(tm) everlasting feelings

trisha "tris" valentina manning

Well I no longer know what that’s worth…

≈ NOM : elle est l'unique fille manning, adoptée par un homme et une femme qui rêvaient de fonder une famille, elle a un demi-frère, mais ne connait en rien ses véritables origines. ≈ PRÉNOM : trisha est le prénom sur lequel ses parents ont jeté leur dévolu dès qu'ils l'ont eue dans les bras, surnommée tris, valentina est son deuxième prénom, choisi puisqu'il s'agissait du prénom de sa grand-mère paternelle, d'origine italienne. ≈ ÂGE : elle est âgée de vingt-cinq ans de manière bien officielle : née sous X, elle n'en a pas moins un certificat de naissance qui fournit de nombreux renseignements sur ses origines. ≈ DATE ET LIEU DE NAISSANCE : née le 12 octobre à seattle, aux états-unis ; ville dans laquelle elle n'est restée que quelques années, quand elle avait quatre ans, ses parents ont déménagé à chicago, où elle a grandi jusqu'au jour où elle a décidé de quitter le foyer familial. ≈ NATIONALITÉ : inconnues pour la plupart de ses origines, adoptée par une famille authentiquement américaine, tris a la nationalité américaine, mais elle ne connaît pas pour autant la véritable nature du sang qui coule dans ses veines. ≈ STATUT CIVIL : elle se considère bien trop jeune pour être mariée, et ayant connu son lot de mésaventures, tris ne s'inquiète pas encore d'être célibataire ; à vrai dire, elle a compris qu'elle fiait sa confiance à n'importe qui, des personnes tout à fait aptes à la trahir, même au niveau sentimental, bien qu'elle soit enceinte, tris se persuade de pouvoir s'en sortir seule. ≈ EMPLOI : serveuse dans un grill la journée, la carrière de la jeune femme n'a rien de glamour, bien au contraire, elle avait été plutôt soigneuse à l'école, mais a arrêté ses études ; le soir, tris arrondit ses fins de mois depuis peu, en travaillant comme agent d'entretien dans le cinéma du coin, boniche en somme, un métier qu'elle trouve détestable à souhait, mais qui lui permet de vivre. ≈ TRAITS DE CARACTÈRE : indépendante mais peu débrouillarde, imprudente, fouineuse, curieuse, bavarde, facilement mal à l'aise, peu sociable, maladroite, naturelle, spontanée, rancunière, dépensière, sentimentale, susceptible, loyale, bagarreuse, honnête, râleuse, vulgaire, bordélique, provocante, elle aime jouer avec le feu, maline, rusée, baratineuse, la plupart du temps dans l'improvisation. ≈ MUTATION : elle a la capacité de soigner des êtres vivants, à la fois des végétaux et des animaux, elle les revitalise en quelques sortes ; cependant, ce pouvoir à ses limites, elle ne sait pas encore l'utiliser sur les êtres humains, et elle ne peut évidemment pas ressusciter les morts - chaque tentative épuise et affaiblit la jeune femme : à l'origine, son pouvoir s'est manifesté lorsqu'elle a tué le chat des voisins, alors blessé dans un accident avec une voiture, ainsi, elle en a conclu que tout autant qu'elle peut donner la vie à un être, elle peut la lui prendre également, quand bien même c'est une facette de son pouvoir qui lui est complètement inaccessible. du bébé qui grandit en elle, tris développe un autre don, qui grandit en elle sans qu'elle ne s'en rende compte, entrant en conflit avec le pouvoir qu'elle possède elle-même : elle ne le sait pas encore, mais son bébé a le pouvoir de contrôler les autres mutations et de les faire disparaître (temporairement et, qui sait, un jour, définitivement) - à mesure que l'enfant grandit en elle, tris perd de plus en plus ses pouvoirs, et tout transmutant la côtoyant dans un cercle proche d'environ deux mètres de diamètre, est victime du même mal qu'elle. ≈ GROUPE : the future is here.

✤ 01. ayant grandi dans une famille bourgeoise, tris n'a jamais su ce que pouvait signifier manquer de quelque chose, ses parents n'ont jamais exigé d'elle qu'elle travaille l'été, ainsi, elle passait la plupart de son temps à vivoter, papillonner avec innocence : il a été difficile pour tris d'accepter de quitter le foyer familial, même pour se rendre à l'université, où elle a eu du mal à prendre son indépendance pleinement, cependant, en découvrant son don pour protéger sa famille, tris a décidé de les laisser derrière sans crier gare : aujourd'hui, elle s'en sort tant bien que mal en cumulant deux boulots, parce qu'elle a un peu trop tendance à vivre au même niveau qu'à l'époque où elle vivait chez ses parents, elle découvre peu à peu que l'argent, ça tombe pas du ciel. ✤ 02. la jeune femme n'est pas du genre grande savante sur pattes, elle ne pourrait pas réciter la définition entière d'une nébuleuse ou faire un exposé sur les galaxies cannibales, mais elle est très maline pour ce qu'il est de se sortir de sales situations : en effet, la brune bénéficie d'un sens de la répartie très pointu, d'une langue acérée et d'une fierté à toute épreuve, ainsi, même si ce n'est pas fait avec finesse, elle sait toujours se défendre contre les attaques des autres : depuis qu'elle est traquée par des hunters, qui plus est, tris se promène avec un tazer sur elle, et elle n'hésitera sans doute pas à s'en servir, ça et un coup de pied bien placé devraient suffire dans tous les cas. ✤ 03. depuis qu'elle s'est découverte enceinte, tris oscille entre la volonté de vivre sans conséquence, de fuir les responsabilités qui tombent peu à peu sur ses épaules - elle se retrouve à, des fois, imprudemment flirter avec le danger sans même s'en rendre compte ; d'autres fois, elle s'enferme des jours durant dans son coin, sans vouloir parler à personne et dévorant tout ce qui lui passe sous la main, elle n'a jamais été quelqu'un sachant assumer ses responsabilités, et ses parents ont toujours su assurer ses arrières, très protecteurs qu'ils étaient, ils étaient toujours là pour elle, alors ne pas les appeler, ne rien leur dire et faire comme si elle avait tourné la page, s'avère très dur pour la jeune femme. ✤ 04. tris est gauchère, c'est une de ses particularités, elle aime bien ce qui la rend originale par rapport à d'autres, quand bien même dans ce monde, la vie des gauchers semble destinée à être bien compliquée. elle est également allergique à certains arachides qui peuvent être alors très dangereux pour sa santé : en effet, la jeune femme a déjà eu tout le loisir de découvrir que si son pouvoir marche sur les autres, il ne marche pas pour elle, puisqu'elle n'est pas dotée du don de régénération cellulaire, mais de revitalisation - ainsi, il lui est impossible de se guérir elle-même, même si elle peut le faire pour les autres, à croire que c'est un don bien plus altruiste que ne le sera jamais la brune. ✤ 05. très rancunière, tris n'hésite pas à garder pendant longtemps sa haine à l'égard de quelqu'un : sans doute que même quand elle pardonne, ce n'est pas complètement, puisqu'il suffira du premier accrochage pour qu'elle ressorte les trahisons passées comme argument. elle n'a jamais vraiment su dominer ses sentiments, que ce soit par sa façon de tomber bêtement amoureuse de n'importe qui, ou quand elle est énervée, effrayée et que ça se lit sur son visage comme le nez au milieu de la figure : plusieurs signes trahissent toujours tris, qu'elle tape du pied quand elle est stressée, ou qu'elle ait le tic de rouler des yeux quand elle est énervée, qu'elle arque un sourcil quand elle ment ou qu'elle désire ardemment montrer à la personne en face d'elle qu'elle n'avale aucunement ses mensonges ; même lorsqu'elle est frappée d'un éclair de génie, tris n'arrive jamais à cacher les expressions de son visage, elle serait bien mauvaise au poker. ✤ 06. quand bien même elle n'est pas une catcheuse ou une championne de combat, tris ne sera pas du genre à se laisser prendre par qui que ce soit : tant qu'elle aura des bras pour se défendre, des jambes pour donner des coups de pieds, des ongles pour griffer, des dents pour mordre, elle ne se laissera jamais faire ; elle est capable de devenir une vraie furie face aux gens qui pourraient potentiellement l'agresser : très caractérielle quand il s'agit de poser les limites de sa propre personne, tris a toujours eu tendance à impressionner les garçons lorsqu'elle était au lycée, tant elle semblait les prendre de haut parfois ; évidemment, maintenant elle s'est un peu assagie, et il n'y a que ses ennemis qui ont droit à ses regards foudroyants et autres manifestations de haine. ✤ 07 aussi incroyable que cela puisse paraître pour certaines personnes côtoyant tris, mais elle a toujours eu un excellent niveau en mathématiques et en sciences : quand bien même elle a longtemps été incapable de comprendre quel "était son problème" à l'époque de la manifestation de son pouvoir, tris a toujours eu une profonde passion pour la biologie, et a eu toujours une capacité presque surnaturelle à comprendre les mathématiques avec une aisance déconcertante : calcul mental, calculs plus compliqués, géométrie, tout a toujours semblé bien facile à la jeune femme - son seul talon d'achille a toujours été la génétique, quand bien même elle ne l'a explorée qu'un minimum, au lycée. ✤ 08. quand elle se cogne, quand elle fait tomber quelque chose, quand elle croise quelqu'un qu'elle ne veut pas voir : tris jure tout le temps, trop souvent même ; ses parents détestaient et la reprenaient sans cesse sur ce trait là de son comportement, mais il semble que cela fasse partie intégrante d'elle-même à présent : il ne se passe pas une journée sans que tris ne dise une vulgarité, et si on devait lui demander un dollar à chaque fois que ça lui arrive de glisser un sale mot, elle n'aurait sans doute plus de sous, sa plus grande faiblesse est généralement d'insulter les gens, que ce soit au volant ou dès qu'ils la perturbent dans ses plans. ✤ 09. tris a un frère, il n'est logiquement pas du tout lié à elle par le sang, puisque tous deux ont été adoptés par des parents incapables de concevoir des enfants ; cependant, ils ont grandi ensemble, ont partagé de grands moments ensemble et ont toujours été extrêmement complice. celui-ci a toujours pris sur lui de protéger sa petite soeur, de la sortir de toutes les emmerdes possibles et imaginables, ainsi, il a été très difficile pour tris de tourner le dos à ce frère miraculé : elle l'a cependant fait pour lui sauver la vie, loin de deviner qu'il serait prêt à rejoindre les hunters pour la retrouver, les trahir pour la sauver, et manquer de se faire tuer pour elle. ✤ 10. tris a toujours eu un profond faible pour les fraises, apportez-lui des fraises et vous deviendrez son meilleur ami, elle aime également les dahlias et leur odeur si particulière, le thé au jasmin et aux épices orientales, elle ne boit absolument pas de café, la brune a un tatouage au creux de ses reins, un dessin celtique, elle ne s'est jamais faite percer les oreilles puisqu'elle a toujours eu une peur bleue des aiguilles, à vrai dire, son tatouage elle l'a obtenu suite à un pari, elle n'avait pas voulu se dégonfler. tris n'a jamais beaucoup de patience quand les choses lui déplaisent, elle n'est absolument pas altruiste, quand bien même elle soit généreuse ; tris adore les animaux, c'est pour cela qu'elle a voulu aider le chat des voisins lorsqu'il s'est fait écraser par une voiture, loin d'elle l'idée de lui pomper ses dernières forces et de l'achever à cause de son don se manifestant alors.

i. êtes-vous originaire de radcliff ?
elle n'est pas originaire de radcliff, logiquement, elle ne connaît même pas grand chose de cette ville. ce serait presque à se demander ce qu'elle fout encore ici, alors qu'elle aurait toutes les raisons de fuir cet endroit à présent : à vrai dire, elle avait voulu partir, rentrant en trombes chez elle, prête à faire ses bagages pour changer de ville, changer de pays pourquoi pas - mais lorsqu'elle est arrivée chez elle, elle y a découvert son frère blessé, lui demandant son aide. pouvait-elle l'abandonner ? certainement pas, quand bien même chaque coin de rue ici lui rappelle qu'elle est constamment menacée, que personne n'est de son côté ici, et que radcliff n'a toujours été synonyme pour elle, que de trahisons et de déceptions.

ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
malheureusement pour elle, la brune a déjà eu affaires à de nombreux hunters : on pourrait dire qu'elle touche du bois, puisque aucun n'a jamais été capable de lui faire quoique ce soit. elle est pourtant une frêle pauvre chose, pas très grande, plutôt fine, athlétique puisqu'elle a fait pendant assez longtemps de la gymnastique et de l'équitation : n'en reste pas moins que face à une brute, tris n'a aucun moyen de se défendre - pas même sa mutation, qui est on ne peut plus passive, tant qu'elle ne découvrira pas comment elle peut ôter la vie des autres (un pouvoir qu'elle n'utiliserait sans doute pas, de toute manière). c'est une attaque de hunters qui l'a poussée à quitter son foyer à chicago, toute sa famille ; c'est une attaque de hunters qui lui a fait croiser le chemin de lenwood - ce sont les hunters qui, en somme, ont maudit complètement son existence.

iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
tris l'utilise peu, quand bien même, en bon rat de laboratoire, elle ait suffisamment appris à s'en servir : avec l'aide de lenwood, elle croyait pouvoir apprendre comment son pouvoir marchait, soit pour s'en débarrasser, soit pour l'enterrer au plus profond d'elle-même et pouvoir reprendre une vie normale sans risquer de tuer à nouveau un chat, ou pire encore, quelqu'un. elle a cependant été utilisée à d'autres fins, comme le fruit d'expérimentations dont elle ne veut pas parler ; elle a honte d'avoir été aussi stupide. la dernière fois que la brune a utilisé son pouvoir, c'était pour essayer d'aider son frère, elle blâme cependant le stress et l'inquiétude pour ne pas avoir été capable de complètement le soigner, inconsciente à l'époque, du pouvoir de son bébé qui grandissait en elle.

iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisantes ?
tris trouve ces mesures acceptables : un pas de plus serait révoltant, et sombrerait dans la guerre ouverte contre les mutants ; à l'heure actuelle, les hunters restent une organisation terroriste, et non pas officielle, ce qui fait que le gouvernement ne semble pas désireux de menacer sa vie - s'il devait en être ainsi, tris n'aurait d'autre choix que de fuir - sa volonté à elle n'est pas de mourir pour sauver le monde, d'aider autrui au détriment de sa vie ; c'est à croire que sa mutation est presque en parfaite opposition avec celle qu'elle est, plus encore depuis qu'elle a découvert qu'on a essayé de l'utiliser, qu'on a bafoué sa naïveté et son innocence. tris voudrait être normale, humaine, comme sa famille rien que pour pouvoir les retrouver, elle aurait voulu ne jamais changer, pour ne jamais rencontrer lenwood ; pourtant, tout ce qu'elle désire lui échappe de plus en plus.

≈ PSEUDO : Dieu, Seigneur Tout Puissant, Amen, Bouddha, Darach, MARY-W.. ≈ PRENOM : marie, juste marie, mère de dieu. ≈ ÂGE : vingt-deux ans, yé souis vieille maintenant. ≈ PERSONNAGE : inventé. ≈ AVATAR : marie (elle aussi mère de dieu) avgeropoulos. ≈ CREDITS : écrire ici. ≈ COMMENT ES-TU TOMBÉ SUR TH ? : en dérapant sur un pavé à cause de la pluie. ≈ UNE ULTIME BAFOUILLE ? : the 100 c'est la vie (tm) everlasting feelings 3865114578

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we're all stories in the end

" just make it a good one "

(2012), RADCLIFF ; USA « Je comprends pas alors, qu’est-ce qu’ils peuvent bien me vouloir ?! » Elle avait envie de croire qu’elle n’était qu’une simple serveuse de grill, habillée comme les autres d’un short trop court et d’un tee-shirt qui semblait avoir été cousu pour laisser entrevoir son nombril. C’était la certitude à laquelle elle s’était farouchement raccrochée depuis qu’on l’avait attaquée sans crier gare, chez elle, à Chicago. Depuis qu’elle avait saisi quelques bribes d’idées, qu’elle avait parcouru le web à la recherche d’une aide ; qu’elle avait sauté le pas, sans véritablement y réfléchir. Pourquoi est-ce qu’ici, Radcliff, un si petit bled perdu au milieu d’un vaste pays, n’était-elle pas à l’abri, tranquille ? Elle avait l’instinct que l’homme à quelques pas d’elle connaissait toutes les réponses ; quand bien même deux de ses foulées égalaient à une de la jeune femme, elle faisait son possible pour suivre, ne pas le perdre au milieu des rues de la ville. Les nuages commençaient à dangereusement danser les uns avec les autres, là-haut dans le ciel, sous un vent chaud ; il allait pleuvoir bientôt, mais le type semblait plus désireux de fuir que de s’arrêter pour lui expliquer quoique ce soit ; certes, ils devaient continuer de marcher s’ils ne voulaient pas se faire rattraper par les fous, armés jusqu’aux dents, qui s’était attaqués à elle. Elle avait fini sa soirée tellement tard, elle avait espéré pouvoir rentrer chez elle, se vautrer sur cet espèce de canapé inconfortable qui lui servait de repère dès qu’elle retrouvait son minuscule appartement, mais qu’elle n’avait pas encore le courage de prendre une longue douche pour se défaire de l’odeur d’huile cuite dans ses cheveux. On en avait décidé autrement pour elle, et elle se retrouvait à devoir suivre un inconnu : un instant plus tôt, il lui avait attrapé la main, dans la débandade, un coup de feu résonnant dans l’air ; sans réfléchir elle l’avait suivi pas après pas, et ils se retrouvaient ici. Ici où ? Elle n’était qu’à peine familiarisée avec l’endroit, et le type avançait trop vite pour qu’elle ne se repère, dans la lumière du jour diminuant à chaque seconde. « Hey mec ! » Elle ne connaissait même pas son nom, alors elle n’allait pas faire d’effort, puisqu’il lui faisait plutôt comprendre de se bouger sans attendre plutôt que de poser des questions qui tombaient logiquement sous le sens. Mais elle ne voulait pas y croire. Non, elle n’était pas une mutante, une de ces choses. Elle voulait être normale. Normale ; et puis merde après tout, le chat des voisins avait été écrasé par une voiture, qu’est-ce qui disait que c’était elle qui l’avait tué ? Le vétérinaire avait dit, cause de la mort inconnue, petite blessure superficielle à la patte ; n’en restait pas moins que la brune ne voulait pas s’y résoudre, arrachant difficilement sa main de la prise de l’homme. « Si tu veux que je continue de te suivre, va falloir que t’ouvres la bouche, pigé ?! T’es qui, toi ? Et ils sont qui, eux ? Et où on va bon dieu, laisse-moi rentrer chez moi ! » Ce n’était pas vraiment son chez elle ; son chez elle était à des centaines de kilomètres de là, mais elle venait de faire la connaissance avec Lenwood. Lenwood. Sa bénédiction. Sa malédiction.

(2013), RADCLIFF ; USA « Aïe ! Tu pourrais apprendre à piquer les gens avec plus de douceur ! » Ce n’était pas vraiment Lenwood le problème, mais bien la simple perspective de se faire piquer le bras, pomper du sang à nouveau ; elle détestait ça. Rien que pour sa propre santé, elle avait rarement fait des prises de sang, s’arrangeant la plupart du temps pour les fuir comme la peste ; pour le scientifique, elle lui semblait qu’elle en faisait beaucoup, capable de prendre sur elle, d’attraper son courage à deux mains et d’affronter. Affronter bien des choses, non seulement sa phobie des piqures, mais également la peur intestine qu’elle ne cessait de ressentir à l’idée d’être une transmutante, un monstre qui avait pourri la vie de sa famille d’une quelconque manière que ce soit. Tris ne voulait pas être une tueuse, mais au côté de Lenwood, elle avait déjà découvert que son don pouvait révéler une toute autre facette que celle que le pauvre chat avait eu à connaître. Si elle avait pu maitriser son don à cette époque, elle aurait pu sauver la pauvre bête ; elle lui devait donc bien ça, d’essayer de contrôler, de comprendre son pouvoir afin d’en faire quelque chose. De ne pas être un danger sur pattes. De pouvoir contrer les prochains Hunters qui viendraient la cueillir. Elle voulait se défendre, elle voulait survivre, et Lenwood semblait vouloir tout ça pour elle aussi. Il avait, au fond, fait preuve de mille douceurs pour lui faire cette piqure, lui octroyant un regard mi-critique, mi-amusé : la science aurait meilleur temps de développer un meilleur moyen de pomper du sang à une personne. Ensemble, ils allaient découvrir quelles étaient les limites, les aboutissants, les tenants du pouvoir de la brune : elle avait déjà découvert qu’elle pouvait soigner les gens, et non pas les condamner à mort rien qu’en les touchant. Avec Lenwood, elle avait ramené à la vie une fleur asséchée, puis une plante aux racines profondes. Un arbre entier. Un petit insecte presque insignifiant. Elle avait soigné une souris. Puis un lapin. Puis un chat. Puis un chien. Et au fur et à mesure, ensemble, ils avaient fait mieux que ça : ils avaient soigné son coeur meurtri par l’absence des siens. Ils avaient réussi à effacer le temps qui avait passé, la solitude qui s’était emparée de la jeune femme. De moins en moins elle avait pensé à Chicago, à la maison. A ses parents, son frère, tous ceux qu’elle avait abandonnés derrière elle : parfois, après leurs expériences, Tris et Lenwood dînaient ensemble, bavardant de tout et de rien, d’autres fois il venait la cueillir à la sortie de son travail. D’autres fois... elle ne savait pas. Elle avait ce sentiment, vibrant au fond d’elle, avant de rapidement détourner le regard, la mine circonspecte. Elle était jeune, elle avait toujours été bien stupide et naïve pour toutes ses histoires de cœur.

(2014), RADCLIFF ; USA Comment pouvait-elle encore tenir sur ses jambes ? Comment, comment, comment ? Tris se sentait plus épuisée, plus vidée que si elle avait utilisé son don pour essayer de redonner vie à tout un champ de fleurs. Elle voulait se laisser mourir de la sorte, partagée entre la faim et la soif, l'épuisement et la colère. Elle n'avait pas versé une seule larme encore, à croire qu'elle en était incapable tant elle passait par toutes les émotions possibles et imaginables : elle le haïssait, elle le pleurait. Elle en était déçue. Elle en était brisée. Elle voulait le tuer. Elle ne voulait plus rien faire. Était-ce possible d'osciller ainsi entre tant de ressentiments ? Elle avait cru, pendant longtemps, qu'aucun être humain ne pourrait ressentir autant de choses en quelques secondes à peine ; et pourtant. Elle avait roulé pendant des heures, s'était retrouvée dans un champ, fait d'herbes vertes et de quelques fleurs se faisant noyer sous la pluie battante. Recroquevillée sur elle-même, sans même s'en rendre compte, elle avait avalé pour elle la vie des plantes qui l'entouraient, asséchant l'herbe et faisant disparaître les couleurs des petites fleurs : toute une facette de son don qu'elle ne maîtrisait pas. Qu'elle ne connaissait pas. Parce qu'il n'avait pas intéressé Lenwood. C'était donc sur ça que reposait chacun de leurs instants ? Sur l'espoir qu'il avait de ramener sa femme ? Était-ce vraiment un tort en soit ? Peu à peu, s'était emparé d'elle le désir de sauver les gens qui pouvaient l'être, de faire quelque chose de vrai plutôt que de se planquer. Mais elle se sentait avoir été un objet, usée et abusée par un homme dont elle ne connaissait rien, à vrai dire : oui, elle était en colère, il l'avait brisée. Il l'avait brisée. Et il se retrouvait à présent avec une femme dans le coma, elle se retrouvait seule à nouveau. Dans la noirceur du couloir, où elle n'avait pas eu le courage d'allumer la lumière, Tris trouva difficilement le trou de la serrure, si bien que la porte s'ouvrit brusquement, une main l'attrapant fermement pour la faire entrer, claquer la porte derrière elle. Elle allait hurler, griffer, gifler tant ses émotions se bousculaient, mais à la lumière de la rue, filtrant par une fenêtre, elle reconnut ces traits. Ses traits. « Adam ?! ADAM ? » Il lui semblait que ça faisait une éternité, toute une vie qu'elle n'avait pas vu son frère ; elle aurait voulu pouvoir se jeter dans ses bras, sentant ses larmes flirter avec ses paupières, mais le jeune homme s'affaissa, glissant contre la porte d'entrée. Ce n'est qu'enfin qu'elle vit, sa main pressée contre son abdomen, un liquide noirâtre s'échappant d'une plaie béante. Noirâtre ; pourtant à l'âpre odeur de sang, il n'y avait que les ténèbres de la pénombre qui la protégeaient de l'horreur du spectacle qui se jouait devant elle.