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 (gabriela, xmas) hardship makes us stronger

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: (gabriela, xmas) hardship makes us stronger   (gabriela, xmas) hardship makes us stronger Icon_minitimeJeu 8 Déc 2016 - 13:28

Noël, son ambiance, sa ferveur, ses lumières de partout, l’arôme de fête qui planait sur les rues de la ville – il semblait bien que c’n’était pas une ambiance à même de fonctionner, avec Cesare. Et il n’savait pas pourquoi, lui ; il avait eu l’attrait du nouveau, l’amusement de petites découvertes, du délice de profiter d’une vie simplement humaine, défaite de toute responsabilité, jusque-là. Alors pourquoi est-c’que le mois de décembre semblait porteur de tant de lourdeur, pour le jeune homme ? Il n’savait pas si c’était un genre de défaillance de naissance, si c’était normal que ce n’soit juste pas son truc, ou si c’n’était là rien d’autre que le résultat de l’héritage qu’il portait sur les épaules : ses parents n’lui avaient jamais permis d’croire au rêve, de s’dire qu’il y avait au pôle Nord, un père Noël qui n’avait qu’une hâte, lui amener le plus de cadeaux possibles. Non, ça pour sûr, à ressasser et ressasser encore ses souvenirs, Cesare il était persuadé maintenant, que ses parents n’lui avaient jamais fait le moindre cadeau. Ils n’avaient pas su offrir quoique ce soit de leur temps, de leur patience, de leur affection – alors pourquoi devrait-il rester coincé sur l’fait que chez les DeMaggio, il n’y ait jamais eu de sapin au milieu de la pièce principale, juste à côté de la cheminée ronronnant doucement à cause du froid dehors ? L’image de carte postale, elle n’avait été que ça – qu’une carte postale, n’appartenant qu’au monde des idiots qui n’pensaient que trop à leur petite vie, pour voir la menace mutante ; il s’y sentait douloureusement étranger, maintenant. Même avec Clara, même avec Isolde, même avec mille fois plus de chances d’avoir une vie décente – voire même heureuse – que ce qu’il aurait pu oser imaginer dans ses vœux les plus fous. Le pire, c’était sans doute que tout ce qui l’entourait, semblait lui rappeler tout ça : Noël était partout, de la neige qui recouvrait encore lourdement les rues, aux guirlandes et autres illuminations accrochées partout dans la ville. Isolde, elle aimait Noël, alors pour sûr qu’en tant que maire, elle n’avait pas diminué le budget, pour faire en sorte que Radcliff brille de partout, comme si c’était la ville idéale où tout le monde devrait rêver de vivre. La réalité, pourtant, était bien moins idéale que ça : et les familles comme les DeMaggio ou les Rivera en étaient le parfait exemple. C’n’était pas tous les parents, qui pouvaient prétendre maltraiter leurs enfants au point qu’ils en soient réduits à découvrir la vaste liberté d’un Noël à profiter, comme si c’était la sensation la plus étrange et bizarre qui soit.

Alors que tout le monde était dans l’effervescence autour des fêtes de fin d’année, lui, il se raccrochait à la simplicité des jours normaux – rentrer le soir à la maison, oubliant la froideur de l’hiver ou le moindre petit souci qui aurait pu le foutre en rogne au cours de la journée. Il suffisait qu’il voit Clara, qu’il voit Isolde, qu’il les serre dans ses bras, pour que tout aille bien. Et rien dans ces moments-là ne le déstabiliserait jamais, ou ne l’ferait se sentir en dehors de ce monde de bonheur normal auquel il n’avait eu que rarement droit. Dans tout ça, il semblait bien qu’il n’y avait qu’une poignée de personnes, à même de le comprendre, ou d’savoir de quoi il pouvait bien parler, quand il ouvrait la bouche, pour babiller des pensées que lui-même, pouvait appréhender comme stupides. C’était complètement con, au fond, de s’monter la tête pour une histoire de fête, de cadeaux et une période pareille – en attendant, ils avaient un mariage à préparer, Isolde et lui, et ça, ça lui semblait moins terrifiant et compliqué que l’idée de bouffer une dinde avec un bonnet de lutin sur la tête, parce que c’était Noël. Il avait tout juste refusé la promesse sympathique d’un bon lait de poule à seulement quelques dollars pour ‘bien se réchauffer en cette période de Noël’, préférant un café tout simple, lorsque Gabriela passa la porte du café dont il lui avait donné l’adresse. Et il avait beau avoir vécu dans cette ville depuis des années, il n’était jamais venu ici – et n’avait pas su dans quoi il s’engageait, au moment d’inviter sa cousine pour le retrouver. Il faisait sans doute tâche dans le décor, mais c’était trop tard, maintenant, pour changer quoique ce soit. Chassant ses derniers relents d’hésitation, le DeMaggio fit signe à la jeune femme, depuis sa table, qu’elle avait sans doute déjà détecté en mettant le pied ici. « Hey. » il se contenta de la saluer, le ton de sa voix encore habité du manque d’assurance qui contrôlait leur relation ; ils n’étaient plus des chasseurs, désormais, en quête de vengeance ou de quoique ce soit de c’genre. Tous les deux, ils essayaient d’être des gens normaux, tâtonnant dans la société, vingt ans trop tard. Ça se ressentait même dans leur façon de s’parler – sa sœur, Rayen, ses parents ; toutes les expériences familiales de Cesare étaient entachées par le malheur, la trahison ou pire encore. « J’me demandais si tu serais encore en ville. » il ne put s’empêcher de lâcher, alors, presque trop spontané probablement ; ça ressemblait presque à un reproche, mais le brun voyait surtout ça comme une vérité qu’il était bien difficile de nier. Gabriela n’était venue à Radcliff que pour retrouver son fils, et maintenant que c’était chose faite, qu’est-ce qui pouvait bien la pousser à rester ? Radcliff n’était pas une ville particulièrement chaleureuse, sympathique ou rassurante. « Merci. D’être venue… » et juste comme ça, le regard de Cesare s’échappa, un instant, vers la pièce partout autour d’eux ; peu à peu, ses défenses s’affaissaient, mais il demeurait en lui des réflexes de chasseur. Comme celui d’avoir analysé et retenu chaque visage dans le magasin avec eux, par exemple. Il était naturellement plus doué à ça, qu’à se montrer sociable, ouvert et sympathique – sûrement que sa relation avec Gabriela, aussi récente était-elle, en avait déjà pâti, d’ailleurs.
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MessageSujet: Re: (gabriela, xmas) hardship makes us stronger   (gabriela, xmas) hardship makes us stronger Icon_minitimeVen 16 Déc 2016 - 16:24

hardship makes us stronger
CESARE & GABRIELA

Les fêtes de décembre en famille, Gabriela ignorait ce que c'était. Les Rivera n'avaient jamais accordé la moindre importance à Noël, ils considéraient que ce n'était qu'une perte de temps qui les détournerait de leur but premier ; la traque et la mise à mort des mutants. Alors c'était à trente ans, libérée de l'autorité parentale, que la jeune femme découvrait l'ambiance et les traditions de cette fête. Pour la première fois, elle avait investi dans un sapin et dans des décorations, elle avait pris plaisir à acheter des cadeaux pour sa nouvelle famille et ses amis, et elle était même toute excitée à l'idée de préparer le repas du réveillon de Noël. Pour beaucoup de gens, ça n'avait sans doute plus rien d'exceptionnel, mais c'était différent pour elle. Cela marquait le départ d'une nouvelle vie, une vie presque normale et à mille lieues de ce qu'elle avait pu connaître jusque là. Parfois, Gabriela se demandait si tout ça n'était pas trop beau pour être vrai, si ce n'était pas qu'un beau rêve dont on finirait par la tirer pour la replonger dans le cauchemar qu'avaient été les trente premières années de sa vie. Elle avait beau savoir que ses parents étaient morts, elle avait parfois encore l'impression qu'ils étaient là, à l'observer, à se demander comment ils pourraient encore lui faire du mal. Il lui faudrait un moment pour arrêter de regarder systématiquement par dessus son épaule, elle le savait, mais elle y parviendrait. En attendant, elle avait pris quelques jours de congés pour pouvoir profiter des fêtes et s'occuper de James, qui avait enfin cessé de la repousser.

À chaque fois que Gabriela traversait les rues décorées de Radcliff, elle ne pouvait s'empêcher de sourire en se disant qu'Isolde avait vraiment dû faire exploser le budget de la mairie pour que les habitants aient presque l'impression de se retrouver au Pôle Nord. Et c'était sans compter sur l'aide inattendue d'un mutant qui avait décidé qu'un peu de neige réjouirait tout le monde. Il faisait froid, mais pas assez pour convaincre Gabriela de rester chez elle. Cesare lui avait donné rendez-vous dans l'un des cafés de la ville, alors elle avait confié James à Joren pour quelques heures. Les cousins ne s'étaient pas beaucoup revus depuis le sauvetage mouvementé du petit, mais Cesare n'avait eu qu'à prononcer quelques mots pour que Gabriela accourt ; elle était persuadée d'avoir une dette envers lui, qu'elle serait incapable de repayer un jour. Elle passa la porte de l'établissement et repéra rapidement Cesare qui lui faisait signe, et le rejoignit. « Bonjour. » Un sourire presque timide aux lèvres, elle retira son manteau – dévoilant par la même occasion son ventre rebondi – et prit place en face de son cousin, qui s'étonnait de son attardement en ville. Gabriela haussa les épaules et soupira. « J'ai réalisé que j'avais pas mal de raison de rester, finalement. Je ne veux pas trop chambouler les habitudes de James, j'ai déjà eu toutes les peines du monde à l'habituer à ma présence... Et puis la fille de Joren est en ville, je ne peux pas lui demander de la laisser derrière lui. » Après tout ce qu'il avait fait pour l'aider à retrouver James, elle n'en avait pas le droit. « Isolde m'a aussi demander de l'aider à gérer Insurgency, je ne pouvais pas refuser. » Aider les mutants lui donnaient l'impression d'être utile, d'avoir un nouveau but. Elle commanda un chocolat chaud quand la serveuse vint lui demander ce qu'elle désirait, avant de prendre l'une des mains de Cesare entre les siennes. « Je t'en prie, tu n'as pas à me remercier pour quelque chose d'aussi futile. Tu avais l'air un peu nerveux, au téléphone... Tout va bien, j'espère ? »

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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (gabriela, xmas) hardship makes us stronger   (gabriela, xmas) hardship makes us stronger Icon_minitimeJeu 22 Déc 2016 - 0:49

Elle avait été difficile, l’année passée. Si difficile, que parfois il semblait que ç’avait été une décennie, condensée en trois-cent-soixante-cinq jours sans fin, qu’il avait subi au quotidien, sans pour autant voir la tempête vraiment passer. Cesare, il se sentait infiniment loin de la personne qu’il avait été, un an plus tôt : non pas qu’il ait envie d’y retourner, que ce soit une quelconque mélancolie qui le pousse à regarder en arrière – c’était plus compliqué que ça. Bien souvent, quand il se retrouvait à penser comme ça, il s’demandait surtout comment il avait fait, à vingt-cinq ans, vingt ans, ou même plus jeune, pour supporter l’atmosphère qui avait plané autour de la famille DeMaggio. Etait-ce de l’endoctrinement, un genre de syndrome de Stockholm ? De l’amour ? Pas de l’amour au sens propre, évident, comme ce qu’il vivait au quotidien avec Isolde et avec Clara – ça, il était prêt à y mettre sa main à couper. Mais sûrement un genre… d’attachement, la survivance de liens qui avaient toujours existé, entre responsabilités, devoirs, et sûrement un genre d’envie. Il n’pouvait pas se mentir, Cesare ; il n’voulait plus le faire depuis bien longtemps, même si c’était compliqué, selon les moments : mais y’avait eu une époque, où il avait été prêt à suivre les traces de son père, sans ciller, sans hésiter. Avait-ce été parce que le travail de ses parents avait porté ses fruits, le transformant en bon petit soldat ? Ou avait-ce été parce qu’il avait été lui, le fils de ses géniteurs, un DeMaggio, avec la chasse dans le sang ? Il n’avait jamais regretté les fêtes de Noël après tout – et plus jeune, bien souvent, il avait juste ignoré ou dédaigné tous les aspects de la vie des autres, qui ne faisaient pas partie de son quotidien à lui. Il aurait trouvé stupide, plus jeune, que d’autres enfants soient assez naïfs pour croire en l’existence du père Noël, qui attendait toute l’année pour voir à quels enfants sages délivrer des cadeaux. Il avait aimé sa sœur, sans l’ombre d’un doute, Cesare ; il avait eu cet attachement, vis-à-vis de Rayen, qui l’avait poussé à passer des moments avec elle, quand ils avaient été sur la même longueur d’ondes. Et y’avait eu un temps, aussi incroyable que cela puisse lui paraître aujourd’hui, où il avait voué une admiration sans faille pour son père. Cette époque où ils avaient partagé ce lien indéfectible, père et fils, connectés par une responsabilité sacrée. Et Cesare, quand il y pensait, aujourd’hui, il avait bien du mal à saisir l’ironie joyeuse dans tout ça : où est-ce qu’il serait, aujourd’hui, s’il n’avait pas fondé sa nouvelle famille avec Isolde ? S’il n’avait pas pu avoir cette chance avec elle ? Il n’aurait ni sœur, ni cousine, ni mère, ni père et le cœur hermétiquement fermé à l’amour, pour n’avoir que trop souvent encaissé la dure réalité des conséquences de ses actes.

Bien sûr, il n’en était pas désespéré à vouloir reconnecter avec Rafael – à être assez fou ou stupide pour s’dire que peut-être, par magie, juste parce que c’était bientôt le réveillon et qu’il s’mettait à faire plein de nouvelles choses pour l’occasion, il pourrait y avoir quelque-chose à sauver, entre lui, et ce qu’il restait encore des DeMaggio. Mais y’avait bien quelqu’un. Et c’était ces songes qui avaient amené le brun à cette table dans ce café, à observer les visages qui se trouvaient là : généralement de ceux qu’il avait eu l’habitude de trouver stupides plus jeune, tous préoccupés par leur petit monde, leur petite vie, à savoir comment ils allaient décorer leur maison ou quelle taille aurait leur sapin. De ce qu’il avait saisi, écoutant parfois des bribes d’informations, on parlait de menu, d’invitations, de famille, de cadeaux, parfois certaines personnes étaient concernées par la neige et le mot mutant s’ajoutait à cela. Rien de plus, pourtant – il semblait que les périodes des fêtes étaient surtout l’occasion pour tout le monde de n’penser qu’à soi. Pour une fois dans sa vie, Cesare s’disait que ça n’pouvait pas être nécessairement une mauvaise chose, d’ailleurs. Ses songes allaient difficilement vers quoique ce soit d’autre qu’Isolde et leur fille, leur petit univers à eux, fait de préoccupations aussi simplistes que le permis de conduire de la jeune femme, les heures de fin de crèche de la petite, ou son boulot à lui : ça aussi, c’était un changement drastique de ce qu’il avait pu connaître l’année dernière. Ouais, ça n’avait été que l’année dernière, à quelques mois près, qu’Isolde et lui avaient été pris dans leurs disputes incessantes, leurs face à face houleux qui ne se finissaient que rarement bien. Ils en avaient créé des carnages comme ça, alors rien que pour c’qu’ils étaient devenus aujourd’hui, Cesare voulait bien croire en un genre de bonne étoile. Et puis, dans tout ça, il y avait Gabriela, vers qui les songes du DeMaggio allaient souvent, sans qu’il n’puisse vraiment expliquer pourquoi : il l’avait aidée, et avait fait un séjour à l’hôpital pour le coup, manquant peu de n’jamais voir sa fille grandir, ou de ne plus connaître d’autres moments avec elle et Isolde. La raison sous tous les sens du terme, aurait dû l’inciter à volontiers tourner la page : mais il s’retrouvait là – était-ce grâce ou à cause du même devoir de sang qui l’avait lié aux siens, plusieurs mois plus tôt ? Pour une fois qu’ils avaient peut-être une chance d’faire mieux, Cesare voulait bien essayer d’voir plus loin. Mais il n’était pas très doué pour ça, évidemment ; et l’hésitation qui le prit, quand son regard tomba sur le ventre rebondi de sa cousine, aurait presque pu être interprétée par de l’indifférence, ou un genre de fuite silencieuse. Etait-il censé dire quelque-chose, comme ça ? Etait-il censé se lever de sa chaise pour crier de bonheur et offrir des félicitations à sa cousine ? Il n’eut l’occasion de rien dire, de toute façon, avant que la conversation ne s’enchaine. Et son visage s’assombrit sans doute, bien loin de tout songe positif sur le bébé que Gabriela attendait, lorsqu’il fut question d’Insurgency. Comme pour Isolde, bien souvent quand elle en parlait, Cesare opta pour le silence, un genre de mur tenace et poliment forcé : il avait déjà mille fois, et plus encore, livré son opinion à Isolde sur Insurgency. Et les choses avaient changé, là aussi, en un an et quelques. Mais au vu des événements récents, il y avait toujours une racine profondément ancrée dans le groupe, qui attendait d’Isolde qu’elle soit l’enragée suicidaire qu’elle avait été, avant, enceinte jusqu’au cou, à poser des bombes et à défier directement les hunters. On exigeait beaucoup d’Isolde, ouais, sans pour autant lui donner beaucoup d’soutien en retour – un fait qui lui rappelait sa fameuse famille, dans le mauvais sens du terme. « Joren, c’est le père ? » il demanda donc, directement, dans une œillade appuyée, avant de se rendre compte que l’interrogation était aussi vive qu’une flèche balancée en plein cœur. « Félicitations. D’ailleurs. » et encore, la nervosité le rendait froid, d’une certaine façon, alors que déjà des questions et des questions fusaient dans sa tête – pas des interrogations malveillantes, bien au contraire : il s’demanda si elle avait été enceinte, déjà, quand ils avaient été attaquer leurs pères. Si elle l’avait su. Et il en vint même à s’dire qu’Isolde et elle, elles étaient trop similaires, si tel devait être le cas. Lorsque la serveuse revint, ce fut pour lui amener son café, et prendre la commande de Gabriela. Une courte trêve, durant laquelle Cesare plongea son regard dans le noir du liquide, tout juste pour être ramené la réalité par la main de la jeune femme. Il semblait nerveux ; ouais, c’était probablement un euphémisme. « Nerveux… j’sais pas. » il haussa vaguement les épaules, avant de regarder la brune : « C’est juste-… je sais c’que t’as dit sur… comme quoi t’avais une dette envers moi. Tout ça. » il n’savait pas s’il commençait bien, en passant par-là, mais il se retrouva à nouveau à hausser les épaules : « J’vais pas-… j’ai pas l’intention de te d’mander quoique ce soit. J’veux dire… j’ai juste-… pas envie de… m’venger ou n’importe quoi d’autre. » il avait parfois l’impression que c’était la seule chose qu’elle attendait de lui, Gabriela ; un genre de signe lui intimant de faire quelque-chose pour lui, pour repayer la dette qu’elle avait à son égard : « Tu m’dois rien. Okay ? » et il espérait qu’elle n’était pas là pour ça, juste pour ça, par sens du devoir plus que par envie ou… il n’savait quoi. « Mais-… en un an, j’ai-… j’ai perdu ma sœur, ma mère. J’ai ma cousine qui est en prison… Mon père qui-… » il pinça les lèvres juste avant de reprendre ; « Et j’sais que-… pour les fois qu’on s’est vus, j’ai pas été le plus engageant des types-… c’est pas vraiment… mon truc. Mais j’me dis qu’on pourrait… » il hésita, incapable de trouver le mot, « essayer d’faire partie de la vie l’un de l’autre. Pas dans l’sens… nécessité ou dette… mais comme une famille. » il avait lâché le mot décisif ; celui qui avait une connotation si négative dans leur passé – la famille, tout ce qui s’étendait au sang, d’aussi loin qu’ils s’en souviennent tous les deux, ils avaient été aussi misérables l’un que l’autre, sans même s’côtoyer. L’ironie. Ils pouvaient peut-être contrer le sort, à eux deux.
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