Sujet: Un fantôme à l'hôpital (ft Isolde) Sam 27 Mai 2017 - 16:30
Un fantôme à l'hôpital Isolde & Mikael
J’avais du mal à m’en remettre… J’étais bien sortit de ce merdier… La dernière chose dont je me souviens, c’était qu’une équipe était venue à mon secours, ils s’étaient mis à deux pour m’extraire de là, ils m’avaient portés sur leur dos à tour de rôle comme j’étais dans l’incapacité de marcher. Je me rappelle d’une fusillade à laquelle je n’ai pas pu prendre part, je me rappelle aussi que ses bruits de balle m’avaient percés les tympans, je n’étais vraiment plus habitué… après cela, trou noir, et je me suis réveillé ici, comme le boulet de l’équipe. Ici c’était l’inverse de là où j’avais été captif tout ce temps. Ici c’était tout blanc et bleu clair, il y avait des fenêtres, il faisait vraiment beau dehors, on devait être en été ou au moins au printemps. Je n’avais pas de fleurs à mon chevet, mais ça c’était l’évidence même. En revanche, si je n’avais plus de chaines, j’avais des fils de partout. J’étais relié à tout un tas de machines, en redressant ma tête, je vis une broche dans ma jambe gauche, et un plâtre à ma cheville droite… J’avais des bandages de part et d’autre de mon corps, des trucs collés sur la tête, des électrodes, et le vide de la pièce était comblé par ce petit « bip-bip-bip-bip » permanant qui était sans doute là pour me dire que j’avais pas encore canné. Une infirmière se présenta à moi, et commença à me parler chinois en langage de médecin… Je lui coupais la parole pour lui demander une simple petite chose, la date. Elle me répondit qu’on était en mai 2016. Putain… 10 mois de captivité comme un lion en cage... L’infirmière releva quelques données des machines, m’indiqua la télécommande de la TV et celle du « s.o.s infirmière » au cas où je décèderai brutalement, puis elle prit congé.
Je comptais me reposer un peu lorsque j’entendis une voix féminine qui m’était familière dans le couloir de ma chambre, les infirmières ne voulaient pas que je reçoive de visite pour l’instant, mais il y avait apparemment quelqu’un dans cette ville assez autoritaire pour contredire les infirmières et se faire respecter tout en imposant sa volonté. Et cette femme, je la connais bien… Elle débarqua en trombe dans la chambre, elle qui est la reine du "tu pouvais pas frapper?" Elle paraissait un peu trop empressée.
"ça fait plaisir de te voir en un seul morceau... Isolde..."
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Dernière édition par Mikael Hartman le Mer 31 Mai 2017 - 9:04, édité 1 fois
Isolde Saddler
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Sujet: Re: Un fantôme à l'hôpital (ft Isolde) Mar 30 Mai 2017 - 23:45
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Mikael Hartman. C’était un nom de plus qu’elle avait fini par ajouter, à regret, à la liste des personnes qu’elle ne reverrait plus jamais, parce que la mort était venue prendre une autre vie. Ça avait été un deuil de plus dans sa vie, un moment difficile comme elle avait arrêté d’en compter. Elle avait perdu nombreux de ses amis, avant même de bâtir Insurgency et ça avait été pour ça qu’elle avait été réticente au début à refaire quoi que ce soit. Elle avait cru que ce serait mieux pour elle de continuer ce qu’elle faisait toute seule, qu’au moins, si elle devait mourir, elle mourrait seule, ce serait elle et rien qu’elle pour payer les conséquences de ses actes. Mais y avait eu du monde, comme Mikael, ou Lyudmila, qui l’avait poussée à faire plus que tout ce qu’elle aurait pu réaliser toute seule. Elle avait fini par croire qu’ils étaient morts tous les deux. Peut-être à cause d’elle, d’à cause de ce groupe qu’elle avait fondé. Elle portait ces morts sur ses épaules, tout comme elle avait l’impression que tout ce que pourrait faire Demelza depuis qu’elle était à la tête du groupe, ce serait de sa responsabilité, parce qu’elle avait créé Insurgency, parce qu’elle avait poussé du monde à la suivre. C’était elle qui avait commencé tout ça, alors elle était plus ou moins responsable de tout ce qui pouvait se passer concernant ce groupe.
Elle oubliait, pourtant, avec facilité, toutes ses responsabilités, toute sa culpabilité, quand elle ne se concentrait que sur elle-même. Sur sa vie à elle, son mariage tout nouvellement célébré, Clara qui avait fêté son premier anniversaire, elle dont le ventre s’était trop arrondi pour qu’elle puisse encore le cacher. Elle n’avait même pas essayé, contrairement à quand elle avait été enceinte de Clara, qu’elle n’avait qu’à peine voulu admettre qu’elle portait un bébé et que ça avait été plus simple d’aller poser des bombes ici et là, plutôt que de s’intéresser à la maternité. Elle était fière et heureuse cette fois, d’être enceinte, alors elle n’avait rien à cacher. Mais y avait bien des trucs comme ça, de temps à autres pour lui rappelait qu’à côté de sa petite vie parfaite qu’elle se construisait jour après jour, y avait encore du monde pour payer les conséquences de ses actes. Mikael en faisait partie, et d’une certaine façon, elle l’avait laissé tomber. Elle avait été contente d’apprendre qu’il était encore en vie, quand on lui avait annoncé la nouvelle, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir, parce qu’elle, elle avait admis qu’il était mort, comme si c’était plus facile comme ça et elle n’avait rien fait pour essayer de le retrouver. Elle aurait dû faire quelque chose au lieu de juste baisser les bras comme elle avait pu le faire, elle le savait bien et maintenant, elle ne pouvait plus que regretter ses décisions de l’époque.
Elle avait quitté la mairie en avance, histoire de pouvoir se rendre à l’hôpital. Mikael était en vie, la moindre des choses, c’était qu’elle aille lui rendre visite. Même si elle ne savait pas trop quoi dire, après tout ce temps. Elle se disait que se pointer avec un bouquet de fleurs, ce serait moyen. Elle avait du mal à imaginer Mikael avoir un quelconque intérêt pour les fleurs. Des chocolats, elle ne savait pas trop et un ours en peluche n’en parlons même pas. Alors c’était les mains vides, qu’elle était arrivée à l’hôpital. Elle avait demandé à voir Mikael et bien vite on avait commencé à la gonfler, elle n’était pas de la famille blablabla et puis zut, qu’est-ce qu’ils en avaient à faire qu’elle soit ou non de la famille ? De toute façon elle connaissait déjà le numéro de ladite chambre, alors elle s’était dirigée d’elle-même en laissant tomber ce qu’on pouvait bien lui dire. Elle s’était quand même pris la tête avec une infirmière juste devant la porte. Elle avait fini par prendre son meilleur argument, elle était la maire de cette ville et elle voulait qu’on lui foute la paix cinq minutes. Ça avait été pareil quand Cesare avait été à l’hôpital, sauf que là, elle avait passé la nuit entière à attendre dans le couloir, alors elle avait été d’autant plus énervée. Cette fois l’infirmière pouvait s’estimer heureuse de ne pas avoir eu à faire à une Isolde vraiment énervée. Elle avait fini par rentrer dans cette fichue chambre pour retrouver Mikael dans un bien mauvais état, mais malgré tout elle ne put s’empêcher de sourire. « Toi aussi. » Et pas qu’un peu, elle au moins, elle n’avait jamais disparu de la surface de la terre comme ça. Enfin si, une fois, quelques mois plus tôt parce qu’elle avait été enlevée et torturée par un cinglé de hunter, mais elle avait eu la chance d’être retrouvée rapidement, Mikael ne pouvait pas en dire autant. « Je suis vraiment désolée pour ce qui t’es arrivé. Comment tu te sens ? » Il était en vie, c’était déjà ça. Et puis il était fort, elle se rassurait en se disant qu’il s’en remettrait. Elle espérait qu’il s’en sorte mieux qu’elle. Elle sa force, si on allait plus loin que son simple don, c’était juste une façade qui avait été rapidement fissurée quand on l’avait torturée, elle en en était ressortie traumatisée au point de fuir le pays pour quelques semaines, alors elle ne pouvait même pas imaginé ce que ça avait pu être pour Mikael, tous ces mois, aux mains des hunters.
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Sujet: Re: Un fantôme à l'hôpital (ft Isolde) Sam 10 Juin 2017 - 11:00
Un fantôme à l'hôpital Isolde & Mikael
Beaucoup de choses s'était misent à fuser dans mon cerveau, il est clair qu'il y aura un avant, et un après à partir de ce jour... 10 mois de captivité de multiples blessures, j'en ai pris un sacré coup dans mon égaux... Moi, Mikael Hartman, l'homme si dur, l'homme que rien n'atteint... Brisé en deux par une simple phrase qui réveilla un fantôme dans son paisible sommeil... Alyne était enceinte. Ma femme, enceinte, au moment de sa mort... Cette phrase avait réussi à percer l'armure bien durcie par le temps et les épreuves, cette phrase avait tel une flèche, traverser mon âme pour y laisser une entaille qui ne pourra jamais se refermer... Alyne avait toujours rêver de fonder une famille, je n'étais pas d'accord au début, non mais sérieux, moi? père? avec celui que j'avais eu, je n'avais eu aucun autre modèle paternel que les coups que celui-ci nous portait à moi et ma mère... Je ne voulais pas être père, mais Alyne... Pour elle j'aurais fais n'importe quoi, et si tel était son rêve, j'allais être le père de son enfant. Et depuis sa mort, il y a presque 10 ans, je n'avais pas été mis au courant... C'est cette nouvelle qui m'a affaibli, qui m'a assailli l'esprit jusqu'à rompre mes notions de réalité, c'est à cause de ça que j'ai démolis l'appartement d'Alexis qui m'avait annoncé la chose, et que je m'étais battu avec Seth chez moi... C'est aussi à cause de ça que je m'étais fait attraper par ces merdeux. Je n'étais pas dans mon état normal... Depuis que j'étais là, je ne faisais que de me ressasser ce souvenir... Bizarrement, j'avais fais en sorte de ne pas trop y penser pendant ces dix derniers mois, j'avais autre chose dont je devais me préoccuper, comme ma vie... Mais depuis que j'étais réveillé, j'avais des flash, des instants de doute, des instants de nostalgie, ou plutôt de nostalgie au conditionnel... Qui serait-je aujourd'hui si j'avais eu une famille... Si j'avais été père? Bordel cette idée me torture la tête... Je serais près à tout pour revenir en arrière, ne pas m'absenter ce soir là, et sauver la vie d'Alyne, et qu'elle accouche sans encombre... Que je sois père, que je réalise son rêve de la famille heureuse malgré les dires de ses parents, la belle et la bête... J'aurais peut-être trouvé un travail, je ne serais jamais venu à Radcliff... J'aurais été juste là avec ma famille... « Je suis vraiment désolée pour ce qui t’es arrivé. Comment tu te sens ? » Je me sentais démunis, mais les vieilles habitudes reviennent vite, et je ne voulais pas le montrer... "Isolde... Comment va ta famille...?" Cette question allait peut-être lui faire drôle. D'habitude, je ne me soucis jamais de ce genre de chose, mais là, la question était sortie toute seule. J'avais la tête ailleurs, elle m'avait posé une question, elle se demandait si j'allais bien malgré tout ça, mais je n'avais pas la tête à parler de moi... Je me demandais par moment qui j'étais vraiment... Si je méritais cette vie, cette compassion? Est-ce que je n'aurais pas mieux fait de crever la gueule ouverte là bas? "Je ne suis qu'un idiot Isolde... Je n'ai pas réussi à me protéger moi même... Comment est-il possible que je vous protège?" Je n'étais pas digne du rang que j'occupais à l'époque... J'étais l’entraîneur des jeunes qui avaient du mal à se contrôler, je n'étais pas encore le professeur X mais j'avais leur confiance. Et j'avais trahis cette confiance, je m'étais absenté. J'avais plusieurs élèves à charge, et je les avait laissé tombé. J'étais aussi le chef de l'équipe d'intervention de Insurgency, tu parles d'un chef... Je n'étais plus qu'un moins que rien, il ne manquerait plus qu'on m'annonce l'amputation imminente de mes deux jambes et ça serait le bouquet...
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Sujet: Re: Un fantôme à l'hôpital (ft Isolde) Lun 12 Juin 2017 - 20:07
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C’était une bonne nouvelle que Mikael soit encore en vie. Indéniablement, Isolde elle était trop habituée à ce qu’on lui annonce l’inverse, qu’il y avait encore quelqu’un, parmi ses proches qui avait été assassiné. Dix mois plus tôt, elle avait cru que c’était ce qui était arrivé à Mikael, alors qu’il était resté introuvable. Ça avait été la conclusion la plus évidente, parce que c’était comme ça que les choses avaient tendance à se passer à Radcliff. La blonde, elle jurerait d’avoir assisté à beaucoup trop d’enterrement, d’avoir traversé beaucoup trop de deuil pour le peu d’années de vie qu’elle avait connues jusqu’à présent. Elle n’avait même pas trente ans et elle connaissait déjà autant de perte qu’une personne en fin de vie. Peut-être bien que ce serait différent, en dehors de Radcliff. Elle y songeait de plus en plus souvent au fur et à mesure que ses échecs se rappelaient à elle et que les mauvaises nouvelles s’enchainaient. Au moins, pour une fois, ce n’était pas pour lui annoncer un énième drame qu’on l’avait appelée. Un changement qu’elle appréciait évidemment, quand bien même elle regrettait d’avoir baissé les bras si vite quand Mikael avait disparu. Peut-être que si elle s’était bougé d’avantage, il aurait été retrouvé beaucoup plus tôt, il n’aurait pas eu besoin de connaitre des mois et des mois de souffrance avant qu’on ne vienne à son secours. A l’époque, elle avait probablement était elle-même occupée à se faire torturée, mais elle, elle avait eu de la chance, Cesare l’avait retrouvée après une poignée d’heure et ils avaient fui le pays pendant plusieurs semaines pour qu’elle puisse se remettre de tout ça. Juste après leur retour Cesare s’était fait poignardé par son père, alors, une chose en entrainant une autre, elle avait complètement laissé tomber son ami.
Elle avait beau être contente qu’il soit en vie, elle ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir, cette culpabilité qui la rongeait à chaque fois qu’il se passait quelque chose, sans sa vie ou dans la vie de ses proches. Peut-être que c’était pas de sa faute que Radcliff craignait et que c’était tellement évident que ceux qui avait disparu ne reviendraient jamais, parce que leurs corps étaient en train de pourrir quelque part, après avoir été enterrés à la va vite, sans cercueil, sans funérailles, sans tombe. C’était ce qui était arrivé à sa meilleure amie, Anthea, sauf qu’elle, elle avait su qu’elle était morte, elle n’avait eu aucun moyen d’en douter, ne serait-ce qu’une seule seconde, alors que Rafael se serait probablement fait un plaisir de lui rendre sa meilleure amie en pièces détachées, si elle avait douté de ses propos. Au moins, ce n’était pas le cas de Mikael. Maintenant qu’elle avait usé de son pouvoir pour rentrer dans la chambre du mutant, elle pouvait constater qu’il était en un seul morceau et malgré les blessures évidentes qu’il portait ici et là, c’était déjà une bonne nouvelle. Ça aurait pu être pire indéniablement. Il était vivant et c’était difficile de ne pas trouver cette idée particulièrement réjouissante, malgré tout le reste. Le reste pourtant, ça pouvait être compliqué à gérer. Il s’était fait torturer, pendant des mois, elle ne pouvait même pas imaginer ce que ça pouvait représenter. Clairement, elle, quelques heures, ça avait été largement suffisant et il lui arrivait encore, d’avoir l’impression de ressentir toutes ces vieilles douleurs quand elle observait les cicatrices de cette expérience contre sa peau, alors, des mois entiers, pas loin d’une année entière, rien que d’y penser ça lui filait des frissons dans le dos.
Elle fut surprise par la question qu’il lui posa, elle n’avait pas l’habitude qu’il se soucis particulièrement de sa famille. Il avait déjà dû voir Clara, après tout, elle était restée avec sa fille quand le château d’Insurgency pendant toutes les élections, parce qu’elle avait été plus en sécurité que dans son appartement, là où n’importe quel hunter enragé pouvait si facilement la retrouver. Mais elle n’avait jamais parlé avec lui de tout ce qu’il pouvait y avoir à savoir sur Clara et pourtant, une fois lancée sur le sujet, elle pouvait y passer des heures et elle n’était pas sûre non plus qu’elle ait déjà évoqué Cesare et toutes les complications qui allaient avec leur histoire et ça aussi, elle pourrait y passer des heures, vu comment ça avait été compliqué. « On va bien. Je me suis mariée en avril Clara a fêté son premier anniversaire y a quelques semaines et celui-là, il est prévu pour novembre. » Elle esquissa un léger sourire avant de poser sa main sur son ventre, pour appuyer ses propos. La famille, ça allait plutôt bien et vu comme ça, on pourrait presque croire que les dix derniers mois avaient été parfaits pour elle. Elle avait connu des expériences difficiles aussi, probablement moins que Mikael, mais elle devait avouer qu’au final, elle faisait de son mieux pour ne retenir que les bonnes, d’expériences et celles-là étaient clairement toutes liées à sa famille. « Dis pas ça. On était supposés se protéger les uns, les autres, on t’a laissé tomber. Je suis tellement désolée pour ça. » Ils étaient censés s’entraider, ça avait été l’une des idées avec Insurgency, des transmutants qui s’aider les uns les autres, tout en se battant contre ceux qui voulaient les éliminer. C’était clairement plus ça aujourd’hui. Ils n’avaient pas hésité à la virer du groupe comme une malpropre, quand bien-même c’était elle qui l’avait fondé, ce fameux groupe.
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Sujet: Re: Un fantôme à l'hôpital (ft Isolde) Mer 26 Juil 2017 - 23:31
Un fantôme à l'hôpital Isolde & Mikael
Isolde allait bien. Rien ne me faisait plus plaisir, elle s'était mariée, sa fille avait un an, logique puisqu'elle était née peu de temps avant ma capture, et elle était de nouveau enceinte. Ce sentiment bizarre qui me picotait la poitrine, ce devait être la joie. Ou bien ma dose de morphine qui arrivait mais passons. Depuis que je m'était réveillé ici, j'avais les sentiments confus, une joie certaine d'être sortit de cette merde, une peur irrationnelle de voir un hunter venir m'achever dans ma chambre, et j'avais aussi un mal de crâne terrible dû à la forte lumière blanche de l'hosto, alors que j'avais vécu un an dans le noir... Mais je me disais qu'après tout, si Isolde allait bien, alors tout ne pouvais aller que bien pour la ville non? mais j'avais quand même plusieurs informations pour elle.
"Isolde ne t'excuses pas, la façon dont il m'ont enlevé, sans un bruit, et séquestré loin de tout, était clairement fait pour faire pensé à un assassina pur et dur. Tu n'as pas à te reproché d'être tombée dans une illusion si bien menée. Mais nous avons un autre problème. J'ai revu mon père."
Mon père, je me demande bien s'il n'est pas plus dangereux que Thaddeus en personne. Je dis peut-être ça parce que je le connais un peu trop, mais c'est le seul homme qui me fait peur.
"Mon père, je le croyais mort, mais depuis le début il agit dans l'ombre, il est surement l'un des bras armés de Thaddeus dans le secret le plus total. Il était clairement sous ses ordres puisqu'il ne voulait que des informations. Ce type est extrêmement dangereux. Il est vieux et c'est sans doute l'âge qui doit lui conférer un statut particulièrement élevé dans la pyramide. Il ne m'a pas torturé parce que j'étais mutant, il m'a certes torturé pour les informations, mais avant tout, il a pris plaisir à torturer son fils. Cet homme est fou, et également très intelligent. Il faut absolument qu'on le retrouve."
J'étais peut-être un peu trop alarmant pour Isolde, après tout on avait jamais entendu parler de Jake Hartman nul part, mais je suis presque sûr qu'il fait partit de la table ronde de Thaddeus. Je fus interrompu dans mon cheminement de pensée par un bip bip plus intense et accéléré que d'habitude, mon rythme cardiaque s'était un peu emballé en parlant de mon père, et je me repris une dose de morphine dans le bras! Je reposais ma tête contre le matelas quelques secondes, il fallait que je reprenne mes esprits. La pauvre Isolde était venue me voir toute inquiétée, et m'avait parlé de sa famille, et moi, j'avais ramené la mienne dans la conversation avec deux énormes sabots puants. Mais je mourais d'envie de me remettre au travail, quitte à ce que dans un premier temps je sois derrière un bureau à planifier ou rechercher des infos, je voulais réintégrer IN, derrière Isolde.
"Dis moi Isolde, s'il te plaît, dis moi ce que j'ai raté toute cette année, Insurgency s'est agrandie? Avons nous de nouveaux militant solides? Avons nous fait reculer Thaddeus? Et qu'en est-il d'Uprising?"
Ce sont des infos que je ne pouvais pas trouver sur internet... Et de toute façon avec mes gros doigts engourdis j'aurais été incapable de taper le moindre mot sur les tablettes qu'on nous prête à l'hôpital... Je me trouve au final chanceux qu'Isolde soit venue me voir, elle va pouvoir tout me raconter. C'est hyper important pour moi de savoir ce qu'il s'est passé, j'ai été enlevé peu de temps après l'élection et donc la mise au pouvoir d'Isolde. J'ai donc tout raté de son début de mandat, les grands changements, les réformes importantes qu'elle a du faire... J'ai appris que son bras droit s'était fait passé pour le chef d'IN et s'était fait tué, ils me l'avaient annoncé là bas, en me disant que le chef d'IN était tombé, et j'avais eu très peur pour Isolde sur le coup.
"J'ai malheureusement appris pour Aldrich, la guerre n'épargne personne. Tu sais, ils voulaient des infos sur les mutants, sur les rebelles, sur tout ce qui aurait pu les mener à tuer plus de mutant, mais jours après jours, je n'ai jamais lâché d'autres mots que des insultes à leurs égards. Et aussi des fois à l'égard de leur génitrices, même si je sais que ce n'est pas très gentil..."
Je voulais quand même lui faire esquisser un sourire, après tout, j'étais de retour, les choses allaient changer.
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Sujet: Re: Un fantôme à l'hôpital (ft Isolde) Dim 30 Juil 2017 - 15:42
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Isolde, elle aurait voulu pouvoir faire quelque chose pour éviter à Mikael le calvaire qu’il avait dû subir. Y avait des jours comme ça où elle se demandait à quoi bon essayé de sauver de fichue ville, si elle était incapable de protéger ses amis dans un premier temps ? Ce n’était pas juste après tout, de se démener pour aider les autres, des gens qu’elle ne connaissait même pas et qui bien souvent étaient loin d’être franchement reconnaissant, si à côté de ça, elle ne faisait rien pour ses amis ? Peut-être que ça faisait d’elle quelqu’un de bien, quelqu’un d’altruiste de penser d’abord aux innocents qui peuplaient les rues de Radcliff avant de penser à ses proches, mais c’était épuisant de voir ses amis tomber, d’enterrer ses proches et de les pleurer encore et encore en ayant l’impression de ne jamais avoir assez fait pour les aider. Deux ans plus tôt, elle avait été incapable de comprendre le choix de Cesare, celui qu’il avait fait, quitte à sacrifier des gens pour la sauver elle, ce choix qu’il lui assurait encore aujourd’hui, qu’il ferait, encore et toujours. Maintenant, elle comprenait et pas seulement parce qu’elle avait Cesare ou Clara qu’elle ne pouvait pas imaginer perdre, mais parce qu’elle avait l’impression que quoi qu’elle fasse, c’était toujours elle qui perdait du monde et elle ne pouvait plus le supporter, alors ouais, elle comprenait ce que Cesare avait fait et elle ferait exactement la même chose que lui, si les rôles devaient un jour se retrouver inversés. Elle ferait la même chose, sans doute, si ça lui permettait d’enfin réussir à sauver l’un de ses proches.
Elle soupira légèrement aux propos de Mikael. » On aurait dû se douter, on sait de quoi ils sont capables … » Ouais, ils savaient de quoi les hunters étaient capables, alors sans doute que ça justifiait que tout le monde ait pu finir par croire que Mikael avait été une victime de plus sur leur liste, un corps de plus enterré dans un coin de la forêt, comme il devait y en avoir plein. La forêt de Radcliff devait certainement ressembler à un genre de cimetière clandestin. La blonde attrapa une chaise plus loin, pour la rapprocher du lit et pouvoir s’asseoir dessus, alors qu’elle écoutait ce qu’il pouvait raconter sur son père. Un homme qui avait torturé son enfant. Elle en connaissait d’autres des comme ça. » Je suis désolé que ton père soit comme ça. » Fallait croire qu’y avait un truc qui faisait que tous les pères horribles survivaient à tout, au temps, à la chasse, aux blessures et tout ce qui pouvait aller avec, alors que les hommes bien comme son père à elle se faisaient tuer injustement. « On fera ce qu’on peut pour l’arrêter. » C’est-à-dire pas grand-chose dans le fond. Après tout, si ça ne tenait qu’à elle de toute façon, le premier qu’on foutrait derrière les barreaux, ce serait Rafael DeMaggio, lui, il avait torturé sa fille et poignardé son fils, il avait tué Anthea, il avait tué son père à Isolde. Ouais, si arrêter les connards avait été aussi facile, Rafael serait déjà derrière les barreaux en train d’attendre sagement sa sentence au fin fond du couloir de la mort. C’était tout ce qu’elle lui souhaitait Isolde, qu’il crève, quand bien même en face de lui, elle avait été incapable d’aller jusqu’au bout d’une vengeance qu’elle méritait pourtant.
Elle ne put s’empêcher de ricaner alors qu’il lui disait que malgré tout, il n’avait rien balancé. « Ça m’étonne pas de toi. » Elle aurait probablement tout balancé ce qu’elle savait elle, si elle avait été à sa place, elle se croyait forte et pourtant, quelques heures de torture l’avaient achevé elle, si elle n’avait pas eu Cesare et Clara à qui s’accrocher, elle aurait voulu qu’on l’achève. « Aldrich, il s’est accusé d’être le leader du groupe à ma place. Ils cherchaient un responsable alors … » Elle haussa les épaules, elle n’avait pas approuvé le choix d’Aldrich, au contraire, elle l’avait détesté son choix, encore quelqu’un qui avait décidé de se sacrifier pour elle, à croire que ça devenait une habitude chez ses proches. « Il m’a pas laissé la moindre chance de l’en empêcher. » Elle n’avait rien su du plan débile qu’Aldrich avait eu en tête. Il avait été idiot, ils auraient pu réfléchir à la question et sauver tout le monde, mais non, évidemment, il avait choisi pour elle. « Maintenant, Insurgency c’est plus moi. Apparemment, j’ai trahi tout le monde, parce que le gouvernement a lancé une vague de dépistage des transmutants et ça apparaitra dans des dossiers appartement à l’état et sur nos cartes d’identité et j’ai réussi à repousser la procédure à Radcliff, mais au bout d’un moment, j’ai laissé tomber, je maire de Radcliff, pas présidente des États-Unis. » Elle avait fait ce qu’elle pouvait jusqu’au jour où on lui avait bien fait comprendre qu’elle n’avait pas le choix et que si elle continuait de faire chier, elle serait arrêtée. « Je crois aussi qu’on m’a reproché de pas être assez présente, trop occupée à jongler entre la mairie, ma vie de famille et un groupe de résistant et en plus, j’ai épousé un fils de hunter. » Elle lâcha un rire, ironique pour sûr, elle détestait tous ceux qui se permettaient de juger son histoire avec Cesare ou Cesare lui-même. Ouais, il avait été un hunter, endoctriné depuis sa naissance à l’être, il avait plus de mérite que n’importe qui, d’après elle, parce qu’il avait su sortir de la chasse, malgré tout ce qu’on l’avait forcé à croire depuis sa plus tendre enfance. « Demelza Collins est à la tête maintenant. Elle a fait assassiner Sheldon, parce qu’il était contre elle. Maintenant Malachi gère Uprising et c’est pas la joie entre les deux groupes, évidemment. » Demelza était responsable de la mort de Sheldon, tout le monde le savait, personne ne faisait rien et un jour, ça finirait en une guerre de transmutants dans les rues de la ville à ce train-là, comme s’ils avaient besoin de ça. « Rien ne le prouve, mais je pense qu’elle est aussi responsable de la mort de Webster, le gars envoyé par le gouvernement pour gérer le dépistage. Du coup, maintenant, y a une milice en ville, un genre de groupe militaire censé faire régner l’ordre. C’est pas plus mal, ils sont pas du côté de hunters, pas de celui de transmutants, alors ils arrêtent juste ceux qui le méritent. » Elle pensait que c’était une bonne chose elle, hunters, transmutants, au bout d’un moment, fallait bien mettre tout le monde sur le même pied d’égalité, ils étaient tous pareils, humains avant tout et un criminel était un criminel, point barre. « Oh et Lancaster a été arrêté, pendant un moment, mais les hunters l’ont libéré pendant son transfert. Caesar avait été arrêté aussi, puis libéré, idem pour Callahan. » Des noms qui avaient du sens dans cette ville. Callahan, Caesar, Wolstenholme, DeMaggio, Lecter. Les plus grandes familles de hunters de cette fichue ville, toutes dirigées par des hommes qui méritaient plus la prison que leur progénitures et elle ne disait pas ça seulement parce qu’elle avait épousé le fils DeMaggio, mais parce que ces types avaient littéralement torturés leurs mômes pour en faire des hunters, alors les crimes des enfants au bout d’un moment, ils étaient plus sur le dos des parents, dans ce genre de situation. A croire que maintenant, dans la liste des pères abusifs, ils pouvaient rajouter celui de Mikael. Cette ville avait vraiment un problème.
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Sujet: Re: Un fantôme à l'hôpital (ft Isolde) Mer 2 Aoû 2017 - 22:34
Spoiler:
Attention monologue spoted !! Mika il est fort en monologue
Un fantôme à l'hôpital Isolde & Mikael
Forcément, les problèmes de famille c'est assez courant dans notre ville. Il n'y a qu'à voir le beau père d'Isolde, le papi qui endoctrine son fils... Heureusement que Cesare n'a pas été trop con. elle me dit qu'elle était désolée que mon père soit un connard, mais c'est pire que ça, si mon père n'avait pas été un connard, j'aurais sans doute grandis totalement autrement. Mais si on part du principe qu'on ne peut pas changer le destin, j'aurais rencontré Alyne, elle se serait faite assassinée et je n'aurais sans doute pas été capable de faire payer à ce type, ou bien de me relever après ce drame. Si je n'avais pas été endurci par mon paternel, je serais sans doute mort depuis longtemps. Ou bien j'aurais sans doute été faible face à la torture et j'aurais tout balancé avant de me prendre une balle derrière l'oreille. C'est drôle quand on y pense, je suis obligé d'avouer que ma vie actuelle est telle qu'elle est grâce et non à cause de lui, et que je ne voudrais pas la changer. Par contre, maintenant que mes fondations mentales sont bien solides, je n'aurais aucun problème psychologique à prendre la vie de l'homme qui me l'a donné.
"Isolde, si on arrive à le localiser, il sera pour moi. plus qu'un combat inachevé, c'est mon devoir. J'aurais du faire ça il y a bien longtemps."
Je ne veux pas qu'on m'annonce qu'on l'a capturé, parce que ce serait extrêmement dangereux. Je veux juste qu'on me dise où il est, et que l'on me laisse le temps d'affûter une lame pour pouvoir trancher sa gorge comme une motte de beurre qu'on aurait sortit du frigo à l'avance. Je veux savourer cet instant et trancher le vieux en deux.
Isolde m'expliqua pourquoi Aldrich s'était fait tuer, il s'était mis au devant, grave erreur c'était prévisible. Mais ce à quoi je ne m'attendais pas, c'était l'annonce de la déchéance des clans mutants! Alors comme ça ils avaient reprochés à Isolde un manque de présence? alors qu'elle doit s'occuper de la mairie et de tout ce que cela implique? Alors qu'elle a retardé au maximum l'échéance de cette nouvelle vague de dépistage? Si j'avais été là bordel... J'aurais pu calmer les ardeurs de tous ces petits cons. Après tout, j'avais été nommé chef de l'équipe d'intervention, ma voix comptait quand même! Surtout auprès des jeunes que j'entraînais. Il a fallu que je disparaisse au pire moment! Elle m'appris qu'une certaine... Demesia? Demelza? Sérieusement qui s'appelle comme ça en 2016... Bref cette nana a pris la tête du groupe à la manière d'un coup d'état. Cette princesse à fait tuer Sheldon Smith, le mec le plus pacifiste du monde, et probablement l'envoyé ministériel du dépistage. Si ça c'est pas LE truc pour attirer les regards... Et si Malachi est aujourd'hui leader d'uprising, j'espère qu'il ne va rien lui arriver, il a un pouvoir très puissant mais ne pourrait rien contre un retour de flamme... J'ai souvent par le passé sonné chez lui pour venir lui chatouiller les nerfs, histoire qu'il fasse un peu sortir ce don de malade qu'il freinait, j'avais même kidnappé des enfants à l'époque pour lui forcer la main, ah la belle époque... Mais je ne pouvais pas m'empêcher de subitement m'inquiéter pour lui, de la même façon que je m'étais inquiété pour Isolde quand elle avait voulu se présenter aux élections. Une stature élevée nous rend facilement ciblables. Je me redressais dans mon lit d'hôpital et regardais Isolde droit dans les yeux.
"Tu as toujours un soldat." Je marquais une pause. "S'ils ne sont pas contents, au diable. Moi j'ai décidé de suivre une personne qui a forcé mon respect, et crois moi, c'est pas tous les jours. J'ai suivi une personne qui a eu les couilles de faire sauter un bâtiment pour faire entendre sa voix. J'ai suivi une personne que j'ai rencontré au détour d'une ruelle alors que la foule était en panique sur les routes du centre ville, elle m'a dit ne pas vouloir s'associer parce qu'elle avait déjà perdu toutes les personnes qui avait essayer de s'associer a elle. Mais si j'ai suivi cette personne, c'est parce qu'elle m'a recontacté, elle m'a dit vouloir créer un groupe. Et aujourd'hui, ce groupe, ce bébé qu'elle avait réussi à fonder, l'a laissé tombé. Mais moi je sais qui est cette jeune femme enceinte que j'ai rencontré dans la ruelle ce jour là. Cette femme est aujourd'hui venu voir son vieux loup de la meute qui tente de survivre. Et ce vieux loup blessé te dit qu'il n'est pas mort, et que tant qu'il n'est pas mort, il suivra son Alpha. On a pas besoin d'un groupe de 100 personnes, ce qu'il faut, c'est faire porter UNE voix."
J'étais très sérieux, j'étais tellement sérieux que mon poing s'était serré tout seul, je voulais continuer la lutte. Et je ne le ferais ni sous les ordres de Malachi, ni sous les ordres de Demelza, je ne suivrais qu'une seule personne. Mikael Hartman le solitaire, qui n'avait jamais de sa vie accepté d'ordres de qui que se soit, n'avait prêté allégeance qu'a une seule personne. Ce Mikael sortait d'une looongue année, et avait des coups à rendre. J'avais des coups à rendre. Et j'espère que Isolde me le permettra dès que je serais sur pied.
J'étais tout de même heureux de savoir que Thaddeus avait été mis en déroute, apparemment ça avait pas mal douillé du côté des hunters. Mais pas assez pour moi, si Lancaster était toujours en vie, alors j'avais toujours une mission non achevée.
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Isolde Saddler
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Sujet: Re: Un fantôme à l'hôpital (ft Isolde) Jeu 31 Aoû 2017 - 11:21
All of these ghost towns.
— mikael hartman et isolde saddler —
C’était con quand même que dans cette ville ce soit toujours les connards qui s’en sortent et les gens bien qui finissaient par tomber. Elle y songeait souvent Isolde, à chaque fois qu’elle pensait à son père et qu’elle se rappelait à quel point ça pouvait être injuste que celui l’ayant éliminé soit encore en vie aujourd’hui. C’était le père de Cesare, le grand-père de ses enfants à elle, indéniablement, ça compliquait l’arbre généalogique. Elle comprenait bien toutes les raisons qui faisaient que Cesare, il n’avait pas envie que ses enfants portent son nom à lui. Elle se disait que même lui, il aurait peut-être dû prendre son nom à elle, quand ils s’étaient mariés, même si ce n’était pas courant. Peut-être qu’au moins, ça aurait pu le libérer d’un peu du fardeau qu’il portait. Elle savait elle, que Cesare était quelqu’un de bien, même s’il répondait encore au nom de DeMaggio. Elle savait qu’il avait commis des crimes horribles quand il avait porté fièrement l’héritage de sa famille, mais elle savait aussi qu’il faisait de son mieux aujourd’hui pour être quelqu’un de mieux que ce que ses parents avaient voulu faire de lui. Elle savait qu’il souffrait à cause du poids de son passé et ça lui faisait un mal de chien à elle aussi, parce qu’elle était incapable de faire quoi que ce soit pour l’aider. Il avait son pardon à elle, sans aucun doute, mais se pardonner à lui-même ses erreurs, c’était une autre histoire. A côté de ça, y avait des enflures qui continuaient de faire leur vie comme si de rien n’était et eux, ils ne ployaient pas sous le poids de la culpabilité.
Non, les types comme Rafael ou comme le père de Mikael, il semblait bien que rien ne pouvait les arrêter. Ils en étaient même réduits à planter un couteau dans les tripes de leur propre enfant ou encore à les torturer, comme si ça pouvait être normal. Isolde, avec le temps, elle connaissait par cœur chacune des cicatrices qui marbraient la peau de Cesare et elle savait très bien qu’y en avait plus d’une qui lui venait de son propre père. « Je comprends parfaitement. » Dans l’idéal, elle préférerait sans doute que ce type aille finir sa vie en prison ou qu’on le tue d’une injection létale, comme le voulait la loi. Mais elle comprenait aussi la vengeance, elle avait compris pourquoi Cesare avait couru après la sienne et elle comprenait aussi pourquoi Mikael voulait faire payer son père. Elle comprenait même si elle était incapable d’en faire autant. Elle, en face de Rafael, malgré toute la colère qu’elle avait eu en elle, elle s’était bien vite rendue compte qu’elle était incapable de le tuer, incapable de faire ça juste pour se venger, quand bien même elle avait du sang sur les mains. Pourtant, elle se disait souvent qu’elle aurait dû le tuer Rafael, ce soir là, quand elle avait été en face de lui. Au moins, elle aurait évité à Cesare de se prendre un coup de poignard dans l’abdomen. Mais non, Rafael était encore bel et bien vivant, il pouvait continuer de tuer ou de torturer qui il voulait. Eliminer le patriarche Hartman alors, au moins, ça ferait un con de moins sur terre.
Raconter tout ce qui avait pu se passer avec Insurgency ces derniers temps, ça rappelait à Isolde que les choses n’avaient pas été faciles et que les choses auxquelles elle avait pu croire à une époque avaient été complètement idiotes. Pourtant, les propos de Mikael lui arrachèrent un sourire. Fallait croire, qu’il était le seul, en dehors de Cesare à croire encore en elle. Pourtant, ça lui semblait bien compliqué ce combat dans lequel elle s’était engagée. « Je fais de mon mieux avec la mairie, mais j’peux pas continuer comme avant. » Elle n’en avait pas la volonté et il y avait Clara et Cesare maintenant alors risquer sa vie bêtement, elle n’en avait vraiment plus l’envie. « Ça plait déjà pas à mon mari, il a peur qu’il m’arrive quelque chose, alors je peux pas vraiment continuer à me battre comme avant. » Pour son mari, pour ses enfants, pour la vie qu’elle voulait avec eux, fallait qu’elle prenne ses distances avec Insurgency, Uprising et tout ce qui allait avec. « Et puis, j’ai été torturée aussi, beaucoup moins longtemps, mais je crois que ça m’a fait réaliser que j’étais loin d’être aussi forte que je le pensais. » Elle en gardait évidemment une expérience traumatisante, qui parfois la faisait frissonner d’angoisse, quand elle revoyait ses cicatrices dans le miroir. « J’crois pas être la même femme que celle que tu as rencontré dans cette rue. J’ai pas envie de l’être. » Elle avait été seule à l’époque, désespérée, en deuil et en proie à une colère qu’elle n’avait pas su maitriser, elle avait été malheureuse. Elle était loin de tout ça maintenant et elle s’en portait évidemment mieux. « J’ai envie de croire qu’on peut encore changer les choses sans avoir besoin de faire exploser la ville ou de tuer tout le monde. » Ça avait été ça Insurgency et ça ressemblait beaucoup à la méthode Lancaster. Elle voulait faire mieux que ça elle et la mairie, il lui avait semblé que la mairie c’était le bon moyen de le faire, y avait quand même une part d’elle qui espérait que c’était bien le cas.