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 Friends come and go like the waves of the ocean [aspius]

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Marius Caesar
Marius Caesar

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MessageSujet: Re: Friends come and go like the waves of the ocean [aspius]   Friends come and go like the waves of the ocean [aspius] - Page 2 Icon_minitimeDim 25 Sep 2016 - 21:26

do you know why an octopus has eight arms ? it's for hugging you four times more than anyone else
Aspen & Marius



Parler boulot avec moi, ça doit quand même être un concept. C’est comme parler de natation avec un chihuahua, il va japper avec enthousiasme mais ne rien comprendre ce dont on parle. Sauf si c’est un champion du monde natation canine bien sûr, mais tant que je n’en aurais pas croisé, je ne croirai pas à l’existence de tels chihuahuas, parce que ce serait bien trop badass pour l’humanité. Et l’espèce canine. Dans tous les cas, lorsqu’on connait mon CV, rien ne me prédestine à me retrouver dans la situation particulièrement étrange de donner des conseils à une amie à propos de son futur professionnel. Strictement rien. Mais ça n’a pas d’importance, vraiment, parce qu’Aspen est bien la seule personne au monde, avec Astrid, Moira et bien évidemment Martial, pour laquelle je ne me ferai jamais le moindre souci dans le domaine professionnel. Sa carrière est prometteuse, son intelligence époustouflante, son sérieux inversement proportionnel au mien, c’est bien parce que je suis capable de voir ça et que la question ne se pose pas vraiment que je m’entends me transformer en coach sportif. Plus ou moins efficace, comme coach. Je sais que je ne vais pas me convertir là dedans, je le sens lorsque je récupère Ada, juste pour profiter de ma fille pendant que l’heure tourne, beaucoup trop vite. - Mouais, j’sais pas. Enfin, si, je travaille beaucoup, mais je me force pas quoi, j’adore ça. C’est comme toi quand tu pouvais encore faire tes cascades, je suis sure que ça te dérangeait pas de rester sur les plateaux jusqu’à pas d’heure pour que chaque prise soit parfaite, ben moi c’est pareil, mais sans saut périlleux… Et avec plus de plans. Je fais une grimace agacée. Si tu pouvais encore faire tes cascades. Ma carrière de cascadeur est sur la corde raide, le moindre faux pas de ma santé risque de la faire dégringoler dans un gouffre sans fond pour aller s’empaler sur ma malformation cardiaque, juste à côté de ma carrière de handballeur. Merci Aspen de me le rappeler. Mais je sais que tu as raison, que si je dis non, peut être qu’ils ne me le proposeront plus dans les dix prochaines années, mais… Je sais pas, j’ai pas l’impression d’avoir fait encore le tour ici… J’hausse les épaules. Ce n’est pas que je suis incapable de comprendre ce qu’elle veut dire ou ce qu’elle pense, c’est que je n’ai aucune carte en main pour me permettre de juger.

Et d’ailleurs, je n’en ai pas beaucoup plus pour me permettre de lui donner des conseils, aussi. Je m’excuse en me rendant compte que je me mêle vraiment de ce qui ne me regarde pas et encore plus de me penser capable de lui apporter la moindre aide pour réfléchir. Aide qu’elle ne m’a d’ailleurs pas demandée. Pourquoi est ce que j’agis toujours comme si les gens attendaient quelque chose de moi, alors que je fais en général tout pour qu’ils n’aient justement rien à attendre de moi ? Parce que je suis con, vraisemblablement. Et un chihuahua qui aime bien japper, même si ses préoccupations premières et son champ de compréhension sont à des années lumières des préoccupations des autres personnes. Ouaf ouaf. - Arrête, si je t’en parle, c’est pour avoir ton avis, sinon j’aurai rien dit. Ça fait toujours du bien d’avoir un avis objectif, parce que bon … J’écouterai mes collègues, je devrais déjà être en train de faire ma valise, j’écouterai mon boss d’ici, je resterai et j’enverrai paitre New York… Je sais jamais vraiment qui pense à moi ou juste à ses intérêts persos au final… Tu vois ce que je veux dire ? Là, en revanche… « Là, je vois exactement ce que tu veux dire, crois moi… » Ou presque. Parce que des gens qui ne pensaient qu’à leurs intérêts personnels et aux intérêts d’un nom de famille à la con, j’ai donné, et j’en connais deux plutôt bien, même si l’un des deux tente comme il peut, je crois, de se rattraper. Pendant des années, jusqu’à ce que je devienne indépendant, il n’y avait que Martial qui avait ma confiance là-dessus. Mes souhaits et mes envies, je pouvais totalement les oublier parce qu’ils n’allaient jamais rentrer en ligne de compte. C’était fais ça, fais ci, obéis, tais-toi. Chose que je n’ai bien évidemment jamais fait. Et donc… En fait, à bien y réfléchir, j’ai une nouvelle fois parlé trop vite : je pense savoir ce qu’elle veut dire, mais comme j’ai toujours envoyé paître toute personne donnant son avis sur ma vie… au final… « T’as qu’à les envoyer tous chier. T’en as parlé avec Lorcan je suppose ? » Réaction de base. « Retiens juste les conseils des gens en qui t’as pleinement confiance, ça vaudra mieux. Sinon, suis ton instinct et pas ton cerveau. » Conseil de meeeerde, lalalalalala. Mais… bon. Je suis plus doué pour faire éternuer ma fille que pour dire des choses sensées, et ça, ce n’est pas une nouveauté.

D’ailleurs, je récidive sans plus tarder. Je suis un père indigne, mais je souris devant la petite moue contrariée d’Adaline. - Ohlalalala elle est trop mignonne… Ok, entre elle et Sam’, on peut dire que t’as trouvé la bonne recette, tu en fais des beaux ptits bouts… si je finis vieille carriériste aigrie et sans mari, tu m’en feras ? Il aura l’intelligence de sa mère et la beauté des gènes de son père, ça fera obligatoirement un truc cool. Promis je te demanderai pas de pension, rien. Pendant un temps, j’hésite entre rire et… et quoi ? « Je crois que je me suis plutôt bien débrouillé pour ces deux là, oui, mais bon, je suis sûr que tu n’as pas besoin d’un beau blond pour en faire d’aussi mignon. Bon, le problème c’est qu’avec toi, ils risqueront d’être roux et ça leur fera un sacré handicap, mais ça… » Je lui lance un petit sourire, alors que derrière je cogite à toute vitesse pour tenter de mettre le doigt sur ce qui me dérange dans tout ça. Déjà, l’idée d’avoir des gosses avec une autre fille qu’Astrid, et ça, c’est franchement… normal et bizarre en même temps. Ensuite… « Tu sais très bien que je t’en fais quand tu veux, des petites merveilles, mais pourquoi tu penses que tu vas finir vieille carriériste aigrie et blablabla ? Tu sais, à NY, y’a des sacrés beaux gosses, et à Radcliff aussi. Et toi, bah… tu es sacrément bien foutue, et j’espère que tu le sais que même lorsque tu fais ta petite moue de petite peste, y’a tout le monde qui craque. Moi je dis… » Je prends un air sérieux. Un air sérieux que décrédibilise mon petit sourire. « Et je le dis sous la supervision d’Adaline, attention, donc pas de mensonge, croix d’bois, croix d’fer, et tout… on va te trouver un mec. Tu me fais une liste des critères et hop, je te fais une sélection. » Je fais une petite moue songeuse : sans Ada dans les bras, j’aurais bien pris la posture du Penseur de Rodin. « Conseiller matrimonial… » Ma main trace avec le pouce et l’index d’ouvert une grande banderole devant moi. « Cupidius, le Cupidon Marius » Je fais un large sourire à Aspen : « Ca pourrait trop claquer comme reconversion, non ? Avec un arc, des flèches, tout ça… » Je me vois déjà comme futur Robin des Bois de Radcliff, mais un Robin des bois de l’amour. Le truc le plus crédible au monde. « Au moins, je dois avoir THE CV pour le poste, quarante-douze conquêtes, tout autant de cœurs brisés, docteur en rupture douce ! » Je vais loin dans mes délires, tout de même. « Bref. Tout ça pour dire. Te fais pas de souci, Aspen. Tu vas pas terminer solo. Fais-moi confiance. » Je marque un temps d’arrêt. Bref. Très bref. « Au pire… t’as rien contre la polygamie ? »

© Grey WIND.
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MessageSujet: Re: Friends come and go like the waves of the ocean [aspius]   Friends come and go like the waves of the ocean [aspius] - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Oct 2016 - 16:37

‘... But the true ones stay  like an octopus on your face


Aussi surprenant que cela puisse paraitre, les arguments de Marius trouvaient sens dans l’esprit d’Aspen. Il avait beau ne pas se sentir compétent pour donner ce genre de conseils, elle trouvait pourtant qu’il lui posait les bonnes questions, qu’il éclairait des aspects de la problématique qu’elle n’avait pas vraiment envisagé. D’ailleurs, un petit sourire figé se peint sur les lèvres de la jeune femme alors qu’il mentionnait le jumeau de la rouquine. Ah, Lorcan :

- Je, euh… J’en ai pas encore parlé à Lorcan. Il a un peu ses problèmes à lui en ce moment, il vient de se maquer avec une fille, il a changé de boulot… J’ai pas trop envie de l’embêter avec mes hésitations alors qu’il a tellement à gérer de son coté… Tu dois connaitre ça toi aussi ...

Oui, bon, ce n’était pas tout à fait vrai. Certes, le fait qu’il sorte avec Sam faisait qu’ils se voyaient un peu moins, idem pour le boulot, ils bossaient en décalé, mais ça ce n’était pas franchement nouveau alors … Alors pourquoi ne pas encore lui en avoir parlé ? Peut être parce qu’elle savait que Lorcan était un des seuls dont l’avis était véritablement déterminant. Elle savait aussi qu’il ne la retiendrait pas, si elle avait une opportunité de se tirer de là et de vivre une vie moins dangereuse, moins toxique. Sauf que vivre à des milliers de kilomètres de son frère… en était elle vraiment capable ? si seulement elle avait pu l’emmener dans sa valise, et puis même avec Salomé en plus, ça ne l’aurait pas dérangé, mais … Leurs vies étaient ici pour le moment, et elle n’avait aucun argument, en dehors de sa propre personne, pour les attirer dans sa fugue professionnelle, alors à quoi bon aborder le sujet. Et les gens à qui elle faisait confiance… Calista ? Son père ? Eventuellement ses collocs, mais à part ça … non, son meilleur ami, son véritable conseil, cela restait Marius. C’était son avis qu’elle voulait entendre, et c’était tout pour le moment.

- Ouais, fin mon instinct.. Je suis pas sure non plus …

Secouant la tête, Aspen préféra, elle aussi, se concentrer sur Adaline plutôt que sur ses histoires et ses états d’âme. Elle n’avait pas encore l’instinct maternel, loin s’en fallait, mais elle pouvait avouer que la fille de Marius était absolument adorable, avec sa petite bouille ronde et souriante et ses grands yeux curieux. Un petit coup d’œil à la petite et elle en oubliait ses soucis, mue par l’envie irrépressible de bisouiller les joues de la petite et de lui faire des grimaces pour la faire rire. Pas étonnant que Marius n’ait pas envie de faire autre chose. Pour la forme, elle lui ficha quand même un coup de coude entre les côtes, l’air faussement outré.

- Ma descendance sera sublime, qu’elle soit rousse ou non, alors on se calme hein !

Un sourire, qui s’effaça un peu a mesure des questions de Marius et de ce qui était censé lui remonter le moral. Les jolis garçons de NY, son charme légendaire… Elle finissait par en douter, vraiment. Elle avait beau avoir flirté avec quelques garçons ces derniers mois, elle n’avait pas croisé un seul garçon qui avait attiré son attention depuis mars dernier … et Noeh. Fichu, Foutu Noeh. Et puis il était bien gentil Marius, mais les petits gars de Radcliff, elle en avait fait le tour depuis pas mal de temps, alors lui trouver quelqu’un ici, ou même dans leurs amis en commun… elle en doutait quand même fortement. Néanmoins, l’idée du Marius de l’amour lui tira un petit rictus amusé. C’était toujours ça de pris.

- Mouais, j’attends de voir quand même… Et pour ta gouverne, j’ai pas tant de critères que ça ! je veux juste quelqu’un qui soit à mon gout physiquement, qui a du charme, qui sait ce qu’il veut et qui ne soit pas un gros glandeur. Pour le reste, je suis à peu près sure que je devrais pouvoir m’adapter et faire des concessions …

Ah oui, si ça pouvait ne pas être un mutant aussi, elle préférait … Et puis elle les aimait bien grands, très grands, un peu artistes aussi, parfois rêveurs… Un peu moins anxieux et stressés qu’elle tient, ça la détendait, et puis avec un sens de l’humour solide, et pas mal de caractère pour lui tenir tête … Le portrait de l’homme idéal se dessinait assez facilement dans sa tête, mais elle se devait de le chassait aussi tôt : bien, bien trop proche de celui d’un certain pianiste qu’elle ne connaissait que trop bien … elle allait caresser la joue d’Ada quand la dernière réplique de Marius lui fit relever brusquement la tête. Elle ne souriait plus, mais alors plus du tout.

- … Pardon ?

Qu’est ce que ça sous entendait, ça ? Qu’elle n’était pas assez bien pour avoir un homme pour elle toute seule ? Qu’elle était condamnée à toujours, toujours être la deuxième, celle que l’on rajoute comme la cerise sur le gâteau ? Elle n’était pas juste une cerise. Elle était le menu entier, entrée, plat, dessert et café gourmand. Cette idée ne lui plaisait pas, ça faisait même mal. Mal comme une plaie qu’on rouvre sans prévenir.

- Bon… Je pense que la petite a bien assez pris l’air, un peu de repos au chaud serait une bonne idée, non ?

C’est ça, la petite…


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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: Friends come and go like the waves of the ocean [aspius]   Friends come and go like the waves of the ocean [aspius] - Page 2 Icon_minitimeLun 31 Oct 2016 - 17:42

do you know why an octopus has eight arms ? it's for hugging you four times more than anyone else
Aspen & Marius



L’avantage, d’avoir une amie qui a elle aussi un frère jumeau, c’est qu’on sait qu’elle va comprendre la relation particulière qu’on a soi-même avec son frère jumeau. Quand j’étais petit, j’étais persuadé que tout le monde, qu’absolument tout le monde, avait un frère jumeau, ou une sœur jumelle. Ca se tenait en même temps : les seules personnes que je côtoyais s’appelaient Papa, Maman, Nounou(s) et Martial. Et les adultes, ils n’étaient malheureux que parce qu’ils étaient obligés, par un coup du sort particulièrement vicieux, de passer leurs journées loin de leur propre Martial. Et je comprenais, du coup, bien mieux leur mauvaise humeur, en partant de ce principe là. Oh, boudu, que j’ai été déçu en arrivant à l’école de découvrir qu’au contraire, Martial et moi nous ne faisions pas partie de la majorité des cas ! Et quel soulagement, des années plus tard, lorsqu’on a été obligé de côtoyer les jumeaux Wolstenholme ! Je n’ai jamais trop compris, ni voulu comprendre, ce que pouvait me reprocher Lorcan mais j’ai rapidement sympathisé avec Aspen, sans trop savoir comment ni pourquoi. Elle était mignonne, elle me rappelait Moira par certains côtés, on la voyait souvent, elle savait être une peste comme personne mais… mais. Elle avait un frère jumeau. Et moi j’avais Martial. Et on se ressemblait, sous certains angles.

Et on se ressemble toujours. Dans la situation d’Aspen, la première personne vers laquelle je me retournerais, la seule dont l’avis compterait vraiment à mes yeux, c’est Martial. Quoi de plus normal, en partant de là, que je lui demande ce que Lorcan en pense. - Je, euh… J’en ai pas encore parlé à Lorcan. La surprise s’ouvre sur mes lèvres arrondies dans un oh éloquent. Il a un peu ses problèmes à lui en ce moment, il vient de se maquer avec une fille, il a changé de boulot… J’ai pas trop envie de l’embêter avec mes hésitations alors qu’il a tellement à gérer de son coté… Tu dois connaitre ça toi aussi... Une surprise qui laisse rapidement place à un soupir et à une douleur sans nom dans la poitrine. Elle n’a pas tort, fâcheuse habitude de sa part d’ailleurs, je connais. Très bien. Martial ne répond plus à mes sms, ou une fois tous les dix ans, il est de l’autre côté de l’Amérique du Sud, ne m’a même pas prévenu qu’il partait, il a disparu de la circulation plus d’un mois, un mois et demi avant ça et je ne sais plus depuis combien de temps on n’a pas eu une vraie discussion, lui et moi. Je ne sais même pas s’il a vraiment tenu dans ses bras Samuel et Adaline. Donc… bon… « Mouais, je vois. » Et je ne vais pas trop creuser le sujet, parce que je ne veux pas… je ne sais pas ce que je veux. Et je ne sais même pas ce que je raconte. Et quand je lui dis, au final, de suivre son instinct et pas son cerveau, je n’arrive même pas à déterminer si c’est un conseil potable ou totalement crétin. Moi, mon instinct me fait office de cerveau, ou mon cerveau me fait office d’instinct : dans tous les cas, je ne prends jamais vraiment le temps de réfléchir avant de faire quoique ce soit. Et on voit où ça m’a mené. - Ouais, fin mon instinct.. Je suis pas sure non plus… Donc bon… j’hausse les épaules, sans trop savoir quoi répondre à ça. « Tu trouveras, j’ai confiance en toi. » Encore une phrase bateau, mais qui sonne bien. Et qui est sincère, bien sûr.

Adaline nous change les idées, oriente la conversation sur un tout autre terrain : j’ai l’impression que c’est bien mieux comme ça. Ou pas. La conversation dérive de manière… bien trop bizarre pour moi. J’hésite entre rire et me sentir vexé, j’hésite entre rire et être mal à l’aise, j’hésite entre rire et… je ne sais pas vraiment. La question d’Aspen pourrait vraiment prêter à rire, ma réponse s’y accorde d’ailleurs, mais… mais quelque part, je sais que les seuls enfants que je veux, c’est avec Astrid, et que ces autres enfants, il est fort probable que je ne les ai jamais. Et en plus… je ne sais pas. C’est bizarre, tout ça, je ne sais pas trop bien quoi en penser. Alors je raconte des connerie avec un petit sourire en coin lorsque j’attaque sur le plus évident : la rousseur des poils de la Wolstenholme. Je fais le souffreteux en réponse à son coup de coude, tout en lui tirant la langue. - Ma descendance sera sublime, qu’elle soit rousse ou non, alors on se calme hein ! « Mais oui, mais oui, pas taper, Aspen ! » Je rétorque, avant d’argumenter sur le fait que, de toute manière, elle n’a pas trop de souci à se faire sur ce plan là : je ne la vois ni rester célibataire, ni devenir vieille et aigrie et carriériste comme elle vient de le dire. Et au pire, si elle se la joue trop difficile, je peux aider à aller lui chercher la perle rare, non ? - Mouais, j’attends de voir quand même… Et pour ta gouverne, j’ai pas tant de critères que ça ! je veux juste quelqu’un qui soit à mon goût physiquement, qui a du charme, qui sait ce qu’il veut et qui ne soit pas un gros glandeur. Pour le reste, je suis à peu près sure que je devrais pouvoir m’adapter et faire des concessions… J’ai un léger sourire aux lèvres. « Pas tant de critères que ça ? » Je compte sur mes doigts. « A ton, goût, avec du charme, qui sait ce qu’il veut, pas trop glandeur… » Je ne rajoute rien mais sans trop savoir lesquels, je sais qu’il y a forcément d’autres critères derrière. Il y en a toujours. Et toujours plus. Ou alors toujours moins, lorsqu’on est sur la mauvaise pente, comme moi.

Je ne veux pas m’attarder là-dessus, comme un peu plus tôt avec Martial, je préfère largement continuer à parler sur un rythme mariusien de connerie, sans réfléchir. Juste parler, juste formuler les conneries qui me viennent, les unes après les autres, désorganisées, suivant le cours de mes pensées, grimpant petit à petit jusqu’à l’apothéose de la connerie. Au pire, elle n’a rien contre la polygamie, non ? Comme s’il existait un seul monde où Astrid accepterait. Comme si Astrid et moi, on était encore en couple. Comme si je n’étais pas suffisamment stupide pour… quoi ? - … Pardon ? Bon. Et bien. L’idée ne lui plait pas. J’essaye de me raccrocher aux branches, en gardant mon aplomb sans trop… « Bah toi, moi, Moira, les éternels célibataires, tu vois… » Ta gueule, Marius, ferme-la tout de suite, tu as dit une connerie de trop. Je suis allé trop loin, comme souvent. Et je sais sans savoir comment que j’ai dit une connerie qui a blessé Aspen, et…

- Bon… Je pense que la petite a bien assez pris l’air, un peu de repos au chaud serait une bonne idée, non ? Et j’ai tout gâché. Pour changer. Je me lève, pour mieux reposer Ada dans son landau. « Ouais, sûrement. » Sûrement ? Mais bien sûr Marius. Je me mords la lèvre, en me concentrant sur ma princesse pour prendre, pour une fois, le temps de peser mes mots lorsque nous nous remettons à marcher pour nous diriger vers la sortie du parc. Et l’hôpital. Et Astrid. Je n’ai pas des masses envie de sortir du parc. « J’ai dit une connerie. Je suis désolé. Je voulais pas. Enfin, je m’excuse pas d’avoir dit une connerie, je dis juste que je ne voulais pas que tu le prennes mal, ou autre. C’est juste que… » Je regarde Adaline qui s’endort. « … désolé d’être con. » Je veux que ça sonne comme une fin de conversation, mais je n’arrive pas à lui dire bye, ciao, à la prochaine, tout ça ou une connerie dans le genre. « C’est cool de se revoir malgré tout. »

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MessageSujet: Re: Friends come and go like the waves of the ocean [aspius]   Friends come and go like the waves of the ocean [aspius] - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Nov 2016 - 22:13

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Installée à coté de Marius, Aspen se rendait soudain compte que son ami avait grandi, un peu, vieilli même, et cela se marquait à même les traits de son visage : elle l’avait connu avec ses grosses joues d’enfant qui entre dans l’adolescence, elle l’avait vu s’affiner pour devenir ce jeune homme frimeur et un peu idiot parfois, avec ses cheveux fièrement dressés en bataille sur sa tête, et maintenant … Maintenant elle voyait les toutes premières rides discrètes apparaitre aux plis de ces yeux, signe qu’il avait du rire plus qu’à son tour, et pas discrètement. Ça lui allait bien, à Marius, bien mieux que ses propres prémices de ride du lion à force de froncer les sourcils. De toute façon, Marius serait surement de ces hommes qui deviennent de plus en plus beaux à mesure qu’ils vieillissent, elle en était persuadée. Il gagnerait en charisme et en charme ce qu’il perdrait en énergie juvénile, d’ailleurs, quand elle le voyait être un père attentionné avec ses petits, elle ne doutait pas une seule seconde qu’il serait le fantasme ultime de plus d’une fille de leur âge. Dommage qu’elles ne puissent jamais en profiter vraiment, puisque Marius n’appartenait qu’à une femme, qu’il veuille se l’avouer et surtout l’assumer ou pas. Alors quand il lui interdit de le frapper, elle se contenta de faire courir ses doigts dans sa nuque pour le décoiffer un peu, avant de lui tirer la langue alors qu’il fait le compte de tous ses critères. Oui, bon, peut être qu’elle était un petit peu exigeante, au final, mais n’était ce pas un peu sa façon à elle de ne pas s’engager ? Elle faisait la difficile quand Marius lui ne l’était peut être pas suffisamment, chacun sa technique, hein ?

Et puis il y avait eu la bourde, du grand Marius, qui resta coincée au travers de la gorge de la jeune femme comme une longue arête de poisson qui vous gâche presque le gout de tout le plat dégusté avant. Elle rive ses yeux sur ses chaussures alors que Marius tente de rattraper le coup comme il peut le pauvre. Malgré l’acidité dans sa gorge, elle se trouve un peu vache, quand même, parce que d’habitude, elle aurait été capable de la faire elle-même, cette blague, n’avait elle pas parlé d’en faire son mâle inséminateur un peu plus tôt ? Sauf que voilà, l’idée de partager un amoureux … non, c’était encore trop frais, elle avait du mal, mais comment pouvait il savoir, lui, que cette grande fille costaud qu’elle était n’arrivait toujours pas à passer l’éponge sur ce qui n’était même pas vraiment une tromperie, mais qu’elle vivait tout comme depuis des mois ? Oui, non, il pouvait pas savoir, même si ça la faisait chier. Alors elle se lève en même temps que Marius, le regarde s’affairer autour du landau et de sa fille, se tenant un bras avec l’autre, avant de soupirer en l’entendant s’excuser. Un grand soupir qui vide les poumons, alors qu’elle relève les yeux dans les siennes, forcée de relever le menton au passage d’ailleurs.

- T’as pas à t’excuser en vrai Marius, c’est moi qui suis conne. Tu pouvais pas t’attendre à ce que je réagisse comme ça, t’es pas dans ma tête, personne ne l’ait. J’ai juste pas des masses d’humour sur le sujet en ce moment, rapport à … Fin tu sais, Noeh et tout. Bref, c’est pas toi, c’est moi.

Avant qu’il n’ait le temps de dire une bêtise de plus, elle avait enroulé ses bras autour du cou du Caesar, et se colla contre lui dans une étreinte aussi improvisée que sincère. Il sentait bon, Marius, il avait l’odeur des terrains connus, un peu du sable chaud aussi, le parfum du bon vieux temps et des copains loyaux, à défaut d’être fidèles. Elle resta blottie contre lui encore bien quelques dizaines secondes, avant de se hisser sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la joue avec un sourire moins triste qu’avant :

- Tu te débarrasseras pas de moi avec ce genre de phrases à la con Rius, genre « c’était sympa de me voir », peuh ! c’est toujours sympa, génialissiment même, et tu devrais en vouloir encore et encore, non mais. Allez, on rentre, je serais une tata indigne de laisser cette choupette attraper froid parce qu’on est des pas doués.

Attrapant un des bras de Marius pour y accrocher le sien, elle mit une première impulsion sur la poussette pour la faire démarrer, marchant en synchro avec Marius, calquant son pas sur le sien en l’allongeant un peu. C’était une chouette ballade, en tout cas, et elle espérait qu’ils pourraient en faire d’autres, des comme ça, bientôt, avec Astrid, peut être … Elle aimerait beaucoup en tout cas.



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