«Non ! Pas dans le placard ! Adrian, j'ai rien fait, laisse-moi tranquille ! Tonton je...»
«Ne m'appelle pas comme ça, monstre ! Ici tu es chez moi et si mon fils ne veut pas te voir et bien tu resteras dans le placard comme à chaque fois et tu ressortiras quand j'en aurais envie !»
Le jeune adolescent se fit pousser et enfermer dans le placard où les produits ménagers étaient stockés. Il ne pouvait empêcher ses larmes de couler alors qu'il se sentait humilié... et terriblement seul. Il aimerait que son père soit encore là... Il aimerait que sa mère travaille un peu moins et qu'elle le croit surtout... Son oncle n'aimait pas les erreurs de la nature comme lui... Les mutants. Les dégénérés... Voilà ce qu'était Perceval aux yeux de son oncle. Une erreur à effacer.

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«A quoi tu penses Percy ?» fit un homme, glissant ses longs doigts fins sur les épaules de brun dans le but de retirer sa chemise qui le gênait de trop.
Il l'avait senti se tendre. Il trouvait son amant de plus en plus secret et pensif en ce moment. Certes, ils n'étaient rien d'autres que des sex-friends mais tout de même ! S'il pouvait arrêter de penser de la sorte alors qu'il s'évertuait à faire grimper son désir, ce serait mieux pour eux deux ! Percy soupira longuement. Il n'avait pas la tête à ça ce soir mais le dire à son amant reviendrait sûrement à une énième bouderie de la part du roux et à une dispute puérile. Parfois il se disait qu'il ferait mieux d'arrêter cette relation ici et maintenant mais d'un autre côté, il avait besoin de quelqu'un pour réchauffer ses draps froids.
«De vieux souvenirs idiots, ne t'en fait pas. Excuse-moi.» fit Percy en se tournant pour embrasser son partenaire.

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La vie de Percy a toujours été en demi teinte. S'il a passé de très bons moments, il en a aussi vécu des très mauvais. Des moments qu'ils gardent pour lui de peur qu'on s'en serve pour lui faire du mal. C'est déjà arrivé alors pourquoi ça ne pourrait pas recommencer ? Fils de chercheurs, d'une femme brillante née en Angleterre et d'un homme, tout aussi brillant né en France, Percy a vu le jour dans le belle ville Lumière. Cependant, il n'en a aucun souvenir car ses parents ont vite changé de pays, trouvant que la France n'était pas le bon pays pour leur opportunité de recherche et de carrière. Comme beaucoup d'autres intellectuels, ils sont partis aux Etats Unis. Ils avaient déjà de la famille là-bas et, d'après eux, c'était bien plus simple ainsi. Percy n'était pas en état de répliquer, à peine âgé d'un an et demi. En raison de leur travail, leur fils fût souvent confiés au frère de sa mère qui venait également d'avoir un fils. Ils trouvaient que si les deux grandissaient ensemble, cela ferait un meilleur équilibre pour Percy qui souffrirait tôt ou tard de l'absence de ses parents.

L'enfance de Percy se passa plutôt bien malgré ce manque affectif dû à l'absence de ses parents. Mais d'un autre côté, il avait son oncle et Adrian, son cousin alors ça allait ! Et puis, son père faisait de plus en plus d'efforts pour trouver du temps à passer avec son fils. Comme beaucoup de père, il lui apprit le baseball mais le jeune Perceval n'était pas vraiment très doué pour ce genre de choses... Alors le père lui partagea quelque chose d'autre, de bien plus intéressant : Son amour pour la nature et plus particulièrement son amour pour les oiseaux. Si la mère de Percy travaillait dans le domaine médical, le père était plutôt dans les recherches écologiques. Ce fût aussi lui qui donna à Percy son goût pour la lecture. Il finit d'ailleurs par quitter son boulot pour  en prendre un qui lui prendrait moins de temps. Il avait de plus en plus de scrupule à laisser son fils seul chez son oncle alors qu'il avait encore ses deux parents non loin de lui et en bonne santé.

Ce fût avec son père qu'il forgea ses meilleurs souvenirs. Même s'il regrettait l'absence de sa mère, il passait de très bon moment avec son père. Puis arriva l'adolescence avec son lot de catastrophe... Ce fût à ce moment que Percy a découvert, par le plus grand des hasards, son don et les choses qu'il pouvait engendrer. Qu'il a découvert qu'il était dangereux. Qu'il a découvert qu'il était un monstre. Les disputes avaient fusé dans la famille. Percy s'était vu affublé de toutes sortes de qualificatif. On parlait même de le placer dans un institut qui se disait capable de guérir ce genre de "maladie". Le jeune garçon qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait s'était renfermé sur lui même. Les parents prirent la décision de déménager un peu plus loin et de le changer d'école. Cependant, ça n'enlevait pas tout ce qui avait été dit sur lui et une distance s'était mise entre lui et toute sa famille. Même avec son père qui, jusqu'alors avait toujours été présent pour lui. L'adolescent l'avait d'ailleurs mal vécu et une violente dispute avait éclaté entre Percy et ses deux parents. Percy leur reprochait leur manque de compassion et de soutien alors qu'il traversait une épreuve difficile lui aussi. C'était même le principal concerné ! Le père reprochait à la mère le manque d'implication et Percy, qui en avait eu marre, leur avait dit, sous le coup de la colère, qu'il les détestait avant de se cacher dans sa chambre. Son père était parti en voiture pour se calmer... il n'est jamais revenu... Le jeune homme, à peine âgé de 14 ans, reçut un appel avec sa mère pour leur dire que son père avait succombé dans un accident de voiture...

Autant dire que le jeune homme mit énormément de temps à s'en remettre. Encore aujourd'hui, quand il y pense, il ne ressent que de la culpabilité. Si cette dispute n'avait pas éclaté, il n'aurait jamais pris la voiture de rage et il n'aurait pas conduit de manière totalement inconsciente... N'ayant pas le temps de s'occuper de lui à plein temps, la mère replaça son fils chez son oncle. Avec le recul, Percy se demandait si elle l'avait vraiment aimé un jour... ou si elle le voyait comme un monstre elle aussi. Après tout, c'était une femme de science. Il devait être une belle erreur dans sa vie parfaitement réglée scientifiquement. Rester chez son oncle les trois quart du temps et ce qui arriva de pire à Percy après cet accident. Si tout se passait bien quand il était plus jeune, apprendre que son neveu n'était qu'un dégénéré, comme il les appelait, l'avait changé du tout au tout. D'ailleurs, à ces yeux, il ne faisait plus vraiment parti de la famille. Ajouté à cela son cousin qui, en grandissant, était devenu un gosse pourri gâté qui emmerdait Percy... parce que c'était drôle, tout simplement, et que son père à lui semblait être content. Au delà des séjours dans le placards qui finirent par le rendre complètement claustrophobe, il y avait les insultes pour le rabaisser, les références à son père... Et sa mère qui ne le croyait pas.

Percy ne put partir de cet enfer qu'à sa majorité. Il se disputa avec sa mère et lui balança tout ce qu'il pensait d'elle et qu'il ne voulait plus jamais la revoir. Peut-être qu'elle comprendrait cette fois-ci. Les premiers temps fûrent dur parce qu'il fallait qu'il travaille tout en faisant ses études mais il était prêt à s'accrocher à ce qu'il voulait. Il voulait être libre de ses propres choix. Il serait scientifique comme ses parents mais pas dans le même domaine : depuis qu'il était tout petit, et par le biais de son père qui l'a sensibilisé à la nature, il adorait les oiseaux. Il voulait apprendre à s'en occuper et c'est ce qu'il décida de faire. Pendant ses études, il enchaîna les petits boulots, il découvrit aussi les premiers émois de l'amour et surtout son orientation sexuelle -encore un prétexte de plus pour se faire détester de la famille, soit dit en passant. Il apprit à utiliser et maîtriser son don seul, du moins au début.

Quand il eut environ 24 ans, il rencontra un homme avec qui il partagea son lit qui lui même avec un don, comme lui. Ça l'aida beaucoup, lui qui avait toujours cru que c'était une honte... Même s'ils se séparèrent, ils restèrent relativement amis et en contact. Une fois ses études terminées, il fallut que Percy trouve un travail. Il ne voulait pas aller dans une très grosse ville, il avait encore peur de faire trop de dégâts avec son don parfois instable selon ses émotions. Il trouva finalement un petit boulot dans le parc zoologique de Louisville qui possédait un spectacle d'oiseaux et qui avait donc besoin d'un Ornithologue pour s'assurer du bien être des bêtes. N'ayant aucune attache là où il était, il déménagea sans problème dans une petit ville à proximité : Radcliff.

Ce fût principalement là qu'il comprit qu'il n'était pas le seul à être différent... Mais, surtout, il comprit aussi qu'il y avait des gens prêt à tout pou faire en sorte que cette différence disparaisse... Malgré tout, il resta dans le coin parce qu'il s'y sentait plus à sa place que n'importe où ailleurs et décida enfin de commencer sa vie. A penser d'abord à lui, à tenter de mettre tout le reste de côté.

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