Sujet: lied to your flesh and your blood (clyde) Jeu 14 Avr 2016 - 0:11
Celeste tapote un énième sms sur son portable. J'suis arrivée. Elle patiente. Cognant son portable contre sa jambe, elle essaye d'apercevoir si du mouvement se fait enfin à l'intérieur de la petite maison de son meilleur ami. Il répond jamais. Il sait pas se servir de son téléphone. Si Celeste s'écoutait, elle lui grefferait à la main gauche. Histoire d'à la fois l'emmerder et lui faire comprendre qu'on la fait pas poireauter comme ça. Ce qu'il peut être chiant quand il s'y met. Ça doit bien faire 10 minutes qu'elle prend son mal en patience. Harvey la connaît, il doit se dire qu'elle va être énervée dès qu'elle va l'apercevoir, c'est peut-être pour ça qu'il fait pas l'effort de se dépêcher de venir lui ouvrir. Poussant un soupir agacé, Celeste se met à écrire un autre message. T'as la trouille ou quoi ? Si tu te pointes pas dans cinq secondes, je ren Un bruit sourd résonne derrière la porte d'entrée. Arquant un sourcil, l'adolescente se stoppe et relève la tête, intriguée. Sa curiosité s'éveille d'un coup. Mais elle peut pas rentrer. Pas comme ça, pas quand elle n'a pas l'autorisation... Ça se fait pas. Mais... Et si Harvey venait de se faire mal ? Et s'il n'allait pas bien ? Ou qu'il s'était écroulé dans ses escaliers ? C'est possible. C'est même tout à fait probable et plausible. Sans doute le côté mélodramatique de Celeste qui ressort, mais avant tout son instinct protecteur. Plus tard, elle fera une super pompier. La preuve, elle range finalement son portable pour s'avancer vers la porte d'entrée. Harvey pourra s'emporter contre elle s'il en a envie, si elle peut l'aider à se sortir d'une mauvaise situation, elle est là pour ça et ne reculera devant rien. Le cœur battant à tout rompre, tout d'un coup, Celeste pose la main sur la poignée et l'actionne. Yep, par chance, elle peut entrer sans plus de problème. Inspirant un grand coup, la jeune fille fait un premier pas de loup dans le hall. Personne. Celeste inspecte brièvement les alentours, suspicieuse, avant de poursuivre sur sa lancée toute en discrétion. Elle ne voit pas d'où a bien pu venir le bruit qu'elle a entendu depuis le porche de la bâtisse. Après un petit haussement d'épaules, l'adolescente prend le parti de circuler de son petit pas guilleret jusqu'à la cuisine. Elle est déjà venue ici des centaines, des milliers de fois, elle n'a pour ainsi plus vraiment besoin d'une visite guidée. Les heures qu'elle a passées dans la chambre d'Harvey ou dans le salon à regarder des films ou à jouer à des jeux vidéos même, lui ont suffi depuis toutes ces années à ce que cette maison soit presque la sienne. A cela près qu'elle ne l'est pas, et que le père de son meilleur ami la déteste.
“Harvey ?”, qu'elle hèle, soudain, au détour du couloir. Elle est à mi-chemin de sa chambre quand un autre bruit se fait entendre dans son dos. Se stoppant net, elle penche la tête sur le côté, le regard toujours à la recherche de l'adolescent qui pourrait apparaître d'une seconde à l'autre au bout du couloir... Mais non. Rien. Opérant un demi-tour rapide, Celeste fait marche-arrière. Elle marche plus vite, pour essayer de faire cesser sans plus attendre cette appréhension qui commence à la tirailler, avant de revenir dans le hall d'entrée. “T'es là ?!”, qu'elle appelle en regardant les escaliers menant à l'étage avec insistance. D'habitude, quand elle fait ça, Harvey surgit comme par enchantement. Toutefois, pas aujourd'hui. Non, à la place, du mouvement attire son attention à sa gauche. Le salon. Elle n'a même pas pris la peine d'y jeter un coup d'oeil parce qu'elle ne pensait pas qu'Harvey serait resté là sans bouger sachant qu'elle se trouvait de l'autre côté la porte d'entrée à s'agacer. Impossible. Et lorsque Celeste remarque que ce n'est pas le fameux disparu qui s'y trouve, elle croise les bras. “Monsieur Sutherland ?”, qu'elle interroge bêtement. Qui d'autre a ce visage sérieux, à part lui ? Le prof de lycée le plus chiant qu'elle ait jamais connu. Même si la petite brune sait qu'elle est influencée dans son jugement par le fait que Clyde Sutherland n'ait jamais caché ce qu'il pensait d'elle (et de sa « supposée influence » sur Harvey), elle n'arrive pas à revoir son avis à son sujet. Ce prof lui apparaît toujours d'une humeur exécrable. Il ne sourit pas. Il ne rigole pas. Il regarde chaque élève comme s'il était le dernier des imbéciles. Parfois, Celeste a l'impression d'avoir son père en face d'elle en cours. Ce qui est assez perturbant, et pourtant si vrai. Ce n'est pas pour rien que les deux se sont bien entendus lors des dernières réunions parents-professeurs. L'adolescente initie un nouveau pas en direction du père de son meilleur ami. Enfin, elle remarque quelque chose dans son regard. Il brille. Pas d'une lueur commune, quelque chose d'habituel, non, plutôt d'une lueur provoquée par autre chose. L'idée stoppe Celeste dans son approche. “Est-ce que vous allez bien ?”, qu'elle expose à voix haute, d'un petit ton accusateur. Elle n'est pas idiote, ni aveugle, il n'est pas dans son état normal. Alors il est inutile pour lui de tenter la moindre justification qui n'irait pas dans ce sens, car cela n'aurait que pour effet de braquer encore un peu plus l'adolescente.
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Jeu 14 Avr 2016 - 18:28
lied to your flesh and your blood
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« SI MAMAN ETAIT LA, ELLE COMPRENDRAIT ET ELLE SERAIT LA POUR MOI !! » « MAIS TA MERE EST MORTE ! » Mais quel con je fais, qu’est-ce qui m’a pris de lui répondre ça ? Je me suis choqué moi même. Je ne sais même plus pourquoi on se disputait, c’est tellement régulier qu’on en oublie les raisons, mais comme toujours je suis sûr que c’est de ma faute. Quel père pourri je fais, et voilà qu’il se barre chez ses grand parents. Au moins il n’est pas mutant, contrairement à sa mère il devrait arriver là-bas en vie. Et moi je reste seul dans cette grande maison, à penser à Lydia, et oui, si elle était là, il y a beaucoup de choses qui se passeraient bien mieux. Mon ancienne vie me manque, Tout est parti en fumé lorsque ma femme est morte, et aujourd’hui je donnerais tout pour échanger ma place avec elle. Pourquoi ce n’est pas moi qu’ils ont tué ? La vie de Lydia avait bien plus de valeur que la mienne ! Elle aurait pu être là pour son fils, contrairement à moi. Un premier verre. Je n’ai pas la force de luter. Je sais que je ne devrais pas mais merde, je n’ai rien d’autre, et voilà que les larmes coulent, putain, si seulement je pouvais échanger ma place avec Lydia, je le ferais volontiers. La seule choses qui m’empêche de souffrir c’est l’alcool, mais c’est aussi ce qui me maintient au fond du trou. Je sais que je dois arrêter, je sais que je dois réparer les dégâts que j’ai causés à ma relation avec Harvey. C’est à moi de faire amende, mais comment ? Tout ça est bien trop difficile. Je veux juste ne plus rien ressentir. J’ai l’impression de ne pas être complet sans elle, et on dit que ça devient plus facile avec le temps mais c’est faux, ça fait seize mois, et rien n’est plus facile. Un deuxième verre. C’est plus facile d’oublier, oublier tout ce que j’ai pu perdre au cours de ces derniers mois. Un troisième verre. La couleur ambrée du scotch, son odeur, et sa magie qui opère doucement, mon fils ne reviendra pas avant un certain temps maintenant qu’il est chez ces grands parents, je peux bien vider le bar si je le souhaite. Un quatrième verre. Mes beaux-parents qui me détestent, et je ne peux pas leur en vouloir, leurs fille est morte, et leur petit fils à le pire père du monde, comment leurs en vouloir ? Et encore, ils n’ont même pas appelé les services sociaux, ils m’ont menacé de le faire mais ne l’ont jamais fait. Un énième verre, je ne sais même plus à combien j’en suis, tout ce que je sais, c’est que la bouteille est presque vide, et que je me sens presque mieux, bien que tout tourne autour de moi. J’essaie de me lever, en vain, je m’écroule par terre. Incapable d’utiliser mes jambes, pathétique, je suis pathétique. Mon dieu si Lydia me voyais elle me ferait vivre un enfer, j’arrive presque à entendre sa voix. Et voilà, même l’alcool n’arrive plus à l’éloigner de mes pensées. Et les étourdissements me donnent envie de vomir, c’est du beau tout ça.
J’entends la porte qui s’ouvre. Harvey ? Peut-être qu’il est revenu ? Il va me voir étendu par terre, comme le raté que je suis, et on reprendra de plus belle notre engueulade alors que je suis incapable d’aligner trois mots j’en suis sûr. “Harvey ?” bon clairement ce n’est pas mon fils, mais attendez, je reconnais cette voix ! Oh non, c’est sa stupide amie. Génial ! Je ne pouvais pas rêver mieux. J’essaie de nouveaux de me relever mais non, mais jambe sont toujours faites de coton, et le monde tourne trop. “T'es là ?!” Et non, il n’est pas là, il n’y a que son vieux père alcoolique ici, alors si elle pouvait partir sans me voir ce serait cool ! Bon au moins j’arrive à m’assoir à peu près normalement, je crois, la normalité vue mon état ce n’est pas quelque chose en laquelle je peux croire. Et la voilà qui débarque en face de moi, bon, passer inaperçu c’est raté. “Monsieur Sutherland ?” Non le pape, qu’elle question stupide, il n’y a pas trente-six habitants dans cette maison, et même si apparemment il y a des gens qui rentrent sans y être invité ça reste rare. “Est-ce que vous allez bien ?” Et c’est qu’elle continue avec la question stupide, et après mon fils se demande pourquoi je ne l’aime pas. Est-ce que j’ai l’air d’aller bien ? Depuis seize mois est-ce que j’ai eu l’air rien qu’une seule fois d’aller bien ? Enfin bref je ne vais pas étaler mes état d’âme en face d’elle, je veux juste qu’elle parte. « Hum..très bien, merci ! maint’nant t’peux t’en aller, t’n'as pas été invitée ‘c’que j’sache ! » On repassera sur l’articulation, en même temps on ne peut pas dire que je sois n état de parler. « Harvey est partit, tu d’vrais faire comme lui ! » Et oui il est partit, c’est ma faute et je ne peux pas lui en vouloir. J'essaie encore une fois de me relever, et je tombe de nouveau, et devant elle en plus, j'en ai marre.
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Ven 22 Avr 2016 - 13:28
Face à la réponse de son professeur, bafouillée elle ne sait trop comment, Celeste croise les bras. En signe de protection, peut-être, ou pour éviter de trop sentir son cœur qui se serre pour Harvey. Il n'est pas là, et elle en est bien contente. Soulagée, même. L'adolescente ne sait pas si c'est la première fois que Monsieur Sutherland se met dans un tel état, mais elle l'espère. De tout son petit cœur, de toutes ses petites forces. Elle ne peut imaginer son meilleur ami subir une telle vision au quotidien. Il lui en aurait parlé, pas vrai ? Harvey, il garde pas ce genre de choses pour lui, il est pas comme ça, il est supposé tout partager avec elle, même les trucs les plus douloureux... Mais ça, c'est peut-être trop. Trop douloureux, trop impressionnant, trop destructeur. Comment est-ce que son père peut lui faire ça ? Celeste observe l'adulte tenter de se relever, pour la seconde fois, au loin. Elle sursaute presque quand il retombe, lamentablement. Elle continue à le fixer de ce regard impitoyable. C'est dégoûtant. Et si Harvey revient ? Et si, là, dans la seconde qui suit, il passe la porte ? Et s'il voit son père dans cet état ? Et s'il se sent impuissant, comme l'adolescente se sent à cet instant précis ? Elle, elle peut encaisser, ce n'est pas son père, mais lui ? Harvey a perdu sa mère trop récemment pour pouvoir encaisser l'image d'un père qui s’effrite à cause de... de l'alcool ? Une voix aussi brouillée que celle-là, Celeste se doute que ça ne peut être que ça. Ce regard vitreux également. Secouant la tête, elle rétorque enfin quelque chose à ce professeur qu'elle pense soudain méconnaître. “Je comprends pourquoi.” Qui aurait envie de rester dans cette maison, sachant ce qui peut s'y passer ? La jeune Trager pense à son père. Elle l'imagine dans cet état, le regard fuyant, inapte à se mettre sur ses deux jambes. Elle essaye de le penser incapable d'aligner deux mots. De murmurer des excuses. De masquer ce visage qui n'est plus le même, juste le temps qu'elle puisse oublier ce moment. Mais ça ne fonctionne pas. Son père à elle, il ne ferait jamais ça. Il l'aime trop. Et elle, elle l'aime trop en retour. Harvey repousse son père car ce dernier n'est pas présent pour lui. Ils gèrent tous les deux la perte de leur femme et mère de deux façons bien trop éloignées pour réussir à se comprendre. Alors, si en plus Monsieur Sutherland se met à la boisson, Celeste se dit qu'Harvey n'est pas prêt de refaire un pas vers lui. Un soupir lui échappe. Faisant un nouveau pas vers lui, la lycéenne murmure une question en osant enfin croiser le regard de l'homme assis au loin. Avec moins d'agressivité dans le creux de la pupille, car ce qui se passe la touche plus qu'elle ne veut bien l'admettre. “Chez ses grands-parents ?”, qu'elle questionne, d'un ton presque rhétorique. Histoire de lui laisser une dernière chance d'arranger les choses. Mais Celeste n'a pas le courage d'attendre une réponse, se contentant de sonder la plus petite réaction de son professeur de littérature. “Chez ses grands-parents.” Elle acquiesce sa propre découverte avant de se décaler vers le canapé à sa droite. Harvey se réfugie souvent chez eux, ces derniers temps. Trop souvent même, mais Celeste trouve ça plutôt rassurant. Eux sont là pour l'épauler. Son père, en revanche, l'adolescente n'a toujours pas trouvé en quoi il apporte le moindre réconfort à son fils.
Non, Clyde Sutherland semble plus du genre à enfoncer son fils dans une spirale que ce dernier ne mérite pas. Continuant de fixer l'homme assis au sol, la jeune femme laisse son dos échouer contre le dossier moelleux du canapé. “Je pensais pas pouvoir vous mépriser plus que je ne le fais déjà, et en fait si”, qu'elle annonce de but en blanc. Elle lui en veut. Ils s'apprécient à peine, elle le sait bien, alors peut-être que ce qu'elle vient de lui dire va passer par une oreille puis sortir par l'autre, sachant qu'en plus il n'est pas dans son état normal, mais elle avait besoin que ça sorte. Celeste tient trop à Harvey pour voir son père le blesser sans rien faire. Elle est certaine que, si la situation était inversée, son meilleur ami n'hésiterait pas à balancer tout ce qu'il a sur le cœur à son père. Il est de son devoir d'en faire de même, pour espérer ensuite que les choses s'arrangent entre lui et son père. Au moins un peu. Malgré l'inimitié évidente entre Celeste et Monsieur Sutherland depuis toutes ces années, voir le père et son fils s'éloigner de la sorte est insupportable pour elle. A la mort de sa propre mère, la seule personne sur qui elle a pu compter était son père. Pourquoi est-ce que ce n'est pas la même chose pour eux ? Certes, chaque famille a son histoire, ses particularités, ses différences, mais s'il y a bien une chose que la jeune Trager souhaiterait voir un jour, c'est Harvey et son père redevenir aussi complices qu'avant. Elle sait que c'est possible. Avant, ils y arrivaient bien, pourquoi pas maintenant ? Enfin, si Clyde continue sur cette lancée, Celeste se doute que l'écoute père/fils s'avérera plus tendue que prévue. “Vous êtes ridicule. Et je dis pas ça parce que vous êtes mon prof préféré.” L'adolescente ne réussit même pas à sourire. Elle garde les bras croisés, le regard braqué sur ce visage modulé au gré de l'alcool qui s'est infiltré dans le sang de son professeur, et elle cherche les mots qui pourront aider à faire bouger un peu les choses. Hors de question qu'Harvey trouve son père dans cet état en revenant de chez ses grands-parents. Surtout si Celeste ne peut pas être là pour le soutenir un minimum, et l'empêcher de se défouler en insultes sur son père plutôt que de réussir à prendre un peu de recul sur tout ça. Possédant un caractère assez proche du sien, la lycéenne n'a souvent aucun mal à prévoir les futures réactions de son meilleur ami. C'est aussi à cela qu'elle sert, ce pourquoi elle perdurera auprès de lui autant de temps qu'il le faudra pour traverser toute cette période difficile sans plus d'encombre. “Vous feriez mieux de vous reposer avant qu'il ne revienne. Même si je pense que vous vous en fichez, j'pense qu'Harvey supporterait pas de vous voir comme ça.”
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Mar 26 Avr 2016 - 13:17
lied to your flesh and your blood
Céleste & Clyde
Quelle journée de merde, je les collectionne celles-là, et je sais pertinemment que c’est de ma faute mais changer c’est plus facile à dire qu’à faire. Mon ancien moi me manque, mon fils me manque, ma femme me manque. J’ai perdu trop de choses, et c’est en grande partie moi le fautif. Et mon fils qui s’est enfuit et son amie qui vient me casser les pieds, plus les minutes passe plus la nullité de ma journée augmente. Qu’est-ce qu’elle comprend au juste ? Pourquoi mon fils est partit ? Parce que je n’étais pas encore bourré à ce moment-là, j’ai été naturellement con ! Sans alcool ajouté ! Impossible de me souvenir pourquoi je me disputais avec mon fils, mais ce qui est sûr c’est que ça s’est mal fini. « Chez ses grands-parents ? », Ou veut-elle qu’il soit, quand il ne se barre pas chez ses grand parents, c’est elle qu’il va voir, j’en serais presque jaloux, mais je le comprends, pourquoi resterait-il avec son vieux père alcoolique ? « Chez ses grands-parents. » Pourquoi elle répète ? C’était débile en premier lieu de poser la question mais si elle fait ses questions réponses autant qu’elle les gardes dans sa tête. « yep ! C’là-bas qu’il est parti, j’t’en prie r’joins le ! » Si elle pouvait m’écouter et se barrer, me laisser décuver tranquille. « Je pensais pas pouvoir vous mépriser plus que je ne le fais déjà, et en fait si » Je sais, je suis surprenant ! En même temps ce n’est pas comme si je cherchais à être apprécié par cette gamine ou qui que ce soit d’autre, si c’était le cas je n’agirais pas comme je le fais. « Ça me fait une belle jambe que tu me méprise ou non » Tout ce qui m’importe ne serait-ce qu’un peu, c’est mon fils. « Vous êtes ridicule. Et je dis pas ça parce que vous êtes mon prof préféré. » Comment ça son prof préféré, elle se fout de moi en plus ? Et qu’est-ce que j’en ai à faire qu’elle me trouve ridicule, ce n’est pas comme si je ne le savais pas déjà, je suis même pathétique, dans tous les cas, ce qu’elle pense me passe au-dessus de la tête.
C’est bien la dernière personne que je crois sur ce sujet-là, surtout depuis que je dépéris au grès des jours et des souvenir de Lydia. A une époque peut-être, j’ai été le prof cool que les élèves venaient voir au moindre problème, j’avais trouvé le bon équilibre entre le pote et le prof. Maintenant je ne faisais rien d’autre que débiter mon cours et corriger les copies, les élèves ont presque peur de moi, pourtant, je contin ue de vouloir les aider, même si ça ne se voit pas, et c'est pareil pour mon fils, lorsqu'il est dans la merde, je suis toujours là pour l'en sortir, même si c'est bien le seul moment où je suis présent. « Vous feriez mieux de vous reposer avant qu'il ne revienne. Même si je pense que vous vous en fichez, j'pense qu'Harvey supporterait pas de vous voir comme ça. » Pardon ? Qu’est-ce qu’elle en sait de se ressent pour mon fils ? Elle à toucher à la corde sensible, alcool dans le sang ou pas, c’est la colère qui prend le dessus et j’arrive tant bien que mal à me relever, bien que je tangue un peu. « S’il y a bien une chose pour à laquelle je tien encore, c’est mon fils ! Tu n’as pas à dire que je me contre fiche de lui parce que c’est bien la seule chose qui me maintient en vie. » C’est vrai, si ce n’était pas pour mon fils, je serais probablement mort il y a seize mois. « Qu’est-c’ tu crois ? Que ch’ui fier de ce que ch’ui dev’nu ? Tu peux bien penser ce que tu veux de moi, j’en ai rien à foutre, mais ne prétend pas savoir ce que je vis ! » Quelle petite impertinente, je hais ce que je suis devenu, je suis conscient d’être le pire père qui soit, j’ai laissé tomber mon fils ! Je n’ai pas besoin qu’une gamine comme elle me le rappel, j’ai envie de crier, et de pleurer mais je me contiens, j’utilise toutes mes forces pour rester calme devant-elle, hors de question que je craque devant cette emmerdeuse. Mais si je bois, c’est pour oublier Lydia, tous ces souvenirs me tirent vers le bas, tout comme l’alcool, mais l’un est plus supportable que l’autre et devient vite addictif. Je sais que je ne devrais pas boire, mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour dormir. Et le seul moyen d’affronter le fantôme de ma femme. « Et c’pas comme si Harvey allait rev’nir d’si tôt ! » C’est vrai quoi, ces grands parents au moins ils sont là pour lui ! Qu’ils doivent me détester, j’étais supposé protéger leur fille, et être là pour leur petit fils, et j’ai échoué dans ces deux tâches.
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Dim 8 Mai 2016 - 20:15
Celeste détourne brusquement le regard. Lorsque Clyde Sutherland parvient enfin à se remettre debout mais titube, l'image la dégoûte. Elle ne comprend pas ce qui a pu lui passer par la tête pour se mettre dans un état pareil, mais elle sait que ses mots n'arrangent rien à la situation. Pourtant, qu'est-ce qu'elle pourrait lui dire d'autre ? Le rassurer ? Il n'y a rien de rassurant dans ce qu'elle voit ! Il fait flipper, le prof de littérature. Il lui fout un peu une trouille monstre, parce que Celeste s'attendait pas à le voir un jour aussi mal en point, sauf que l'affreuse vérité est toute autre. Reposant ses prunelles sur cet homme qu'elle reconnaît à peine, derrière le regard vitreux et le teint cireux. Elle se racle légèrement la gorge quand il s'énerve, une nouvelle fois. Toutefois, Celeste a du mal à garder sa langue dans sa poche parfois. Et là, Clyde touche à son meilleur ami ; il s'en prend indirectement à Harvey alors qu'aux yeux de l'adolescente, il est celui à ne pas effleuré de la moindre contrariété ? La mort de sa mère est déjà une épreuve assez douloureuse pour lui, pourquoi son père semble-t-il ressentir le besoin de rendre la situation encore plus compliquée. Décroisant les bras, la petite brune se passe les deux mains sur le visage avant de relever un regard franc et effrontée dans le sien. “Qu'est-ce que vous en savez ? Vous êtes dans sa tête ?”, qu'elle répond avec fermeté. Elle tente de se ne pas se montrer trop sèche avec lui, mais cela lui demande un effort considérable. Serrant les poings, elle suit du regard le moindre mouvement trop brusque ou mal maîtrisé de l'homme déchu à quelques pas d'elle : s'il ose l'approcher, elle se défendra. Foi de Celeste. Et s'il ose la mettre dehors maintenant alors qu'elle n'a pas vidé son sac, elle restera à la fenêtre pour terminer le travail. Elle se fout qu'il ait mal à la tête ou qu'il soit triste : la jeune Trager se dit que le meilleur moyen pour lui faire passer cette envie de bazarder en l'air la vie – même si difficile - qu'il peut avoir avec son fils est un électrochoc. Et ça tombe bien, Celeste adore faire ouvrir les yeux aux autres. En particulier à ses profs. Tant que Clementine et Dhan ne l'apprennent pas, elle est tranquille. “Puis peut-être que vous avez raison, il va pas revenir de si tôt, et je l'espère pour lui...”, qu'elle ajoute en posant ses mains sur ses genoux. L'un d'eux s'est mis à trembler, sans doute à cause de sa légère nervosité, mais l'adolescente fait mine de ne pas l'avoir remarqué. Elle n'est pas là pour se préoccuper d'elle mais pour aider, à sa façon, Harvey. Peut-être qu'il lui en voudra, qu'il criera un bon coup s'il apprend cette discussion un jour, mais il ne pourra que comprendre qu'elle aura fait ça pour lui.
“Je ne pense pas que vous soyez fier de ce que vous êtes devenu. Au contraire ?” Son sourcil droit s'est arqué en même temps que sa question. Elle a besoin d'en être certaine. Le doute est tout de même permis : Celeste suppose que ce n'est pas la première fois qu'une telle chose se produit, sinon Clyde n'aurait pas tenu le choc. Son organisme aurait réagi avec beaucoup moins de leste et la goutte d'alcool de trop l'aurait tout droit conduit à l'hôpital. Sur le coup, la mini-Trager espère ne pas rencontrer trop de cas similaires dans sa future carrière. Même si l'attache à la personne (ou aux) ne sera pas la même, qu'Harvey n'incarnera pas le but qu'elle cherche à atteindre aujourd'hui, en ce bel après-midi, elle ne sait pas si elle sera capable de trouver à chaque fois les bons mots pour remettre les personnes sur le droit chemin. Elle ne sait pas non plus si elle aura le courage de les porter à bout de bras, ni la force nécessaire pour ne pas craquer devant eux. Bien que Celeste préfère montrer d'autres facettes de sa personnalité, sa sensibilité et sa gentillesse sont deux caractéristiques qu'elle masque comme elle le peut. Sinon, elle ne réussirait pas à avancer sans être affectée par tout ce qu'elle voit, tout le monde. Et par tout ce qu'elle verra, plus tard. Aujourd'hui n'est qu'un exemple, demain, les jours suivants celui-ci, en seront remplis. Est-ce qu'elle pourra surmonter tout ça ? Sans sa mutation ? Sans cette force qu'elle n'a plus et qui lui était si vitale ? Serrant les dents, l'adolescente laisse son regard filer sur le côté. Elle ne supporte plus de confronter ce visage abîmé par la boisson. C'est si bizarre. Surprenant de la part d'un homme comme Monsieur Sutherland qui semble capable de traverser toutes les épreuves sans se laisser abattre. “Je ne prétends pas savoir ce que vous vivez, je pense juste à Harvey, comme vous. Je me mets à sa place et je me dis que je n'aimerais pas trouver mon père dans un tel état en rentrant.” Ses dents viennent mordre l'intérieur de sa joue, avant qu'elle ne prenne une légère inspiration pour se donner un peu de courage. Allez, c'est toi qui as trouvé Clyde, pas Harvey, ça devrait suffire à te rassurer, pas vrai ? “Si vous tenez tant à Harvey... pourquoi faire ça ? Pourquoi boire autant ?”, qu'elle demande d'une petite voix. Son ton est plus doux que pour ses autres paroles. Celeste n'a pas le réflexe – pas encore – d'adopter une démarche aussi douce et calme face à une situation aussi critique. “Et s'il avait besoin de vous, là, maintenant, comment est-ce que vous feriez pour aller l'aider ?”
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Jeu 12 Mai 2016 - 12:25
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Elle me saoule encore plus que le scotch c’te gamine ! Elle ne peut pas se barrer. « Ch’ui pas dans sa tête, mais j’sais qu’il rent’ra pas avant d’main matin ! » Ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’il s’enfuit là-bas. Et quand bien même il m’a déjà vu dans des états pires que celui-ci, j’en suis pas fier, mais c’est vrai. “ Puis peut-être que vous avez raison, il va pas revenir de si tôt, et je l'espère pour lui... ” qu’elle espère ce qu’elle veut, moi je veux juste qu’elle se barre. Et puis Harvey n’est pas stupide, il est évident qu’il sait dans quel état je suis et c’est bien pour ça qu’il va rester là-bas. Et c’est mieux ainsi, je refuse peut-être de le laisser à ses grands-parents, mais au moins il a quelqu’un chez qui s’enfuir. “ Je ne pense pas que vous soyez fier de ce que vous êtes devenu. Au contraire ? ” Quelle question conne, j’adore la personne que je suis devenue, alcoolique, misérable et faible. J’adore avoir besoin de boire pour pouvoir dormir depuis la vaccination, j’adore devoir me bourrer la gueule pour que la mort de ma femme arrête de me hanter, et surtout j’adore la dépendance que j’ai à la boisson. Et le fait d’en être totalement conscient c’est pas mal non plus. L’alcool est le seul moyen qui marche réellement pour oublier mes échecs. « Qu’est-ce que tu crois ? Que je suis fier d’infliger ça à mon fils ? Que je n’ai aucune envie de retrouver la personne que j’étais dans le passé ? »
Je me passe les mains sur le visage et lance un regard vers le bar, puis vers Céleste, elle ne peut pas comprendre. Qu’elle me méprise autant qu’elle veut, j’aimais elle ne me détestera autant que je me hais moi-même. Il n’y a que de personnes qui peuvent me détester plus, Lydia et Harvey, et je les comprends parfaitement. Si Lydia était là, elle m’obligerait à creuser ma propre tombe et me tuerais à coup de pelle ensuite, et je ne broncherais même pas. “ Je ne prétends pas savoir ce que vous vivez, je pense juste à Harvey, comme vous. Je me mets à sa place et je me dis que je n'aimerais pas trouver mon père dans un tel état en rentrant. ” Tant mieux, parce qu’elle ne peut pas comprendre. Penser à Harvey, ouais, ben pourtant il m’a déjà vu plus d’une fois comme ça, et il m’a déjà ramassé pour me foutre sous une bonne douche glacée. Elle a raison, et je ne dirais pas le contraire, c’est injuste pour mon fils, mais je suis bien trop faible pour me battre contre mes propre démons, ce n’est pas faute d’essayer, vraiment, depuis quelque mois j’ai réduis ma consommation d’alcool. Et je compte bien tout faire pour continuer ainsi, mais m’arrêter d’un coup net, ça je peux pas, résister à l’envie est souvent bien trop compliqué. “ Si vous tenez tant à Harvey... pourquoi faire ça ? Pourquoi boire autant ? ” L’oubli. L’alcool à un effet très agréable sur le cerveau, il permet de ne plus s’inquiéter pour quoi que ce soit, et d’éteindre les pensées noires, comme le souvenir de ma femme, qui finit toujours de la même façon, moi à la morgue qui doit identifier son corps. Et c’est insupportable. « Pour dormir, pour oublier, pour supporter la douleur ! » Certes, c’est mon fils qui se retrouve à souffrir par ma faute, d’où la haine que j’ai contre moi-même.“Et s'il avait besoin de vous, là, maintenant, comment est-ce que vous feriez pour aller l'aider ? ” Bonne question, j’irais en me prenant les murs, j’arriverais probablement trop tard, et j’irais rejoindre ma femme six pieds sous terre. « Espérons qu’il n’ait pas besoin de moi ! Je ne sais pas ce que tu veux, mais crois-moi, si je pouvais juste revenir à celui que j’étais avant en appuyant sur le bouton reboot, il y a longtemps que je l’aurais fait ! » Le problème c’est qu’un tel bouton n’existe pas, dans la vraie vie quand tu tombes, tu ne retournes pas à ta dernière sauvegarde pour recommencer. Non, soi tu te relèves soi tu sombre, le problème c’est qu’il est souvent trop difficile de se relever.
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Sam 21 Mai 2016 - 16:08
Celeste sursaute à chaque fois qu'une réaction de son professeur de littérature est trop soudaine, ou que sa voix se fait trop puissante pour qu'elle ne puisse pas réagir. L'adolescente sent un parfum de doute envahir ses narines, la troubler au point d'appréhender les prochaines réponses de son interlocuteur mal en point. Et puis... elle ressent une peine immense la gagner. Elle n'a pas idée de quoi faire pour soulager le cœur de cet homme qui n'a pas trouvé d'autre solution pour s'en sortir que boire, et le sentiment d'impuissance qui s'en dégage est une chose à laquelle Celeste n'est pas confrontée souvent. Quand ça arrive, comme présentement, elle déteste ça. Elle ne sait pas gérer un instant aussi imprévisible que celui-ci, l'idée de prendre ses jambes à son cou traversant une seconde son esprit avant qu'elle ne se ressaisisse : elle ne peut pas laisser Monsieur Sutherland seul. Pas dans cet état. Pas quand tenir debout tient de l'exploit et que les mots dépassent ses pensées plus vite que l'éclair. Sa nouvelle intervention, aussi bruyante que les précédentes, ramène brusquement la lycéenne à elle. Son regard se dépose dans celui de l'adulte plus loin, alors qu'elle se lève enfin du canapé où elle était assise depuis plusieurs minutes. Elle ne sait pas très bien dans quoi elle s'engage, mais elle y va. Celeste possède encore cette naïveté naturelle qui lui fait croire avec malice que le monde entier peut tourner dans son sens : si elle veut quelque chose, elle peut l'obtenir. Elle est déterminée, elle est têtue par moment, pourquoi pas maintenant ?
“Ce que je veux ?”, qu'elle reprend, en serrant un peu les poings. Juste histoire de se détendre un peu. Ou de frapper Monsieur Sutherland s'il lui prenait soudain l'idée de la mettre dehors pour se débarrasser une bonne fois pour toutes d'elle. “Que vous teniez au moins sur vos jambes quand Harvey reviendra.” Jetant un regard circulaire à la pièce, elle pousse un soupir et part en direction de la cuisine. Passant la majorité de son temps libre avec Harvey ici, la connaissance de l'habitacle et de son agencement ne lui sont pas inconnus. Une fois devant l'évier, l'adolescent entreprend se saisir d'un verre mis à égoutter et de le remplir d'eau. Seulement, Celeste ne reprend pas le chemin du salon de suite. Sa main libre appuyée sur le rebord de l'évier, elle se met à réfléchir. A peser les pour et les contres, à chercher les bons mots alors qu'elle est le plus souvent guidée par une légère impulsivité qui l'empêche de bien faire. Levant les yeux au ciel, elle cherche à imaginer ce que la situation aurait été si elle avait encore sa mutation. De l'air ambiant, elle aurait pu créer un vent assez puissant pour secouer un peu le père de famille avachi dans son salon. Ça aurait été bien plus drôle et efficace. Malheureusement, c'est impossible. “Qu'est-ce que papa dirait, qu'est-ce que papa dirait...”, qu'elle se marmonne pour elle-même alors qu'elle jette un coup d'oeil en direction du salon. Papa aide-moi..., qu'elle s'intime une dernière fois avant de se lancer dans la fausse du lion blessé.
“Tenez, buvez ça.” Déposant le verre sur la table basse, Celeste part reprendre place sur le canapé. S'il n'est pas content, c'est pareil. Il n'aura qu'à continuer à se plaindre, il ne semble savoir faire que ça lorsque le verre de trop a été avalé. Inspirant profondément, l'adolescent pose ses coudes sur ses genoux et cueille une main dans l'autre. Elle cherche à se faire toute petite car elle se doute par avance que ses mots ne vont peut-être pas plaire au principal intéressé. De la même façon, c'est la première fois qu'elle se lance dans un tel exercice, alors... “Monsieur Sutherland, je sais que ce que je vais dire va vous paraître simple à balancer vu que je ne connais rien de ce que...” vous vivez... Mais si, Celeste connaît. Elle sait ce que c'est de perdre sa maman. Elle sait ce que c'est de voir son père ne pas sourire par moment car le manque est bel et bien là, malgré le temps qui passe et qui continue de passer. Elle sait ce que sont les rêves remplis d'espoir qui se brisent une fois nos yeux ouverts, elle sait que les cauchemars sont toujours plus douloureux à surmonter. Celeste connaît tout ça, mais l'oublie parfois... “Ma mère est morte dans un accident de voiture quand j'avais 5 ans. Je pense que vous le savez, au moins grâce au lycée”, qu'elle reprend en hésitant un peu moins cette fois. “J'aide Harvey comme je le peux à traverser ça, moi aussi, à ma façon, même si je sais qu'elle n'est peut-être pas parfaite, mais je...” La lycéenne relève son regard dans celui de Clyde. Elle cherche à sonder ce qu'il peut encore cacher, ce qu'elle ne peut pas comprendre car trop jeune, trop innocente, ou inconsciente peut-être, et elle s'excuse sans doute dans ce petit haussement d'épaules qu'elle initie avant de reprendre. “Je ne dis pas que mon père est parfait non plus mais il ne m'a pas abandonnée quand ma mère n'a plus été là. Il ne l'a pas fait non plus jusqu'à présent et il ne le fera jamais.” Ses mots peuvent sembler illusoires, d'une certaine façon, mais son père ne la laisserait jamais tomber. C'est vrai. Il est toujours présent quand ça ne va pas, il l'écoute, même quand il est chiant et crie parce qu'il est venu la chercher au poste de police ou qu'il apprend qu'elle a séché les cours pour la énième fois, mais il est toujours là. Celeste ne sait pas si un parent a le droit de tout abandonner d'un coup, de jeter l'éponge et de claquer la porte, mais elle sait que son père ne lui ferait jamais ça. Même si parfois elle doit être la pire fille de tout l'univers.
“Et je sais qu'au fond de vous vous êtes exactement le même”, que l'adolescente reprend d'une voix toujours douce, maîtrisée. Au fil des secondes, ce dernier s'améliore pour se teinter d'une sincérité qui ne peut pas être manquée. “Peut-être que... Peut-être que pour réussir à surmonter la douleur il va falloir la laisser vous faire mal une dernière fois.” Qu'est-ce qu'elle raconte ? Ça doit sembler fou ? Impossible, irréalisable. Mais ne dit-on pas qu'il faut combattre le mal par le mal ? C'est en tuot cas ce que Celeste entend depuis pas mal d'années maintenant. Il faut serrer les dents et avancer même lorsqu'on n'en a plus envie. Parfois, la jeune Trager pense un peu trop à l'absence de sa mère et elle peut passer un temps considérable à ne rien faire. Elle s'arrête un peu, elle se pose des centaines de questions sur cette maman qu'elle n'a pas vraiment connu et elle pleure un peu. Elle l'appelle, aussi, recroquevillée sur son lit, et elle espère un signe venu d'elle ne sait où pour se relever de cette mauvaise passe. La plupart du temps, ça marche. Alors pourquoi est-ce que ça ne serait pas le cas pour Monsieur Sutherland ? Si du haut de ses 1m64 Celeste peut réussir à le faire, il le peut aussi. C'est obligé. Et c'est même non-négociable. Pour Harvey, toujours. “Je ne suis pas là pour vous arracher vos bouteilles. Je sais que ça ne servirait à rien. Il faut que ça vienne de vous.” Secouant la tête, elle finit par murmurer d'une voix à peine audible ses dernières paroles, alors que ses mains remontent lentement sur ses bras, pour se donner un peu contenance. “Pensez à Harvey. Juste... pensez à Harvey.”
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j'espère que ça va
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Lun 23 Mai 2016 - 12:49
lied to your flesh and your blood
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Tenir sur mes jambes lorsque mon fils rentrera ? On verra ça le moment venu, pour le moment tout ce qui m’importe c’est de la virer d’ici, et j’y arriverais, elle va bien se lasser à un moment donné non ? Au lieu de chercher à rendre le monde meilleur, et faire en sorte que tout le monde soit tout bau tout gentil elle ferait mieux d’apprendre ses cours, ça lui serait plus utile que de se battre pour une cause perdue d’avance. Je la vois qui quitte le canapé, j’ai presque eu l’espoir qu’elle prenne la porte, mais non, elle est allée jusqu’à la cuisine, qu’est-ce qu’elle a, ça lui donne faim de rester ici ? Elle revient avec un verre d’eau, comme c’est bienveillant, non mais sérieux, qu’elle se barre, je n’ai pas besoin d’elle pour s’occuper de moi. “Tenez, buvez ça. ” En plus elle me donne des ordres ? Mais elle se prend pour qui ? Heureusement que ce n’est qu’un verre d’eau sinon je le prendrais beaucoup plus mal. J’attrape le verre et m’assoit, ou plutôt, m’écroule sur le canapé pas très loin de la gamine. “Monsieur Sutherland, je sais que ce que je vais dire va vous paraître simple à balancer vu que je ne connais rien de ce que... ” Oh mon dieu. Je n’ai pas confiance en ce qui vient je sens que je vais m’énerver. Je me cache derrière mon verre en avalant une gorgée. “Ma mère est morte dans un accident de voiture quand j'avais 5 ans. Je pense que vous le savez, au moins grâce au lycée” J’ai cru comprendre ouais, pauvre gamine, mais en quoi ça me concerne, bien que j’ai une petite idée de ce qui arrive. “J'aide Harvey comme je le peux à traverser ça, moi aussi, à ma façon, même si je sais qu'elle n'est peut-être pas parfaite, mais je... ” Pas parfaite ? Elle parle de sa façon de faire ou d’elle-même ? Si je voulais un sermon à la con, avec un échange d’expérience vécu, je serais allé à l’Eglise, elle devrait faire none c’te gamine. “Je ne dis pas que mon père est parfait non plus mais il ne m'a pas abandonnée quand ma mère n'a plus été là. Il ne l'a pas fait non plus jusqu'à présent et il ne le fera jamais. ” On va lui donner un oscar à son père dans ce cas, il n’a qu’à écrire un livre « Comment être un bon père » éveiller les esprits et rendre le monde meilleur. Je lève les yeux au ciel, qu’and est-ce que c’est fini son discours ?
« ch’ui sûr q’ ton père est génial, mais d’vine quoi ? Je ne suis pas lui ! » Et non, je ne suis pas monsieur Trager, juste moi, Clyde Sutherland. “Et je sais qu'au fond de vous vous êtes exactement le même” Je ne peux pas retenir un rire d’échapper de ma gorge, c’est qu’elle y croit en plus ! C’est moi ici qui suis bourré, je vois tout ce qui m’entoure tourner et pourtant, c’est elle qui dit les conneries. “Peut-être que... Peut-être que pour réussir à surmonter la douleur il va falloir la laisser vous faire mal une dernière fois. ” Wow, c’profond c’qu’elle dit là ! C’est une pote de Socrate et de Platon celle-là ? “Je ne suis pas là pour vous arracher vos bouteilles. Je sais que ça ne servirait à rien. Il faut que ça vienne de vous. ” Encore heureux, parce que je ne la laisserais pas faire ! “Pensez à Harvey. Juste... pensez à Harvey. ” Ah oui c’est vrai, je suis le père ingrat qui ne pense pas à son fils, jamais. « Une dernière fois ? Parce que tu crois qu’il y’en a une ? Je vais t’apprendre un truc ma p’tite, la douleur ne s’arrête ja-mais ! Ma femme s’est faite tuer, j’ai dû aller identifier son corps à la morgue, un trou au milieu du front. Quelque mois après ça, les enfoirés qui ont buttés ma femme sont venus pour moi, et tu sais quoi, si je ne m’étais pas embrouillé une fois de plus avec Harvey, il aurait été là, et je ne veux même pas savoir ce que ça aurait pu donner. Heureusement, ils ne m’ont pas tué, non, ils m’ont juste enlevé une partie de moi ! Mutant et fier de l’être mon cul ! Alors ouais l’alcool, c’est le seul moyen que j’ai pour survivre. » Wow, chacun son speech. Je finis mon verre d’eau, parler autant, ça donne soif, je pourrais presque la remercier pour le verre, mais je suis pas fou, pas encore, je crois. « Et pour ce qui est d’Harvey, j’y pense, t’es p’t-être pas au courant, mais vois-tu, j’essaye de résister à l’alcool, j’essaie de faire des efforts, j’ai largement diminué ma consommation ces derniers moi ! » je la regarde droit dans les yeux, en essayant de paraitre le plus sobre possible, ouais ce n’est pas gagner, mais j’essaye. « Alors ton petit discours à la con, ben tu peux te le garder miss, parce que j’échoue pas mal, mais j’essaie ! »
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c'est parfait pourquoi ça ne le serait pas? ^^
Celeste Trager
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Jeu 26 Mai 2016 - 11:50
Celeste savait qu'en évoquant de nouveau Harvey, elle obtiendrait une réaction. Et ça ne loupe pas. Dès que les mots acerbes du père de famille lui parviennent, ses mains déjà jointes se pressent un peu plus l'une contre l'autre. Un geste nerveux qu'elle ne fait jamais, d'habitude, mais qui lui donne l'impression aujourd'hui de pouvoir se protéger. S'armer contre cette colère vrombissante qui s'évade des pensées de ce pauvre Monsieur Sutherland et dont elle est soudain la cible privilégiée. Pourtant, c'est pas faut de lui avoir répété juste avant qu'elle n'était pas la cause du problème. Peut-être qu'extérioriser un peu tout ce qu'il a sur le cœur va lui permettre d'aller mieux ? Celeste en a aucune idée. Elle ne s'est jamais retrouvée dans une situation aussi chelou, ou alors c'était elle à la place de son professeur de littérature, et elle parlait de poney volant et de paillettes roses à Harvey ou Aily plutôt que de leur balancer toutes ses pensées moroses à la figure. Mais ça, apparemment, ça n'est pas dans les cordes de Clyde. Clyde, il préfère penser que lui imprimer en lettres rouges dans le crâne des choses qu'elle ne « peut pas comprendre » en hurlant lui permettront d'aller mieux. Ça n'est pas l'avis de la jeune Trager. Et, elle n'est pas médecin de profession, mais elle préfère se conforter dans l'idée que de véritables professionnels diraient et penseraient exactement la même chose.
Entendre parler de la mort de la mère d'Harvey comprime le cœur de l'adolescente. Elle ne pensait pas que ça pourrait l'affecter, elle qui regarde des séries ou des films où la mort est constante mais là... Là, c'est trop réel. C'est trop vrai pour qu'elle puisse réagir avec seconde degré, ou même se dire que c'est juste du cinéma, du faux-sang et des effets spéciaux. Là, c'est balancé crûment par un homme qui ne mesure pas la portée de ses mots, ce qui fait que les images se façonnent bien trop rapidement dans l'esprit de la petite brune pour qu'elle puisse les freiner. Alors, elle voit la mère d'Harvey. Elle revoit son visage, son sourire, puis elle l'imagine s'écrouler lentement au sol. Celeste relève son regard sombre en direction de son professeur, installé à l'autre bout du canapé, tandis que son cœur se serre à nouveau. Ces mêmes personnes qui ont tué sa femme sont venues... Pour lui ? Et Harvey aurait pu être là... D'instinct, la main de la jeune Trager remonte le long de son bras, jusqu'à venir frôler la marque de la piqûre, cachée sous son t-shirt. Elle ne peut qu'assimiler la peur qu'a dû ressentir cet homme à l'idée que son fils ait pu être dans les parages, au moment où ces monstres sans cœur de hunters ont cherché à l'avoir lui. A cette idée, Celeste ne peut que se conforter dans son idée de n'avoir encore rien dit à son père. Ainsi que d'avoir faire promettre à Maxim et Ezekiel de ne rien lui dire. Elle ne sait pas quand le moment sera le bon. Elle ne sait même pas si un jour elle aura le courage de lui dire ; affronter sa déception et sa douleur, sa tristesse même, peut-être, c'est un moment que Celeste redoute plus que tout. Et elle est bien décidée à le repousser jusqu'au point de non-retour.
Les mots violents du père de son meilleur ami la percutent à nouveau, ce qui décide l'adolescente à se lever. Les bras croisés, elle fait quelques pas sur le côté, avant de se retrouver face à son professeur, toujours avachi sur une partie du canapé. Bien, qu'il reste installé là, et qu'il ne bouge plus d'un pouce. Elle est consciente qu'il essaye ; mais à force d'essayer et d'échouer, Celeste par exemple, elle aurait envie d'abandonner. Enfin, elle n'en sait rien, c'est ce qu'elle suppose. Si on ne prend pas l'exemple de sa vengeance qui reste au point mort car personne ne veut lui prêter main forte, elle n'est pas le meilleur exemple de détermination. Rien qu'à l'école, la moindre activité contraignante est vite balayée par une non-envie de fournir le plus petit effort. Alors lutter contre une addiction, comme est supposé le faire Monsieur Sutherland, elle ne peut même pas dire si elle en serait capable. “Je sais que la douleur ne s'arrête jamais”, qu'elle lance doucement. Inutile de lui répéter comment elle le sent, la première évocation de sa mère et de la douleur de son père était déjà celle de trop. Il n'y a qu'avec son père qu'elle aime en parler, pour se souvenir et rire des bons moments ; avec les autres, c'est plus compliqué. “Je le sais, d'accord ? Alors arrêtez de faire comme si je n'en avais aucune idée.” Relevant un regard noir vers le père de famille, Celeste penche légérement la tête sur le côté, dans une posture méprisante qu'il ne va peut-être même pas remarquer dans son état. “Et arrêtez de me hurler dessus, c'est pas moi qui vous ai enfoncé l'alcool dans la gorge.” Mesurant les possibles conséquences de ses prochaines paroles, l'adolescente essaye de tourner 7 fois la langue dans sa bouche avant de se lancer... puis d'abandonner presque aussitôt. “Bon, je sais que vous allez encore gueuler mais... vous allez pas pouvoir vous en sortir seul. Va falloir vous faire aider. Parce que c'est pas un verre d'eau et une bonne gueulante qui vont vous soigner.” Du menton, elle désigne le verre qu'elle lui a apporté, avant d'agripper son regard brillant. “Ni Harvey.” Elle sait qu'évoquer encore une fois son fils ne va pas lui plaire, mais elle n'a que cette accroche pour tenter de le faire réagir. “Vous avez besoin que je vous apporte autre chose, avant de partir ?”, qu'elle souffle finalement. Elle s'en voudrait de le laisser comme ça sans prendre réellement la mesure de son état avant de passer la porte. Et s'il lui arrivait quelque chose juste après son départ ? “Je suppose qu'il faut que j'évite de parler de ça à Harvey ?”
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Sam 28 Mai 2016 - 17:24
lied to your flesh and your blood
Céleste & Clyde
Ses discours, sa simple personne m’énervent, elle ne pouvait pas juste se barrer ? Me laisser broyer du noir en paix ? Souhaiter échanger ma place avec Lydia, parce que soyons honnête elle ne serait pas aussi misérable que moi, son pauvre mari. Je devrais me faire un top de toutes les journées merdiques que j’ai eu. Celle-ci serait p’t-être en numéro un mais elle ne serait pas dernière non plus. “Je sais que la douleur ne s'arrête jamais Je le sais, d'accord ? Alors arrêtez de faire comme si je n'en avais aucune idée. ” Yep, Elle a perdu sa mère, grande nouvelle ! Tout le monde ne gère pas la douleur de la perte de la même façon. La mienne c’est de boire. Beaucoup. La sienne c’est de trouver le meilleur moyen de me faire chier. Beaucoup. Et ça marche plutôt bien. “Et arrêtez de me hurler dessus, c'est pas moi qui vous ai enfoncé l'alcool dans la gorge. ” Non, mais c’est elle qui me les brises depuis déjà bien trop longtemps ! “Bon, je sais que vous allez encore gueuler mais... vous allez pas pouvoir vous en sortir seul. Va falloir vous faire aider. Parce que c'est pas un verre d'eau et une bonne gueulante qui vont vous soigner. ” Le début de sa phrase est pas super rassurante, et la fin, pas mieux. “Ni Harvey. ” P’t-être mais c’est lui qui me donne l’envie d’arrêter. “Vous avez besoin que je vous apporte autre chose, avant de partir ? ”Je reste bloqué sur sa phrase précédente, Besoin d’aide ? Je n’ai pas besoin de l’aide d’inconnus. “Je suppose qu'il faut que j'évite de parler de ça à Harvey ? ” Oui, ce serait bien mais avant…
« Me faire aider ? Tu veux dire une désintox ! Tu peux toujours prier parce que j’irais jamais en faire une ! J’peux m’occuper de moi tout seul ! » Ce n’est pas tout à fait vrai, je m’auto détruit, mon foie peux le confirmer, je ne fais pas un super boulot, mais je fais ce que je peux ! Et il est hors de question que j’aille rencontrer d’autre addicts et que je parle gentiment de mes soucis. « Il y a rien que tu puisses faire pour moi, et de toute façon je ne veux rien de toi ! Et puis tu peux bien lui dire ce que tu veux à Harvey, au point où on en est autant tout détruire il reste déjà pas grand-chose de notre relation alors bon… » Et l’oscar du meilleur menteur revient à… Moi ! Merci je ne m’y attendais pas ! « Attends ! Il y a bien une chose que tu puisses faire…t’en aller ! Vas-y barre toi! J’attends que ça depuis la seconde où t’es rentrée, va donc rejoindre ton père ! Va saouler quelqu’un d’autre ! » Ça arrive à tout le monde de perdre son calme, et puis de toute façon elle l’a bien cherché, elle n’avait qu’à pas renter ici sans autorisation ! Je ne comprends pas ce qu’Harvey lui trouve à c’te gamine, mais il mérite une médaille pour réussir à la supporter, parce que moi, j’y arrive pas !
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Mar 31 Mai 2016 - 16:27
Celeste a tenté d'être sympa jusqu'au bout. Même si Monsieur Sutherland a atteint les limites du supportable dès qu'il l'a aperçue dans le salon, elle est restée. Elle a essayé d'ouvrir le dialogue, de ne pas le laisser s'enfoncer dans sa connerie. Sauf que, manifestement, la lycéenne se rend qu'elle n'est pas douée pour ça. Le peu de confiance qu'elle peut avoir en elle s'est effrité au fur et à mesure de la conversation, jusqu'à disparaître complètement à la fin. Plus l’agressivité du père de famille s'est reportée sur elle, plus l'adolescente a dû lutter pour ne pas claquer la porte. Jusqu'à présent. Quand sa toute dernière tentative pour apporter son aide échoue, de façon plus que lamentable, Celeste croise un peu plus les bras. Elle se recroqueville sur elle-même, comme si elle venait de prendre un coup dans l'estomac, signe que le malaise que le professeur de littérature fait régner dans cette maison l'a enfin touchée. Le poids qu'elle pensait avoir senti s'envoler de ses épaules revient tel un boomerang, violent, inévitable, imperturbable, contre lequel la jeune Trager n'a même plus la force de se protéger. S'il peut être borné en temps normal, dans un tel état les choses deviennent encore plus difficiles à encaisser pour Celeste. Elle préfère largement l'entendre crier en cours parce qu'elle parle avec Aily que se voir rejeter de la sorte alors que sa seule idée était de l'aider à aller mieux. Si depuis longtemps la jeune fille a envie de devenir enfin une adulte pour pouvoir faire ce qu'elle veut de sa vie, voir l'un des travers de ce que peut être l'âge adulte la refroidit pour sûr.
Elle, ce soir, elle n'aura pas son père dans cet état. Ce constat terrible la renvoie à Harvey, et à ce qu'il va bien pouvoir penser de son seul repère lorsqu'il reviendra de chez ses grands-parents. Peut-être qu'elle l'appellera, une fois qu'elle le supposera rentré auprès de son père. Elle fera mine d'être surprise s'il lui en parle, lui changera les idées si elle le sent morose à l'autre bout du fil et qu'elle devine que son meilleur ami ne lui confiera pas sa peine. Celeste est là pour ça. Ils se sont promis d'être toujours présent pour l'autre quand ça n'irait pas, alors elle remplira son rôle comme elle le fait à chaque fois. Le cœur lourd, l'adolescente secoue la tête quand Sutherland prétend pouvoir se soigner seul. “Mais bien sûr...”, qu'elle marmonne, mauvaise. C'est surtout que la petite brune se sent mal pour lui. Malgré le fait qu'il refuse catégoriquement son appui pour se rétablir plus vite, impossible pour elle de ne pas espérer le voir changer d'avis dans les prochaines secondes. Ses prunelles, si semblables à celles de sa mère, selon son père, se relèvent au loin sur le visage de son professeur de littérature. Il suffirait juste d'un effort pour que... “Très bien !”, qu'elle s 'écrie. Sans plus attendre, Celeste se détourne. Elle prend le chemin du couloir, qu'elle franchit sans même le réaliser, avant de passer la porte d'entrée et de la claquer derrière elle.
Une fois dehors, l'adolescente hésite sur la marche à suivre. La chaleur de l'été vient réchauffer son cœur, devenu si froid et pétrifié, à être trop resté aux côtés d'un homme mal en point. Malheureusement, la douleur perdure. L'incompréhension aussi. Est-ce que c'est ça qu'il ressent, Dhan, quand il vient en aide à des personnes comme Monsieur Sutherland ? Est-ce qu'il n'est pas triste, souvent ? Parce que soudain, Celeste se sent gagnée par une tristesse qui n'a pas d'origine. Sans doute la pression qui retombe doucement. La colère qui redescend. L'indécision qui prend le dessus. Dans tous les cas, ses yeux s'embrument de chaudes larmes qui commencent à rouler sur ses joues. S'avançant de quelques pas pour s'installer sur le trottoir, au loin, devant la maison, Celeste s'y installe avant de chercher à sécher son visage. Ses mains échouent sur ses traits, avant que son front ne vienne s'appuyer sur ses bras croisés sur ses genoux. Elle aurait envie que ça ne lui fasse rien, d'avoir vu son professeur complètement bourré, à côté de la plaque, malade. Mais c'est pas le cas. Celeste se sent mal pour lui et cette empathie nouvelle qu'elle a pour cet homme qu'elle emmerde royalement en temps normal, elle la gère très mal. Une fois toutes les larmes évadées, l'adolescente penche la tête sur le côté. Elle contemple sans le faire la rue qui s'étend devant elle. Elle respire doucement, pour s'apaiser, avant de prendre le chemin jusqu'à chez elle dans peu de temps. Avant, elle se redresse pour attraper son portable dans sa poche de jean. Elle recherche les derniers messages envoyés à Harvey, pousse un soupir quand elle les voit, puis se lance dans la rédaction d'un nouvel sms. vu qutu réponds pas, jretourne chez moi. on se voit demain!
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde) Mer 1 Juin 2016 - 10:41
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Céleste & Clyde
Je vous jure les gamins des fois on se demande pourquoi on les faites. Et quand ce n’est pas les nôtres on se demande pourquoi ils ont été faits. Parce que cette gamine et juste la personnification du casse pieds. D’abord elle rentre chez moi sans autorisation, et après elle me fait des discours à la con, des sermons, comme si j’en avais besoin. Je m’en sors très bien tout seul avec ça, mais ce n’est pas pour autant que je laisse tomber la boisson. J’arrêterais le jour où je ne ressentirais plus le besoin d’oublier quoi que ce soit, ou quand je pourrais dormir tranquillement, sans cauchemars pour animer mes nuits. Peut-être qu’un jour quand mon esprit sera aussi calme qu’il l’était à une époque, avant la mort de Lydia, avant la vaccination, peut-être que le vieux Clyde pourra reprendre les commandes, mais d’ici là, l’alcool est mon seul et meilleur ami.
Après un long moment à entendre piailler c’te gamine sur le mal que je peux bien faire à Harvey, à crier, et a m’auto-détester, et a ne vouloir qu’une seule chose : son départ, mon souhait est sur le point de se réaliser. Elle s’énerve encore un peu, je ne prends même pas le temps de relever ce qu’elle dit, et je m’en fiche. Très vite elle se lève et sort en claquant la porte. « Dieu merci c’est fini ! » je me passe les mains sur le visage, je suis enfin tranquille. Après ça, la maison est bien calme. Je me lève pour aller jusqu’à la cuisine en titubant, reprenant mon verre d’eau que je vais remplir. Je la vois qui s’assoie sur le trottoir. C’est moi ou elle pleure ? Pas si dure à cuir que ça la gamine. Je soupir un grand coup, bien joué ! J’ai fait pleurer une gamine. Lydia serait dans tous ses états si elle était là, elle serait déjà assise à côté d’elle en essayant de lui remonter le moral. Mais je ne suis pas ma femme, et clairement pas en état d’aller jusque là-bas, et de toute façon je ne pense pas que je suis celui qu’elle veut voir ce soir. Et de toute façon, elle n’aurait jamais dû rentrer ici.
J’attrape un cachet d’aspirine et un somnifère, avec un peu de chance, j’éviterais le mal de crâne de demain matin avec ça. Je lance un dernier regard à Céleste, j’irais m’excuser auprès d’elle plus tard, mais ce soir, je vais essayer de trouver le sommeil et ce sans boire une goutte d’alcool de plus. Elle a réussi à m’en empêcher, bien joué gamine. Une fois couché, impossible de fermer l’œil, comme souvent la fatigue est là, mais mes pensées m’empêchent de dormir, et ce depuis la vaccination. Mais je combat tout de même l’envie d’aller jusqu’à la cuisine pour y vider le bar, demain je verrai peut-être mon fils sans être bourré qui sait. Encore faut-il qu’il rentre de chez ses grands-parents. Au moins, si moi je le vois pas, je sais que Céleste le verra, et qu’elle sera là pour lui, c’est déjà ça.
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Voilà, je vais faire archiver ça, j’espère que ça te vas
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Sujet: Re: lied to your flesh and your blood (clyde)