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 [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you

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Matthias Callahan
Matthias Callahan

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MessageSujet: [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you   [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you Icon_minitimeJeu 23 Mar 2017 - 1:43

I want to tell you farewell, and that I love you
It starts with one thing I don't know why. It doesn't even matter how hard you try, keep that in mind I designed this rhyme. To explain in due time all I know, Time is a valuable thing. Watch it fly by as the pendulum swings. Watch it count down to the end of the day. The clock ticks life away. It's so unreal. Didn't look out below, watch the time go right out the window. Trying to hold on but didn't even know, wasted it all just to watch you go. I kept everything inside, and even though I tried, it all fell apart. What it meant to me, will eventually be a memory…


La mort est une chose à laquelle est confronté tous chasseurs, à partir du moment où il s’engage dans cette voie. Et plus encore lorsque l’on nait au sein d’une famille de hunter. Abreuvé et bercé par la haine des mutants, conforté à chaque instant dans l’idée qu’ils doivent tous disparaitre. Tout hunter sait qu’il peut mourir à chaque chasse, selon sa proie. Matthias s’était fait à cette idée depuis longtemps. Il s’y était préparé. Sans héritier tout reviendrait à son père, s’il était encore en vie, et il lèguerait Camas au bon soin de Salomé. Faut dire qu’il ne possédait pas grand-chose, parce qu’il se trouvait très loin d’être matérialiste. Son appartement pouvait bien brûler qu’il ne s’en émouvrait pas une seule seconde. Puis que reste-t-il après la mort ? Juste des souvenirs et les vivants pour les conserver…
L’homme avait toujours pensé que s’il devait un jour passer de vie à trépas, ce serait au cours d’une chasse. Seulement la vie joue parfois des tours. Ces tours qui offrent même le choix de sa fin.  

L’enterrement de Joachim avait été un élément déclencheur. Bien qu’il n’ait aucun mal à occulter ses sentiments, perdre un ami d’enfance l’avait quand même secoué. Ça, puis les révélations qui avaient suivit, remettant tant de chose en question. Surtout ses certitudes, sa confiance pour ceux qui l’entourait. Cet imbécile d’Ezekiel…
La vérité qu’il avait finit par lâcher lui avait fait l’effet d’une bombe. Lui qui s’était inquiété, qui l’avait cherché… Le brun ne comptait plus les nuits où il avait arpenté les rues à l’affut du moindre indice. N’importe quoi. Et lorsqu’il réapparut enfin, le soutient qu’il lui avait apporté, comme ils le faisaient l’un pour l’autre depuis toujours. Matthias avait finit par accepter le faite qu’il ne veuille pas lui révéler l’identité du fautif, se demandant même s’il ne le protégeait pas. C’était surtout de sa haine, qui bouillonnait silencieusement au fond de ses tripes, dont il le protégeait. Cette haine qui hurlait son envie de lui arracher la tête. Puis pour apprendre maintenant, que c’était Joachim qui lui avait fait subir tout ça… Son mutisme visant en réalité à protéger cette femme, qui s’en était prit à eux le jour de son enterrement. Mais au final, le hunter ne savait pas quoi penser.
Que pouvait-il en faire maintenant qu’il était mort ? Maintenant qu’il ne pourrait plus lui demander pourquoi. Avoir sa version, venger son ami… Et à quoi ça pouvait bien servir d’avoir de la haine pour un mort ? Alors qu’il ne pourrait même pas se défendre face à sa hargne. Il se sentait spolié, trahit… Un sentiment qu’il ne pensait pas ressentir venant d’Ezekiel. Pas envers lui, pour qui il avait une confiance aveugle.  
Devait-il regretter son coup de sang à la suite de ses mots ? Absolument pas. Pour lui c’était mériter. Jamais il n’avait frappé le médecin en dehors des entrainements, il fallait croire qu’il y avait une première fois à tout. Il n’aurait ni excuse, ni regret.

C’est à cause de ça, ainsi que de sa fierté, qu’il n’était pas retourner le voir, alors que la douleur se faisait de plus en plus insoutenable. D’autant qu’il ignorait encore d’où pouvait provenir ce mal qui lui rongeait les chairs. Un mal dont il avait mit du temps à s’en rendre compte.
Une de ses chasses c’était mal déroulée, et pour la première fois, le dégénéré lui avait échappé. Pourtant il le savait qu’il n’était jamais bon de se laisser diriger par sa colère, aveuglé même. Ça ne l’avait pas empêché de se jeter stupidement dans la gueule du loup. A croire que l’épisode de décembre, ainsi que les effets résiduels qu’il avait conservé assez longtemps, ne lui avait finalement pas suffit. Sa haine était son seul moteur, le sentiment le plus fort qu’il laissait sans cesses s’exprimer. Et depuis Détroit, il hurlait bien trop fort, noyant sa raison. Ce qui l’avait poussé à la faute. Comme un véritable débutant. Depuis l’homme se sentait mal, mais il avait mit ça sur le compte de la frustration. Il n’avait même pas réussis à le retrouver, ce satané mutant.

La première fois c’était anodin, suite à une maladresse. Une tasse cassée, un doigt coupé en voulant ramasser les morceaux et pourtant il n’y avait rien. Sa collègue croyait pourtant qu’elle s’était blessé, mais sa chair à elle était intacte. Ce qui n’était pas son cas.
Si au départ Matthias mis ça sur le compte de mauvais bleus, d’autre incident l’amenèrent à croire que c’était peut être pas dû à des blessures causé par un mutant.
Se souvenant de la vague de mutation inexpliquée, qui avait touché certains Hunters, ainsi que les membres du gunpowder squad, l’homme crut naturellement que ça pouvait venir de là également. Cependant, Ezekiel n’avait rien trouvé. Pas la moindre trace de piqûre… Rien…

Insidieuse, l’angoisse c’était installé. Une peur sourde qu’il s’efforçait d’étouffer, de noyer dans le travail et dans la chasse. Et un peu dans l’alcool aussi. Il avait passé le dépistage, et il ne pouvait pas envisager l’éventualité que les résultats pointe du doigt ce mot qu’il exécrait : mutant. Le nom des Callahan, son nom ne pouvait pas être éclaboussé de cette tâche. C’était hors de question.

S’il s’imaginait pouvoir gérer ce "problème mineur", le brun se leurrait bien. Sa dernière proie lui avait laissé des séquelles bien top conséquentes. Il était parvenu à le tuer, mais son contact, rien que son contact, avait laissé des traces indélébiles sur sa peau.
Ezekiel avait bien fait ce qu’il avait put, jusqu’à ce que sa langue ne se délie, réanimant une colère qui ne parvenait pas étouffer la douleur. Une douleur qui alimentait sa peur. Sa peur qu’il ne pouvait plus faire taire, s’insinuant en lui comme le poison qui lui pourrissait les veines. La moindre approche, le moindre contact, le moindre effleurement… Au travail, dans la rue... Ça faisait couler une sueur froide le long de son dos. Un sentiment qu’il détestait et pensait bien ne jamais ressentir. Etre capable de l’étouffer, tout comme le reste.
Mais la vérité était là, sous ses yeux, Matthias ne pouvait pas la louper. Cette dégénérescence lui rongeait le corps, et il ne pouvait rien y faire. Il ne pouvait plus travailler, ni chasser. Forcé de rester cloitré chez lui, à l’écart du monde comme un ermite. L’homme ne pouvait même plus s’approcher de Camas, et pourtant le contact du reptile était une chose si apaisante. Le destin savait se montrer parfois très cruel, certain pourrait appeler ça un retour de karma. Pouvoir soigner, mais se gâter en retour. Quelle ironie. Comment pouvait-on supporter ce genre de chose ? Lui ne pouvait pas… Quel qu’est put être la nature de cette tare, il ne pouvait pas l’accepter. D’autant plus que la sienne n’était pas supportable.
Le chimiste avait pensé contacter Hippolyte Caesar ; se pencher sur son propre cas au sein de son laboratoire. Seulement pouvait-il avoir confiance ? Lui l’avait bien chassé, lorsqu’il s’était trouvé victime du vaccin. Qu’est ce qu’il l’empêchait de faire la même chose, alors que lui n’avait pas été vacciné ? Peut être était-il victime d’un mutant, peut être ne l’était-il pas. Quoi qu’il en soit, malgré le doute, maintenant que la mutation était sûr… Il ne pouvait pas se résoudre de rester là et d’attendre. D’attendre que ça passe ou que ça empire.
Le chasseur avait envisagé le NH25. Envisagé seulement. Cependant, lorsque l’on sait que le produit donne des effets secondaires, on y réfléchit à deux fois. Qu’est ce que ça pourrait bien donner sur lui, avec cette merde qui courait dans son corps ? Inverser l’effet et le faire revenir au même stade ? La faire disparaitre totalement, avec de la chance ? Et au pire du pire, étendre entièrement le mal ?
Non…

La douleur était plus criante ce soir, sa peau nécrosée le faisant souffrir au delà du supportable. Le contact seul de ses vêtements suffisant à lui arracher une grimace. Son dos était le plus atteint, ainsi que sa cuisse droite, l’empêchant de plus en plus de se mouvoir correctement. Si ça continuait comme ça, ils n’auraient plus qu’à lui couper la jambe. Seulement tout ça n’avait plus d’importance, car il avait prit sa décision. Depuis presque une semaine que tout se trouvait parfaitement clair, qu’il avait été forcé de poser un arrêt, que la trouille lui collait aux tripes aussi surement que cette saleté. Que la fierté et son sentiment de trahison lui interdisait de retourner vers Ezekiel, que le simple fait de se faire cataloguer de mutant lui interdisait de se rendre à l’hôpital. Une seule et unique solution s’offrait à lui : celle de son devoir de hunter.
Accouder à la fenêtre, Matthias avait l’impression de s’octroyer les dernière volontés du condamné. La dernière cigarette, le dernier verre de whisky… San savoir pourquoi, il s’était sentit obligé d’envoyer un dernier message à Miss Lartigue, pour justifier son silence, justifier son absence. Prétextant des devoir familiaux auxquels il ne pouvait se dérobé, malgré sa maladie qui l’avait empêché de la voir. Il allait s’absenter, de façon indéterminée.
S’approchant du vivarium, il observa longuement le vert des écailles de Camas, avant de quitter péniblement le bureau pour s’assoir en geignant sur le canapé. Le brun avait déjà l’impression d’avoir soixante dix ans et les genoux pleins d’arthrite. Si ça pouvait être ça…
Ses yeux tombèrent sur l’arme, trônant sur la table basse comme la promesse qu’il s’était faite, depuis toujours. Celle de ne jamais souiller le nom de sa famille. Puis ses iris glissèrent sur la feuille. Devait-il laisser un mot ? Expliquer son geste ?  Dire quelques derniers mots à son père, sa sœur, à Ezekiel, Aspen, Calista… Noeh ? Que pouvait-il leur dire de plus que ce qu’ils ne savaient déjà ? Pourquoi chercher à expliquer quelque chose qu’ils comprendraient parfaitement d’eux même. Ils le connaissaient suffisamment pour savoir qu’il ne se suiciderait pas comme ça. Il était solide. Du moins, c’est ce qu’il se plaisait à toujours penser. Sauf que ce qui lui arrivait tendait à commencer à prouver le contraire.
Matthias ne supportait plus la douleur, l’incertitude, cette peur qu’il se refusait à ressentir. Il voulait simplement que tout ça s’arrête, une bonne fois pour toute. Se débarrasser de cette saleté et s’en foutre du reste. Pour l’heure il était en sursit, il le savait. Alors à quoi bon continuer d’être un mort-vivant ? Au lieu de regarder la mort dans les yeux et choisir sa fin. Peut être aurait-il souhaité prendre sa sœur dans ses bras, juste une fois. Et lui dire qu’il l’aimait, juste cette fois. Mais c’était stupide. Y avait-il vraiment besoin de tout ça ? Elle le savait déjà non ?
De toute façon il était trop tard pour faire marche arrière. Ses doigts attrapèrent la crosse du colt, avec délicatesse, vérifia machinalement les balles du chargeur, avant de le réengager dans la chambre. Son pouce arma le pistolet, puis sa main assurée posa le canon sur sa tempe. Là où il savait pertinemment que la faucheuse l’emporterait. Sans fausse note.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you   [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you Icon_minitimeDim 9 Avr 2017 - 23:00

come, break me down
What if I fell to the floor, couldn't take all this anymore, what would you do ? Come, break me down, bury me, bury me. Look in my eyes, you're killing me, killing me. what if I wanted to fight, beg for the rest of my life, what would you do? you say you wanted more, what are you waiting for ? I'm not running from you. I tried to be someone else, but nothing seemed to change, I know now, this is who I really am inside.

La clé, qui tintait dans son trousseau, elle ne l'avait jamais rendue. Récupérée après un énième dégât des eaux dans l'appartement du dessus ayant inondé sa chambre et son salon, elle avait passé un certain temps chez Matthias, trois ans plus tôt. Le temps que le problème soit réglé, qu'elle ait un pied à terre décent pour réviser ses partiels, loin de ses parents qui ne pouvaient s'empêcher de venir la voir malgré le mot révisions placardé sur son front plissé dès qu'elle essayait de travailler au Manoir. C'était quelque chose qui lui semblait à des années-lumières, aujourd'hui, de venir squatter l'appartement de son frère en son absence, tant la chose ne s'était plus reproduite depuis l'éloignement brutal qu'elle leur avait imposé. Imposé, oui, c'était le terme qui prenait tout son sens depuis qu'elle s'était décidée à regarder autour d'elle, à noter que la colère de son aîné pouvait être justifiée par ce simple fait, et non parce qu'il avait deviné les raisons de son comportement étrange. Elle l'avait mis de côté, allant jusqu'à ignorer ses appels, bloquer son numéro par certains soirs où la paranoïa s'engouffrait trop profondément dans son crâne. Peut-être bien parce qu'elle l'avait déjà vu à l'oeuvre, Matthias, qu'elle craignait plus que n'importe qui la réaction qu'il pourrait avoir s'il venait un jour à apprendre pour elle - à même se demander si ce jour là ne serait pas son dernier. Elle en avait eu peur, parce qu'elle savait son instinct aiguisé. Ses réflexes acérés. Qu'à s'être attachée à lui sur le tard, elle n'en demeurait pas profondément touchée par le fossé qu'elle creusait au fil des mois entre eux. Elle l'avait presque regretté, avant cette nuit d'hiver où la terreur avait pris forme sous ses yeux, que le venin du dégénéré qu'ils avaient pris en chasse s'était retourné contre eux. C'était quelque chose qu'elle ne pourrait sans doute jamais oublier, le regard de son frère, le flingue braqué droit sur son visage, la haine suintant de ses mots adressés à un autre. C'était flou, revenant le plus souvent lorsqu'elle n'y pensait plus, se remémorant sa propre rage en se méprenant à son tour, le drame de justesse évité. Il n'avait pas voulu, bien entendu, pourtant cela rendait ses craintes bien plus réelles encore, trop pour qu'elle parvienne à se détendre entièrement en sa présence. Le soutien entre eux semblait pourtant indéniable, lorsque les circonstances l'exigeaient. Le dernier événement en date n'était autre que l'enterrement de Joachim, au cours duquel leurs nerfs avaient été mis à si rude épreuve que la brune n'avait pas encore achevé de saisir tout ce qui s'était passé ce jour là, à Détroit. C'était le seul à qui elle pouvait en parler, l'ironie voulant que Matthias se révèle être le mieux placé pour surmonter cette épreuve, lui qu'elle avait tant et si bien repoussé.

Si elle se tenait là, sur le pas de sa porte, ce n'était pas parce qu'elle avait besoin d'une épaule sur laquelle pleurer. Il y avait sans doute d'autres personnes auprès desquelles elle aurait plus aisément confié la tâche ardue de l'apaiser, de lui changer les idées. Encore aurait-il été bon qu'elle se donne les moyens de relever la tête, de cesser de ruminer le bordel du mois passé. Matthias, elle ne l'avait pas revu depuis un moment, et le recensement n'avait certainement pas arrangé les choses. Elle s'en était rendue malade, de se retrouver en queue de peloton, juste après Noeh dans la file de la mairie, vilain petit canard de la famille. Et ça faisait mal, de réaliser à quel point le mensonge était abject, à les voir si sereins, tous les trois, qui ne se doutaient pas du secret de la jumelle qui allait bientôt recevoir sa carte d'identité frappé de ces six lettres-là.

Et elle l'avait reçue. Le matin même. Et ça l'avait rendue malade, littéralement. Elle n'était pas allée bosser, prétextant la gastro foudroyante auprès de Jekyll qui hormis quelques vannes bien senties, ne s'était pas attardé sur le motif et sa véracité. Il s'imaginait probablement qu'elle avait la gueule de bois, et ç'aurait presque pu être le cas, tant cette carte l'avait achevée. C'était sûrement ce qui l'avait poussée à chasser. A mettre sa journée à profit pour terminer quelque chose que Joachim et elle avaient commencé. C'était probablement une mauvaise idée, et heureusement que le dégénéré n'était pas des plus corsés tant sa concentration était sévèrement altérée. Elle n'avait eu qu'à le coincer à la sortie du travail, le type ne supportant pas la première intrusion mentale, se retrouvant plié en deux avant même que la brune n'ait commencé. C'était quelque chose qu'elle avait déjà noté durant les derniers mois, la tolérance des gens à l'égard de sa mutation. La plupart ne s'en apercevait pas, aucun symptôme n'accompagnant le parasite qui se frayait un chemin dans leurs pensées. Mais il y en avait quelques uns, rarement, qui ne semblait supporter qu'elle s'invite dans leur crâne. C'était quelque chose qui enthousiasmait énormément Joachim, qui la faisait vachement flipper de son côté à elle, lui filant une nausée atroce en réalisant qu'elle pouvait être amenée à blesser. En l'occurence, lorsqu'il ne s'agissait que de dégénérés, l'importance était moindre, mais ça continuait à la travailler malgré tout. A se sentir presque chanceuse de ne jamais avoir fait de mal à Lorcan, lorsqu'elle s'était égarée dans son esprit, parce qu'elle ne se le serait pas pardonné. L'idée de faire mal à Noeh, elle la repoussait un peu plus fort encore, préférant ne pas s'embarquer sur ce sujet qui la terrorisait. En l'occurence, ce mutant-là n'avait semblait-il pas surmonté l'accès télépathique, et elle n'avait eu qu'à le traîner dans la première impasse venue pour l'achever. Ce n'était pas surprenant, étant donné la dégénérescence psychique de ce mec-là, le genre qui faisait des ravages sur des humains comme Noeh mais qui se retrouvait court-circuitée dès que c'était quelqu'un d'autre qui s'invitait dans leur tête. C'en était presque devenu maladif, de les rechercher eux, en particulier. L'impression de réparer le tort causé à son jumeau, à la famille toute entière, en mettant sa propre monstruosité à profit pour éviter à ce genre-là de nuire à nouveau. Quand bien même elle semblait s'y perdre petit à petit, à s'enfoncer dans cette rage qui ne tarissait pas deux ans après. Et Joachim n'était plus là. Et elle n'avait plus de mentor pour l'aiguiller, hormis Parrish qui était bien loin de se douter de l'atroce réalité.

La clé tourna dans la porte sans bruit, la discrétion naturelle de la brune prenant le dessus, alors qu'elle songeait son cadet sorti, en chasse lui aussi. C'était le premier appartement sur sa route, et la halte forcée l'arrêtait là, étant donné le désordre de son apparence. Le dégénéré prétendument aisé à coincer, d'après Joachim, ne l'était pas tant que ça, et la brune avait besoin de gommer toute trace suspecte. Le tout motivé par la crainte de se faire contrôler en rentrant chez elle, qu'un oeil indiscret ne jette un regard à ses papiers, n'y lise l'inscription maudite. C'était sûrement totalement insensé, pourtant cette idée ne quittait pas la Callahan depuis qu'elle s'était retrouvée aux côtés du corps inerte du mutant, de volumineuses ecchymoses se dessinant dans son cou, vestiges de ses propres mains forcées d'empoigner sa gorge sur l'influence du dégénéré. Y'avait qu'en hurlant dans sa tête qu'elle était parvenue à se libérer, défaire l'étau qu'il resserrait sur son esprit après l'avoir contrainte à se détruire les phalanges contre le sol en loupant répétitivement son visage à lui. Elle en avait vu d'autres, la hunter, pourtant ce soir elle avait peur, peur de cette carte qu'elle portait sur elle et des questions qui pourraient s'éveiller sur son passage. Au point de la conduire chez Matthias, la boule au ventre, s'imaginant laver ses mains abîmées et poudrer son cou violacé pour mieux se barrer dans les dix minutes et rentrer chez elle.

Son souffle se coupa alors qu'un vertige menaçait de l'entraîner au sol, de rompre ses jambes fatiguées sur le plancher. Le choc fut tel que la brune resta un instant immobile, incapable d'agir, de réfléchir convenablement. Les lèvres silencieuses, l'image du flingue que Matthias se collait sur la tempe suffisait à battre des records pour ce qui était des situations merdiques des derniers temps. Incapable de comprendre ce qui était en train de se dérouler, l'angle du couloir voulait qu'elle ne distingua pas le salon en entier. Il n'y avait qu'une hypothèse, une seule, qui pouvait pousser son aîné à se tenir dans cette posture là, et sa main ne mit pas longtemps à arracher l'une de ses lames à sa ceinture, des pas feutrés l'introduisant dans la pièce. Sans un mot, elle en scruta chaque recoin, se retournant pour être certaine que personne ne se tenait dans son dos, tournant dans le salon sans mot dire, aux aguets, prête à bondir. Mais il n'y avait personne. Pas l'ombre d'une troisième âme dans l'appartement de son frère, dans cette salle tout du moins, et elle recula jusqu'à se trouver à ses côtés pour rompre le silence. « Y'a personne. » Un constat lourd, trop lourd pour son esprit déjà éreinté, alors que sa main s'abaissait doucement et qu'un tremblement agitait son bras. « Y'a personne. » Un murmure, alors qu'elle osait à peine baisser un regard en biais vers son frère, vers l'arme qu'il tenait à la main, une déferlante d'émotions venant brûler ses yeux alors que ses nerfs lâchaient un à un. « Qu'est-ce-que tu fais ? Qu'est-ce-que t'allais faire ? » Elle ne voulait pas de réponse, aucune. Elle n'en voulait pas et pourtant les questions s'alignaient alors que la fatigue, la colère, l'angoisse revenaient en flèche sous sa chair. « Tu t'fous de moi Matthias ? Tu t'emmerdes tellement qu'tu joues à la roulette russe le soir ? Non parce que j'vois pas d'autre explication, au fait que t'ais un putain de flingue collé contre ton crâne, alors t'as plutôt intérêt à...  » Elle était partie, les mots s'enchaînant alors qu'elle se plantait bien en face de lui, qu'elle peinait à voir cette posture douloureuse qu'il abordait tant l'incompréhension l'aveuglait. Parce qu'il ne pouvait s'agir que d'un malentendu, d'un plan tordu. Le but véritable de cette mise en scène était impossible à envisager pour la cadette, impossible.


Dernière édition par Salomé Callahan le Jeu 11 Mai 2017 - 13:07, édité 1 fois
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Matthias Callahan
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MessageSujet: Re: [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you   [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you Icon_minitimeVen 21 Avr 2017 - 23:52

I want to tell you farewell, and that I love you
It starts with one thing I don't know why. It doesn't even matter how hard you try, keep that in mind I designed this rhyme. To explain in due time all I know, Time is a valuable thing. Watch it fly by as the pendulum swings. Watch it count down to the end of the day. The clock ticks life away. It's so unreal. Didn't look out below, watch the time go right out the window. Trying to hold on but didn't even know, wasted it all just to watch you go. I kept everything inside, and even though I tried, it all fell apart. What it meant to me, will eventually be a memory…


Le silence, c'est tout ce qui régnait, seulement perturbé par le son de sa lente respiration. Il ne l'avait pas entendu rentrer, pour la simple raison qu'il n'attendait personne. Pas ce soir. Et qui pourrait bien lui rendre visite ? Son père ? L'homme n'avait jamais dû mettre un orteil ici, et ce n'était pas maintenant qu'il le pourrait. Ezekiel ? Le brun n'avait pas souvenir qu'il soit venu un jour, hormis pour le soigner. Camille ? Pas avec le message qu'il lui avait laissé. Sauf si la jeune femme s'amusait à squatter son appartement en son absence. Mais connaissant sa peur pour Camas, peut probable. Salomé ? Surement pas… Ça faisait depuis bien longtemps qu'il ne l'attendait plus. Et pourtant il s'était pris à être naïf la concernant. Pensant que tout finirait par redevenir comme avant. S'il avait put caresser cet espoir lors de l'enterrement, le souvenir brûlant de décembre revenait tout balayer.
Jamais, avant cet épisode, il n'aurait pensé se tenir droit devant elle, braquant le canon de son arme vers sa tête, croyant mordicus que c'était le mutant qu'il visait. Cette vision le rendait malade. Plus jamais il ne voulait revivre ça. Matthias l'avait sentit, que même si aucun des deux n'étaient coupable, le fossé s'était un peu plus creusé entre eux. Il avait perdu sa sœur, il fallait bien qu'il finisse par l'accepter. Parce qu'à cet instant il la perdrait pour toujours.
Au final il s'offrait la même fin que Joachim, et pour ce qu'il en savait de sa défunte mère, ainsi que la famille Kessler. Sembla-t-il que ce soit le destin de sa famille. Qu'est ce qu'il s'imaginait ? Partir après son géniteur ? Lui faisait figure d'enfant de chœur à côté de son aîné. C'était le destin de tous chasseurs de toute manière, de partir avant l'heure. D'être pleurer, ou non. Sans doute que son père serait le seul à le pleurer. Noeh n’aurait qu'un regret : celui de ne pas avoir été celui ayant pressé la détente. Quant à Salomé, il lui ôtait une épine du pied. La libérant de sa tyrannie. Il n'était pas dupe, il savait très bien tout ce qui se disait dans son dos. Pensée sûrement égoïste, pour un geste certainement égoïste. Sa seule porte de sortie selon lui.

Alors non le chasseur ne l'avait pas entendu rentrer, ne s'attendant pas à la voir, planté en face de lui, jusqu'à ce que sa voix, ô combien familière ne parvienne à ses oreilles. Son attention se reporta sur elle, du moins sur le dos qu’elle lui offrit d’abord, sa main se baissant machinalement, désarmant le pistolet du pouce. Elle était dans un état pitoyable, peut être pas autant que le siens, mais ça s'en rapprochait. Le chasseur ne réagit même pas à ses mots, encaissant son fiel comme il le faisait depuis presque deux ans. Elle était en colère et c'était son droit. Cette situation ne se trouvait pas de celle sur laquelle on a envie de tomber, surtout pas venant de lui.
- « J’ai pas intérêt à quoi ? »
Ses mots claquèrent, bien plus durement que les siens. Peut être un peu trop d’ailleurs. Mais sa patience semblait déjà à bout. La douleur trop forte pour ne pas la faire transpirer par ses mots.
Ses lèvres demeurèrent scellées, alors qu'il se releva péniblement, réprimant une grimace, et contourna le canapé, pour s'éloigner le plus possible d'elle. Fuyant le moindre contact, quel qu’il soit. Le colt fut abandonné sur la table et l'homme se servit un nouveau verre de whisky sec, surement plus que de raison, ignorant la bouteille déjà ouverte sur la table basse. Appuyant son bassin contre le chant, son bras droit se croisa sur son ventre, tandis qu'il liquida une gorgé du liquide ambré. Le marc lui brula la gorge aussi surement que la douleur lui brulait les chairs, cependant la faible sensation d'étourdissement qui s'accompagna fut la bienvenue. Posant le verre sur la table dans un bruit mât, signe d'une légère impatience, l'homme s'alluma une nouvelle cigarette. Chose qu'il ne faisait jamais en présence de quelqu'un, et sans être à côté d'une fenêtre ouverte. Un laissé allé équivoque, allant de paire avec le simple jogging qu'il portait, ainsi que le t-shirt. Tenue qu'il ne portait que lors de ses entrainements. Cependant, ces vêtements lui conférait l'aisance parfaite pour rentrer le moins possible en contact avec sa peau meurtrit. De toute manière, sa présence non souhaité ne faisait que retarder l'inévitable.
La froideur des iris percutèrent ceux de sa sœur. Cependant ils n'arboraient pas cette absence de chaleur, si habituel chez lui. Ils étaient simplement vides, épuisés. Souligné par des cernes qui devenaient aussi noires que sa chair. Il ne souvenait même pas qu'elle ne lui avait jamais rendu sa clef, parce que ça faisait bien longtemps qu'il ne s'attendait même plus à la voir se tenir devant lui, dans cette pièce.
- « Qu'est-ce que tu fais ici ?» Demanda-t-il d'un ton bien plus sec qu'il ne l'aurait voulu, tirant une bouffée de sa cigarette.
Sciemment il avait choisi d'ignorer ses mots, hormis la phrase inachevée. Que pouvait-il bien répondre à ça ? Non il ne jouait pas par ennuis. Surtout pas à ça. Visiblement elle ne le connaissait plus assez bien, pour prétendre à une telle absurdité. Parce que c'était difficile de mettre ça sur le compte de l'humour. Non, il prenait la seule porte de sortie qu'il pouvait posséder. Comment expliquer qu'il s'était lui même condamné, et que sa présence ne lui offrait qu'un sursis ? Comment dire que cette feuille vierge se trouvait là pour laisser des mots qu'il ne pouvait pas exprimé, irrésolus à dépasser sa pensée ? Juste balayé par la conviction qu'ils comprendraient. Des pensées égoïstes pour un geste jugé comme l'étant tout autant.
Mais n'était-ce pas ce qu'elle ferait à sa place ? Accepterait-elle de vivre avec cette tare, alors qu'elle était comme lui ? Quand on se souvenait ce qu'elle avait fait à Adriel, puis aux suivants, avant qu'elle ne lui tourne le dos. Un gout amer qui ne le quittera jamais. Maintenant Matthias pouvait être sûr de l'affirmer.
- « Tu t'es perdu en chemin, entre ton partenaire de chasse et ton appartement ?
Une amertume qui avait un gout de revanche. C'était plus fort que lui. Malgré le peu de rapprochement que tous deux aient put avoir ces dernières semaines, il ne pouvait s'empêcher de lui rendre tout ce venin qu'elle lui avait craché durant presque deux ans. Quitte à se fâcher définitivement avec elle avant la fin. Au point où ils en étaient, qu'est-ce que ça pouvait changer ? C'est surtout qu'il ne comprenait pas pourquoi elle se trouvait là. Pourquoi ce soir ?
- Ou peut être que tu as encore besoin que je t'héberge ? Il donna un léger coup de menton dans sa direction, soulignant son propre état. Ton appartement à explosé ce coup-ci ? Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » Moqueur, le chasseur l'était.
Mais son sarcasme masquait bien son inquiétude. Malgré tout, il demeurait comme les grands frères : protecteur envers leur sœur. Qu'elle le veuille ou non. Et pour lui qui avait toujours été centré sur la famille, leur bien être le préoccupait bien plus qu'il ne l'avait toujours montré. Et l'état de Salomé l'alarmait. L'homme le savait que la jeune femme avait chassé ce soir, ça expliquait le physique. Cependant il la connaissait comme si elle était sa propre fille. Quelque chose la perturbait. Ça faisait longtemps qu'elle était comme ça, seulement en cet instant, sa sœur lui semblait plus étrange que d'habitude. Et ça n'avait rien à voir, en premier lieu, avec la situation dans laquelle elle venait de le trouver.
Le déni était un état que les Callahan pratiquaient à merveille. Néanmoins la sœur et le frère étaient passés maîtres dans cet art depuis longtemps. Et il serait prêt à la pousser dans ses retranchements, jusqu'à ce qu'elle lui dise, d'elle même, ce qu'elle venait faire ici. Niant largement ce qu'il s'apprêtait à faire.
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MessageSujet: Re: [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you   [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you Icon_minitimeMer 5 Juil 2017 - 16:48

come, break me down
What if I fell to the floor, couldn't take all this anymore, what would you do ? Come, break me down, bury me, bury me. Look in my eyes, you're killing me, killing me. what if I wanted to fight, beg for the rest of my life, what would you do? you say you wanted more, what are you waiting for ? I'm not running from you. I tried to be someone else, but nothing seemed to change, I know now, this is who I really am inside.

Il fallut qu'il prenne la parole, qu'il riposte, pour qu'elle s'immobilise dans l'instant. Clignant des yeux, interdite, coupée en plein élan, ses lèvres se scellèrent pour quelques secondes. Lui laissant tout le loisir de le détailler, alors que l'écho de ses mots continuait à lacérer ses tympans. Y'avait l'évidence qui peinait à se frayer un chemin dans son esprit encore étourdi par la colère de l'avoir surpris ainsi. L'explication la plus logique d'un point de vue externe, qui ne laissait pratiquement pas de place aux questions. Mais y'avait un domaine qu'elle maîtrisait, la Callahan, qu'elle maîtrisait comme personne. Ce foutu déni si facile à revêtir, dès qu'une situation filait hors de son contrôle. L'empêchant pour quelques précieuses minutes encore de saisir l'insupportable vérité. Celle qui lui enlèverait son aîné, de sa propre volonté, qui ne trouvait aucune logique dans le crâne de la cadette. Parce que Matthias n'était pas homme à s'ôter la vie, d'une balle collée dans la tempe. C'était ce qui tournait en boucle alors qu'elle demeurait silencieuse, encore sonnée par les mots cinglants de son frère. Et puis, aucune raison n'aurait pu justifier cette scène macabre. Aucune. Il pouvait tout supporter, et se relever trois fois plus fort. C'était ce qu'elle en avait toujours pensé, ce qui se camouflait au fond de ses pupilles glacées lorsqu'elle l'observait en entraînement, plus jeune. Quand elle se faisait première spectatrice de ces effusions violentes qui semblaient parfois le posséder, lorsqu'il acceptait l'adolescente dans son sillage, au long des chasses, sans que leur père ne soit au courant. C'était ce que ses iris reflétaient par intermittence, à l'époque où la fierté décroissait suffisamment pour lui laisser entrevoir l'admiration démesurée que lui portait sa soeur. Lorsque les exécutions se plaçaient sous le signe du désordre, des fureurs sanglantes, loin de l'efficacité nette et précise que leur inculquait le paternel. Cette violence qui ronronnait en son sein, trouvait son écho lorsque les nerfs s'emmêlaient et que les pas de Salomé s'ancraient dans ceux de Matthias, parfois incapable de maîtriser cette impulsivité qui imprimait ses veines de ces mêmes flammes dévastatrices. La vengeance pour moteur, ce qui aurait pu les rapprocher, sans doute, alors que tout s'emmêlait dans son existence, deux ans plus tôt. Et si. Si  les voix n'étaient jamais entrées dans sa tête. Si elle avait accepté qu'il l'approche, après Adriel. Si elle l'avait laissé être son frère, alors que le troisième peinait à se relever, si elle n'avait pas choisi de tout endurer seule, par peur, peur d'être démasquée. Si elle avait été à même de lui répondre sans avoir cette agressivité au bout de la langue à chaque mot qu'elle crachait. Si elle avait été là, à son tour, avant ce jour, lui évitant peut-être de se retrouver là, sur ce canapé.

Soudain, c'était un peu plus difficile encore de trouver ses inspirations au fond de sa trachée meurtrie. Les prunelles vides captaient les déambulations de l'aîné, ces gestes lourds emplissant un nouveau verre, à envier la brûlure de l'alcool qui devait se propager dans son sang à cet instant précis. Cette cigarette qu'il allumait, sur laquelle elle aurait bien inspiré quelques bouffées aussi. Réconfort fugace qui ne masquaient plus si bien la douleur, abandonné en chemin. Elle brûlait pourtant de s'y plonger elle aussi, à le voir tenir à peine debout, juste suffisamment pour s'anesthésier de whisky et de nicotine. Dans un calme presque hypnotique, ses iris s'accrochaient à lui, au moindre de ses mouvements. Elle les sentait déjà, les grondements sourds de la tempête mise en sourdine de manière trop éphémère. Rappelés à elle alors que les regards s'entrechoquaient une fois de plus, que se jumelaient les océans d'incompréhension les séparant. Un sursaut dans la chair, de ce sang froid qui s'échauffait lentement, à mesure qu'elle ne répondait pas, qu'elle le laissait avancer ses pions, à ne pas attaquer en retour. Un geste après l'autre sur l'échiquier de leur relation, à compter les points au gré de cette rancoeur, de ce besoin de piquer, piquer sans relâche. Pouvait-elle l'en blâmer ? N'avait-elle pas été la première à prendre les armes, lorsqu'il s'agissait de le blesser pour mieux l'éloigner ? Elle en avait conscience, maintenant. Depuis cette nuit d'hiver à lire dans son regard cette douleur qu'elle avait pu lui infliger, à ne jamais donner de réponse aux questions qu'il pouvait bien se poser, alors qu'elle fuyait, sans relâche. Elle s'était mal conduite, elle la première, et c'était une culpabilité amère qui l'avait hantée depuis, elle qui ne reconnaissait que rarement ses torts. Elle avait merdé, mais aucune excuse ne franchissait le seuil de ses lèvres. Elle ne pouvait pas lui expliquer, pas sans craindre le danger que ses révélations apporteraient. Élevant le menton alors qu'il y allait un peu plus fort avec ses suppositions, les mâchoires crispées ne laissèrent d'abord filer aucune explication. Renvoyer la balle à l'autre pour faire oublier de se justifier, cela pouvait durer des heures, surtout entre eux. Alors, après s'être humectée les lèvres, avoir croisé ses bras d'un air revêche sur sa poitrine, elle se décida à ravaler les répliques cinglantes qui lui brûlaient la langue. Au moins encore un peu. A oublier le sarcasme qui voulait qu'elle lui réponde qu'elle venait piller sa réserve de whisky car elle était à sec. Elle n'avait pas envie de rire, pas alors que son regard se reposait quelques secondes sur l'arme qui se tenait toujours trop près de lui. « J'venais me refaire une beauté, éviter de détonner dans le décor.  » C'était débité sur un ton sec, à reporter son regard sur lui, incapable de prévoir ce qu'il comptait faire par la suite, pourquoi ce flingue n'avait pas déjà été rangé en sûreté au lieu de la narguer par sa proximité. « J'avais pas prévu de m'faire avoir comme une bleue, si tu veux tout savoir. C'était censé être fait proprement, j'serais pas là si ç'avait été le cas. » C'était tout calculé, d'avouer son erreur, de dévoiler sa faiblesse face au dégénéré qu'elle avait pris en chasse. Il fallait bien lui donner l'illusion de gagner un peu de terrain avant de repartir avec ses questions, se laisser le temps aussi de les formuler correctement, sans qu'il ne puisse se dérober. Seulement, si la brune se révélait maîtresse dans l'art de la manipulation, elle savait parfaitement à qui elle se mesurait. Ce n'était pas une mince affaire, de tirer les vers du nez à un Callahan, et encore moins à Matthias.

Un pas en avant, prudent, un deuxième. Attrapant d'un revers de main la bouteille abandonnée sur la table, elle recula d'un nouveau pas en braquant son regard dans le sien. « J'en avais jamais revu, des saloperies comme lui, depuis. C'est sûrement là mon erreur. » Laissant les mots faire leur chemin, le mystère plânant alors que l'alcool commençait à ruisseler dans sa gorge, bien trop facilement pour ne pas trahir cette sale habitude qui avait pu perdurer pendant une année entière, ses prunelles s'animèrent d'un éclat nouveau alors qu'elle la reposait brutalement. Le défiant de cette attitude provocatrice, l'alcool se révélait pourtant salvateur, alors que la question barrait encore son esprit. Qu'est-ce-qui t'est arrivé. Bien trop difficile à encaisser, alors que cette soirée n'était pas la seule à résonner, qu'il fallait repasser le fil de ces deux dernières années pour réellement expliquer ce qui lui était arrivé. Derrière cette assurance à demi-factice, elle ne se démonta pas alors que quelques pas silencieux lui permettaient d'extirper du bout des doigts une cigarette du paquet, l'allumant comme s'il n'était pas là. C'était peut-être la première fois qu'elle fumait devant lui, ne se privant pas de l'imiter alors qu'elle se retournait pour lui faire face à nouveau, se foutant bien de ce qu'il pourrait en dire. L'heure n'était pas à la réprimande, trop grave pour un sermon alors qu'encore et encore, elle le revoyait là, sur le canapé, semblant près à presser la détente. Mais il était encore trop tôt pour que cette image reprenne ses droits dans son esprit, chassée d'un battement de cil réalignant leurs regards. « Il a réussi à entrer dans ma tête juste assez longtemps pour que j'me blesse. Pas suffisamment pour s'en sortir, cependant. » Omettant le fait que sa propre dégénérescence l'avait sûrement sauvée ce soir, détachant la clope de ses lèvres alors qu'elle venait machinalement tirer sur le collier que les Wolstenholmes lui avaient offert à son vingt-sixième anniversaire. Laissant glisser la chaîne le long de son cou tuméfié, répétitivement, le regard perdu sur le pistolet, elle songeait à cette balle qu'elle avait tant craint de recevoir de sa part s'il découvrait la vérité, qu'il s'était finalement destiné. Elle se rappelait ces jours à y réfléchir, elle aussi, à n'en plus dormir tant l'idée d'en finir se faisait pressante, alors que ses limites étaient dépacées, incapable de donner un sens à cette vie de monstruosité. « Mais j'avais envie de m'en occuper seule, et j'ai réussi. Comme d'habitude. » Les mots semblaient trop sûrs, trop ironiques pour être réels, alors qu'elle tâchait toujours de gagner du temps. Que le dépistage lui revenait en tête à nouveau, cette carte qui remettait une fois de plus tout en question. Cette carte que Matthias allait sûrement recevoir aussi, si ce n'était pas déjà fait. Le timing collait, après tout. Suffisamment pour qu'il se retrouve ce soir dans cette situation. Alors que tout paraissait s'éclairer pour la cadette, que son assurance déclinait alors qu'elle fixait toute son attention sur lui, un tremblement le long de sa main trahit son incertitude. « Merde. Et de toute façon, peu importe pourquoi j'y suis allée seule, parce que j'ai bien fait. J'serais pas là si y'avait eu quelqu'un pour m'aider. J'serais pas avec toi si y'avait eu quelqu'un pour m'aider. » Elle arrêtait de jouer, alors que la terreur se mêlait à la colère et qu'elle écrasait sa cigarette avec agacement. « C'est le dépistage, Matthias ? C'est à cause du putain de dépistage que t'allais te flinguer ?! » La voix plus aïgue que d'ordinaire, dans une frénésie presque hystérique, ses pieds semblaient attachés au sol, incapable de l'approcher de son frère. Semblant éprise d'un sursaut de lucidité, elle attendait une réponse, dépourvue de tact, crachant les questions sans se rendre compte à quel point celles-ci pourraient se révéléer dures, si c'était vrai. « T'es dégénéré ? C'est pour ça qu'tu veux te foutre en l'air ? Parce que t'es dégénéré ?! » Elle n'était pas effrayée. Et si elle semblait écoeurée, ce n'était pas la supposée nature de son frère qui en était responsable, mais cette balle qui avait manqué de l'emporter sous le seul prétexte d'un gène défaillant.
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MessageSujet: Re: [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you   [Samias] I want to tell you farewell, and that I love you Icon_minitimeSam 8 Juil 2017 - 0:07

I want to tell you farewell, and that I love you
It starts with one thing I don't know why. It doesn't even matter how hard you try, keep that in mind I designed this rhyme. To explain in due time all I know, Time is a valuable thing. Watch it fly by as the pendulum swings. Watch it count down to the end of the day. The clock ticks life away. It's so unreal. Didn't look out below, watch the time go right out the window. Trying to hold on but didn't even know, wasted it all just to watch you go. I kept everything inside, and even though I tried, it all fell apart. What it meant to me, will eventually be a memory…


Injuste oui, son aîné pouvait l’être. Tout comme la vie. C’est bien ce qu’elle devait se dire la cadette Callahan. Elle qui s’inquiétait, lui qui la rejetait. De façon violente et égoïste. Une réaction viscérale que Matthias ne pouvait s’empêcher d’avoir à son encontre, tout comme elle. Leurs mots n’étant que des reflets d’acides, embarqué dans le jeu malsain du qui blesserait le plus l’autre. Tout deux devaient se trouvait à égalité. Aucun ne pouvait gagner, par contre ils pouvaient tous les deux perdre. Cette issue semblait la plus probable à mesure que les jours, les mois, les années passaient. Un pas en avant, trois pas en arrière. C’était leur relation. A croire qu’ils souhaitaient plus se faire la guerre que de se réconcilier. Car le frère et la sœur se trouvaient bien plus semblable qu’ils ne pouvaient se l’avouer. Un parfait miroir l’un de l’autre. Le même parfait sale caractère. La même violence. La même rancœur. Le même aveuglement. Le même déni… S’imaginer qu’un des deux pouvaient finir par faire craquer l’autre en premier, c’était comme croire au conte de fée. Tout ce qu’ils réussissaient, c’était de creuser un peu plus ce gouffre qui les séparait. Ce gouffre qu’elle leur avait imposé, que lui s’employait à approfondir, encore et encore. Sans voir que ça ne les mènerait à rien d’autre qu’à la rupture. Définitive… La plume est plus forte que l’épée. Sauf que les mots restent bien plus que les actes. Ils se plantent, prennent racines et se répandent, tel un poison insidieux…
Pourtant certains actes servent bien plus que des paroles. Parfois il suffit juste de se taire et de franchir le pas. De censé d’être un bourreau et d’être un frère. Ce frère qu’elle ne l’avait pas laissé être pour elle, quand elle en avait le plus besoin. Un frère qui n’avait su répondre à la rancœur que par la rancœur. Car c’est bien tout ce que son cœur glacial semblait pouvoir donner. Pourtant ça avait été si simple, le jour le l’enterrement. Il en avait été si proche de ce frère, dont elle avait besoin. Juste un baiser sur le front… Cependant elle aurait eu besoin de plus que ça. D’une étreinte de sa chaleur, de sa présence… C’était simple. Si simple. Un pas en avant, passer ses bras autour de ses épaules, puis se taire. Juste la serrer jusqu’à ce que ses incertitudes s’envolent. Que sa peine s’étouffe, qu’elle comprenne qu’il était là. Qu’il la protégera quoi qu’il arrive. Ce geste qu’il avait si souvent fait dans sa tête… Dans sa tête seulement. Balayer comme un fétu de paille par sa pensée rationnelle, ainsi qu’un mot lourd de sens "ridicule". A ses yeux elle le savait Salomé, qu’il était là pour la protéger. Qu’il l’aimait… Sans doute ne l’avait-il pas crié assez fort, pour se retrouver là où ils en étaient. Et pas que par la faute de Salomé, même s’il en était la grande instigatrice. Mais de la sienne. Après tout c’était lui l’ainé, le prochain chef de la famille. Celui qui devait montrer l’exemple. Mais quel exemple lui avait-il donné ? Le seul qu’il avait put recevoir après la mort de sa mère : la haine. Cette haine qui consumait tout.
Cependant maintenant c’était trop tard. Trop tard pour avoir des regrets. Trop tard pour faire ce pas en avant. Trop tard, à présent qu’il ne pouvait même plus la toucher, sans en souffrir physiquement. Trop tard maintenant que sa seule présence suffisait à lui coller des sueurs froides, qu’il avait peur de sa seule proximité. Trop tard pour lui offrir de la tendresse, alors que sa décision était prise. Alors pour ne pas qu’elle subisse ça, ce spectacle dont ils découvriraient la scène finale demain matin, il n’aurait que sa haine à lui offrir, juste pour la faire fuir. Pardon Salomé… Pardon pour tout…
Seulement ses mots, en plus d’être cinglants, possédaient un sens caché. Ils ne voulaient pas seulement dire « qu’est-ce qu’il t’est arrivé ce soir ? », mais plutôt « Qu’est ce qu’il t’est ces deux dernières années ? ». Cette question qu’il se posait depuis tout ce temps. Cette question qui n’avait jamais franchit ses lèvres. Cette question qui ne trouverait jamais de réponse. Se contentant de rester simple observateur de son manège incessant. Tout comme ce soir. Ne réagissant pas à cette réponse qui n’en était pas une. Juste un sarcasme auquel il se trouvait un peu trop habitué. Car le hunter se trouvait persuadé qu’il y avait autre chose qui l’avait mené dans son appartement, précisément cette nuit. Pourquoi cette nuit ?
Ses lippes demeurèrent scellées, aussi surement que celles de sa sœur, avant sa lancé. Il n’y eut que ses sourcils qui se froncèrent, trahissant un agacement grandissant face à ses actes. Retenant au fond de sa gorge « T’aurais put prendre un verre, souillon ! », lorsqu’elle but à même le goulot, maltraitant sa table, comme il l’avait fait avec son verre. De parfait reflet l’un de l’autre. Ses arcades qui s’abaissèrent un peu plus, assombrissant d’avantage son regard, tandis qu’elle semblait s’approcher sans le vouloir vraiment. Laissant couler une sueur froide le long de son dos. Ses doigts se crispèrent sur son biceps, enfonçant presque ses ongles dans sa chair. Une marque de plus ou de moins… Avec toutes ces tâches visibles qui assombrissaient sa peau, de façon presque inquiétante, il ne se trouvait plus à ça près. Ses dents mordirent sa langue, tandis que le besoin de s’assoir se fit de plus en plus sentir, la douleur pulsant dans ses veines, rendant la station debout nettement plus difficile, à mesure que le temps passait. S’il ne s’écroulait pas dans la seconde, ce n’était bien que par fierté. Et sa cigarette ne pouvait en rien y changer.
Séchant son verre, le Callahan s’en servit un autre. Imitant la sale manie qu’il avait prit avec son père. Cette bouteille était bien là le seul antidouleur qu’il possédait, la seule chose qui l’empêchait de jeter sa sœur dehors. Hormis le faite qu’il s’en trouvait physiquement incapable. Matthias se contentait de l’écouter et de l’observer, le visage plaqué de son masque d’impassibilité. Sa sœur lui filait le mal de mer, tandis qu’elle semblait être la cause également d’une migraine naissante. Un pas en avant, deux en arrière. Quatre en avant, trois en arrière. Son manège lui donnait des palpitations, menaçait de faire s’ébranler le peu de calme qu’il pouvait avoir. Comme de retenir sa crainte que sa proximité nouvelle lui inspirait. Tant et si bien, qu’il ne trouva rien à dire sur le chapardage de la clope. Le temps n’était pas à ce type de reproche...
La ferme Salomé, tu parles trop.
Le brun la connaissait comme s’il l’avait faite. Elle aurait put être sa fille et non sa sœur. Son malaise transpirait de sa bouche comme de son corps. Ses gestes, ses paroles tout. Des paroles dont il sentait suinter le reproche. Qu’est-ce qu’elle insinuait ? Se trouvait-elle en train de lui prouver par a plus b, qu’elle n’était pas avec "un partenaire de chasse" ? Et devait-il l’en remercier de s’être mise si stupidement en danger, pour se trouver auprès de lui ? Comme si l’épisode d’Adriel ne lui avait pas servit de leçon ? Merci Mylady de t’être donné cette peine. Il allait envoyer une lettre de remerciement à cette crevure de mutant, pour lui avoir amené son imbécile de sœur à sa porte ! Ou bien devait-il capter le subtile sous entendu de, s’il avait été avec elle, elle s’en serait bien mieux sortit ? Evidemment qu’elle s’en serrait bien mieux sortit, si cette peste ne lui imposait pas son silence et ses refus depuis deux ans ! Sur ce point c’était de sa faute à elle. Qu’elle n’ait pas le culot de lui reprocher de ne pas être présent, alors qu’elle l’en avait toujours empêché.
La colère monta en lui, balayant regret et remord. Pourtant le hunter savait pourquoi Salomé disait tout ça. Qu’elle se trouvait dans l’évitement le plus total, niant complètement l’évidence. A l’image de son grand frère.
- « J’tais pas demander tes motivations Salomé, cracha-t-il, la moutarde lui montant sérieusement au nez, juste… »
Elle avait été plus rapide que lui, le coupant dans l’envie de lui demander poliment de la fermer. Le mot dépistage, suivit de dégénéré sonnant comme un coup de poignard à ses oreilles. Justement, il n’avait pas encore reçu ses maudits résultats du dit dépistage. Encore une belle preuve de rapidité et de professionnalisme des fonctionnaires de la mairie…
Il ouvrit la bouche, prêt à lui rétorquer quelque chose, sauf que les mots moururent au fond de sa gorge, ne trouvant pas quoi lui répondre sur l’instant. Sa cigarette lui brula les doigts, rappelant durement sa présence. D’un geste rageur, elle finit prématurément sa vie dans le cendrier, lui faisant également remarquer à quel point Salomé se trouvait proche de lui. Dangereusement proche. On dit que la peur donne des ailes, l’homme pouvait en attester. Attrapant verre et flingue, il mit un encore plus de distance entre eux, partant s’appuyer contre le bar de sa cuisine ouverte. Un déplacement qui aurait put être considéré comme un mouvement de colère de sa part, souligné par le son du verre, qu’il frappa presque sur le bois, s’il n’avait pas entrainé la menace de cette arme dans son sillage. Arme qu’il posa à côté du récipient, honteusement plein. Sa posture se trouvait des plus douloureuses, accoudé sur le plan de travail, lui tournant le dos tandis qu’il grognait :
- « Je n’ai pas encore reçu les résultats du dépistage… Ils doivent venir à pied…
Humour à deux francs six sous, marquant pleinement la même stratégie de l’évitement, qu’elle employait depuis le départ. Mais c’était surtout qu’il ne voulait pas parler de ça. Pas avec elle. Ça rendrait la chose encore bien plus réelle. Alors que lui-même peinait encore à se l’avouer.
- Mais ce n’était pas la question, Salomé. Cingla-t-il en se tournant de nouveau vers elle, le plus naturellement possible. Qu’est ce que tu fiche ici ? Pourquoi ce soir ? T’as l’intention de me reprocher de pas être venu avec toi c’est ça ? Que c’est de ma faute si t’es dans cet état lamentable ?! Excuse-moi s’il n’y a rien qui puisse te servir de leçon ! Qu’est ce que tu cherche ? Te punir pour ce qui est arrivé à Noeh ? Adriel est tout ce qu’il y a de plus mort ! T’y as parfaitement veillé toute seule. Comme tu m’as parfaitement montré, que tu n’avais absolument pas besoin de moi. Alors qu’est-ce que tu me veux à la fin ? »
L’homme se mordit de nouveau la langue, seulement un peu trop tard. Emporté par cette colère désinhibée par la boisson, ses paroles avaient glissées toutes seules. Matthias se trouvait en pleine état de contradiction. Lui qui n’avait que cherché à tenter de les rapprocher, d’une façon des plus maladroite, il était en train de frapper ou ça faisait mal. Il brisait les rares passerelles qui s’étaient reconstruite entre eux, la rejetait aussi loin qu’il le pouvait. Car il n’avait qu’une envie, qu’elle s’en aille. Qu’elle n’assiste pas à tout ça. Qu’il lui balance encore plus d’horreur qu’il n’avait jamais put lui balancer. Non, l’homme ne voulait pas la blesser, même si c’était exactement ce qu’il commençait à faire. Enfonçant son poignard et le retournant dans la plaie, encore et encore. Jusqu’à ce qu’elle cède. Jusqu’à ce qu’il la brise, sa fragile petite sœur. Des mots acides, alimenté par une douleur qui se faisait de plus en plus présente, alors que sa porte de sortie se trouvait juste sous son nez. Si proche qu’il pouvait encore la caresser du doigt. Sans se douter une seule seconde que c’était ça qui faisait le plus peur à sa cadette. Que c’était ça qui la faisait fuir depuis tout ce temps. La proximité quasi permanente de ce pistolet, couplé à sa violence. A sa haine omniprésente, qu’il lui avait toujours exprimée sans complexe. Car Salomé avait toujours été la seule à ne pas le juger la dessus. Pauvre aveugle qu’il était, de ne pas se douter que c’était lui qui la faisait fuir. Lui qui lui faisait peur…
Son regard, brillant de colère, se planta dans celui de sa cadette, la mettant au défit de s’approcher plus, jusqu’au moment où ça fit tilt dans sa tête. Pourquoi penser tout de suite au résultat du dépistage ? Pourquoi une telle inquiétude ? Avec tout ce qu’il c’était passé dans cette ville entre insurgency, uprising et le gunpowder squad… Le bracelet de détection de mutant, le vaccin qui donnait une mutation temporaire… Lui qui l’avait en premier envisagé, pourquoi elle n’y avait pas pensée ? Pourquoi insistait-elle sur les mutants possédant le même pouvoir qu’Adriel ? Pourquoi semblait-elle d’un coup si paniqué ? Ce pourrait-il que…
Ses yeux se plissèrent légèrement, l’observant comme elle l’avait fait en arrivant, comme s’il pouvait la transpercer du regard.
- « Tu les as reçu, toi ? »
Une question lourde de sens. Parfaitement posé, parfaitement appuyé là où il fallait, avec un semblant de calme retrouvé. Une question qui n’attendait qu’une réponse simple et concise, et non une justification sans queue ni tête, comme celle qu’elle lui avait servit plus tôt.
Evitement, déni, transfert… Si semblable et pourtant si différent sur leur expérience. Et tout le monde savait que l’expérience l’emportait toujours…
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