We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi]
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Moira Kovalainen
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Sujet: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Lun 9 Nov 2015 - 19:54
We should all be reaching out to the despaired...
Ft. Seth Koraha & Malachi Porter
Un frisson me parcouru l'échine tandis qu'un rayon de soleil me réchauffait doucement le visage. J'étais pourtant frigorifiée et tâtonnais autour de moi pour trouver la couette, qui semblait avoir mystérieusement déserté mon lit. Roulant sur le côté, je fini par trouver l'odieux et vil voleur de couverture, et lui enfonçait un doigt dans les côtés pour en récupérer un bout.
- Seth... T'es nul, t'as encore piqué toute la couette... Aller quoi...
Rien à faire, ce con-là dormait comme un loir. D'un autre côté, c'était légitime. Il s'était pointé la vieille en me disant qu'il avait eu affaire à notre grand ami commun Roman Griske et à... Une de ses anciennes amies, si j'avais bien compris. Etrangement, si je l'avais entendu traiter le norvégien de tous les noms, il était resté très secret quant à l'identité de la demoiselle. Et je n'avais pas insisté, me contentant de lui indiquer où se trouvaient les bières et les chips, après quoi nous avions passé la soirée à cracher notre venin sur le dos de Griske et Moren, avant de nous effondrer de fatigue au milieu de la nuit. Est ce que ça nous aidait à aller mieux ? Etrangement, non. En tout cas pas pour moi. Pas depuis qu'Artur m'avait vaccinée. Je vivais dans le noir complet depuis maintenant trois jours, m’accommodant comme une empotée à la vie de jeune mutante dépourvue de don... Et aveugle, par dessus le marché. Je me prenais les portes, les murs, perdais la notion de l'équilibre et surtout, j'étais morte de peur. Je n'avais jamais eu peur du noir, étant gamine. Parce que je savais qu'en allumant ma veilleuse, je retrouverais le calme paisible et douillet de ma chambre, que je verrais mon frère dans le lit d'à côté... Que tout autour de moi me rassurerait. Là, c'était différent. Lumière ou non, jour ou nuit, c'était pareil. J'étais comme enfermée dans une boîte où pas un seul rayon de lumière filtrait. Tout ça c'était de la faute d'Artur. C'était lui le responsable de tout ça, lui qui m'avait planté cette seringue dans le cou, lui qui m'avait privé de ce qui faisait de moi quelqu'un de différent...
Et pourtant je n'arrivais pas à lui en vouloir. J'en voulais à Moren, je lui en voulais à lui en arracher les yeux à la petite cuillère. Parce qu'il fallait bien un fautif dans l'histoire, qu'il avait assassiné mon fiancé et que je savais à présent qu'Artur le suivait partout comme un petit chien. Niveau jugeote, petit frère, on repassera. J'avais été en colère pendant deux semaines, durant lesquelles j'avais envisagé mille et une façon de faire cramer tous les hunters de cette ville, et Artur avait avorté ma vengeance avant même que je n'ai pu mettre mon plan à exécution. A présent, j'étais juste une coquille vide, pétrie d'angoisse, de chagrin et d'un dégoût pour absolument tout. Je ne trouvais plus de saveur à quoi que ce soit, et je me sentais franchement bête.
Bête et coupable, quelque part. Lorsque Griske était venue me trouver, j'avais commis l'erreur de le prendre pour un con et de fanfaronner, et je craignais d'avoir jeté Seth dans la gueule du loup à cause de ça. Pourtant, de mémoire, je n'avais rien dis de compromettant... Mais je ne savais pas comment fonctionnait le cerveau défaillant d'un psychopathe. Ca faisait décidément trop de sentiments négatifs pour une seule et même personne, tout cette histoire. Tout ce que je savais, c'est que j'en avais assez de pleurer et de m'apitoyer sur mon sort, et que les regrets ne feraient ni revenir William, ni ma mutation. J'étais contente d'avoir Seth à mes côtés, je n'avais pas besoin de dire grand chose pour qu'il comprenne que ça n'allait pas. Et il ne s'embarrassait pas de longs discours, un câlin ça suffisait et c'était tout ce donc j'avais besoin. De sentir la présence d'un ami contre moi. Je n'avais pas honte de lui dire que j'étais morte de peur ni que je me sentais au fond du trou. J'avais le sentiment qu'en un mois, tout avais basculé. J'étais passé du stade de la violoniste à l'apogée de sa carrière, pleine d'espoir quant à la recherche de son fiancé... A celui d'une pauvre petit chose roulée en boule dans un coin, paralysée par la douleur.
Voyant que Seth n'avait pas l'intention de bouger ses fesses de si tôt, je me levais, tâtonnant autour de moi pour ne pas tomber, et attrapais mes vêtements, posés sur le bureau. J'avais demandé à Seth de me choisir une tenue pas trop ridicule et plutôt assortie, et je croisais les doigts pour que ce grand abruti n'ait pas décidé de me faire une blague en profitant de ma cécité. Je me souvenais notamment de ce ridicule t-shirt rose avec une tête de canard ou encore de cette hideuse robe à fleurs que j'avais acheté pour une raison qui m'échappait. Et connaissant Seth... A tous les coups j'allais me retrouver à me promener avec le t-shirt canard. Au moins si ça pouvait le dérider un peu après ce qu'il avait subit, ça ne serait pas un mal. J'avais beau ne pas voir son visage, je l'entendais à sa voix : Seth était dans un état de rage indescriptible. Jamais je ne l'avais entendu aussi en colère, j'avais je n'avais sentit autant de haine chez lui... Je n'aurais pas voulu être à la place de celui ou celle à qui cette haine était destinée.
Quand enfin il se décida à émerger, il me traîna sans plus cérémonie dehors, me laissant tout juste le temps d'attraper une paire de lunettes de soleil et l'affreuse canne qu'Artur m'avait donné. J'avais l'impression d'être une grand mère, avec mon bâton d'aveugle, et d'une andouille avec des lunettes en plein mois de mars.
- Et tu veux toujours pas m'dire où tu m'emmènes ? De toute manière j'vois rien, alors la surprise sera totale, hin ! Désolée... C'est con, mais c'est plus facile de plaisanter là dessus que de pleurer...
Je n'avais pas besoin de voir quoi que ce soit ou d'être devin pour savoir que mes plaisanteries douteuses ne le faisait pas rire. Mais je n'aimais pas le savoir si mal en point et être aussi impuissante. Alors je gardais le silence pendant tous le trajet, me disant que de toute manière, prendre un peu l'air ne nous ferait pas de mal. Je le sentais boiter tandis que je serrais son bras pour ne pas me vautrer lamentablement, et ne pouvais qu'imaginer l'état dans lequel il était. C'est fou ce qu'être aveugle pouvait me rendre imaginative... Je ne savais pas combien de temps nous avions marché, mais c'est après avoir gravis quelques marches que je l'entendis sonner à une porte. Allons bon... On était chez qui ? C'était quoi, le plan ?
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Seth Koraha
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Sujet: Re: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Lun 9 Nov 2015 - 23:42
WE SHOULD ALL BE REACHING OUT TO THE DESPAIRED
MOIRA & SETH & MALACHI
Un rayon de soleil finit par se poser sur le visage de Seth qui grogna de mécontentement et cacha son visage sous son oreiller, pestant contre l’astre solaire qui, à des millions de kilomètres plus loin, avait trouvé le moyen de le faire chier. Cela dit, ces derniers temps, le monde entier lui donnait l’impression de s’être ligué contre lui. Entre le blocus qui avait mis à mal ses affaires, les raids de hunters qui l’avaient forcé à devenir plus discret sur sa mutation, la Gunpowder Squad qui jouait les Waffen SS, et l’accident qui était survenu quelques jours plus tôt, il ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait eu un véritable moment de repos. Roulant dans le lit, il tapota à côté de lui, n’y voyant rien de son œil gauche encore caché sous un carré de gaze. Il avait eu de la chance de ne pas finir borgne, mais ça n’en était pas moins handicapant pour autant. Son bras gauche l’élança à chaque fois que sa main tapota le matelas, et il finit par réaliser en tournant la tête que Moira n’était plus là. Perplexe, il se redressa en grimaçant, ses côtes fêlées lui faisant un mal de chien, avant de remarquer la jeune femme un peu plus loin, en train d’essayer de s’habiller toute seule. L’unique avantage de la cécité de la grande rousse, c’était qu’au moins, elle ne voyait pas dans quel était Roman et Charlie l’avaient mis. Il s’était rasé les côtés du crâne pour pouvoir désinfecter l’énorme plaie qui partait de son arcade sourcilière gauche pour se prolonger presque jusqu’à l’arrière de sa tête – au moins, il en avait profité pour refaire sa crête emblématique et tailler sa barbiche dans la foulée, lui donnant un air dur qui allait bien avec son humeur du moment. Plusieurs hématomes marbraient son corps, dont un monstrueux au niveau de son tibia droit ; une petite croûte rouge sombre au niveau de sa lèvre marquait l’endroit où elle avait été ouverte. Il ne pouvait pas s’allonger sur le côté gauche de son corps sous peine de réveiller les douleurs de son bras cassé. Bref, il était dans un état lamentable, ce qui ne faisait qu’alimenter la colère qui grondait dans son cœur depuis que son ancien bourreau était venu jusque chez lui pour le faire passer à tabac par la mutante aux cheveux blancs qui le suivait comme son ombre. Il ne savait pas par quel miracle il avait survécu – ou plutôt si, il s’en doutait : Charlie n’avait pas voulu l’achever. Et ça, il lui en était particulièrement reconnaissant, malgré les blessures qu’elle avait dû lui infliger. Il était sûr maintenant qu’il restait quelque chose à sauver chez elle. Quant au vieux hunter scandinave, l’homme de sable avait l’intention de lui faire payer au centuple toutes les années de torture et de terreur qu’il avait pu lui faire subir. Il s’occuperait de le retrouver et de le faire souffrir très, très longtemps avant de daigner l’achever ; peut-être même le pendrait-il en place publique par une partie très douloureuse de son anatomie, histoire que tous ses petits copains hunters puissent voir ce qui les attendait. En soupirant, le Calédonien se mit assis et entreprit d’enfiler son t-shirt, se débrouillant avec son plâtre avant de remettre l’écharpe qui maintenant son bras en place. Il jeta un rapide coup d’œil à son téléphone et lut le message qui s’y affichait. Il glissa l’appareil dans sa poche, alla enfiler chaussures et veste, puis se dirigea vers Moira.
- Allez, faut qu’on y aille.
Il l’aida à se relever et la laissa attraper lunettes de soleil et canne avant de sortir de son appartement, refermant bien à clés derrière eux.
Seth dévisageait méchamment tous les passants qui avaient le malheur de les regarder un peu trop bizarrement, lui et Moira accrochée à son bras valide. Ils étaient un beau duo d’éclopés, tous les deux, et il était encore fou de rage de voir dans quel état se trouvait la mutante à cause de son idiot de frère. Si Artur avait le malheur de croiser sa route dans les jours à venir, le trafiquant lui crèverait les yeux en représailles. Il lui couperait probablement la langue aussi, histoire qu’il arrête d’empoisonner l’esprit de sa sœur avec de beaux mensonges qu’elle avait très envie de croire. Il l’avait prévenue pourtant, mais non, définitivement, elle s’était laissée avoir par la gueule d’ange de son immonde cadet et les mots mielleux qu’il lui avait susurré jusqu’à ce qu’il puisse lui planter cette foutue seringue dans le cou. Oui, définitivement, si Seth croisait Artur, ce dernier s’en souviendrait jusqu’à la fin de ses jours, s’il survivait aux sévices que lui préparait le mutant. Boitillant tant bien que mal le long des rues, il emprunta un détour afin d’éviter l’intersection où se trouvait le duo de la Gundpowder Squad en train de s’amuser à contrôler tous les badauds qu’ils trouvaient. Il n’avait pas la patience ni l’envie pour ça, et il ne pouvait se permettre de lâcher Moira pour les étouffer de son sable. Pas dans son état, pas dans son état à elle. Alors il faisait profil bas – dans une certaine mesure – et remonta les allées jusqu’à atteindre le quartier résidentiel qui l’intéressait. La blague de Moira lui fit hausser un sourcil, et s’il aurait volontiers rebondit dessus en temps normal, aujourd’hui il n’avait pas envie de rire. Aussi resta-t-il silencieux et l’aida-t-il à monter les quelques marches menant à la porte d’entrée du manoir Porter. S’il y avait bien quelqu’un qui pouvait s’occuper de l’Irlandaise dans une situation pareille, c’était Malachi. Le motiopathe et elle se connaissaient depuis longtemps, et il ne savait pas où il aurait pu la mettre à l’abri à part ici. Le trafiquant appuya sur la sonnette, regardant par-dessus son épaule, surveillant que personne ne les ait suivis. Quand enfin la porte s’ouvrit, Seth plongea son regard borgne dans celui du professeur avant de s’engouffrer à l’intérieur, aidant la jeune femme à avancer jusqu’au salon. Tant pis pour les chaussures sales sur le parquet impeccable du maître des lieux, il y avait plus important qu’un peu de saleté sur le sol. Enfin arrivés devant le canapé, le Calédonien aida son amie à s’asseoir et lui pressa un peu le bras avant de redresser la tête vers Malachi.
- Tu vois c’que je veux dire par « y a un problème ».
Il avait parlé d’une voix calme, mais quelque chose de redoutable faisait vibrer ses « r », son accent français ressortant en même temps que sa rage. Le professeur aux yeux bleus ne l’avait probablement jamais vu dans un tel état, et tant mieux pour lui : Seth se mettait rarement dans une colère pareille, mais quand ça arrivait, il ne faisait pas bon croiser sa route.
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Dernière édition par Seth Koraha le Sam 14 Nov 2015 - 19:13, édité 1 fois
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Sujet: Re: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Mer 11 Nov 2015 - 17:12
We should all be reaching out to the despaired...
Seth & Moira & Malachi
Malachi avait renvoyé le dernier mutant chez lui un peu plus tot dans la journée, un peu avant midi. Il était bien une demi douzaine à être venus se réfugier chez lui cette nuit, craignant une descente nocturne des chasseurs dans leur appartement. La communauté transmutante de Radcliff devenait un peu plus paranoïaque chaque jour : il suffisait de se faire arrêter à un feu par un policier, qu’un homme vous suive sur plus de cent mètres dans la rue et déjà vous aviez l’impression de sentir la pression de l’aiguille du vaccin contre votre gorge, si ce n’était pas le froid du canon d’une arme sur votre tempe. Alors oui, au moindre doute, les mutants d’Uprisings, mais aussi ceux qui n’osaient pas prendre partie, venaient toquer à la porte de Malachi et Evangeline, et pour l’instant, ils n’avaient encore jamais laissé quelqu’un dormir dehors. Ça nécessitait quelques qualités de logistique, mais dieu seul savait ce qui serait arrivé à ces gens sans le manoir. Il s’agissait seulement d’être toujours plus prudent, toujours plus inventif pour ne pas éveiller les soupçons, et cela devenait délicat.
Evangeline avait laissé son mari s’occuper des Ehrlich, une famille composée uniquement de mutants, ce qui était encore relativement rare : La mère, Elli manipulait la lumière du bout de ses doigts, Ralf le père pouvait accélérer la croissance des plantes et les deux petites filles semblaient partager la même capacité d’émanation de froid et de chaleur. Tous les quatre avaient été dépistés, et ce n’était que parce que leurs capacités étaient considérés comme ne présentant pas de « danger immédiat » que les chasseurs ne s’étaient pas encore penchés sur leur cas. Pas encore. Malachi avait parlé longuement aux parents des différents lieux surs, des personnes à connaitre, de celles à éviter : les chasseurs avaient beau être une organisation non officielle, certains noms étaient revenus aux oreilles de nombreux mutants comme étant ceux d’extrémistes pro Lancaster : Les Moren, Les Caesar, Les Callahan, les Wolstenholme … Autant de gens de bonnes familles, connus et propres sur eux qu’il fallait éviter soigneusement à présent. Ne plus les croiser à la fête de l’école, ne plus laisser les petites aller aux anniversaires des gamins … C’était peut être un peu exagéré, mais c’était le prix de la discrétion tant que ces gens là auraient tous les droits en ville. Avant de partir, Ralf avait remercié Malachi en lui offrant une magnifique orchidée Phalaenopsis noire, une espèce rare que le jardinier du dimanche n’avait jamais réussi à trouver dans le coin. Les graines venaient de la réserve personnelle de Ralf, botaniste de profession.
Malachi terminait de nettoyer toute trace de la présence des mutants quand il avait vu le numéro de Seth s’afficher sur son portable : c’était surprenant, il était bien tot pour que le mutant commence à lui envoyer des messages un peu limités ou des infos sur les chasseurs du coin, Seth avait tendance à prendre vie qu’à la tombée de la nuit. Le message, lapidaire, lui glaça les sangs : Moïra, Sa Moïra ? dans quelle panade s’était elle retrouvée cette fois ci ? Qu’importait, s’il voulait l’amener ici, qu’il le fasse, le reste attendrait. Ce n’était pas comme si la vie du professeur n’était pas déjà suffisamment désorganisée et chaotique en ce moment. Il lui répondit rapidement, puis termina de ranger la vaisselle dans le lave vaisselle en soupirant. Ça allait encore être un grand moment.
Le motiopathe était déjà derrière la porte pour découvrir le perturbant binôme qui se tenait sur le perron : Moïra était cachée derrière d’épaisses lunettes de soleil, le nez en l’air comme une … une malvoyante ? Elle ne fit aucun geste dans sa direction, elle qui ne manquait pas de le mettre d’habitude mal à l’aise avec ses embrassades bruyantes, ce qui était encore plus inquiétant. A ses cotés, Seth le fixait d’un œil noir, littéralement. Tellement sombre d’ailleurs qu’il s’abstint même de faire le moindre commentaire goguenard, s’effaçant pour les laisser entrer, avant de refermer la porte derrière eux. Il laissa Seth installer Moira sur le canapé avant d’enfin lui adresser la parole. Malachi lui adressa un regard entendu, avant de s’asseoir à coté de Moira et de lui prendre doucement la main :
- Moïra, c’est Malachi, nous sommes chez moi …
La précision n’était peut être pas nécessaire, mais au vu de l’air peu rassuré de la jeune femme, il préférait lui rappeler qu’elle était en terrain ami. Il serra sa main dans la sienne pour lui envoyer une onde de réconfort, avant de lever son regard azuré dans celui du Calédonien :
- Qu’est ce qui vous ait arrivé à tous les deux… On dirait qu’on t’a roulé dessus avec un rouleau compresseur Seth …
Ce n’était pas une blague, il ne se serait pas permis, mais le mutant avait vraiment une tête effroyable. A quel monstre avait il eu à faire pour s’en sortir dans un état aussi déplorable …
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Moira Kovalainen
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Sujet: Re: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Sam 14 Nov 2015 - 19:10
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Ft. Seth Koraha & Malachi Porter
Une seule chose me faisait relativiser vis à vis de ma récente cécité. Je ne pouvais plus voir le monde s'assombrir de jour en jour, je ne pouvais qu'imaginer un décors idyllique et paradisiaque, un paysage qui m'aidait plus à avancer que la réalité. Je voulais croire qu'il y avait encore du bon en ce monde et que nous n'étions pas voués à tous nous détruire. Mutants et humains. La guerre la plus improbable et ridicule qui soit. A mes yeux, tuer un mec capable de voler, c'était aussi idiot que si ça avait été pour une couleur de cheveux ou un nom. C'était probablement une des raisons pour lesquelles j'avais du mal à me faire à cette idée de conflit ouvert : Je ne comprenais pas le but des hunters. Tout ce que je voyais, c'était la haine et la jalousie d'Artur, et je n'étais pas sûre d'avoir effleurer autre chose que la surface de l'iceberg.
Oh j'avais bien conscience que rêver à un monde de paix où le soleil brillerait chaque jour que Dieu fait, peuplé de licornes et de gens sympas c'était trop de demander. C'était l'espoir d'une folle, et j'en venais à me demander si finalement cette vison là du monde ne me satisfaisait pas plus. Pourtant, j'avais cessé de chercher à comprendre. Parce que j'avais peur. Égoïstement peur pour ma vie, pour celle de mes amis, de ma famille... S'il n'y avait pas eu le blocus, j'aurais sûrement fait mes valises pour rentrer en Irlande et m'installer dans une petite cahute en pierre avec un élevage de moutons et mon fiddle sous le bras.
Au lieu de ça, je me retrouvais à errer dans les rues de Radcliff au bras bras de Seth, sentant la raideur de son propre corps contre le mien. Lui non plus n'avait pas été épargné, et je sentais une colère prête à exploser émaner de lui. Et si j'adorais le calédonien, je n'étais pas certaine d'avoir envie de le voir au moment où cette rage s'exprimerait. Vraiment pas. Quand il sonna à la porte de l'établissement ou de la maison devant laquelle nous nous étions arrêtés, je ne savais pas toujours pas où nous allions. Je ne pouvais que tourner la tête alentours à la recherche d'une odeur ou d'un son qui m'aiderait à définir l'endroit où nous étions... Finalement, la porte s'ouvrit mais personne ne dit quoi que ce soit. Alors, naturellement, mon cœur s'emballa tandis que Seth me faisait entrer, réflexe instinctif de mon cerveau qui attendait des réponses. Je craignais désormais de me retrouver dans un endroit clôt et inconnu, comme un petit animal terrifié et pris au piège. L'inquiétude me gagnait, et je resserrais ma prise sur le bras de Seth. Il était là, avec moi, rien ne pouvait m'arriver... Rien. Je lui faisait confiance. Aveuglément confiance, même, mais j'avais compris que faire ce genre de jeu de mots à voix haute l'agaçait. Humour incompris...
Il m'aida à m'asseoir sur un canapé avant de s'adresser au maître des lieux, dont je n'avais toujours pas réussi à déterminer l'identité. Ce n'est que lorsque j'entendis sa voix que je me détendis pleinement. Malachi. Je ne pouvais pas être mieux entourée à cet instant qu'entre lui et Seth. J'avais l'habitude de lui sauter au cou, de l'inonder de mille et une questions... Cette fois je me contentais de serrer ma main dans la sienne comme une naufragée s'accrochant à une bouée. Plus que jamais, j'admirais ce formidable don qu'il avait, ce pouvoir d'apaiser ou accroître les humeurs... Je sentais comme une vague de chaleur m'envahir, détendant mes muscles, vidant mon esprit. J'esquissais malgré moi un sourire, un peu plus apaisée. Maintenant je me sentais loin du danger, même si je détestais cette sensation d'être une petite chose fragile à protéger. Mon père m'avait appris à me défendre et à ne jamais me reposer sur qui que ce soit, mais aujourd'hui je n'étais plus capable de faire un pas devant l'autre sans aide.
Puis la question fatidique tomba. Celle que tout le monde devait se poser en me voyant et plus encore en voyant Seth. Question à laquelle il était difficile de répondre d'un air détaché et indifférent. Je fis la grimace, portait la main à mon visage et retirait mes lunettes. La tête baissée, je jouais avec les branches pour m'occuper les mains.
- Les ravages du vaccin. Tu te souviens d'Artur, mon petit frère ? Il... Comment dire... Je mentirais en disant qu'il a dérapé en voulant me faire un câlin... Il n'avait pas prévu que ça ne ferait pas que supprimer ma mutation. Je suis aller à l'hôpital, ils sont incapables de me dire si je vais retrouver la vue un jour...
J'entendais déjà Seth penser à tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables pour qualifier mon frère, et je n'arrivais pas moi-même à ôter cette note de rancoeur dans ma voix. C'était de sa faute si je n'étais plus que la moitié de moi-même. Il fallait que je me persuade de sa culpabilité plutôt que de m'évertuer à le pardonner et à le flatter comme un chiot.
- Ca et... Et d'autres événements tout aussi réjouissants... Tout va à vau-l'eau, dans cette ville... Regarde ce qu'ils ont fait à Seth...
Je me mordais la lèvre, la fin de ma phrase se perdant dans un murmure. Si j'arrivais à parler de ma mutation perdue relativement facilement – elle n'impliquait la mort de personne, après tout – je n'arrivais pas encore à évoquer la mort de William sans avoir une boule dans la gorge prête à m'étouffer. Seth était au courant, Artur aussi, évidemment... Et c'étaient bien les seuls. Ce n'était pas faute d'avoir confiance en Malachi, c'était par manque de confiance en ma propre capacité à tenir l'intégralité du récit sans me mettre à pleurer ou à devenir vulgaire. Je tournais la tête vers lui, du moins j'espérais ne pas regarder carrément à l'opposé, avant de reprendre.
- Et toi, tout va bien depuis les événements de la fête foraine ?
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Seth Koraha
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Sujet: Re: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Lun 25 Jan 2016 - 1:55
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MOIRA & SETH & MALACHI
Depuis la quarantaine, il y avait peu d’endroits ou de personnes encore sûrs à Radcliff. Seth avait fait un tri drastique parmi ses sbires, convaincant ceux qui pouvaient l’être d’être discrets et de garder les secrets qu’on leur confiait, et il s’était assuré que ceux qui étaient définitivement trop proches des hunters et de leurs idéaux soient suffisamment décrédibilisés pour que personne ne croit ce qu’ils auraient pu raconter à son sujet ou au sujet de ses employés qui, comme lui, avaient eu le bonheur – ou la malédiction – de naître avec le gène X. Il avait sécurisé ses entrepôts et ses planques, à la limite de la paranoïa tant il avait poussé les choses loin, mais au moins il dormait plus tranquillement le soir. Enfin, ça, c’était jusqu’à ce que Roman lui tombe dessus et manque de les tuer lui et Charlie. Ca faisait deux semaines, et sa hargne n’avait pas diminué d’un iota. Si le grand Russe au visage brûlé était apparu devant lui, il se serait jeté à sa gorge sans hésiter une seconde, quitte à lui trancher la jugulaire avec les dents. Il se retrouvait temporairement boiteux et borgne, plus vulnérable que jamais et c’était le pire moment pour se retrouver infirme. Enfin, quelque part, il avait eu de la chance : il était vivant et aucune de ses blessures ne serait définitive. Avec du temps et les soins adéquats, il aurait retrouvé ses capacités d’ici quelques semaines tout au plus. Moira de son côté, avait eu beaucoup moins de chance. Son abruti de frère n’avait rien trouvé de mieux que de la vacciner à son insu. Non content de lui ôter sa mutation, le vaccin l’avait rendue plus aveugle que Ray Charles. Comme si se retrouver avec son pouvoir en moins n’était pas suffisant, elle se retrouvait avec quatre sens au lieu de cinq. Au moins, elle n’était pas devenue muette ; elle l’aurait sûrement encore plus mal vécu. Et puis, ça lui aurait beaucoup manqué, de ne plus pouvoir entendre toutes les bêtises qu’elle pouvait dire. Malgré sa mauvaise humeur du moment, il y avait quelque chose de rassurant à entendre Moira continuer d’enchainer les blagues plus ou moins douteuses. C’était comme un point fixe, un petit îlot de stabilité dans ce grand n’importe quoi qu’était sa vie ces derniers temps. Au moins, il y avait ça. Même si c’était juste une façade, même si la jeune femme n’allait pas bien, au moins, elle n’était pas assez au fond pour ne pas avoir envie de faire de l’humour. Et tant mieux, parce que lui, de son côté, était trop obnubilé par sa colère pour avoir le caractère moqueur qu’il possédait d’ordinaire.
Tout le long du trajet entre chez l’Irlandaise et Malachi, le Calédonien avait dévisagé le monde avec une méfiance et une certaine méchanceté qu’il était loin de feindre. Il était semblable à ces chiens battus qui se mettaient à grogner dès qu’on approchait la main, même si c’était pour une caresse – après tout, comment être sûr que la caresse ne se transformerait pas en coup ? Il était hors de question de prendre le risque de laisser un hunter s’approcher même si, il fallait l’avouer, ils étaient plus actifs à la nuit tombée. Le trafiquant ne se détendit véritablement que lorsqu’ils furent tous bien à l’abri dans le manoir de l’illustre professeur. Chez Malachi, il avait la certitude que personne ne viendrait les chercher. Personne ne viendrait poser un pistolet contre leur front ou ne leur enfoncerait d’aiguille dans la gorge. Ils étaient en sécurité et ça, c’était un sacré luxe depuis quelques mois. Il finit par s’asseoir dans le canapé aux côtés de Moira et les laissa parler avant de répondre au motiopathe.
- Ouais, un rouleau compresseur qui me fait chier depuis trop longtemps.
Oh comme il aurait voulu pouvoir serrer ses mains autour de la nuque de Roman. Comme il aurait voulu pouvoir voir la vie quitter son vieux corps meurtri pour mieux le balancer dans la benne à ordure la plus proche. Ses narines frémirent sous la colère et il se força à prendre une grande inspiration pour se calmer. Il n’avait pas besoin de ça. Moira n’avait pas besoin de ça non plus, et il espérait que son ami d’enfance saurait trouver un moyen de la détendre ou bien de la faire craquer, mais qu’il fasse quelque chose qui l’aide. Il écouta d’une oreille attentive lorsque la grande rousse se mit à parler de son frère, et il dû faire un effort surhumain pour se contrôler et ne pas laisser échapper une flopée d’injures à son encontre. Lui aussi, s’il le croisait, il allait prendre cher. Il n’irait pas jusqu’à le tuer, mais il ne le laisserait certainement pas s’en tirer en un seul morceau.
- Ton connard de frangin qui va se prendre ma rangers dans les couilles si je le croise.
C’était parti tout seul, il n’avait pas pu se retenir ; il fallait relâcher au moins un peu de vapeur pour éviter d’exploser, et tant pis si ça la vexait. Peut-être qu’à force, elle finirait par entendre la vérité sur Artur et accepterait qu’il était parfaitement irrécupérable. L’homme de sable remarqua que la voix de la jeune femme se brisa, et il se dit qu’elle devait sûrement penser à ce qu’elle avait appris sur son fiancé. La nouvelle de sa mort l’avait frappé de plein fouet ; il avait toujours été persuadé qu’un beau jour, il verrait arriver ce fameux musicien dont il avait entendu parler, que Moira aurait sa fin heureuse avec l’homme de sa vie et qu’ils regretteraient tous les deux leurs petites parties de jambes en l’air. Mais l’homme était mort, et de manière particulièrement horrible. Et bien entendu, sa « veuve » évitait soigneusement le sujet. Il allait devoir mettre les pieds dans le plat, tant pis.
- J’suis chanceux de pas m’être fait piquer, dit-il en soutenant le regard de Malachi. Ou d’être assassiné comme William.
Il avait conscience de trahir la confiance de Moira en parlant de son fiancé à sa place. Mais il la connaissait : elle n’en parlerait pas d’elle-même, pas tant que la blessure était si fraîche. Or, c’était exactement le moment où elle devait en parler à quelqu’un, où elle devait se laisser aller avant que ce deuil ne la dévore de l’intérieur pendant les années à venir.
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Spoiler:
OMG OMG OMG j'suis tellement désolée du temps de réponse, pardon
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Sujet: Re: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Jeu 28 Jan 2016 - 22:04
We should all be reaching out to the despaired...
Seth & Moira & Malachi
Le motiopathe serra la main de son amie dans la sienne, lui envoyant une puissante vague de réconfort : Elle était en sécurité ici, il ne lui arriverait plus rien. Il les laissa s’installer un peu plus confortablement, attendant des explications de la part de l’un comme de l’autre : il fallait dire qu’on ne les avait pas épargné, l’un comme l’autre, et qu’ils faisaient tous les deux peine à voir. Alors il les laissa parler, tachant d’éviter de leurs couper la parole avec toutes les questions qui fusaient dans sa tête à mesure que les explications s’enchainaient. Pour Moïra, il s’agissait d’une prise de NH qui avait mal tourné. Enfin, comme si la vaccination pouvait bien tourner, en même temps. Malachi connaissait Artur de vue, ils ne s’étaient pas croisés depuis bien des années, mais… Jamais il n’aurait pu imaginer le jeune homme faire une chose pareille à sa propre sœur. Lui-même se serait senti incroyablement trahi, si Maureen s’était mise en tête de la vacciner contre son gré, bonnes intentions ou non. Et de ce que disait Seth, les bonnes intentions, il n’en avait pas eu tant que ça.
- Hmm … Tu sais avec quoi il t’a piqué ?
La question n’était pas anodine : depuis quelques mois, les hunters disposaient d’un vaccin permanent, qui abimait suffisamment le génome de la victime pour éteindre complètement leur don, mais qui entrainait également des dégénérescences permanentes, souvent graves. Aussi Malachi espérait sincèrement que la cessité de Moira ne durerait que quelques semaines, comme c’était le cas des effets secondaires du NH24. Sinon… Il n’osait imaginer comment son amie vivrait d’être privée de deux de ses sens à cause d’Artur. Il passa sa main dans le dos de la jeune femme puis se pencha vers elle avec un pâle sourire :
- Pour ce que ça vaut, j’ai peut être de quoi te faire sourire une minute ou deux, ne bouge pas…
Malachi se leva prestement, disparaissant dans la cuisine d’un pas pressé. Il revient à peine une minute plus tard, une petite boule de poils blanche et noire à peine plus grosse qu’un lapin dans les bras : Jumbo n’avait que quatre mois, et fixait les nouveaux venus avec une curiosité et un entrain mal contenus. Malachi déposa avec précaution le chiot sur les genoux de la rouquine, alors que le petit chien venait déjà lui renifler le cou et la couvrir de léchouilles de sa minuscule langue rapeuse :
- Mo’, je te présente Jumbo. Il est un peu jeune pour servir de chien d’aveugle, mais il est très gentil, et vaguement obéissant.
Ce n’était pas grand-chose, mais dans ces moments là, le moindre petit ravissement avait son importance. Il laissa le chiot au bon soin de Moira, pour se rapprocher du trafiquant en kit : il devinait des plaies et bleus partout sur son corps, et se doutait largement que ce n’était que la partie visible de l’iceberg :
- Tu as besoin que j’appelle Scarlett, ou Costia ? Je suis sur qu’elle ne verrait pas d’inconvénient à t’arranger… tout ça… Ton rouleau compresseur, il a un nom, un visage, pour éviter à quelqu’un de moins résistant que toi de se faire aplatir totalement ?
Parce qu’un chasseur capable de faire ça à Seth … Ce n’était pas commun. Le calédonien savait se battre, utiliser sa mutation à la perfection, et il se retrouvait dans un tel état… Le professeur n’osait même pas imaginer ce qu’il serait advenu d’un mutant moins aguerri, voire même de lui-même face à une telle machine de guerre. Il serra les dents en entendant le nom de l’ancien fiancé de Moira : il avait disparu, un peu à la manière d’Evangeline à l’époque, sans laisser la moindre trace derrière lui. Si ce que venait de sous entendre Seth s’avérait exact… La pauvre mutante devait être plus que désemparée, et Malachi sentit son cœur se serrer de compassion. Il aurait préféré ne jamais avoir à penser ça, mais il savait exactement ce qu’elle pouvait ressentir. Il préféra ne pas s’appesantir sur cette nouvelle si cette dernière ne paraissait pas avoir vraiment envie de le faire. Il préféra détourner l’attention en répondant à sa question, avec une franchise et une spontanéité qui le surprit lui-même.
- J’ai adopté un chien. Evangeline va bien, elle est partie au boulot tôt ce matin et … J’ai retrouvé récemment là huntress qui m’a tiré dessus à Glasgow, il y a 7 ans. Elle était ici, à Radcliff. Elle faisait partie des hunters proches de la, hum, municipalité.
Il se rassit à coté de Moira, gratouillant Jumbo derrière l’oreille, visiblement mal à l’aise. Il avait beau déjà mis le sujet sur la table avec Octavia, il était toujours largement traumatisé par ce qu’il avait du faire cette nuit là …
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Sujet: Re: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Sam 27 Fév 2016 - 22:14
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Ft. Seth Koraha & Malachi Porter
Aussi loin que je me souvienne, la présence de Malachi m’avait toujours rassurée. Pas seulement grâce à sa mutation, mais surtout parce qu’il avait un vrai don pour mettre les gens à l’aise et en confiance. J’étais maintenant aveugle et ne pouvais plus me focaliser que sur mes autres sens… Et mon ressentit. Le savoir là, assit à côté de moi, me rassurait, tout comme cette vague de sérénité vint me réchauffer le cœur. Je savais que ça serait de courte durée, que bientôt je ressentirais à nouveau ce vide que je ne parvenais pas à combler… Mais pour l’instant, pour ce court instant, je préférais savourer. Je m’étais enfermée dans la solitude après ma rencontre avec Moren, mais je me rendais à présent compte que j’avais désespérément besoin de mes amis et de mon entourage pour espérer aller mieux. Enfin… Tous sauf Artur. Car si je m’évertuais à me défendre, je savais que s’il revenait me voir si tôt, je lui mettrais mon poing dans le nez. Ou ailleurs, je n’étais plus capable de viser, de toute manière. A la question de Malachi, je secouais la tête tristement.
- Aucune idée… Je ne l’ai pas vu faire, et le vaccin a fait effet trop rapidement pour que je puisse lire quoi que ce soit sur la seringue, dis-je en frémissant d’angoisse. Artur est méticuleux, mais j’espère qu’il s’est trompé de vaccin et que ce n’est que temporaire… Je pourrais arriver à vivre sans mutation, mais sans mes yeux…
Ca non. Pas sans mes yeux. C’était bien trop angoissant et handicapant, et je doutais d’avoir la force de m’y faire un jour. Et comme j’aurais dû m’y attendre, Seth ne put s’empêcher de faire une remarque à son tour, bien plus acide. Je fis claquer ma langue avec agacement, regrettant de ne pouvoir le fusiller du regard. Je connaissais Seth depuis suffisamment longtemps maintenant pour le savoir très protecteur, mais je préférais autant éviter d’envenimer la situation avec mon frère.
- Seth… Laisse-moi m’occuper de ça, d’accord ? Artur n’est pas le véritable fautif dans l’histoire… C’est le patin d’un autre…
A chaque fois que j’évoquais celui qui avait formé mon frère, je ne pouvais m’empêcher de me souvenir de notre entrevue. L’aiguille de sa seringue enfoncée dans ma jugulaire, ce calme effroyable qui m’avait glacé le sang… Je haïssais cet homme tout autant qu’il me terrifiait. Et je m’en étais plutôt bien sortie, par rapport à William… Secouant la tête pour chasser ces pensées de mon esprit, je haussais un sourcil lorsque Malachi m’annonça avoir de quoi me faire sourire. Sourire… J’avais presque oublié ce que c’était que de sentir les zygomatiques me démanger ou le rire me chatouiller l’estomac. J’attendis patiemment, cherchant à la tâtons la main de Seth pour la serrer dans la mienne. Déjà tactile par nature, j’avais presque besoin d’un contact physique constant, depuis que je n’y voyais plus. Et bientôt, je me retrouvais avec une petite boule de poils gesticulante sur les genoux, laquelle vint bientôt me débarbouiller affectueusement le menton. J’éclatais de rire en tentant de contenir l’entrain du chiot, qui avait l’air de trouver que le reste de mon visage avait bien besoin d’être nettoyé. Malachi avait raison, Jumbo m’avait redonné le sourire… Et, quelque part, je m’y attendais : Ces derniers jours, Biscuit m’avait été d’un grand secours, même s’il ne cachait pas son animosité vis-à-vis d’Artur.
- Il est adorable, Mal… Ils sont tellement vifs à cet âge-là , fais gaffe qu’il ne te fonce pas dans les pattes ! Tu sais de quelle race il est ?
Au toucher, c’était difficile à déterminer. Je savais juste qu’il était plutôt petit et incroyablement pelucheux. C’était le genre de présence chaleureuse que j’appréciais… Je savais qu’un chiot n’irait pas le mordre le mollet à cause de mes soit disant gênes défaillants. Je hochais la tête lorsque Malachi parla de faire venir l’une de ses amies pour soigner Seth. Quoi qu’elles puissent faire, ce ne serait pas un luxe, car au-delà d’être dans un état de colère aussi noir que mon vision, ses blessures semblaient le faire souffrir. D’autant que le rouleau compresseur en question, je le connaissais certes moins que Seth, mais assez pour savoir que c’était le type me moins fréquentable de la planète. Et alors que j’apprêtais à soutenir les paroles de Malachi, le grand imbécile à crête ouvrit la bouche une fois de trop. Mes doigts se crispèrent un instant sur la fourrure de Jumbo, et je serrais les dents, m’incitant au calme.
- La ferme, Seth… Ce ne sont pas tes affaires…
Concrètement, ce n’était pas ses affaires, en effet… Mais je savais qu’il ne faisait pas cela pour me blesser mais bien pour m’aider. Parce qu’au fond, j’avais autant besoin d’en parler que de me taire. Je baissais alors la tête vers Jumbo qui, en m’entendant hausser la voix, s’était mis à renifler autour de lui d’un air inquiet. Reprenant plus calmement, je lâchais d’une voix morne.
- Tu te souviens, Mal, quand je t’ai dit que j’étais à la recherche de mon fiancé depuis cinq ans… J’ai appris il y a deux semaines qu’il était mort depuis six mois… Assassiné de la pire des manières qui soit…
Ma voix s’étrangla dans un sanglot, et je ne pus rien ajouter de plus. Le strict minimum, c’était tout ce dont j’étais capable pour le moment. Je préférais encore écouter Malachi nous parler de choses plus heureuses, comme l’adoption d’un chiot ou d’Evangile… En revanche, le coup de la chasseuse, je ne l’avais pas vu venir. A tâtons, je cherchais le bras de mon ami et le serrais doucement. Cet épisode l’avait marqué, et pas en bien, ça c’était certain… Je ne pouvais qu’imaginer quel traumatisme le poursuivait depuis.
- Tu l’as vue ou tu as entendu parler d’elle ? Elle ne t’a pas fait de mal au m… Minute… Comment ça « elle était ici » ? Elle est repartie ? Si c’est le cas, bon vent !
Je détestais cette ville et la moitié de ses habitants, j’avais souvent l’impression que tous les gens honnêtes étaient inévitablement touchés par la folie qui régnait ici. Je tirais alors doucement sur la manche de Seth pour l’inviter à s’asseoir à côté de moi, et lui collait Jumbo sur les genoux.
- C’est le meilleur remède contre la grognitude… J’te vois pas mais je sais qu’tu fais la tronche, Seth…
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Sujet: Re: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Lun 14 Mar 2016 - 20:28
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MOIRA & SETH & MALACHI
En amenant Moira chez Malachi, Seth espérait pouvoir accomplir plusieurs choses. Tout d’abord, il souhaitait rendre un peu le sourire à la jeune femme. Depuis qu’elle avait appris la mort de son fiancé, elle était d’une humeur morose tout à fait compréhensible ; sa vaccination n’avait fait qu’empirer son état et il avait peur qu’à terme, malgré toute la force de caractère dont elle était capable, malgré toute la volonté qu’elle possédait dans sa jolie tête rousse et dans son cœur d’Irlandaise têtue, elle finisse par se laisser dépérir – ou pire, qu’elle tombe totalement sous le joug de son frère. Rien que de penser à Artur, il en avait des envies de meurtre. Le jeune homme n’avait pas intérêt à croiser sa route de sitôt, car il était lui aussi d’une humeur de chien, mais plutôt que de se laisser aller à la tristesse, il se complaisait dans une rage sourde qui grondait en son sein comme un orage perpétuel. Et ce ne fut pas le claquement de langue de la grande rousse assise à côté de lui ni sa remarque qui se voulait plus ou moins autoritaire qui le firent changer d’avis – au contraire, ça ne lui donnait que plus envie encore de cracher tout ce qu’il avait à dire au sujet de son frère. Mais par respect pour elle, il consentit à se retenir et à rester silencieux, l’air sombre, les laissant parler tous les deux avec Malachi. Il laissa le motiopathe se lever pour aller chercher il ne savait quoi, et lorsqu’il sentit Moira chercher sa main à tâtons, il prit la sienne et la serra doucement. Il en avait mal au cœur de voir la jeune femme dans cet état, mal au cœur de n’avoir rien pu faire pour elle. Il espérait sincèrement que ce n’était pas un vaccin définitif, parce que sinon, que tous les dieux du monde protège le cadet des Kovalainen, car il n’aurait absolument aucune pitié pour lui. Ce fut la vision d’un petit chiot dans les bras du maître des lieux qui tirèrent l’homme de sable de ses envies de meurtre. Il haussa un sourcil et le regarda le poser sur les genoux de la jeune femme qui lâcha sa main pour pouvoir tenir l’animal qui gesticulait dans tous les sens en lui lessivant le visage. Il ne put s’empêcher de soupirer un peu, tout juste soulagé de voir Moira sourire. Au moins, c’était une chose de faite, une bonne chose même ; et même si ça ne durait qu’une minute à peine, au moins, ce serait une minute où elle ne penserait plus à ses problèmes. Lorsque le professeur s’adressa à lui, le Calédonien haussa les épaules. Il s’était habitué aux blessures qui le handicapaient depuis sa rencontre fortuite avec Roman, et il ne savait même pas s’il avait envie qu’on le soigne ou non – c’était une question de fierté comme un moyen de se rappeler ce à quoi il avait échappé et pourquoi il devait à tout prix mettre le Russe hors course.
- Si elles sont pas occupées, t’emmerde pas sinon, ça guérira tout seul.
Ca guérirait, et lorsqu’il serait de nouveau en un seul morceau, il irait régler ses comptes avec son bourreau personnel une bonne fois pour toutes. La discussion glissa sur un sujet moins joyeux, et le trafiquant en profita pour glisser une remarque au sujet de William, feu le promis de Moira. C’était certainement le meilleur moyen pour qu’elle lui en veuille, mais puisqu’elle n’en parlerait pas d’elle-même, il le ferait à sa place. Ca aussi, elle avait besoin de le dire à quelqu’un, que ça lui plaise ou non, mais elle ne pouvait pas laisser son deuil la dévorer de l’intérieur. La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre et il ne doutait pas que si elle avait pu, elle aurait dardé sur lui ses yeux bleus comme un ciel d’été, une lueur de furie brillant dans ses prunelles claires. Mais elle ne tourna même pas la tête, ne pouvait même plus le voir. Aussi se contenta-t-elle d’un soupir et, heureusement, elle finit par lâcher quelques mots au sujet de ce qu’elle avait appris quelques semaines plus tôt. En l’entendant s’interrompre dans un sanglot mal retenu, Seth passa doucement la main dans son dos, le caressant gentiment. Il était sincèrement désolé pour elle, sachant très bien à quel point elle avait aimé cet homme dont elle lui avait tant parlé. Et il aurait préféré mille fois devoir sortir de sa vie du jour au lendemain pour laisser William reprendre sa place plutôt que de la voir aussi malheureuse. Tendant l’oreille, il prêta attention à la conversation qui se tenait entre la grande rousse et Malachi. Il plissa les yeux, soudain interpellé. Le mutant avait retrouvé la chasseuse qui l’avait laissé pour mort et lui avait fait penser que son épouse était morte durant sept longues années. Il se rappela soudain du message étonnant qu’il avait reçu de sa part, celui où il lui demandait une arme, chose qu’il n’aurait jamais pensé venant de lui. Ses yeux bruns dévisagèrent ceux du motiopathe.
- C’était pas pour ça les messages … si ?
Si Malachi avait vraiment demandé un pistolet pour s’occuper de la huntress qui avait, concrètement, détruit sa vie, alors il ne donnait pas cher de la peau de la jeune femme. Peut-être même était-elle déjà en train de pourrir six pieds sous terre. Lorsqu’il sentit qu’on tirait sur sa manche, il se rapprocha de la violoniste et la laissa poser le petit chien sur ses cuisses. En soupirant, il grattouilla le chiot derrière les oreilles et le laissa se frotter à lui, finissant par sourire un peu bien malgré lui.
- J’fais toujours la gueule, t’étais pas au courant ?
Cette bestiole était adorable, il fallait bien l’avouer, et il avait visiblement un don certain pour arracher un sourire à la personne la plus désespérée du monde. Réalisant soudain qu’il n’avait pas répondu à Malachi, il tourna la tête vers lui.
- Mon rouleau compresseur, là, il s’appelle Roman Griske. Grand, russe, la gueule à moitié brûlée. Quand je dis qu’il est dangereux, j’exagère pas et je dis pas ça à la légère. Ce mec est un immonde connard, et franchement, mourir de sa main, c’est pas le pire qu’il puisse te faire.
Il passa la main dans sa nuque en disant ces mots, frottant le tatouage qui s’y trouvait, comme si ce petit « VII » le brûlait à chaque fois qu’il mentionnait l’homme à qui il le devait. Le visage angélique de Charlie lui revint en mémoire. Il se rappela de son comportement lors de cette soirée, de la réticence qu’il avait vue chez elle lorsque Roman lui avait ordonné de s’occuper de lui. Il ne savait pas dans quel état elle se trouvait, ni même si elle avait survécu, mais dans le doute, mieux valait en parler.
- Y a une mutante qui bosse pour lui, petite, les cheveux quasi blancs, qui balance des lasers avec ses mains. C’est mon ex, vous êtes gentils, vous la tuez pas, c’est juste marqué syndrome de Stockholm sur son front. Si vous la voyez, barrez-vous, parce qu’elle fera pas de cadeaux.
Il ne désespérait pas qu’un jour, il arriverait à lui mettre dans le crâne qu’elle pouvait exister sans Roman, qu’il ne définissait pas sa vie et qu’elle était une personne à part entière, qu’elle pouvait être qui elle voulait quand elle le voulait, et qu’elle n’avait aucun compte à rendre au vieux chasseur.
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Sujet: Re: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Ven 18 Mar 2016 - 20:31
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Seth & Moira & Malachi
Le cœur du motiopathe se serra ostensiblement en apprenant le décès de William. Il avait connu le mutant qui avait rendu son amie heureuse tellement longtemps, et il ne pouvait que compatir avec cette dernière : il avait déjà vécu ça, il y a des années, et il avait eu tout le mal du monde à s’en remettre. Alors que la nouvelle lui tombe dessus en même temps qu’elle se faisait vacciner par son propre frère… Pas étonnant que son état émotionnel soit aussi chaotique. Serrant la main de son amie, il lui envoya une seconde onde de réconfort : ça n’apaiserait pas la peine ou la tristesse, mais c’était comme un gros câlin, une énorme part du meilleur fondant au chocolat de la terre, ou un raison de soleil printanier en plein hiver. Ca ne changerait pas tout, mais c’était mieux que rien :
- Je sais que ça ne vaut rien, mais je te présente mes condoléances Moïra. Je suis vraiment, vraiment désolé que tu ais à subir ça. Celui qui lui a fait ça ne l’emportera pas au paradis, sois en sure…
Il se tourna vers Seth avec un triste sourire :
- Je pense que Costia pourra faire quelque chose pour toi. Elle est sensée passer bientôt à la maison, elle a besoin d’un peu de soutien depuis l’assassinat de son frère … Ils sont tous en train de devenir totalement fous de l’autre coté …
C’était un euphémisme. Le mutant nota mentalement de faire quelques recherches sur fameux Roman Griske et sa mutante de chasse. Il en avait déjà entendu parler par d’autres membres des up’, de ce chasseur et de son étrange compagne, qui chassaient de concert comme chacun de leur côté. Malachi ne comprenait pas comment l’une des leurs pouvait suivre quelqu’un qui la tuerait probablement, une fois leur devoir accompli. Il ne pouvait s’empêcher de frémir à l’idée des sévices qu’elle avait probablement du subir pour être conditionnée à ce point. A la question de Seth, il ne répondit pas à voix haute. Il se contenta de hocher la tête muettement : Seth en tirerait les conclusions qu’il devait. Il avait tué Sloane Saint James ce soir là, et bien qu’il refuse d’en parler pour le moment, il ne le nierait pas, si tant est qu’on lui pose la question.
- C’est noté, si je les vois, je passe mon chemin… Mais il n’y a vraiment pas d’espoir de pouvoir la sauver, cette gamine ? Si tu tiens à elle comme ça, c’est qu’elle n’a pas du être ce qu’elle est aujourd’hui toute sa vie, non ? Essaye de me l'amener, à l'occasion...
Bon, Seth n’avait pas du s’attacher qu’à des saintes nitouches, mais pour autant, ce dernier avait plutôt le nez quant à ses fréquentations, aussi douteuses soient elles. Malachi se voyait mal abandonner ce genre de mutante aux mains de chasseurs. Si ils avaient réussi à le faire à une personne, ils pouvaient répliquer leurs méthodes sur d’autres personnes, comme certaines dictatures le faisaient avec les enfants soldats. A bien y réfléchir, cela faisait quand même froid dans le dos d’imaginer qu’ils pouvaient être réduits à ça, à un rôle d’armes vivantes. Quand il voyait Moira, Costia ou encore Aloys, il n’imaginait pas des personnes aussi douces, ouvertes et gentilles être représentés comme des monstres avides de mort et de destruction. Il releva les yeux vers ses deux compagnons, et un frisson lui parcourut l’échine. Il avait un mauvais pressentiment. Quelque chose allait leur tomber dessus, bientôt, sans même qu’ils puissent le voir venir …
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Sujet: Re: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Lun 2 Mai 2016 - 17:09
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Être aveugle, c'était un peu comme redécouvrir le monde, apprendre à le connaître d'une manière et s'y perdre à nouveau. Je me sentais handicapée, et pour cause : Je me fiais tant à mes yeux et mes oreilles en règle général, que j'en négligeais mes autres sens. Et je ne devais d'ailleurs pas être la seule. Complètement perdue, je tentais de reconnaître les éléments au toucher, et avais au moins été capable de comprendre qu'un petit chien me débarbouillais le visage quelques secondes auparavant. A vrai dire, si on m'avait demandé ce que je ressentais à ce moment-là... J'aurais dis rien. Rien d'autre que le vide, la lassitude, le tout teinté de peur et d'une indicible tristesse. Finalement, j'esquissais un pauvre sourire et cherchais à tâtons la joue de Seth pour l'effleurer et sentir le sourire qu'il semblait enfin avoir accepté de nous offrir.
« Justement, de mémoire t'as plutôt tendance à sourire comme un couillon, en général... Et ça te va mieux... »
Je lui caressais la joue du bout du doigt et allais ensuite grattouiller la tête pelucheuse du chiot, qui ne manqua pas de me lécher la main au passage. Il fut alors question de Griske, et sentis toute ma colonne vertébrale se raidir sous un frisson d'horreur. Je n'avais eu affaire à lui que deux fois, finalement, mais la seconde m'était restée bien plus en mémoire que la première. Rien que d'y penser, je ne pouvais m'empêcher de me souvenir de l'erreur effroyable que j'avais failli commettre : Vendre Seth pour récolter quelques maigres informations au sujet de mon fiancé. A ce moment-là, j'étais prête à vendre bien plus qu'un amant, qu'un ami ou qu'un compagnon... Tout ça sans être certaine d'avoir les bonnes données. Au final, j'aurais eu des renseignements erronés, puisqu'au moment où il avait prétendu les avoir, William était déjà mort.
« Seth a raison... Ce type est cinglé... Il y a quelques mois, il est venu me trouver chez moi pour me proposer un marché... Des infos sur Seth en échanges d'autres au sujet de William. Autant dire que si j'avais accepté, j'aurais signé son arrêt de mort pour des données obsolètes... »
Je me passais une main dans les cheveux en soupirant, savourant pleinement cette onde de réconfort que m'envoya Malachi. Serrant un peu plus sa main, je le remerciais d'un sourire. Finalement, entourée de si bons amis, je me sentais soudain libérée d'un poids et plus sereine. Je hochais vigoureusement la tête quand Malachi parla de passer son chemin si jamais il croisait Griske et sa compagne : Bizarrement, je n'avais jamais rencontré la seconde, mais je n'avais absolument pas envie de faire l'expérience !
« Je ne la connais et j'veux pas être défaitiste, mais y a-t-il vraiment quelque chose à sauver ? A moins que tu n'arrives à réveiller en elle ce qu'elle était, Seth ? »
La discussion aurait pu se poursuivre sur le même sujet, voire même sur un autre, mais mon portable sonna, me rappelant alors que j'avais mon rendez-vous médical pour mes yeux. Soupirant, je sortis le téléphone, coupais l'alarme et me pinçais l'arête du nez.
« C'est pour l'hôpital... Ils doivent me refaire des tests à la con pour mes yeux, mais plus ils ont font, moins j'ai d'espoir... Enfin... Sait-on jamais ! »
Heureusement que Seth avait accepté de m'accompagner jusqu'à l'hôpital, au moins jusqu'à l'entrée, sans quoi j'aurais pu errer dans Radcliff pendant des heures sans jamais trouver l'endroit. A tâtons, je trouvais Malachi et le serrais doucement dans mes bras.
« Merci pour ton aide... C'est dans ces moments-là qu'on se rend compte à quel point c'est important d'avoir des amis comme vous... »
Faisant une dernière grattouille à Jumbo, je me levais maladroitement, m'appuyant sur ma canne d'aveugle pour ne pas perdre l'équilibre, et attendis que Seth ait terminé à son tour.
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Sujet: Re: We should all be reaching out to the despaired... [Momosethalachi] Mer 13 Juil 2016 - 14:12
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MOIRA & SETH & MALACHI
Seth était bien placé pour savoir que la ville était sens dessus dessous depuis quelques temps. Enfin, pour les humains et les mutants du moins : les hunters, eux, s’en donnaient à cœur joie. Il n’y avait qu’à jeter un œil à la rubrique nécrologique du journal quotidien pour s’en rendre compte ; entre les morts et les disparitions, les petits chiens de Lancaster s’amusaient comme des petits fous, et ça ne faisait qu’attiser un peu plus encore la colère latente du trafiquant. Il lui faudrait vraiment trouver un moyen de juguler sa rage sous peine de la voir exploser au plus mauvais moment, et s’il voulait pouvoir rendre à Roman la monnaie de sa pièce, il faudrait qu’il le fasse en y réfléchissant, pas en fonçant tête baissée. A l’annonce d’un nouveau mort, il ne put s’empêcher de soupirer. Ca n’avait rien d’étonnant, malheureusement, et si le frère de cette Costia dont parlait Malachi était mutant également, alors ses meurtriers étaient déjà tout trouvés.
- M’en parle pas. Et après, les gens s’étonnent qu’on réplique par la violence. Ca va s’finir en guerre civile très vite si ça se calme pas des deux côtés.
Les chasseurs étaient à blâmer, certes, mais les actions violentes d’Insurgency n’aidaient pas à calmer l’opinion générale quant au danger que pouvaient représenter les transmutants ; pour autant, ils étaient plus efficaces dans la lutte pour leurs droits qu’Uprising qui restait affreusement passif. Il n’y avait plus qu’à voir comment les choses tourneraient. Regardant tour à tour Malachi et Moira, il se posa la question de savoir s’il restait quelque chose à sauver chez Charlie – s’il était vraiment possible de lui faire oublier tout ce qu’on lui avait enfoncé dans le crânes des années durant. Il réfléchit un moment, puis haussa les épaules et grimaça lorsque son bras cassé se rappela à lui.
- Elle a hésité à obéir quand Griske lui a dit de me faire la peau, et rien que pour ça, j’me dis que y a encore une chance …
Il n’eut pas le temps d’en dire plus que l’alarme du téléphone de l’Irlandaise se mettait en route. S’ils restaient là encore trop longtemps, elle allait être en retard à son rendez-vous médical, et déjà qu’elle n’avait pas envie d’y aller, il n’aurait plus manqué que les médecins la fassent revenir plus tard. Grattant le petit chien de Malachi d’un air absent, il repensa à leur conversation, jugulant sa colère comme il le pouvait, la dirigeant contre un ennemi imaginaire plutôt que contre le monstre qu’il n’était pas en mesure de combattre. Pas encore. Mais viendrait le temps où il prendrait les armes et se retrouverait face au pire bourreau de son existence pour la toute dernière fois, et il comptait bien sortir vainqueur de cet affrontement. Laissant Moira serrer le professeur dans ses bras, il l’aida à se mettre debout et la laissa s’appuyer sur sa canne. Se tournant vers le motiopathe, il lui tendit la main et serra celle qu’il lui présenta en retour.
- J’te tiens au courant si y a un truc que tu dois savoir. Fais gaffe à toi, j’ai pas envie d’aller fleurir ta tombe.
Et il était tout à fait sincère. Il ne connaissait pas vraiment le ténébreux mutant, mais ce qu’il avait vu de lui suffisait pour le trouver sympathique. Il n’était pas d’accord avec lui sur un certain nombre de sujets, mais il savait quel être humain remarquable il faisait et à quel point le monde – ou en tout cas la ville – aurait pâti de sa disparition. Passant son bras sous celui de Moira, il se dirigea vers la sortie du manoir, l’aidant à descendre les marches, puis pris la direction de l’hôpital, espérant que quelqu’un, quelque part, puisse rendre la vue à sa meilleure amie. Dans le cas contraire, il irait personnellement arracher les yeux d’Artur pour les greffer à sa sœur.
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