and I'm trying not to think what I'm leaving now (calius)
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Marius Caesar
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Sujet: and I'm trying not to think what I'm leaving now (calius) Mer 26 Oct 2016 - 22:59
And I'm trying not to think what I'm leaving now
Caleb & Marius
La clé tourne dans la serrure, j’ai une boule au ventre à l’instant où je franchis le pas de son appartement. Ça fait bien une éternité que je ne suis pas venu ici. Et ça fait bien une éternité aussi qu’il n’est pas venu ici. Et pourtant… mes doigts glissent sur un meuble, n’y trouvent aucune poussière, signe que Sophie continue non seulement de faire le ménage dans mon appartement mais aussi d’entretenir celui de Martial. Cette brave Sophie. Une dame en or. Une grand-mère comme j’aurai aimé en avoir une quand j’avais six ans. Ma veste trouve sa place sur le canapé, jetée, mon sac s’écroule sur le parquet, je sers les dents en m’interdisant de trop regarder l’appartement de Martial, de peur de me heurter non seulement à des photos de lui, mais aussi à des photos de son ex, des photos de nous, des photos d’amies, de collègues, de sa vie tout simplement. Il me manque, il me manque à en crever, et si j’arrive à oublier parfois son absence, c’est simplement parce que ma vie est bien trop occupée actuellement pour que mon esprit ait le temps de divaguer vers mon frère. Mon frère. Que je perds petit à petit, sans savoir pourquoi, sans arriver à me défaire de cette sombre impression que tout ça est de ma faute, que tout ça est de la faute de cette mutation. Je la hais, cette mutation, je la hais d’une force… si j’ai de vagues souvenirs d’avoir un jour pu la trouver cool et d’enfer, plus ça va, plus elle me donne la gerbe, plus ça va, plus elle me fait horreur. Et il ne faut pas que j’y pense.
Je prends mon inspiration, en regardant autour de moi, vraiment, pour la première fois depuis que je suis rentré. J’ai investi les lieux sans y penser, mais le silence qui y règne… putain. Je sors mon téléphone, le synchronise avec la chaîne HI-FI, lance du Linkin Park à fond dans tous l’appartement. Sans trop de scrupule, les oreilles occupées par autre chose que du silence, j’allume l’ordinateur de Martial, sans trouver autre chose qu’un mot de passe que je ne connais pas. J’essaye les plus logiques, du genre de marius, ou jumeau, ou asshole, ou jesuisbadass, ou alors un bon petit martialjolancaesar. J’essaye même notre date de naissance, sans succès. « Putaiiin… » Ca va bien me faire chier, cette histoire. Et pour me faire chier… je soulève une pile de courriers non ouverts, inspectant sans trop réfléchir les adresses, les expéditeurs, les reposant tout aussi rapidement, avant d’ouvrir les différents tiroirs du bureau. L’avantage, lorsqu’il s’agit de chercher quelque chose dans les affaires de mon frère, c’est qu’il a hérité de l’organisation et du côté maniaque de nos parents. Il faut croire que ça faisait partie du package fils parfait. Du coup, tout est rangé. Tout est classé. Tout est minutieusement trié, plié, empilé et même ses cahiers de brouillon ont des pages numérotées, datées, des titres soulignés à la règle. A la règle, putain… je feuillette ses livres de compte, trouve au bout d’une poignée de minutes la raison de ma venue. Avec son ordinateur ça aurait été bien plus rapide mais bon, l’autre avantage avec Martial, c’est qu’il a toujours aimé écrire, aimé sentir sous ses doigts la sensation du stylo plume qui délaisse derrière lui un trait d’encre sur une feuille. Son carnet d’adresse est entretenu, mis à jour, régulièrement annoté pour mieux le garder ranger. Munroe, me soufflent mes souvenirs. Munroe, le nom de son dernier, tout dernier maître de stage. Un avocat. Comme Martial.
Un avocat qu’il appréciait. Qu’il respectait. Aux dernières nouvelles. Même si Martial avait aussi apprécié et respecté son associé, Moren, qui s’était révélé après coup être un horrible psychopathe doublé d’un connard pas fini du tout. Et un Hunter. Comme Martial. Comme mon père. Comme ma mère. Je fixe les numéros de téléphone lisiblement inscrits par mon frère dans le carnet, comme s’ils allaient me répondre. « Marty, tu penses qu’il va pouvoir m’aider, lui ? » Callahan a fait la morte, je n’ai pas tenté de joindre les autres avocats de mon père, m’attendant à d’autres culs-de-sac. En me laissant tomber dans le canapé de mon frère, j’essaye de deviner ce qu’il me dirait. « Qu’est ce que tu veux voir avec un avocat ? Je peux répondre à tes questions, hein, je me suis pas tapé autant d’années d’étude pour que t’ailles voir ailleurs, mec. Je sais bien que tu trompes tout le monde, mais pas ton frère quand même ! » J’hésite entre rire et pleurer. Il me dirait ça, ouais. Frangins à la vie à la mort, jumeaux, soudés, toujours là l’un pour l’autre… j’aimerais bien avoir à nouveau dix ans, quand c’était logique autant pour lui que pour moi. Je me penche en avant, posant le carnet d’adresse sur la table basse, me prenant le menton entre les mains pour mieux le fixer. Qu’est ce que je lui aurais répondu, s’il avait été là pour me dire ça ? « Mais je ne te trompe pas, je vais voir ailleurs, nuance. Nan mais t’inquiète, Marty, ça n’a rien à voir avec son job, hein » Un mensonge, bien sûr. Qu’est ce que je pourrais lui répondre d’autre ? « C’est ça… n’essaye pas de me la faire à l’envers, Rius. Y’a une fille dans l’histoire ? » Je sens presque son poing s’abattre sur mon épaule. « T’es con. » Je jette un coup d’œil sur le côté, m’attendant presque à le voir ramasser mon sac, secouer la tête en me souriant. Sauf qu’il n’est pas là. Sauf que je suis seul, pour le coup. Et que je compte étrangement bien le rester. Seul, mais avec des alliés, parce que je n’y connais rien en droit, moi.
D’un mouvement brusque, je me lève et attrape le carnet d’adresse, mon portable et je commence à numéroter les chiffres alignés, baissant le volume du fond sonore en lançant l’appel. Jeudi prochain, quatorze heures… bien sûr que je peux, je n’ai rien à faire de mes journées. Le rendez-vous est vite pris, même pas auprès de l’avocat, mais avec sa secrétaire. Mardi prochain. Bien. Dans deux jours donc. Parfait. Ça ne me laisse pas le temps de réfléchir trop, c’est parfait. Parfait. Je jette le carnet d’adresse sur la table, ramasse mes affaires et repars sans plus tarder : je n’ai pas envie de me rendre pleinement compte que Martial n’est vraiment pas là, qu’il ne risque pas de rentrer, qu’il… putain.
Jeudi prochain. Aujourd’hui donc. J’attrape un sweat avant de sortir, enroulant autour de ma gorge une écharpe, sortant ma moto avec une joie qui surplombe difficilement tout le reste. Il fait moche, sans surprise, mais il fait encore plus moche dans ma tête. Martial ne répond toujours pas à mes SMS, je n’aime pas ça. Et Astrid me fait la gueule, forcément, et je n’aime pas ça non plus. Et mes bilans cardiaques ont cessé leur amélioration, ce qui n’a rien de follement palpitant. Et… mes écouteurs vissés à mes oreilles, je lance ma playlist avant de me glisser dans le véhicule pour écraser les quelques minutes qui séparent mon appartement du bureau de l’avocat. Je jette sur mon épaule mon sac, gare la moto et glisse mon casque sous mon bras avant de me présenter auprès de la secrétaire avec à peine cinq petites minutes de retard. « Marius Caesar, j’ai rendez-vous, en théorie. » J’ai un petit sourire. Charmeur. Dragueur. Plus par réflexe que par envie, plus par habitude qu’autre chose. Juste un sourire, ce n’est rien de grave, non ? Ma copine du moment, Ophélie, ne devrait pas trop m’en vouloir, non ? De toute manière, je ne compte pas spécialement rester avec elle, c’est elle qui s’est fait des idées en se mettant en couple avec moi sur Facebook. Et pourquoi je pense à elle maintenant ? Alors que j’ai dans mes affaires les actes de naissance de Samuel et d’Adaline, alors que j’ai dans mes affaires, les noms de mes deux enfants, nés de mères différentes, alors que je devrais plutôt penser à Crescentia et à Astrid dont je prépare le deuil à venir. Enjoy la vie, Marius Je prends mon inspiration, nerveux, en suivant la secrétaire qui s’occupe de frapper à la porte du bureau, qui s’occupe de l’ouvrir, de m’annoncer, de me laisser entrer. Qui s’occupe aussi de retourner aussitôt à ses petites affaires. Bien, bien, bien. « Salut. » Je fronce les sourcils. Le nez plongé dans ses papiers, je vois instantanément des similitudes avec Martial. « C’est commun à tous les avocats, de se noyer dans leurs papiers ? » Je ne suis pas quelqu’un de facilement intimidable, ou qu’on peut facilement mettre mal à l’aise. Là, d’ailleurs, seule la situation crée en moi de la nervosité, n’est ce pas ? « Ca fait un sacré bail. Merci d'avoir accepté de me voir. »
Sujet: Re: and I'm trying not to think what I'm leaving now (calius) Ven 4 Nov 2016 - 14:45
And I'm trying not to think what I'm leaving now
Caleb & Marius
L’appel de Marius Caesar avait surpris Caleb d’une certaine manière, mais il n’avait pas pu décemment lui refuser un entretien. Il connaissait bien la famille Caesar, Caleb, tant du coté du paternel, qu’il ne tenait pas vraiment dans son cœur, que du coté de son frère jumeau, Martial, qu’il appréciait bien plus sincèrement. Il avait été le mentor du jeune avocat alors qu’il finissait ses études juridiques, et lui avait appris patiemment toutes les ficelles du métier alors qu’il venait tout juste de s’installer dans son cabinet de Radcliff. Il n’avait pas su tout de suite que les Caesar étaient des dignitaires hunters du comté, et encore moins que Martial était plutôt anti mutant : ce jeune homme si brillant, si calme et posé était tout ce qu’il y avait de plus raisonnable, et c’était pour cela qu’il s’était décidé à le garder plusieurs années auprès de lui. Il espérait qu’en le cotoyant, en échangeant de temps à autre avec lui sur le sujet, il arriverait peut être à le sortir du joug idéologique de sa famille. Cela n’avait pas été le cas, et pourtant il avait toujours conservé un grand respect pour celui qui était devenu par la suite un confrère, malgré leurs points de vue divergents. C’était toujours un crève cœur de voir un homme aussi brillant et conciliant s’avérer être en même temps un tueur sans scrupule, un violeur de droits les plus élémentaires, et pourtant Caleb s’était fait une obligation de rester proche de ce dernier, à la fois pour garder un œil sur lui et tenter de le ramener du bon coté de la barrière, un jour ou l’autre.
Marius en revanche… Caleb ne le connaissait pas vraiment. Enfin, il le connaissait à travers les termes élogieux de son jumeau et ses interventions fantasques au cabinet. C’était maintenant il y a plusieurs années, mais il avait encore des souvenirs assez vivaces des quelques apparitions de ce dernier pour venir voir son frère : il y avait cette fois où il avait débarqué en rollers – en rollers ! – pour venir demander les clés de leur appartement à son frangin, une autre où il était venu lui rapporter le déjeuner pour squatter ensuite le bureau des stagiaires en embaumant l’air de l’odeur de la nourriture chinoise et de son rire bruyant. Et puis il y avait toutes ses fois où le portable de Martial avait sonné, qu’il avait vu son visage se décomposer, avant de raccrocher et de demander à Caleb si, par hasard, il pouvait lui donner un petit coup de main pour sortir son frère de dégrisement avant que leur père soit mise au courant par les autorités. En un an, la scène s’était répété plusieurs fois, et c’était même devenu une blague parmi les internes quand les deux hommes partaient en audience : « vous allez chercher Marius ou vous allez vraiment bosser ? ». La plupart du temps, ils ne prenaient même pas la peine de répondre, laissant aux autres le soient de prendre les paris. Depuis le départ de Martial du cabinet, il n’avait plus revu le jumeau terrible et remuant de ce dernier, jusqu’à ce fameux coup de téléphone la semaine précédente. Il avait accepté de le voir malgré des explications confuses, autant par curiosité et que par esprit confraternel et de solidarité vis-à-vis de Martial. Il lui avait accordé son dernier rendez vous de la matinée, et c’était un choix tout à fait stratégique : si Marius s’éternisait, il n’aurait pas à décaler d’autres rendez vous, et prendrait du temps sur sa pause déjeuner. S’il l’ennuyait, il pourrait prétexter aussi un repas d’affaire entre collègues pour le congédier poliment. Chez Caleb, tout était calculé, surtout face à ce genre de personnages assez… particuliers.
Caleb n’avait pas levé la tête quand la secrétaire avait toqué à sa porte, pas plus que lorsqu’elle l’avait refermé derrière Marius. Il n’avait pas besoin de regarder qui venait de rentrer pour l’entendre, ni pour le sentir s’approcher du bureau. Il esquissa un demi sourire avant de remonter ses lunettes argentées sur sa tête, fermant son dossier pour le ranger dans un tiroir alors que Marius lui lançait une petite boutade tout à fait digne de lui :
- Il faut bien que quelqu’un le fasse… Globalement, c’est à peu près pour cela qu’on nous paye. Asseyez-vous, je vous en prie.
Il n’avait jamais tutoyé Marius comme il avait pu le faire avec son jumeau. Ils n’étaient pas assez proches pour ça. Caleb vérifia qu’il n’avait pas de message de Scarlett sur son téléphone, puis se concentra enfin véritablement vers le Caesar : il avait l’air d’avoir vieilli, un peu, et ne semblait pas follement à l’aise de se tenir face à lui. En même temps, il était assez rare que ses clients soient tout à fait sereins pendant leurs rencontres : comme pour les visites médicales, on ne venait pas voir son avocat quand on a pas de problème.
- Assez longtemps en effet, combien, trois, quatre ans peut être ? J’ai appris que vous étiez père maintenant, félicitation. Que puis je faire pour vous qui nécessitait que je vous reçoive aussi vite ? Problème familial ?
C’était qu’il était malin, Caleb. Et surtout foutrement perspicace.
Sujet: Re: and I'm trying not to think what I'm leaving now (calius) Dim 6 Nov 2016 - 10:29
And I'm trying not to think what I'm leaving now
Caleb & Marius
C’est marrant de remarquer que les avocats et moi, on n’est pas supposé finir les meilleurs amis du monde, surtout lorsqu’on regarde quel casier judicaire je serais en train de me traîner si Martial n’avait pas été, lui aussi, un avocat hors norme. C’est marrant, donc de voir que mon frère jumeau a choisi comme vocation un métier que je devrais plus fuir qu’autre chose. Comme si pour me protéger de l’ennemi, il avait dû devenir l’ennemi. Comme vis à vis des Hunters: pour me protéger d’eux, il a choisi de rester avec eux. Les yeux rivés sur Munroe, je me demande encore ce que je peux bien faire là. Pas que je ne sache pas exactement ce qui m’a poussé à contacter dans un premier temps la matriarche Callahan, non, mais… mais je me demande au juste pourquoi je m’obstine, ce que je risque, ce que je veux, vraiment, tout au fond de moi. Et surtout ce à quoi je ne vais pas pouvoir échapper tant que je ne changerais pas d’avis.
Quelque part, il y a dans ce sérieux et ce professionnalisme quelque chose qui me rappelle inévitablement mon jumeau. Sans blague. Je suis projeté des années en arrière, quand je venais presque tout juste d’apprendre que mon coeur allait m’empêcher de poursuivre sur la voie que je m’étais tracé contre la volonté de mes parents, je venais tout juste d’envoyer un peu tout promener et je me raccrochais désespérément à Martial tout en lui mentant vraiment et durablement pour la première fois de ma vie. Munroe ne doit pas avoir de souvenirs de moi très… enfin très… M’enfin. Pas que ça me dérange. - Il faut bien que quelqu’un le fasse… Globalement, c’est à peu près pour cela qu’on nous paye. Asseyez-vous, je vous en prie. Je me laisse tomber sur un fauteuil, en regardant le bureau, la déco, les lunettes qu’il vient de poser devant lui. Je les désigne du menton tout en décalant ses affaires pour lui piquer un stylo plume et commencer à le détailler, comme si j’étais chez moi.
Faire comme chez moi, c’est la meilleure solution lorsqu’on est nerveux, ça fait des années que je l’ai compris. Déjà à douze ans, arrivé en internat militaire parce que mon père ne voulait plus de moi à la maison, j’avais un don certain pour me poser en conquérant lorsqu’on m’envoyait dans le bureau du directeur. Pas qu’il appréciait vraiment l’effort mais… je ne m’en souciais pas non plus des masses. Dans tous les cas, je m’avachis sur le fauteuil pour compenser cette désagréable impression de n’avoir rien à faire ici, sans Martial pour justifier ma venue. « Tutoie moi, t’embêtes pas. » Le vouvoiement est une offense à mon libre arbitre, une distance de plus de posée entre moi et l’autre et, pire encore, une hiérarchie d’instaurée qui est loin d’aller en ma faveur.
Un bail, ça fait un bail, c’est le moins qu’on puisse dire. En même temps, j’ai toujours eu Martial pour me protéger et me servir d’avocat personnel, donc… - Assez longtemps en effet, combien, trois, quatre ans peut être ? J’ai appris que vous étiez père maintenant, félicitation. Que puis je faire pour vous qui nécessitait que je vous reçoive aussi vite ? Problème familial ? Je me redresse brutalement, une première fois à la mention de mes gosses, une seconde fois à la mention de ma famille, deux choses qui ne devraient pas être aussi distinctes l’une de l’autre et qui, pourtant, appartiennent à deux mondes que je ne veux surtout pas voir s’entrechoquer. Je suis tenté de lui demander comment il sait, avant que mon cerveau ne se mette à fonctionner et me chuchote que mon père en prison, ce n’est pas quelque chose qui est passé totalement inaperçue. « Ouais, je suis père… c’est fou, ça, hein, il y a cinq ans, personne n’aurait parié sur moi, entre Marty et moi. » Le plus simple, pour le moment, c’est encore de faire la conversation.
Et de tourner autour du pot. Mes doigts pianotent sur l’accoudoir, hésitent déjà à sortir de mon sac les documents, la masse de documents, plutôt, que j’ai apportés. Ce qui m’amène ici ? Ce qui nécessite un rendez-vous urgent ? « En fait, je viens de voir pour tous plein de choses… Martial aurait pu aider à en résoudre certaines s’il n’avait pas été à l’étranger, mais pas tout, du coup, c’est pour ça que je me suis tourné vers toi. » Je marque une pause, le temps de froncer les sourcils et de me réinstaller sur le siège. « C’est confus, non ? » Je soupire. « C’est fou comme se comporter en adulte, c’est fastidieux lorsqu’on n’en a pas l’habitude. » Je ne sais pas trop à qui je suis en train de parler, mais penser à haute voix à des vertus thérapeutiques contre la connerie, j’en suis certain. Donc je ne vais pas m’en priver, j’ai des années de soin à rattraper. « Tu sais que mon père est en prison du coup ? Bah… ouais, nan, ce n’est peut être pas la meilleure façon de présenter les choses. » Là, je ne me contente plus de penser, je réfléchis carrément à voix haute. Je me lève d’un bond, pour déambuler dans le bureau. L’immobilité ne m’a jamais fait du bien, de toute manière. « Bon, reprenons. Je viens pour avoir des renseignements et de l’aide pour trois choses. » Mon index droit se pose sur le pouce de la main gauche qui vient de se lever. « Rédiger mon testament, en premier lieu, c’est le plus important » Ne pas, ne surtout pas croiser son regard. « Ensuite, avoir ton avis sur la validité d’un certain nombre de documents qui pourraient permettre à mon père de sortir de prison, le orange ne lui va pas du tout au teint. » Je prends mon inspiration lorsque mon index en vient à percuter le majeur. « Et enfin,... » Le dernier mais pas des moindres… Cette fois, je m’arrête de bouger pour appuyer mes mains au dossier du fauteuil. « Est-ce qu’il y a moyen de rédiger un papier, un document, un truc dans le genre, pour interdire à quiconque de m’opérer sans mon consentement direct, explicite et tout ? » Ca fait beaucoup d’un coup. Mais si, comme dans mes souvenirs, il est au moins aussi intelligent que Martial, il devrait s’en sortir.
Sujet: Re: and I'm trying not to think what I'm leaving now (calius) Sam 19 Nov 2016 - 21:31
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Caleb & Marius
Alors que Marius s’installe dans le bureau, Caleb le fixe, impassible, les épaules basses, détendu. L’exact inverse de celui qui venait d’entrer dans la pièce, pour tout dire : il n’avait pas fallu plus de cinq minutes au Caesar pour s’installer comme un ado sur sa chaise, c’est-à-dire totalement de travers, avant d’attraper un stylo et de le faire jouer entre ses doigts non sans une certaine dextérité. Comme quelques années auparavant, le grand blond semblait juste incapable de rester concentré plus de quelques minutes sur quelque chose de précis, son regard courrait sur tous les éléments de la pièce sans jamais s’y arrêter vraiment, idem pour lui-même : Marius lui avait jeté un rapide coup d’œil, comme pour s’assurer que tout de même, il ne s’était pas trompé de bureau et d’interlocuteur, puis avait tourné la tête, non sans lui assurer qu’ils pouvaient se tutoyer. Caleb n’avait pas franchement l’habitude de se permettre ce genre de familiarité avec ses autres clients, mais Marius… bon, c’était Marius Caesar, il fallait qu’il compose avec. Il savait que ce dernier avait du mal avec les codes guindés du métier d’avocat, et de la bonne société en général.
- … Soit, si tu veux.
Puis il reprit, calmement, posant quelques questions de routine au jeune homme en face de lui, qui écarquilla grand les yeux devant le flot d’informations, ce qui ne manqua pas de faire sourire légèrement l’avocat : pour le paternel Caesar, ce n’était pas bien dur, il avait « un peu » aider une collaboratrice à s’assurer qu’Hippolyte passerait quelques mois en prison, à défaut des dizaines d’années qu’il méritait réellement. Pour sa paternité, il venait voir Scarlett suffisamment souvent à l’hopital pour avoir repérer le nom de Caesar sur quelques registres. Trois coups de fil plus tard, il avait appris les deux paternités successives du jeune homme, de deux demoiselles différentes. Du grand Marius, si vous voulez son avis :
- Pas vraiment, en réalité. Martial a toujours été très concentré sur sa carrière et uniquement sa carrière là où tu étais un peu plus … dispersé. Et puis le destin ne facilite que très rarement la vie des parieurs et autres statisticiens…
Après tout, selon les présages, il aurait lui-même du être marié et père d’au moins deux ou trois enfants, à l’heure où ils parlaient, et la réalité était quand même légèrement différente, alors les paris… balayant les petits commérages d’un geste de la main, Marius avait préféré se reconcentrer sur ce qui l’amenait ici. Caleb s’enfonça dans son fauteuil, la joue sur le poing, attentif, tachant d’occulter les babillages de Marius pour se concentrer sur les informations les plus importantes.
- Confus oui, mais on va y arriver, continue.
De l’époque des stages de Martial, leur verbe était déjà ce qui distinguait assurément les deux frères : Martial parlait d’une voix calme, posée, et sa réflexion était toujours structurée, presque rigide sur certains points. A l’inverse, Marius parlait vite, mangeait parfois des mots, comme si son cerveau allait bien trop vite pour sa bouche qui n’arrivait pas toujours à suivre le fil de sa pensée. Pourtant Caleb tenta de s’accrocher, les sourcils froncés, alors que le Caesar enchainait, toujours plus vite. Quand il se retrouvait face à ce genre de bavard, Caleb attendait simplement que ce dernier finisse pas s’épuiser et se taire. Leur coupait la parole était généralement le meilleur moyen de leur faire perdre le fil, et de repartir pour un tour, une perte de temps quand on est payé à l’heure.
- Je récapitule donc … Oui, je sais qu’Hippolyte est en prison, et que ton frère est à l’étranger. C’est ce que m’ont dit ses associés en tout cas. Pour ce qui est du testament, je peux aider à sa rédaction, pour que ce dernier soit sans faille à exploiter. Pour ton père… Je peux regarder, mais je ne te promets rien, pour être tout à fait honnête, lui et moi ne sommes pas forcément dans les meilleurs termes, alors je ne suis peut être l’homme de la situation.
Malgré son inimitié pour le padre Caesar, Caleb était un homme honnête : il aurait pu, bien sur, prendre les documents de Marius et le convaincre que rien ne pourrait sauver son paternel, ou mieux, tout transmettre à la partie adversaire pour contrecarrer sa future défense, mais … Mais malgré tout, l’avocat était droit dans ses bottes. Ce n’était pas son procès, il ne s’ingèrerait pas. Pour au détriment de l’une des deux parties. Pour ce qui était de la troisième demande :
- … il est tout à faire possible de rédiger une décharge qui interdit l’acharnement thérapeutique, et qui interdit à quelqu’un d’autre que toi-même de décider des traitements qui peuvent t’être proposés… mais cette décharge peut prendre du temps à être rédigée, parce qu’elle doit prévoir absolument tous les cas de figures possibles et imaginables, sans la moindre faille exploitable … Puis je te demander tout de même pourquoi tu te décides à envisager une hospitalisation et ta mort, aujourd’hui ? Tu avais déjà un métier potentiellement dangereux auparavant, alors pourquoi maintenant ?
Il était obligé de demander. Question d’éthique, même si il se doutait que la réponse ne serait pas forcément plaisante à entendre …
Sujet: Re: and I'm trying not to think what I'm leaving now (calius) Mar 29 Nov 2016 - 22:52
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Caleb & Marius
Je fais comme chez moi. C'est ma manière de maîtriser la situation, de garder mon calme, de canaliser ma nervosité alors que je n'ai qu'une envie : m'enfermer dans le déni et aller boire une bière. Ou deux. Voire trois, voire plus voire autre chose que de la bière, même. Je ne suis pas difficile. Et pourtant... et pourtant, je suis là. Mes yeux cherchent des points de repère, s'amusent à comparer les changements en quelques années, je m'avachis sur le siège et balaie d'un geste de la main et en quelques mots le ton et surtout le vouvoiement qu'il m'impose. Qu'il me tutoie, plutôt, ça m'arrangerait. Le vouvoiement m'a toujours paru extrêmement guindé, extrêmement insupportable et n'a surtout été qu'un écho, qu'un écho toujours présent du monde dans lequel j'ai été obligé de grandir. C'est une piqûre qu'on m'impose, une piqûre de rappel pour mieux que j'ai conscience de ma situation d'infériorité, de cette hiérarchie que j’abhorre, d'une autorité que je ne reconnais pas. Et que je ne reconnaîtrai jamais, je m'en suis fait le serment. - … Soit, si tu veux. Je lui offre un large sourire, dans un merci implicitement explicite. Avant de l'écouter attentivement me noyer sous ce que je considère être comme un déluge de questions, toutes plus justifiées les unes que les autres – heureusement. Ce que je fais là ? Problème familial ? Tout y passe, tout ce qu'il faut pour que je me redresse brusquement. Et que je cherche un moyen de répondre. Une façon de répondre. Moi, père... ça me dépasse encore un peu, comme concept, malgré les mois qui s'écoulent, mon petit Samuel qui se transforme de plus en plus en vrai petit garçon et mon Adaline qui grandit à vue d'oeil... - Pas vraiment, en réalité. Martial a toujours été très concentré sur sa carrière et uniquement sa carrière là où tu étais un peu plus … dispersé. Et puis le destin ne facilite que très rarement la vie des parieurs et autres statisticiens… J'hausse les épaules, pas vraiment convaincu par un Martial marié à son travail. « Il s'est bien fiancé, avant que Lexie disparaisse... on n'a jamais su ce qu'il lui était arrivé, d'ailleurs, mais... à l'époque, je ne m'en souciais pas trop... oh putain, à l'époque, c'était il y a à peine plus d'un an déjà, j'ai tant changé que ça ? » Ce n'est pas une véritable question, bien sûr, juste la matérialisation du gouffre qui me sépare du Marius qui venait d'apprendre qu'il allait être père.
Un gouffre qui ne va qu'en s'élargissant : j'en prends conscience lorsque je m'attaque au plus compliqué. Expliquer la raison de ma venue est bien plus ardu que prévu, surtout que je ne sais vraiment pas où commencer. Tout est confus dans mon esprit, parce que rien ne devrait y être. Depuis quand, au juste, je me soucie de choses qui étaient jusque là l'apanage de Martial ? - Confus oui, mais on va y arriver, continue. Il m'encourage à poursuivre, je me réinstalle sur le fauteuil, sans succès. Je finis par me lever pour déambuler dans le bureau, à la recherche d'une manière de présenter les choses. Depuis quand, au juste, je me soucie de mon père au point de vouloir le faire sortir de prison ? Depuis quand est ce que je veux rédiger mon testament ? Depuis quand, enfin, est ce que je veux interdire qu'on m'obéisse ? Depuis que j'ai réellement pris conscience que la mort est à quelques mètres de moi, que je ne peux ni ne veux, tout compte fait, l'éviter. Juste... faire les choses bien avant qu'il ne soit trop tard. Je prends mon inspiration, mon regard se heurte à celui de Caleb lorsque je m'immobilise, explications achevées bon gré mal gré. Mes doigts se crispent sur le dossier du fauteuil.
- Je récapitule donc … Oui, je sais qu’Hippolyte est en prison, et que ton frère est à l’étranger. C’est ce que m’ont dit ses associés en tout cas. Pour ce qui est du testament, je peux aider à sa rédaction, pour que ce dernier soit sans faille à exploiter. Pour ton père… Je peux regarder, mais je ne te promets rien, pour être tout à fait honnête, lui et moi ne sommes pas forcément dans les meilleurs termes, alors je ne suis peut être l’homme de la situation. J'hoche la tête : « C'est déjà plus, bieeeen plus, que ce que j'espérais, merci. » Et c'est un vrai merci. Je veux faire les choses comme il faut, je veux surtout mettre mes affaires en ordre, rétablir la vérité qui doit l'être et garder dans l'ombre celle qui ne doit absolument pas éclore aux grands jours. - … il est tout à faire possible de rédiger une décharge qui interdit l’acharnement thérapeutique, et qui interdit à quelqu’un d’autre que toi-même de décider des traitements qui peuvent t’être proposés… mais cette décharge peut prendre du temps à être rédigée, parce qu’elle doit prévoir absolument tous les cas de figures possibles et imaginables, sans la moindre faille exploitable… » Peut prendre du temps ? J'ai une grimace, une grimace agacée sous cette dernière information que je n'avais pas vue venir. Déjà qu'un ce papier se fait rapidement dans le langage de Martial, ça voulait dire un délai d'une à deux semaines, alors je n'ose pas imaginer à quoi ça peut correspondre, un peut prendre du temps... Mais s'il faut passer par là, alors je persiste à hocher la tête. D'accord, c'est noté. Je vais pour me rasseoir lorsqu'il reprend, et m'immobilise dans mon mouvement. « Puis je te demander tout de même pourquoi tu te décides à envisager une hospitalisation et ta mort, aujourd’hui ? Tu avais déjà un métier potentiellement dangereux auparavant, alors pourquoi maintenant ?
Je déglutis. Forcément, c'était certain qu'il allait me poser la question, mais... lui dire ou ne pas lui dire, c'est quelque chose que je n'ai toujours pas tranché. Et que un choix que je n'arrive pas à faire. Mes doigts pianotent avec nervosité sur le dossier du fauteuil, sous ma respiration et mon regard qui dérive un peu partout dans la pièce. J'imagine que je peux lui dire que ça ne le regarde pas, mais je n'ai aucun intérêt non plus à le vexer. Tout n'est, au final, qu'une question de confiance. Une simple question de confiance. Pourquoi est-ce que je l'ai contacté lui, et pas un avocat lambda ? Je jette un regard en arrière, en direction de la porte, pour m'assurer qu'elle est bien fermée avant de me rasseoir sur le siège. « Si je t'ai contacté, c'est parce que Martial te faisait confiance, et que j'ai confiance en toute personne ayant la confiance de mon frère. » Une erreur, bien évidemment, lorsqu'on considère le scandale qu'était Moren. Mais une erreur que je suis malgré tout prêt à risquer. Ma relation avec Martial s'est bien trop fragilisée, ses derniers mois, pour que je ne tente pas, par tous les moyens, de la maintenir en vie. « Je vais mourir. Si j'atteins les trente ans, ça relèvera du miracle. Je n'en aurais strictement rien à foutre si je n'avais pas eu deux gosses, de deux filles différentes, et si je n'avais pas des comptes en banque scandaleusement bien fournis... d'où le testament, je veux vraiment tout mettre en ordre, je ne veux pas qu'il y ait de problèmes, tu vois. Il s'agit de me montrer responsable, pour une fois. » Je plie mon genou pour poser mon talon sur le fauteuil. Attitude enfantine au possible. Le tout avant de me pencher sur le côté pour récupérer mes papiers d'adulte responsable. Je suis un contraste à moi tout seul. « La seule solution pour rallonger mon espérance de vie, ce serait une très lourde opération du cœur, et il en est hors de question, d'où ma troisième demande. Quant à la deuxième... » Je sors une pochette qui rassemble les duplicatas des documents falsifié par mon père pour m'éviter la prison.
« J'étais à la tête de Caesar Pharmaceutics lorsque les papiers autorisant les expériences ont été signés. C'est ma signature que tu peux voir, ici. Mon père a falsifié tout ça parce qu'il refuse que j'aille mourir en prison. » Je fais une pause. Ca fait beaucoup, ça fait beaucoup trop mais pour moi, les trois choses sont si liées que je n'arrive pas à les dissocier les unes des autres dans mon esprit.
Sujet: Re: and I'm trying not to think what I'm leaving now (calius) Mar 6 Déc 2016 - 21:41
And I'm trying not to think what I'm leaving now
Caleb & Marius
Caleb avait balayé les remarques sur Matthias d’un geste de la main et d’un sourire entendu: il pouvait bien dire ce qu’il voulait, le Caesar, mais son jumeau tenait bien plus à son travail et à sa famille qu’à son hypothétique fiancée, pour qui le temps lui manquait, le plus souvent. La suite de sa remarque, il n’était pas tout à fait certain de la comprendre, mais il ne s’en formalisait pas : Marius avait toujours eu cette tendance à penser à voix haute, aussi quand la phrase ne se terminait pas ostensiblement par un point d’interrogation et un regard en sa direction, il ne prenait pas la peine d’y répondre. Il le laisse s’agiter aussi, puisque le mouvement semble permettre au jeune homme de canaliser ses pensées. Il n’est pas le premier qu’il voit réagir comme cela, Mina et Fiona aussi s’agitent beaucoup quand elles parlent comme si leur langue était directement reliée aux autres muscles de leur corps. Finalement, il avait repris chaque étape du raisonnement de Marius patiemment, et ce dernier s’était à hocher la tête comme ses petits chiens à l’arrière des voitures, confirmant ses présomptions une par une avec ce qui ressemblait à de l’enthousiasme. Pourtant, il ne voyait pas vraiment ce qui pouvait enthousiasmer le jeune homme, mais enfin, pourquoi pas, hein… en tout cas, jusqu’à ce qu’il lui parle des délais – longs, il va sans dire- pour la rédaction complète des documents qu’il demandait, et surtout qu’il lui pose la question fatidique, celle qu’il ne pouvait taire, en professionnel sérieux qu’il était. La réponse de Marius, en tout cas, valait le détour.
- Et bien, voilà un aveu des plus … surprenant. Je suppose que c’est soit lié à une mutation, soit à une maladie génétique quelconque ? Enfin, en soit, cela ne me concerne pas, je ne peux que comprendre que tu puisses préférer qu’aucune des mamans n’ait à faire de démarche délicate une fois que le moment arrivera.
Maintenant qu’il avait Scarlett, qu’il avait le petit, il savait exactement ce que Marius pouvait ressentir à cet instant. Bien sur, lui-même n’était pas condamné par une maladie quelconque, mais l’épée de Damoclès des anti mutants flottait toujours au-dessus de sa tête, suspendue à un fil presque invisible. Lui aussi avait pris ses précautions, il y avait bien longtemps. Quand ils avaient prévu de se marier, la toute première fois, avec Scarlett. Il y avait donc plus d’un an.
- Ce que je peux t’assurer, c’est que ta fortune pourra au choix être divisée en deux entre les deux mères, ou alors bloqué sur deux comptes qui seront débloqués à la majorité des petits, si tu n’as pas tout à fait confiance en leur génitrice. Les deux cas sont envisageables en tout cas. Pour ce qui est de l’opération… Il y a une raison particulière pour laquelle tu refuses catégoriquement de te faire opérer ? J’aurai besoin de le savoir pour monter le dossier, alors je préfèrerai que tu sois le plus honnête sur ce sujet…
Non qu’il puisse imaginer Marius être tout à fait malhonnête dans une situation aussi critique, mais il ne préférait pas perdre de temps en mauvaise foi ou en marmonnent inaudible. Alors que son stylo courait sur le papier de ses prises de notes sans qu’il ait besoin de regarder ce qu’il était en train d’écrire, il baissa le regard sur la pochette que lui présentait Marius, et qui contenait des documents tellement confidentiels que leur simple présence ici lui donnait l’impression de faire quelque chose de compromettant, alors les aveux de Marius… ça commençait à faire beaucoup, vraiment.
- Tu es gourmand, Marius … et puis, ton père a été condamné, il purge en ce moment sa peine, probablement pour encore quelques semaines maximum là où le citoyen lambda aurait pris 30 ans. Ces documents ne valent pour le juge pas plus que les falsifiés, puisqu’il a des aveux complets. Malheureusement contre les aveux, même la vérité ne peut rien, alors à part de tirer une balle dans le pied, ce que tu m’apportes là ne te servira pas à grand-chose… A moins que tu ais envie de passer le moins de temps possible en compagnie de tes enfants, mais auquel cas ta démarche est tout de même légèrement … Extrèmiste.
Il forçait le train, bien sur. Mais il voulait être sur que le Caesar comprenait le message. Il ne pourrait pas tout avoir, ni même avoir les choses tout de suite. Il était avocat, pas magicien.
Sujet: Re: and I'm trying not to think what I'm leaving now (calius) Mar 20 Déc 2016 - 23:43
And I'm trying not to think what I'm leaving now
Caleb & Marius
Je vais mourir. C’est marrant de constater que plus ça va, et plus ces trois mots me viennent facilement. J’ai presque l’impression de commencer à réellement me familiariser avec cette réalité. A moins qu’au contraire, elle ne devienne à chaque fois un peu plus abstraite, un peu plus diffuse, et que le jour venu je me la prenne malgré tout en pleine gueule avec la violence d’un 36 tonnes lancé à toute vitesse. Ce qui ne me fait pas trop envie, malgré tout ce que je peux clamer à tort et à travers, et surtout à travers. Je vais mourir. Dans d’autres circonstances, cette putain de phrase pourrait sonner comme une mauvaise blague de ma part, ou comme la réplique dramatique d’un film cul-cul ou d’un roman à l’eau de rose. Je vais mourir. Le problème, c’est que dans mon cas, c’est juste vrai. Juste vrai, sans plus de fioritures. - Et bien, voilà un aveu des plus … surprenants. Sans blague. Je le fixe avec anxiété. J’attends sa réaction, j’attends des réponses, j’attends… j’ignore encore quoi mais je vais bientôt trouver. Je suppose que c’est soit lié à une mutation, soit à une maladie génétique quelconque ? Je me mords la lèvre pour m’empêcher de répliquer un les deux mon capitaine qui serait un peu trop… bien trop… qui sonnerait comme un aveu. Les avertissements de Martial sont trop bien ancré dans ma mémoire, dans ma manière d’être, pour que je puisse les ignorer aussi simplement. N’en parler à personne, ne la montrer à personne, ne pas l’assumer, ne pas l’avouer, ne rien faire qui puisse faire comprendre à quiconque que je serais… difforme. Enfin, en soit, cela ne me concerne pas, je ne peux que comprendre que tu puisses préférer qu’aucune des mamans n’ait à faire de démarche délicate une fois que le moment arrivera. J’inspire à fond, à cette affirmation qu’il comprend ce que je veux dire, ce que je veux faire, et pire: qu’il comprend mes motivations et mes raisons. “C’est exactement ça, ça ne te concerne pas et je préfère leur éviter ça.” Martial ne m’a pas déçu, encore une fois: Munroe me semble être exactement l’homme qu’il me faut, pour le moment. Je sens mes épaules s’alléger d’un poids énorme, je sens ma respiration - Ce que je peux t’assurer, c’est que ta fortune pourra au choix être divisée en deux entre les deux mères, ou alors bloquée sur deux comptes qui seront débloqués à la majorité des petits, si tu n’as pas tout à fait confiance en leur génitrice. Je fronce les sourcils, en me rendant compte que si j’ai une confiance somme toute légitimement relative en Crescentia, du côté d’Astrid… je suis prêt à lui donner les clés de mes coffres-forts sans l’ombre d’une hésitation. Vraiment. La solution d’un capital divisé en deux parts me semble l’idéal, dans tous les cas. Les deux cas sont envisageables en tout cas. Pour ce qui est de l’opération… Il y a une raison particulière pour laquelle tu refuses catégoriquement de te faire opérer ? J’aurai besoin de le savoir pour monter le dossier, alors je préfèrerai que tu sois le plus honnête sur ce sujet…
Si jusque là tout allait bien, à cette dernière remarque, je ne peux pas m’empêcher de grimacer. Et de jurer dans ma barbe. Je ne veux ni lui en parler, ni être honnête, je veux encore moins que tout ça traîne en longueur, je veux juste que tout soit réglé et puis basta. Mais… mais bordel, autant Caleb est à la hauteur de mes espérances niveau compréhension, autant il est un peu trop regardant et professionnel à mon goût. Ce qui n’augure rien de bon quant à la suite, que je précipite faute de pouvoir, vouloir, accepter de répondre à sa question. Pour quelle raison je refuse de me faire opérer ? Faisons d’abord sortir mon père de prison et on en reparlera plus tard.
La pochette qui contient tous les papiers nécessaires pour me faire tomber, et tous ceux indispensables pour faire sortir mon père change de main. Ca fait beaucoup, excessivement beaucoup, j’en suis conscient mais… - Tu es gourmand, Marius … et puis, ton père a été condamné, il purge en ce moment sa peine, probablement pour encore quelques semaines maximum là où le citoyen lambda aurait pris 30 ans. Ces documents ne valent pour le juge pas plus que les falsifiés, puisqu’il a des aveux complets. Malheureusement contre les aveux, même la vérité ne peut rien, alors à part de tirer une balle dans le pied, ce que tu m’apportes là ne te servira pas à grand-chose… A moins que tu ais envie de passer le moins de temps possible en compagnie de tes enfants, mais auquel cas ta démarche est tout de même légèrement … Extrémiste. Alors que mes yeux clairs avaient décroché et eu tendance à dériver ces dernières minutes, ils reviennent se fixent dans les pupilles de l’avocat. Si je suis gourmand ?
“Bien sûr que je suis gourmand. Je veux le beurre, l’argent du beurre et la crémière, Caleb. Et tu me connais suffisamment pour savoir que lorsque j’ai une idée en tête, dans quatre-vingt-dix pourcents des cas, je me débrouiller pour obtenir ce que je veux” Je me prends la tête entre les mains, décrédibilisant toute la conviction que je peux insuffler dans mes propos. “Ecoute, complique pas les choses. Ca n’a rien à voir avec des mutations, des mutants, ou quoi que ce soit. Je vais bientôt crever, mon père est un génie milliardaire qui n’a rien à foutre en prison. On oubliera ces cicatrices que j’arbore et qui auraient pu réduire encore plus drastiquement mon espérance de vie. “Les choses sont plutôt simples: je vais crever, donc. Je règle mon problème d’héritage, on rend ça publique, mon père sort de prison, moi j’y rentre. Mes gosses, ils ont moins d’un an. Ils auront dans tous les cas aucun souvenir de moi. Le plus important, c’est que mon père est innocent.” Et pour appuyer son innocence mensongère, mon index insiste sur la pochette et les documents qu’elle contient. “Mon père est un foutu connard, je suis depuis des années le premier à le dire, mais il n’est pas stupide, il ne se mêlerait jamais des affaires de mutants. Et je crois qu’il veut désespérément se racheter auprès de moi. Sauf que tout ce que je veux, c’est qu’il soit libre. Et que tout ce putain de merdier s’arrête.”
Au mensonge s’entremêle une vérité désespérée, le souhait d’un enfant qui lutte pour continuer à croire au Père Noël et qui supplie le ciel et Jack Frost que le cauchemar cesse. “Je n’ai pas peur de mourir. J’en suis à je ne sais pas combien d’arrêts cardiaques, j’ai perdu le fil. Et je sais bien que je ne manquerai pas à grand monde sur le long terme. Tout ce que je veux, c’est… tout ce que je veux, c’est fait les choses bien. C’est rectifier le tir, c’est corriger mes erreurs, c’est rattraper le coup avant que les pompiers échouent à le faire repartir. Tu comprends ? Moi, je vaux pas grand chose. Mon père, lui, peut être le génie qui sauvera l’humanité, qui trouvera un remède à ces mutations qui lui auront pris son fils.”
Sujet: Re: and I'm trying not to think what I'm leaving now (calius) Ven 30 Déc 2016 - 22:09
And I'm trying not to think what I'm leaving now
Caleb & Marius
Des types désespérés, aculés, au pied du mur, Caleb en avait croisé des tas, pour des tas de raisons différentes, dans son métier. La plupart du temps, c'était parce qu'ils avaient fait des bêtises au boulot, qu'ils s'étaient mariés à la mauvaise personne, que leur entreprise était dans une mauvaise passe... C'était même son fond de commerce, la fabrique de miracles, sortir les entrepreneurs des situations les plus inextricables.. Mais là, c'était clairement plus compliqué que cela. Il n'était pas médecin, il ne pourrait pas sauver Marius de ses problèmes de santé. Il n'était même pas sur de pouvoir aider pour le reste : il avait bien l'impression que Marius avait une image bien déterminée du puzzle à reconstituer, sans même avoir conscience qui lui manquait la moitié des pièces... Cela allait être compliqué. Par politesse cependant, Caleb laissa Marius déballer tout son laïus et... soyons clair, plus il avançait, plus ce type lui semblait à coté de la plaque. Désolé, mais le Munroe n'achetait pas la moindre de ses balivernes, bien que ses contes pour enfants soient tout à fait charmants.
Ecoute, Marius... Je crois que tout cela est plus … Compliqué que ça. Pour ce qui est de l'héritage, je devrais pouvoir t'aider sans trop de difficulté. Pour ce qui est de l'hopital... Ce n'est pas évident, mais jouable. Pour le reste...
Le reste, à savoir Hippolyte Caesar, c'était une autre histoire. Si cela ne tenait qu'à lui, le paternel Caesar croupirait dans une cellule, à même le sol, pendant des années, avec saisies de ses biens et étalage sur la place publique de tous ses méfaits. Il ne pouvait pas le sortir de prison. Et surtout, il ne le Voulait pas. Sauf que voilà, il n'avait l'air de comprendre tout ça, Marius. Etait il seulement au courant des horreurs auxquelles son père avait participé ? Apparemment, ce n'était pas le cas. Caleb soupira, et repoussa le dossier vers le jeune homme :
que tu veuilles faire les choses bien pour toi et ton entourage, je le comprend, et je respecte ça. Mais ton père, si il n'était pas enfermé pour … tes exactions, il serait surement poursuivi pour d'autres choses, à l'instar de Thaddéus Lancaster ou d'Alexander Callahan. Et les génies sauveurs de l'humanité ne s'enrichissent généralement pas sur le dos des gens malades en refusant de mettre en licence libre les molécules développées il y a plus de dix ans, et dont l'investissement en recherche et développement a déjà été largement amorti. Entre autre.
Entre autres soupçons de chasse et d'assassinats depuis des années. Mais la encore, il n'avait pas de preuve, malheureusement. Soucieux de ne pas braquer Marius là dessus, Caleb préféra enchainer sans lui laisser le temps de répliquer trop virulement.
Les mères sont au courant ? Celles de tes enfants, je veux dire … Parce que d'une manière ou d'une autre, il faut une personne majeure qui aura accès aux comptes des enfants, pour des virements, si ils ont besoin de payer des traitements ou des opérations … et pour cela, j'aurai besoin du nom des tuteurs … enfin des tutrices. Un instant.
Son téléphone portable venait de sonner, et il avait suffit qu'il voit le nom de Scarlett sur l'écran pour qu'il bondisse dessus comme un chat sur une souris : elle avait l'une de ses échographies aujourd'hui, il y avait pensé toute la journée. Avec un peu de chance, ils allaient enfin savoir le sexe du bébé, et il était aussi nerveux qu'excité par la nouvelle...
Sujet: Re: and I'm trying not to think what I'm leaving now (calius) Mer 11 Jan 2017 - 22:59
And I'm trying not to think what I'm leaving now
Caleb & Marius
A mes yeux aveuglés par le déni et une loyauté filiale complètement dépassée, mal placée, malvenue et ridicule, la situation est aussi claire que simple. Oublié, le fait que mon père soit un hunter, oublié, le fait qu’il soit passablement un meurtrier, oublié, le fait qu’il ait fait de mon enfance un cauchemar, oubliées, ces deux cicatrices qui marquent mon torse et ne disparaîtront jamais, oubliées, mes colères, mes hurlements, mes insultes à son encontre. Oubliés, finalement, tous ses réels torts: je ne me concentre que sur cette injustice dont je suis le gagnant et lui la victime, cette injustice montée de toute pièce par mon père, cette injustice qui s’apparente presque davantage à de la pitié qu’à autre chose. Ma dévotion filiale n’est motivée que par la culpabilité et un sens de la justice sélectif. Pour moi, tout est simple, limpide, clair et translucide et même si une part de moi sait que Caleb a raison et que j’ai tort en avançant qu’il est innocent, je refuse d’oublier que dans ce cas bien précis, innocent, il l’est de ce qu’on l’accuse. Et ça me suffit. Ecoute, Marius... Je crois que tout cela est plus … Compliqué que ça. Pour ce qui est de l'héritage, je devrais pouvoir t'aider sans trop de difficulté. Pour ce qui est de l'hôpital... Ce n'est pas évident, mais jouable. Pour le reste... Je le fixe pour mieux le foudroyer du regard. Ce qu’il est en train de me dire, c’est qu’il veut bien m’aider à anticiper ma mort, mais pas à laisser un honnête homme sortir de prison ? Il est sérieux, là, l’avocat qui a formé en partie mon frère ? ”Ce que je crois, surtout, c’est que c’est toi qui compliques tout.” L’adulte responsable vient de ragequiter la partie et de laisser sa place au kikoolol capricieux. Si je n’étais pas conscient d’être extrêmement susceptible et d’être capable de voir le mal partout, surtout lorsque ma famille est impliquée dans la conversation, je pourrais totalement accuser Caleb d’avoir une dent contre mon père. Mais ce serait complètement stupide, non ? Mon père, aux yeux du monde, est un homme controversé, qui n’a jamais eu d’autres scandales que le Malaria et ma propre existence en bien des années. D’autres scandales que ceux auxquels on peut s’attendre avec un PDG d’un empire aussi vaste.
A mes yeux, c’est un connard. Mais c’est mon père, mon héros, un père que je méprise, un héros que je respecte, un homme que j’admire et que je déteste dans un même temps. Aux yeux des autres, en revanche, je refuse depuis longtemps qu’il soit autre chose qu’un dieu. Martial n’a jamais réussi à le comprendre, personne ne le peut. Moi-même je ne me l’explique pas. Alors comment Caleb pourrait-il le savoir ? Que tu veuilles faire les choses bien pour toi et ton entourage, je le comprend, et je respecte ça. Mais ton père, si il n'était pas enfermé pour… tes exactions, il serait surement poursuivi pour d'autres choses, à l'instar de Thaddéus Lancaster ou d'Alexander Callahan. Et les génies sauveurs de l'humanité ne s'enrichissent généralement pas sur le dos des gens malades en refusant de mettre en licence libre les molécules développées il y a plus de dix ans, et dont l'investissement en recherche et développement a déjà été largement amorti. Entre autre. J’écarquille les yeux. Il est en train d’insulter mon père, là, il est en train d’insulter mon nom, ce nom que j’ai passé des années à conspuer et que je me surprends à vouloir défendre ? Je bondis sur mes pieds. “Répète un peu ça ?” Il y a dix ans, en me disant ça, Caleb aurait trouvé un allié sûr et surtout quelqu’un à convaincre, mais là, mais maintenant… ”Tu es en train de traiter mon père de voleur ? De menteur ? De quoi au juste ?” Je serre les poings, clairement agressif, clairement prêt à me le mettre à dos et à mettre mon poing dans sa petite tronche de cake. J’avais envie de faire bonne impression, je suis venu avec toute la motivation du monde pour être adulte, responsable, mature et tout ce qu’on peut vouloir être de chiant, mais là...
Les mères sont au courant ? Celles de tes enfants, je veux dire … Parce que d'une manière ou d'une autre, il faut une personne majeure qui aura accès aux comptes des enfants, pour des virements, s’ils ont besoin de payer des traitements ou des opérations … et pour cela, j'aurai besoin du nom des tuteurs … enfin des tutrices. Un instant. Un instant, un instant, mon cul oui. Je me relaisse tomber sur la chaise, grognon. Bougon. Toujours en train de fulminer. Mais il faut continuer à avancer et là dessus, Munroe n’a pas tort. Même s’il a chuté dans mon estime au moment où il m’a fait clairement comprendre qu’il ne voulait pas m’aider à sortir de prison.
J’attends qu’il termine de regarder son portable, j’en profite pour consulter le mien. Bordel que Martial me manque. Bordel que la vie était plus simple lorsqu’il réglait tout, tous mes soucis, tous les siens, tous les nôtres de quelques coups de téléphone. Depuis qu’il a disparu de ma vie, depuis qu’on me l’a arraché à grands renforts d’Hunters et de Mutations, depuis qu’on a détruit mon frère et ma relation avec lui, j’ai l’impression d’être un gosse abandonné dans une foule de géant, un gosse qui doit malgré tout tenir tête aux géants. Je cherche dans mes papiers, récupérés, hors de portée des grosses paluches de Munroe, les actes de naissance de mes gosses. ”Les mères sont pas au courant de mes démarches. Astrid, Astrid Blake…”, j’avance l’acte de naissance d’Adaline, ”... sait que je vais mourir. Elle a toute ma confiance, donc, je souhaite qu’elle ait un accès complet et non restreint au compte d’Adaline. Crescentia…” c’est au tour de mon petit Samuel de pointer le bout de son nez. ”... Crescentia Spiegelman, elle, j’aimerais qu’elle ait un accès restreint. Genre elle ne peut retirer qu’une somme fixe par an, jusqu’à la majorité de Samuel.” Je range prudemment tous les papiers visant à me foutre en prison, en ne laissant sur le bureau que ceux concernant mes gosses. ”C’est possible, ça ? Ou il faut d’abord qu’on officialise un peu le truc avec Astrid avant que… voilà. Pour expliquer le traitement de faveur ?” Je regarde son téléphone, avant de me lever. Et les génies sauveurs de l'humanité ne s'enrichissent généralement pas sur le dos des gens malades. Il y a quelque chose de vrai là dedans, mais ça me reste quand même en travers de la gorge. ”On en reparlera peut-être plus tard, t’as l’air d’avoir vachement plus important à faire. Si je rédige moi-même un papier qui interdit les opérations et tout, ça peut suffire dans un premier temps, j’imagine, avant de pondre une défense plus solide. Et pour le testament… t’as qu’à me faire une liste de ce qu’il faut que je prépare avant qu’on se revoie. Si tu veux toujours m’aider à le faire.”
Je ne mentionne pas le troisième point pour lequel je suis venu, à la base. Je vais me débrouiller tout seul. Je vais contacter Martial. Je vais faire des pieds et des mains, quitte à me faire arrêter dans un premier temps pour ivresse sur la voie publique. Mon père sortira de prison avant la semaine prochaine, point, quoique puissent en dire tous les abrutis de Radcliff. On ne se met pas en travers du chemin d’un Caesar.