Tu n’aurais su dire exactement il était quelle heure. Tu étais trop occupée à laver des tables, à ranger des verres, à sourire aux derniers clients en priant pour qu’ils décident de partir bientôt. Tu avais juste envie d’aller te coucher. Dormir, pour une fois, t’écraser dans ton lit et dormir. Tu ne travaillais pas le lendemain et l’idée de passer la journée en pyjama à écouter des films te semblait particulièrement alléchante. Aucune responsabilité, pas de clients chiant à écouter parler par politesse, même pas d’obligation de porter quelque chose de décent et de propre. Encore mieux. Tu te trouvais un tantinet pathétique, mais qu’à cela ne tienne. Tu avais assez socialisé pour la semaine, et tu méritais une journée à t’écraser pour te reposer le corps et l’esprit. Ça, c’était le bonheur. Et même si cela ne semblait pas très entreprenant de ta part ni très glorieux, tu t’en fichais. Ce serait la meilleure journée de ta semaine, un point c’est tout. Tu te trouvais quand même drôle, vu que tu étais la première à vouloir faire des choses, à vouloir sortir avec tes amis, à organiser des soirées. Mais là, non. Tu avais eu une dure semaine, beaucoup de types lourds au bar, et tu avais besoin de tranquillité. Non, mieux : tu méritais de la tranquillité.
C’était Braam qui était avec toi jusqu’à la fermeture, en ce samedi soir. Vous n’aviez pas vraiment parlé, malgré certaines de tes tentatives, mais tu n’abandonnais pas rapidement. Tu finirais par le comprendre un jour. Un jour étant le mot clé. Pour le moment, tu te contentais de lui parler lorsque l’occasion se présentait et tu tentais de l’amadouer avec des petits services ici et là. Comme celui que tu t’apprêtais à lui rendre. « Braam, il reste juste un client et t’as l’air crevé. Rentre chez toi, je peux fermer. » Cette fois-ci, bizarrement, il n’a pas discuté, s’est contenté d’un signe de tête et est parti. Eh ben. On en apprend tous les jours. De toute façon, le type finirait par se tanner d’être seul et il partirait. Il n’avait pas l’air franchement violent, et tu avais des contacts dans la police qui seraient sûrement prêts à t’aider si besoin. De toute façon, tu t’étais améliorée grâce à Colt et tu avais appris quelques trucs utiles d’autodéfense qui pourraient potentiellement te servir. Sauf que, à voir dans quel état le type se trouvait, tu doutais que ces trucs te seraient utiles contre lui.
Finalement, tu as dû l’aider à traîner sa carcasse dehors – tu t’ennuyais déjà de Braam – et appeler un taxi pour lui. Il avait l’air légèrement comateux, mais il a néanmoins réussi à articuler son adresse pour le chauffeur. Tu es revenue à l’intérieur de l’établissement, finissant de nettoyer les tables et de ranger les verres restant. Il ne te restait qu’à essuyer le comptoir lorsque la porte d’entrée s’ouvrit. Tu étais sur le point d’ouvrir la bouche pour indiquer que vous fermiez et que vous n’acceptiez pas d’autres clients, mais en levant la tête, tu vois Ellie. Un grand sourire illumine ton visage. « Ellie ! Ma journée vient juste de s’améliorer d’un coup, comme ça. Et tu sais ce qui l’améliorerait encore plus ? Tu sors une bouteille de son alcool fort préféré et tu la lui montres en souriant. Ça te dit ? » Tu supposais que oui, sinon elle ne serait pas ici. Tu espérais néanmoins qu’elle avait passé une meilleure semaine que toi et qu’elle prendrait ce verre plus par plaisir que pour oublier certains moments et sentiments.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Sujet: Re: ELLIE ♣ Confessions Mar 6 Mai 2014 - 5:50
catherine & elizabeth
confessions ~ and your heart is the heart of a life
Une journée comme les autres. Le travail, l'Internet et le travail encore. Pour oublier ses soucis, ses problèmes. Ne plus penser à Jackson, sa mutation, les Hunters, le nouveau maire et toutes ses choses qui peuplaient sans cesse ses pensées en ébullition. Mais partout où elle allait, elle tombait sur toutes ses choses qu'elle tentait d'oublier. Au détour d'un couloir au boulot, elle croisait Jackson, échangeait quelques mots maladroits et fuyait. Puis, en quittant les bureaux, elle tombait sur le journal qui présentait en gros titre le meurtre d'un mutant par un Hunter. C'était ainsi à chaque jour, à chaque semaine depuis presque un an... Pas moyen d'avoir l'esprit tranquille. La blonde avait mal aux yeux. Elle passait des heures devant l'écran de son ordinateur portable pour planifier les horaires de son patron ou pour observer ce qui se passait en ville, piratant quelques sites à ses heures perdues. Lorsque la nuit était tombée, Elizabeth avait tenté de dormir.
Elle s'était engouffrée dans ses couvertures, dans le confort de ses draps mais elle n'était pas arrivée à fermer l'oeil. Son lit... il était vide. Il manquait la chaleur de celui qui lui manquait. Jackson. Mais elle savait que c'était impossible. Plus jamais elle ne pourrait le serrer dans ses bras, la brûlure de sa peau contre la sienne, cachés sous les draps. Elle l'avait laissé glisser entre ses doigts. Et même si elle était épuisée, fatiguée, elle n'avait pas pu s'endormir, cette pensée l'obsédant, le visage de Jax apparaissant dès qu'elle fermait les yeux. Elle s'était donc levée et avait enfilé quelques vêtements simples, avait attaché ses cheveux en queue de cheval et, une fois ses lunettes sur le nez, elle avait quitté son appartement.
Elle connaissait le remède parfait pour ce genre de moments. Une nuit blanche en compagnie de Cathy. Elle était d'abord passée devant chez elle pour constater qu'il n'y avait personne. Alors, évidemment, elle avait compris que sa copine était probablement au boulot, au bar. En regardant l'heure sur sa petite montre, elle se rendit compte que la fermeture approchait alors, elle accéléra le pas. De plus, elle détestait se balader toute seule dans les rues de Radcliff à une heure si avancée de la nuit. Elle courait presque lorsqu'elle aperçut les lumières du bar encore allumées. Elle se précipita à l'intérieur et fut soulagée de voir que la porte n'était pas verrouillée.
Dès qu'elle mit le pied dans le bar, elle remarqua tout de suite l'air épuisé de Catherine, derrière le comptoir, qui se changea immédiatement en joie lorsqu'elle leva les yeux sur la blonde. Ellie avait remarqué qu'elle allait prosterner, que le bar était fermé, mais heureusement, Cathy l'invita à entrer, visiblement heureuse de la voir. C'était le cas, en tout cas, d'Elizabeth qui arborait un sourire timide. « Ellie ! Ma journée vient juste de s’améliorer d’un coup, comme ça. Et tu sais ce qui l’améliorerait encore plus ? » La brune sortit une bouteille de vin rouge. Décidément, Catherine lisait dans ses pensées et savait exactement ce qu'elle aimait. La mutante au don caché s'approcha du comptoir et sautilla sur le banc le plus proche de son amie qui ajouta en lui présentant la bouteille : « Ça te dit ? » Le sourire d'Ellie s'étira et elle remplaça ses lunettes sur son nez d'un air amusé. « Tu viens de lire dans mes pensées. » Et pourtant, elle n'était pas une mutante. Elles étaient tout simplement complices, deux filles paumées avec leur sentiments qui avaient trouvé en chacune un réconfort, une ressemblance.
Le fait de savoir qu'elle n'était pas la seule dans cette situation rassurait Ellie et c'était certainement la raison qui la poussait à se confier autant à la brune autour d'un bon verre d'alcool pour oublier tous leurs problèmes. C'était peut-être égoïste, mais en partie à cause de cela, elle se sentait bien avec elle. « Mauvaise journée, alors? Braam n'est pas avec toi? » Il était rare que son collègue ne soit pas dans les parages et un air étonné s'afficha sur les traits d'Ellie qui se mit à observer autour d'elle. Elle ne voyait l'homme nulle part et reporta son attention sur son amie qui lui versait un verre de vin. Dans ce cas, Ellie était contente d'être venue la rejoindre, deux âmes seules qui se retrouvent...
Une bonne nuit à parler et à boire, c’était exactement ce qu’il te fallait. Une nuit où tu pourrais penser à autre chose, arrêter cinq secondes de t’inquiéter pour tous les mutants du monde. Juste une nuit passée avec une excellente amie à discuter de tout et de rien, préférablement de rien. Une nuit libre de soucis, libre d’emmerdes, libre de clients chiants à gérer. Pour une fois, tu pourrais d’asseoir à une table de ton bar au lieu de te promener entre elles en courant pour t’assurer que chaque personne assise passait une bonne soirée alors que tu étais sur le point de t’écrouler. C’était ça, travailler pour le public : mettre le bonheur des autres avant le sien. Tu faisais la même chose avec la cause qui te tenait le plus à cœur, la protection des mutants. Tu étais prête à mettre ta sécurité en danger pour les défendre, pour défendre leurs intérêts et pour empêcher les gens de dire n’importe quoi sur eux. Pour ton frère, mais parce que tu pensais qu’ils méritaient d’être aidés. Et que si personne ne le faisait, toi, tu voulais bien faire ta part.
Mais la beauté de ce soir, c’est que tu n’aurais plus à penser à cela non plus. Cela n’avait plus d’importance, puisque Ellie était comme toi, humaine. Vous n’aviez jamais vraiment abordé le sujet des mutants, mais comme tu étais persuadée qu’elle n’était pas un Hunter, elle pouvait très bien être tout à fait neutre à leur encontre et cela ne te dérangerait pas. Non, Ellie et toi, c’était très différent. Vous vous êtes rapprochées parce que vous compreniez mutuellement vos situations amoureuses légèrement merdiques, et vous compatissiez ensemble sur la cause. C’est à cela que ça sert, des amis. Ils sont toujours là pour nous soutenir émotionnellement quand nous en avons besoin et, en plus, ils seront toujours prêts à discuter de nos problèmes ou simplement de la vie autour d’un verre. Tu adorais Ellie, notamment pour vos nuits blanches légendaires, mais parce qu’elle t’écoutait et te conseillait au besoin. Tu t’efforçais de lui rendre la pareille, tentant surtout de lui expliquer ce qu’il ne fallait pas faire, vu que c’est ton champ d’expertise.
Alors que tu sors une bouteille de vin rouge de derrière le comptoir, tu vois bien que tu as touché dans le mille. Ellie te sourit en retour, et tu sors deux verres pour finalement la rejoindre à la table où elle s’est installée. Tu lui sers du vin avant de t’en servir aussi, étant plutôt généreuse sur la portion. « Mauvaise journée, alors? Braam n'est pas avec toi? » Tu prends une bonne gorgée de vin avant de répondre. « Mauvaise semaine, tu veux dire. Mais bon, je suis sûre que la prochaine sera moins pire. » Tu regardes un instant la porte d’entrée, revoyant Braam la passer quelques minutes plus tôt. C’était inhabituel. Déjà que tu n’arrivais pas vraiment à le comprendre et à le cerner, voilà qu’il te rendait le tout encore plus compliqué en dérogeant des règles que tu pensais pré établies. Comme celle de ne pas te laisser fermer seule s’il pouvait rester. « Il ne restait qu’un client, alors je lui ai proposé de rentrer chez lui – ça a été une dure semaine pour tout le monde, je crois – et de fermer toute seule. Il a accepté, ce qu’il n’avait jamais fait avant. » Petit silence. Tu reprends une gorgée de ton vin, pensive pendant un instant. Tu ignorais où il était parti, s’il allait bien, si tu devais t’inquiéter. Tu ne le sauras probablement jamais, parce que même si tu osais le lui demander la prochaine fois que tu le verrais, tu doutais qu’il veuille te raconter sa vie. Mais bon, il déteste les mutants. Et tu ne devrais pas t’inquiéter pour un homme qui déteste les mutants comme cela.
« Et toi, alors ? C’est toujours aussi malaise avec Jackson à ton travail ? » C’est le genre de question que tu ne poserais qu’à quelqu’un que tu connais très bien et avec qui tu as passé quelques nuits blanches à essayer de comprendre les hommes qui partagent vos vies respectives. Une chance pour toi, c’était le cas. C'était probablement la personne qui connaissait le plus de détails de ta « relation » avec Braam. Relation, c'est vite dit, c'est plus une genre de connexion que tu t'imagines très probablement dans ta tête. Ce genre de sentiment qu'on a parfois de comprendre l'autre, de comprendre les nuances et les subtilités de sa personne sans vraiment pouvoir mettre le doigt dessus. Toi, tu étais persuadée que derrière le type qui prétend détester les mutants, il y avait une petite indécision, un petit doute, et tu comptes bien exploiter cette faille pour découvrir exactement ce qui se cache derrière.
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Sujet: ELLIE ♣ Confessions 
Lun 5 Mai 2014 - 3:22
