Sujet: (jelly, xmas) twinkle twinkle little star Mar 27 Déc 2016 - 23:02
twinkle twinkle little star
Jimmy & Elie
La trêve hivernale n’était bonne qu’à soulager les consciences et à donner aux bonnes âmes une tâche à accomplir qui leur donnerait l’impression de rendre le monde meilleur. Peut-être feraient-elles une différence pour les quelques mendiants qui auraient la chance de croiser leur chemin, peut-être ne feraient-elles rien d’autre que prier un dieu invisible qui n’avait rien de la bienveillance et de l’omnipotence qu’on lui prêtait, peut-être seraient-elles des bourreaux plutôt que des saints, ça, personne ne pouvait le dire. La seule chose qui était certaine aux yeux de Jimmy, c’était que rien ne justifiait une pause dans la bataille qu’il menait, Noël ou pas. Il était pourtant du genre à aimer se détendre et à apprécier quelques instants de répit avant de repartir au front, mais les chasseurs contre lesquels il se battait ne lui laissaient généralement pas le plaisir de passer des fêtes de fin d’année en paix. Enfin, au moins il n’avait pas de famille qui aurait être prise pour cible au moment où elle aurait été le plus vulnérable. La solitude ne lui pesait pas cela dit, trop content qu’il était de profiter de son indépendance et de son temps libre pour s’adonner à ses passe-temps favoris lorsqu’il n’avait pas de travail sur les bras. Ce soir-là, son activité fut d’aller jouer au baseball. Sur des chasseurs. Vêtu de sa veste en cuir noir qui semblait taillée pour lui tant elle lui allait parfaitement, de ses gant assortis, un pantalon épais enfoncé dans de solides bottes de marche et une écharpe rouge sombre qui lui ceignait le cou, il était allé faire un tour en ville débarrasser les ruelles sombres des rats qui y trainaient, voulant éviter à quelques mutants malchanceux de ne pouvoir retrouver leur foyer en cette veille de Noël. Quant aux chasseurs qui ne reverraient pas les leurs, tant pis pour eux : s’ils avaient eu deux sous de jugeote, ils ne se seraient pas cru au-dessus des lois de la nature et n’auraient pas tenté de mettre fin à des vies qui valaient infiniment plus que les leurs.
Une grande gerbe de morceaux d’os et de chair ensanglantés jailli du crâne que le mutant venait de fracasser d’un coup de sa fidèle Beth. Son arme de prédilection avait de quoi effrayer et impressionner : une batte faite de bois sombre et entourée de barbelés qu’il entretenait avec un soin qui conférait à la maniaquerie. L’objet le suivait depuis de très nombreuses années déjà et ne lui avait jamais fait défaut. Certes, il adorait se servir de son don, mais il trouvait quelque chose de jouissif dans le maniement de cette batte. Elle était sa Durandal, son Excalibur qu’il brandissait fièrement et sans férir, et jamais encore il n’avait manqué sa cible. Il n’y avait qu’à voir l’état dans lequel il venait de mettre le chasseur qu’il avait traqué pour se rendre compte qu’il ne faisait pas de cadeau, jamais. Et ce ne serait pas maintenant qu’il commencerait. Essuyant les barbelés sur le manteau du macchabée, il fit tournoyer Beth dans sa main et l’appuya contre son épaule avant de repartir tranquillement le long de la rue déserte, profitant de l’absence de caméra de sécurité pour agir à sa guise. Il se contenta simplement de vérifier qu’il ne laissait pas de traces qui auraient pu mener jusqu’à son chez-lui. Sifflotant tranquillement, le vagabond profita de la fraîcheur de l’air du soir et se mit à réfléchir à ce qu’il allait bien pouvoir faire à dîner ce soir. Néanmoins, ses pensées furent interrompues par des éclats de voix qui n’avaient absolument rien d’amical. Pivotant dans la direction du bruit, il finit par déboucher dans un cul-de-sac où un trio armé jusqu’aux dents avait acculé une jeune femme. Décidément, les bonnes manières se perdaient.
- C’est comme ça qu’vos mères vous ont appris à parler aux dames ?
Un sourire amusé, moqueur et carnassier étira le coin de ses lèvres, révélant des dents blanches et parfaitement alignées. Les agresseurs se tournèrent vers lui et deux d’entre eux s’approchèrent, prêts à en découdre, tandis que le troisième repartait importuner la jeune femme. L’instant d’après, deux cadavres aux vertèbres brisées s’écroulaient aux pieds de Jimmy qui les enjamba sans même leur jeter un regard, ses yeux jaunes brillant dans la pénombre.
- Et la trêve de Noël dans tout ça, hein ? Enfin, les merdeux dans ton genre, ça s’arrête jamais de foutre la merde.
D’un geste de la main, il enfonça la cage thoracique de la petite racaille à la sauvette, perçant ses poumons de ses propres côtes. Il le regarda s’effondrer et soupira, absolument pas chagriné par sa perte. Comment avait-il pu savoir qu’il ne s’agissait pas de mutants qu’il venait de tuer ? Parce qu’il se serait confronté à leur mutation à l’instant même où ils l’avaient vu. Des mutants dans des conditions pareilles aimaient à jouer de leur pouvoir pour se donner une contenance à défaut de vraiment l’utiliser pour survivre. Alors il se fichait bien de ne pas leur avoir laissé le temps de parler : ce qu’il venait de tuer, ce n’était que des hommes. Relevant ses yeux redevenus bruns, il détailla la jeune femme et fut immédiatement frappé par une impression de déjà-vu. Elle, il l’avait déjà rencontrée. Ne restait plus qu’à savoir où.
- Joli, les cheveux bleus, j’ai déjà vu ça quelque part. Rien d’cassé ?
Sujet: Re: (jelly, xmas) twinkle twinkle little star Ven 30 Déc 2016 - 19:19
C’était sensé être une belle journée. Vous savez : aller voir les décorations de Noël, boire un bon chocolat chaud, aller gouter ce qui se faisait au marché de Noel. Profiter. Ni clients, ni devoirs ne m’attendaient nulle part. J’étais libre, au moins pour la journée. J’étais contente, heureuse même. Je m’étais levée en chantonnant et en dansant comme une andouille dans le squat que je m’étais trouvé à Radcliffe. C’était cool. Mon compagnon de danse était une petite peluche ronronnante du nom de Crow et, même si je n’étais pas sûre qu’il était totalement consentant, il me regardait avec ses grands yeux émeraudes. Ce chat avait beau être une boule de poil recueilli dans la rue, c’était une belle boule de poil recueillie dans la rue. Je m’étais habillé en vitesse, bonnet de Noël, allure de lutin. Bref, c’était la période des fêtes de fin d’années et même si je n’avais jamais vraiment eu de famille pour le fêter, c’était un moment féérique que j’adorais au moins autant qu’Halloween. Tout ça avait beau être factice, l’ambiance me plaisait et j’aimais me forcer à être naïve. Honnêtement, si ça n’avait pas été le cas, j’aurais plus eu qu’à me tirer une balle dans la tête et au revoir messieurs, dames. C’eut été dommage, non? Prête à sortir, je lançais un coup d’oeil à mon squat. J’étais plutôt satisfaite de mon point d’ancrage temporaire, je m’y sentais en sécurité grâce à un certain nombre de serrures, cadenas et autres stratagèmes. Il n’y avait pas grand chose à voler de toute manière… J’avais beau me faire une belle somme d’argent avec la prostitution, tout passait en frais scolaires, tatouages, livres, classes supplémentaires payantes et blablabla. Sans être à la rue, je ne roulais pas sur l’or non plus, surtout que plus le temps passait plus je diminuais les coups payants au club de danse exotique où je travaillais. Trop de boulot, trop de pression. Mon cerveau ne suivait pas, j’étais épuisée mentalement et ça n’était pas bon quand on avait ma condition mentale.
Une fois mon appartement fermé, je me rendais dans les rues avec le fol espoir de trouver un petit sapin de Noel et des décorations que ne me couteraient pas un rein. Le soleil ne semblait pas vraiment prêt à se lever, l’épaisse couverture de nuage annonçait au moins de la pluie mais je priais pour de la neige. J’adorais l’ambiance d’une ville enneigée : les bruits étouffés, l’impression de somnolence, la blancheur éclatante et confortable. Le nez dans une grosse écharpe, mon bonnet de père Noël enfoncé sur mes oreilles, mes leggings sucre d’orge bien trop fins pour la saison et ma jupe de Noël bien trop courte pour n’importe quelle saison selon un bon nombre de gens, je remontai l’allée qui me permettrait d’accéder aux allés plus festives de la ville. J’étais sortie tard et la grisaille du ciel tirait désormais vers le noir. Ben quoi? J’avais profité de l’après midi pour trainer dans le lit et faire des petits câlins à mon chat. Vous le faites jamais?
Toujours est-il qu’il faisait nuit et que je me baladais dans des ruelles sombres pour rejoindre la magie de Noël. J’ai mentionné que c’était « sensé » être une belle journée, pas vrai? Ouais, ça c’était jusqu’à ce que je me retrouve entourée par trois hommes accompagnés de lames et autres armes. J’haussai les sourcils, un peu terrifiée pour rien cacher à personne. Alors que l’un des messieurs me menaçait de son couteau, je voyais ses deux acolytes s’approcher dangereusement. Ah non, pas encore, ça suffit maintenant. Je reculai vivement me heurtant au mur derrière moi. Génial. Quelques sympathiques insultes m’explosèrent au visage, j’y répondis avec toute la verve et la violence possible, c’est fou ce que la peur et l’adrénaline peuvent rendre débile. Bien entendu, ma dernière bravade se soldait par un merveilleux coup à l’estomac. Souffle coupé, pliée en deux. Rideau. Bravo Elie, ça, tu t’es dépassée. Tu vas te faire violer dans une ruelle qui pue déguisée en lutin. C’est dingue de pas avoir de chance à ce point, merde.
Une voix. Je fronçai les sourcils. Vous allez pas me croire mais je la connaissais et je la connaissais bien. Sous la surprise, pouf, flammes. Bon. Ben au moins, ça c’est fait. L’avantage, c’est que si mon sauveur est un chasseur, j’ai une chance de me faire buter avant de me faire violer. On voit le positif où on peut. Je finis par redresser la tête et vis littéralement les crânes exploser, les corps se ratatiner. Bon. Ben au moins, c’est un mutant… Je regardai les cadavres s’étaler, circonspecte, faute d’être terrifiée, je me fis la réflexion que quand tu casses des trucs dedans, le corps humain, c’est pas tant la classe. Bon, j’étais un peu tourneboulée, hein, quand même. Il faut dire que vivre sous le même toit que Theodora et James, ça aide à décomplexer la mort et à pas se mettre à hurler tout les cadavres qui passent. C’est moyen pour la survie. Cela étant dit, je tremblai, j’avais eu la trouille de ma vie, j’avais peur que l’homme qui arrivait soit pire que ces trois-là, mutant en plus et visiblement, il était plus que doué. Et cette voix… Je la connaissais. Je haussai les sourcils. Oh putain, c’était quoi les chances… J’avais rencontré ce mec à la Nouvelle-Orléans - Nola comme il l’appelait- le mec mignon au regard de braise qui m'avait payé un verre et avec qui j’avais passé une folle nuit de beuverie. Je réagis tout de suite en m’adossant au mur et en le regardant pour confirmer. Immédiatement la question de la réalité se posa. Etait-il réel? Avais-je des hallucinations? Etait-ce un état particulier de sidération? En même temps, mon esprit tournait en boucle sur « putain mais il est encore plus beau qu’avant ou c’est parce qu’il vient de sauver mon cul ». Je regardai sa main, la batte et cligna des yeux. Je me souvenais de ses mots que je répétais d’une voix semi-absente.
-j’suis fan de baseball, j’y joue souvent… ooooh!
Sans plus me retenir, j’éclatai d’un rire nerveux, à la limite de l’hystérie. Il était incontrôlable et me secouait comme un prunier, j’avais du mal à respirer tant à cause du coup que du fou rire qui me faisait glisser de mon mur. Je ne sais pas exactement combien de temps j’ai ris comme ça mais au vu de mes yeux pleins de larmes, de la douleur de mes abdominaux, ça avait dû duré un très long moment. Je me redressai en récupérant mon bonnet de Noël ruiné par la crasse de la ruelle et regardai de nouveau l’homme fan de baseball : Jimmy fucking Archer. Ah ça, il avait déjà vu ma tignasse bleue, pas de soucis là dessus, cela étant dit, c’était il y a quelques années, je ne lui en voulu pas de ne pas me remettre, j’étais même assez surprise et contente qu’il se souvienne de moi, même un peu. Je n’étais pas quelqu’un de très marquant. Je hoche la tête.
-Ouais, on s’est déjà vu. Genre… Y a quelques années, à la Nouvelle Orléans. On a finit très cuité dans le vieux quartier à chanter des vieilles chansons avec mon Ukulélé et une bouteille de… Whisky… Je crois. C’est flou.
Je plissai les yeux et pouffai de rire une nouvelle fois.
-Ce qui est encore plus flou, c’est ta manière de jouer au baseball souvent. Dans mon souvenir, les battes, elles sont un peu moins piquantes et les balles un peu moins de chair et d’os. Mais bon…
Juste pour rire, je reprenais mon accent anglais.
-Qu’est-ce que la petite britannique que je suis peut bien savoir à ces choses, hein?
Je massai mon estomac, j’avais mal maintenant que l’adrénaline passait. Je soulevai mon pull et détaillait mon abdomen déjà bien couvert de tatouage et vis apparaitre les merveilleuses prémices d’un énorme hématome. Je grimaçai.
-J’pensais pas à ça quand je suis sortie pour des marrons glacés mais je survivrais, merci beaucoup en tout cas.
Je laissai retomber mon pull - ai-je mentionné qu’il s’agissait de 3 cerfs occupés avec la mention « merry xmas ya filthy animal »- et lui offrit un sourire sincère avant de réaliser que Flim et Flam tournoyaient toujours autour de nous. Je les fis disparaitre avant de sourire de manière plus exagéré.
-Copain mutant?
James Archer
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 286
SUR TH DEPUIS : 28/04/2016
Sujet: Re: (jelly, xmas) twinkle twinkle little star Mar 28 Mar 2017 - 20:00
twinkle twinkle little star
Jimmy & Elie
En le voyant au quotidien, rieur, sarcastique et visiblement détaché de tout, il était difficile de voir Jimmy comme un philanthrope prêt à voler au secours de son prochain. Pourtant, il n’était pas insensible au sort des autres, loin de là ; il n’y avait qu’à voir sa dévotion à la cause mutante, les extrêmes qu’il pouvait atteindre pour permettre aux siens de vivre une vie décente – même si la vie en question se faisait souvent au détriment des humains, mais à ses yeux, c’était un moindre mal lorsqu’on voyait le calvaire des transmutants à travers le monde. Ceci étant dit, mutant, humain, alien, lorsqu’il voyait une victime vraisemblablement innocente se faire massacrer à quelques pas de lui à peine, il ne passait pas à côté sans rien faire. Et c’était exactement ce qui venait de se produire alors qu’il était arrivé à l’entrée de ce petit cul-de-sac et avait vu la jeune femme aux cheveux d’un bleu électrique se faire assaillir par trois hommes plus vindicatifs et plutôt déterminés à lui faire la peau. Il ne pouvait décemment pas laisser ça passer. Beth sous la main, il aurait pu répéter ses exploits d’une demie heure plus tôt, mais l’envie d’utiliser sa mutation prit le dessus et ce furent les squelettes des inconnus qui en pâtirent. Ils ne méritaient pas spécialement une mort plus propre, et ce ne serait pas leur trépas de sa main qui l’empêcherait de dormir. Au contraire, il aurait été particulièrement contrarié de se coucher en sachant qu’il aurait pu faire quelque chose – a fortiori quand la demoiselle à la chevelure si tape à l’œil se révélait être mutante. Ces petites flammes dansant autour d’elle, elles ne pouvaient venir d’aucun des cadavres étalés à leurs pieds. Et comme il doutait sérieusement de la présence d’un pyromancien facétieux dans les parages, toute interrogation potentielle était automatiquement écartée. Ce qu’il ne comprit pas tout de suite en revanche, ce fut le fou rire qui secoua l’inconnue, accompagnant sa remarque sur le baseball. Remarque que Jimmy avait déjà dit plus d’une fois, très fier de cette petite blague qui ne manquait jamais de faire soupirer William. Attendant patiemment que la jeune femme se calme, il cala Beth contre son épaule et s’appuya de l’autre contre le mur de briques glacé. Braquant son regard redevenu sombre dans le sien, il ne manqua pas d’hausser les sourcils en l’entendant. Fouillant dans ses souvenirs, il finit par retrouver les traces de ce Mardi-Gras très alcoolisé – du moins, les restes que le whiskey et le bourbon n’avaient pas définitivement effacé de sa mémoire.
- On était dans l’Vieux Carré et on a fini vautrés dans mon jardin j’sais plus comment et on s’est vidé trois bouteilles de scotch à 45° - ooooh, t’es Elie, c’est ça ? J’me disais bien que j’connaissais ces cheveux.
Un sourire sincèrement ravi se peignit sur son visage. Il était toujours content de retrouver une vieille connaissance avec laquelle il avait passé de bons moments, que les moments en question aient duré une soirée ou une vie entière. Alors, de voir que la drôle de jeune femme au ukulélé avait continué son chemin et qu’il avait fini par croiser le sien, ça ne pouvait que le mettre en joie. Et sa petite remarque au sujet de Beth ne manqua pas de lui tirer un rire.
- Ouais mais ça, c’est parce que tu joues au baseball comme les plébéiens de ton pays d’gueux péteux. J’te montrerai à l’occasion.
Il n’était pas vraiment sûr qu’elle accepte de voir une exécution de ses yeux vus, mais ça ne coûtait rien de proposer. Se décollant du mur, Jimmy s’approcha tranquillement d’Elie, absolument pas menaçant. Il faisait simplement en sorte que les flammèches flottant autour d’elle ne le brûlent par inadvertance.
- La trêve de Noël, c’est pas spécialement une notion hyper connue des hunters. De moi non plus tu m’diras. Ca va aller ? Rien d’cassé ?
Ses yeux se jaunirent légèrement tandis qu’il vérifiait l’état de son squelette. Elle avait quelques fêlures qu’il lui répara sans en faire mention, mais il faudrait régler ces carences en calcium qui avaient fragilisé ses os. Il lui sourit et regarda les petits brasiers tournoyant autour de la jeune mutante.
- Sympa la pyrokinésie, y a mille trucs cool à faire avec le feu. Depuis quand tu sais que tu l’es ?
Il ne lui en voulait pas spécialement de ne pas le lui avoir dit lors de leur première et unique rencontre : il aurait très bien pu être un chasseur en planque ou un curieux trop insistant. Mais avec un pouvoir pareil, elle aurait très bien pu réduire en cendres le moindre importun qui serait venu lui chercher querelle. Curieux d’ailleurs qu’elle ne s’en soit pas servi pour se défendre.
- Et pourquoi t’as pas cramé ces connards au premier pain qu’ils t’ont collé ?
Lui en tout cas ne s’était clairement pas gêné pour leur briser la nuque. Une fine neige se mit soudain à tomber du ciel et son souffle se fit visible de plus belle dans l’air glacé du soir.
- Commence à faire froid, nan ? J’habite à dix minutes à pieds, j’t’offre un chocolat chaud ou t’as des trucs à faire ?
Sujet: Re: (jelly, xmas) twinkle twinkle little star Mer 29 Mar 2017 - 11:14
Il y avait des gens qui me marquaient. Souvent, c’était parce qu’ils ressemblaient beaucoup à quelque chose que j’avais imaginé petite, parfois parce qu’ils me terrifiaient, d’autre encore parce qu’ils dégageaient un truc rigolo qui me donnait envie d’en savoir plus. Ceux-là, j’y pensai souvent. Jimmy en faisait indéniablement partie. Lors de notre unique soirée, il avait dégagé une telle confiance, un tel intérêt pour moi et il avait cette manière de parler qui faisait toute la différence avec les gens que j’avais pu rencontré par le passé. Ca m’avait intriguée autant que cette présence m’avait rassurée, étrangement. A voir comment il était capable de trucider deux gars, comme ça en pleine rue, comme si c’était des piñatas géantes, je comprenais que peu de gens devaient développer un sentiment de sécurité autour de cet homme. Sans doute plus encore quand il n’était pas content. Heureusement qu’on ne s’était pas quittés en mauvais terme, j’aurais sans doute eu très peur de lui et de finir comme les deux gars qui gisaient un peu plus loin. C’était un petit cauchemar en soit, s’imaginer avec eux, par terre mais je n’arrivai pas à imaginer que ça puisse m’arriver. Étonnant, pas vrai? J’étais plus que ravie qu’il me débarrasse des importuns mais quelque part au fond de mon cœur, un petit pincement me travaillait. Ces hommes étaient morts. On les avait tué. Par principe, je n’aimais pas spécialement ça mais j’avais eu trop peur pour réellement faire quoique ce soit de ce sentiment de malaise qui fut bien vite remplacé par un rire frénétique. James Archer. Oh Jimmy, Jimmy. J’imaginai à quel point la petite blague sur le baseball devait faire partie des classiques et j’imaginai également parfaitement les soupirs désabusés de son entourage propre tandis que lui souriait comme un con, très fier de son petit euphémisme. Un jour, il faudra que je demande au Destin, si je le croise, pourquoi tout les James que je rencontre sont des tueurs avec un humour super douteux. Une vrai bonne question, vous pensez pas? Je le regardai se poser contre le muret et ne pus m’empêcher de lui trouver un certain charme, sa batte sanguinolente sur l’épaule. On aurait dit un personnage de fiction, le genre badass, badboy qui rendait les filles folles. Il devait avoir un succès de dingue auprès des femmes, lui. Il était vraiment magnifique et malgré les traits gracieux de l’homme à la batte, j’étais prête à parier mon bonnet de Noël qu’il devait cette présence et cette classe à son charisme. Il dégageait quelque chose de vibrant qui était parfaitement agréable. Il me fixait tandis que je calmais mon fou rire qui avait enflammé mes cotes et mes muscles bien secoués par les coups. Il finit par me remettre ce qui ne manqua pas de me faire sourire de plus belle. J’étais surprise, vraiment. L’alcool aidant, je n’aurais jamais pensé qu’il se souvienne ne serait-ce que de mon nom. Et pourtant… A en croire le sourire ravi qui émergeait sur son visage, il était réellement content de me voir. Ca ne manqua pas de me scotcher quelque secondes, les sourcils se haussaient tandis que je détaillai le sourire de l’homme en face de moi. Comment ça, il était ravi de me voir…? Je hochai la tête par réflexe en entendant mon nom et finis par me ressaisir de justesse. Je souris et ébouriffa mes cheveux.
-Une chance que je sois revenu au bleu en arrivant ici, hein? Sinon, tu m’aurais pas calculé, c’aurait été trop dommage. J’pensais pas te croiser à Radcliffe, sinon, je serais venu te voir! J’t’ai même pas vue à la soirée d’Halloween.
Je m’arrêtai un peu et clignai des yeux. En même temps, la soirée d’Halloween avait tellement mal fini que j’aurais eu du mal à croiser qui que ce soit.
-Ouais, enfin, c’était un peu moisi comme soirée.
Je l’écoutai m’expliquer que si je voulais venir voir une démonstration, j’étais la bienvenue. Un long frisson de dégoût me secoua des pieds à la tête avant que je lui souris en me mordant la lèvre. Je n’avais pas peur de lui, même si certains diront que c’aurait été quelque chose de très judicieux à faire, aussi je ne pris pas mes jambes à mon cou. Je secouai la tête doucement et dis avec l’honnêteté qui me caractérise très souvent (trop souvent?).
-Nan, merci. J’veux dire, c’est chouette de m’avoir sauvée et tout mais les exécutions, tout ça. Ca me fait bien gerber.
J’imagine, avec du recul, comme ça aurait pu être mal pris par Jimmy, cependant je l’avais regardé dans les yeux et il n’y avait aucun jugement vis-à-vis de lui. Je n’avais pas assez de donnée pour être parfaitement en colère et j’étais trop contente d’être sortie du pétrin. Je vérifiai donc que tout était en place et découvrit mon hématome tout en voyant Jimmy, du coin de l’oeil, s’approcher de moi. Je hochai la tête à sa question.
-Ouais, ouais, ça va aller. J’ai vécu pire. Le plus triste dans l’histoire, c’est que je pourrais plus mettre mes crop top pendant un sacré moment avec la taille de ce bleu, la vache, hein?
Je montrai Beth du nez et pencha la tête.
-Bah, ça, j’avais deviner que c’était pas l’idée pour toi non plus. A moi que tu peignes les murs à coups de battes pour Noel…
Je m’arretais un instant, imaginant la scène tout en sachant très bien que ça n’avait rien de vrai.
-Ca serait pas une façon super pratique de peindre les murs, j’pense.
Les questions suivantes, en revanche, me mirent mal. Pas que je ne voulais pas répondre, ça n’était pas le problème. Le soucis, c’était qu’il fallait que je repense à une période plutôt chiante de ma vie. Le genre qu’on aimerait bien oublié définitivement. Je devins donc beaucoup moins causante et haussai les épaules, sans doute que mon attitude était moins enjoué que quelques secondes auparavant. Difficile de masquer quoique ce soit juste après une agression.
-Ouais, c’est sympa. Ca permet de pas payer le gaz et de faire bruler des trucs, comme ça. Super génial. Et depuis un bon bout de temps. Depuis que je suis petite…
Je haussai les épaules à la seconde question, rajustant mon bonnet et m’éloignai un peu de Jimmy. J’avais envie qu’on arrête de parler de ça. J’avais envie qu’il ne me pose pas ces questions. J’haussai les épaules une nouvelle fois et força un sourire sur mon visage avant de revenir vers lui.
-J’aurai pu, ouais… Mais on est pas tous capable de tuer et j’ai pas pensé une seule seconde à utiliser mon feu pour faire un truc pareil.
Je me balançai d’avant en arrière sur mes pieds, comme une enfant, et lui offrit un large sourire.
-C’est débile, hein?
De petits flocons de neige se mirent à tomber et je ne pus m’empêcher de les contempler. Ca faisait un moment maintenant que je parcourais le monde et que je pouvais vivre comme tout le monde, mais la neige était toujours une de ces merveilles de la nature qui me retransformait en gamine qui croyait en la magie. Jimmy me ramena les pieds sur terre et je me retournai vers lui et réalisai qu’effectivement, il faisait très froid. Je me mis à frissonner et croisa les bras pour me tenir plus chaud. De ma chute dans la neige, mes vêtements avaient gardés de grosses taches humide qui me glaçaient le sang à chaque coups de vent. Je hochai donc la tête.
-Ca pèle ouais. Et j’dis pas non à un chocolat chaud, j’avais juste prévu d’aller choper des marrons glacés au marché de Noël mais j’préfère encore passer du temps avec toi. Ca fait une paie.
Ou comment passer pour la fille désespérée qui voit jamais personne et qui est bien contente de tomber sur une connaissance sur laquelle elle peut jouer les sangsues pour faire comme si elle avait une vraie vie. J'attendai donc d'aller chez lui en grelottant ce qui avait pour effet de réellement faire tinter les clochettes accrochées à mon bonnet.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: (jelly, xmas) twinkle twinkle little star