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| Sujet: (emma), we come alive Mer 21 Sep 2016 - 16:31 | |
| YOUNG BROKEN HEARTS IN STOLEN PARTS - EMMA KAYLE & DAX OSWALD - i know you need somebody. try to act like it's alright, cause when you need somebody. no matter what, you know i, i will lift you up til you're light as a feather. i know times are tough, i will lift you up, for now and forever ⓒx ambassadors| f e a t h e r.
Vingt-deux octobre. C’était étrange, comme un an plus tôt, cette date n’aurait pas eu de signification particulière pour lui ; mais aujourd’hui, Dax était sur le qui-vive. Dès le matin, il avait pris son téléphone ; et hésité. Hésité à juste envoyer un sms sympathique à Emma pour lui souhaiter un bon anniversaire, comme le ferait un… Un quoi, au juste ? Etaient-ils amis ? Elle lui avait sauvé la vie, mis ses mains dans son sang, et parlé avec lui pour l’empêcher de tomber dans l’inconscience : inévitablement, ça lui faisait déjà sauter bien des étapes dans les rituels habituels qui servaient à faire connaissance. Mais ce que le Oswald appelait généralement amis, c’était des gens qu’il côtoyait depuis des lustres, des individus qui faisaient partie de son habituel paysage de Radcliff, la ville où il avait grandi. Son histoire avec Emma, elle était si peu conventionnelle, qu’y’avait pas d’indication précise de ce qu’ils étaient ; et ils n’en avaient pas parlé. Pourtant, ils ne sortaient pas au moins une fois par semaine ensemble, pour aller faire la fête, partager un repas ou boire un verre. Et clairement, honnêtement, le jeune homme n’était pas habité avec elle, de la même aise toute naturelle qui l’aidait si souvent à connecté bien facilement avec les autres. Mais elle en connaissait bien, des choses sur lui ; ils se parlaient, contre toute attente, se livraient l’un à l’autre, parfois aisément, d’autres fois d’une façon bien chaotique, presque par la force du désespoir, parce qu’ils se sentaient trop seuls dans c’qu’ils traversaient au quotidien. Parce qu’ils étaient des mutants. Ou l’avaient été, d’une certaine manière. Aujourd’hui, Emma, elle, elle était vaccinée. Et lui, le contrôle de toujours qu’il avait eu sur sa supervitesse, s’était brusquement envolé : c’était difficile, de n’plus pouvoir vivre avec tout un pan de son être qui avait fait partie du gars qu’il était devenu, pendant tant de temps. Et dans tout le cercle de gens qu’il connaissait, voyait, et avec qui il festoyait, y’avait bien qu’Emma pour savoir ça. Alors est-ce que ça ne valait qu’un sms, envoyé à la va-vite, parce que c’était plus facile ? Peut-être devrait-il aller la voir. Ou peut-être devrait-il faire les deux, puisqu’il devait aller travailler bien assez tôt dans la journée : mieux valait que la Kayle ne se monte pas la tête en se demandant s’il l’avait oubliée, et n’s’était pas encombré de l’effort d’envoyer au moins un tout petit message à la personne qui lui avait sauvé la vie. Si tant est qu’elle y pense d’une quelconque façon : peut-être bien, après tout, qu’il ne représentait pas la même chose à ses yeux que ce qu’elle représentait pour lui. Il n’l’avait pas sauvée au beau milieu d’une rue humide et miteuse, au prix de toute une pelle d’efforts pendant de longues minutes insoutenables et terrifiantes. A force de cogiter à tout ça, d’y penser au pied de son lit pendant de longues minutes, d’interrompre son petit-déjeuner, le nez plongé dans son bol de céréales pour attraper son téléphone et hésiter encore. A force de rester assis à sa table trop longtemps, et de s’habiller trop lentement, Dax avait fini par être en retard. Un tout nouveau truc pour lui, être en retard ; et plus le temps passait, plus la patience de ses patrons s’amenuisait. Ils avaient accepté l’excuse du traumatisme pendant tout un temps, mais quand il était question de rentabilité avant tout dans leur petit restaurant à pizzas miteux, il était d’plus en plus difficile pour eux, de faire passer l’humain avant le flouze.
Et pourtant, c’était bien à cause du traumatisme qu’il n’pouvait plus se déplacer à la vitesse de la lumière, pour toujours arriver à l’heure ; hein. Une précision que le brun n’allait certainement pas jeter en réponse à ses supérieurs, lorsqu’ils commençaient à l’emmerder et à le tanner pour qu’il récupère ses poignées de minutes de retard, en allant plus vite et plus efficacement. C’était fou l’nombre de péquenauds qui pouvaient bouffer une pizza, même dans une toute petite ville comme Radcliff. Bon okay, il en faisait partie lui aussi, de ces péquenauds, mais quand même. La journée passant à toute allure, Dax avait quand même fini par un peu oublier son téléphone : fallait dire qu’à chaque fois qu’il essayait de souffler un peu, il était rappelé à l’ordre par le retard qui s’était progressivement accumulé dans sa journée. Heureusement, le hasard faisait bien les choses, et si pour ce vingt-deux octobre il travaillait la journée, ça signifiait qu’il ne travaillerait pas ce soir : ça lui permettrait, probablement, d’faire les choses bien vis-à-vis de Emma. Si elle lui en laissait l’occasion, du moins, maintenant qu’il avait l’air de l’avoir snobée toute la journée, et que vieillir, ça n’devait pas éveiller les meilleures pensées chez elle. Oui, il connaissait maintenant, le problème si secret qui préoccupait tant la brune : elle avait été vaccinée, et la réaction qui s’était enchainée dans son corps n’avait rien d’encourageant. Même lui, qui n’était pas médecin, il n’avait pas réussi au départ, à trouver la moindre réplique pour alléger un peu la situation : et pourtant, il était un maître dans le domaine. Mais pourquoi est-ce que les choses comme ça, arrivaient forcément aux gens bien ? Il n’y a pas si longtemps que ça, encore, Dax avait croisé la route d’un putain de hunter impitoyable et violent, qui lui, avait eu l’air d’être en parfaite santé. Mais non, à Radcliff, selon la justice du monde, c’était des gens comme Daria qui se faisaient brusquement assassinés dans la rue ; et c’était des gens humains, doux et plein de compassion, comme Emma, qui voyaient leur vie être fauchée par un putain de connard. Y’avait pas d’autre terme à utiliser, pour tous ces hunters, que des pelles de vulgarité qu’on n’se laissait pas dire, habituellement : Dax, évidemment, il avait ravalé un élan de colère affuté par les épreuves, pour se concentrer sur Emma, quand elle lui avait parlé de tout ça. Il n’avait pas su quoi dire, ni quoi faire ; il n’avait pas vraiment su comment ranger ses opinions et ses pensées – mais il espérait quand même avoir réussi à ne pas alourdir encore plus la peine de la jeune femme. C’n’était qu’une fois à Insurgency, dans le QG, qu’il avait commencé à remuer ciel et terre, à la recherche d’une solution : il devait bien y en avoir une. Certes, le vaccin était ce gros truc problématique pour bien des gens parmi le groupe, et bien des mutants qui se retrouvaient avec des effets secondaires merdiques… mais quelqu’un devient bien chercher quelque-chose, non ?! De son côté, en ce jour qui aurait dû être festif et simple et joyeux – elle n’avait que vingt-quatre ans, après tout – Emma devait probablement broyer du noir : le disait-elle à quelqu’un ? Il semblait bien qu’elle n’avait pas parlé de sa condition à beaucoup de gens, autres que lui. Etait-elle toute seule, alors, ce soir ? Raison de plus pour aller lui rendre visite : et en rien, l’idée que ça puisse être bizarre, ou compliqué, ou même qu’il puisse se pointer sur quelque-chose de potentiellement déplaisant, ne traversa l’esprit du mutant, lorsqu’il fit un détour, direction une pâtisserie à proximité. Aucun anniversaire digne de ce nom ne pouvait se faire sans un gâteau – et peut-être même que la jeune femme en aurait un à elle… bah au pire, ils en auraient deux. Il avait même fait un passage dans un restaurant de plats à emporter, trouvant des trucs qui pouvaient être légers, au cas où y’ait bel et bien deux gâteaux. Et puis-… et puis, pour le cadeau, il fallut que Dax se rende à l’évidence : s’ils s’étaient parlé de leurs malheurs de nombreuses fois, il était bien incapable de savoir ce qu’elle aimait, Emma – quel genre de livres elle lisait, quel genre de musique elle écoutait, si elle aimait les films, si elle avait un souhait particulier.
C’était bien ça, qui rendait le terme amis relativement ambigu. Il savait où elle habitait, en tout cas, et c’était déjà une bonne chose : c’est ainsi qu’aux alentours de six heures et demi, il se retrouva devant la porte de l’appartement de la brune, à frapper à celle-ci. Et personne ne vint lui ouvrir. Ouais. Si ça se trouve, Emma était de garde ce soir, et elle ne rentrerait même pas de la soirée : ce serait cruel, quand même, de laisser quelqu’un bosser toute la nuit de son anniversaire – est-ce que les hôpitaux faisaient ça, franchement ? Bref ; Dax attendit. Il attendit, attendit. De dix-huit heures trente à dix-neuf heures, c’n’était pas grand-chose, hein ? Il avait son téléphone avec lui, après tout, et entre ses mains, ce simple gadget pouvait devenir aussi efficace et utile et performant qu’un ordinateur. C’est un peu après sept heures du soir, donc, qu’il vit apparaître Emma à l’autre bout du couloir ; elle semblait fatiguée, mais il ne s’encombra pas de cette pensée plus longtemps qu’une fraction de seconde. Il ne devait pas avoir l’air d’être dans un meilleur état, alors que ça faisait une demi-heure qu’il était assis comme un con sur son paillasson. Une demi-heure, sérieusement ?! Wow, ça faisait peut-être carrément obsessionnel. « Surprise ! » il s’retrouva à balbutier, avec un vague sourire, mi-gêné, mi-circonspect. Peut-être que le sms n’aurait pas été une si mauvaise chose, en fin de compte. Alors plutôt que de se laisser s’enfoncer dans le cercle infini de sa gêne, Dax leva devant lui le carton avec le gâteau à l’intérieur, et le sachet de repas tout frais payer – et froid, maintenant – qu’il avait ramené. « Je-… j’ai pas vraiment réfléchi. » fallait bien l’admettre. Après tout, peut-être bien qu’Emma avait décidé de fêter son anniversaire avec ses parents : c’était même fou, que quelqu’un comme lui, si attaché à sa famille, n’y ait même pas pensé. Mais sa famille-… sa famille elle était si… bref, que voilà, parfois, c’était plus facile de n’pas y penser. « Je sais pas si t’as déjà mangé libanais, mais c’est genre, mon-… restaurant préféré de toute la ville. » ouais. Et clairement une enseigne qui posait problème, dans le Kentucky si conservateur et raciste dans lequel il avait grandi. Oh, ça, il connaissait bien, Dax ; mais là n’était pas le sujet. « Bon, c’est-… probablement un peu froid, j’ai pas réfléchi, comme j’ai dit, mais ça doit pouvoir se réchauffer. » même s’il était nul pour tout ce qui touchait de près ou de loin à la cuisine. Clairement. Totalement. Et enfin, il y pensa, observant Emma avant d’ouvrir la bouche, rattrapé par sa propre connerie : « Oh-… au fait. Bon anniversaire, Emma. » et tout ce qu’il avait pour rendre ce jour spécial encore plus spécial, c’était lui – juste lui. Qui s’invitait chez elle. Un peu comme un parasite qui aurait vraiment mieux fait d’envoyer un sms. |
| | | | Sujet: Re: (emma), we come alive Ven 14 Oct 2016 - 23:47 | |
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WE COME ALIVE dax oswald & emma kayle
C'est déjà mon anniversaire qui sonne quand l'alarme de mon réveil se met à crier ce matin. Je n'arrive pas à y croire. Quelques semaines plus tôt, j'étais certaine que je n'allais pas vivre assez longtemps pour pouvoir dire que j'ai maintenant vingt-cinq ans. Un quart de siècle d'une vie qui - au final - n'a pas trop valu la peine d'être vécue. Quand je regarde vers le passé, je ne vois que du regret... et malheureusement, l'avenir ne promet pas de s'améliorer. Évidemment, je continue de sourire et d'agir comme si tout va bien. Je ne veux pas attirer la pitié sur moi et quand j'ai décidé de travailler même si mon patron m'offrait un congé pour mon anniversaire, j'ai refusé. J'ai décidé de ne pas fêter cette année. Ça ne ferait que signaler que c'est probablement la dernière fête que je verrai passer. Alors j'ai décidé de travailler. Toute la journée, je l'ai passé à aider des patients qui - eux - ont une chance de s'en sortir. Je dois bien avoir fait dix heures de boulot, je ne sais plus. C'est le patron qui m'a obligé de partir à coup de sermon. Je suis épuisée, et plus d'une voix je suis allée m'enfermer dans les toilettes parce que je crachais du sang. Je n'ai finalement pas eu le choix et j'ai repris le chemin de la maison en me disant que j'allais aller me coucher.
Cependant, quand j'arrive devant la porte de mon appartement, je vois une silhouette assise sur le pas. Je ralentis le pas en fronçant les sourcils jusqu'à reconnaître Dax. Il remarque lui aussi ma présence et se lève aussitôt. Pendant ce temps, je prends le temps de m'avancer tout en étant incapable de cacher ma surprise. Une surprise qui grandit quand je remarque le cadeau dans ses mains que je fais mine d'ignorer. J'avais pourtant décidé de ne pas mettre de point d'honneur sur mon anniversaire. C'est raté... Et je ne peux pas en vouloir au Oswald. Il ne fait cela que pour me remonter le moral, j'en suis certaine. Après tout, il est le seul qui est au courant de ma... situation hormis ma cadette.
- Oh, salut Dax.
Je ne peux m'empêcher de rougir sans retenue. Encore plus quand il me souhaite bon anniversaire. On a pas arrêté de me dire cela aujourd'hui mais on dirait que celui de Dax est plus charmant que tous les autres. Il me fait sourire sans que je ne puisse expliquer pourquoi. Il n'aurait pas pu me faire de meilleur cadeau. En réalité, je n'ai pas beaucoup d'intérêts hors du boulot et de l'hôpital, j'ignore ce qu'il aurait pu me trouver de mieux. Un repas tranquille avec un gâteau c'est tout simplement... parfait.
- Merci... J'ai jamais goûté libanais, non. Tu étais pas obligé, tu sais. Je marque un silence, un peu embarrassée alors que je mords ma lèvre inférieure. Hum... tu veux entrer ?
Je suis vraiment gênée. Non... Terrifiée. Je comprends pas que Dax ait pensé à mon anniversaire. J'ai probablement dû lui en parler lors d'un de ses rendez-vous... Je suis tellement tête-en-l'air parfois. Ce serait mon genre d'en avoir parlé sans m'en rendre compte. Qu'il pense à moi, qu'il m'apporte ce cadeau alors que personne d'autre ne l'a fait, je suis touchée et c'est bien ce qui me fait peur. Quelque part, j'me dis que mourir seule aurait été l'idéal. Ainsi, personne n'allait être détruit par ma perte. Dax et moi, on s'connait pas depuis si longtemps que ça mais étrangement, il fait plus partie de ma vie que n'importe qui d'autre sauf ma petite soeur. Je viens de l'inviter à entrer mais je reste plantée là, dansant d'un pied à l'autre. Voyant que j'ai l'air ridicule, je me secoue un peu et le contourne pour déverrouiller ma porte. Évidemment, je n'arrive pas à enligner la clé dans la serrure car je tremble comme si on m'avait jetée dans un lac gelé. D'ordinaire, ce serait probablement à cause de cet effet que produit le jeune homme quand il est dans les parages mais c'est bien les effets du vaccin qui continuent de me tourmenter.
Dernière édition par Emma Kayle le Dim 26 Fév 2017 - 18:13, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: (emma), we come alive Sam 29 Oct 2016 - 4:44 | |
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L’ami qu’était Dax en règle générale, était le genre de camarade qui aimait se plier en quatre pour tous ceux qui avaient une place dans son cœur. Il avait été le gars qui avait grandi au milieu de filles dans sa jeunesse, et puis avec l’âge, il était devenu ce bon pote avec lequel on aimait préparer une fiesta, parce qu’il mettait toujours l’ambiance, racontait toujours quelque-chose d’un peu malin ou de marrant. Ça, il pouvait aisément dire que ç’avait été avant ; mais pour cette année, Dax avait déjà décliné toutes les invitations aux fêtes d’Halloween qu’on lui avait envoyées, il avait esquivé le plus de sorties qui soient – entre ses collègues de travail ou avec ses amis de toujours, ceux avec qui il avait grandi ici à Radcliff, et n’étaient pas plus dérangés que cela dans leur vie habituelle, par tout ce qui se précipitait ici. Tout l’monde n’pouvait pas prétendre être un transmutant qui se faisait tirer dessus dans la rue, échappant de peu à la mort, agonisant juste au côté de sa sœur, tout ça à cause de son code génétique. Et tout le monde n’pouvait pas prétendre être comme Emma, non plus ; peut-être était-ce pour ça qu’envers et contre tout, peut-être même malgré les volontés de la jeune femme, il était là, prêt à célébrer l’anniversaire de la brune. Il savait ce que ça faisait, de penser à sa vie en se disant ‘et si c’était le dernier jour ?’ non pas avec un genre d’acceptation dans l’esprit, mais plutôt un effroi qui faisait couler le plomb de la réalité dans les veines. Du jour au lendemain, il s’était retrouvé à repenser à plein de moments dans sa vie, trop bien conscients qu’ils avaient finalement été les derniers de quelque-chose. Y’avait eu une phrase dans leur conversation avec Daria, qui avait été la dernière qu’elle lui avait dite. Et l’anniversaire de la jeune femme qu’ils avaient fêté, quelques mois plus tôt, avait été le dernier qu’ils ne fêteraient jamais. Tout comme le sien à lui, à l’époque, avait été le dernier qu’il fêterait avec sa sœur ainée. C’était des pensées trop dures, trop cruelles pour que quelqu’un ait à les subir en solitaire, le jour même de son anniversaire ; et malheureusement, c’était sans doute ce qui avait déjà traversé l’esprit d’Emma, au moins à un moment de la journée. Alors peut-être bien que – d’une façon totalement amicale, hein – s’il avait pu être à ses côtés de son réveil jusqu’à maintenant, il avait fait tout son possible pour qu’elle n’ait pas le temps de cogiter sur de telles choses. Il savait ce que ça faisait, la mort, la sensation d’un froid qui grimpait dans tous les membres pour les paralyser, et le savoir que son être s’échappait sans qu’on n’puisse le maîtriser. Et c’était humainement impossible, que quelqu’un soit assez défaitiste dans sa vie et dans sa tête, pour accepter ça ; non, sous sa supervision à lui, alors même qu’il était si près d’elle et qu’il pourrait si aisément faire une différence, Emma Kayle n’accepterait pas l’idée de mourir comme si c’était le prochain tournant de son existence. Il avait dit qu’il l’aiderait. Et il l’aiderait : pour le coup, il voulait bien croire, Dax, qu’il n’y avait pas de meilleur endroit pour cela, que les rangs d’Insurgency. S’il lui fallait une motivation pour rester, eh bien il l’avait trouvée.
Et tant pis si ça semblait intrusif aurait-il juré, quelques secondes encore avant de croiser le regard d’Emma : mais à la voir à l’autre bout du couloir, il se décomposa quelque peu, comme s’il perdait soudainement toute sa foi. Ou toute son assurance, plutôt. Parce que oui, ça semblait un peu intrusif, de s’inviter comme ça chez quelqu’un, alors qu’il n’avait même pas daigné – ou du moins, ça pouvait sembler être le cas – lui envoyer un message pour lui souhaiter un bon anniversaire. Mais-… mais à vrai dire, si Emma avait dû lui poser la question, d’un air récalcitrant, il n’aurait pas eu de bonne réponse à donner, sur pourquoi il était là. Il était là parce qu’il avait présumé de beaucoup de choses au cours de cette journée : comme du fait qu’Emma ne travaillerait pas ce soir-là, ou comme du fait qu’elle aurait envie de voir des gens. Et aussi du fait qu’elle aurait envie de fêter son anniversaire avec lui. Stupide Dax. Pour le coup, peut-être bien que pour un instant, il aurait eu envie de développer la capacité d’être invisible, pour disparaître comme ça, comme s’il n’avait jamais été là. Et techniquement, hein, s’il avait eu un tant soit peu de maîtrise sur son pouvoir, il aurait pu faire quelque-chose de similaire, s’enfuyant à toutes jambes comme il l’avait si souvent fait face à l’adversité, dans sa vie. Mais non, il était toujours là, et il était tellement là que c’était un peu comme si les sables-mouvants de ses propres mots l’avaient englouti sur place. Il fut soulagé, au moins, lorsque la jeune femme ouvrit enfin la bouche pour répondre quelque-chose : il en aurait presque cru qu’il avait complètement monopolisé la conversation, alors que c’était son anniversaire à elle, et qu’ils étaient devant chez elle, et que c’était vraiment, à elle de décider si oui ou non elle voulait fêter son anniversaire avec lui. Mais franchement, avait-il un jour été un être sociable, capable de faire des phrases constructives sans que son cœur ne semble vouloir sortir de sa bouche tant il battait fort ? Maintenant, il en doutait. Mais au moins, cette situation-là avec Emma, comme beaucoup d’autres quand il la regardait, lui faisait s’rendre compte d’à quel point son palpitant était encore en pleine forme, malgré l’opération encore récente qu’il avait subie, et toute cette histoire, relative à un type qui avait eu une furieuse envie de le tuer, dans une rue froide et humide. Bref. Peut-être bien que s’il n’voulait pas que la brune ne pense à sa vaccination à elle, il fallait qu’il arrête de penser à son attaque à lui. Oui, qu’ils pensent à autre chose. Et qu’il parle, maintenant. « Je sais. » il se retrouva à balancer en guise de première réponse, avant de se rendre compte que c’était complètement stupide, comme phrase. Oui, il n’avait pas été obligé, évidemment. « Je-… » il quoi ? « Je me suis dit que ce serait-… sympa. Mais-… mais à vrai dire, j’ai pas vraiment réfléchi. Faut dire que-… bosser dans une pizzeria, et dans un hôpital, c’est pas vraiment la même chose, alors peut-être que t’es fatiguée. Ou peut-être que-… que je sais pas, y’a quelqu’un qui doit venir, ou-… » et voilà qu’il parlait trop, et sans même dire quoique ce soit de constructif.
Avait-il seulement dit des phrases ? Les épaules crispées dans un genre d’expression corporelle entre la gêne et l’indécision, il décida de se reprendre. « On peut manger dans le couloir, tu sais. » il ricana à sa propre blague, aussi stupide était-elle ; elle ne pouvait vraiment pas trop lui en demander, quand il était en face d’elle. Peut-être que c’était parce que-… parce que c’était elle, et qu’il était lui, et qu’ils s’entendaient très bien sur ce lien qu’ils partageaient, non-dit et pourtant si évident, quand ils se regardaient. Techniquement, oui, ce serait quand même plus pratique d’entrer dans l’appartement de la jeune femme, pour être au moins confortablement installés pour manger, et ne pas déranger les voisins. Mais encore une fois, ça impliquait qu’il s’invite littéralement chez elle – ce qu’il avait déjà fait, hein ? Elle était polie, alors évidemment qu’elle lui proposait de rentrer chez elle ! Pourtant, ils n’étaient pas encore entrés, et quand bien même elle était tournée vers la porte depuis de longues secondes, Emma n’avait pas encore déverrouillé celle-ci. Hésitait-elle ? Ou était-ce autre chose ? Il resta une poignée de secondes, à espérer que les choses pourraient être simples comme ça et que ce ne soit qu’une impression ; mais bien sûr, il ne put se retenir : « On peut vraiment manger dans le couloir, si tu veux, hein. » quel con. Il leva les yeux au ciel à sa propre bêtise, bien content qu’Emma ait le dos tourné pour ne pas le voir ; « Est-c’que... ? » Est-ce que ça va ? Il aurait voulu pouvoir lui demander, mais il s’approcha d’elle, se retrouvant juste à son niveau, attrapant doucement la main qui tenait la clé qu’elle n’arrivait pas à enfoncer dans la serrure. « Je peux le faire. Si tu veux. » il l’observa, suspendu à son regard un instant, avant de tenter un sourire. Il n’voulait pas qu’elle croie qu’il avait pitié d’elle, qu’il la prenait en affection parce qu’elle avait cette allure fragile ; elle-… non, c’était différent, évidemment. Comment était-il censé voir la fille qui l’avait sauvé, comme quelqu’un de faible et fragile ? Il voulait juste aider… et qu’y avait-il de mal à ça ? Elle l’avait aidé, lui, après tout, dans cette rue, ce soir-là, et sans ça, ce geste si automatique et simple pour elle, il ne serait plus là aujourd’hui. Il pouvait au moins lui rendre la faveur, et plus encore, si elle le voulait. |
| | | | Sujet: Re: (emma), we come alive Sam 10 Déc 2016 - 4:57 | |
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WE COME ALIVE dax oswald & emma kayle
Moi qui se préparait à passer le reste de la soirée toute seule dans mon appartement froid, on repassera. Et je ne peux pas véritablement m'en plaindre puisque c'est Dax. Dax et ses sourires contagieux malgré ma situation alarmante. Dax et ses répliques qui me font rire alors que dans la vie, j'ai pas du tout envie de sourire. Pas avec ce qui m'arrive. Pas avec la peur qui me ronge de m'endormir le soir et de ne jamais me réveiller. Je me sens un peu mal de lier une amitié avec le jeune homme alors que je sais très bien que chaque jour peut être mon dernier. C'est égoïste d'avoir besoin de sa présence rassurante alors que me côtoyer chaque jour veut simplement dire qu'à ma mort, il n'en sera que plus affligé. J'imagine en tout cas... je suis peut-être pas importante pour lui. Ou peut-être que oui... Je l'ignore, je me trouve tellement incapable de penser en sa présence. Ce qui reste sûr c'est que j'ai pas le droit de lui infliger ça. Et pourtant, je suis incapable de l'envoyer promener. Je suis incapable de ne pas être touchée par la surprise de le voir sur le pas de ma porte en ce jour de mon anniversaire. Il paraît soudain mal à l'aise et me fait aussitôt part de la raison derrière tout cela. Il prétend ne pas avoir réfléchi. Il dit que je préfère peut-être être seule pour me reposer. Que j'ai peut-être une bande d'amis qui n'attendent que de fêter mon anniversaire.
- Non, non. J'attends personne.
Et bien que je suis fatiguée, je n'en parle pas du tout. J'appuie plutôt sur les mots, comme pour lui faire savoir qu'il n'y a absolument personne dans ma vie. J'avance seule, je survis en solitaire. Bon, y'a ma soeur c'est vrai mais sinon, je ne suis pas la fille avec le plus d'amis. Et avec mon fiancé qui m'a quitté il y a des mois de cela, il n'a pas à s'inquiéter de voir débarquer un mec qui pourrait se demander ce que je fais avec un autre sur le pas de ma porte. Je ne suis qu'Emma, la fille dévouée mais pas très importante. Celle qui passe inaperçu et qui essaie de ne pas trop penser à la fin qui approche.
- Je suis contente de te voir. C'était... inattendu mais ça me fait plaisir. J'allais passer ma fête toute seule pour... pour être honnête. À regarder un vieux film, ou je sais pas.
Je ne veux vraiment pas qu'il se sente de trop. Je n'ai pas envie qu'il tourne les talons. Surtout, je ne veux pas être seule. Pas aujourd'hui. Et la compagnie de Dax me fait toujours du bien. Ce n'est pas pour rien qu'il est l'une des deux personnes qui est au courant pour ma santé défaillante à cause du vaccin. Il propose alors de manger dans le couloir mais je fais non de la tête. Quand il voit que je peine à maintenir la clé entre mes doigts, il incite pour qu'on mange. Légèrement agacée par ma propre faiblesse, je ne peux retenir de lâcher froidement :
- Non, j'veux pas manger à l'extérieur.
Je ne me retourne même pas vers lui, comme si c'était la porte que j'engueulais. Je regrette aussitôt d'avoir perdu les nerfs contre Dax et je m'immobilise. J'espère qu'il ne l'a pas mal pris et quand il attrape doucement mon poignet, je frissonne. Après quelques secondes, je finis par me tourner complètement vers lui, une expression désolée sur les traits de mon visage alors qu'il propose de m'aider. C'est complètement ridicule... je n'arrive même plus à ouvrir simplement une porte. Mon corps me lâche lentement, traître indigne qui abandonne le navire. Je déteste de me sentir ainsi impuissante. Je déteste cette ironie... celle qui fait de moi une sauveuse, une fille qui soigne les maux. Une guérisseuse qui n'arrive pas à rescaper son propre corps mourant. Vaincue, je me défais doucement de ses doigts qui entourent toujours mon poignet et fait pendre le trousseau de clé au dessus de sa paume.
- Désolée, je n'voulais pas être sec. Vraiment désolée. Extrêmement désolée, il n'a aucune idée à quel point et elle est presque sur le point de continuer à s'excuser pendant des heures. À la place, elle ajoute : Je veux bien que tu m'aides. Apparemment, le vaccin ne veut pas me laisser ouvrir ma propre porte.
Une touche d'humour maladroite. Comme toujours quand ça venait à Dax. J'essaie de me calmer, de prendre la situation à la légère alors que je dépose les clés dans la main du jeune homme. Je me permets même un vague sourire avant de me déplacer et lui laisser le champ libre pour déverrouiller la porte de mon appartement. Alors que je le regarde, je réalise soudain que les hommes que j'ai ramené à l'appartement les derniers mois sont tous des conquêtes. Je passe soudain ma main dans mon cou avec embarras et chasse aussitôt toutes idées farfelues de ma tête. Dax, il est différent. J'ai presque peur qu'il juge la propreté extrême de ma demeure. Car étrangement, ce qu'il pense est important à mes yeux. Pourquoi lui ? Je l'ignore et j'ai une drôle de chaleur qui tourbillonne au creux de ma poitrine.
Dernière édition par Emma Kayle le Dim 26 Fév 2017 - 18:11, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: (emma), we come alive Lun 13 Fév 2017 - 20:16 | |
| YOUNG BROKEN HEARTS IN STOLEN PARTS - EMMA KAYLE & DAX OSWALD - i know you need somebody. try to act like it's alright, cause when you need somebody. no matter what, you know i, i will lift you up til you're light as a feather. i know times are tough, i will lift you up, for now and forever ⓒx ambassadors| f e a t h e r.
C’n’était pas facile, de faire des promesses démesurées à quelqu’un ; Dax était comme ça, sans doute. Il disait des choses, et après, ça devenait compliqué – il ne s’estimait pas être un menteur, ou quelqu’un qui trompait son entourage, il essayait, vraiment. Mais peut-être bien qu’en de certaines circonstances, comme avec Emma, l’espoir, c’n’était pas assez. Il n’était pas généticien, pas médecin, pas expert sur la mutation ; il n’était pas non plus influent dans ce monde-là, ni riche pour investir de l’argent, ni même la personne avec assez de contacts pour garantir être d’une grande d’aide. Et pourtant, il avait fait des promesses à la jeune femme, quand elle lui avait parlé du vaccin, des effets de celui-ci, des complications, du genre de chronomètre invisible qui pesait sur sa conscience, et faisait peu à peu s’estomper ses croyances en un avenir bien long. Clairement, peut-être qu’il aurait été mieux accueilli ce soir, Dax, s’il s’était présenté devant la porte de la brune avec une solution miracle – quelque-chose qui marcherait, pour toujours, et la sortirai de cette situation douloureuse et inextricable. Lui, on n’l’avait pas vacciné, alors il n’savait pas ce que ça faisait ; on lui avait tiré une balle dans le poitrail, et le traumatisme avait beau être inscrit au fer rouge dans son être, il avait survécu, et il était sûr d’être tiré d’affaire, maintenant. Ce n’était pas la pitié pourtant, qui l’amenait sur le pas de la porte de chez Emma : il n’la voyait pas comme une pauvre fille qui n’avait pas d’ami, pas de famille avec qui passer son anniversaire – et même si ça devait être le cas, il n’s’estimait pas vraiment mieux. Lui, il appréhendait son prochain anniversaire ; le premier sans Daria. Habituellement, ces célébrations se faisaient chez ses parents, avec toute la famille, mais il savait déjà que cette année, tout allait être différent : les anniversaires, nouvel an, Noël, chaque petite fête réécrite complètement par nulle autre sensation que celle du chagrin, enserrant leurs âmes jusqu’à la suffocation. Alors peut-être qu’il choisirait lui aussi de passer son anniversaire en solo ; peut-être poserait-il un jour de congé, oublierait-il son téléphone dans un coin de son appartement, et ignorerait le reste du monde pour aussi longtemps qu’il le pourrait. Plus il y pensait, moins cette perspective n’lui semblait si terrible que ça. Insidieusement, malgré les apparences, il savait ce que ça faisait, de vivre dans un genre de misère de laquelle on n’arrivait pas à se défaire : il se demandait parfois, Dax, si les siens n’auraient pas préféré que ce soit lui qui crève sur le goudron de cette rue, plutôt que sa sœur. Etait-ce un chagrin propre à Daria, et juste contre lui, ou était-ce tout légitime, de A à Z ? Le brun ne savait plus, il n’arrivait pas à obtenir de réponse pour son deuil, où qu’il cherche, et quoiqu’il essaye : il se disait pourtant qu’Insurgency n’était pas la réponse. Tant pis si Daria avait été proche d’Isolde, si elles s’étaient fait confiance, s’il y avait eu quelque-chose entre elles pour expliquer que sa sœur s’engage dans le groupe de la Saddler ; pour Dax, cette réalité devenait de plus en plus pesante – encore plus si même ça, rien que ça, n’lui permette pas d’aider la fille qui lui avait sauvé la vie.
Aucune cause ne lui semblait plus importante que celle-ci : pourtant, c’n’était sauver qu’une personne dans un océan d’innocents piégés dans une guerre brûlante à travers tout Radcliff. Peut-être qu’il aurait été censé, le Oswald, vouloir sauver sa ville, vouloir aider tous les habitants d’ici, parce qu’il était né à Radcliff et que toute sa famille vivait ici, et tenait aux souvenirs incrustés dans chaque bâtiment, chaque rue, chaque petite chose insignifiante des alentours. Parce que rien, au fond, ne lui semblait plus réel que l’idée de sauver Emma ; de la faire sourire, de savoir qu’elle irait bien pour aussi longtemps que ce soit possible. Il n’était pas doué pour jouer les soldats de toute manière – Dax n’était pas de ces mutants qui se battaient pour la justice, contre les hunters qui opprimaient le monde à leurs pieds ; il n’était pas fait comme ça, et peut-être que c’était tant mieux. C’était du moins ce qu’il se disait, quand il voyait la jeune Kayle : elle n’avait jamais eu besoin d’utiliser son pouvoir pour sauver des vies, pour sauver sa vie à lui. Elle n’avait jamais eu besoin de créer un groupe de mutants rebelles qui faisait exploser des bombes, pour faire une différence dans ce monde. Ou au moins à Radcliff. Alors forcément, passer du temps avec Emma, ç’avait plus de sens que de passer ses jours à poursuivre une chimère de vengeance qui n’avait pas d’intérêt. Sans mentir, alors, peut-être était-il là ce soir, poussé par l’impulsion de l’improvisation, autant pour lui que pour elle – parce que de plus en plus, malheureusement, il se perdait dans une aise dangereuse, à laisser sa vie s’entremêler à celle de quelqu’un d’autre. Il connaissait les signes avant-coureurs, les sentiments qui nouaient et dénouaient ses tripes selon les mots et les réactions de la brune ; Dax sourit, un peu bêtement sans doute, lorsqu’elle lui dit qu’elle n’attendait personne. Et il savait très bien pourquoi il souriait comme un idiot : à cause de désirs purement égoïstes et galvanisés par un seul fait qu’il n’arrivait pas à s’avouer à lui-même. Après tout, Emma avait été fiancée jusqu’à il y a peu, elle portait encore les stigmates de cette histoire, de ce cœur brisé, de cette réalité-là. Quelle place était-il censé avoir là-dedans ? Celle du type qui s’invitait devant chez elle, ouais, c’était probablement la réponse la plus adaptée qui soit. « Oh, t’en fais pas hein. J’suis pas venu avec… plein de plans en tête. Un film, c’est bien… un film. » il tenta un sourire plus assuré, pour accompagner ses paroles : il savait que techniquement, au-delà de la politesse, il demandait beaucoup à la jeune femme. Peut-être n’aurait-il pas dû, continuait-il même à se dire, à force de ressasser les circonstances qui l’avaient amené jusqu’ici : il pouvait facilement dire qu’Emma, elle était son amie, et qu’il voulait lui faire plaisir par simple impulsion spontanée et dévouée. Mais était-ce réciproque ? Le voyait-elle comme un ami devant sa porte, ou comme un patient un peu reloud, qui s’invitait chez elle parce que c’était son anniversaire ? Une question qu’il n’osa pas poser, évidemment, pas même lorsqu’il se retrouva hagard, au milieu du couloir, à dévisager sa vis-à-vis comme si elle avait été une inconnue, lorsqu’elle répliqua sèchement à sa blague.
Oui, peut-être avait-ce été trop demander, trop s’avancer, trop décider que de venir jusqu’à son appartement, pour lui imposer une fête qu’elle n’avait pas eu l’intention de faire : mais bon, il était juste lui, après tout. Dax se retrouva pourtant à baisser les yeux, faire fuir son regard un peu partout dans le couloir autour de lui, plutôt que sur la jeune femme qui se démenait encore avec sa clé et sa porte. Il savait qu’y’avait le vaccin, qu’il pouvait facilement être blâmé pour tout ce qui tournait un peu mal ou se compliquait dans la soirée : aux excuses d’Emma, le jeune homme hocha la tête, avant de s’armer d’assez de contenance pour avoir un sourire. « C’est pas grave. » dit-il en premier lieu, haussant les épaules, alors qu’il refermait ses doigts autour du trousseau de clés. « C’est juste une porte. » qu’il ajouta, sans critique, mais pour souligner que ç’aurait pu être pire, qu’elle aurait pu agir d’une façon bien différente à retrouver un type devant chez elle. Il ouvrit d’ailleurs celle-ci, lui, sans la moindre difficulté, faisant tourner la clé dans la serrure jusqu’à pouvoir actionner la poignée, indiquant d’un geste de la main à Emma, qu’elle pouvait rentrer chez elle. « Tu sais quoi... même si y’a personne ce soir… Je-… j’aurais dû appeler. » et il n’savait pas si ses paroles pouvaient être interprétées comme de la rancœur, une vexation vis-à-vis de la colère froid de la jeune femme. C’n’était pas le cas ; mais il semblait que quoiqu’il fasse, il marchait juste en terrain miné, compliqué, et c’était de sa faute à lui. « Je sais pas c’qui m’a pris. Bien sûr que t’es fatiguée et… tout ça. » lui, il n’était qu’un livreur de pizzas, et même s’il bossait parfois de nuit, ça n’avait rien à voir avec les contraintes exigées par un job dans la médecine. Même juste à Radcliff. « Juste… dis-moi… sincèrement. J’comprendrais si tu préfères être seule. » et peut-être tournait-il en rond, rattrapé encore et encore par des remords complètement démesurés : beaucoup de ses amis de longue date auraient parié qu’il fasse un truc pareil, au fond. Mais Emma, c’était ça, l’truc, elle n’était pas une amie de longue date, et il n’savait même pas pourquoi il se comportait comme ça avec elle. Pourquoi il avait déjà perdu toute dignité sous ses prunelles, pourquoi il se pliait en quatre dans un monde de fantaisies avant d’être rappelé à l’ordre par la réalité. Celle du vaccin, celle où il ne savait pas vraiment quoi lui prendre comme cadeau, parce qu’ils s’apprivoisaient tout juste - et d’autres choses ; il avait été chanceux déjà, qu’elle rentre au bout d’une demi-heure seulement, après tout. |
| | | | Sujet: Re: (emma), we come alive Mer 29 Mar 2017 - 21:51 | |
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WE COME ALIVE dax oswald & emma kayle
Je n'aurais pas dû perdre patience avec Dax. Ce n'est tellement pas mon genre. J'ai toujours été patiente et posée. La petite fille parfaite à ses parents. Qui leur obéit au doigt et à l'oeil. Celle qui ne cherche jamais à blesser personne. Douceur incarnée. Pourtant, mon voix était sèche. Je le regrette aussitôt, surtout en voyant que le jeune homme ne semble plus se sentir bienvenu. Il le sera toujours, peu importe les mots stupides qui s'échappent de mes lèvres quand je suis à bout de nerfs. Je ne sais juste pas comment lui dire. Ni si je devrais lui dire. Parce qu'au fond, ce serait peut-être mieux qu'il parte. Avec le peu de temps qui me reste à vivre, passer une soirée d'anniversaire avec une mourante n'est pas le plan lui plus attrayant qui soit. Et je comprendrais s'il préférait partir. Une partie bien égoïste au fond de moi ne veut pourtant pas le voir partir. J'ai... J'ai besoin de lui même si je ne le réalise pas vraiment. Être seule ce soir aurait été une torture, même si je sais très bien que ma soeur serait du genre à l'appeler pour être certaine que je vais bien. Après avoir hésité une seconde, je plonge mon regard dans le sien, profondément désolée.
- Non. Je ne veux pas être seule ce soir. Ni aucun soir... Reste. S'il te plaît.
Je m'écarte légèrement de la porte pour le laisser entrer chez moi. Je retire mon manteau, mon bonnet et le dépose dans le garde-robe de l'entrée. Je suis vêtue de ma tenue d'infirmière, les cheveux attachés en queue de cheval pour faciliter mon travail. Surtout, je sens l'antiseptique si particulier des hôpitaux. Bien sûr, je me suis habituée à tout cela et il m'arrive même de m'endormir dans mon lit habillée ainsi. Ce soir pourtant, dès que j'entre chez moi, j'ai envie d'aller me changer. J'ai l'impression que chaque fois que je vois Dax, je suis dans cet accoutrement. D'abord lors des rendez-vous pour la suivie de sa blessure. Puis toutes les fois que je suis revenue du boulot.
- Tu peux t'installer dans le salon si tu veux. Je vais aller me changer, ce ne sera pas bien long.
Après avoir refermé la porte, je m'élance vers ma chambre. Je me débarrasse de mes habits de travail, enfile un jogging et un t-shirt un peu trop grand pour moi - preuve que le vaccin me bouffe de l'intérieur - et je reviens vers le salon où tout est maladivement propre et bien rangé sauf ma table basse recouverte de tous mes bouquins d'école. Je suis sur le point d'avoir mon diplôme... Enfin, j'espère survivre jusque là pour pouvoir célébrer au moins un accomplissement dans ma courte vie. Je sais qu'en voyant cette montagne de documents sur ma table, j'aurais été déprimée pour le reste de la soirée en pensant à cela mais contrairement à d'habitude, Dax est là. Et je souris.
- Merci d'avoir pensé à mon anniversaire. Hormis ma soeur, le reste du monde semble s'en ficher.
Je passe ma main à l'arrière de ma nuque, manie que j'ai quand je suis embarrassée ou mal à l'aise. Je n'ai plus l'habitude d'avoir de la compagnie chez moi. D'ordinaire, je suis une hôte excellente mais on dirait que le vaccin, on plus de mettre en danger ma santé, semble mettre en danger mais capacité à parler à un autre être humain. À moins que ce soit Dax qui a cet effet sur moi... Tout de même, j'arrive à retrouver assez de convenance pour lui proposer un verre.
- Est-ce que tu veux quelque chose à boire ?
Je ne suis pas totalement une cause perdue et je me permets de lui sourit, tout naturellement. Attendant sa réponse, je me déplace tout de même vers la cuisine ouverte sur le salon donc je ne le perds pas du vue. J'ai besoin de bon verre d'eau car j'ai l'impression que ma gorge est complètement sèche, comme si j'avais couru le marathon. |
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