Sujet: (andreas), down into the killing field Ven 18 Mar 2016 - 2:08
death, where are you? you've left me behind somehow
I PLAYED YOUR GAME BUT NOW I THINK I'M THROUGH.
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i am the last man stand survivor, i'll be the last man home. you're all alone sitting in the corner, you've got a killer stare. who's messing round with you in the corner? he better say his prayers. you found yourself a new sensation but it's a jungle out there, the one's you counted on are all but gone, it's a jungle out there w/cesare demaggio & andreas kovalainen.
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Y’avait un aspect assommant et déplaisant dans la monotonie. S’il y avait bien une vie qu’il n’avait cru retrouver le jour où il avait décidé de s’en éloigner, c’était celle-là : la vie d’un hunter. La vie de digne fils de ses parents – la vie d’un meurtrier. Ça ressemblait à s’y méprendre à l’existence que Cesare avait toujours eue, d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Il paraissait pourtant que quelque chose avait changé. Isolde avait été élue maire, et les chasseurs ne bénéficiaient plus du traitement de faveur qu’ils avaient pu avoir avec Lancaster. Ca les transformait en chiens enragés, en monstres acculés ; et voilà ce qu’ils décidaient de faire – contre-attaquer. On parlait de couper la tête du serpent, on parlait de trouver la tanière des loups et de l’enfumer pour les forcer à sortir de leur planque. Encore et encore, Cesare écoutait les arguments, les plans des uns et des autres, les discussions houleuses qui traduisaient du désespoir ambiant. Pourtant, aucun des DeMaggio n’avait quoique ce soit à perdre – l’argent et l’extension du réseau de Rafael le protégeait largement de la petite maire d’une minuscule ville. Et ça, le patriarche de la famille n’manquait pas de se le rappeler à lui-même, au point d’en avoir une assurance à même de défier le reste du monde, brûlant au fond de ses prunelles sombres. Au moins, Isolde le savait, Isolde avait écouté ses arguments et lui laissait faire les choses à sa façon. A partir du moment que ce n’était pas dangereux, et qu’il revenait régulièrement la voir, avait-elle dit. Trop souvent, trop impunément, Cesare agissait au nez et à la barbe de ses géniteurs, sans jamais rien regretter. Y’avait plus rien à regretter, à partir du moment où ils se retrouvaient tous les deux, pour un temps infini. Et pourtant, la force du monde leur avait déjà appris que toutes les imprudences se soldaient généralement par des conséquences désastreuses : celles-ci ne pointaient pas le bout de leur nez pourtant, et les deux amants s’perdaient dans la croyance qu’ils voyaient enfin la fin des complications qui les avait tant séparés. L’espoir, pourtant, ça n’avait pas été ce sentiment que le chasseur avait été habitué à ressentir- c’n’était pas faute de volontiers s’en enivrer dès qu’il se retrouvait avec la Saddler, sans compter ni les heures ni les minutes- ni les menaces ni la façon dont le monde tournait. Mais dès qu’il s’éloignait un tant soit peu de la jeune femme, y’avait un filin de réalité qui revenait couvrir son esprit, et faire tourner sa raison pour l’accabler plus encore. Ce qu’ils faisaient, ce qu’ils prévoyaient encore et encore, c’était complètement fou- peu à peu, par le biais de son patriarche si influent, Cesare parvenait à obtenir des informations sur Callahan et toutes les histoires qui se cachaient derrière la belle devanture de son bureau d’avocats. C’n’était pas pour autant qu’il touchait au but, et que la mission devenait de moins en moins dangereuse : depuis l’incident d’Anthea, l’élection d’Isolde et son ‘incapacité’ à localiser et neutraliser la Saddler pendant tout le temps de la campagne, Cesare se savait avoir perdu une part de la confiance de son père. Trop souvent, il sentait le regard noir de celui-ci l’analyser de la tête aux pieds, le sonder silencieusement, l’air tendu jusqu’à en devenir électrique : ça devenait fatiguant, sans conteste, de sans cesse vivre sur le qui-vive. En fin d’compte, le jeune homme en avait oublié toutes les autres menaces et les histoires qui avaient tant rythmé sa vie jusqu’à il y a bien récemment- la mort de Kingsley Moren, pourtant, aurait dû être un événement qu’il aurait dû prendre le temps d’apprécier à sa juste valeur. Mais non.
Comme prévu, le monde avait continué de tourner sans Moren, et le Bon Dieu n’avait pas infligé son Jugement Dernier sur les pitoyables humains qui restaient sur cette bien vaste planète sans le Saint Kingsley. Et blablabla. Et comme il s’y était attendu, comme il l’avait craint à vrai dire, la mort du meurtrier de sa sœur n’avait amené aucune quiétude en lui- aucun sentiment de justice ou de paix intérieure. Rien. Rien d’autre que le néant d’un oubli, et la question lascive et lancinante, de c’qu’il pouvait bien lui rester maintenant. Y’avait toujours Artur Kovalainen- par orgueil, arrogance pulsant dans ses veines avec hargne, il aurait pu poursuivre ses desseins, et revenir brusquement dans la vie du pitoyable pantin de Moren pour lui rappeler sa promesse. Mais à quoi bon ? Cesare essuyait encore les conséquences de ses actes, de ses choix et de son impulsivité avec Isolde- combien de fois pensait-elle à Moira Kovalainen quand elle pensait à lui ? Certes, c’n’était qu’une fille parmi tant d’autres, qu’une victime collatérale au milieu des dizaines d’autres qu’il avait semées- mais elle avait un nom, une identité, un visage, et une attache à quelqu’un que la Saddler connaissait : irrémédiablement, l’ombre de cette quasi-inconnue planait trop souvent entre eux pour enserrer leurs cœurs et les empêcher d’être totalement paisibles. Peut-être que c’n’était que ce qu’il méritait lui- celui qui s’était pointé pour réclamer vengeance pour sa sœur innocente – pas si innocente que ça, en fin de compte – en arrachant la vie à une autre innocente. Ouais, d’un point de vue enragé, pragmatique et odieux, y’avait une logique. D’un point de vue humain- d’la façon dont il voulait voir le monde, ça lui filait la nausée rien que d’y repenser : et trop souvent, seul avec lui-même, Cesare y repensait. Parce qu’il n’avait rien d’mieux à faire ; rien d’mieux à faire que ressasser les noms de Kingsley Moren et Artur Kovalainen. Sauf qu’avec Kingsley six pieds sous terre, enterré sous les gravats de la mairie comme un vulgaire tas de poussière et tous les cadavres qu’il avait lui-même amenés à Dieu – ou peu importait qui, y’avait qu’Artur Kovalainen d’accessible. Accessible pour sa vengeance, accessible pour son courroux ou ses songes- palpable, d’une quelconque manière. Mais fallait croire que Cesare avait fait un petit bout de chemin depuis cette fois-là, où il était allé prendre Moira Kovalainen en otage pour attirer dans ses filets le gamin abruti qui lui avait pris sa sœur ; à cette époque-là, il avait littéralement été obsédé par sa vengeance, dévoré par celle-ci, l’âme happée par des ténèbres desquelles il tentait de s’extirper aujourd’hui. En quelques mois, il était passé du démon qui cédait volontiers au gouffre de l’Enfer, à celui qui combattait pour s’en défaire. Est-c’que ça faisait une différence ? Probablement pas pour Moira Kovalainen – lui au moins, avait-il la qualité de regretter son geste, et de ressasser une culpabilité incandescente et mordante, là où c’n’était probablement pas le cas d’Artur Kovalainen. Ça n’avait pas été le cas de Kingsley Moren, en tout cas. Connaissant le personnage, Cesare avait toujours su qu’y’aurait une part de justice, une part de regret et de pardon qu’il n’obtiendrait jamais de Moren- parce qu’il était celui qu’il avait été. Cependant… cependant, il n’s’était pas préparé à ce que l’amertume soit toujours là, teintée du même sentiment d’inachevé qu’au lendemain de la mort d’Aria. Les traquer, les chercher, retourner chaque pierre de Radcliff pour trouver l’identité des assassins de sa sœur- tout ça, ça n’avait servi à rien. Ça n’avait servi qu’à ramener des vérités qu’il n’avait définitivement pas été prêt à affronter : maintenant, il n’savait même plus qui il vengeait. Sa petite sœur, certes. Mais qui avait été Aria à la fin de sa vie ? Elle avait été la cadette qui aurait volontiers usé de la distraction de la fête foraine pour quitter la ville avec un homme, sans se retourner, et abandonnant son frère sans lui laisser le moindre message, ni même la possibilité de comprendre.
L’action chassait au moins le flot désagréable d’incompréhension, le flot de vide qui s’ensuivait des moments de doute. L’action faisait battre son cœur à la chamade, et lui donnait encore le sentiment d’être vivant, quand bien même trop souvent il portait l’sentiment d’être vide. Y’avait qu’avec Isolde, qu’y’avait une résonnance encore dans ses entrailles- un appel lascif qui le ramenait à la surface. Mais ce soir, il n’irait pas voir la Saddler- ce soir, il était censé chasser. Une perspective qui lui déplaisait de plus en plus- particulièrement depuis qu’il était dans le collimateur de son patriarche : et qu’est-c’que Rafael attendait de lui, en le faisant emmener un bleu sur le terrain ? Certes, fallait savoir reconsolider les liens entre les familles hunters depuis que Lancaster était tombé de son piédestal- Cesare, pourtant l’avait prouvé, était bien plus efficace en solitaire. Un privilège qu’il avait acquis y’a des années déjà… mais que son imprudence semblait lui avoir fait perdre, fallait croire. C’était sans compter la putain d’ironie de la vie- celle qui lui enserrait déjà les tripes dans une indécision presque totale : aurait-il dû envoyer un message à Isolde, pour la prévenir que les hunters avaient resserré leur étau autour d’Insurgency, et plus particulièrement d’Andreas Kovalainen ? Fallait croire que dans cette ville de merde, y’avait que des Kovalainen à chaque détour- et que Cesare était encore assez fou pour penser que c’était trop personnel, trop compliqué, trop dangereux pour y impliquer directement Isolde, ou même utiliser les subsistances de leur lien pour la prévenir. Et comment est-c’qu’ils étaient censés neutraliser à deux – un et demi à vrai dire – un connard qui savait manipuler les tempêtes ? Une réponse que Cesare n’avait pas encore trouvé, se tournant bon gré mal gré vers la solution du vaccin- s’il le fallait, quand bien même il avait toujours éprouvé une profonde méfiance pour ce miraculeux liquide sorti des laboratoires les plus pourris de la ville. Et pourtant, y’aurait eu un Cesare, à une autre époque, qui se serait volontiers planté l’aiguille dans le bras- mais fallait croire que les doutes de la Saddler et les effets secondaires qu’elle s’était elle-même tapés avaient eu raison des convictions de Cesare. Sa mutation, pour l’heure, c’était l’signe de sa survie- l’indispensable avantage qu’il avait sur ses deux parents, et tous les ennemis qui pourraient se présenter sur sa route ; et aussi incroyable que cela puisse paraître, ça semblait presque être la moindre des préoccupations de ses géniteurs, qu’il s’en débarrasse. Car ouais, y semblait de plus en plus, que les chasseurs n’avaient aucun problème à exploiter des dégénérés au cerveau retourné pour faire leur sale boulot. « La mission c’est de le neutraliser- et de l’amener. Indemne. » une précision qui lui tint assez à cœur pour que sa voix s’assombrisse à cette idée, son regard noir analysant des pieds à la tête l’imbécile duquel il avait été affublé. Pendant tout le trajet, Cesare s’était contenté de marmonner des réponses évasives à l’adresse de l’autre, bien peu désireux de faire copain-copain avec celui-ci : l’avantage, c’était qu’il avait toujours été comme ça, avec qui que ce soit, alors même son père n’était pas interloqué par la froideur qui entourait son fils. Probablement qu’il rejetait encore ça sur la mort d’Aria, d’ailleurs. L’autre répondit d’ailleurs quelque chose, à quoi Cesare ne prêta pas la moindre attention ; il avait déjà supporté ses idées et ses arguments débiles pendant qu’ils s’étaient occupés du repérage des lieux, occupés à préparer un plan d’attaque. L’Université du coin, n’était heureusement pas bien grande. Et le DeMaggio laissa quelques minutes d’avance à l’autre- calculant son propre coup à lui dans le dos de l’autre ; peu importait le passif qu’ils avaient tous les deux, Cesare avait fait comprendre à Isolde que les membres d’Insurgency échapperaient entre les mailles du filet, aussi souvent qu’il pourrait agir en cela. Et si y’avait bien des promesses qu’il comptait tenir, c’était celles qu’il faisait à la Saddler. Encore et encore, Cesare avait analysé sa montre, dans la pénombre d’une nuit qui s’installait peu à peu- qui pouvait bien désirer bosser jusqu’à une telle heure ? Ouais, probablement quelqu’un qui n’avait aucun problème à s’perdre dans son job pour oublier le reste du monde, quitte à devenir un membre actif d’un groupe de mutants enragés. Insurgency restait ce qu’il était, peu importaient les changements d’Isolde elle-même. Il avait silencieusement grimpé les escaliers de secours à l’extérieur du bâtiment, se retrouvant à passer par le toit, pour atteindre les premiers couloirs d’une université qu’il n’avait étudié que sur le plan, et où il n’avait jamais mis les pieds. Au faisceau d’une lampe torche, il trouva l’indication qu’il cherchait, dévalant une volée de marche en s’assurant de rester le plus discret possible : ils cherchaient le secteur de recherche en biologie- et à une heure pareille il semblait presque que l’immeuble n’était ouvert plus que pour Andreas Kovalainen. Combien de minutes passa-t-il à arpenter l’endroit, le cœur battant de manière contrôlée, avant que la voix de son coéquipier ne se fasse entendre par l’une des portes entrouvertes de l’endroit. Dans le couloir, Cesare resta là de longues secondes, à écouter sans écouter, analysant les mouvements, analysant la tension dans l’air, tandis que sa main trouvait son flingue à la ceinture. Et pourtant, au moment de pénétrer dans la pièce, au beau milieu de la scène sans qu’aucun des deux n’ait le temps de capter quoique ce soit, Cesare ne se servit pas de celle-ci pour attaquer le mutant qui se trouvait là : la crosse de son arme trouva la mâchoire de l’autre, avant de s’abattre dans sa nuque pour le faire tomber, assommé en une poignée de secondes. Il n’lui fallut pas beaucoup plus, pour se retourner contre le mutant – le principal danger de cette histoire – levant le canon de son arme dans le cliquetis sans équivoque du cran de sécurité, s’envolant pour tendre l’air. « J’viens juste de sauver votre cul- alors la moindre des choses, ce serait d’pas m’envoyer d’éclair dans la tronche cette fois. » certes, ramener si brutalement des souvenirs de ce jour-là était probablement l’acte le plus imprudent et le plus provocateur qu’il aurait pu faire. Ça n’avait pas été son intention, pourtant ; s’il avait appris une chose, en plus de ‘la vengeance n’apporte rien’ et blablabla, c’était aussi qu’il fallait aller de l’avant. Là, pour l’instant, ‘l’avant’ était présent et pressent, et pouvait en grande partie influencer la survie d’Insurgency- et d’Andreas Kovalainen par la même occasion.
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Sujet: Re: (andreas), down into the killing field Ven 25 Mar 2016 - 12:36
-cesare & andreas-
down into the killing field
Le travail était tout ce qui permettait à Andreas de survivre désormais, la seule chose qui le tenait relativement éloigné du gouffre qui l’attendait sagement. Ça et les interventions incessantes de Malachi sur ses émotions en perpétuelles chamboulements. Son monde n’était que chaos et il ne faisait absolument rien pour y remédier. Comme il l’avait dit à son ancien protégé, il était fatigué, épuisé et Isolde l’avait d’ailleurs constaté. Il se fichait des conséquences, il attendait. Il attendait juste le bon moment pour tirer sa révérence en entraînant avec lui la seule personne qu’il voulait vraiment voir morte. Une personne dont il ignorait tout pour le moment. S’il avait pris un congé d’une durée indéterminée à l’université, il lui était cependant impossible d’éviter son assistant d’une ténacité remarquable, plus têtu qu’un troupeau de mules. En l’engageant, il avait su qu’il finirait par le payer et c’était précisément ce qui se produisait. Il avait peut-être raté le plus gros de la crise mais, désormais, quand il le lâchait enfin, c’était pour le faire courir dans une direction sécurisée. Le généticien avait la vague impression que son entourage au grand complet l’avait enfermé dans un standard de vie sécurisant où rien ne pouvait lui tomber dessus. Bien entendu, à Radcliff, la sécurité était une chose très relative, qu’Isolde soit maire ou non. Les hunters n’arrêteraient pas leurs petites affaires, c’était prendre ses désirs pour des réalités que d’y croire. Lui, il n’y croyait pas en tout cas. Tout pouvait mettre le feu aux poudres et les hunters n’étant plus protégés par Lancaster, il en fallait souvent peu pour que leur chasse se transforme en véritable cirque. Transmutant ou humain, ils ne faisaient pas grand cas de la personne qu’ils avaient en face d’eux pour peu qu’il y ait suspicion. Visiblement, il était de ceux qui se trouvaient désormais dans le collimateur des chasseurs et, que ce soit l’imprudence dont il avait parfois fait preuve ces derniers temps ou la paranoïa ambiante des hunters, c’était lui qui se trouvait dans la ligne de mire. Toisant sans vergogne son interlocuteur toujours aussi convaincu de sa supériorité malgré l’absence de règles interdisant à Andreas d’être présent, ce dernier ne fit qu’hausser un sourcil dans l’indifférence la plus totale. En dehors du fait que la mort était ces derniers temps une amie qu’il attendait sans pour autant la provoquer, l’ancien mutant n’avait rien à dire à l’homme en face de lui. S’il devait être pris, il n’hésiterait pas le moins du monde à mettre fin à ses jours. La perspective de mourir n’étant pas un problème en soit, pas depuis des mois et très peu de choses le maintenait aujourd’hui du côté des vivants. Il n’était qu’un mort en sursis singeant la vie.
Lorsque un homme arriva, probablement en renfort de l’autre, Andreas fut tenté de lancer une ultime provocation qui ne vint pourtant jamais quand la crosse d’une arme s’abattit avec violence sur le chasseur qu’il avait en face des yeux. S’il avait cru initialement que sa colère prendrait le dessus, ce fut tout autre chose qu’il ressentit en apercevant ce visage qu’il avait mémorisé pour mieux le chercher. Ce que ressentait Andreas n’était que de l’épuisement, de la fatalité. Le jeune homme qu’il avait en face de lui n’avait agi que par vengeance, une vengeance légitime qui malheureusement s’était abattue sur sa fille et son fils. Un fils qu’il avait depuis renier jusqu’au tréfonds de sn être, convaincu qu’il n’y avait plus rien à sauver chez lui quoi que puisse en penser Malachi ou même Moira, trop optimistes, trop justes.
- « Vous envoyer des éclairs à la tronche, comme vous dites, risque d’être extrêmement compliqué. Quant à sauver mon cul, qu’allez-vous faire s’il s’en va crier à qui veut l’entendre que vous avez aidé un suspecté mutant ? Tuer ne vous pose pas trop de problème je crois. »
Mordant sans être menaçant, Andreas joutait comme il aurait pu le faire avec le père Caesar. Il s’installa même tranquillement, s’asseyant sur son bureau et croisant les bras, ce fichant visiblement de l’homme assommé au milieu de la pièce. En lui bouillonnait toujours autant de rage et de colère mais, pour le moment, il n’était animé que par une profonde indifférence.
- « Qu’attendez-vous au juste ? Que je vous remercie ? Que je vous pardonne d’avoir expédié ma fille aux côtés de votre sœur dans la tombe pour vous venger d’Artur ? Peut-être auriez-vous dû vous en prendre directement au responsable. Vous auriez rendu un fier service à cette ville. À présent, nous allons devoir vivre tous les deux avec nos erreurs le concernant. »
Les mots d’Andreas étaient très durs envers son fils, intransigeants envers l’homme dont il ignorait tout. La culpabilité n’était pas quelque chose qu’il connaissait en dehors de la mort de sa femme. Le calme dont il faisait preuve était presque effrayant, relevant d’un abattement étrange. Il tranchait considérablement avec le transmutant dont il devait avoir le souvenir, celui qui avait défendu ses enfants au mépris de sa propre vie.
- « Que faites-vous là ? Un désir de repentance peut-être ? Allez donc chercher la miséricorde ailleurs. Vous ne la trouverez jamais ici, quelques soient vos excuses, votre passé, je me fiche de qui vous êtes et de ce que vous êtes. »
Alors qu’il parlait, le hunter à ses pieds remua. Tout calme l’abandonna alors qu’il s’en saisit pour rajouter un coup bien placé qu’il espérait peut-être suffisamment fort pour se révéler très invalidant. Sa promesse... il devait tenir sa promesse. Il tremblait de rage, de colère, loin de se maîtriser comme lors de leur dernière rencontre. Il tentait de s’employer à rester calme, être maître de lui-même mais quoi qu’il fasse, il n’y parvenait pas, pas sans Malachi à proximité. Il se saisit d’ailleurs de son vis-à-vis par le col.
- « Que croyez-vous faire ici ? »
Il bouillonnait d’une rage mal contenue. Chaque parcelle de ce qui avait été son existence envahie par les actes et les attaques de chacun. Aucun sanctuaire, aucun lieu de paix, aucun repos. Andreas était épuisé.
Cesare DeMaggio
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
Sujet: Re: (andreas), down into the killing field Dim 22 Mai 2016 - 5:10
death, where are you? you've left me behind somehow
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i am the last man stand survivor, i'll be the last man home. you're all alone sitting in the corner, you've got a killer stare. who's messing round with you in the corner? he better say his prayers. you found yourself a new sensation but it's a jungle out there, the one's you counted on are all but gone, it's a jungle out there w/cesare demaggio & andreas kovalainen.
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Pointer un flingue sur quelqu’un, y paraissait que pour beaucoup c’était une étape – un pas de trop dans le néant. Depuis combien de temps, était-ce devenu un réflexe salutaire pour Cesare ? La survie instillée en quelques pièces de métal, assemblées les unes aux autres. Il en connaissait tous les secrets, de son arme : le mécanisme qu’il avait encore et encore démonté, remonté, démonté à nouveau. Ses doigts étaient devenus pulsion autour de la croisse de son pistolet, galvanisés par des images qui se précipitaient et dansaient à ses prunelles dès que l’adrénaline courait dans ses veines. Y’avait une certaine ironie dans la mutation qui s’était développée dans ses chairs : avant même cette époque, Cesare était devenu un métal glacé à force de toujours manipuler la mort, de ses mains ensanglantées. La rigidité de ses paumes, les callosités à ses jointures, tout ça, était tout autant empreinte de son passé que les traumatismes qui vrillaient son être. Il n’avait que rarement pointé le canon de son arme en direction de quelqu’un pour sauver une vie : tuer, ç’avait été l’utilisation principale de celle-ci, tout comme ç’avait été le principe de base du DeMaggio qu’on avait façonné avec les années. Et cette arme, c’était un CZ 75 P01, paraissait-il aux yeux de beaucoup, le meilleur flingue sur le marché : relativement léger, facile à manipuler- au fond, Cesare aurait pu s’retrouver armé du plus vieux pistolet jamais créé, usé jusqu’au cœur et épuisé par les cadavres, il n’aurait quand même pas manqué sa cible. C’était ça, l’ironie ; un sarcasme qui lécha l’échine du chasseur avec le premier regard qu’Andreas Kovalainen avait posé sur lui. A la ceinture à sa taille, Cesare avait encore un Beretta 92FS souvent délaissé- autour de son mollet, un Bébé Aigle II BE9915R qui n’servait que pour les cas désespérés, et mais avait déjà bien souvent explosé des crânes dans un instant de précipitation. Sa nature de hunter, elle n’était jamais loin, et elle était vite revenue comme un réflexe crispant les venaisons dangereuses qui roulaient sous sa peau. Face à cela, la proie paraissait impuissante, cernée, acculée, eux deux n’étant séparés d’une distance que la balle qu’il tirerait aurait vite traversé : comme ça, un clin d’œil entre la vie et la mort. Au moins le dégénéré pouvait-il toujours se dire ça : il se retrouvait face à un chasseur qui avait assez d’expérience, assez le meurtre dans la peau pour savoir ce qu’il faisait – il ne sursauterait pas au moindre bruit, son doigt pressant accidentellement la détente. Il en fallait, de toute manière, une certaine force de recul pour pouvoir faire quelque chose d’aussi débile : le duel meurtrier, pour l’heure, il se jouait dans le regard. Et c’n’était que maintenant, que Cesare réalisait au combien les prunelles du père ressemblaient à celles de la fille : il en aurait presque cillé, son impétuosité ruinée en miettes contre les iris glacées de son vis-à-vis. L’orgueil l’emporta pourtant, en un spasme de ses mâchoires, qui s’enserrèrent rudement l’une à l’autre ; il aurait pu croire que ses dents allaient se fissurer sous la pression les unes des autres. Mais rien ne vint, rien d’autre que la sentence apposée par son interlocuteur : « Vous envoyer des éclairs à la tronche, comme vous dites, risque d’être extrêmement compliqué. Quant à sauver mon cul, qu’allez-vous faire s’il s’en va crier à qui veut l’entendre que vous avez aidé un suspecté mutant ? Tuer ne vous pose pas trop de problème je crois. » une rancœur injustifiée et injustifiable brilla dans les yeux sombres du jeune homme aux mots sévères du transmutant ; le réflexe de l’orgueil qui se retrouva galvanisé par les pensées amères qui vinrent s’échouer contre les lippes du chasseur silencieux.
Jusqu’à ce qu’il ne daigne ouvrir la bouche, forçant un rictus sardonique à répondre aux provocations de l’autre, s’ils devaient se lancer dans la joute verbale, il fallait bien savoir que Cesare n’était pas du genre à mâcher ses mots, lui non plus. Ni même à mentir ; ses intentions avaient toujours été claires – même ici, même maintenant, Andreas Kovalainen savait pourquoi sa fille était morte. Sans détour, sans rondes-jambes : quelque chose que le DeMaggio lui-même n’avait pas. « Vous voulez quoi ? Que j’reconnaisse qu’entre ma vie et votre vie mon choix est vite fait ? C’est l’cas. » il avait fait une promesse à Isolde ; au-delà de sa vengeance aujourd’hui achevée – du moins, si Artur Kovalainen se tenait tranquille – il devait aussi survivre pour elle. Pour eux deux. Pour Clara. « Allez-y… allez donc dire à toute la ville que j’vous ai sauvé la peau. Je suis sûr que beaucoup seraient intéressés d’apprendre votre nom ; et l’affiliation que vous pouvez avoir avec certains éléments des hunters. » son salut, sûrement que le fils Kovalainen l’avait dû à la protection de Kingsley Moren : et qu’y avait-il, désormais ? C’n’était pas comme si c’était la préoccupation principale du DeMaggio. Certes, la réponse idéale aux ressentiments brûlants qui le dévoraient de l’intérieur dès qu’il pensait à Artur Kovalainen, c’était de le tuer lui-même, d’obtenir vengeance en lui faisant endurer tout ce qu’Aria avait pu connaître dans les dernières heures, les dernières minutes de sa vie. Mais il s’abstenait- il s’retenait jusque-là, penchant d’un côté et de l’autre d’un gouffre qui pouvait s’avérer bien dangereux. Probablement que ce face à face aurait son impact dans sa décision. Ou peut-être pas. Aria était toujours morte. Et Moira était toujours morte également, quand bien même ses yeux semblaient le défier, là maintenant, emplis de jugements, emplis de rancœur. Il en aurait presque eu la nausée, si l’instinct de survie n’était pas la pulsion primaire qui faisait battre le sang à ses veines et incendiait ses réflexes à la recherche du moindre signe de danger. Mais lorsque l’autre atteignit la chaise à son bureau, pour s’y asseoir comme s’il n’était qu’à peine dérangé par la présence des deux chasseurs, Cesare laissa retomber son bras le long de son corps ; il n’se débarrassa pas pour autant de son arme, laquelle reposait entre ses doigts comme si c’était sa place habituelle, celle qu’elle occupait plus souvent que la ceinture à sa taille. Il savait bien, il sentait, comme un arôme d’animosité au bout de ses phalanges et de sa langue, qu’il devrait s’en servir à un moment ou un autre, de cette arme : tôt ou tard, une nouvelle menace poindrait. C’était toujours comme ça. « Qu’attendez-vous au juste ? Que je vous remercie ? Que je vous pardonne d’avoir expédié ma fille aux côtés de votre sœur dans la tombe pour vous venger d’Artur ? Peut-être auriez-vous dû vous en prendre directement au responsable. Vous auriez rendu un fier service à cette ville. À présent, nous allons devoir vivre tous les deux avec nos erreurs le concernant. » c’était donc ainsi que le duel commençait ; Cesare arqua un sourcil, distraitement, sa mimique disparaissant dans le néant dès qu’il arpenta quelques pas, s’éloignant du bleu qui l’avait accompagné pour tourner, inspecter en des œillades distraites ce qu’il y avait autour, ou les attitudes traitresses que le transmutant lui balançait à la tête.
En voilà une façon de parler, de l’enfant pour lequel il avait si promptement débarqué, balançant tempête et éclairs à celui qui osait l’attaquer ; à moins que le DeMaggio n’ait abattu son gosse favori, déjà. - « Que faites-vous là ? Un désir de repentance peut-être ? Allez donc chercher la miséricorde ailleurs. Vous ne la trouverez jamais ici, quelques soient vos excuses, votre passé, je me fiche de qui vous êtes et de ce que vous êtes. » comme un animal patient, le chasseur allait enfin ouvrir la bouche, lorsque le troisième protagoniste lâchant un grognement encore endormi ; ce fut pourtant assez pour que le mutant saute de sa place pour venir jusqu’à lui, assénant un coup en bonne mesure. Cesare en eut les mâchoires qui se serrèrent, quand bien même il se força à ne pas répondre à l’instinct en relevant son flingue tout de suite. Il n’y avait rien de la part de l’autre, à part ses fameux éclairs, qu’il n’pouvait pas contrer. Un souffle d’air, c’est tout juste ce qui lui échappa, lorsque l’autre lui empoigna le col d’ailleurs, leurs regards se rencontrant plus vivement que jamais ; « Que croyez-vous faire ici ? » et la colère qu’Andreas Kovalainen ressentait, Cesare la connaissait bien, pour ressentir la même ; la même qui le rattrapa au moment où il réalisa que les yeux de son vis-à-vis n’étaient pas ceux de Moira Kovalainen. Moira, ç’avait été l’Aria de leur famille ; l’innocente, la fragile. Non, ces prunelles, elles ressemblaient à celles du type qui avait tué sa sœur. Le réflexe fut instantané pour Cesare, et le dégénéré se retrouva avec le canon de son arme pointé juste dans le coin de sa mâchoire, sous son menton. « J’suis pas là pour vous. » qu’il répliqua bien assez vite, le venin de l’animosité miroir à celle de son interlocuteur, glissant entre ses lippes comme un sifflement offensif. « Les hunters, j’sais pas comment ils savent, mais ils savent que vous êtes chez Insurgency. Ils savent que vous avez participé à faire des trucs plutôt handicapants pour eux... » et d’une œillade noire, c’était comme si Cesare défiait son vis-à-vis de croire que c’était de sa faute à lui. Mais comme il avait dit, c’n’était pas à cause de lui qu’il était venu- pas concrètement. « Je sais pour qui vous bossez. Ça nous fera gagner du temps si vous ne niez pas. Ou si vous m’épargnez votre drama familial. » ils en avaient tous les deux à revendre, du drama, s’ils devaient se jeter la pierre ; Artur Kovalainen avait commencé cette bataille, le fait était qu’il était toujours vivant. « Isolde Saddler. Vous la mettez en danger, ici et maintenant. Si les chasseurs vous trouvent, ils n’vous tueront pas-… ils veulent savoir qui dirige les groupes rebelles. » et malgré les apparences froides qu’il essayait de se donner, il savait, il savait que son cœur pulsait sauvagement contre son poitrail – un nœud au creux de sa gorge, tandis qu’il retenait une bile acide de ses lèvres. Il fallait qu’il se concentre sur le principal. Ici et maintenant. Isolde. « Si j’dois vous tuer, autant me l’dire tout de suite. Sinon-… j’peux vous aider. » et à sa bouche se refermant dans le silence, le chasseur retint toute tentative de parler plus, de dire autre chose pour essayer de convaincre son vis-à-vis. Il n’demandait pas d’expiation, ni même de confrontation brutale par rapport à ce qui avait pu se passer. Il n’allait pas s’mettre à genoux, ni s’excuser d’avoir essuyé le sang par le sang : il n’allait pas s’excuser, d’avoir à ses prunelles, les souvenirs du visage mort d’Aria, ni s’excuser d’avoir attendu Isolde jusqu’à l’aube, dans son appartement, des doutes plein la tête, et le sang poisseux de sa petite sœur collé aux mains. Il n’allait pas s’excuser, d’enfin prendre au reste du monde c’qu’il lui avait pris, encore et encore, jusqu’à l’épuisement total de son âme : orgueilleux, Cesare défia le Kovalainen de ses iris, quand bien même, malgré ces convictions qu’il se répétait, y’avait probablement une part du DeMaggio qui murmurait d’autres choses.