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 (callahans) ≡ watch from far away.

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Alexander Callahan
Alexander Callahan

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SUR TH DEPUIS : 06/09/2015
MessageSujet: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeMar 29 Sep 2015 - 11:49

We are the warriors.
— callahan's family  —

Une forte colère fulminait dans les veines du patriarche Callahan alors qu’il observait les dégâts causés sur son manoir, il sentait ses poings se serrer avec force dans les poches de sa veste alors que sa rage n’avait de cesse de s’accroitre, de secondes en secondes. C’était toute une partie du bâtiment qui avait été détruite. Si encore, ça avait été à cause d’une catastrophe naturelle comme une tempête ou quelque chose du genre, il se serait senti beaucoup moins agacé par les réparations qu’il fallait qu’il entreprenne. Mais là, c’était une petite impertinente de transmutante qui était responsable de tout ça. Cette saloperie d’erreur de la nature était entrée là-dedans en pleine nuit dans sa propriété pour en détruire toute une aile. Elle avait bien fait ses recherches cette petite, c’était lui qu’elle cherchait et elle l’avait trouvé. Petite garce. Il finirait par lui tirer une balle dans la tête, c’était tout ce qu’elle gagnerait en le venant le provoquer chez lui. Si c’était la guerre qu’elle cherchait elle l’avait trouvée. Voilà qu’elle gagnait d’un coup la première place sur sa liste noire. Si elle savait où il habitait, il y avait un tas d’autres choses qu’elle devait également savoir sur lui et ça n’avait rien de rassurant. Cette petite trainée était un danger pour lui – mais ça il pouvait facilement gérer – mais aussi pour sa famille et ça c’était inacceptable. Manquerait plus qu’elle touche à un cheveu de ses enfants. Cette idée le rendait complètement fou. Il fallait vraiment qu’il retrouve cette gamine et qu’il l’envoie croupir six pieds sous terre avant qu’elle ne refasse une belle connerie. Il ne savait pas encore qui elle était et ce qu’elle lui voulait et dans le fond, il s’en fichait un peu, lui, il savait très bien ce qu’il voulait et ça ne se résumait pas à essayer de comprendre les problèmes d’une jeune transmutante complètement folle. Quelques soient les raisons qui aient poussé cette pauvre fille à rentrer dans sa propriété et à le provoquer ouvertement, elles étaient forcément mauvaises. Un soupira passa le seuil de ses lèvres alors qu’il balançait l’une des nombreuses pierres qui s’étaient effondrées contre le tas de gravas, seul vestige de tout un pan de sa maison. Il allait falloir remettre ça en place et rapidement, mais ce n’était même pas le plus important pour le moment. Il avait déjà passé quelques coups de téléphone pour qu’on vienne s’occuper de ça au plus vite, promettant un très gros chèque pour que les travaux soient faits rapidement, mais ce n’était pas ce qui l’intéressait le plus pour le moment. Il fallait qu’il prévienne ses enfants qu’il y avait une petite insolente de transmutante qui se baladait dans la nature avec une dent contre les Callahan. C’était plus courant que ça en avait l’air, on se faisait forcément des ennemis quand on s’appliquait à faire ce que faisaient les Callahan. La liste de leurs ennemis était probablement plus longue que ce qu’il pouvait imaginer, mais c’était bien la première fois que l’un de ses monstres se pointait comme ça chez lui. Mais, ce n’était pas la première qu’un transmutant était assez fou pour s’en prendre à sa famille et c’était bien ce qui l’inquiétait le plus dans cette histoire. Qu’un transmutant réduise son manoir en cendre, il pourrait s’en remettre – même s’il serait très énervé – mais, s’il devait de nouveau arriver malheur à l’un ses enfants, là, il serait capable de raser la ville de la carte simplement pour se venger. La famille, c’était sacré.

Melissa s’était éclipsée pour se rendre au commissariat, il fallait bien porter plainte, comme des gens normaux, après ce qui était arrivé à leur propriété, s’ils n’agissaient pas de la sorte, on risquait sans doute de se poser des questions sur eux et puis faire en sorte de cette gamine soit recherchée par la police, ça les aiderait certainement, d’autant plus qu’ils savaient très bien à qui s’adresser au poste de police pour être sûr qu’une fois que cette saloperie de transmutante serait retrouvée, ils puissent se charger personnellement d’elle. Elle n’allait clairement pas s’en tirer aussi facilement qu’elle avait pu l’imaginer. Il rentra à l’intérieur du manoir, essayant évitant de penser à son salle à manger complètement démolie pour rejoindre le salon qui lui tenait encore debout. Encore heureux. Pensa-t-il, en retirant sa veste pour la laisser tomber sur l’un des canapés de la pièce. Il y avait déjà la cuisine et la salle à manger à refaire, c’était largement suffisant. C’était peut-être l’occasion de refaire la cuisine, depuis le temps qu’ils en parlaient sans jamais rien faire, mais même cette idée, ça se suffisait pas à rendre les choses moins pénibles. Il se hâta vers le buffet pour attraper la bouteille de whisky et un verre allant avec. Il était encore tôt, c’était plus l’heure du café que du whisky, mais qu’importait, là, il avait vraiment besoin d’un bon verre ; et puisque la cafetière était probablement en morceaux sous plusieurs kilogrammes de gravas, le whisky c’était quand même plus accessible. Son verre en mains, il s’appuya contre le mur, à coté de la fenêtre pour fixer s’extérieur du manoir, d’ici déjà on pouvait voir une partie des dégâts. Il soupira. Ils avaient vraiment intérêt de se magner le train à lui réparer tout ça, sinon, ce ne serait pas juste sur les transmutants qu’il allait passer ses nerfs, mais bien sur les mecs censés faire leur boulot et qui n’étaient toujours pas là malgré les coups de téléphone qu’il avait déjà passé. Dans l’après midi qu’on lui avait dit. Génial, en attendant, y avait un trou dans sa baraque. Enfin, il aurait bien le temps de gueuler pour ça plus tard. Pour l’instant, il fallait qu’il parle avec ses enfants. Il les attendait, puisque c’était eux qu’il avait contacté en premier pour leur demandé de rappliquer rapidement au manoir afin qu’il puisse leur expliquer la situation et bien leur faire comprendre de rester sur leurs gardes, puisqu’il y avait à Radcliff, une cinglée qui semblait avoir un gros souci  avec leur famille. Satanée gamine. Enfin, il entendit la lourde porte d’entrée s’ouvrir. Il jeta un rapide coup d’œil à son téléphone, y avait peu de chance pour que ce soit Melissa, elle l’aurait prévenue qu’elle quittait le commissariat et puis ils avaient tous les deux su quand elle était partie, qu’elle en avait pour des heures, ce n’était pas comme s’ils étaient toujours très rapide non plus à la police. Il quitta son appui contre le mur pour aller s’installer sur le canapé, là où il avait déposé sa veste quelques minutes plus tôt. Il déposa son verre à peine entamé sur la table basse, attendant patiemment qu’on le rejoigne dans le salon. Vu qu’il y avait toute une partie de la maison qui était en pièce, ça limitait quand même le nombre de pièces accessibles, pas la peine de crier pour qu’on le trouve.
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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeMar 29 Sep 2015 - 23:05

Noeh jette un dernier regard à l'infirmier. Il est sur le point de réussir. Un pas de plus et il parvient pour la première fois à faire une dizaine de pas sans avoir besoin de se raccrocher à quoi que ce soit. Les deux longues barrières de sécurité sont présents de chaque côté de son corps. Ses mains s'amusent à les frôler mais ne s'y attardent pas. L'étudiant détache ses prunelles de celui qui le suit depuis le début dans ses progrès pour fixer le mur devant lui. Il est si proche. Dans quelques secondes, il va pouvoir cogner son poing droit dessus dans un geste de victoire. L'ancien pianiste sent son cœur s'emballer. Ce n'est peut-être rien, le chemin à parcourir est encore long, mais c'est une première qui le pousse à croire que la suite n'est pas pré-écrite. Il peut guérir. Il peut passer à autre chose, oublier cette mésaventure de la vie s'il ne baisse pas les bras. C'est l'esprit fort d'une envie de vaincre ravageuse que le jumeau Callahan inspire profondément. Il prend son temps, comme l'a conseillé son infirmier attitré, et initie le dernier pas qui le mènera à la victoire. Seulement, Noeh n'a pas prévu qu'au même moment, la porte derrière lui s'ouvre dans un bruit perturbant. Son équilibre peut alors sans mal être assimilé à la maison de paille dans l'histoire des 3 petits cochons. En un instant, l'étudiant perd tous ses foutus repères et sa main gauche vient agripper la rambarde près de lui. Poussant un soupir rageur, sa paume s'éloigne pour revenir cogner presque au même endroit. Il n'est qu'un bon à rien. Si un simple bruit réussit à le détourner de son objectif maintenant, comment va-t-il faire ensuite ? Aucune idée. Secouant la tête, l'ancien pianiste arque un sourcil en direction de l'infirmière qui lui balance sans ménagement à la figure que son portable sonne depuis un bon petit moment dans la salle où il a laissé ses affaires. Noeh lui rétorque une réponse brève sur le même ton (combo étrange de sa fatigue immense et d'un condensé des millions de reproches qu'il a soudain envie de lui envoyer par vagues déferlantes dans la figure), avant de s'aider de l'appui pour se dégager de l'emprise tout à coup étouffante de l'installation sportive. Laissant une mimique douloureuse traverser ses traits au moment de récupérer sa meilleure amie la béquille, Noeh relève ses yeux dans celui de son infirmier. Il sait très bien qu'il ne doit pas abandonner, qu'aujourd'hui il a fait des progrès évidents. Normal, le cadet de la famille Callahan s'acharne à faire chacun des exercices qu'on lui conseille entre ces quatre murs blancs pour pouvoir enfin renouer avec l'ancien Noeh. Il sait que sa récente réussite sur la barre de marche suivie de son échec cuisant de perdurer dans le dépassement de soi ne doivent en aucun cas le priver du moindre espoir. Noeh n'a pas besoin qu'on lui rappelle, il se le martèle déjà bien assez tout seul. Le truc, c'est qu'à force, quelque chose saute aux yeux le concernant : il y a un moment où ses épaules s’affaissent et où il ne se sent plus capable d'avancer seul. Comme ce soir. Adressant un signe de la main à l'infirmier, Noeh le salue d'une voix morne avant de s'avancer pour récupérer ses affaires et offrir son plus beau regard de serial-killer à la fameuse fauteuse de troubles. Son portable dans la poche de sa veste, l'étudiant attend de pouvoir s'asseoir plus loin pour constater de l'emmerdeur du jour. Qui donc a décidé que c'était le bon moment pour lui prendre la tête ? Lorsque la charmante appellation 'Papa' inonde l'écran, Noeh manque balancer le piètre moyen de communication au sol. A la place, il le laisse juste tomber sur le siège à côté du sien. Son père a vraiment le don pour l'agacer sans même être en face de lui. Peut-être que c'est sa mutation à lui, d'ailleurs. Noeh est persuadé que ça lui irait à merveilles si ce n'est pas encore le cas ! Se mordant l'intérieur de la joue, l'étudiant jette un coup d'oeil au portable près de lui. Est-ce qu'il a vraiment envie d'écouter ce que son père veut de lui ? Est-ce qu'il a besoin d'entendre gueuler sur son répondeur après sa minuscule victoire avortée ? Non, pas vraiment. Néanmoins, le cadet Callahan sait qu'il n'a pas le choix. Il n'a plus jamais eu le choix de quoi que ce soit depuis qu'il est venu au monde dans cette famille. Oui, tout à fait, ça fait un sacré bout de temps que l'ancien pianiste n'a pas eu le libre-arbitre total qu'il mérite, mais c'est une autre histoire. La voix de son père, distante et impériale, résonne à son tympan comme la plus tyrannique des mélodies. Bien, il sera là. De toute manière, ce n'est pas comme si Noeh avait un autre endroit où aller. La seule différence, c'est que ce soir il devra passer par la case 'salon' avant de rejoindre son adorable chambre à coucher. Quel fabuleux programme !  

Planté devant la porte du manoir Callahan, Noeh ne met pas longtemps à la pousser d'une épaule franche. Depuis l'espèce d'explosion survenue de nulle part sur une partie de la maison, peu de choses tiennent en place. Et Noeh préfère se préoccuper de sa chambre (ou en d'autres termes, son refuge bien à lui) plutôt que du reste. De ce fait, il s'est peu soucié de pourquoi la moitié du manoir croule sous des centaines de décombres et continue de mener sa petite existence égoïste et indifférente au reste du monde comme il sait si bien le faire depuis son accident. Puis, après tout, ce manoir n'est pas vraiment le sien. C'est à ses parents de veiller à ce que ce dernier reste debout, pas à lui. Laissant le bruit sec de sa béquille annoncer son arrivée, l'étudiant repousse d'un geste las la porte après son passage. Il prend la direction du salon sans attendre, pour ne pas être tenté de poursuivre sa route vers son antre comme à l'accoutumée. Les bonnes vieilles habitudes, ça le connaît. Une fois arrivé dans la bonne partie de l'immense habitacle, Noeh croise le regard de son père. Ses iris émeraudes se décalent un instant sur le verre qu'il tient (déjà) à la main, mais ne fait pas plus de commentaire. Les alentours sont déserts. Pas étonnant. « Je m'avance pas en disant que ma génitrice a préféré découcher une fois de plus plutôt que de passer une folle soirée en notre compagnie, pas vrai ? », qu'il sort sur le même ton qu'on pourrait dire 'bonsoir'. Mondanité qu'il n'a aucunement l'intention de servir à son père ce soir, d'ailleurs. « Je devine que t'as aussi appelé l'autre ? », qu'il poursuit bien vite. Dans son message, Callahan chef évoquait une sorte de nouvelle très importante à annoncer à ses enfants. A tous ses enfants. Du coup, Noeh préférait s'assurer qu'il venait de débarquer avec la bonne ambiance qui s'annonçait en tête. Matthias et lui, c'est une longue histoire, qui se résume pourtant en quelques mots très simples : inimitié forte, seul un lien sanguin partagé, incompréhension éternelle et surtout affligeante, adversité constante, antipathie croissante. Quand on fait partie de leur famille depuis longtemps, il n'est pas nécessaire de faire un dessin pour savoir que ça n'a jamais matché entre eux. Loin de là, même. « J'espère que ce que t'as à dire va pas prendre toute la soirée, j'ai des trucs à faire. » S'enfermer dans sa chambre peu affectée par les récentes dégradations durant plusieurs jours, par exemple. Ruminer sur son piètre échec à l'hôpital plus tôt dans la soirée. S'agacer de la future incompréhension de sa chère famille. Oui, Noeh a un programme bien chargé alors il croise les doigts de la bonne main pour que son père n'ait pas décidé de leur faire un de ces fameux discours interminables. Ceux-là même dont il semble posséder le secret bien gardé. En gros, toutes les activités qui pourraient éviter à l'ancien pianiste de se retrouver en mauvaise compagnie ce soir seraient aptes à le satisfaire, mais il est trop tard pour faire marche-arrière : la porte d'entrée s’entrouvre déjà, et Noeh lève les yeux au ciel.

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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeDim 4 Oct 2015 - 18:49

Le trajet s'avéra long, très long. Elle traînait les pieds, Salomé, trop tétanisée pour parvenir à refouler l'angoisse qui l'envahissait à chaque nouveau pas en avant. Son père n'avait apporté aucune précision dans le message qu'il avait laissé sur son répondeur. Mais les hypothèses ne manquaient pas de fleurir à foison dans l'esprit tourmenté de la télépathe. Allait-il leur parler de ce nouveau groupe armé missionné par le maire en personne ? Leur demander de l'intégrer ? Pour Noeh, certainement pas, mais Matthias ? Matthias était sans doute trop fier pour se soumettre de la sorte, c'était la conclusion à laquelle elle était parvenue à force de retourner mille et une fois la question dans sa tête. Et elle ? Elle qui fuyait l'entraînement depuis des mois et des mois ? Qui ne passait entre les mailles que grâce à Kingsley, rassurant son paternel en lui assurant qu'ils s'entraînaient ensemble de temps à autre, qu'elle ne perdait en rien ses acquis. La fête de l'hiver lui avait cruellement prouvé le contraire, sa condition physique n'était clairement plus si brillante, sans parler de son endurance. Ne serait-ce pas un bon moyen pour son père de s'assurer qu'elle restait dans le rang ? Ce n'était pas son genre. Elle n'en aurait jamais douté, auparavant. Jamais son père ne la jetterait aux pieds de Lancaster pour jouer les chiens de garde. Aucune idée n'était claire dans son crâne, et tout devenait possible, la paranoïa resserrant son étau autour de son coeur à mesure qu'elle approchait du Manoir. Et plus la serveuse réfléchissait, plus les théories devenaient farfelues, et plus elle peinait cependant à les repousser. Son coeur pulsait de manière irrégulière, l'échine tendue par la crainte de passer les grandes portes de la bâtisse et de ne plus en ressortir sans se voir démasquée. Elle avait ralenti encore et encore, tant et si bien qu'elle allait finir par repartir à reculons jusqu'à son appartement. Et elle manqua de s'arrêter une seconde pour réfléchir une fois encore au bien fondé de son obéissance. Sans doute qu'elle aurait pu inventer une excuse. N'avait-elle pas de la fièvre, subitement ? Elle était si rarement malade que cela ne pouvait qu'être vachement sérieux pour qu'elle ne se rende pas à cette réunion de famille. Son père ne la blâmerait sûrement pas. Il ne lui en voudrait pas non plus si elle devait se rendre à la fac pour un examen. Griffant nerveusement la paume de sa main droite, elle venait d'élaborer l'excuse presque parfaite lorsqu'une ombre se dessina au coin de son champ de vision. Baissant légèrement les yeux tout en coulant un regard vers sa droite, son palpitant s'affola brusquement tandis qu'elle repartait d'un bon pas dans la direction du Manoir. Plus question de réfléchir, ni même de se dérober. Plus question non plus de marcher à deux à l'heure alors que Matthias venait d'arriver, se dirigeant à son instar dans la direction de leur domaine. Tout, mais pas ça. Ne tenant guère à se retrouver confrontée à lui en tête à tête, la rapidité de son pas n'avait clairement rien d'innocente tandis que l'imposante habitation se dessinait sous ses yeux, portée par la colline.  « Qu'est-ce-que.. »

Son souffle s'était coupé, la vision de sa demeure la heurtant de plein fouet. Elle avait marqué un temps d'arrêt, suffisant pour assimiler les dégâts. Subitement, plus aucune envie de s'en aller dans la lâcheté. Une crainte muette avait germé dans son ventre, pesant sur son estomac tandis qu'elle s'élançait vers le Manoir en courant. Oubliant Matthias. Peut être l'avait-il interpellée, peut-être serait-il déjà énervé de la voir ainsi le fuir, comme elle le faisait si bien depuis leur dernière rencontre à Noël. Peu lui importait. Au moins, à l'intérieur, il y aurait des témoins. C'était sûrement prématuré de s'imaginer le pire, mais elle savait pertinemment qu'elle l'avait poussé à bout. Filtrant ses appels, filant se réfugier chez Lorcan dès qu'il menaçait de venir la chercher directement chez elle, ou disparaissant à l'arrière du bar dès qu'il s'approchait un peu trop de son lieu de travail. S'il avait déjà des inquiétudes à son égard - interprétées par la brune comme de véritables soupçons, mais une fois encore ses nerfs à vif ne la laissaient pas réfléchir clairement - cette manière de l'évincer délibérément n'avait sûrement pas arrangé les choses. Tout cela n'était plus rien, de toute manière, en comparaison aux vestiges qui se dressaient devant elle. Une grande partie de l'habitation semblait entièrement détruite, et l'émotion avait saisie la Callahan sans qu'elle ne pense plus à rien d'autre. Ainsi, en ouvrant la lourde porte, la brune fut un bref instant soulagée de s'y trouver, de voir que l'intérieur tenait encore un peu en place. La refermant aussi sec dans son dos comme pour placer une barrière entre elle et son aîné. Une barrière qui ne tiendrait pas longtemps sous le souffle du loup venu étriper sa cadette. Un frisson la secoua tandis qu'elle s'éloignait rapidement du hall d'entrée. Pour se figer net au beau milieu du couloir. Bouche bée, les yeux rivés sur les décombres lui faisant face, elle se sentit subitement défaillir. Avançant de quelques pas pour faire l'état des lieux, ses épaules affaissées par la surprise, son regard perdu se porta sur le salon qu'elle gagna à grands pas. Pour y trouver les deux hommes de la maison. Un soupir de soulagement allégea légèrement sa poitrine tandis qu'elle se jetait littéralement au cou de Noeh. Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine, martelant les côtes de son frère dans une panique qui s'amenuisait doucement. Elle ne l'avait presque plus revu, depuis ces derniers mois. La rancune était tenace, la crainte de la confrontation également. Et pourtant, à voir le Manoir ainsi détruit, la peur qu'il ait pu leur arriver quelque chose avait pris le pas sur tout le reste. Elle releva les yeux vers lui en s'écartant rapidement, la détresse quittant doucement ses traits tandis qu'elle se tournait vers son père. Le verre de whisky qu'il tenait à la main lui donnait furieusement envie de s'en servir un à son tour, et elle dut se faire violence pour ne pas prendre la direction du bar. « J'ai cru.. J'ai cru que vous aviez été blessés. » Elle essayait de se redonner une contenance, se raclant la gorge pour éclaircir sa voix tandis qu'elle se dirigeait vers le maître des lieux. Déposant une bise sur sa joue rugueuse, elle sentit une nouvelle vague d'émotions soulever son coeur. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, lui aussi. C'était soudainement étrange de se retrouver ici, avec eux. « Et maman.. Elle va bien ? » L'absence de sa génitrice la frappa brusquement, les mots glissant hors de son contrôle. Elle qui pourtant se montrait si fière à son égard se retrouvait à paniquer comme une fillette. Déposant sa veste sur le dossier d'un fauteuil avant de remonter les manches de son pull - pour les baisser à nouveau en se rappelant les cicatrices qu'y avait gravé la fête de l'hiver - elle tenta vaguement de calmer ses nerfs avant de croiser ses bras sur sa poitrine, essayant de regagner son sang froid. Parce que bientôt, la fratrie allait se retrouver au complet. Bientôt, leur père leur expliquerait sans doute ce qui avait pu arriver au Manoir. Et rien de tout cela ne la rassurait.

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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeSam 17 Oct 2015 - 22:14

Lorsqu'il se trouvait au boulot, Matthias n'aimait qu'une seule chose : le silence. Aucun bruit, aucun murmure, rien ne pouvait le détourner de sa tâche. Son esprit scientifique était à l'œuvre, se plaisait à apprécier chaque seconde qui passait, chaque moment, dans un silence profond. Parce que tout était toujours ainsi dans ce lieu sécurisant. Dans cette période de temps où rien ne venait le déranger, où les tortures de l'esprit n'existaient plus vraiment. Non. Il ne restait plus que le silence, profond, sans aucune limite. Un silence qu'il s'évertuait à préserver pour plus d'efficacité. Personne dans son bureau ne venait le déranger. Personne ne venait lui parler autre mesure. Tout le monde s'évertuait à préserver son envie personnelle. Matthias gardait cette aura étrange et en même temps personnelle. Cette manière de faire que personne ne pouvait lui reprocher. Parce que sa bizarrerie ne le rendait que plus efficace. Parce qu'il ne perdait pas de temps, pas maintenant jamais. Il savait toujours comment garder les choses comment il le désirait. Le silence régnait une fois encore tandis que le scientifique se plaisait à tenter une nouvelle expérience. Son portable, en mode silencieux, restait muet. L'homme ne pouvait savoir que ce dernier ne faisait que sonner. Qu'un père cherchait à joindre son fils. Il ne voulait pas savoir Matthias. Pas connaitre les raisons qui ne feraient que le déranger d'une manière ou d'une autre. Mais le père avait plus d'un tour dans son sac. Des tours qu'il avait dû apprendre devant le talent que mettait son fils à  chasser toute communication dès qu'il se trouvait sur son lieu de travail. Il avait suffi de quelques détails à l'ainé des Callahan pour comprendre qu'il ne serait pas seul et préservé dans son silence aujourd'hui. Tout commençait avec une porte qui s'ouvrit rapidement. Une porte qui laissa passer la silhouette d'une secrétaire qui n'avait rien à ne faire ici, rien à faire dans son espace de travail. Rien à faire près de lui. Il y avait une certaine condescendance sur son visage, comme  si sa situation le rendait meilleur qu'elle. Sans doute était-ce le cas. Dans son esprit en tout cas. Le second détail qui attira son attention fut le regard qu'elle tourna dans sa direction. Le message qu'elle se devait de délivrer ne pouvait donc que lui être adressé. Il ne fallait pas être un scientifique de génie pour le deviner. Il ne restait plus que la cerise sur le gâteau, l'élément final qui ne faisait que confirmer les doutes qu'il avait déjà auparavant. Fut les pas qui se dirigèrent dans sa direction. Des pas contre lesquels il ne pouvait rien faire. Des pas qui lui rappelaient que les choses ne se passeraient nullement comme il le désirait.  « Monsieur Callahan, votre père a appelé, il a précisé qu'il s'agissait d'une urgence. » La tête du scientifique avait changée, transformé dans une profonde sensation de rage. Mathias n'était pas le genre d'hommes qui appréciait d'être mis au premier plan, pas dans son boulot, pas dans de telles circonstances. Partir plus tôt le mettait dans une situation loin de lui plaire et les choses n'étaient pas près de s'arranger. Sortant finalement du laboratoire et récupérant ses affaires, l'homme eut la désagréable surprise d'apercevoir la longue liste de messages et d'appels en provenance de son paternel. Ne comprenait-il pas que son travail passait avant ? Que les choses ne se réglaient pas toujours quand il le décidait. L'homme ne prit nullement la peine de téléphoner. Au vu de l'urgence, il n'avait pas une minute à perdre pas vrai ? Alors, il n'en perdrait aucune.

Le choc ne fut qu'intérieur tandis que l'habitation ne tenait plus totalement. Mathias évoluait depuis assez longtemps dans le monde des dégénérés pour savoir que ce résultat ne pouvait que leur être attribué. Étonnamment, il ne s'inquiétait nullement pour les habitants de la maisonnée, sans doute parce que les seuls présences qui pouvaient se trouver dans l'habitation était son père et sa belle-mère. Il avait eu des nouvelles du premier et n'aurait pas été contre voir la seconde périr. Cela aurait été une délivrance pour lui, dans une certaine manière, un juste retour des choses, la seule occasion où il aurait apprécié se retrouver à ses côtés. Mais les créatures comme elle ne mouraient que dans ses plus beaux rêves. Jamais dans la réalité. Ce fut avec un air, sans doute trop décontracté qu'il entra dans les restes de la maisonnée. Une demeure qui n'était plus sienne. Un sentiment d'appartenance dont il avait été dépossédé par la venue de sa Némésis. Plus rien ici ne comptait vraiment. Il ne restait plus que des souvenirs… Certains dont il désirait toutefois s'assurer de l'état. Mais ce n'était pas encore le moment. Se dirigeant vers la demeure, son regard aperçut au loin Salomé qui, à sa vision, s'enfuit en courant dans l'habituation. Sa cadette ne désirait pas lui parler ce qui n'était pas son cas mais chaque chose se ferait au bon moment. Entrant dans ce qui restait de la demeure, l'ainé suivi au loin sa cadette et arriva juste à temps pour l'entendre prononcer quelques mots plus que plaisant à entendre. Et si la vieille avait clamsé ? Et s'il en était enfin débarrassé ? Cependant en voyant la tête de son père, le fils fut certain que ses rêves n'étaient nullement vérité. Que l'horrible créature vivait encore. « Les mauvaises herbes sont tenaces malheureusement. » Une phrase qui ne laissait planer aucun doute sur son envie de revoir sa belle-mère et il n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. « Mais peut-être est-elle blessée, terriblement blessée, si blessée que je ne risque plus de la croiser avant un moment ? » Il n'était pas de plus agréable mais son agacement ne pouvait disparaitre. Et sans nul doute avait-il lui aussi besoin d'un verre. Sans attendre qu'on le lui propose, il s'empara d'un verre avant de se servir un peu de liquide ambré, un peu d'alcool ne ferait pas de mal au vu de la situation qui se profilait. Durant tout ce temps, l'homme n'avait accordé aucun regard à Noeh, ne comprenant même pas ce qu'il faisait ici. Il était une épave d'inutilité qui ne désirait pas devenir quelqu'un. « Et si tu nous expliquais la raison de notre présence ici que nous puisons tous retourner à nos occupations. » Dans son cas, il s'agissait surtout d'avoir une longue discussion avec sa sœur et comprendre ce qui pouvait bien lui arriver.
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Alexander Callahan
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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeMer 28 Oct 2015 - 0:28

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Patiemment, Alexander avait attendu que ses enfants rejoignent le manoir. Il fallait qu’il leur parle, qu’il les prévienne afin de s’assurer qu’ils seraient prudents à l’avenir. Concernant Mathias ou Salomé, il se faisait moins de soucis que pour Noeh, mais il préférait s’assurer que tous les trois soient au courant ce qui pouvait se tramer dans la famille. Si une mutante un peu cinglée avait réussi à retrouver le manoir pour simplement en détruire une partie, alors qu’elle aurait eu l’occasion de le réduire en cendres avec ses habitants dedans, c’était qu’il y avait une raison. Alexander chassait depuis assez longtemps pour savoir que le proverbe œil pour œil, dent pour dent était particulièrement vrai dans le domaine. La vengeance était quelque chose qui montait rapidement à la tête, il le savait très bien, il l’avait ressentie quand sa première épouse était morte, quand Carlisle avait été arrêté par la police et qu’il n’avait eu aucun moyen de l’aider à sortir de prison, puis quand Noeh avait manqué de perdre la vie à cause d’un moins que rien de dégénéré. Il savait que parfois, la vengeance, ça ne résumait pas à coller une balle entre les deux yeux d’une personne ayant causé du tort. C’était parfois vouloir la voir souffrir et lui retirant peu à peu tout ce qu’elle pouvait avoir de plus cher. Cette fille qui s’était pointée chez lui, elle ne l’avait pas tué, elle n’avait pas tué Melissa non plus. Elle n’avait même pas cherché à les blesser, mais elle avait détruit une partie de leur manoir. Peut-être qu’il était paranoïaque sur les bords, mais il interprétait ça comme un signe de provocation, elle lui avait montré qu’elle était là et ce dont elle était capable, mais elle n’allait pas s’arrêter là. Puisqu’elle n’avait pas cherché à le blesser lui et Melissa, il avait toutes les raisons du monde de s’inquiéter pour ses enfants. C’était clairement qui lui arrivait plus souvent qu’on pouvait le croire. Il paraissait souvent complètement désintéressé, mais ce n’était pas le cas. Il était comme n’importe quel père, il n’avait de cesse de se faire du souci pour ses enfants et ce depuis le jour où ils étaient venu au monde. Ce n’était pas pour rien qu’il avait voulu faire d’eux des chasseurs. C’était parce qu’il voulait s’assurer qu’ils s’en sortiraient toujours face aux transmutants. Ce n’était pas juste parce que c’était une histoire de famille. Il y avait de ça, évidemment, mais c’était avant tout parce qu’il avait eu la volonté de leur donner les clefs nécessaire pour s’en sortir dans ce monde où n’importe qui pouvait se ponter et faire exploser un bâtiment en un battement de paupières. Les transmutants étaient partout et ils étaient dotés de dons dangereux, ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient quand ils le voulaient. Les éliminer était la meilleure chose à faire, pour le bien de l’humanité. Voilà le discours qu’il servait volontiers à ses enfants et il y croyait dur comme fer. Mieux valait frapper avant d’être frapper, alors c’était essentiel de savoir se défendre contre ces monstres.

Noeh était arrivé le premier, même le dos tourné, en train de fixé l’extérieur du manoir par la fenêtre, Alexander l’avait reconnu. Le bruit de sa béquille suffisait à le trahir. Compagne dont il avait hérité à cause de son imprudence, parce qu’il avait commis l’erreur d’ignorer les avertissements et les mise en gardes, parce qu’il avait trop souvent échappé aux entrainements pour aller faire ce qui lui plaisait et voilà qu’il s’était fait berner en beauté par un transmutant. Fichu transmutant. Ce bruit de béquille, ça avait tendance à réveiller toute la haine qu’il pouvait ressentir envers ces monstres. Il s’était installé sur le canapé le temps que son fils entre dans la pièce, se relevant à son arrivée. « Tu sais que, lorsqu’on voit quelqu’un pour la première fois de la journée, on commence par dire bonjour. » Bon dieu, qu’est-ce qu’il avait raté avec ce gamin ? Même les règles les plus basiques de la politesse, ça semblait lui passer par-dessus la tête. « Et ton frère à un nom, c’est Mathias, au cas où tu aurais oublié. Et oui, je l’ai appelé. » Il n’y avait rien à faire de ce côté-là, il semblait que Mathias et Noeh était simplement faits pour se détester. Ils étaient frères pourtant, que ça leur plaise ou non. Demi-frères techniquement, mais Alexander ne voyait pas l’intérêt de chipoter sur les mots. « Je suis sûr que dans ton planning hyper chargé, tu dois bien avoir quelques minutes à consacré à ta famille. » Il ne lui laissait pas le choix de toute façon. Il n’allait pas le laisser aller s’enfermer dans sa chambre avant que cette discussion soit terminée, sans quoi, il irait lui-même en démolir une partie de sa chambre. Il soupira, presque soulagé de voir Salomé arriver. Au moins, elle, elle avait une réaction normale, bien plus que son frère jumeau, si seulement Noeh avait pu être un peu plus comme sa sœur. Il glissa la main contre l’épaule de sa fille après qu’elle soit venue l’embrasser. Pourquoi est-ce qu’il n’y avait qu’elle sur les trois, qui était bien élevée ? Ils avaient pourtant été logés à la même enseigne. Mathias venait d’arriver et ses répliques, déplacées comme toujours, avaient tendance à exaspérer le patriarche. Sérieusement, qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez ses fils ? « Melissa va bien, elle est au poste de police pour déposer plainte. Elle va revenir. Désolé pour la déception Mathias. » Il était ironique évidemment, il s’en fichait bien que son aîné puisse être déçu, parce que sa belle-mère allait bien. « Et tu devrais vraiment apprendre à la respecter. Elle t’a élevé, n’oublie pas ça. » Sa mère à lui, elle était morte quand il n’avait été qu’un enfant, c’était à peine s’il devait se souvenir d’elle, mais Melissa elle, elle était là depuis toujours et qu’importe le comportement de merde que Mathias pouvait avoir avec elle, elle restait. « Et non Noeh, elle n’est pas partie parce qu’elle ne voulait pas voir ses enfants. Elle est partie régler un problème parce que je le lui ai demandé. Elle vous aime. Tous. » Même Mathias, oui. Même s’il ne rendait pas les choses évidentes. « Je suis vraiment ravi de voir que les problèmes de la famille vous concerne. Dieu merci, sur trois enfants, j’en ai au moins une qui a intégré la notion de respect ! » Evidemment qu’il parlait de Salomé, ce n’était pas difficile à comprendre, puisque c’était la seule qui n’était pas rentrée là dedans façon brute de décoffrage. « Vous avez gagnés, maintenant j’ai vraiment envie que cette entrevue dure beaucoup plus longtemps que prévu et personne ne sortira de cette pièce tant que je n’aurais pas fini. » Pour appuyer ses propos, il se dirigea vers la porte pour la fermer, attrapant le trousseau de clefs qu’il avait dans la poche, il verrouilla même cette dernière. « Sauf Salomé, parce qu’elle n’a pas réussi l’exploit de m’agacer en trente secondes chrono, elle. » Il était plutôt calme comme homme, il avait apprit à rester calme au fil des années, parce que se laisser sombrer dans la colère, ça ne servait à rien. Mais Noeh et Mathias, il fallait croire qu’ils avaient un don quand il s’agissait d’énerver leur père, ils avaient un don. « Je me demande par quel point commencer du coup. » Ils avaient peur de perdre leur temps, et bien ils allaient être servit. Il s’approcha de nouveau de la table pour récupérer le verre qu’il avait laissé dessus. Il avait vraiment pensé faire court avec ce qu’il avait à raconté, mais leur insolence l’avait rapidement faire changer d’avis. Il s’en fichait, il avait toute la nuit lui jamais c’était nécessaire et tout ce qui pourrait faire chier les deux fils Callahan, ça semblait nécessaire en cet instant.
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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeVen 30 Oct 2015 - 12:25

Noeh remarque bien vite que son père semble être d'une humeur aussi massacrante que la sienne. Dans une telle configuration, on peut sans mal plaisanter en citant le fameux 'tel père, tel fils'. Un sourire las étire les lèvres de l'étudiant, avant qu'il ne s'autorise un début de courbette. Preuve évidente de sa mauvaise foi et de sa non-envie de se trouver dans cette pièce, qui sera bientôt le centre de rassemblement de sa famille bizarroïde à souhait. « Mauvais jour à toi aussi, papa. » L'esprit de contradiction, c'est un peu toute la vie du cadet Callahan. Plus jeune, lorsqu'on demandait à Noeh de courir avec les autres, il marchait ; lorsqu'on lui posait une question, il choisissait le haussement d'épaules pour seule réponse ; lorsqu'on lui demandait de tirer sur une cible, il faisait tomber délibérément l'arme à ses pieds. Autant de petits comportements au quotidien, ouvertement sadiques envers ses pauvres parents, mais qui ont toujours conforté Noeh dans l'idée que les entraînements sans son second degré mal placé, ça n'aurait pas été aussi fun. Sans se départir de sa petite mimique provocatrice, l'ancien pianiste initie un mouvement pour retrouver toute la hauteur qui le caractérise, avant d'être presque déséquilibré par la furie Salomé. Perdu dans sa connerie, Noeh n'a même pas eu le temps de l'entendre entrer dans le salon en trombes, ni de la voir se jeter sur sa pauvre carcasse. « Sam », bafouille-t-il d'une voix étouffée, coupé dans son élan par les bras de sa jumelle autour de son cou. Mais c'est qu'elle va l'étouffer si elle continue comme ça... Incapable du moindre mouvement réciproque, le jumeau Callahan reste sur son ressenti premier : la surprise. Il comprend à peine ce qui se passe sous ses yeux, cette situation dont il est devenu en deux secondes top chrono l'acteur passif du duo, et laisse venir à son esprit des dizaines de questions à la fois. Comment peut-elle initier un tel geste affectueux envers lui ? Il n'est pas censé être celui qui a explosé une amitié supposée inébranlable il y a quelques mois de ça ? En théorie, si. Sans doute que la vision de la moitié du Manoir détruit a quelque peu changé la donne. Dans tous les cas, Noeh ne préfère pas aborder le sujet maintenant : cette histoire ne les regarde qu'à eux, et son père possède une version un peu différente de la réalité que l'étudiant n'a pas envie de modifier ce soir. Salomé le libère enfin. L'ancien pianiste la fixe avec un sourcil froncé, entend l'inquiétude dans sa voix lorsqu'elle s'approche de leur père et prend enfin la parole. « Mais non, ça va. » De là où il se trouve, ce n'est qu'un murmure qui passera peut-être inaperçu aux yeux de sa jumelle, plus proche du chef de famille sur le moment, mais il tient à répondre aussi. De toute façon, ce dernier commence déjà à s'énerver, ce qui prive sa maigre tentative d'intervention d'être ne serait-ce que considérée. Alors, à la place, Noeh jette de petits coups d'oeil qu'il veut discrets à sa jumelle. Depuis le temps qu'ils ne se sont pas vraiment vus, il a bien le droit. Les rares autres fois, ils n'ont échangé que quelques mots formels et n'ont pas tenu bien longtemps dans la même pièce. C'est malheureux rien que d'y penser. Penchant la tête sur le côté, l'ancien pianiste remarque brièvement ses gestes nerveux au niveau des bras. Salomé, lorsqu'elle est angoissée comme maintenant, supporte peu d'avoir les manches de ses vêtements sur les avant-bras. C'est un fait, c'est comme ça. C'est un détail que Noeh a toujours perçu sans rien en dire, si ce n'est en se moquant parfois pour l'embêter. Seulement, vu la vitesse à laquelle ce geste naturel chez elle a été avorté par un autre tout aussi rapide et surtout contraire, l'attention du cadet de la famille s'en retrouve soudainement absorbée. Jusqu'à ce qu'une remarque de son père au sujet de Madame Melissa Callahan en personne ne l'oblige à détourner le regard. 'Elle vous aime tous !' Dans un monde parallèle et enchanté, sans doute ; mais pas dans celui-ci. « Bien sûr... », que Noeh crache dans sa barbe, souhaitant tout de même éviter que son père ne l'entende balancer d'autres conneries au sujet de sa mère. La présence de son 'frère' se révèle alors, néfaste et misérable, et le jumeau Callahan lui accorde son plus beau regard dédaigneux. Toutefois, sa main abîmée s'élève un instant dans les airs, en signe d'approbation. « Pour une fois que Mattou dit un truc censé, je ne peux qu'approuver ! » Noeh est persuadé qu'il est celui qui a le plus envie de se casser d'ici. Les réunions de famille, ça n'a jamais été son truc, et elles se sont même souvent terminées en tribunal géant avec sa chère personne pour unique accusé. La réplique de son père lui fait pencher la tête en arrière : mais c'est qu'il est incroyable ! Il ne voit donc pas qu'ils ne peuvent pas s'entendre ? C'est impossible. Matthias n'est pas un gars de confiance, et Noeh l'a senti dès ses premiers pas dans la vie. Puis c'est un con, rien de plus... Ou peut-être si, c'est aussi un gros malade. C'est important de la préciser. « Félicitations frangine, t'es la meilleure », que souffle Noeh à l'attention de Salomé d'une voix mi-méprisante, mi-amusée. Lorsqu'elle s'y met, elle sait très bien énerver son monde aussi. A moins qu'elle ne sache le faire à la perfection qu'avec lui ? Noeh ne s'est jamais penché sur le problème. S'appuyant sur sa béquille, sa main se resserrant de plus en plus autour à cause de la nervosité ambiante de l'instant, l'ancien pianiste désigne d'un geste lasse de sa main recourbée le verre d'alcool que vient de retrouver son père. « Je crois que l'alcool joue sur ta piètre mémoire, faudrait peut-être songer à y aller mollo... », qu'il conseille d'un petit ton morne. Noeh n'a pas non plus envie de le voir s'écrouler sur la table... Quoique, si cela peut lui permettre de rejoindre plus vite sa chambre, pourquoi pas. « Je t'aide : l'attaque du Manoir, ça te dit quelque chose, papi ? » C'est pas ce que son père vient de devenir en à peine deux minutes ? Avec une mémoire qui déraille et une présence à demi-assumée, Noeh se permet la question.
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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeSam 31 Oct 2015 - 19:11

Le dernier arrivé imposa sa présence tout en sarcasme, tandis que la brune lâchait un soupir empli d'une exaspération sans nom. Peut-être aurait-il mieux valu faire profil bas, mais ses nerfs commençaient déjà à s'électriser en entendant la simple voix de Matthias. Les paroles de son père la rassurèrent, mine de rien. Sûrement que malgré tous les reproches qu'elle pouvait avoir à lui faire, l'idée de savoir sa génitrice en vie demeurait agréable. Les paroles qui suivirent, en revanche, crispèrent sa mâchoire. Dire que Melissa avait élevé Matthias risquait de sérieusement emmerder ce dernier. Et s'il commençait à s'énerver, elle risquait d'arriver bien plus rapidement dans sa ligne de mire. Ainsi esquissa-t'elle une quinte de toux pour tenter d'étouffer les dernières paroles que prononcerait leur paternel à ce propos, avant de lever la main d'un geste d'excuse. Elle n'était sûrement pas venue supporter cette atmosphère pesante pour assister à un énième monologue mélodramatique du vilain petit canard de la famille. Le mal-aimé. Le persécuté. Non pas Noeh, comme ce dernier semblait le croire. Mais l'aîné. Prononcer le prénom de la mère, et il apparaissait, prêt à dégainer reproches et injures, toujours au poste, toujours paré, le fils mis de côté, le fils évincé au profit des jumeaux. Serrant les dents tout en essayant de canaliser ses pensées, Salomé tenta de se focaliser sur ce que leur père avait à leur dire. Le sujet de leurs retrouvailles ne semblait pourtant toujours pas amorcé. Se crispant légèrement tandis qu'il réprimandait ses fils, parce qu'elle se doutait pertinemment qu'elle n'en sortirait pas indemne, la surprise traversa tout de même son visage en entendant la pique jaillir de la bouche de Noeh. « Faut dire qu'avec vous deux, y'a même pas de compétition, là. » Le ton narquois, le sourcil arqué, aucune once de sourire pourtant ne décorait ses lèvres qui s'étaient aussitôt refermées tandis que son regard harponnait celui de Noeh. Défense à la hauteur de l'attaque, sans doute, alors qu'une nouvelle craquelure fractionnait sa poitrine. Elle se souvenait subitement pour quelles raisons le contact s'était rompu, depuis quelques mois. L'envie de jeter le même regard provocateur à Matthias la démangeait sérieusement, mais la remarque de son jumeau lui avait suffisamment hérissé le poil pour qu'elle lui consacre toute l'étendue de sa mesquinerie. C'était d'une hypocrisie sans nom, certainement. La meilleure d'entre eux, la plus respectueuse, alors que sa seule présence dans cette demeure relevait de l'outrage pur et simple. Le loup dans la bergerie. L'atrocité au coeur de la normalité. La saloperie de dégénérée postée bien droite sur ses deux pieds au beau milieu du domaine hunter le plus respecté du comté. C'était sans doute l'une des raisons qui avait tant compliqué son retour, au début. L'idée de s'imposer en intruse entre les murs qui avaient accueilli son enfance et son adolescence. De transgresser le seuil d'une maison qui ne serait jamais plus la sienne, pas en portant cette tare là. C'était une humiliation muette, riant à la barbe de son père, de son aîné. Elle ne riait pourtant pas, Salomé. Déambuler sur ces planches lui retournait le bide à chaque nouveau pas. Elle ne méritait plus sa place, elle ne l'avait plus méritée depuis près d'un an. Alors, ses foudres s'abattaient sans merci lorsqu'on la chatouillait un peu trop. Piquant ses craintes les plus profondes, sans même le soupçonner, Noeh était parvenu en quelques secondes à rompre l'ébauche de soulagement qui se dessinait sur ses traits. Et voilà qu'à son tour, les épaules crispées et la mâchoire serrée, la fille entrait dans la danse des enfantillages engagée par ses frères avant elle. Quel spectacle offraient-ils à leur père, sérieusement ? C'était bien là sa seule véritable préoccupation. Le décevoir. Elle qui s'employait à ne jamais éveiller la moindre once de contrariété chez lui, et ce depuis son plus jeune âge. Et ce d'autant plus depuis qu'elle méritait à elle seule toute l'ampleur de sa déconvenue. Décrochant mécaniquement ses prunelles olivâtres de celles de son double, pour ne pas redoubler d'animosité à son égard à ses paroles mordantes lancées à l'égard du paternel, elle s'appliqua à refixer toute son attention sur le seul homme de cette pièce qui ne l'agaçait pas. Évitant soigneusement toute confrontation avec Matthias, sur lequel son regard ne daignait se poser depuis son arrivée. Comme s'il n'était pas là. Comme si elle ne sentait pas sa présence à quelques pas, et que cela ne contribuait pas à exacerber son malaise. « Qu'est-ce-qui s'est passé, exactement ? Tu sais qui... qui s'est attaqué à la maison ? » Reprenant son souffle entre deux mots, tandis qu'un frisson cristallisait son échine. Il n'y avait pas mille-et-une hypothèses. De tels dégâts, volontairement provoqués d'après ce qu'avait l'air de supputer son frère en parlant d'attaque, ça ne pouvait qu'être l'oeuvre de l'une de ses monstruosités. Et ses mains se crispaient dans les manches de son pull, enserrant ses avant-bras croisés pour conserver son sang-froid. Pour ne pas s'emporter. Pour ne pas réveiller à nouveau certaines interrogations chez son géniteur, en cédant une fois de plus à cette colère incontrôlable qui pouvait l'assaillir à l'idée qu'on les prenne pour cible. « La saloperie n'a pas laissé de trace de son passage ? » Pinçant ses lèvres pour contenir les mots qui se bousculaient dans sa tête, pour ne pas partir au quart de tour sans prendre le temps de réfléchir. Elle n'avait jamais été du genre à s'emporter facilement, réfléchie et stratège, elle avait toujours mesuré ses paroles et refréné ses rares impulsions. C'était ce qu'elle devait s'efforcer de retrouver, pour ne pas perdre pied à nouveau. Pour ne pas inquiéter son père, pour ne pas donner davantage de raisons à Matthias de la surveiller. Pour ne pas donner l'occasion à Noeh de noter tous les changements qui avaient pu s'opérer chez elle, depuis son accident. Mais elle peinait à faire semblant, au milieu de l'air tendu du salon. Le dos droit, la nuque encore un peu raidie par l'accident de la fête de l'hiver, elle demeurait donc figée, essayant d'oublier les deux garçons qui se tenaient de chaque côté. Avec la furieuse envie de s'en aller. Mais pas avant d'avoir entendu la vérité que leur père s'apprêtait à leur énoncer. Pas avant de savoir si oui ou non, ses foudres pourraient à nouveau s'abattre sur un dégénéré.
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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeDim 15 Nov 2015 - 21:58

Tes lèvres embrassèrent tendrement ton verre, et d'un geste qui se voulu calme et serein, tu bus une gorgée de ce liquide ambré, brûlant au passage ton palet et ta gorge … Ce geste, trahissait ton mécontentement. Et ce fut le seul, ton visage n'arborant que lassitude et indifférence. Effectivement, que l'on interrompt ton travail était une chose ; mais qu'on te balance à la figure que ton éducation, tu la devais à cette peau de vache décomposée était un comble : Un rictus se dessina alors sur tes lippes, et pour répondre à ton paternel, tu lui dis de manière ironique : « Et moi qui me suis toujours demandé de qui je tenais ce handicap émotionnel … Me voilà ravi. » Parce que oui, tu en avais bien conscience de ce problème. Tu l'as comprit un jour ; tu t'en es aperçu lorsque tu as ôté la vie de cette petite fille. Tu n'as rien ressenti. Aucun regret, ni remord, si ce n'est cette inévitable envie de hamburger juste après. Quelque chose ne tournait pas rond chez toi – quel euphémisme -, et au plus tu réfléchissais à la question, au plus l'évidence était là : jamais, tu n'as ressenti quoi que ce soit. Que ce soit avec cette jeune enfant, avec celui encore d'avant, et encore avant, ou du dernier dégénéré dont tu avais extirpé le dernier soupir. Jamais tu n'as sourcillé en commettant le crime absolu. Jamais. Or, cette vérité t'a toujours mécontenté. Aux yeux du monde, elle a fait de toi quelqu'un d'anormal, de fou même pour certain. Alors pour te rassurer, tu t'es toujours dit que la dureté de la vie avait fait de toi ce que tu es aujourd'hui ; ou mieux, que c'est cette éducation bien particulière de chasseur qui t'avait forgé. Oui voilà, c'était bien mieux, moins dérangeant comme explication. Et si tu pouvais blâmer en plus cette vieille peau que tu n'as jamais appelée 'maman', c'était encore mieux. D'ailleurs, quand ton père aborda de nouveau le sujet de madame Callahan, tu eus de nouveau un sourire forcé et entendu. 'Elle vous aime tous !' Non seulement, tu étais complètement dérangé, mais en plus, tu étais apparemment sourd ! Le mot 'aimer', tu ne l'as jamais associé à cette femme. Car si toi, tu étais indifférant à tout et tout le monde, elle, poussait carrément la reine des neiges au placard. Elsa pouvait se rhabiller ! « Évidemment ! » Dis-tu en levant ton verre, pour renchérir la réplique de cet estropié dont l'ADN confirmait hélas qu'il était ton frère. Fichu ADN … Buvant une autre gorgée qui fut plus douce que la première, cette 'chose' munit d'une béquille fut si insignifiante dans l'instant, que tu ne pris même pas la peine de gaspiller ta salive pour lui répondre plus que nécessaire. Tu te contentais de boire, ne voulant montrer ta présence que très peu. Effectivement, à l'instar des autres enfants Callahan, tu n'as jamais été très famille ; que cela mette en rogne ton père ou pas. Certes, vous partagiez le même sang - malheureusement -; mais encore une fois, 'montrer' a toujours été difficile. Tu aimais ton père, certitude absolue, mais tu ne lui as jamais dit. Tu appréciais ta sœur – avec un peu de retard certes -, mais tu ne lui as jamais montré. Et tu dénigrais ton frère ... Bon là, tu n'avais pas vraiment d'effort à faire, le gnome, tu l'as toujours regardé de la même manière qu'il soit à quatre pattes ou à trois (en comptant sa béquille) : avec dédain. Alors que tu es l'obligation de te tenir là, présent, dans cette maudite maison que tu insupportais depuis l'arrivée de la mégère qui te servait de belle-mère, te mettais fort mal à l'aise. Tu portais les couleurs du vilain petit canard – quel stéréotype -, mais les faits étaient là : tu ne t'es jamais senti chez toi. Énième gorgée de cet alcool qui te sied à merveille, et le sujet qui te poussa à faire acte de présence arriva enfin. Et si tu ne ressentis aucun besoin de poser la question, étant sûr et certain de la réponse, ta cadette elle, eut l'idiotie de la poser quand même, pour y répondre toute seule ensuite ; derechef. Et au mot 'saloperie', un long frisson te caressa langoureusement l'échine, pour raidir sur son passage toute ta posture. Tu « l'as » sentait venir, s’immisçant tel un poison dans chaque parcelle de ton corps. Cette sensation qui faisait de toi un 'monstre', un animal brutal, et surtout bestial. Et elle éveilla tes instincts les plus primaires : ton envie de tuer par exemple, ou encore, celui de voir s'éteindre l'âme de chaque regard que tu fermais, … Salomé ne le savait pas, mais à ce moment, elle te rendit ta 'bonne' humeur, du moins, tu n'étais pas plus aussi désenchanté d'être là. Car tu le savais. Si c'était bien une de ces 'saloperies' qui avait osé attaquer la demeure familiale, alors chasse, il y aurait. Esquissant un sourire aussi discret que tu pouvais le faire en tournant le dos à tout le monde, tu secouas dans un geste rotatif ton verre pour que les glaçons puissent bien refroidir ta liqueur ; et tu l'as bu d'une traite, soulignant ton enchantement muet. « Si papa le savait, on ne serait pas là ... » Car le coupable serait déjà mort, tout simplement. Ce qui aurait été en soit beaucoup moins attrayant d'ailleurs. Effectivement, ensevelit par le boulot et l’entraînement de cette arme dont tu tenais jalousement le secret, tu n'avais plus eu depuis longtemps un moment rien que pour toi. Et plus qu'un 'moment', ou un second 'travail', c'était devenu au fil du temps un besoin. Ça a été difficile de l'accepter au début, mais tu t'es fait à l'idée avec le temps : chasser était devenu un véritable besoin, comme celui de respirer ou de manger. Ça te calmait. Pas de jugement, chacun son truc, pour quelques-uns c'était le yoga ou le ménage, toi, c'était de voir mourir des gens … Ou des monstres, selon le point de vue.
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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeMar 24 Nov 2015 - 20:05

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Noeh, Noeh, Noeh. Ce gamin était irrécupérable. Il avait définitivement raté quelque chose dans son éducation à celui là. Y avait rien à faire, il était le roi quand il s'agissait de se comporter comme un véritable petit con. Des fois il fallait mieux simplement l'ignorer plutôt que de rentrer dans son jeu. Après tout, ce serait probablement lui donner beaucoup trop de crédit par rapport à ce qu'il méritait, alors Alexander se contenta de lancer un bref regard noir à son cadet. Son pseudo jeu de mot, il pouvait se le garder. Alexander n'était pas d'humeur de toute façon, sans doute qu'il n'était jamais d'humeur à gérer les conneries de Noeh, mais aujourd'hui c'était pire. Alexander était particulièrement remonté par ce qui s’était passé chez lui, pas la peine que son fils cadet vienne en rajouter une couche. Clairement, il aurait apprécié que ses enfants arrivent sans trop râlé, mais apparemment, pour Matthias et Noeh, c’était trop demandé. Rien qu’un petit effort, ça n’était pas à la portée des garçons Callahan. Il fallait qu’ils râlent tout le temps. A peine arrivés dans la pièce, à croire qu’ils s’étaient lancé un défi ou quelque chose dans le genre. Quoi que ça semblait impossible qu’ils aient décidé de quoi que ce soit ensemble parce qu’ils étaient incapable de communiquer tous les deux ensemble sans que ça vire en troisième guerre mondiale. « Je vous préviens toute suite, vos réflexions sur votre mère, vous feriez mieux de les garder pour vous. Ce manque de respect est intolérable. » Et ce n’était pas parce que l’un avait trente ans et l’autre vingt-cinq qu’il n’hésiterait pas à leur en coller une dans la tronche. Chez Alexander, la notion de famille avait toujours été importante et si jamais il avait osé parler de sa mère de la sorte, il était certain qu’il se serait mangé une correction digne de ce nom. Heureusement il n’avait jamais manqué de respect à ses parents lui, mais il semblait que c’était une toute autre génération. Ça faisait vieux dit comme ça, mais c’était bien vrai.

Heureusement qu’au milieu de ça, il y avait Salomé, sans quoi, Alexander serait probablement devenu fou depuis longtemps. Il ne se priva pas pour le signaler d’ailleurs, heureusement, parmi ses trois gamins, il y avait encore Salomé qui connaissait le respect. Il ne pu s’empêcher de sourire suite à la réplique de la jeune femme. Elle n’avait pas tort, entre ces deux là, la compétition n’était pas bien compliquée. Parce qu’il fallait croire que Noeh n’avait vraiment pas fini de jouer aux cons. A force de trop chercher la merde, ils allaient la trouver tous les deux. Déjà, il n’était plus question qu’ils sortent de cette pièce avant qu’il ne l’ait décidé. S’il le voulait vraiment, faudrait lui passer sur le corps, littéralement et concernant Noeh, il savait d’avance qu’il ne craignait pas grand-chose, quant à Matthias, il était encore capable de le maitriser, malgré sa cinquantaine d’années. « T’en fais pas pour moi Noeh, aussi surprenant que ça puisse paraitre, je n’ai aucun soucis avec l’alcool. Mais on pourrait se poser la question, y en a qui auraient besoin de plusieurs litres d’alcool pour réussir à vous supporter. » Avec des gamins pareil – et surtout avec Noeh – y avait bien eu des moments où il aurait voulu pouvoir se noyer dans l’alcool pour oublier. Mais il n’en était pas encore arrivé là. Un verre de temps en temps, ça ne faisait de mal à personne après tout. Là en l’occurrence, ça l’aidait à maitriser ses nerfs et clairement, il en avait besoin s’il ne voulait pas se retrouver à péter un câble au beau milieu de la pièce. Il était déjà énervé de base à cause de cette transmutante qui avait détruit une partie de sa demeure et ses fils ne faisaient rien pour arranger la situation. « Et ne m’appelle pas papi, à moins qu’t’ai quelque chose à m’apprendre, mais vu tes prouesses avec les femmes, j’ai quelques doutes là-dessus. » Aux dernières nouvelles il était venu jusqu’à lui pour se plaindre d’une histoire de nana qui lui en voulait alors c’était sans doute pas demain la veille qu’il lui annoncerait qu’il allait avoir un petit fils. Ou alors ce serait une erreur, ce qui franchement ne serait pas surprenant venant de Noeh, les conneries, ça semblait le connaitre. Il soupira, se concentrant de nouveau sur ce qui comptait vraiment : le manoir et ce qui était arrivé. Il aurait sans doute pu leur faire perdre encore plus de temps juste pour les emmerder, mais peut-être qu’il fallait mieux entrer dans le vif du sujet avant que Noeh ne le pousse à bout et malheureusement, le cadet Callahan était vraiment très doué pour le pousser à bout.

« En effet, je ne sais pas encore qui est responsable de ce qui s’est passé. » Mais ce n’était qu’une question de temps. Il n’allait pas la laisser s’en tirer si facilement cette maudite gamine. Il allait lui faire payer ce qu’elle avait fait, elle pouvait en être certaine. « Mais c’était une transmutante, elle s’est pointé, elle a fait exploser toute une aile du manoir avant de se barrer. » Il savait que c’était une femme, c’était déjà ça. « Elle aurait pu nous tuer, mais elle l’a pas fait. » Et ça donnait déjà un indice sur ses motivations, parce que des transmutants qui revenaient vers lui pour le tuer, parce qu’ils voulaient se venger parce qu’il avait tué leur frère, leur père ou Dieu seul savait lequel de leurs proches dont Alexander lui, il n’avait pas grand-chose à faire. Au pire dans ces cas là, il avait juste l’impression qu’on lui servait un nouveau transmutant sur un plateau d’argent. Mais là, elle ne s’était pas directement attaquée à lui ou à Melissa, juste au manoir. Alors à moins qu’elle ait juste un gros souci avec l’architecture des lieux, ça ressemblait plus à un avertissement, une façon de lui montrer qu’elle était là et qu’elle était décidée à lui mettre des bâtons dans les roues. Des menaces en l’air en somme, parce qu’elle finirait six pieds sous terre avant d’avoir eu le temps de mettre son plan – quel qu’il soit – à exécution. « Je pense qu’elle avait d’autres plans en tête. » Lu prendre sa famille parce qu’il lui avait pris la sienne ou une connerie de ce genre sans doute. « Vous savez comment elles sont ces créatures. Il faut toujours se méfier. » Elles étaient dangereuses, c’était un fait et c’était bien pour ça qu’il fallait des hunters pour les arrêter avant qu’ils n’abusent de leurs horribles pouvoirs pour faire tout et n’importe quoi. « Mieux vaut prévenir que guérir, alors je veux que vous soyez prudents. » Surtout toi Noeh. Pas la peine de rajouter ces quelques mots, son regard s’était directement posé sur le cadet Callahan, parce que des trois, c’était prouvé, il était celui qui pouvait le plus facilement se faire avoir par un transmutant. « Elle pourrait bien essayer de s’en prendre à vous, pour je ne sais pas quelle raison stupide, alors restez sur vos gardes. » Parce qu’il n’avait vraiment pas envie qu’il arrive quelque chose à ses enfants, peut-être qu’il leur gueulait souvent dessus – au moins sur Noeh – ou qu’il faisait des reproches dès qu’il en avait l’occasion, mais il les aimait ses enfants et l’idée qu’une saloperie de transmutante puisse s’en prendre à eux, était insupportable. Il avait déjà assez donné avec l’accident de Noeh. « Je vais la retrouver et lui faire comprendre qu’on ne vient pas emmerder les Callahan impunément, mais en attendant, faites attention. » Il le pensait sincèrement et il ne comprenait même pas comment les transmutants pouvaient ne pas en avoir conscience, après tout, la réputation de la famille Callahan n’était plus à faire depuis longtemps.
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeJeu 26 Nov 2015 - 17:48

Noeh reste bloqué sur la réaction de Sam. Il s'attendait à une réponse de son père, mais certainement pas de sa jumelle. Comme quoi, depuis la dernière fois qu'ils se sont franchement adressés la parole, les choses ont changé. Seulement, le cadet Callahan est vite accaparé par tout le reste. Il regrette d'être venu. Il aurait vraiment dû se débrouiller pour rester coincé à l'hôpital. Comme ça, il aurait pu essayer de filer en douce jusqu'à sa chambre une fois arrivé ici, plus tard que son demi-frère et sa jumelle, et même le bruit désagréable de sa béquille serait passé inaperçu au milieu de cette discussion passionnante. Son attention jongle entre les regards qu'il jette à la dérivée sur la silhouette de Sam qui est aussi raide que la sienne, ce qui est un peu normal vu qu'elle vient d'apercevoir l'état des pièces d'à côté qui ne sont plus aussi accueillantes qu'avant, et ceux qu'il balance sans vraiment s'y intéresser à son père. Jusqu'à ce que ce dernier ne lâche une remarque qui l'oblige à secouer la tête, et à faire quelque pas en arrière, pour éviter d'être trop éclaboussé par la soudaine facilité du chef Callahan à le mettre à mal. « Comme c'est étonnant... », qu'il crache dans sa barbe, avant de s'appuyer contre le mur le plus proche et d'écouter sans vraiment en avoir le choix. Il fixe son aîné de deux prunelles fulminantes, jusqu'à remarquer sans mal le regard de son père qui dérive droit sur lui lorsqu'il prévient tous ses enfants qu'il faut faire 'attention'. « Putain mais c'est pas vrai, tu veux pas me lâcher deux secondes ? » Secouant la tête, Noeh se retient in extremis de lui balancer sa béquille dans la tronche. Pourtant, rien que d'imaginer ce franc moment de camaraderie entre père et fils le rend tout joie ! Toutefois, il sait qu'un tel acte, surtout en présence de Sam et Matthias, les toutous en chef de monsieur quand ils s'y mettent, ne serait pas le bienvenu. Dommage, Noeh est certain que tout le monde se serait enfin amusé. Combien de fois devra-t-il expliquer à son père que son accident, il ne l'a pas vu venir, parce qu'il était manipulé depuis le début ? Aucune idée. Sûrement autant de fois qu'il le faudra pour que Callahan senior ne se l'ancre dans le crâne. « Pour je ne sais quelle raison stupide ? », que ricane Noeh, une fois que son père a fini de déblatérer son petit discours. « Après pareille connerie, j'suis obligé de maintenir le problème de mémoire. » Haussant les épaules en signe de provocation supplémentaire (sans doute – venant de lui, ça ne peut être interprété que de cette façon), l'ancien pianiste fait mine de se mettre à réfléchir. « C'est quoi notre nom de famille, déjà ? Ah, ouais, les 'Callahan', famille de chasseurs depuis des générations, et blah, et blah, et blah », qu'il poursuit en baladant sa main droite dans les airs. Tout le monde connaît la suite, pas besoin d'y revenir. Puis, en plus, cette histoire est la plus chiante que le cadet de la famille ait jamais connu. « On bute » Noeh est contraint de dire « on » même s'il n'a encore jamais eu à ôter la vie de la moindre personne ou du moindre mutant. Et le terme employé pour décrire les légères dérives enseignées durant les entraînements auxquels il a dû participer durant sa jeunesse revient à être un bel euphémisme. De même, il est obligé de s'inclure dans le lot, vu que ce nom de famille réputé lui colle à la peau malgré tout ce qu'il peut en dire. « des transmutants à la pelle depuis pas mal de temps je crois, oh, et on se mouche dans les jupes de Thaddeus aussi... je continue ou ça va aller ? » Son regard passe sur chacune des personnes présentes devant lui, qu'elles lui apportent le stricte minimum de l'attention ou non. « Moi je comprends pourquoi elle a essayé de nous faire sauter la tronche », qu'il termine enfin, en revenant appuyer son dos contre le mur, place de choix qui lui donne le loisir de pouvoir observer chaque recoin de la pièce sans avoir à faire le moindre effort ou mouvement. Un instant, le jumeau Callahan s'attarde un peu plus sur sa sœur, mais pas assez pour qu'on puisse deviner (et surtout leur père) que ça fait longtemps qu'ils n'ont pas eu de conversation franche et que quelque chose a besoin d'exploser entre eux pour que ça aille... mieux. « Bon, maintenant qu'on est au courant de manière officielle, on peut y aller, c'est fini ? », qu'il s'empresse de quémander, son ton se réjouissant de prononcer la question cruciale qui lui trotte dans la tête depuis le début.
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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeMer 30 Déc 2015 - 12:59

Lorsque leur père évoqua les prouesses de Noeh auprès de la gent féminine, la brune raidit l'échine, crispant ses phalanges sur le dossier d'un fauteuil tout en reserrant l'étau de ses mâchoires. Un voile sombre descendait déjà dans son regard, lentement pivoté dans la direction de son jumeau. Regrettant soudain son élan d'affection précédant, cette étreinte à laquelle il n'avait pas même été foutu de répondre alors qu'elle avait encore des centaines de reproches à lui faire. La simple phrase du paternel qui lui renvoyait en pleine gueule les boucles rousses et le sourire de sa - ancienne ? - meilleure amie, l'imaginant greffée au bras de son frère sans qu'elle n'en ait eu le moindre écho.  Elle avait envie de lui envoyer une pique bien sentie dans les dents, de lui remémorer quelle énormité il avait pu lui cacher au cours de ces dernières années, qu'elle n'avait pas oublié le moins du monde et qu'il ferait bien de s'en rappeler. Elle était à deux doigts de laisser la médisance s'emparer de ses prochaines paroles, mais la conversation s'engageait à nouveau sur l'objet de leur présence au Manoir. Et mécaniquement, la jeune femme décrocha ses prunelles orageuses du faciès de son double. Sentant son sang ne faire qu'un tour à la remarque de Matthias à laquelle elle asséna un regard méprisant, le premier depuis son arrivée. Fallait vraiment qu'il joue les fils modèles, celui-là. Quinze ans de moins et elle aurait pu répéter ses mots d'un ton moqueur, sans avoir à forcer l'imitation pour sembler ridicule. Ses nerfs s'hérissaient un peu plus encore tandis que le père poursuivait. Éveillant davantage les pulsions meurtrières de la cadette en posant des mots sur ce que la dégénérée avait causé comme dégâts matériels. Un hochement de tête entendu lorsque son père leur rappela de se méfier. « Toujours. » Les iris plantés un instant dans ceux de son père, regard appuyé se voulant rassurant, cherchant à montrer qu'elle n'avait rien oublié de son enseignement malgré ses absences répétées des derniers mois. Parce qu'il n'y avait rien d'autre, après tout, qui aurait pu la ramener au bercail avec plus de ténacité. Croyait-elle les intimider ? Savait-elle à qui elle s'attaquait ? Un coup d'oeil à droite se posa sur son jumeau qui se remettait déjà à vociférer. A sa gauche, Matthias dans un gromèlement quittait la pièce, visiblement contrarié de n'avoir été invité qu'à faire attention, placé au même niveau que ses jeunes frères et soeurs comme s'il n'avait pas plus d'expérience qu'eux en matière de fourberie dégénérée. Loin de représenter l'union familiale, la puissance Callahan qui faisait frémir dans les ruelles et baisser les regards des plus téméraires. La colère doucement s'engouffrait dans la chair de la serveuse, témoin muette de la joute verbale que Noeh engageait seul en réponse au regard lourd de sens de leur père. Regard qui tordit quelque chose au fond des tripes de Salomé, parce qu'elle s'inquiétait malgré tout pour lui avant même de s'inquiéter pour elle. C'était après tout pour sa moitié qu'elle s'évertuait à tenir, pour lui également qu'elle remontait la pente tant bien que mal et qu'elle tentait de regagner ses qualités de hunter en s'entraînant auprès de Kingsley. Un hochement de tête entendu à l'égard du paternel et un regard brillant d'un mélange d'émotions contraires tentant de regagner ses allures assurées. Elle était prête à se battre, Salomé. Prête à se faire violence pour aider, pour contrecarrer les desseins de cette abomination. Et ça l'agaçait d'entendre la voix de son frère qu'elle avait tant et si bien ignoré jusqu'ici, arborer ce ton de donneur de leçon qui acheva de déchaîner le bordel sentimental qui bourdonnait dans ses tripes. « Tu t'entends ? Tu t'entends ou t'es juste complètement déconnecté de la réalité, là ? » Le regard toujours braqué sur leur père, comme pour y puiser la force de se maîtriser, imitant le port altier de sa tête et la posture imposante de ses épaules, la brune s'humecta les lèvres avant de se tourner pour planter son regard sur son double. Parce qu'il ne pouvait pas dire de telles choses, certainement pas. Et elle ne laisserait pas le temps à son père de s'interposer avant d'en avoir terminé avec lui. Réalisant doucement qu'elle avait peut-être concentré trop d'énergie à fuir l'aîné en ce jour, sans se méfier suffisamment de son jumeau, une inspiration puisée au fond de sa cage thoracique laissa un instant de flottement alors qu'elle détaillait les traits de Noeh. Et même en l'observant, en cherchant une réponse à la causticité de ses paroles, la brune ne parvenait pas à le cerner. Pour la première fois en vingt-cinq ans, plus encore qu'après son retour, la télépathe avait la sensation de se trouver en face d'un étranger.  « Donc quoi, pour toi c'est normal que cette garce s'attaque à la maison ? Tu comprends ? Tu compendras aussi quand elle viendra directement s'attaquer à nous ? » Elle fulminait, littéralement, broyant sous ses doigts le tissu du sofa en persistant à rester fermement postée derrière, ultime barrière de la rage qu'éveillait les mots de son frère. Et un instant, l'espace de quelques minutes, Salomé n'était plus une dégénérée. La brune n'était plus rien d'autre qu'une Callahan, la gosse élevée dans un but précis depuis son plus jeune âge, et tous ses principes lui revenaient en mémoire comme si elle ne s'était jamais évertuée à les laisser de côté. « Depuis quand tu comprends qu'on s'attaque à nous, Noeh ? Tu veux que j'te rappelle pourquoi on les chasse ? Parce qu'ils font justement sauter la tronche de gens normaux, de gens qui n'ont rien demandé à personne, et qu'il faut bien que quelqu'un arrête ça. T'as la mémoire courte, ou tu joues juste au con ? » Scellant ses lèvres avec brutalité, mordant sa langue pour s'arrêter là, ne pas regretter d'avantage de paroles qu'elle ne contrôlait plus vraiment, ses mains lâchèrent le fauteuil tandis qu'elle le contournait habilement, dardant encore et toujours son regard sur son jumeau. « Me dis pas qu'tu comprends, j'te jure Noeh, redis jamais ça. » Et tout se mélangeait. La voix de son père lors de son annonce, la remarque sarcastique de Matthias et la tension pesante reignant dans la pièce. Le ton de son frère, la peur qui l'avait envahie dès que les actes de la dégénérée avaient été énoncé. Et la voix de Noeh, mordante, ces mots qu'il n'avait pas à prononcer, surtout pas lui, surtout pas devant sa famille. Osant à peine reporter son regard sur leur père, réalisant doucement que son accès de colère n'avait rien d'habituel envers Noeh, pour leur paternel qui n'avait nulle conscience des rapports houleux qu'ils avaient pu entretenir et du silence qui s'était imposé entre eux.  
Spoiler:
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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeVen 15 Jan 2016 - 19:40

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Ça faisait un moment que les réunions de familles ne se déroulaient plus dans la joie et la bonne humeur. Est-ce qu’il y avait vraiment eu un moment où ces dernières s’étaient bien déroulées ? Matthias détestait sa belle-mère depuis qu’il avait l’âge de détester quelqu’un, depuis trop longtemps sans doute. Y avait rien qu’Alexander ait pu faire pour qu’il arrête d’en vouloir injustement à sa nouvelle épouse. Ce n’était pas non plus la joie entre les trois frangins. Les réunions de famille chez les Callahan, c’était toujours tendu et y en avait toujours un pour venir tout foutre en l’air. Heureusement, aujourd’hui, il n’y avait rien à gâcher. Ce n’était pas un dîner important, ce n’était rien d’autre qu’une réunion d’information, parce qu’il avait semblé juste à Alexander de prévenir ses enfants du danger qui planait sur eux. Mais même ça, il fallait que ça se passe mal. C’était plus fort qu’eux. Matthias et Noeh – parce que Salomé était à part, indéniablement la plus disciplinée des trois – ne pouvaient pas s’empêcher de mettre le feu aux poudres, comme si ça les amusait. Alexander n’avait pourtant pas l’impression que c’était le moment idéal pour jouer les emmerdeurs, mais y avait rien pour les arrêter ces deux-là. C’était peine perdue, alors le patriarche ne fit aucun commentaire quand l’aîné se leva pour quitter la pièce. Il s’était contenté de lui adresser un regard qui voulait dire qu’ils se verraient plus tard. Puis, il était parti. Tant pis. Il savait que Matthias était celui des trois qui était le moins en danger, simplement parce que des trois, il était clairement le plus résistant et le meilleur chasseur. Noeh prenant inévitablement la dernière marche du podium dans ce domaine-là. Quoi qu’il n’était peut-être même pas sur le podium celui-là, trop loin derrière Salomé et Matthias pour espérer les rattraper un jour. Alors, ses avertissements s’étaient posés en particuliers sur Noeh, qui n’avait pas tardé à répliquer à ce propos. A croire que voir son père s’inquiéter pour lui, c’était inconcevable. Pourtant c’était le cas, il s’inquiétait et c’était bien pour ça qu’il prenait le temps de l’avertir lui tout particulièrement. A la place de cette nana, s’il devait s’en prendre à l’un des membres de la famille, il commencerait par Noeh, puisqu’il était inutile de nier qu’il était la cible la plus facile. Parce qu’il n’était jamais entré dans le moule, mais aussi parce que son accident l’avait déjà bien handicapé. Fallait pas être être un génie non plus pour envisager une telle stratégie. Peut-être qu’elle n’agirait pas comme ça et dans le fond, Alexander préférerait vraiment qu’elle adopte une autre stratégie, mais puisque ça semblait évidant autant y songer et faire vraiment attention.

Il leva les yeux au ciel suite aux paroles de son cadet. Monsieur pensait avoir la réponse ultime au problème bien évidement. Il posa un regard froid sur Noeh, montrant clairement qu’au moment où il ouvrirait la bouche pour répondre, ça allait exploser. Mais, il fut devancé par Salomé. La jeune femme avait pris la parole en première et ses réflexions lui firent arquer un sourcil. Il ne s’attendait pas à ce que ce soit elle qui recadre son frère, mais il aurait presque pu applaudir. Au moins, elle comprenait le problème elle et elle l’expliquait bien mieux que Noeh. Il était d’accord avec elle. Ou peut-être que c’était elle qui était d’accord avec lui et avec tout ce qu’il avait pu leur enseigner au fil des années. Les transmutants étaient les monstres qui fallait abattre, ceux qui s’en prenaient aux innocents, qui entraient dans des maisons pour tuer n’importe qui. Sa première épouse. Il fallait les traquer avant qu’ils ne viennent détruire d’autres familles. Fallait que quelqu’un s’y colle et leur famille faisait partie des braves qui avaient décidé de se dresser contre ce fléau. Des conséquences il y en avait c’était certain, mais de là à dire que c’était normal qu’on vienne leur exploser la figure, c’était n’importe quoi. A un moment, il s’était demandé s’il devait réagir et tenter de calmer le jeu. Mais finalement, il ne broncha pas. Au pire, si Salomé devait se lever pour coller un coup de poing dans le nez de Noeh, c’était loin d’être un problème pour lui. Si seulement ça pouvait lui permettre de remettre les idées du cadet Callahan en place, ce serait plutôt pas mal. Mais, c’était bien la première fois qu’il voyait Salomé s’énerver à ce point envers Noeh. Pourtant ce n’était pas la première fois que Noeh disait une connerie qui avait tout pour être énervante. Il observait à tour de rôle les jumeaux alors que Salomé continuait son discours. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer entre ces deux-là ? Y avait bien quelque chose qui n’allait pas pour qu’elle lui parle comme elle le faisait. Sans doute que ce n’était pas ses affaires à lui. Même si ça l’intriguait. Il laissa finalement échapper un long soupire. Ce n’était pas nécessaire d’envenimer encore plus la situation. « Ta sœur à raison Noeh. » Il ne voulait pas en rajouter une couche, mais le fait était qu’elle avait raison, fallait bien le souligner.

«T’as sûrement aussi raison sur un point Noeh. » Ce n’était pas tous les jours qu’il disait ça, il allait falloir le marquer dans un calendrier ou quelque chose dans le genre, parce que c’était un événement presque impensable. Fallait qu’il en profite le cadet parce qu’il y avait peu de chance que ça se reproduise rapidement. « Elle est très certainement venue ici, pour ce qu’on a pu faire. » On, parce qu’il ne savait pas qui était cette fille, alors difficile de dire si c’était lui particulièrement qui lui avait donné l’envie de se venger ou bien un autre membre de la famille. Ça n’avait pas d’importance de toute façon, il semblait qu’elle n’était pas venue par ici pour tuer une personne en particulier. Il avait bien du mal à imaginer qu’elle puisse vouloir la tête d’un Callahan en particulier.  Ce n’était pas important, parce qu’il la tuerait bien avant qu’elle n’ait eu le temps de s’en prendre à l’un d’eux. « Mais y en a qui se contentent de vivre tranquillement dans leur coin et qui pourtant se font assassiner par ces monstres. » Et qu’est-ce que pouvait faire le commun des mortels contre des personnes dotées de tels pouvoirs ? Noeh en avait fait les frais, il aurait dû être le mieux placer pour savoir à quel point ils étaient dangereux. « Qu’est-ce qu’on doit faire face à quelqu’un qui peut pousser une personne à peu près saine à se jeter d’une fenêtre ? » Il arqua un sourcil en regardant son cadet. Il savait très bien de quoi il voulait parler. « Qu’est-ce qu’il pourrait faire d’autre ? Et s’il lui prenait l’envie d’aller suggérer aux plus haut placés de lancer une bombe nucléaire quelque part dans le monde ? » Qu’est-ce qui empêcher quelqu’un ayant de telles capacités de lancer une guerre nucléaire ? Rien. Absolument rien. « Quand tu donnes aux gens des tels pouvoirs, ils deviennent avides. Donne à un adolescent une mitraillette et il ira tirer sur ses camarades au lycée. Donne à des personnes des pouvoirs surhumains et prépare-toi au chaos. » Ça semblait logique. Des pouvoirs pareils dans les mains de certaines personnes, ça pouvait être affreusement dangereux, alors fallait bien les arrêter avant que le monde ne soit réduit en cendres. Pour l’heure, c’était surtout un combat entre les hunters et les mutants, mais si les transmutants finissaient par gagner, y aurait un moment où ça deviendrait une course au pouvoir, faudrait essayer de savoir qui était le plus puissant et là, ce serait probablement la marche vers l’apocalypse. C’était obligatoirement comme ça que ça se terminerait. La soif de pouvoir c’était sans la nature humaine et les transmutants – c’était dur à admettre – étaient des hommes eux aussi. Plus monstrueux que les autres mais bon.
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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 23:13

Noeh essaye de garder son calme, planté contre le mur. Il jette des coups d'oeil furtifs à sa sœur, puis son père, il se fiche du départ de Matthias. Au contraire, c'est une surprise à laquelle il ne s'attendait pas et qui le réjouit de trop. Rien que l'idée de se retrouver dans la même pièce que son demi-frère lui glace le sang, mais alors le vivre en vrai, ça éveille en lui des envies de fuite comme jamais il n'a eu envie de le faire. Seulement, le cadet Callahan a peu le temps de se concentrer sur l'évasion précipitée (quoiqu'enviée de sa part) du premier fils de la famille que sa jumelle fait des siennes. C'est pas comme si Noeh se doutait pas que ce qu'il venait de dire allait pas plaire. A l'inverse, il appuie juste là où ça fait mal, dans l'unique dessein de pouvoir se tirer d'ici car trop insubordonné aux yeux de son père et de Sam. Agacer les deux à la fois sur un sujet aussi sensible que celui des mutants, c'est un peu son terrain de jeu favori car l'étudiant sait que ça fonctionne à tous les coups. Toutefois, il s'attendait pas à recevoir autant de regards noirs de la part de sa propre moitié en un laps de temps si restreint. Oubliant son père qui les observe, qui est juste à côté d'eux, Noeh prend le pas de sa sœur et ne se concentre que sur elle. N'est-ce pas ce qu'elle souhaite ? N'est-ce pas ce qu'elle désire en se montrant aussi provocante que lui ? A moins que l'ancien pianiste débloque, et que ces haussements de ton et ces airs furibonds ne soient que le fruit du stress qu'elle a ressenti en apercevant la moitié du manoir détruit dehors. Cette hypothèse idiote laisse vite place à des suppositions plus équivoques chez le cadet Callahan : y'a de la rancœur là-dessous, et on parle pas seulement de celle que Sam doit ressentir à l'égard des mutants depuis leur plus tendre enfance. Ils se sont plus reparlés ou presque depuis la fête des fondateurs et c'est pas pour rien. Noeh pense saisir que cette amertume qu'elle place dans chaque syllabe qui passe ses lèvres n'est pas là pour faire jolie, mais il peut pas répondre à sa guise et ça l'agace. Leur père a pas à savoir qu'entre eux les choses commencent à devenir de plus en plus compliquées, qu'ils arrivent plus à communiquer comme avant, qu'il a du mal à lui faire encore confiance, qu'il fait que la décevoir aussi, et qu'il s'en est pris à Lorcan par-dessus le marché, alors faut que sa jumelle s'arrête maintenant si elle a pas envie de que tout explose au beau milieu du salon. Les mâchoires serrées, Noeh continue à la toiser tant qu'elle ne s'arrête pas de son côté. Toujours aussi puéril, à jamais perdu dans cette impulsivité qu'ils partagent comme trait commun depuis la naissance, il la fixe d'un œil mauvais avant de faire un pas en avant, aidé de sa béquille. Il oublie la présence de l'aîné Callahan à sa droite, il zappe le reste du décor tout entier même. Il a envie de balancer trop de choses à la tronche de sa frangine et il aura du mal à gérer les choses tant qu'elle continuera à le défier de la sorte. Car c'est tout ce qu'elle fait depuis qu'elle a pris la parole : l'enfoncer, le piétiner, lui faire sentir qu'elle est pas bien, qu'il peut rien faire pour arranger les choses, que c'est la merde. Elle enchaîne provocation sur provocation, dans une maîtrise de l'exercice qui manque le clouer sur place. Quoique, avec lui comme professeur depuis toutes ces années, Sam doit en connaître un rayon sur le sujet. Malheureusement, dans ces moments-là, Noeh sait sait pas s'arrêter, ni se contrôler. Il déroge aux règles qu'on cherche à lui imposer depuis tout petit, il sort du moule, il sait pas y rester, il peut juste pas. Ça a jamais fonctionné avec ses parents, ça n'a pas marché avec la chasse. Et la grande, la magnifique, la parfaite mademoiselle Sam, elle voudrait le faire taire ? Lui ? En plein dans une période conne, en plus. Dans un moment où Noeh a juste envie d'être seul, de plus la voir, de plus voir personne, ou alors au contraire de lui parler qu'à elle, il faut que sa soeur démontre un espèce de truc incompréhensible au yeux du cadet à leur père. Elle s'agace toute seule, et ça l'énerve à lui aussi.  Ça échauffe tellement ses nerfs qu'il peut pas s'empêcher de lui sourire d'un air à la fois moqueur et blasé. « Je comp- », qu'il commence à répéter, du bout des lèvres, sa voix venant se mêler au geste sur la fin, avant que leur père ne lui coupe la parole. Noeh cherche à masquer sa surprise. Lui, avoir raison ?! Y'a des choses qui s'expliquent pas dans la vie. Cette annonce en fait partie. C'est bien la première fois que le cadet Callahan entend son père prononcer une telle chose, sans en rire, sans plaisanter, dans qu'il n'y perçoive la moindre marque de mensonge, et c'est une sensation étrange qui envahit alors Noeh – un mélange de fierté et de méfiance. Un truc qu'il n'a pas le droit de ressentir maintenant, qui n'a rien à foutre dans l'échange, mais qui est là quand même et qu'il garde précieusement pour lui. Il laisse juste son regard dévisager avec insistance le visage de ce père capable de toujours plus le surprendre, avant de se reconnecter complètement à la réalité. Le son vient ponctuer les mâchoires de ce dernier qui s'activent sans que l'ancien pianiste n'en entendent rien d'abord, trop absorbé par sa stupeur, jusqu'à réussir à lui rappeler d'à qui il a affaire. Ouais, pas de doute, le petit instant père/fils vient déjà de s'effacer. Noeh a encore le droit au discours sur les mutants méchants, avis qu'il partage en partie, mais qu'il ne supporte plus d'entendre jour après jour. Peut-être est-ce parce qu'à présent, lorsqu'il entend à travers les mots de sa famille la rancœur et la violence, il imagine Pietra les entendre à sa place et que ça lui laisse un goût amer en bouge. Parce qu'à force d'entendre tout ça, il a prouvé à ses yeux qu'il n'était rien d'autre qu'un fils de chasseur pure souche – virulent, tempétueux, menaçant et blessant. Certes il s'est passé autre chose entre-temps, entre la jeune femme et lui, mais ce fameux jour où il s'est enfui de chez elle par peur de revivre la même chose expérimentée avec Adriel, il pourra pas l'oublier de si tôt. D'ailleurs, c'est une chose que son père ne manque pas de lui rappeler. Dès qu'il en a l'occasion, il se fait pas prier de toute façon. L'air entre difficilement dans les poumons de l'étudiant. Il baisse le regard alors qu'il aimerait le garder maintenu au fin fond de celui de son supposé modèle dans la vie, mais c'est une chose qu'il sait impossible. Lorsque le sujet dérive sur son accident, sur le jour où il est passé par la fenêtre de sa chambre étudiante, les souvenirs reviennent ponctuer l'instant et il sait plus faire bonne figure. Il se pare d'une armure différente à chaque fois, toutes aptes à le protéger de cette évocation déstabilisante – la colère, le silence, la bêtise. Noeh n'aime pas évoquer ce souvenir douloureux, tout comme ceux qui s'en sont suivis ensuite, que ce soit à l'hôpital ou ici, au manoir. Que ce soit avec son père, Sam, sa mère qu'il ne voit jamais, Lorcan, Aspen ou Pietra. Il déteste parler de tout ça, et c'est pour cette raison qu'il préfère garder ses distances avec tout le monde, pour ne pas qu'on devine qu'à l'intérieur, les regrets se mêlent aux frustrations. Celle de ne pas pouvoir vivre sa vie comme il le veut, celle d'être paralysé par la peur, celle de ne pas réussir à sortir la tête de l'eau, ou encore celle qui l'empêche de renouer avec les personnes importantes pour lui. Sa sœur la première. Sa Salomé qu'il ne peut même plus regarder depuis l'évocation que vient de faire leur père de ce jour maudit où sa vie a radicalement changé. « Tu veux que je te dise ce qu'on doit faire ? », qu'il balance soudain d'une voix absente. Monsieur Callahan veut une réponse, une solution, et bien Noeh n'en a pas. Le simple sous-entendu à une possible personne qui passe par une fenêtre à cause d'un mutant a suffi à annihiler chez Noeh toute envie de se montrer violent, du moins physiquement. Son visage redevient plus détendu, plus calme, pas forcément apaisé, mais il donne l'impression que le peu de vie qui l'habite encore est en train de le quitter à, sur place.  « Prier pour y passer sur le coup et surtout pas se réveiller différent. » Son père sait faire des références à son accident, lui aussi. Un petit rire sarcastique lui échappe, avant que l'ancien pianiste n'ose redresser le regard dans celui de son père. « Bref, tu sais bien que je peux pas apporter de pierre à l'édifice comme on dit, je vais continuer à faire gaffe si c'est ce que tu veux. Autre chose ? »
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (callahans) ≡ watch from far away.   (callahans) ≡ watch from far away. Icon_minitimeVen 22 Avr 2016 - 17:22

La leçon ne rentrerait jamais, c'était la première réflexion qui était passée dans la tête de la brune alors que leur père commençait à reprendre les bases mêmes de cet enseignement qu'il s'était évertué à leur offrir. Il s'employait à expliquer les choses simplement, pourtant, porté par ce charisme qui aurait pu convaincre n'importe qui, gonflant l'orgueil de sa fille, sa fierté d'appartenir à cette famille, de sentir son sang courir dans ses veines en y imprimant la marque des Callahans. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus entendu ces paroles-là, trop craintive à l'idée de ne plus pouvoir les encaisser maintenant qu'elle était entrée dans la catégorie des monstres à abattre. L'espace d'une seconde, c'était presque comme avant, alors qu'elle soutenait son paternel d'un regard attentif et approbateur, cette expression qui ne semblait jamais avoir quitté ses iris depuis la première fois qu'il lui avait expliqué les choses, ce qu'il faisait, ce qu'elle ferait lorsqu'elle serait plus grande. C'était le même coeur de gamine qui s'écrasait avec force dans sa poitrine, galvanisé par cette vocation qu'il avait su éveiller très tôt chez elle, sans que jamais celle-ci ne prenne racine chez son frère. Au bout du compte, peut-être qu'ils s'étaient tous trompés. Que c'était lui, le jumeau sur lequel ils auraient dû miser. Auquel ils auraient dû donner les armes, le moment venu, au lieu d'en affubler leur  fille unique dont la seule existence entachait le patronyme de manière irrémédiable. Une dégénérée chez les Callahans. Le myocarde s'agitait de manière erratique alors qu'elle repartait malgré elle dans des questionnements existentiels qui n'auraient jamais dû surgir devant eux. Parce qu'elle ne pouvait pas oublier qu'elle faisait partie de ces êtres à qui l'on avait donné une capacité anormale, que ce n'était que grâce aux préceptes de son père qu'elle parvenait tant bien que mal à se débattre avec ce vice qu'elle portait au fond d'elle-même. La seule raison pour laquelle elle ne se trouvait pas plongée au fond de leur tête, tout de suite, qu'elle n'employait pas sa tare pour son propre profit. Et c'est qu'elle aurait pu, pourtant, rien que pour s'assurer que le nom de Pietra n'apparaissait plus dans la tête de son cadet, qu'il ne se targuait pas de faire attention pour courir la rejoindre après. D'ailleurs, s'il avait envie de continuer à jouer au plus con, c'était un argument plutôt recevable ça, non ? Balancer devant leur père quelle relation il avait pu entretenir avec une mutante, et elle n'aurait même pas eu besoin de se compromettre puisque Lorcan l'avait dit, à la fête des Fondateurs. Elle n'était simplement pas censée savoir qu'il s'agissait de Pietra, Pietra à la mutation exactement identique qu'Adriel. Mais elle n'avait jamais été du genre à cafter, Salomé, alors elle se contentait de la fermer en bouillonnant intérieurement.

Elle les observait alternativement, son coeur battant à tout rompre dans sa poitrine sans que son attitude physique ne la trahisse nullement, hormis peut-être ce geste répétitif qui étirait la manche de son pull toutes les trente secondes. Elle avait envie de gueuler à Noeh qu'il ne faisait clairement pas suffisamment gaffe, comme il le disait, parce qu'il se retrouvait avec une dégénérée sous les yeux en ce moment précis et qu'il n'y voyait que du feu. Que même dans un état lamentable elle parvenait encore à le duper. Cela valait aussi pour son père, d'ailleurs, et ça lui filait la nausée de se dire qu'il suffirait d'une énième saloperie assez maligne pour s'immiscer de nouveau entre les murs et détruire leur famille. Elle se tenait bien là, elle, ironique coup du sort l'invitant gracieusement dans ce repère auquel elle n'appartenait pas, parfaite contradiction. C'était sûrement un peu masochiste d'ainsi s'acharner à lui faire ouvrir les yeux sur les mutants, ça la compromettrait peut-être un jour ou l'autre. Pourtant, si quelque chose comptait plus que sa propre sécurité aux yeux de la brune, c'était bien celle de son frère. De sa famille. Depuis toujours, ça avait été le noyau dur de son existence autour duquel elle n'avait eu de cesse de graviter, sans s'éloigner, pas même lorsqu'elle avait eu la possibilité de s'en aller vivre à Louisville comme son jumeau. Elle était restée à Radcliff, auprès des siens, incapable de convaincre son double d'en faire de même. Elle avait toujours arrangé ses plannings pour pouvoir jongler entre les cours et les entraînements - et plus tard, avec son poste au bar. Ce n'était pas pour tout oublier sous prétexte qu'elle avait un génome plus que déconnant. Et elle ne pourrait jamais se ranger du côté de son frère à propos de ce combat qu'il ne semblait toujours pas comprendre. Ses paroles résonnaient déjà comme une défaite aux oreilles de Salomé qui osait à peine observer les réactions de son père.

« T'es pas le seul à pas avoir compris, pour Adriel. » Elle avait subitement repris la parole, après que les mots de son jumeau ne lui aient tout bonnement brisé le coeur. Fronçant légèrement les sourcils en tentant de capter le regard fuyant de sa moitié, le ton ne s'était pas radouci sur ces mots pourtant moins agressifs que les précédents. C'était toujours difficile d'en parler à voix haute, surtout devant leur père avec qui elle n'avait plus abordé le sujet depuis cette nuit-là, depuis qu'elle avait merdé et qu'elle l'avait bien vu dans son regard et dans celui de Matthias. « C'est sûr que t'étais en première ligne, mais c'était peut-être toi qui avait le moins de chance de te rendre compte qu'un truc déconnait. » S'éclaircissant la voix machinalement, plus pour réprimer sa pudeur à s'exprimer à ce sujet et tenter de se donner une contenance, son regard finit par se poser sur son père. « Mais nous. Nous on n'a pas fait ce qui fallait non plus. » Elle-même ne savait pas réellement d'où lui venait ce subit revirement de discours. Peut-être qu'elle avait besoin de se défaire de cette culpabilité qui lui rongeait le coeur à chaque fois que le sujet d'Adriel revenait sur le tapis, à chaque fois qu'elle se rappelait qu'elle les bernait bien elle aussi, sans qu'il n'y ait besoin d'aucun autre dégénéré pour qu'ils se fassent avoir chaque jour sous leur propre toit. « Mais on a tous appris de cette histoire malheureusement, et maintenant...  » Ses poings s'étaient serrés tandis qu'elle essayait de contenir la colère qui lui revenait par salve en se remémorant l'état déplorable du Manoir lorsqu'elle était arrivée au pied de la colline. « Maintenant on sait plus que jamais de quoi ils sont capables, et on sera sur nos gardes, tous autant qu'on est. C'est plus possible que ça, ça se reproduise. » Elle avait pointé du doigt la porte du salon, désignant d'un geste global les ruines de leur maison. Elle aurait tout aussi bien pu désigner Noeh, si elle avait voulu être vache, mais l'heure n'était plus aux querelles et elle l'aurait certainement bien trop regretté dans la seconde qui aurait suivi. Elle n'aurait peut-être même pas été capable d'un tel coup bas, d'ailleurs. Malgré son ton ferme, destiné à prouver à son père que le message était bien ancré dans son crâne et qu'il n'avait pas à s'inquiéter pour ce qui était de son cas à elle, une légère détresse perçait derrière son attitude féroce. Presque imperceptible. Qui donnait à son affirmation un arrière-goût de supplication. Non, ce n'était plus possible que ça se reproduise, parce que c'était déjà trop, bien trop pour leur famille qui peinait à remonter la pente.
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