(event Alvin & Ailionora) | Never sigh for better world...

SUR TH DEPUIS : 01/12/2015

Never sigh for better world...

Ailionora & Alvin

Un dernier crissement sur la glace, et je quittait la piste pour rejoindre les vestiaires. Pas de gaieté de cœur, c'était certain, mais le propriétaire de la patinoire avait décidé de fermer plus tôt pour aller écouter le discours de la nouvelle élue à la mairie de Radcliff... Qu'est que ça pouvait bien me faire, à moi ? Qu'il me laisse les clés pour que je puisse continuer à m'entraîner ! Deux heures de gâchées, au final. Tout en ronchonnant, je retirais la glace prise dans les lames de mes patins, me changeais en vitesse et ramassais mes affaires. La politique de cette ville avait tendance à me passer au-dessus, mais pas parce que je n'y intéressais pas... Plutôt parce que je n'étais arrivée ici que depuis deux mois, et que j'avais mieux à faire que de me préoccuper des enjeux politiques qui opposaient les candidats. Et aussi parce qu'à seize ans et demi, je n'étais pas encore en âge de voter, mais ça c'était une autre histoire. Je jetais un œil à mon téléphone, constatant que j'avais donc deux bonnes heures devant moi avant que mon oncle vienne me récupérer ici... Depuis ma petite escapade avec Kaisa, inutile de dire que mon père ne me laissait plus sortir sans une escorte armée, trois hélico et des tireurs d'élite postés partout sur mon chemin. Ne riez pas, on en était pas si loin, finalement !

Et parce que je n'avais rien d'autre à faire, je traversais la grande place donnant sur l'hôtel de ville, envoyais un texto rapide à super tonton pour le prévenir, et me plantais au milieu de la foule pour écouter le discours. Quitte à être là, autant me tenir au courant ! Plus de couvre-feu, plus de cinglés dans les rues à traquer les gens comme moi... Elle commençait déjà à me plaire, la jolie blonde qui avait été élu à la place du vieux décrépi ! Retenir les noms c'était trop compliqué... Les femmes au pouvoir ! Plus d'armes brandies à tout va et plus besoin de se pisser dessus à chaque fois que quelqu'un sortait chercher son pain ! Enfin ça... C'était en théorie.

Car en pratique, à peine avait-elle atteint la moitié de son discours qu'une détonation assourdissante retentit, suivie d'une déflagration qui m'envoya voler un peu plus loin. Je n'étais pas près de l'épicentre de l'explosion, et c'est probablement à ça que je dû mon salut. Je me rattrapais tant bien que mal, mais un type s'écroula sur moi. Un craquement sourd suivi d'une douleur aiguë, et je compris que je m'étais certainement cassé le poignet dans la chute. Des larmes de douleur perlaient à mes paupières, et j'étouffais à moitié sous le type inconscient au dessus de moi. Les patins dans mon sac à dos me vrillaient les vertèbres, et j'avais beau tenter d'appeler à l'aide, il y avait tant de bruit autour de moi que c'était inutile. Alors, de ma main valide, j'essayais de secouer l'autre type pour le réveiller... Mais ça, c'était avant que je ne croise son regard vide et le sang qui coulait sur son visage. Paniquant, je réalisais que j'étais piégée sous un mort, et que la terreur commençait à me gagner. Mon poignet me faisait horriblement mal, mais ne m'empêchais pas de gesticuler dans tous les sens. Alors,je tâtonnais pour trouver mon téléphone... Mais je compris que c'était peine perdue lorsque seul l'écran cassé sortit de ma poche. Le reste des composants était éparpillé autour de moi, et je cédais peu à peu à la panique. Alors, en désespoir de cause, j'espérais que mon oncle serait dans le coin... Ou plutôt non, ça serait moche qu'il soit blessé... En fait je n'étais plus trop sûre de ce que je voulais.

« Alviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin !! »

Et c'était bien tout ce que j'étais capable de hurler d'à peu près compréhensible.

Les élections municipales de la ville de Radcliff, c’était assez bas dans la liste des priorités d’Alvin. Il avait d’autres chats à fouetter c’était certain. Il avait quand même participé, parce que c’était la démocratie et que c’était important et blablabla. Disons surtout qu’il avait donné un vote à la petite blonde, parce qu’elle parlait de mettre un terme au couvre-feu et à la mise en quarantaine de la ville et que ça semblait une bonne idée. Une bonne chose si jamais fallait quitter la ville du jour au lendemain pour n’importe quelle raison. Pour l’instant, il n’envisageait pas trop de partir. Y avait Roos et le bébé et il avait pris la décision de ne pas les laisser derrière lui. Razen n’avait pas trop son mot à dire dans l’histoire, lui qui lui avait mené une vie pas possible parce qu’il avait mis une fille enceinte alors que lui, il s’était découvert une gamine de seize ans. Comme quoi, contrairement à ce qu’on pouvait penser, des deux il était celui qui prenait le plus de précaution. Ou peut-être qu’il avait déjà plein de gamins répandus sur le territoire sans en avoir conscience, parce qu’il avait partagé de nombreuses nuits avec des nanas, sans jamais prendre le temps de rappeler. Il n’avait jamais eu d’attache, Radcliff, c’était la ville dans laquelle il était resté le plus longtemps depuis Londres. Mais pas par envie, parce qu’il n’avait pas le choix. Razen et lui, ils avaient eu l’habitude de passer leur vie à droite à gauche, souvent sur les routes et là, avec la quarantaine, ils s’étaient retrouvés coincés dans la petite ville du Kentucky.

Comme c’était la petite blonde qui avait gagné les élections. Au moins, y aurait des chances pour que cette quarantaine puisse être levée et qu’en plus, les bars restent ouverts après 22h30. Que de bonnes nouvelles pour la journée. Il était déjà accoudé au bar, une bière à la main – c’était bien l’heure de l’apéro quelque part – quand son portable vibra dans sa poche. Ailionora, la fameuse gamine de son frère, sa nièce à lui, qui lui indiquait qu’elle avait rejoint la mairie pour le discours. A seize ans, il avait pensé qu’elle aurait probablement mieux à faire de sa vie que d’aller voir ce discours. Il termina sa bière, déposa un billet sur le comptoir avant de sortir du bar. Il aurait dû aller la chercher dans deux heures, mais puisqu’il n’avait rien de plus passionnant de prévu, autant aller la sortir du calvaire dans lequel elle avait décidé de se lancer. Un discours politique, à seize ans, fallait quand même qu’elle soit sacrément désespérée. Il avait rejoint la mairie, la cherchant du regard. Il l’avait repérée, esquissait un pas vers elle avant qu’une explosion ne le propulse plus loin. Les oreilles sifflantes, il s’était relevé. Pas le temps de comprendre ce qui venait de se passer, il fallait qu’il retrouve sa nièce. D’un pas chancelant, il s’était précipité vers le coin où il l’avait repérée plus tôt, mais elle avait dû être envoyée plus loin elle aussi. Il continua d’avancer, jusqu’à entendre son prénom, crié à quelques mètres, étouffé par les sifflements de ses oreilles et les cris alentours. Il s’était avancé vers la source du cri, observant à travers la fumée s’il la voyait et il avait fini par la repérer. Il franchit les quelques mètres le séparant de sa nièce, poussa rapidement le type qui était sur elle. Mort, il ne viendrait pas se plaindre du manque de délicatesse. Il se laissa tomber à genoux auprès de la jeune fille. « Je suis là, ça va aller, je vais te sortir de là. » Il la porterait en dehors de tout ce bordel s’il le fallait, alors ça irait. « Est-ce que tu peux te lever ? T’as quelque chose de cassé ? Est-ce que … » Il paniquait probablement plus qu’il ne le devrait et ce n’était pas le moment de se laisser aller comme ça. « Est-ce que ça va ? » Ce serait probablement plus simple de ne demander que ça.

SUR TH DEPUIS : 01/12/2015

Never sigh for better world...

Ailionora & Alvin

Le sifflement dans mes oreilles et le mal de crâne qui commençait à me donner la nausée étaient bien le cadet de mes soucis. Ce qui primait sur le reste, c'était cette abominable douleur dans mon poignet et surtout ce type mort au-dessus moi. Mort. Décédé, crevé, bon pour le cimetière, et j'en passe. Et ça, c'était le truc le plus cauchemardesque j'ai jamais vu. J'étais bonne pour ne pas dormir pendant trois semaines et rejoindre mon père qui boulottait du saucisson ou de la pizza toutes les nuits quand il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Et finalement, j'avais eu raison de prévenir mon oncle que je me trouvais là, car après quelques efforts inutiles pour repousser le macchabée au dessus de moi, j'aperçus la tête d'Alvin, qui n'eut pas à faire beaucoup d'effort pour me libérer de mon fardeau. Pratiquement hystérique, je me redressais et me traînais loin du cadavre que je n'arrivais pas à lâcher des yeux.

« C'est pas moi, hin... J'ai rien pu faire il... Il m'est tombé dessus comme ça et... Il... J'crois qu'il est mort... Il est mort hin ? Oh mon dieu c'est horrible... Et que... Pourquoi ça a pété ? Il se passe quoi ? »

Respire, Aily, respire... Inspire gentiment, expire doucement... Plus facile à dire qu'à faire ! Sonnée, je secouais la tête et tentais de me relever, mais manquais de trébucher au passage sur mon oncle.

« Wow... Ça tangue... Je crois que j'me suis cassé le poignet... Ou une entorse, mais ça fait super mal et... Beurk... Ma main fait un angle bizarre... »

Et j'étais finalement trop paniquée pour avoir véritablement mal. C'était comme si l'adrénaline était supérieur à la douleur et me permettait de me focaliser sur autre chose. Autour de nous, c'était un véritable champ de ruines. Des pans de murs gisaient au sol, des corps étaient éparpillés, certains cherchaient amis et famille, d'autres n'attendaient plus pour fuir du mieux qu'ils pouvaient. Avec les nuages de poussières qui se soulevaient ça et là, je n'en voyais pas plus.

« Je... A part ça je crois que ça va... Et toi t'as rien ? Je voulais prévenir papa mais mon téléphone a pas eu autant de chance que moi... », dis-je en montrant le morceau d'écran survivant de mon portable. « J'espère qu'il n'est pas venu, hin ? Faut... Faut qu'on file d'ici... Si jamais y a une autre bombe... »

J'en frissonnais d'avance. Une bombe supplémentaire pouvait faire péter ce qu'il restait de la place de l'hôtel de ville, à savoir l'endroit où nous nous trouvions, et j'entendais bien ne pas passer l'arme à gauche tout de suite. 16 ans c'était p'tet un peu jeune pour crever, d'autant que j'avais le sentiment d'avoir vécu plus de merde en trois mois ici qu'en bien plus d'années en Europe. J'essayais de mettre un pied devant l'autre sans me casser la figure, avec l'étrange impression de subir les effets d'une bonne cuite sans en avoir les bienfaits. Alors oui, avancer c'était une chose... Mais pour aller où ? On y voyait que dalle !

Fallait croire qu’à Radcliff, le sport national, c’était les bombes. C’était comme ça qu’il avait rencontré Roos, en la délivrant de l’emprise d’un bloc de pierre qui lui était tombé dessus. Au moins, ça faisait de belles rencontres, ce serait original à raconter à leur môme, quand ce dernier verrait le jour. Papa et maman se sont rencontrés grâce à une bombe et papa a appris l’existence du petit quelques heures avant qu’une autre bombe d’explose. Venez vivre à Radcliff, la ville où tout va bien. C’était l’office du tourisme qui devait galérer pour vendre les mérites de cette ville. Sérieusement, y avait une bombe tous les quatre mois dans cette ville, c’était du gros n’importe quoi. Heureusement, malgré la panique et la folie qui régnait partout autour, Alvin avait réussi à retrouver Ailionora assez rapidement. Il n’avait pas tardé à retirer le type au-dessus d’elle et il ne lui avait pas fallu plus de temps pour arriver à la conclusion que ce type-là, il était mort. La jeune fille avait vite reculé, apparemment bien paniquer. Ce genre de situation qu’il ne savait absolument pas gérer. Les gamins de seize ans de toute façon, ce n’était pas son truc. Les gamins tout court en fait. Et dire que dans quelques mois, il serait père. Il se rapprocha de la jeune femme pour l’attraper par les épaules dans un geste qu’il voulait rassurant. « Hey, je sais, c’est pas de ta faute. Je suis désolé, c’est trop tard pour ce type. Je sais pas c’qui passe, mais faut partir. » Si y avait bien une chose dont il était sûr en cet instant, c’était ça, fallait partir de là.

Il regarda le poignet de la jeune fille, il n’était pas médecin, mais en effet, ça n’avait pas l’air bon signe, si ça ne tenait qu’à lui, il aurait commencé par le lui remettre en place. Mais il n’était pas question de soigner ses blessures à elle comme il aurait pu soigner les siennes, à la va vite et comme si ça n’avait pas d’importance. « On va aller à l’hôpital, d’accord ? Ils s’occuperont toi, tout ira bien. » Il pouvait le promettre, quand bien même il ne pouvait pas deviner comment les choses allaient se goupiller à présent, il pouvait lui promettre qu’il la sortirait de là et que tout irait bien. « T’inquiète pas, moi ça va. » Il avait pris un coup sur la tête, il sentait le sang contre son front, mais ça irait, il avait connu pire. « On préviendra ton père dès qu’on sera sorti de là. Il est resté à l’appart’ lui. » Fallait qu’ils filent, il ne pouvait pas être plus d’accord avec elle qu’en cet instant. Il passa son bras autour de son épaule pour la maintenir, histoire qu’elle ne s’effondre pas après quelques pas. Avec la fumée et tout ça, ça allait être difficile de savoir où aller, mais rester sur place, ce n’était pas productif. « Tu vas pouvoir marcher tu crois ? » Sinon il la porterait, pas question d’attendre quinze plombes ici que les secours se pointent. Il voulait la faire sortir de là au plus vite.

SUR TH DEPUIS : 01/12/2015

Never sigh for better world...

Ailionora & Alvin

16 ans passées entre l'Irlande et l'Angleterre, pas une seule bombe, pas un truc sordide à déplorer... 3 mois aux states et voilà que je me retrouvais à faire un vol plané et finissais enterrée sous un type mort. Si ça c'était pas risible... Quelque devait quand même vachement la détester, la nouvelle élue, pour qu'on la canarde comme ça ! La panique n'aidant en rien, voilà que je me mettais à trembler en jurant que je n'y étais pour rien... Comme si on pouvait me croire responsable de la mort de ce type, tiens ! Sans Alvin pour me tirer de là, j'aurais probablement cédé encore plus vite à la panique et me serait roulée en boule dans un coin en attendant qu'on vienne me sortir de là, poignet cassé ou non. Alors oui, il fallait partir... Mais partir par où ? Il en avait des bonnes, on n'y voyait que dalle, et d'ici que les issues soient déjà bloquées ou prises d'assaut par la foule, on n'était pas prêt de rentrer chez nous. Cependant, je hochais la tête et grimaçais lorsqu'il me pris le poignet. Ça commençait à devenir supportable, mais je sentais tout mon bras trembler, et faisais tout mon possible pour ne pas bouger.

« Ok... Ouais j'aimerais bien qu'ils me le remettent en place, je douille... Mais tu crois pas qu'ils vont être overbookés ? »

Entre les commotions cérébrales et les hémorragies en mode fontaine, une fracture du poignet ça faisait petit joueur... Et je n'avais pas spécialement envie d'attendre toute la nuit qu'on s'occupe de moi, mais avais-je vraiment le choix ? Finalement, je hochais la tête, soulagée de savoir qu'Alvin n'avait rien. En revanche, j'aurais bien aimé prévenir mon père histoire d'éviter la soufflante en rentrant. C'est que je commençais à le connaître, le spécimen ! Dès que je n'étais pas rentrée pile à l'heure, j'avais droit à ours croisé avec un troll. Et en général, je la bouclais gentiment en disant « oui, pardon, désolée, je peux aller pleurer sous la douche, maintenant ? »

« Ok cool... Fin cool qu'il ne soit pas venu, déjà qu'il est aveugle, ça aurait été dommage de perdre un membre dans la bataille... Tu sais par où c'est, l'hôpital ? »

Je titubais encore à cause du choc, mais je pensais pouvoir tenir sur mes jambes.

« Heu ouais j'crois... Je suis un peu sonnée mais t'en fais pas pour moi, ça va aller... Tiens regarde là-bas ! »

Un peu plus loin, je voyais les lueurs des gyrophares de police et d'un camion de pompier à travers la fumée, et m'avançais vers eux. Avec un peu de chance, ils pourraient nous faire sortir de là sans encombre, voire même nous donner un coup de main.

« Ils doivent être là faire évacuer les survivants, tu crois pas ? »

D'un autre côté, je n'avais pas spécialement envie de passer par l'étape « interrogatoire » si c'était l'élément indispensable pour sortir de là... Autant le flics je me méfiais, autant les pompiers... Ils étaient là pour nous aider, non ? Ça passerait sûrement mieux avec un regard humide et des chounement de gamine qui a mal au bras...

« S'il vous plaît ! Vous savez comment on peut rejoindre l'hôpital ? »

Alvin avait bien fait de décider de rejoindre sa nièce à ce discours débile. Il aurait préféré arriver plus tôt, l’attraper par le bras et rentrer avec elle avant que tout n’explose. Mais il n’avait pas pu deviner que les choses prendraient cette tournure-là. Il aurait dû peut-être, puisqu’ils étaient à Radcliff, la ville des explosions diverses et variées. C’était bien lors d’une explosion qu’il avait rencontré Roos, la mère de son fils. Ce serait fun à lui raconter ça au gamin. Il avait sauvé la vie de sa mère après que la mairie ait explosé une première fois et puis elle lui avait sauvé la vie aussi dans cette charmante soirée, puis, ils s’étaient revus quelques mois après pour s’envoyer en l’air et tiens, le jour où il avait appris l’existence du gamin, ça avait été à la fête foraine, là où encore quelques explosions avaient menacés de les tuer. La vie à Radcliff, c’était quand même assez particulier. Au moins, il avait retrouvé Ailionora encore en vie, avec seulement le poignet cassé, elle s’en sortirait. « On verra bien, t’inquiète pas. Pas question que j’te le remette en place moi-même. » Il l’aurait fait, si ça avait été son poignet à lit, se fichant bien des soins à l’hôpital. Il avait un bon nombre de cicatrices sur le corps, symbole des plaies qu’il avait recousu lui-même au cours de sa vie. Mais là, c’était de sa nièce dont il était question et elle, elle méritait bien d’être confiée à des professionnels.

Y aurait sûrement du monde à l’hôpital, mais ça irait, plus vite ils y seraient, plus vite quelqu’un viendrait s’occuper de la gamine. Il préviendrait Razen dès qu’ils seraient à l’hôpital, histoire qu’il ne se fasse pas trop de soucis et là-bas, y avait des téléphones qui marcheraient mieux que les leurs, réduit à pas grand-chose à la suite de l’explosion. « Il est déjà chiant aveugle, alors imagine s’il devait lui manquer un bras ou une jambe. » Il adressa un sourire à la gamine, il plaisantait évidemment, le handicap de son frère n’avait jamais été un problème pour lui, ce n’était pas le fait qu’il soit aveugle qui le rendait chiant, c’était le fait qu’il soit lui-même. Mais il pouvait toujours plaisanter là-dessus, surtout avec Ailionora. Où est-ce qu’il était l’hôpital ? C’était une bonne question. Au milieu du chaos il avait tendance à perdre ses repères. Il déposa sa main dans le dos de la jeune femme si elle devait s’effondrer, au moins il serait là pour la rattraper. Il leva les yeux vers la direction indiquée par la jeune femme. « Ouais, sûrement. » Mais ils n’embarqueraient pas une gamine au poignet cassé dans une ambulance, y avait plus grave à gérer. Elle s’était avancée vers les ambulanciers, ces derniers leur indiquant la direction de l’hôpital. Maintenant, il pouvait se repérer dans cette fichue ville. « Viens-là. » Sans plus attendre, il s’éloigna dans une rue en direction de l’hôpital. « Tout le centre-ville soit être complètement bouché, on ira plus vite à pieds. Ça va aller ? » Il avait déjà demandé plusieurs fois, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Ils arriveraient rapidement à l’hôpital, il connaissait bien les rues de cette ville depuis le temps, et ses repères revenus, il pouvait l’emmener rapidement à bon port.

SUR TH DEPUIS : 01/12/2015

Never sigh for better world...

Ailionora & Alvin

Dans le feu de l'action et avec l'adrénaline, je n'avais plus si mal au poignet, finalement... Enfin pas si mal... Dès que tout ça serait retombé, je risquais de me mettre à pleurer comme une gamine mais ça, c'était une autre histoire. En réalité, des fracture j'en avais subis plus d'une, depuis que j'étais en âge de monter sur des patins à glace. Sauf qu'en général, y avait un élément crucial qui m'empêchait d'avoir trop mal : la glace, justement, et des secours réactifs. Là... La chaleur de l'explosion et les flammes environnantes étaient étouffantes, et la fumée me faisait tousser à m'en arracher les poumons. Et tous ces gens au sol... Ces morts qui disaient ça et là, ceux qui hurlaient pour qu'on vienne les sortir des décombres... Quel cinglé avait bien pu faire ça ? Et pourquoi ? La démocratie ne s'appliquait-elle pas aussi aux petites villes perdues des States ? Je n'étais ni la plus attentive ni la plus futée des gamines de mon âge, mais j'avais suffisamment écouté en cours d'éducation civique pour savoir que faire exploser une bombe pour montrer son mécontentement politique était tout sauf une chose autorisée par la loi. Et le bon sens nous dictait en général de ne pas blesser le voisin. Mais c'était à croire que ça, ça n'était pas le cas pour tout le monde. J'esquissais alors un sourire à la remarque d'Alvin.

« Ouais t'as pas tort... Il serait capable de nous raconter des blagues sur des aveugles unijambistes, ça serait encore plus gênant que maintenant... Et il ferait encore plus la princesse ! »

Et alors que je prenais mon courage à deux mains pour aller demander la direction de l'hôpital, je ne fus accueillie que par un « désolé, j'ai pas le temps » de le part du pompier à qui je m'étais adressée. Si je pinçais les lèvres, vexée, je ne pouvais que le comprendre, au fond. Ça devait faire vingt minutes maintenant qu'il faisait des allers et venus entre les ambulances et les décombres... C'est finalement un ambulancier qui nous en indiqua la direction avant de retourner s'occuper d'un type qui avait la tête tellement amochée qu'on aurait dit qu'il s'était étalé un plat de lasagnes sur la figure. Ok... Régime pour mois, la bolognaise, plus jamais ! Retenant un haut le cœur, je le remerciais d'un signe de tête et suivi mon oncle sans broncher. Plus vite à pieds, plus vite à pieds... C'était sans compter la foule qui s'était amassée dans les rues et les curieux qui cherchaient à s'approcher des lieux de l'attentat.

« Y a vraiment des gens cinglés... Regarde-les... Y en a qui descendent de chez eux pour venir prendre des photos... C'est malsain, bordel... », grognais-je avec mauvaise humeur.

Nous enjambâmes quelques débris avant de déboucher sur une rue plus tranquille, où l'air se faisait plus respirable. Je toussant en grimaçant et levais mon pouce valide pour signifier à Alvin que tout allait bien... En principe.

« J'ai le poignet pété et l'impression d'avoir inhaler mon poids en fumée mais je tiens sur mes deux jambes... Par rapport à d'autres, ça va, ouais... Et toi ? Rien de cassé, j'espère ? »

Je le détaillais avec un regard suspicieux avant de reprendre ma route dans la direction que nous avait indiqué l'ambulancier.

« Papa va me tuer... Ou te tuer, j'sais pas trop... Tu sais comment il est, quand y a un truc qui va pas, ça devient une teigne... Ça arrive souvent, ce genre de chose à Radcliff ? Et... Heu.. A ton avis, pourquoi ils ont fait ça, ceux qui ont fait exploser les bombes ? »

Papa m'avait parlé d'une sombre histoire de mutants et de chasseurs qui se faisaient régulièrement péter des trucs à la figure, et je me sentais d'autant plus concernée que j'en étais une, de mutante. Enfin... Dans le genre inoffensive et incapable de tuer une mouche, on ne faisait pas pire ! Seulement, je me doutais que dans les deux camps, il devait y en avoir de suffisamment belliqueux pour faire ce genre de chose... Quitte à tuer des gens innocents par la même occasion...

« Heu... Tu connais le chemin, à partir d'ici ? » Demandais-je à un carrefour sans le moindre panneaux indicateur.

» (event) things we lost to the flame ☾ alvin.
» Moira, Hippolyte, Rafael, Ailionora, Ciaran.
» (event), there's nothing in this world i wouldn't do. ★ tris.
» MOIRA HIPPO RAFAEL AILIONORA CIARAN
» alvin ≈ 145-321-782

(event Alvin & Ailionora) | Never sigh for better world...

(event Alvin & Ailionora) | Never sigh for better world...

Sujets similaires

Sujets similaires