Les séries de questions, ça allait vite faire interrogatoire, un réflexe qui lui venait l’époque où elle avait été flic, peut-être. Elle en avait d’autre, cette fille, elle devait avoir à peu près le même âge qu’elle, alors qu’est-ce qu’elle faisait dans la vie ? Où était ses parents ? Sa famille ? Pourquoi est-ce qu’elle était là depuis quelque chose comme trois jours ? Bref, plein de questions, avec lesquelles elle n’allait quand même pas l’assommer.  
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Clara Saddler
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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeMar 30 Mai 2017 - 19:42


all we can do is hold on

DeMaggio-Saddler Family

C omment avaient-ils pu en arriver là ? C’est la question qui tournait dans sa tête, inlassablement, alors que Clara observait de loin la vie de la petite famille DeMaggio-Saddler – de sa famille. Certes, l’entente n’avait jamais été parfaite entre Joshua et leur père, et leurs parents leurs avaient caché beaucoup de choses… Mais des gosses qui ne s’entendent pas avec leurs parents il y en avait à la pelle, et tous ne devenaient pas de véritables psychopathes prêts à assassiner leur famille toute entière pour un peu de pouvoir. Quelque part, Clara ne pouvait s’empêcher de se blâmer. Peut être aurait-elle pu faire mieux. Faire plus. Faire autrement. Si elle avait agi différemment, si elle avait su trouver les bons mots pour ramener son frère à la raison ou au contraire si elle avait essayé de se battre contre lui, alors peut être n’en serait-elle pas là aujourd’hui, seule, fatiguée, perdue dans une autre époque, la mauvaise époque, sans possibilité d’y changer quoi que ce soit.  Elle devait se ressaisir, elle le savait et elle finirait par le faire. Clara n’avait jamais été du genre à baisser les bras et s’il y avait encore un moyen de sauver les siens, une chance même infime, elle se battrait de toutes ses forces. Elle avait juste besoin d’un peu de temps pour digérer les horreurs qu’elle venait de vivre et reprendre ses marques dans cette ville oubliée. Besoin d’être, ne serait-ce que quelques jours, une gamine qui venait de voir son monde s’écrouler. Besoin de faire le deuil de tout ce qu’elle avait perdu, avant de penser à la manière dont elle pourrait arranger les choses. Epuisée comme elle l’était, elle ne pouvait de toute façon pas tout gérer en même temps.  

Combien de temps resta-t-elle installée sur son banc, le visage enfoui dans ses bras croisés ? Clara l’ignorait. Cela devait être la première fois depuis son arrivée en deux mille seize qu’elle baissait sa garde et n’était pas à l’affut de la moindre menace, aussi imaginaire soit-elle, qui pourrait lui tomber sur le coin du nez. L’esprit ailleurs, elle n’entendit même pas la jeune femme et ses deux chiens s’approcher si bien que lorsqu’une voix familière s’éleva tout près d’elle, Clara sursauta violemment et se redressa pour chercher du regard la personne à qui appartenait cette voix venue d’outre-tombe.

Sa gorge se serra lorsqu’elle leva les yeux sur le visage de sa mère, si jeune et malgré tout si familier, et Clara lutta pour ne rien laisser transparaître du choc ou de ses émotions à cette jeune femme qui, en réalité, ne la connaissait pas. En deux mille seize, sa mère était à peine plus âgée qu’elle ne l’était et se retrouver ainsi, face à une version plus jeune – et enceinte – de sa mère, était pour le moins étrange. Elle avait l’impression de voir un fantôme et d’une certaine manière, c’était le cas.

D’un geste qui se voulait naturel, elle remonta légèrement le col de son gilet afin de s’assurer qu’Isolde ne puisse voir la belle ecchymose qui marquait son cou là où son frère l’avait presque étranglée et qui n’avait pas encore eu le temps de disparaître. Bien sûr, rien que le fait d’être ainsi emmitouflée, capuche rabattue sur la tête, n’était pas tout à fait normal compte tenu de la météo plus que clémente, surtout pour Clara qui était loin d’être frileuse. Mais son t-shirt était dans un état déplorable, tâché du sang de sa sœur qu’elle avait essayé d’aider, il était donc hors de question qu’elle se balade comme ça dans les rues de Radcliff. Après ce que sa mère lui avait raconté sur cette ville durant leur interminable et déprimant road-trip, elle préférait ne pas attirer trop l’attention. Son jean n’avait pas été épargné non plus mais sa couleur noire permettait de ne rien laisser paraître.

Alors qu’Isolde lui posait quelques questions, Clara détourna le regard. Fixer sa mère faisait remonter tout un tas d’émotions qu’elle préférait garder enfouies pour l’instant, et elle craignait qu’Isolde ne puisse les lire sur son visage. Et puis, force est d’avouer que fixer les gens avec une tête d’ahuri pendant une demi-heure, c’était bizarre. Au lieu de ça elle s’intéressa aux bouilles familières de deux vieux amis, à savoir les deux gros poilus qui accompagnaient Isolde et la reniflaient avec curiosité.

C’est si évident que ça ? répondit-elle d’une voix blanche, accompagnant ses mots d’un léger rire nerveux et totalement dénué d’humour. Clara se rassit correctement et grimaça lorsque ses muscles engourdis protestèrent face à ce soudain mouvement. Sans un mot, Clara tendit une main vers les deux chiens, se demandant si malgré les années, ils seraient capables de la reconnaître. Après tout, les animaux avaient des sens bien plus développés que les humains. Je vais bien j’ai juste… J’ai eu une semaine un peu pourrie. expliqua-t-elle, évitant volontairement les détails.

Je viens du futur et je suis à peu près sûre que tu es morte. Et papa et la petite fille que tu portes – félicitations, d’ailleurs – le sont aussi. Ah oui, et je suis ta fille au fait. Tu sais, celle qui vient de fêter ses un an ? Surprise ! Non, elle ne pouvait pas entrer dans les détails, ou en tout cas pas ces détails là. Elle devrait mentir et c’est un jeu auquel elle n’avait jamais été très douée. Elle avait pourtant essayé, le plus souvent afin de couvrir les bêtises de son frère et d’éviter qu’une énième dispute n’éclate, mais ses parents n’étaient pas dupes et l’avaient rapidement compris. Avec un peu de chance, Isolde n’insisterait pas, même si Clara en doutait. Sa mère avait été flic, poser des questions était chez elle une seconde nature. Quelque part, Clara aurait préféra qu’Isolde passe son chemin et retourner vers sa petite famille sans se douter une seule seconde de qui elle était et ce même si la petite fille qui vivait encore en elle malgré ses vingt-cinq ans ne rêvait que d’une chose, se blottir dans les bras protecteurs de ses parents et pleurer tout son saoul.

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Dernière édition par Clara Saddler le Jeu 1 Juin 2017 - 21:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeJeu 1 Juin 2017 - 19:28


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Isolde, elle ne connaissait pas individuellement tous les habitants de la ville de Radcliff et elle espérait bien qu’y avait personne qui se disait qu’elle aurait dû, en tant que maire de la ville, parce que c’était absolument impossible. C’était une petite ville Radcliff, mais y avait quand même pas mal d’habitants, définitivement trop pour sa mémoire. Mais ça lui faisait bizarre de voir cette fille sur ce banc, parce qu’elle était persuadée de ne pas l’avoir vie trainée dans le coin avant ces derniers jours et vu qu’y avait pas grand-chose aux alentours, à part des champs et quelques maisons, il lui semblait bien qu’elle l’aurait remarquée plus tôt si elle avait souvent trainé dans le coin, si proche de là où elle habitait. Pourtant, malgré tout elle lui était étrangement familière. Elle trouvait ça vraiment étrange. Peut-être que c’était encore une des conséquences de sa grossesse, elle avait vraiment l’impression des fois que ça lui faisait complètement perdre la boule, alors bon, ça pouvait peut-être aussi lui donner des impressions bizarres et complètement injustifiées. Après tout quand on se levait à quatre heures du matin pour manger des cornichons à la moutarde ou des tartines mayonnaise/confiture, au bout d’un moment, c’était facile de mettre tout ce qu’il y avait de bizarre sur le dos de la grossesse. Elle ne pouvait carrément pas expliquer d’où ça lui venait, mais cette fille elle avait l’impression de la connaitre alors qu’à force de creuser dans sa tête, elle ne pouvait qu’arriver à la conclusion qu’elle ne l’avait jamais vu de sa vie. Alors ouais, peut-être qu’elle était juste en train de devenir complètement cinglée, ce serait pas franchement une grande surprise.

Elle n’avait pas pu résister à l’envie d’aller vers elle, alors qu’elle revenait vers la maison en compagnie des deux chiens. Cette pauvre fille, elle n’avait pas l’air d’être au top de sa forme, et ça l’embêtait de laisser quelqu’un dans le besoin comme ça. C’était pas un secret, qu’Isolde elle avait depuis un moment, cette volonté d’aider les autres. Si elle n’avait jamais eu de telles envies, elle n’aurait jamais rencontré Cesare, alors elle se disait que c’était forcément une bonne chose, qu’elle se soit réveillée un matin avec cette envie de faire quelque chose pour les autres. Sans doute qu’il avait fallu que son père se fasse assassiner pour ça. C’était un événement tragique de sa vie qu’elle ne pouvait plus changer de toute façon, alors au moins, maintenant elle avait admis que si perdre son père avait été une étape indispensable pour qu’elle ait la vie qu’elle avait aujourd’hui, alors c’était beaucoup plus simple d’accepter ce qui s’était passé. Ça ne voulait certainement pas dire qu’elle n’en voulait pas à Rafael DeMaggio, d’avoir tué son père d’une balle dans la tête. Jamais elle ne lui pardonnerait quoi que ce soit à celui-là, mais c’était au moins plus facile de continuer sa vie, sans trop penser à la façon dont son père lui manquait au quotidien. Maintenant, elle avait Cesare, qu’elle avait épousé et puis Clara, leur fille et bientôt y aurait même un autre bébé pour venir s’ajouter à la petite famille. Vouloir aider les autres, ça lui avait apporté pas mal de chose, alors il lui semblait naturel de ne pas juste tracer son chemin jusqu’à chez elle en ignorant complètement cette pauvre fille qui avait l’air bien en peine. A première vue, elle n’avait pas non plus l’air particulièrement dangereuse, elle semblait même trop faible pour représenter une véritable menace. Elle avait beau être enceinte Isolde, elle était certaine de savoir encore se défendre si ça devait devenir nécessaire.

Mais dans le fond, elle n’arrivait même pas à s’en méfier de cette fille. Peut-être qu’elle en perdait les règles essentielles de la prudence, alors même qu’elle était à Radcliff et qu’elle savait très bien que les dangers pouvaient venir de partout. Elle avait aperçu, furtivement la trace contre son cou, avant qu’elle ne remonte le col de son gilet. Elle savait aussi très bien ce que ça faisait d’essayer de cacher ses blessures sous des couches de vêtements inutiles. Elle s’était faite torturée à la fin de l’été dernier et malgré la chaleur, elle s’était emmitouflée dans des sweats pour cacher les blessures qu’elle avait récoltés, peu importait la chaleur qu’il avait fait et aujourd’hui, il faisait vraiment trop chaud pour porter un gilet. « Plutôt oui. » Elle n’allait pas mentir, c’était inscrit sur ses traits et dans chacun de ses gestes, que ça n’allait pas et ce n’était peut-être pas juste parce qu’elle avait été flic qu’elle avait remarqué, c’était juste que ça sautait clairement aux yeux. « Une semaine un peu pourrie, chez moi, c’est quand ma fille décide de pleurer toute la nuit sans autre raison qu’une volonté d’empêcher tout le monde de dormir et que le lendemain, j’ai une réunion hyper importante et que le jour d’encore après, je me lève et y a plus de café et qu’encore après y a une bonne grosse pluie qui fait que je rentre complètement trempée ou qu’au contraire, il fait indécemment trop chaud et que ça me gonfle. Ça, ça ressemble à une semaine un peu pourrie. » Ça restait une liste de choses qui la faisait chier sur le moment et qui la faisait vraiment apprécier le weekend une fois qu’il était là, mais ça n’avait pas l’air d’être ce qui était arrivée à cette fille. « T’as plutôt l’air de quelqu’un qui a passé une semaine horrible. » Elle esquissa un sourire désolé. Elle ne pouvait décemment pas la laisser là et si elle mettait trop de temps à rentrer de cette simple balade avec les chiens, elle était certaine qu’elle allait inquiéter Cesare pour pas grand-chose. « Tu t’appelles comment ? » Elle avait déjà oublié les marques de politesse qu’on adressait aux inconnus, comme si ça n’avait pas d’importance avec elle, ça n’avait pas de sens mais bon, de toute façon, elle n’avait pas remarqué qu’elle était devenue un peu trop familière. « J’habite juste derrière … » Elle désigna d’un geste de la tête la maison derrière elle, sa maison à elle. « Tu veux pas venir avec moi ? Histoire de te nettoyer et de manger quelque chose ? » Elle s’en voudrait quand même si cette fille finissait pas mourir de faim sur ce banc. « Si tu as besoin, je peux peut-être t’aider. » Dans les interprétations qu’elle faisait de tout ça, elle avait l’impression que cette fille avait été agressée, d’où les marques qu’elle avait rapidement cachées. Violence conjugale, peut-être. C’était le genre de conclusion hâtive à laquelle il était facile d’arriver, c’était pas pour rien qu’elle avait eu peur qu’on pense que Cesare lui tapait dessus, quand elle était arrivée à la mairie avec des traces de coups sur le visage, après s’être battue avec Demelza. « Je suis presque certaine que mon mari sera pas super fan de cette idée, mais je me sentirais mal de te laisser toute seule ici. » Evidemment que Cesare, il n’allait pas apprécier qu’elle ramène une étrangère à la maison, mais elle n’allait quand même pas la laisser là sur ce banc à cinq mètres de leur maison.   
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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeJeu 1 Juin 2017 - 23:27


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DeMaggio-Saddler Family

C lara n’avait pas vraiment prévu de se retrouver nez à nez avec sa mère ce soir-là. Elle se doutait que le moment devrait venir mais ayant deux années d’avance sur la date prévue de son voyage, elle s’était dit que rien ne pressait. Qu’elle pouvait attendre d’être prête pour se présenter comme si de rien n’était à ses parents, qu’elle avait le temps de se tricoter une histoire plus ou moins inventée afin de se fondre dans la masse des habitants de la ville, le temps de se remettre un minimum du drame qui avait touché sa famille et d’éviter de passer pour une folle en les dévisageant de manière plus ou moins discrète… Bon, traîner dans le quartier où vivaient Isolde et Cesare n’avait peut-être pas été la manière la plus judicieuse de mettre en place ce plan. Clara était vouée à les croiser et elle l’avait d’ailleurs déjà fait, mais elle ne les avait vus que de loin, évitant soigneusement toute confrontation directe. Jusqu’à ce soir…

Se concentrer sur les deux chiens était plus facile que de faire face à sa mère, et cela lui laissait un peu de temps pour se façonner un visage qui ne la ferait pas passer pour une véritable cinglée. Ces chiens aussi comptaient pourtant parmi les fantômes qui peuplaient son passé, mais la famille DeMaggio-Saddler avait du leur dire au revoir il y a si longtemps leur vision provoquait davantage de nostalgie que de douleur. Elle en avait passé des heures à leur galoper après dans le jardin, pas le moins du monde impressionnée alors même que ces deux monstres avaient un temps fait deux fois sa taille. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres quand le husky vint glisser son museau dans sa main, réclamant des caresses qu’elle lui donna sans la moindre hésitation.

Si Clara évitait de regarder directement Isolde – ce qui permettait aussi de lui cacher ses traits tirés et surtout, la blessure dissimulée par sa capuche – elle ne manqua pas d’écouter ce qu’elle lui répondit. Si Clara avait fermé les yeux, elle aurait presque pu prétendre qu’elle avait une conversation on ne peut plus normale avec sa mère. Elle craignait cependant trop les images qui risquaient de défiler devant ses paupières si elle s’autorisait à les fermer pour tenter l’expérience. En silence, elle l’écouta donc lui raconter ce qu’était pour elle l’archétype de la semaine un peu pourrie. Une version plus jeune d’elle venait d’ailleurs contribuer à ces désagréables moments, empêchant la maisonnée de fermer l’œil la veille d’une réunion importante. Qualifier les jours passés d’un peu pourris était l’euphémisme du siècle, et Isolde l’avait elle-même deviné. Rien à voir avec une mauvaise nuit, un manque de café de bon matin ou une météo capricieuse dans le cas de Clara et il n’y avait pas besoin d’être flic pour s’en rendre compte. Ses traits tirés, l’expression de son visage, son attitude, tout en elle suggérait qu’elle venait de passer des moments… Eh bien, horribles, pour reprendre le mot employé par Isolde. Elle ne croyait pas si bien dire. Si Clara pouvait essayer de se consoler en se disant que peut-être, sa mère avait survécu, elle ne pouvait se faire aucune illusion quant au sort de son père et de sa sœur, ou nier la folie furieuse de son frère.

Craignant de s’attirer un flot de questions auxquelles elle ne pourrait répondre sans mentir, Clara préféra se taire. Les questions viendraient, elle n’en doutait pas, mais si elle pouvait gagner un peu de temps afin de remettre de l’ordre dans ses pensées et d’y trouver des réponses adéquates, elle n’allait pas se gêner. Vu son état évident de fatigue, rien d’étonnant à ce qu’elle soit si peu loquace. Il fallait bien trouver quelques avantages à la situation.

Ce n’est que quand Isolde lui demanda son prénom que Clara ouvrit enfin la bouche. Cla- commença-t-elle machinalement, avant de s’interrompre d’elle-même. Claire, reprit-elle, espérant que son faux départ passe inaperçu. Elle était fatiguée, et quand on est fatigué, des fois, on bafouille, non ? Et puis, c’était peut être un mal pour un bien, dans le fond. Si elle avait réfléchit à l’avance et dit qu’elle s’appelait Gertrude, elle aurait eu bien du mal à réagir quand quelqu’un lui parlait. Elle aurait certainement moins de mal à réagir à un prénom qui se rapprochait du sien.

Désignant sa maison d’un signe de la tête, Isolde lui proposa de l’accompagner jusque chez elle, histoire de se laver et de manger un morceau, prétextant que son mari n’approuverait surement pas l’idée mais qu’elle ne pouvait pas la laisser toute seule dehors. Clara hésita. Elle cessa de caresser le chien, se tordant nerveusement les mains. Je… je ne sais pas… dit-elle, d’une voix incertaine, le regard rivé sur le trottoir à ses pieds. D’un côté, l’offre était alléchante. Si elle n’avait guère d’appétit ces jours-ci, Clara rêvait d’une bonne douche, et l’idée de se retrouver, ne serait-ce que quelques heures, parmi les siens était réconfortante, même s’ils n’avaient pas la moindre idée de qui elle pouvait bien être pour eux .Jamais auparavant elle ne s’était sentie aussi seule. Si son âge lui avait donné une certaine indépendance, elle avait toujours été très proche de sa famille et tous ses instincts la poussaient à les retrouver. C’est certainement pour cela qu’elle avait traîné dans le quartier plutôt que de faire preuve de prudence en gardant ses distances. Cependant, elle craignait de se retrouver face à son père. Si elle pouvait se voiler la face en se disant qu’Isolde avait pu survivre à la dernière attaque de Joshua, elle ne pouvait en dire autant concernant son père. Et Isolde lui avait révélé tant de choses sur lui sur le chemin de Radcliff… Elle ne savait pas quoi en penser.  

Je ne peux pas accepter… dit-elle finalement, risquant un bref regard vers le visage de sa mère. C’est très généreux de ta part mais je peux pas m’imposer comme ça chez toi. Et puis, si ça se trouve je suis une espèce de serial-killer psychopathe, t’en sais rien. Clara tentait d’alléger un peu la conversation, mais le peu d’enthousiasme dans sa voix la trahissait. Lentement elle se leva du banc, faisant attention à éviter tout mouvement brusque et par extension, que sa tête ne se mette à tourner. Entre le manque de nourriture, le coup qu’elle s’était pris sur la tête et les prouesses de son frère avec ses satanés pouvoirs, elle préférait être prudente. Elle qui débordait d’énergie en temps normal avait l’impression d’être une larve, et elle avait horreur de ça. Ca va aller. Je peux me débrouiller, ajouta-t-elle d’une voix qui se voulait plus assurée, tentant de rassurer Isolde sur son sort. Sa mère était têtue, elle le savait, mais si elle était assez convaincante, peut être lâcherait-elle l’affaire.

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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeVen 2 Juin 2017 - 18:49


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clara, cesare & isolde.

Elle l’avait vu à plusieurs reprises, cette fille, récemment et elle n’avait pas osé venir vers elle, parce qu’après tout, ce n’était pas forcément ses affaires. Mais elle était douée, Isolde, pour se mêler de tout, même de ce qui ne la concernait pas, alors ça n’avait été qu’une question de temps avant qu’elle ne vienne lui parler à cette fille. Elle ne pouvait pas dire pourquoi, mais maintenant qu’elle était en face d’elle, elle avait cette impression, comme si c’était tout à fait naturel de venir lui parler. Elle n’était pas une fille particulièrement timide Isolde, elle n’avait aucune difficulté à parler à des inconnus, après tout, depuis quelques temps maintenant, elle avait pris l’habitude de faire des discours devant la ville entière, alors elle n’avait plus franchement de raison de stresser quand elle parlait à quelqu’un, elle avait, de toute façon, toujours été à l’aise de ce côté-là. Mais c’était plus que ça avec cette fille, c’était tout un tas de trucs qu’elle n’arrivait pas à expliquer et qui la poussait à se répéter, encore et encore, qu’elle n’allait pas la laisser tomber. Elle disait qu’elle avait passé une semaine un peu pourrie et y avait pas besoin d’être devin ou de lire dans les pensées pour savoir que c’était bien plus que ça. Elle ne savait pas ce que cette fille avait pu connaitre récemment et peut-être qu’elle n’avait juste pas envie d’en parler et que ça faisait d’Isolde cette fille particulièrement chiante qui venait l’emmerder alors qu’elle n’avait rien demandé à personne, mais peu importait. Elle était là maintenant Isolde et têtue comme elle l’était, elle n’avait pas l’intention de lâcher l’affaire.

Elle disait qu’elle s’appelait Claire. Un prénom qui lui arracha un sourire, encore un truc qui lui venait comme ça naturellement sans explication. « C’est un joli prénom. Ça vient du latin, clarus, ou quelque chose du genre. Ça veut dire brillant, éclatant. Je le sais parce que ma fille s’appelle Clara, c’est la même origine. » Elle haussa les épaules. « Je sais pas pourquoi je raconte tout ça par contre. » C’était quand même pas courant qu’elle balance à quelqu’un les origines latine de son prénom, de toute façon, elle ne pouvait pas le faire avec des prénoms qui n’auraient pas les même origines que le prénom de sa fille, parce qu’elle n’était bien renseignée là-dessus que parce qu’elle s’était renseignée quand elle avait réfléchi à un prénom pour sa fille. Enfin bon, elle n’allait pas passer la soirée à raconter les origines du prénom de sa fille à une parfaite inconnue. Pourtant, elle pouvait parler de Clara pendant des heures sans jamais s’arrêter. Elle n’aurait peut-être pas dû être surprise que cette fille refuse, après tout, elles ne se connaissaient pas. Mais elle ne voulait vraiment pas la laisser tomber. « Harry t’aime bien, c’est sans doute que tu dois être quelqu’un de bien. » Du menton, elle désigna le husky qui avait vraiment décidé de la coller, alors que c’était pas le chien le plus sociale du monde. « Ça marche pas pour Magnus, il aime tout le monde. » Il n’avait pas encore un an et elle trouvait toujours le moyen de s’amuser de l’éducation qu’avait reçu le chien, pour se moquer de Cesare, même si dans le fond, c’était peut-être elle la responsable, elle avait laissé Cesare avec un chiot, alors même qu’il n’avait jamais eu d’animal de sa vie ; tant pis, l’essentiel, c’était qu’il était adorable, ce chien. « Et puis, je suis enceinte, pas en sucre, je saurais me défendre. » Si elle était une psychopathe, mais sans vouloir passer pour la fille qui pensait cerner facilement les autres, elle n’avait vraiment pas l’air dangereuse. Elle aurait pu continuer en disant que son mari, il n’était pas en reste non plus quand il s’agissait de se défendre, ou de la défendre elle et qu’en plus, ils étaient américains, ils vivaient dans le Kentucky, alors évidemment, ils avaient des armes à feu chez eux. Au final, heureusement qu’elle n’avait rien dit, ou ce serait elle qui serait passer pour une psychopathe. « J’peux pas te laisser là. J’m’en voudrais vraiment. Alors c’est soit chez moi, soit au commissariat. Ma maison est plus proche. » Et plus accueillante, elle l’espérait. Alors, elle plaça gentiment sa main dans le dos de la jeune femme pour la pousser à la suivre.

Elle ne la lâcha pas, la ramenant donc jusqu’à ladite maison, dans laquelle elle relâcha les chiens à peine rentrée. « Je suis rentrée. » Qu’elle adressa à l’adresse de Cesare, alors qu’il avait certainement remarqué, c’était pas comme si les chiens étaient particulièrement discret. « Viens. » Qu’elle adressa à la jeune femme avant de rejoindre la cuisine là où était Cesare, autant lui dire toute suite qu’elle avait ramené une parfaite inconnue à la maison, ça servait à rien de faire durer l’attente, c’était pas comme si elle s’attendait à ce qu’il soit particulièrement heureux de toute façon. « C’est mon mari, Cesare. Cesare, je te présente Claire. » Ou la fille qu’elle avait littéralement ramassée sur un banc avant de rentrer. Ouais, même pour elle, avec un peu de réflexion, ça semblait complètement bizarre. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle faisait. « Elle a besoin d’aide, alors, je me suis dit qu’on pouvait bien lui donner un coup de main. » Elle tira une chaise qu’elle indiqua à la jeune femme. « Vas-y, assieds-toi. » Et elle s’avança vers Cesare, pour l’attraper par le bras et le prendre un peu à part. « J’sais que c’est complètement bizarre de ramener une inconnue à la maison. Mais elle était toute seule et je suis certaine qu’il lui est arrivé quelque chose de vraiment pas cool, alors on peut pas la laisser comme ça. Imagine, je l’aurais laissée là-bas et dans quelque jour on l’aurait retrouvée morte. » Elle s’en serait voulu, évidemment, alors mieux valait prévenir que guérir et puis ça leur coûtait quoi d’aider cette fille, au moins ce soir, c’était pas comme si elle lui proposait de partager le loyer avec eux non plus. Elle voulait juste l’aider, juste ce soir, après ils trouveraient une meilleure solution, mais là pour l’instant à part la police, elle n’avait pas mieux sous la main et puisqu’elle y avait travaillé à la police, elle était prête à parier, que s’il lui était vraiment arrivé que chose, elle serait plus encline d’en parler ici plutôt qu’au commissariat.  
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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeDim 4 Juin 2017 - 3:57



we're still breathing
ISOLDE, CLARA SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Parfois, le soir pouvait être une galère à lui tout seul; comme ça, sans prévenir: dans le quotidien des gens ‘normaux’, on rentrait chez soi une fois le boulot terminé, avec l’espoir que l’après soit un peu plus supportable. L’été arrivait, et avec lui, l’habituelle chaleur sur laquelle il avait déjà entendu Isolde souvent râler, par exemple; et il fallait croire que c’était un trait génétique qui s’était passé à Clara. Du moins, pour autant qu’il pouvait en dire, Cesare. Pour ce soir, la petite était particulièrement fermée d’esprit, fatiguée probablement, et râleuse en plus du reste. Pourtant, à la crèche, il avait presque semblé qu’il n’y avait rien eu à signaler - mais plus les minutes passaient, plus Clara perdait patience, et entrainait tout le monde avec elle. Dans ces soirs-là, c’était toujours plus pratique de se diviser le travail: entre les chiens qui étaient toujours terriblement chargés d’entrain à l’idée de voir toute la famille rentrer après de longues heures en solo, Clara qui devait être couchée assez tôt pour ne pas être de mauvaise humeur au matin aussi, ainsi que l’heure qui semblait avoir envie de tourner à toute allure, ce soir, Isolde et lui n’étaient pas trop de deux pour s’occuper de tout. Une fois le planché dégagé de l’omniprésence des animaux, le DeMaggio avait au moins pu se concentrer sur sa fille - parfois, même une maison comme celle dans laquelle ils vivaient pouvait être trop petite pour les... cinq habitants qui la squattaient. Bientôt six, d’ailleurs. Un songe qui ne cessait de se rappeler comme une alarme dans son crâne, au brun, quand il voyait le ventre rebondi de sa désormais femme, ou quand il réalisait quel mois ils étaient. Si le bébé avait été conçu, comme ils se l’imaginaient, autour du mois de février, cela leur laissait encore jusqu’à novembre pour faire quelque-chose de décent de leur quotidien, afin d’être capables d’accueillir un quatrième membre de leur famille. Pour ce soir, ils semblaient loin, très loin du compte. Pour Clara, en tout cas; le bain ne la détendit pas des masses, d’ailleurs - plutôt que de jouer, elle préféra râler sur tout ce qui se présentait à elle, à coup de cris, de geignements et autres manifestations de son mécontentement, avec lesquelles les deux parents commençaient à être familiers. Si elle ne balbutiaient encore que quelques mots - qui se limitaient à un bonjour de «salut», «papa» et «mama», elle savait très bien s’exprimer quand elle en avait le besoin. Encore un côté terriblement théâtral et râleur qu’elle héritait de sa mère, il voulait le souligner, Cesare. Si ses parents ne lui avaient jamais particulièrement parlé du genre de gamin qu’il avait été, il n’avait probablement pas dû faire beaucoup de caprices la soirée, avant d’être rappelés à l’ordre, d’une quelconque façon. Probablement que tout ce qu’il pouvait espérer, c’était que les méthodes d’éducation qu’il avait connues plus tard, n’avaient pas déjà été en vigueur chez ses géniteurs, alors qu’il n’était qu’à peine âgé d’un an. C’était quand même, mine de rien, bien difficile d’imaginer Rafael en papa poule. Comme ç’aurait pu être difficile, plus d’un an plus tôt, d’y imaginer Cesare, probablement. Ils revenaient de loin, Isolde et lui, avec leurs bombes, leurs assassinats, leur hargne, leurs combats incessants; dont de trop nombreux étaient encore trop omniprésents dans leur quotidien, pour qu’ils se croient vraiment saufs.

Clara semblait bien n’en avoir cure de tout ça; des préoccupations qui faisaient le quotidien de ses parents. Heureusement, encore aujourd’hui, bien des mots qui planaient dans les conversations de ses parents, n’avaient pas le moindre sens pour l’esprit jeune et innocent de Clara. Au moins, elle n’entendait pas constamment parler de Lancaster, qui s’était évadé de prison - était-ce supposé être surprenant? Enrager était légitime, mais dans tous les scénarios les plus pessimistes qui soient, qui s’attachaient forcément à la vie de Radcliff, ça n’avait été qu’une question de temps. Il voudrait bien que sa fille n’en ait jamais rien à faire de Thaddeus Lancaster - qu’elle n’entende même jamais ce nom; en un an, il avait déjà l’impression qu’elle l’avait trop souvent eu à portée d’oreille, quand bien même elle ne l’ait jamais enregistré. Clara avait d’autres préoccupations, celles des bébés qui vivaient leur vie de façon bien décalée sur la réalité. Et quand elle se décidait à être de mauvaise humeur, c’n’était pas en faisant semblant, et c’était vraiment sur tout. Même le pyjama. Même la couche. Même le repas. Même le dessert. S’il avait essayé de faire le maximum du travail pendant qu’Isolde prenait l’air avec les chiens, il finit par être surpris de son efficacité - généralement, ça ne lui demandait pas tant de temps pour les défouler un peu pour les épuiser (avec la chaleur, c’était vite fait) avant de faire demi-tour, direction la maison. De toute manière, ‘efficacité’ était un bien grand mot, quand Clara avait refusé la moitié de son repas, préféré rester en couche, et envoyé le pot de yahourt par terre. Et qu’est-ce qu’ils étaient censés faire, dans ces cas-là? Il semblait bien qu’elle était surtout fatiguée - chose que Cesare jugeait légitime, étant lui-même rapidement arrivé au bout du rouleau, grâce à sa fille. Si le DeMaggio n’avait jamais été un grand fervent des ‘livres sur les enfants’ et toutes ces lectures recommandées aux jeunes parents - comme si quelqu’un d’autre pourrait avoir toutes les réponses magiques pour élever un enfant inconnu - pour ce soir, il avait bien envie d’avoir les réponses idéales à tout. Le biberon ne la nourrissait clairement plus le soir, alors peut-être fallait-il se contenter de n’pas insister, et laisser les choses se faire. Peut-être même que d’autres diraient qu’il fallait commencer au plus jeune âge; et trouver un genre de punition ou de réprimande pour faire comprendre à un bébé dont le vocabulaire était limité à trois mots, que donner un coup de main dans son yahourt pour qu’il tombe par terre ou faire des crises toutes les deux minutes, n’était pas acceptable. Vraiment, il était à mille lieux, mille lieux littéralement, des questions qui avaient autrefois tourner dans sa tête; les choix de vie ou de mort, les moments où l’instinct surtout guidait ses décisions. Et Cesare... Cesare, il n’arrivait pas particulièrement à savoir si ça lui manquait, si c’était mieux comme ça, ou si c’était même plus compliqué que les mots qu’il s’disait, toujours furtivement, dans un coin de son crâne. C’était pas tout le monde qui passait de hunter de père en fils, à père de famille qui essayait de se fondre dans le moule de la société, quand bien même il n’y avait jamais appartenu. Y’avait même personne qui n’faisait ça; personne d’autre que lui - le seul repère qu’il avait alors, c’était les sentiments que ça éveillait en lui, cette vie-là soudainement bouleversée.

Il abdiqua finalement, après avoir ramassé les derniers restes de yahourt, lâchant un soupir en observant Clara - qui enfin, eut un regard pour lui, chargé d’autre chose que d’un genre de colère capricieuse. Il allait la laisser faire c’qu’il voulait, dans son coin, avec ses jouets pendant un bon quart d’heure avant d’aller la mettre au lit; et demain matin, les choses recommenceraient, dans la bonne humeur, il l’espérait. Pourtant, le brun n’eut le temps que de balancer les derniers essuie-tout dans la poubelle, avant que la porte ne s’ouvre sur une Isolde qui rentrait. Enfin. Juste après la tempête - il aurait presque pu croire qu’elle était restée devant la porte à attendre que les cris s’arrêtent. Une blague qu’il aurait aisément pu balancer, mais en arrivant à sa hauteur - ou presque - il remarqua qu’elle était accompagnée. Alors qu’elle était, indéniablement, et sans l’ombre d’un doute, partie seule. Et que jusqu’à preuve du contraire, la seule personne en plus d’eux deux, c’était Clara, leur fille, qui était déjà bien assez d’une emmerdeuse ce soir. Un mot qu’il n’utiliserait jamais à haute voix pour qualifier sa fille, mais fallait quand même admettre qu’il lui avait traversé l’esprit, au cours de son temps en solo. Maintenant, il avait clairement d’autres préoccupations; elles se focalisèrent toutes sur une même cible, la jeune femme qui venait d’entrer avec la blonde. Brune, plutôt frêle en apparences, le regard fuyard comme si elle avait quelque-chose à cacher, et couverte de la tête aux pieds, à croire qu’il n’faisait chaud que dans cette baraque et qu’elle débarquait d’une zone de froid polaire. S’il ne dit pas un mot pendant les présentations, son regard n’en fut pas moins totalement explicite, à l’égard d’Isolde: elle la connaissait bien, cette oeillade-là, circonspecte et prise de court. Elle venait littéralement de lui couper l’herbe sous le pied; de ramener une fille venue de nulle part, au beau milieu de leur maison, avec leur fille, à leur adresse - la fameuse dont le secret était plus important que jamais, maintenant que tous les ennemis d’Isolde avaient leur leader libéré, à nouveau. C’n’était pas, après tout, comme si Cesare n’avait pas aussi appris à se méfier des pauvres petites brunes à l’allure chétive et aux grands yeux de biche, qui avaient l’air aussi fragiles que du cristal. Sa soeur avait souvent eu cette façon-là de se comporter, ça lui avait toujours permis de faire baisser sa garde à tous les types qu’elle avait côtoyés - ou les transmutants qu’elle avait tués. ‘Vas-y, assieds toi’ quand bien même l’oeil foudroyant qu’il balança à Isolde fut invisible à leur ‘invitée’, il fut sûr au moins qu’elle le saisisse, elle. C’était clairement tout ce dont ils avaient besoin ce soir. Et depuis quand ils faisaient la charité, hein? Et puis-... merde. C’est sans aucune volonté d’être un tant soit peu convaincu ou attendri par les paroles de la Saddler, qu’il se laissa entrainer plus loin par celle-ci. Le simple fait qu’il soit là, face à elle, les bras croisés, devait en dire long en soi; « Ça peut t’paraître surprenant, mais y’a tout un tas d’gens tous seuls dehors. Sur la route j’ai vu le même clodo que tous les jours, est-c’que je le ramène demain? » ou alors, parce que c’n’était pas une fille à l’air paumé, ça n’comptait pas? Peut-être qu’Isolde elle avait un genre d’attraction pour les gens aux airs paumés, comme lui. « J’vois même pas pourquoi tu t’sens le besoin d’m’en parler. T’as déjà pris la décision pour nous deux. » est-c’que c’était vraiment nouveau? Ils n’allaient pas la balancer dehors, maintenant qu’elle était bien assise à table, accueillie pour il n’savait quelle raison. « Alors... débrouille-toi. Fais ton truc. » qu’il dit, « J’vais aller mettre Clara au lit, alors si entre tes œuvres de charité t’as l’temps de lui dire bonne nuit, n’hésite pas. » il savait que c’était peut-être trop. De l’autre côté, partir promener les chiens, revenir avec une inconnue et l’inviter à entrer, s’asseoir à la table, juste à côté de leur fille et tout ça sans lui en toucher un mot, c’était beaucoup aussi. Peut-être pas dans les autres villes du monde, mais à Radcliff, indéniablement. « T’en profiteras pour demander à ta nouvelle copine pourquoi ça fait des jours qu’elle rôde autour de chez nous. Ça doit être le quartier. » il n’était pas aveugle, il n’était pas stupide; à vrai dire, tout l’inverse. Ç’avait aussi fait partie de son entrainement, et tout autant qu’il avait appris à retenir le mécanisme d’un flingue par coeur au point de pouvoir le remonter dans le noir complet, il avait appris à n’avoir besoin de voir un visage qu’une fois, avant de le reconnaître. Et celle-là, elle était déjà venue - souvent. A toutes les heures de la journée; et peut-être même qu’il pourrait jurer l’avoir vue autour du garage aussi - c’était totalement anodin pour sûr. Ou du moins, juste pour ce soir, pour il n’savait quelle raison; c’n’était pas comme si on lui demandait son avis, de toute manière.
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Clara Saddler
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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeLun 5 Juin 2017 - 0:43


all we can do is hold on

DeMaggio-Saddler Family

L es instincts des animaux étaient souvent plus développés et plus fiables que ceux des être humains. En l’occurrence, Harry, le Husky, semblait avoir établie que Clara n’était pas une psychopathe car il se laissait volontiers caresser par la jeune femme, qui n’avait pas hésité une seule seconde à enfouir ses doigts dans la fourrure du chien, se souvenant parfaitement d’où il aimait particulièrement se faire gratouiller. Isolde ne semblait pas non plus penser qu’elle soit une psychopathe. Bien sûr, ils avaient tous deux raison. Clara n’avait rien d’une folle furieuse, qui attendrait bien sagement le moment idéal pour mettre en marche un plan machiavélique destiné à semer le chaos dans Radcliff. Si chaos il y avait, ce n’était que dans son esprit qui tentait de mettre de l’ordre dans toutes les informations, tous les chocs qu’il avait dû encaisser en peu de temps. Cela ne faisait pas pour autant d’elle une cinglée. Elle avait des défauts, comme tout le monde, mais certainement pas celui-là. De toute façon, il y avait déjà bien assez d’un taré dans la famille – ou deux, si l’on prenait en compte son grand-père.

C’est sans grande surprise qu’Isolde sorti vainqueur de leur duel de têtu, duel remporté en un seul round puisque Clara n’avait pas pris la peine de se battre. D’ordinaire elle ne manquait pourtant pas de caractère mais ce soir, elle n’avait pas la force de se lancer dans une joute verbale. Pas maintenant, pas avec sa mère, pas alors qu’elle lui proposait sans la moindre arrière pensée, sans la moindre méfiance, de lui venir en aide. Clara ignorait pourquoi sa mère agissait ainsi. L’avait-elle prise en pitié ? Sentait-elle une sorte de lien, de familiarité vis-à-vis de l’inconnue qu’elle était ? Clairement, s’il s’était avéré que Clara était mal intentionnée, Isolde n’aurait de toute façon au aucun mal à la maîtriser, même enceinte. Porter un enfant n’avait jamais été une maladie, de toute façon, et ce malgré tous les désagréments que sa condition pouvait provoquer. Résignée, Clara avait donc laissé sa mère la guider vers cette maison où elle avait passé les premières années de sa vie. Silencieuse, elle tentait de se préparer intérieurement à faire face à cette version plus jeune de son père, un homme dont elle ne gardait pas vraiment de souvenirs, en tout cas pas à cet âge. Un homme certainement plus proche du chasseur que le père qu’elle avait connu.

Les révélations de sa mère avaient soulevé bon nombre de question dans l’esprit de Clara, qui s’était efforcée de les enfouir aussi profondément que possible, refusant d’imaginer un monde où son père aurait pu détester les gens comme elle, une époque où il aurait pu la haïr, elle, pour ce qu’elle était, pour des pouvoirs dont elle n’était en rien responsable. Être mutant n’était pas toujours facile, même dans le futur, et si elle avait dû faire face à nombre de remarques désobligeantes, notamment à l’école, elle avait appris à porter ses gênes avec fierté. Et c’était en grande partie grâce à ses parents qui à maintes reprises avaient dû la réconforter alors qu’elle rentrait de l’école les yeux pleins de larmes après avoir dû encaisser les paroles désagréables d’un quelconque camarade de classe. Se refusant à associer son père à l’image qu’elle se faisait des chasseurs, elle avait donc préféré faire l’autruche et ignorer le problème dans l’espoir qu’il finirait par disparaître.

L’heure n’était cependant plus au déni puisqu’après avoir pénétré dans la maison de son enfance, elle avait suivi Isolde jusqu’à la cuisine. A leur passage, une version bien plus jeune d’elle-même releva le nez de ses jouets pour les regarder passer, un air curieux sur le visage. Les mains de Clara avaient retrouvé leur place dans les poches de son gilet – ce qui était une bonne manière pour cacher les tremblements nerveux qui les secouaient – mais par souci de politesse, elle avait quand même pris soin de retirer sa capuche. Quand son regard se posa finalement sur le visage de son père, le cœur de Clara manqua un battement, voire plusieurs. Les années n’avaient pas encore marqué ses traits, ses cheveux étaient toujours d’un noir de jais, mais c’était bien lui, devant elle. Son père, celui qu’elle avait vu mourir devant ses yeux, se sacrifiant pour sauver ce qu’il restait de leur famille. Et pourtant, jamais il ne l’avait regardé comme ça. Clara avait rapidement détourné le regard, tentant avec plus ou moins de succès de se rappeler que pour l’homme qui se tenait face à elle, elle n’était qu’une inconnue, qu’elle ne devait pas prendre sa réaction personnellement. Isolde, enceinte, venait de ramener une SDF dans leur maison, en présence de leur fille d’un an tout juste… C’était la réaction d’un père protecteur, veillant sur sa famille. Comme il l’avait toujours fait. Comme il l’avait fait il y a quelques jours, leur permettant à elle et sa mère de fuir. La gorge serrée, Clara était partagée entre l’envie d’aller se blottir contre lui, comme pour vérifier qu’il était bien réel – ce qui, vu le regard de Cesare, aurait été une très mauvaise idée – et partir en courant avant que les larmes qui menaçaient d’inonder son visage n’aient l’occasion de lui échapper.

Clara avait à peine prêté attention aux paroles de sa mère, et ne compris qu’elle l’avait invitée à s’asseoir que lorsqu’elle la vit tirer une chaise. Elle s’exécuta, les laissant s’éloigner tous les deux. Cesare désapprouvait clairement l’initiative de sa femme, et les éclats de voix que Clara perçu depuis la cuisine ne firent que le confirmer. Ses mains tremblaient de plus belle alors qu’elle entendait le ton monter dans l’autre pièce… Et soudain, elle réalisa quelque chose. Et si sa seule présence venait à perturber le futur… Et pas de la bonne manière ? Elle ne devrait pas être en 2016. En 2016, Clara DeMaggio-Saddler avait un an, et jouait tranquillement dans le salon sous le regard protecteur et curieux des deux chiens de la famille. Si Clara, la Clara du futur, n’avait pas été là, alors ses parents n’auraient pas eu lieu de se disputer ce soir-là. Le moindre petit changement pourrait avoir des conséquences désastreuses… Et puis, plus égoïstement, elle n’avait pas plus envie d’entendre ses parents se disputer par sa faute que de se faire qualifier de clodo par son père…. Il ne savait pas qui elle était, certes, mais elle, elle le savait.  

Alors, les yeux brillants des larmes qu’elle s’efforçait de retenir, elle bondit sur ses pieds, déterminée à disparaître et à laisser le cours normal des choses reprendre. Elle avait à peine faire quelques pas qu’un vertige la rattrapait. Machinalement, elle se rattrapa au meuble le plus proche pour se stabiliser et ferma les eux, attendant que sa tête arrête de tourner. C’est alors qu’elle senti quelque chose – ou plutôt quelqu’un, un petit quelqu’un – taper doucement sa jambe comme pour attirer son attention. Clara rouvrit les yeux et  baissa la tête pour découvrir la petite Clara, vêtue de rien d’autre qu’une couche, qui la regardait de ses grands yeux innocents. Se tenant à elle pour éviter de finir sur les fesses, la petite fille lui tendit alors le petit livre qu’elle avait à la main. Je peux pas ma puce. Faut que j’y aille, lui souffla-t-elle, s’accroupissant pour se mettre à sa hauteur. La petite Clara poussa un cri de protestation et lui posa d’office le livre sur les genoux avant de lui faire les yeux doux. Malgré elle, la jeune femme esquissa un sourire amusé – bien sûr, ses parents n’avaient pas manqué de lui répéter qu’étant petite, elle était une espèce de bille de clown capable de manipuler son monde à grand coup de colères ou d’airs angéliques.

Sur la couverture du livre figuraient divers animaux et la petite, qui se tenait à Clara pour maintenir son équilibre, tourna la première page et lui désigna un chien du doigt. Un chien. Comme Harry, lui indiqua la jeune femme, désignant d’un signe de la main le husky qui les observait depuis un coin de la pièce. Et il fait quoi le chien ? Wouf ! La petite se lança alors dans sa propre imitation de l’aboiement du chien, arrachant un léger rire à Clara.

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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeJeu 8 Juin 2017 - 18:19


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Elle n’était pas idiote Isolde, elle avait su que ramener chez elle une pauvre fille qui trainait dans la rue, ça n’allait pas plaire à Cesare. L’inverse ne lui aurait pas plu à elle non plus et quand bien même elle avait encore et toujours cette volonté d’aider les autres, elle n’aurait d’ordinaire jamais ramené quelqu’un qu’elle ne connaissait pas dans cette maison. Elle avait quitté son appartement du centre-ville quelques mois après la naissance de Clara et ce même si elle n’avait pas eu son permis de conduire à l’époque et que ça avait rendu sa vie particulièrement compliquée, quand elle avait dû prendre le taxi ou le bus, tous les matins et tous les soirs, avec Clara avec elle, parce que c’était le seul moyen de rejoindre la ville pour aller au travail. Cette maison alors, elle représentait ce petit havre de paix dans lequel elle se sentait en sécurité, plus qu’elle ne l’avait été avant, puisque Rafael DeMaggio avait, de toute évidence, connu l’adresse de son appartement, puisqu’il l’avait utilisée pour lui envoyer, le doigt de sa meilleure amie, indéniablement le coli le plus charmant qu’elle ait reçu de toute sa vie. Elle avait tout fait pour protéger cette maison, si bien que peu de monde connaissait l’adresse et qu’elle préférait recevoir son courrier directement à la mairie. Alors, après le temps qu’elle avait passé à s’assurer que cette maison était sauve, c’était complètement ridicule d’y ramener une inconnue. Pourquoi est-ce qu’elle avait fait ça ? Dans le fond, même elle, elle ne pouvait pas répondre à la question, ça avait été plus fort qu’elle, comme si y avait quelque chose chez cette fille en particulier qui faisait qu’elle ne pouvait pas la laisser là et qu’y avait rien, au-delà de ce sentiment au fond de ses tripes qui pouvaient expliquer ça.

Elle avait toujours eu la volonté d’aider les autres, ça c’était un truc qui lui collait à la peau et dont elle n’était pas prête de se débarrasser. C’était comme ça qu’elle avait rencontré Cesare, c’était pour ça qu’elle avait cru nécessaire de monter Insurgency. C’était aussi pour ça qu’elle avait un beau matin décidé de se présenter aux élections municipales alors qu’elle n’y connaissait pas grand-chose en politique et qu’elle avait été juste flic avant, sans aucune volonté de changer de profession. C’était aussi pour ça, qu’elle avait décidé de revenir à Radcliff, en entrainant Cesare et Clara avec elle, parce qu’elle était certaine qu’elle pouvait encore aider la ville de Radcliff malgré tous les problèmes que cette dernière pouvait rencontrer. Alors, est-ce que se donner la peine d’essayer d’aider cette fille c’était si fou que ça ? Peut-être qu’elle aurait juste dû appeler la police, qu’ils s’occupent d’elle, qu’ils la mettent en sécurité, ça aurait été plus logique, sans aucun doute. Elle foirait tout ce qu’elle entreprenait en ce moment, c’était indéniable, alors que Lancaster venait juste de se faire la malle et que son nom pouvait maintenant être ajouté à la liste des hunters qui étaient de nouveaux libres. En plus de ça, elle avait perdu le contrôle d’Insurgency et elle se doutait bien que Demelza avait quelque chose à voir dans la mort de ce type venu s’occuper du recensement gouvernemental à Radcliff et elle était évidemment responsable de la mort de Sheldon Smith. Alors des échecs, elle en avait plein les bras en ce moment, peut-être que ça pouvait justifier qu’elle n’allait pas laisser tomber cette pauvre fille. Ou bien, tout ce qui pouvait expliquer ça, c’était qu’elle était en train de devenir complètement cinglée, juste bonne à interner, c’était ce qu’elle ressentait, maintenant qu’elle était en face de Cesare.

Et il avait raison Cesare de réagir comme il le faisait, alors bien vite, alors que son regard s’était accroché aux prunelles sombres de son mari, la blonde sentit la culpabilité venir s’imposer à elle. C’était complètement imprudent, elle le savait bien, oui mais, de l’autre côté y avait ce truc qui faisait qu’elle n’avait pas pu faire autrement et c’était la pire justification qu’elle puisse donner à ses actions. Il avait raison de lui en vouloir Cesare, au moins, elle n’allait pas prétendre le contraire, c’était peut-être déjà ça. « Je sais, c’est complètement idiot. Et j’fais quand même pas ça d’habitude mais je sais pas … j’peux pas expliquer, c’est bizarre. » Elle faisait des trucs complètement fous aussi d’habitude, elle en avait conscience, mais au moins d’ordinaire, elle se contentait de filer un peu de monnaie aux clochards qu’elle croisait, sans pour autant leur ouvrir la porte de sa maison. Même pour elle tout ça, ce n’était pas logique.  « Je suis désolée. » Qu’elle rajouta comme si ça pouvait effacer toute cette histoire. A quoi bon être désolée ? C’était trop tard de toute façon, elle n’allait pas la mettre à la porte maintenant, et ces excuses et ses semblant d’explication, ça n’allait pas aider Cesare à accepter ce qu’elle avait fait. « T’es pas obligé de lui faire confiance. Mais tu peux me faire confiance à moi. » Est-ce que c’était si compliqué que ça, ça ? Peut-être bien ouais, quand elle commençait à ramener n’importe qui chez eux. Mais cette fille n’était pas dangereuse, encore un truc dont elle était convaincue sans en avoir la moindre explication. Elle lâcha un soupire avant d’aller rejoindre Clara pour attraper la petite dans ses bras. Elle serra sa fille dans ses bras, déposa plusieurs bisous contre son front avant de lui souhaiter une bonne nuit, parce que peu importait ce que Cesare pouvait en dire elle avait encore le temps pour ça. Elle la confia alors à son père, qu’il aille la coucher pendant qu’elle faisait ‘ses trucs’ alors. Elle reporta alors son attention sur la brune. « Alors, tu vis dans le coin ? T’as de la famille en ville ? » Elle n’aurait peut-être pas été dans la rue si elle avait eu une famille dans les parages, à moins que ses parents l’ait mise dehors, un truc qui lui semblait fou à Isolde, quand elle pensait à sa fille, ou même à son père à elle qui ne l’aurait jamais laissée dehors comme ça. Même les parents de Cesare n’avaient pas fait ça, c’était dire à quel point son enfant dehors pouvait être inacceptable. « Un petit ami peut-être ? » Après tout, elle avait l’air d’avoir son âge, alors elle vivait peut-être plus avec son petit ami que chez ses parents, ou bien elle était juste toute seule, dans tous les cas, quelque chose lui était arrivé et Isolde, elle avait bien l’intention de l’aider.   
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeJeu 8 Juin 2017 - 21:00



we're still breathing
ISOLDE, CLARA SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Regarder un inconnu et tout de suite voir en lui une menace, Cesare avait fini par comprendre que c’n’était pas un instinct ‘normal’ pour les autres. C’était pourtant chez lui, ce qui faisait les fondations de ses rapports aux autres: il fallait du temps pour qu’il daigne voir chez autrui, autre-chose que des menaces invisibles au ‘commun des mortels’ qui eux, étaient trop préoccupés par leur petite vie, pour s’rendre compte de la réalité des choses. Il avait grandi comme ça, lui, à dénigrer ceux qui s’faisaient avoir par leur bonté, à dévisager ce qui n’était pas familier, comme pour le sonder: ses parents n’avaient jamais ramené quelqu’un chez eux rien que par bonté, et même s’il avait dû un beau jour recueillir un pauvre chien sur la route, l’animal n’aurait pas fait long feu, au sein de la famille très fermée qu’étaient les DeMaggio. Peut-être que ça faisait de lui quelqu’un d’bizarre, peut-être même que tout autant qu’il jugeait les autres, les autres eux-mêmes le jugeaient: peut-être qu’à voir ses premières oeillades glacées, la brune frêle qui venait d’être ‘invitée’ chez eux, s’était fait tout un avis sur lui, drastiquement différent de l’image que la douce et gentille et sympathique Isolde pouvait renvoyer. Il s’en fichait bien, lui; surtout si ça pouvait permettre de garder Clara sauve. Il se fichait d’l’avis de plein de gens sur la personne qu’il était; mais il avait cru qu’après tous les efforts, toutes les vérités qui avaient éclaté, toutes les discussions et même les mois depuis lesquels ils essayaient de construire quelque-chose, Isolde avait au moins compris qui il était. Ou accepté ce fait, aussi différent était-il de son mode de vie à elle. Mais ce soir, il avait surtout la sensation de s’prendre dans la tronche le douloureux rappel qu’ils étaient différents, trop différents, et qu’il semblait bien que c’n’était pas prêt de changer. Il n’voulait pas que la blonde devienne asociale comme lui, évidemment - il lui semblait pourtant qu’y’avait une nette différence entre ça et le fait d’au moins penser à lui. Ils s’étaient mariés, ils avaient vécu pendant quelques semaines d’amour et d’eau fraiche, dans leur petite bulle de bonheur, bercés par les belles images qu’ils avaient eues encore en tête, récemment; du jour de leur mariage ou de leur voyage après, loin, très loin d’ici. Mais la réalité venait de reprendre sa place, et pour Cesare, elle avait maintenant l’allure de tout ce qui n’allait pas: Isolde n’avait pas accepté qui il était, elle ne l’prenait même pas en considération et elle le foutait littéralement au pied du mur, lui offrant des oeillades hésitantes et fuyantes - probablement chargées d’un ‘genre de’ culpabilité - en guise de bonne excuse. A quoi est-c’que ça servait, franchement, qu’elle le prenne à partie, qu’elle le regarde comme ça, qu’elle essaye de justifier quoique ce soit? Tout autant qu’il aurait pu lâcher ça avec toute l’ironie du monde, cracher ces paroles non sans une once de rancoeur, il semblait bien qu’en réalité, la Saddler n’avait même pas envie d’chercher quoique ce soit comme paroles un tant soit peu acceptables.

Encore une fois, il se retrouva à serrer les dents, détourner le regard, ravaler le noeud au creux de sa gorge parce qu’il n’pouvait pas faire mieux. Parce qu’il n’avait, apparemment, pas l’droit d’faire mieux, dans son propre mariage, son propre couple, et ce qui représentait la moitié d’sa vie. Ou la sécurité de leur fille. « Vraiment?! C’est tout c’que j’mérite comme explication, selon toi? ‘J’peux pas t’expliquer, c’est juste bizarre’?? » peut-être que c’n’était pas plus mal, alors, qu’elle n’ait pas essayé de lui balancer un genre de mensonge pour faire bonne figure; au moins, elle put la sentir, fuser droit à travers sa chair, la colère qui émana de lui, droit venues de c’qu’elle lui imposait. Il n’savait même pas c’qu’elle lui imposait, y’avait pas de mot, pas d’explication non, pas de terme idéal - il s’disait même que ça devait être une chose que les couples ‘normaux’, stupides et imbéciles ne vivaient même pas. Non, y’avait bien qu’eux deux pour se retrouver dans c’genre de situation. Il se sentait soudainement à la même place que... ouais, un an plus tôt, quand ils n’avaient même pas encore été totalement en couple, quand ils n’avaient rien eu du tout, et qu’Isolde avait juste décidé de s’lancer dans une campagne pour devenir maire, se vaccinant jusqu’à avoir des hallucinations de cadavres lui torturant l’esprit. Le tout, sans lui en toucher un mot. Et tout ça pour quoi? Il croyait s’souvenir qu’elle avait dit qu’il n’était pas ‘assez disponible’, qu’il n’était pas avec elle, qu’elle n’avait pas ‘l’habitude’ d’être en couple, qu’elle n’savait pas comment faire. Il croyait aussi se souvenir qu’elle avait dit qu’elle changerait, qu’elle ferait mieux. Près de trois-cent-soixante-cinq jours plus tard, le bilan était indéniablement alarmant: ils s’étaient passés la bague au doigt, mais fallait croire qu’Isolde avait encore des bons prétextes tous faits, et qu’encore, elle n’était peut-être ‘pas assez habituée’ à vivre avec lui pour même songer à c’qu’il pourrait penser si elle rappliquait avec une inconnue, fournissant rien d’autre que des ‘j’sais pas’ en guise de réponse à ses questions. Non, c’n’était même plus la morsure d’une colère noire qu’il ressentait là - au moment de ciller, Cesare se rendit compte qu’il était juste-... blessé. Blessé qu’elle puisse le regarder sans rien avoir à lui dire de plus, blessé qu’elle n’pense même pas en avoir le besoin ou le devoir. Il en arrivait même à être blessé d’se sentir aussi con, face à la femme qu’il aimait, à avoir sa façon d’voir les choses et de vivre cette situation. C’n’était sûrement pas une discussion à avoir maintenant, c’n’était pas un bilan auquel ils étaient censés arriver maintenant qu’ils étaient mariés. C’n’était certainement pas l’coup de marteau sur la tête qu’il s’était attendu à recevoir ce soir. Il fut incapable de la regarder plus avant, ou même de répondre quoique ce soit; le brun savait que tous les mots qui pourraient lui venir seraient trop cruels, trop vrais, trop blessants - il savait qu’ils n’pouvaient pas se donner en public comme ça. C’était trop tard maintenant, encore une fois. « Qu’est-c’qu’y’a d’nouveau, là-dedans. » il lâcha juste, le regard dans le vide, en réponse aux excuses de la femme qu’il avait épousée. Pourquoi est-c’qu’ils s’étaient mariés, si c’était pour se retrouver dans cette situation? La question lui tordit les entrailles d’une réalité à laquelle il n’avait certainement pas été préparé, ce soir, après le travail, comme ça, sans crier gare. Elle était juste sortie pour promener les chiens, et il avait, de son côté, fait tout son possible pour qu’ils n’passent pas une soirée si désagréable que ça, même si Clara était d’humeur récalcitrante et contradictoire depuis le début. Il s’était bien planté, et il avait fait tout ça pour rien, manifestement.

Il avait juste envie de disparaître maintenant - elle était là, sa place de toute manière non, quand la femme avec laquelle il voulait faire sa vie, prenait tout un tas de décisions sans même lui en parler? Il ne put certainement pas rire de l’ironie complète des mots qu’elle eut; au contraire, il ne put que pincer les lèvres pour s’retenir de s’énerver plus que de mesure. Lui faire confiance? Comme si c’était ça le problème. Comme si ç’avait été une question de confiance après un dialogue durant lequel ils auraient tous les deux eu leur mot à dire. Après tout, il pouvait très bien dire qu’elle n’lui faisait pas confiance non plus, puisqu’elle n’écoutait jamais son avis à luI. Ou il pouvait même aller jusqu’à dire qu’il n’avait pas d’importance pour elle tout court; dans ses opinions, dans sa façon d’voir les choses, ou dans les craintes légitimes qu’il avait, pour la vie de Clara et la sécurité précaire de leur famille toute entière. Qu’Isolde aille recueillir tous les paumés du coin, qu’elle aille se battre avec tous les dégénérés enragés de cette ville; elle pourrait toujours aller s’présenter à d’autres élections, aller s’faire vacciner encore pour d’autres raisons, ou faire tout c’qu’elle voulait. C’était comme ça. Qu’ils soient mariés, ou juste en couple, ou juste rien du tout, ça n’changeait rien; au moins, il pouvait toujours se ‘consoler’ presque, en s’disant que la quantité d’inconscience qu’elle avait à son égard, elle l’avait aussi à l’égard de Clara - encore un truc qui n’était pas nouveau. Et à chaque fois, il semblait bien qu’elle n’avait pas d’explication - il devait juste accepter, comme si ‘désolée’ était le mot magique et miraculeux. Point barre. Ça n’allait jamais plus loin. Et probablement que demain, ou dès que l’inconnue serait partie, ils n’auraient plus besoin d’en parler. Il ne prit même pas le temps de bouger de son coin, de lever les yeux ou même de balancer une menace - qu’il jugerait légitime - à l’égard de la brune inconnue qui avait bien trop vite tourné son attention sur Clara, à son goût. En récupérant Clara, il s’engagea dans l’escalier, ignorant le reste tout comme ‘le reste’ l’ignorait, lui - le débat, quel qu’il soit, avait été clos avant même que Cesare ne soit consulté en quoique ce soit. Tout ce qu’il put faire, c’est claquer la porte derrière lui, comme si ça pouvait représenter une coupure nette entre ce qui était en bas, et ce qui était là autour de lui. Il n’pouvait rien faire, rien changer, rien dire, rien exprimer; tout ce qu’il pouvait faire, c’était s’occuper de Clara. Somme toute, son rôle de prédilection ce soir, ou peut-être dans ce mariage: s’occuper de leur fille, et s’occuper d’Isolde quand elle en avait le besoin et l’envie. Le reste du temps, eh bah... c’était comme ce soir. La tâche fut plus difficile qu’il ne pourrait l’admettre, Cesare: dans la pièce autour de lui, sembla tourner et tourner toutes les émotions négatives qu’Isolde lui avait juste fait comprendre de ravaler, sans vraiment le lui dire. Ils n’en étaient pas encore à là, mais quelque-part, il n’allait pas s’voiler la face et croire qu’ils étaient où que ce soit de positif, dans leur situation de couple actuelle. Pour reprendre ses esprits, se concentrer à nouveau, le DeMaggio se laissa tomber sur la chaise qui se trouvait là - celle sur laquelle il passait parfois de longs moments à endormir Clara, en lui lisant des histoires ou d’autres façons. Au milieu de tout ça, elle semblait s’être calmée, elle, ou peut-être était-elle juste intimidée, malgré les efforts que le jeune homme faisait pour calmer les battements enragés de son coeur, ou pour rassembler des pensées lucides à nouveau. Ça lui semblait être physiquement impossible, pas alors que ses songes partaient dans tous les sens, toutes les mauvaises directions, tous les pires sentiments et les pires scénarios possibles et imaginables. Tant bien que mal, il se força à se focaliser sur un simple livre, juste là, laissé hier quand ils avaient été dans cette même situation, dans une ambiance bien différente. En reconnaissant les couleurs, la couverture, la petite tapota de sa main sur les pages, lâchant des mots et des cris qu’elle était la seule à comprendre. Il avait beau se sentir être le plus gros des abrutis ce soir, au moins, Clara appréciait sa compagnie; naturellement, comme un soleil qui ne mourait jamais dans sa vie, elle recommença à rire, gazouiller, et même écouter sa voix quand il en retrouva enfin l’usage, pour commencer l’histoire.
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Clara Saddler
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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeVen 9 Juin 2017 - 0:48


all we can do is hold on

DeMaggio-Saddler Family

S i Clara avait ignoré beaucoup de choses sur le passé de ses parents, il y a bien une chose qu’elle avait toujours sue : son père était protecteur. Il veillait sur sa petite famille.  Elle avait grandit avec la certitude d’avoir toujours quelqu’un pour s’interposer entre elle et le monde si le vent venait à tourner, si leur vie n’était un jour plus aussi simple qu’elle avait pu l’être durant les quinze premières années de sa vie. Le savoir était une chose. Voir son père se sacrifier pour elle, pour sa mère, pour sauver ce qu’il restait de leur famille, c’en était une autre. Bien entendu, Clara savait que sa mère était tout aussi protectrice que son père, elle le lui avait prouvé en l’envoyant dans le passé à sa place dans l’espoir de sauver la vie de sa fille, à défaut de la sienne… mais à cet instant précis le contraste entre la version plus jeune de sa mère et celle auprès de qui elle avait grandit était moins saisissant – et moins blessant – que celui entre le Cesare DeMaggio de son époque et celui qui se trouvait face à elle. Là où sa mère s’était immédiatement montrée aimable, son père ne lui accordait que méfiance et hostilité. Elle avait beau essayer de se convaincre qu’il ne savait pas qui elle était – comment aurait-il pu s’en douter ? – son attitude lui faisait l’effet d’un coup de poignard, à tel point que Clara, qui n’était habituellement pas quelqu’un de lâche, ne rêvait que de fuir. Elle l’aurait fait, si sa version plus jeune ne l’avait pas interrompue dans son élan, posant sur elle ses grands yeux encore innocents.

Cette innocence, elle l’avait perdue. Elle s’y était accrochée pourtant, s’efforçant de voir le bon en chacun, d’être quelqu’un de bien, quelqu’un dont ses parents seraient fiers, dont elle-même serait fière. Sans être totalement stupide ni naïve, elle s’était agrippée à l’idée que le monde n’était peut être pas si horrible, que les choses pouvaient évoluer, s’arranger… Que Joshua pouvait reprendre le droit chemin, même. Mais petit à petit, les années avaient usé son innocence, la détruisant chaque jour un peu plus jusqu’à faire voler tout son monde en éclats. Elle espérait pouvoir changer ça. Pouvoir faire en sorte que ses parents n’aient pas à mourir de la main de leur propre fils. Pouvoir faire en sorte que jamais son maudit grand-père ne puisse semer le trouble dans leurs existences. Pouvoir faire en sorte que la candeur qui brillait dans les yeux de la petite Clara puisse perdurer, qu’elle n’ait pas à endurer ce qu’elle-même venait de traverser. Sa mission serait sûrement un véritable casse tête – sauver les siens sans pour autant changer trop de choses – mais c’était tout ce qu’il lui restait. Quelque part, elle avait au moins eu la chance de ne pas arriver avant sa propre naissance. Elle aurait eu l’air bien malin si, d’une manière ou d’une autre, elle avait empêché sa propre naissance !

Entendant les pas de ses parents approcher, Clara quitta des yeux le livre que lui avait donné la petite et jeta un regard par-dessus son épaule. En voyant le regard que lui jeta son père, elle se redressa lentement, s’écartant de la petite fille. Sous son regard accusateur – et un brin menaçant – elle aurait presque eu envie de lever les mains en l’air, comme pour clamer en silence son innocence. Au lieu de cela, elle se contenta de détourner le regard, le rivant sur le parquet dont la vue avait au moins le mérite de ne pas lui donner envie de fondre en larmes, ou de partir en courant. Elle laissa Isolde prendre la petite dans ses bras pour lui dire bonne nuit, ne relevant la tête qu’après avoir entendu les pas de Cesare s’éloigner dans l’escalier.

Finalement, les questions arrivèrent. C’était inévitable, quiconque connaissait Isolde savait qu’elle ne pourrait s’en empêcher. Vivait-elle dans le coin ? Avait-elle de la famille sur Radcliff ? Un petit ami ? Vu son état de fatigue, aussi physique que mentale ou émotionnelle, Clara peina à mettre en marche ses neurones, qui n’avaient pas l’air décidés à collaborer. Réfléchis Clara, réfléchis, s’ordonna-t-elle intérieurement, sachant pertinemment que plus longtemps elle attendrait pour répondre et plus son comportement paraîtrait suspect.

Non. Y a plus que moi, répondit-elle finalement, décrétant que le plus simple pour ne pas s’emmêler les pinceaux dans ses mensonges, elle qui n’avait jamais montré un talent particulier dans cet art, était de se rapprocher le plus possible de la vérité. Ma famille, on… On a eu pas mal de problèmes ces dernières années. On a pas mal bougé. Jusque là, pas de mensonge, ce qui ne rendait pas son récit plus facile pour autant, elle qui évitait tant bien que mal de repenser à cette nuit de cauchemar. Marquant une pause, Clara serra les poings pour cacher ses mains tremblantes et baissa à nouveau le regard avant de reprendre d’une petite voix tremblante. Ce… Ce mutant il a… Les larmes, ces traîtresses, avaient commencé à couler. Clara ferma les yeux, comme si cela pouvait les retenir. Raté. J’ai essayé. J’ai rien pu faire il a… Ils sont… Elle ne pouvait pas le dire. Cela rendait les choses trop réelles. Oh bien sûr, elle avait depuis longtemps réalisé que ce qui s’était passé n’était pas juste un cauchemar, cela ne voulait pas dire qu’elle était prête à y faire face. D’un revers de la main elle essuya ses larmes, geste totalement vain puisque d’autres vinrent rapidement prendre leur place. J’ai fait la morte. Comme un opossum. C’est mon super-pouvoir, reprit-elle, sa voix secouée d’un rire tout sauf amusé. Premier véritable mensonge mais, si elle n’avait jamais tenté l’expérience, elle savait que ces petites bêtes faisaient le mort de manière très crédible. S’ils pouvaient le faire, alors elle aussi. D’où lui venait cette idée, elle l’ignorait, mais elle suffisait à justifier sa survie alors elle ferait avec. Elle ne pouvait pas faire mieux de toute façon. Le souffle court, elle avait comme l’impression d’étouffer, d’être prise au piège. Elle tira  machinalement sur son gilet et par extension, sur le t-shirt tâché de sang au-dessous. Le sang de sa sœur. Sa petite sœur. Morte. Si elle avait plus ou moins réussi à faire abstraction de ce détail morbide jusque là, en grande partie parce que son gilet le dissimulait, l’idée que ce vêtement soit au contact de sa peau lui donnait à présent la nausée.

Je… J’suis désolée. J’devrais y aller. J’veux pas vous causer de problèmes je veux pas… Je vais y aller… balbutia-t-elle soudainement, commençant à s’éloigner vers l’entrée. Ce semblant de récit avait été la goutte de trop. Où elle irait ? Elle l'ignorait. Mais elle avait besoin d’air. Elle avait besoin de se débarrasser de ce satané t-shirt, ce qu’elle ne pouvait décemment pas faire au beau milieu du salon de parents qui ne la reconnaissaient pas et devaient déjà la prendre pour une folle. Et surtout, elle avait la sensation d’être en train de s’effondrer et elle ne voulait pas le faire là, comme ça, face à des gens pour qui elle n’était qu’une inconnue. Elle ne voulait pas voir de la pitié dans le regard d’Isolde, elle ne voulait plus voir le regard lourd de menace de Cesare…

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MessageSujet: Re: All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)   All we can do is hold on (Demaggio-Saddler) Icon_minitimeSam 10 Juin 2017 - 15:00

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Elle ne savait pas pourquoi c'était si évident pour elle d'essayer d'aider cette fille. Pourquoi elle en particulier après tout ? Elle en avait aidé d'autres des gens, jamais en les ramenant chez elle comme ça, jamais avec cet instinct au fond des tripes qui lui répétait qu'elle devait le faire. Le pire dans tout ça c'était qu'elle ne pouvait vraiment pas expliquer ce qu'elle ressentait au fond d'elle et d'où elle lui venait cette force contre laquelle elle n'arrivait pas à lutter et qui la poussait à vouloir que cette fille soit saine et sauve. Avec tout ce qu'elle ressentait ces derniers temps, elle pouvait se demander si c'était pas parce qu'un an plus tôt, elle avait complètement laissé tomber sa meilleure amie et que ça l'avait conduite à sa mort. La culpabilité de n'avoir rien fait pour sauver Anthea lui revenait avec force ces derniers temps et c'était douloureux bien évidemment. Peut-être alors que dans sa façon de raisonner complètement nulle, Isolde elle se disait qu'elle devait aider cette fille, qu'elle devait faire pour elle ce qu'elle n'avait pas fait pour Anthea. Elle avait en plus l’impression de tout ce qu’elle entreprenait à la mairie, toutes ses volontés d’aider les autres, elles volaient en éclats en un rien de temps ces derniers temps. Alors si elle ne pouvait aider personne, même avec son job, elle pouvait au moins aider cette pauvre fille. Ou peut-être qu'elle était juste complètement conne. Une évidence à laquelle elle devait bien arriver face à la réaction de Cesare. Elle avait merdé, encore une fois. Elle l'aimait Cesare, plus que n'importe qui au monde et pourtant elle continuait de prendre des décisions complètement arbitraires qui pouvait mettre son couple en péril. Cette fois ci en plus, elle était incapable d’expliquer pourquoi elle avait fait ça, alors si elle ne pouvait pas se donner des explications à elle-même, c'était d'autant plus difficile d'en fournir à Cesare.

Les mots de Cesare, le claquement de porte, ça lui prouvait bien qu’elle avait complètement merdé et instantanément, ça réveilla une vague de culpabilité en elle qu’elle ne savait pas vraiment comment gérer. Elle voulait retrouver Cesare, essayer d’arranger les choses avec lui, parce qu’il était plus important à ses yeux que n’importe qui d’autre, mais maintenant, y avait cette fille dans leur salon et elle ne pouvait pas juste la foutre à la porte maintenant. Finalement, elle n’était vraiment bonne à rien. Elle ne pouvait pas sauver ses amis, elle ne pouvait pas rétablir les choses dans cette ville, elle était probablement la pire des épouses du monde, une bien mauvaise mère aussi et en plus, elle ne pouvait pas aider cette pauvre fille, ni elle, ni n’importe qui d’autre. Elle était tout juste bonne à tout foirer comme la plus grosse débile de la planète. Elle ravala les larmes qui menaçaient déjà de la faire exploser, pour essayer de se concentrer sur la brune. Au moins, elle se donna la peine d’essayer quelque chose avec elle. Evidemment, ses réponses n’étaient pas faites pour remonter le moral. « Je suis désolée. » Fallait croire que c’était tout ce qu’elle avait à offrir à tout le monde, cette phrase débile qui ne servait à rien. « Mon père, il s’est fait assassiner aussi. Je sais que c’est dur. » Pas dans les mêmes conditions, puisqu’elle parlait d’un transmutant elle, alors que son père, il avait été abattu par un hunter, celui qui était techniquement son beau-père à présent, une appellation qu’elle était bien incapable d’utiliser pour désigner Rafael DeMaggio. » Ça ne les ramènera pas, mais on peut l’arrêter, ce mutant, je connais du monde qui peut aider. » Et elle ne parlait pas de hunters assoiffés de sang qui pourrait tuer ce transmutant pour l’arrêter, mais de la milice qui était chargée de s’en occuper de façon légale.

Elle n’eut pas le temps d’aller plus loin dans ses idées que la brune avait commencé à s’éloigner, elle aurait presque eu envie de lui dire qu’elle venait de mettre en péril son mariage pour ses beaux yeux, alors ce serait sympa de faire un effort. Mais ce serait pas juste, ce serait méchant et elle ne l’avait pas recueillie pour l’engueuler ou lui faire porter la responsabilité de ses erreurs à elle. Alors, elle se contenta de la rattraper par le poignet. « Attends, prend au moins une douche avant de partir, j’te filerai des vêtements propres et après on te trouvera un endroit où rester pour la nuit, okay ? » Pas ici de toute évidence, ce serait mieux pour Cesare et elle, au moins. Elle l’espérait en tout cas. De toute façon, elle avait dit qu’elle voulait l’aider, pas qu’elle lui offrait un lit chez eux. Une douche, des fringues, un peu de soutien, c’était pas grand-chose, c’était mieux que rien, sûrement. Alors elle montra la salle de bain à la jeune femme, en lui confiant des fringues à elle, que ça serve à quelqu’un, de toute évidence, ces derniers temps, elle prenait du bide tellement souvent qu’elle ne rentrait plus dans ses propres vêtements elle. Elle avait passé plusieurs coups de téléphones aussi, histoire de trouver un endroit où elle pourrait rester, ce qu’elle aurait probablement dû faire dès le début, ça aurait été plus simple comme ça. Et puis, évidemment, elle s’était quand même donné la peine d’aller voir Cesare, elle n’allait pas se barrer sans le prévenir, elle faisait souvent n’importe quoi, mais au moins, elle n’en était pas encore à ce niveau de connerie, fallait croire qu’elle avait encore de la marge. « J’aurais pas dû la ramener ici sans te demander. Je suis désolée. » Encore une fois, elle était désolée, elle se disait qu’il faudrait que quelqu’un lui foute une claque dans la gueule à chaque fois qu’elle le disait. « J’peux pas la laisser dans la rue. Alors, je vais l’emmener ailleurs. » Elle s’était déjà sentie mal à chaque fois qu’elle l’avait vue dans la rue les jours précédents, alors maintenant, elle ne pouvait pas la refoutre dans la rue comme si ça n’avait pas d’importance. Alors, elle rejoignit rapidement la fameuse Claire, pour s’occuper d’elle, consciente qu’après, il faudrait vraiment qu’elle règle les choses avec Cesare et ça n’allait pas être facile, ça ne l’était jamais quand il était question de Cesare, même à l’époque où ils avaient été en froid et qu’elle avait prétendu s’en foutre de tout ce qu’il pouvait penser, ça n’avait jamais été facile.  
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All we can do is hold on (Demaggio-Saddler)

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