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 Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)

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MessageSujet: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 0:37

Nothing but my own mistakes
staring back at me
Les mains appuyées sur l’évier, Duke regardait son reflet dans le miroir en s’inspectant sous tous les angles. Il était peut-être temps qu’il se rase et surtout qu’il s’inquiète de ce qui se passait dehors. Depuis quelques jours, il avait un mal infini à se remettre d’une sacrée gueule de bois ou du moins ce qui y ressemblait. Des migraines pareilles, ça ne lui était plus arrivé depuis la fac. Patiemment, il se rasa jusqu’à récupérer un visage humain ou du moins, cette barbe de quelques jours qu’il conservait par coquetterie. Satisfait de l’image que lui renvoyait enfin le miroir s’il faisait abstraction du manque de sommeil, il se dirigea vers la cuisine où il alluma la radio avant de s’occuper d’un petit-déjeuner rapide en fumant une cigarette. Dérangé par les grésillements de la radio, il chipota un moment aux réglages sans parvenir à tirer quoi que ce soit de valable si ce n’est du bruit et encore du bruit. Il coupa l’engin en soupirant, non sans envoyer les œufs brûlés à la poubelle.
Regardant sa fumée tracer des courbes burlesques devant la lumière, il finit par se saisir d’un bol, du lait et de corn-flakes pour finalement se poser dans le canapé. Pas un instant, il ne fit attention au fait qu’il n’avait pas de réseau sur son portable et aucun message depuis cette fameuse soirée. Il n’avait même pas remarqué la piqûre près de son omoplate. S’il s’en était souvenu, les choses auraient été totalement différentes. Duke avait toujours eu peur des aiguilles, tellement peur qu’il perdait des couleurs dès qu’il en voyait une. Quelque chose le grattait bien mais, sans plus. Pour l’instant, il ne se préoccupait que d’une chose, se décider à aller voir son petit frère pour lui dire qu’il était de retour en ville mais, certainement pas pourquoi. Leurs parents avaient déjà bien assez ravagé leur vie à l’un comme à l’autre, il ne les laisserait pas en rajouter. Alfie avait le droit de vivre une vie paisible maintenant et lui... et bien il était temps qu’il paie pour ses erreurs et elles étaient nombreuses. Sans musique et sans les infos du matin, le silence était pesant aussi, il se dépêcha d’avaler le contenu de son bol et de finir sa cigarette. Un instant, son regard s’égara sur le tiroir de la petite table près du canapé mais, il se leva et déposa sa vaisselle dans le lave-vaisselle. Il ne voyait pas ce qui dérangeait tellement la femme de ménage, elle pouvait très bien mettre un bol dans la machine non ? Enfin...

Il se prépara comme il le faisait toujours, même s’il ne travaillait pas, la seule chose qu’il ne mit pas, c’est une cravate. Il repoussait tout simplement le moment de partir et d’aller retrouver son frère chez lui. L’adresse n’avait pas été très dure à trouver pour une multitude de raison. Il aurait même pu lui envoyer un message avant d’arriver mais, il n’était pas certain qu’Alfie lui aurait ouvert la porte s’il l’avait prévenu de son arrivée.

Dans la voiture, ce fut le même cirque que chez lui, impossible de trouver une station de radio qui fonctionnait. Agacé, il changea le mode de lecture et passa sur la carte. Qu’avaient donc les antennes de Radcliff aujourd’hui ? Allait-il devoir finalement être obligé de s’abonner à la feuille de chou de la ville ? Il n’y avait jamais jeté un œil étant jeune, il n’allait certainement pas commencer maintenant. La seule raison pour laquelle il écoutait les infos à la radio, c’était parce qu’il n’avait pas le choix vu qu’elles étaient disséminée entre des morceaux commerciaux à souhaits ou passés de mode depuis des années.
Il aurait pu mettre sa mauvaise humeur sur le mauvais fonctionnement du poste radio mais, en vérité, c’était la diminution de la distance entre Alfie et lui qui le rendaient grincheux. Quand il fut devant l’immeuble, il grimaça. Son jugement pourtant, il avait tout intérêt à le retenir car, si Alfie était là, à vivre dans cet endroit, c’était par sa faute et celle de leurs parents. Il verrouilla sa voiture et grimpa les escaliers. Il n’avait pas vraiment confiance en l’ascenseur. Une fois devant la porte de son petit frère, plus question de reculer... Inspirant profondément, il frappa quelques coups secs à la porte.
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 3:11

Duke & Alfie
   
Pour une fois qu’il avait sa soirée de libre, Alfie comptait en profiter pour se reposer. Une crise d’épilepsie remarquable l’avait terrassé en milieu d’après-midi et il était toujours fatigué malgré ses médicaments et quelques heures à dormir pour tenter de rattraper le coup. Heureusement qu’il était chez lui à ce moment-là et pas en plein travail. La seule fois où il était tombé pendant qu’il était au restaurant, c’était à cause de sa mésaventure avec Zelda. Fort heureusement, il n’avait rien eu de cassé ce jour-là et il avait pu continuer leur conversation presque comme si de rien n’était. Ce soir, il se retrouvait simplement avec une longue égratignure sur le côté de son avant-bras – rien de grave et rien qu’il ne puisse cacher avec des manches. Il n’était pas un adepte des pulls ou des gilets, mais il allait devoir s’y faire pour éviter les commentaires sur cette blessure somme toute fort bégnine.
Il était allé prendre une douche, espérant délier ses muscles endoloris, puis s’était rhabillé d’un bête pantalon de survêtement et d’un t-shirt. Personne n’était là pour le voir, alors il ne ferait pas plus d’efforts que ça. Et après tout, il ne voyait pas pourquoi il devrait s’habiller pour faire plaisir aux yeux des autres. C’était une chose qu’il n’avait fait que jusqu’à son adolescence, avant d’être mis à la porte par ses si charmants parents. Sa mutation lui avait coûté beaucoup, mais il aurait espéré un peu d’aide et de soutien de la part de ses géniteurs, pas un rejet catégorique et une telle envie de le faire disparaître de leur vie. Il se demandait parfois ce qui avait motivé leur décision : la peur de sa mutation ou la rancœur vis-à-vis de ce qu’il avait fait à son frère. La blessure de Duke avait été un accident pour lequel il s’en était toujours voulu. Un morceau de l’épaule de son aîné avait dû être enlevé ce jour-là, lui laissant un trou béant dans le dos et une certaine difficulté à utiliser son bras droit. Enfin, la dernière fois qu’il l’avait vu, il avait du mal à garder ses habitudes de droitier. Mais comme il n’était pas là le jour où il avait été chassé, il ne savait pas si ce souci s’était arrangé. A dire vrai, il ne savait rien du tout de la vie de sa famille. Ses premiers mois d’errance, il avait bien essayé de revenir mais, quinze ans plus tard, il avait coupé tout contact avec eux et, quelque part, ce n’était pas plus mal : après tout, qui jette son enfant à la rue au lieu de l’aider ? Certes, son pouvoir avait été catastrophique, il avait été mortel même, mais ses géniteurs auraient pu l’aider en le confiant à d’autres mutants plus expérimentés, ou même en le gardant confiné chez eux, mais non. Ils s’étaient juste débarrassés de lui. Alors, que le tatoué ait arrêté de chercher à regagner leur amour ne lui avait pas fait plus de mal que ça – du moins tentait-il de s’en persuader. Il s’était contenté de se construire la carapace la plus solide possible, la saupoudrant de tout un tas de drogues, puis avait survécu comme il le pouvait, de squat en squat et d’hiver en hiver, jusqu’à l’apparition miraculeuse du vaccin qui l’avait, enfin, libéré de son fardeau. Il comprenait les mutants dévastés par la perte de leur mutation comme il comprenait ceux qui vivaient ça comme un renouveau. Il faisait partie de cette dernière catégorie et, malgré les effets secondaires, il n’avait jamais été si heureux d’être humain et bien humain.

Allongé dans le petit canapé quelque peu inconfortable qu’il avait réussi à acheter pour une bouchée de pain, Alfie lisait tranquillement un livre que Malachi lui avait conseillé. Il profitait des vacances scolaires pour tenter de rattraper une bonne partie de ses lacunes et avait suivi les conseils de lecture du professeur Porter. Il espérait être à la hauteur pour les examens qui arriveraient ensuite. Il déployait des efforts considérables pour combler le vide de son éducation, n’ayant même pas eu le temps de finir ses années de lycées avant que sa mutation ne devienne un poids trop lourd à porter et un danger trop important pour les autres. Maintenant qu’il pouvait à nouveau se rendre dans des lieux publics, il fréquentait l’université aussi souvent que possible, quand il n’était pas au restaurant ou à l’hôpital. Il se sentait très humble et très petit au milieu de tous ces jeunes étudiants qui ne réalisaient pas toujours la chance qu’ils avaient de pouvoir suivre le cursus qu’ils souhaitaient. Il faisait de son mieux pour ne pas trop détoner dans cette foule pourtant très hétéroclite, mais il se sentait toujours aussi décalé, aussi peu à sa place. Il se sentait rarement à sa place quelque part de toute façon. Il avait très peu de contacts avec d’autres personnes et, à l’exception du motiopathe, il n’avait pas vraiment d’ami ou qui que ce soit qui se soit inquiété pour lui.
Aussi ne pensa-t-il pas du tout à une visite de courtoisie lorsqu’il entendit frapper à sa porte. Haussant un sourcil, il se redressa et fixa l’entrée de son appartement d’un air suspicieux avant de marquer sa page, retirer ses lunettes et se lever, assez circonspect. Traversant son chez-lui en quelques pas rapides, il finit par déverrouiller la porte et à l’ouvrir, prêt à ce qu’un cataclysme quelconque lui tombe dessus.
A la place, ce fut un homme en élégant costume qui se tenait devant lui. Alfie ne le reconnut pas immédiatement, lui trouvant un air de déjà-vu, avant de réaliser devant qui il se trouvait. Il haussa les sourcils sous la surprise et le dévisagea avec des yeux ronds. Il était sûrement l’une des dernières personnes au monde qu’il s’attendait à revoir un jour. A dire vrai, il ne s’était pas attendu à le revoir tout court. Clignant des yeux, se demandant s’il n’était pas en train d’halluciner, il fixa son grand frère avec toute la stupéfaction du monde.

- … Duke ?

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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 17:21

Nothing but my own mistakes
staring back at me
Parler à son frère... son petit-frère qu’il n’avait pas vu depuis plus de dix ans, quinze en vérité. Duke n’était pas sûr d’être prêt pour ça. Que ce soit sa propre culpabilité ou les circonstances, il ne savait pas s’il allait réussir à au moins lui parler. Alfie était parfaitement en droit de le laisser sur le pas de la porte ou de la lui claquer au nez. S’il avait absolument besoin de pouvoir lui dire qu’il était là, il ne comptait certainement pas lui dire que leurs chers parents -leur mère surtout-, souhaitait voir disparaître le petit dernier. Le plus culotté dans l’histoire, c’était qu’elle avait osé le lui demander à lui parce que son ex-femme n’avait rien trouvé de mieux à faire que d’aller donner son pedigree à sa mère.
La discussion qui s’en était suivie avec ses parents n’avaient pas été très agréable et pour la première fois de sa vie, il avait tapé du point sur la table et signifié plus que son désaccord. Il était tout bonnement hors de question qu’il raye son frère de la carte sous prétexte de ce qu’il était, avait été même puisqu’ils lui avaient appris qu’Alfie avait fait la seule chose vivable dans son cas en espérant que le vaccin ne le tue pas à petit feu. Il n’avait jamais tenu rigueur à son frère pour l’état de son épaule mais eux n’avaient jamais accepté. Bon sang, il n’avait été qu’un gamin, il n’aurait jamais pu prévoir un truc pareil. Alors oui, il aurait pu le tuer sauf que ça n’était pas le cas. Furieux, il s’était emporté et avait juré de protéger Alfie même s’il devait y laisser sa peau ou sacrifier tout ce qu’il avait, ce dont il se foutait.
Tout aussi furieux que lui, ils avaient bien essayé de le ramener à de meilleurs sentiments mais c’était trop tard, ils avaient formulés la demande de trop. Il aurait pu se plier à presque n’importe quoi mais pas ça et sa colère n’avait fait que croître quand il avait appris qu’il l’avait mis dehors sans aucune aide, sans rien. Il avait claqué la porte et tourné les talons, les menaçants au passage et en pensant chaque mot qu’il avait prononcé. La décision de tout faire pour qu’il n’arrive rien à son frère, il l’avait prise seule et il en assumerait les conséquences même s’il devait agir dans son dos. Quant à cette histoire, il comptait bien la garder pour lui, ne pas en rajouter à ce qu’ils lui avaient déjà fait, ce qu’il avait lui-même fait même s’il n’avait pas vraiment participé.

Devant la porte de son petit frère, Duke n’était toujours pas certain de faire les choses correctement mais, il n’avait pas franchement le choix. Ou plutôt si, il l’avait fait ce choix et il allait s’y tenir.

- « Salut petit frère. »

Que dire d’autre ? « Coucou c’est moi ? », il l’avait reconnu. Ce qui était déjà un exploit en soi. Lui en revanche, il avait du mal à le reconnaître. Alfie avait beaucoup changé. Il avait grandi bien sûr mais il était fin, presque trop sec et surtout, il ne se serait pas attendu à le voir avec un tel look. En fait, il ne s’était attendu à rien, il n’était pas préparé à le revoir, tout simplement.

- « Tu ne rêves pas, c’est bien moi. »

Son air stupéfait en disait long sur l’absence prolongée de relation entre eux. Il lui fallait faire le premier pas mais, autant Duke était bon dans son travail, autant, ça n’était pas un client à embobiner qu’il avait devant lui. Il n’était pas là pour refourguer une maison ou un appartement, il n’y avait rien à négocier. Il était là pour essayer de renouer avec un frère qu’il avait abandonné sans même s’en rendre compte. Il se jura de ne plus jamais en arriver là, restait encore à y parvenir.

- « Comment vas-tu ? »

Une question bête mais indispensable quand on n’avait pas vu quelqu’un depuis quinze ans. Il ne savait vraiment pas quoi faire pour initier la conversation et il devait se faire violence pour ne pas être fidèle à lui-même. Alfie n’aurait certainement pas apprécié voir un petit sourire satisfait affiché sur son visage, aucun moins ses expressions hautaines qui étaient devenus presqu’un réflexe, c’était juste lui... et il ne devait pas être lui. Pas tant qu’il n’aurait pas recollé un minimum les morceaux.
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 22:09

Duke & Alfie
   
La dernière fois qu’Alfie avait vu son frère, c’était lorsqu’il était parti avec ses valises pour une autre ville, accepté dans une excellente université où il allait pouvoir étudier pour la plus grande fierté de leurs parents. Il avait envié son aîné, son droit à une éducation supérieure et, surtout, de pouvoir fréquenter d’autres gens sans leur faire du mal. A l’époque, sa mutation avait commencé à prendre suffisamment d’ampleur pour qu’il en vienne à tuer les plantes et les petits animaux presque sur le coup. Duke avait un morceau d’épaule en moins par sa faute, et leurs géniteurs ne lui avaient jamais pardonné ni laissé oublier. Quand Duke était parti, il avait été désespérément seul, mais il avait toujours été persuadé qu’ils auraient le temps de se revoir. Sauf que ça n’était jamais arrivé ; il avait été mis à la porte bien avant que l’aîné des fils Cochrane ne revienne chez eux. Il avait été persuadé qu’il reviendrait à temps pour le défendre, ou au moins pour lui dire au revoir, mais il ne s’était jamais montré. Il n’avait même pas daigné bouger pour le voir partir. La vérité était différente, bien sûr, mais ça, le tatoué n’en savait rien. Dans son esprit, sa famille, toute sa famille, l’avait abandonné purement et simplement, le laissant à la rue, à la merci de la misère et de la faim, à la merci du danger et d’une précarité dont il commençait à peine à sortir. Il avait fini seul, drogué, oublié de tous, couvert de tatouages pour cacher les cicatrices qu’il avait récolté, terrassé par la honte de ce qu’il était, ne pouvant même pas aller fleurir les tombes des gens qu’il avait tué car aucune plante ne survivait à son toucher. Il s’était vu comme un assassin, un meurtrier, et il porterait le poids de ces morts jusqu’à la fin de ses jours, se tenant entièrement responsable d’une chose qu’il ne pouvait pourtant pas contrôler, d’un don monstrueux qu’il n’arrivait pas à réguler, comme si sa peau elle-même était une gangrène qui n’attendait que de trouver de la matière vivante à faire pourrir à une vitesse affolante. Ce qu’il avait fait, ce dont il avait été capable, c’était de mettre fin à une vie en la décomposant aussi rapidement que de l’acide pouvait ronger les chairs. Rien n’était sauf, rien ne pouvait échapper à cette malédiction qui le hantait : dès qu’il touchait un être vivant à mains nues, il scellait son sort en une poignée de secondes. Il avait toujours été persuadé qu’à terme, sa propre mutation se retournerait contre lui et finirait par le faire pourrir à son tour. Il l’avait attendu longtemps, ce moment, voyant dans sa disparition la fin de tous ses soucis, la fin d’une existence passée à tenter de survivre plutôt que de vivre pleinement – la faute à un pouvoir qu’il n’avait pas demandé et à une famille qui ne voulait plus entendre parler de lui. Son salut, il l’avait trouvé non pas dans la mort mais dans une seringue : une de plus, mais la dernière qu’il avait consommé, celle qui l’avait enfin libéré de ce boulet qu’il avait traîné pendant dix-sept ans. Il avait pu démarrer une nouvelle vie, tenter de s’en sortir et, petit à petit, il y arrivait.

Et voilà que les fantômes du passé venaient le hanter, prenant la forme de son frère aîné qui était venu frapper à sa porte. Il aurait presque pu ne pas le reconnaître si seulement le visage de Duke avait disparu de sa mémoire. Mais là, même quinze ans plus tard, il ne pouvait pas ne pas voir les ressemblances avec le dernier souvenir qu’il avait de lui. Il avait vieilli, bien entendu, mais c’était lui, à n’en pas douter. Et il n’était pas là par hasard, en témoigne le « petit frère » qu’il venait de lui lancer. Il le fixait avec toute la surprise du monde, comme s’il pouvait disparaître après un battement de paupière. Il hocha doucement la tête.

- C’est … c’est étonnant de te voir là.


C’était étonnant de le revoir tout court. Il était persuadé que Duke ne voulait plus rien avoir à faire avec lui, qu’il avait continué sa vie dieu seul savait où et qu’il avait pu avoir la brillante carrière à laquelle il semblait se destiner la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Alors qu’il soit debout sur son paillasson, dans cet immeuble miteux où il tranchait furieusement avec son élégant costume, en plein cœur de leur petite ville natale, ça avait quelque chose d’irréel pour lui.
Il haussa les épaules, incapable de répondre à la question qu’il lui posait. Trop de choses se bousculaient dans sa tête en même temps, trop d’émotions conflictuelles. Il ne savait pas s’il était content, effrayé ou énervé – ou les trois à la fois.

- Je sais pas trop.

Il ne pouvait pas vraiment prétendre qu’il allait bien, et de toute façon, la phrase était sortie bien trop spontanément pour qu’il ait eu le temps de la retenir ou de penser à autre chose. Il déglutit un peu et finit par s’écarter.

- Reste pas dehors.

Son appartement était petit et miteux, mais au moins, il avait l’avantage d’être rangé. Son frère ne pourrait pas lui faire de commentaire sur un quelconque désordre. Il se demandait s’il allait lui faire un commentaire sur quoi que ce soit, à vrai dire. Il avait encore l’impression de se trouver face à une apparition dont il ne savait comment interpréter l’arrivée.

- Qu’est-ce que tu fais là ? Je pensais que t’étais à Indianapolis.

Une ville lointaine, une vraie cité où il était possible de se construire un avenir et une vie plus que décents, pas comme à Radcliff où il était difficile de décoller dans un métier quelconque. Il ne savait absolument pas pourquoi Duke était revenu s’enterrer ici et pourquoi il avait pris la peine de reprendre contact après toutes ces années de silence. Il finit par se racler la gorge.

- Tu … euh, tu veux quelque chose à boire ?
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeMer 24 Fév 2016 - 17:15

Nothing but my own mistakes
staring back at me
Comment lui dire les choses ? Comment justifier auprès de son frère une absence d’aide totale de sa part ? Parce que se justifier, c’était lui confier la raison principale de sa présence ici, lui dire à quel point leurs parents étaient des gens exécrables. Certes, Alfie le savait sûrement mais, pas à quel point. Ou du moins, il ne savait pas jusqu’où ils étaient capables d’aller, jusqu’où ils étaient capables de s’enfoncer. Lui dire qu’il n’était là que par hasard n’était pas plus crédible. Duke savait que son frère se rendrait forcément compte que l’entente n’était pas au beau fixe avec leurs parents. Ils pouvaient toujours mentionner son divorce. À la limite, c’était une chose qui pouvait servir. Au moins, son mariage désastreux servirait-il à quelque chose de positif. Quelle ironie. Les parents avaient fini par possiblement réunir les enfants en se les mettant à dos.
Maintenant, il lui restait à faire attention, pas sûr qu’Alfie réagirait très bien s’il apprenait qui était Duke et ce qu’il faisait. Là encore, c’était se perdre dans des explications et sur des chemins difficiles. S’il pouvait l’éviter, il le ferait. Les confidences, ça n’était pas trop son truc. Il avait tendance à tout garder pour lui et pour cause, il n’avait jamais réellement eu personne à qui se confier. C’était ça, de vivre pour les autres et pas pour soi. Et il allait recommencer mais, cette fois, pour corriger ses erreurs et malgré lui, celles de leurs parents. Au final, il n’y avait rien d’étonnant au fait qu’Alfie soit surpris. Il l’aurait aussi été, sûrement.

- « J’imagine que oui. »

Que pouvait-il dire d’autre ? C’était vrai. Même marié, il aurait au moins pu tenter de trouver son frère mais, les parents lui avaient dit qu’il était parti de la maison sans rien dire, sans laissé un moyen de le joindre. Il avait fait avec ce qu’on lui avait donné. Une autre preuve qui lui certifiait que la confiance était quelque chose de fragile. Un peu comme les nerfs d’Alfie en ce moment, étonnant qu’il ne se soit pas encore énervé d’ailleurs. Le petit-frère était-il perturbé au point de ne pas savoir s’il allait bien ? Il ne lui facilitait sûrement pas la tâche cela dit. Alors il entra quand il le lui proposa, ravi de ne pas avoir une discussion dans le couloir.
Perturbé, il le fut. Duke avait bien envisagé que son frère avait dû se débrouiller mais, ça dépassait tout. Durant quelques secondes, il envisagea de retourner voir leurs parents et de leur exprimer un peu plus son point de vue mais il se souvint que ce serait très certainement inutile. Des gens qui demandent à leur fils de tuer leur autre fils ne s’inquiètent pas de ce genre de détails. Il eut le bon goût de ne rien dire du tout. C’était mieux comme ça.

- « Je suis revenu à Radcliff depuis quelques mois. J’ai fait la navette entre les deux villes le temps de régler quelques affaires. Je suis officiellement de retour depuis quelques semaines. »

Quelques semaines qu’il avait passé à chercher des informations comme l’adresse de son frère, son lieu de travail, ses fréquentations et il avait été surpris sur tous les points. Il ne savait toujours pas quoi faire de tout ça d’ailleurs.

- « De l’eau ce sera très bien, à moins que tu aies du jus de fruits. Mais ne t’ennuie pas. Je peux fumer ? »

Il n’allait pas allumer une cigarette au milieu du salon sans lui demander son avis. Il n’était pas chez lui et ne prendrait pas de liberté. Il avait besoin de mettre son frère à l’aise, en confiance. Malgré tout, il ne savait pas vraiment quoi lui dire. Initier la conversion était un art qu’il n’avait normalement aucun mal à mettre en pratique mais, pour l’instant, il ne savait plus réellement comment s’y prendre.

- « Tu n’as jamais quitté la ville je suppose ? »

Il espérait que si, quelque part, qu’il avait pu voir autre chose que Radcliff, découvrir au moins autre chose que ce coin paumé du Kentucky qu’un siphonné était en train de détruire à coups d’idéaux dangereux. Un endroit où son frère risquait sa peau pour un gène qu’il n’avait même plus.
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeMer 2 Mar 2016 - 8:42

Duke & Alfie
   
Voir arriver Duke sur le pas de sa porte, ça avait été une surprise à laquelle Alfie n’aurait jamais pu s’attendre. Les quinze dernières années avaient été une vie de solitude pour lui, ses seuls contacts se faisant avec les autres sans-abris et drogués qu’il avait pu croiser ne serait-ce que brièvement, les dealers auprès desquels il allait se fournir, et puis les policiers qui venaient les chahuter un peu de temps en temps, tous ces oubliés de la société dont on ne s’occupait que lorsque la politique le demandait. Les tatoueurs qu’il était allé voir, il ne leur avait pas parlé beaucoup, ne sachant plus vraiment comment tenir une conversation et ne voulant pas les déconcentrer dans leur travail. Ses interactions avec le reste du monde avaient été plus que limitées, et celles qu’il entretenait aujourd’hui s’en ressentaient beaucoup. Il n’y avait qu’à voir combien il était méfiant dès qu’il sortait dans la rue, combien il déployait des merveilles d’efforts pour se forcer à ne plus longer les murs, à ne plus craindre de toucher quelqu’un par mégarde. Il avait été un adolescent comme les autres jusqu’à l’éveil de sa mutation, et à partir du jour où il avait été mis dehors, il s’était renfermé petit à petit. Quoique ce processus avait certainement commencé le jour où il avait blessé son frère. Il se souvenait encore de la grimace de pure douleur qui avait déformé ses traits ainsi que du voyage aux urgences ; il se souvenait de la culpabilité qui l’avait saisi et qui ne le quitterait sans doute jamais ; il se rappelait aussi nettement du regard que leurs parents avaient posé sur lui – un mélange entre dégoût, peur et colère. Sans doute qu’il devait y avoir un peu de mépris aussi dans tout ça, mais il n’y avait pas prêté plus attention que ça. Peut-être qu’il l’aurait dû : ça lui aurait évité une éviction en règle de la demeure familiale, le tout dans l’indifférence de son aîné. Et s’il lui en avait voulu pendant très longtemps de ne pas l’avoir défendu, de l’avoir laissé tomber au moment où il avait eu le plus besoin de lui, quelque part, au fond de son cœur, il était content de le revoir. Content, et honteux aussi. A le voir comme ça, très chic dans son costume impeccable, il se doutait bien qu’il devait avoir réussi ses études et s’être lancé dans une carrière brillante et une vie tout aussi confortable. Alors le faire entrer dans son petit appartement miteux, c’était … étrange. Il en était fier pourtant, de son chez-lui qu’il pouvait se payer avec son petit salaire, mais le tatoué se sentait soudain misérable. Il ne savait pas si c’était volontaire ou non, mais Duke lui renvoyait en plein visage la moitié de la vie qu’il avait loupée à cause de sa mutation et des dégâts qu’elle avait causé tout autour de lui. L’existence que menait l’aîné des frères Cochrane, le cadet se doutait qu’il ne pourrait jamais y prétendre. Et il ne savait pas vraiment comment se sentir vis-à-vis de ça. Il y penserait plus tard, quand il serait de nouveau seul et qu’il n’aurait plus un fantôme en plein milieu de son salon. Il l’écouta expliquer les raisons de sa présence à Radcliff et hocha doucement la tête.

- Tu … on t’a muté ici ou tu es revenu tout seul ?


Il avait du mal à comprendre comment Duke aurait pu vouloir revenir de son plein gré s’enterrer dans ce coin perdu du Kentucky, surtout avec le contexte actuel. Il doutait qu’il soit là pour les beaux yeux de leurs parents, et il n’imaginait pas une seconde qu’il ait pu revenir pour lui. De son point de vue, il était juste passé dire bonjour parce qu’il était dans les parages et rien de plus. Autant profiter de cet évènement d’une rareté inégalée et être un bon hôte ne lui proposant à boire. Une fois la réponse de son frère reçue, il passa dans la petite cuisine ouverte et sortit deux verres avant d’ouvrir son frigo ; fin du mois oblige, il n’était plus vraiment très rempli. Il attendrait sa paie pour aller faire quelques courses. En attendant, il lui restait une bouteille de jus d’orange à moitié entamée. Il remplit les deux verres tout en écoutant son aîné.

- Tu peux.

Lui-même avait tendance à fumer à la chaîne, alors il n’empêcherait certainement pas son frère de le faire. Et puis, si jamais l’odeur de ses cigarettes le dérangeait tant que ça, il pourrait toujours aérer plus tard.
Revenant dans le salon, il tendit un verre à Duke et secoua la tête.

- Non, je suis jamais parti. Ca aurait été compliqué de toute façon.

Entre son pouvoir et ses finances qui n’existaient que parce qu’il avait dû se faire criminel pour avoir de quoi se payer à manger ou ses shoots, l’ancien mutant n’aurait jamais pu ne serait-ce que rêver sortir de la ville. Et puis, où serait-il allé de toute façon ? Il ne connaissait personne qui aurait pu l’aider. Personne à part son frère, et leurs parents avaient été très clairs en lui disant que Duke ne voulait plus rien avoir à faire avec lui. Et il avait fini par les croire, de tout son cœur, persuadé que son propre frère le haïssait sincèrement.
Ce frère, il le détailla une fois encore. Il n’était pas seulement plus grand en âge, il avait aussi une petite douzaine de centimètres en plus, et Alfie se sentait encore plus humble, encore plus petit par rapport à lui, le fils qui avait réussi, celui qui n’était pas né monstre et qui avait bien vécu.

- C’est … c’est vraiment bizarre de te voir avec quinze ans de plus.

Les souvenirs que l’ex-junkie avait de son aîné s’étaient figés dans le passé, avant que la situation ne dégénère pour de bon. Son frère avait changé, beaucoup, et il se demandait ce qu’il pouvait bien se dire en le regardant. En tout cas, il n’y avait pas l’air d’avoir d’animosité dans son regard, c’était déjà ça. A dire vrai, cette absence de colère le surprit tellement qu’il ne put s’empêcher de faire une remarque à ce sujet.

- T’as l’air moins furieux que ce qu’avaient dit les parents.

Peut-être qu’il se trompait, peut-être que Duke était venu lui dire qu’il était revenu pour mieux lui annoncer qu’il ne voulait pas qu’on puisse établir un lien de parenté entre eux, mais pour le moment, il profitait du calme, quitte à déclencher une tempête plus tard.
Réalisant qu’ils étaient toujours plantés au milieu de la pièce, il secoua la tête.

- Reste pas debout.

Il alla se poser dans le canapé et attrapa un cendrier à moitié plein qu’il fit glisser jusqu’à son frère. Ce n’était pas le grand luxe, loin de là, mais au moins, il avait un endroit où déposer ses cendres.
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 14:44

Nothing but my own mistakes
staring back at me
La décision avait été longue à prendre mais, Duke n’avait pas eu le choix. Ou plutôt, il ne s’était pas laissé le choix. Il avait beaucoup de choses à se faire pardonner et il fallait bien commencer quelque part, comme se présenter devant la porte de son frère par exemple. Il n’avait franchement pas été un grand frère à la hauteur, loin de là. Après tout, il ne s’était même pas posé de question, il avait cru la version de leurs parents, celle qui disait qu’Alfie était parti sans laisser d’adresse ou de numéro ou le joindre. Il n’avait même pas cherché à s’assurer que c’était vrai, trop pris qu’il était par une histoire qui finirait pas le détruire aussi que cette relation malsaine avec ses parents. Ils étaient devenus des opposés, au point de se demander s’ils étaient frères d’ailleurs mais, son petit frère restait son petit frère, tatoué ou pas, vivant dans un appartement miniature ou pas.
Là, au milieu du salon, il était clairement en décalage avec les lieux ou encore avec Alfie mais, ça n’avait aucune espèce d’importance. Le principal, c’était de le voir, de voir que son petit frère allait bien, quel que soit son lieu de vie. Il n’était de toute façon pas là pour juger. Pourtant, il aurait pu, il l’aurait même probablement fait à une époque. Au moins, il avait compris certaines choses maintenant.

- « Je suis revenu tout seul, comme un grand. »

Pour une seule personne. Il se serait tiré bien loin depuis sinon. Quand il avait appris qu’Alfie était toujours ici, qu’il était vacciné et que leurs chers parents avaient des projets, il n’avait pas pu faire autrement. Ils avaient été élevés par des cinglés persuadés de bien faire. C’était peut-être ça le plus effrayant.
Après avoir eu l’autorisation de son frère, il s’alluma une cigarette en attendant le retour de son frère de la cuisine avec un verre. Il ne fut qu’à moitié surpris de savoir que son frère n’avait pas quitté cette ville. Jusqu’au bout il avait cru un mensonge. Comme si les parents n’avaient jamais su où était Alfie. Ridicule et il s’en rendait compte aujourd’hui. Duke comptait d’ailleurs bien sur leur habitude de mettre leur nez partout pour qu’ils sachent qu’il veillait sur son frère.
Il haussa les épaules, s’amusant de la réflexion de son frère. Oui, ça faisait très certainement bizarre, à lui aussi d’ailleurs. Son petit-frère avait beaucoup changé et pourtant, c’était lui, il ne l’aurait pas imaginé autrement.

- « À moi aussi ça me fait bizarre de te voir avec quinze ans de plus. Et ne parlons pas des tatouages. »

Il réprima un frisson rien qu’en y pensant. Lui qui avait une peur panique des aiguilles, le jour où il mettrait les pieds chez un tatoueur n’était pas encore venu et ne viendrait sans doute jamais. Déjà pour aller chez le médecin, c’était toute une histoire, alors ça... Il ne pouvait pas s’empêcher d’en avoir des frissons.
Pourtant, il ne resta pas bloqué longtemps sur les tatouages. La remarque que fit son frère le surprit trop. Il s’assit et fronça les sourcils.

- « Furieux ? Pourquoi je serais furieux ? Qu’on dit les parents ? »

De quoi s’étaient-ils encore mêlés ces deux-là ? Qu’avaient-ils bien pu raconter à Alfie pour qu’il pense qu’il était furieux. Il commençait à se demander jusqu’où leurs parents avaient bien pu aller dans le mensonge et la manipulation et ça ne lui plaisait pas le moins du monde. Il tira sur sa cigarette et fit tomber les cendres quand le cendrier fut posé entre eux.

- « Raconte-moi ce qui est arrivé quand tu es parti. J’ai l’impression que je ne sais pas tout et pourtant, j’ai appris certaines choses. »

Il n’était pas sûr du tout, même de la deuxième version. Leurs parents semblaient être capables de raconter leurs histoires en plusieurs couches, sans doute persuadés que personne ne se soucierait du fond de l’histoire. Hors, Duke s’en souciait puisqu’il semblait que tout n’était pas très clair. Il était fort probable que leurs parents avaient estimé qu’il n’irait pas voir son frère pour lui parler. Décidément, c’était mal le connaître, à se demander d’ailleurs s’ils avaient seulement cherché à connaître leurs enfants au lieu de les façonner. Il avait de gros doutes.
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeJeu 10 Mar 2016 - 17:20

Duke & Alfie
   
Lorsqu’ils étaient enfants, la relation entre Alfie et Duke avait été bien plus paisible que celle qu’entretenaient de nombreux frères et sœurs, surtout ceux qui commençaient à avoir un écart d’âge plus ou moins important. Certes, quatre ans, ça n’était pas la fin du monde, mais parfois, c’était largement suffisant pour qu’un fossé infranchissable se creuse entre deux membres d’une même fratrie. Pour les frères Cochrane, ça n’avait pas été le cas. Le hasard avait voulu qu’ils partagent le même anniversaire et que Duke soit un grand frère protecteur. Alfie le lui avait bien rendu, et s’ils n’étaient pas forcément inséparables, au moins ils étaient soudés contre le reste du monde. Lorsque sa mutation s’était déclenchée, il avait commencé à s’éloigner de son aîné, pour le protéger de ce dont il était devenu capable. Si au début il n’avait été question que de rendre les gens malades ou de faire se gâter les aliments sur lesquels il mettait la main, les choses s’étaient aggravée relativement vite, jusqu’au fameux incident qui avait valu à Duke un passage aux urgences et un morceau d’épaule en moins, et à Alfie une culpabilité qui le rongerait sans doute jusqu’à la fin de ses jours ainsi que le mépris et l’animosité de leurs parents. Mais Duke s’était remis, heureusement, récupérant les capacités de son bras blessé ; il avait été accepté dans une excellente université dans un autre Etat, avait fait ses valises et s’en était allé poursuivre un rêve auquel lui-même n’aurait jamais pu prétendre, devenant de plus en plus dangereux à chaque jours qui passait. Heureusement – ou malheureusement diraient certains – il n’avait pas eu le temps de sérieusement blesser monsieur et madame Cochrane : ces derniers avaient jeté leur cadet à la rue avant un accident regrettable. Ils avaient aussi lourdement insisté sur le fait qu’il n’avait pas intérêt à essayer de les recontacter ou les revoir, ni eux, ni Duke. Alors il était parti, sans rien pour s’en sortir sinon une volonté de continuer qui s’était effritée un peu plus au fil des ans passés à lutter pour sa survie, jusqu’à l’arrivée dans sa vie du vaccin salvateur qui l’avait tiré de cette existence affreuse qu’il n’aurait souhaitée à personne. Petit à petit, les choses avaient commencé à s’améliorer ; il avait arrêté de se droguer, il avait trouvé un travail, un petit appartement qu’il parvenait à payer, il recommençait à savoir parler aux autres et à se réhabituer au contact humain sans craindre causer une nouvelle mort alors qu’il aurait donné sa vie sans hésiter pour ramener ceux et celles qu’il avait tué sans jamais le vouloir.
Et maintenant, son propre frère était là, debout dans son appartement, au milieu de son salon, quinze ans après qu’ils se soient vus pour la dernière fois. Duke avait l’air d’avoir réussi, ne serait-ce qu’un peu. A la qualité du costume qu’il avait sur le dos et de la montre à son poignet, Alfie ne l’imaginait pas endetté ou luttant pour joindre les deux bouts à la fin de chaque mois. Il aurait presque eu honte de l’accueillir ici, se demandant ce qui devait passer par sa tête en voyant le dénuement dans lequel il vivait. Enfin, mieux valait ça que la rue où il avait passé beaucoup trop d’hivers.
A la remarque que fit Duke sur ses tatouages, il ne put s’empêcher de sourire un peu. Il était fier de tous les dessins qui ornaient son corps, chacun là pour une bonne raison, même si ce n’était que pour recouvrir quelques cicatrices.

- Et encore, tu vois que ceux sur mes bras, là.

Entre celui qui lui traversait le poitrail, les dessins qui s’entrelaçaient dans son dos et les motifs sur ses cuisses et ses chevilles, il n’y avait plus que ses mollets qui n’étaient pas couverts – ainsi que son cou et son visage, il s’était toujours limité à la clavicule et n’avait jamais voulu aller plus haut.
Lorsqu’il dit à son frère qu’il l’imaginait plus en colère contre lui, Duke sembla tout à fait perplexe, à tel point que l’ancien mutant en haussa les sourcils de surprise, ses yeux sombres scrutant le visage de son aîné comme pour être sûr qu’il ne se moquait pas de lui. Quant à ce que leurs parents avaient dit, c’était clair : plus personne dans sa famille ne voulait le voir et ne voulait entendre parler de lui. Et il les avait cru, sans hésiter.
Assis à un bout du canapé, il attrapa le paquet de cigarettes et le briquet qu’il avait laissé sur la petite table basse qu’il avait réussi à trouver et en alluma une, cédant à l’appel de la nicotine, encore plus facilement avec son frère qui fumait à côté de lui. Il haussa doucement les épaules.

- Quand t’es parti … je suis resté à la maison encore, quoi, deux mois ? Trois ? Quelque chose comme ça. Plus ça allait, plus ma mutation devenait dangereuse et incontrôlable. Je sais pas exactement quand ils se sont dit qu’ils allaient arrêter les frais, mais les parents m’ont attendu un jour dans le salon. Ils ont dit que personne pouvait plus rien pour moi et qu’ils mettraient pas leur vie en danger, ni la tienne quand tu rentrerais.

Il se souvenait encore très précisément de la scène, malgré tous ses efforts pour la refouler, pour essayer d’aller de l’avant et se dire qu’il valait mieux que ce qu’on avait voulu lui faire croire – c’était une entreprise plus ou moins infructueuse malheureusement.

- On m’a aussi clairement fait comprendre que tu m’en voulais à mort pour ce que je t’avais fait, et vu comment je me sens par rapport à ça, j’y ai cru sans hésiter.

Et il y croyait toujours un peu, à dire vrai, trouvant la situation bien trop belle pour que ce soit vrai. Les choses ne pouvaient pas s’améliorer à ce point. Ce n’était que dans les films et les livres que les personnages pouvaient avoir leur fin heureuse. Sauf que lui n’était pas un personnage de fiction, il existait dans un monde bien réel, bien tangible, et les gens comme lui ne pouvaient pas prétendre à toucher le bonheur du doigt malgré les efforts qu’ils déployaient pour y parvenir.

- Après … je suis resté dehors. J’y étais encore en Septembre, en fait. Et après, y a eu le vaccin. Et ensuite, ça a commencé à aller mieux.

Il ne savait pas s’il avait vraiment envie de donner les détails de ses quinze ans d’errance à son frère. Il ne voulait pas voir le dégoût ou le dédain se peindre sur son visage, ou bien une déception qui aurait probablement réussi à lui faire croire que malgré tout ce qu’il avait accompli ces derniers mois, il restait un homme de peu, un homme de rien.

- J’ai trouvé un petit boulot, et puis j’ai réussi à avoir assez pour me payer le loyer ici … et maintenant, t’es assis sur mon canapé pourri alors que ça fait quinze ans qu’on m’a dit que tu me détestais.

Voilà, il avait raconté son histoire – une partie du moins. Quinze ans, c’était long ; presque la moitié de sa vie, à dire vrai. Et pourtant, il s’était retrouvé coincé dans un affreux cercle vicieux duquel il avait presque réussi à sortir. Tant que les crises de manque viendraient le hanter cependant, il ne serait pas vraiment libre. Tirant sur sa cigarette, il se tourna vers Duke.

- Et toi ? Qu’est-ce qu’on t’a raconté ?

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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeVen 11 Mar 2016 - 19:10

Nothing but my own mistakes
staring back at me
Duke ignorait ce que leurs parents avaient bien pu raconter à Alfie. Il se doutait bien que ça ne devait pas être des paroles gentilles, encore moins réconfortantes. S’il n’avait pas été aveugle et écrasé par la douleur à l’époque, il aurait sans aucun doute vu dans leurs regards le dégoût et la peur qu’ils avaient pu ressentir. Hors, pour Duke, tout ça n’avait été qu’un stupide accident, un accident vraiment très douloureux mais, un simple accident. Il n’en avait jamais tenu rigueur à Alfie, il ne lui en avait jamais voulu, c’était juste un accident et rien de plus. Il ne se souvenait pas le lui avoir dit, qu’il n’y était pour rien mais, visiblement, il aurait dû. Il ignorait maintenant à quel point les parents avaient pu être cruels avec son frère parce qu’il n’en doutait pas, ils l’avaient été. Rien que par ce qu’ils avaient osé lui demander, il était désormais convaincu que les choses ne s’étaient pas bien passer pour son petit-frère après son départ et c’était bien pour ça qu’il s’en voulait, qu’il devait se racheter et le protéger, coûte que coûte. Il devait certes réapprendre à connaître son frère mais, le plus important pour le moment était de le tenir le plus éloigné possible de l’influence des parents. Cela dit, il n’était vraiment pas prêt à parler tatouage avec lui. L’idée même d’un paquet d’aiguilles insérant de l’encre sous la peau le rendait malade. Depuis toujours, il avait eu une sainte horreur des aiguilles et sa panique était belle et bien réelle si on osait s’approcher de lui avec ça. Il ne se souvenait d’ailleurs pas de ce qui avait laissé une marque dans son cou mais, il était assurément ko quand c’était arrivé.

- « Je ne veux pas voir, pas le savoir, je te crois sur parole. Non, je n’ai pas changé, j’ai toujours peur des aiguilles. »

Et il ne voulait vraiment pas en parler parce que ça l’angoissait réellement. Chacun ses petits problèmes. Vacciner le dérangeait et c’était autant à cause de la seringue qu’à cause des dégâts que le produit pouvait causer. La preuve, encore une fois, qu’il était un piètre chasseur. Au moins, il ne se voilait pas la face. Les parents en revanche... Il écouta Alfie lui raconter ce qu’il lui avait exactement été dit et fait. Ce fut presque sans surprise qu’il accueillit ces révélations, évidemment.

- « Je vois. Je vais éclaircir une chose tout de suite, je ne savais rien. Ils m’ont dit que tu étais parti sans rien laisser, aucune adresse, aucun numéro. Je n’ai pas cherché à en savoir plus alors que j’aurais dû mais, jamais ô grand jamais, je ne t’en ai voulu. Tout ça n’a été qu’un stupide accident. Les conséquences ne sont pas plaisantes pour autant mais c’était un accident Alfie et je ne t’en voudrai jamais à propos de quelque chose que tu ne pouvais même pas contrôler. Ce serait ridicule de ma part. Tu n’as même pas besoin de t’en vouloir. »

Il continuait à avoir des problèmes mais, rien d’insurmontable, il vivait très bien comme ça, avec cette épaule pas toujours fonctionnelle pour tout. C’est sûr qu’il ne referait jamais de football américain et encore moins du baseball mais, ça n’avait aucune espèce d’importance. Il pouvait travailler, chasser et jouer du piano, c’était à peu près tout ce qui lui importait pour le moment. Il laissa son frère terminer son récit et soupira. C’était loin, très loin de tout ce qu’il aurait pu imaginer s’il s’en était donné la peine. Il n’avait jamais véritablement pensé à tout ça mais, là, il le faisait.

- « Je suis vraiment désolé de ne pas avoir compris que les parents étaient loin de raconter la vérité. Si j’avais su, je serai revenu bien plus tôt. » Mais, il était là, c’était déjà ça. Pourtant, ça ne l’aidait pas à ce sentir mieux à ce sujet. « Comme je l’ai déjà dit, ils m’ont dit que tu étais parti sans laisser aucun moyen de te joindre, que tu ne supportais pas ce que tu avais fait et que tu étais parti même s’ils avaient essayé de te retenir. Et on sait tous les deux que c’est faux. » Il soupira. « Enfin... ne t’inquiète pas, nous sommes tous les deux des déceptions pour eux à présent. Le divorce n’est visiblement pas une chose acceptable à leurs yeux. »
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 16:06

Duke & Alfie
   
Pendant de très longues années, Alfie avait été persuadé que sa famille le détestait profondément. Après tout, il avait bien failli faire perdre son bras à Duke, et ses parents ne l’avaient plus jamais regardé de la même façon après cet incident. Ils prenaient toujours grand soin de se tenir loin de lui, ce qui n’était pas une si mauvaise chose quand on connaissait la nature de sa mutation, mais ils avaient toujours pris soin de le dévisager avec une certaine peur et un dégoût qu’ils ne cherchaient pas le moins du monde à cacher – surtout sa mère, à dire vrai. Son père avait parfois l’air plus triste que repoussé par son fils cadet, mais madame Cochrane, elle, affichait clairement son dédain pour un être qu’elle avait de moins en moins considéré comme étant de son sang. La situation s’était dégradée à une vitesse folle après le départ du fils aîné pour une autre ville et une autre vie, et il n’avait pas fallu bien longtemps avant qu’on ne le mette à la porte pour de bon. Les paroles que ses géniteurs avaient prononcé ce jour-là avaient hanté le tatoué pendant très, très longtemps, et ils ne l’avaient jamais vraiment quitté, pas même encore aujourd’hui qu’il n’était plus un danger pour personne d’autre que lui-même – entre les crises de manque et celles d’épilepsie, il ne pouvait plus vraiment causer de tort à grand’ monde de toute façon. Il avait tenté de survivre pendant quinze ans, quinze longues années de solitude à ne pouvoir et ne vouloir compter sur personne, passant ses journées comme il le pouvait, se débrouillant pour tenir encore un peu tout en cherchant à oublier la misère dans laquelle son merveilleux « don » l’avait plongé. Il n’avait pas été loin de lâcher prise totalement lorsque les vaccins NH s’étaient retrouvés sur le marché. Il avait sauté sur l’occasion dès qu’il l’avait pu, se débarrassant de ce fardeau de toute une vie pour en recommencer une nouvelle, pour lui et aussi, sans doute, pour montrer à ceux qui l’avaient rejeté qu’il était toujours debout et qu’il était parfaitement capable de se débrouiller sans eux, sans leur aide qu’ils ne semblaient distiller qu’à ceux qu’ils jugeaient dignes.
Et pourtant, il se retrouvait là, dans son petit appartement, à évoquer ses tatouages avec son frère aîné qu’il vit réprimer un frisson d’horreur et de dégoût rien qu’à l’idée de voir ce que des aiguilles pleines d’encre avaient fait à la peau de son petit frère. La scène avait quelque chose d’irréaliste à ses yeux, et il se demandait s’il n’était pas juste en train d’halluciner totalement, si Duke n’allait pas disparaître d’une seconde à l’autre ou bien sortir de chez lui en lui rappelant à quel point il était un échec et une aberration. Mais rien de tout ceci ne se passa. Et ce fut une fois assis sur son canapé inconfortable et leurs cigarettes allumées qu’ils se mirent enfin à réellement parler de ce qui leur avait été raconté à l’un comme à l’autre. Alfie ne se souvenait pas avoir expliqué ce qu’il s’était passé à qui que ce soit. C’était son histoire, ses souvenirs, et il ne voyait pas pourquoi ils intéresseraient qui que ce soit ou pourquoi il aurait dû les révéler au premier venu. Visiblement, il y avait eu quelques monstrueuses différences dans les deux versions de l’histoire que les parents Cochrane avaient fournie à leurs fils. Suffisamment pour que l’ancien mutant en fronce les sourcils, se demandant ce qui avait bien pu leur passer par la tête pour qu’ils cherchent à les séparer de façon aussi radicale.

- Je serais jamais parti sans laisser de quoi me contacter, au moins pour toi. Et pour ton épaule …

Il haussa doucement les siennes et regarda ses mains un moment. L’image des chairs de son frère commençant à pourrir sous ses doigts ne le quitterait probablement jamais. Il s’en était voulu à l’époque, il s’en voulait toujours maintenant et il s’en voudrait probablement toute sa vie, accident ou pas.

- C’est difficile de pas se sentir coupable, même si je ne l’ai pas fait exprès. Je t’ai blessé, c’est tout ce que j’ai retenu, et les parents ont pas vraiment eu besoin de me le rappeler, je le fais très bien tout seul.

C’était sûrement aussi pour ça qu’il avait si bien accepté qu’on le jette hors de chez lui alors qu’il était totalement perdu et dépassé par un pouvoir qui commençait à lui coûter très cher ; il se sentait responsable, parce qu’il ne savait pas contrôler sa mutation, parce qu’il aurait dû savoir le faire, parce que s’il avait travaillé davantage à juguler ce pouvoir monstrueux, alors rien de tout ceci ne serait arrivé. Et il trouvait absolument insupportable l’idée que leurs parents aient osé affirmer à Duke qu’ils avaient essayé de le retenir alors qu’ils l’avaient jeté dehors comme le pire des malpropres. Il soupira doucement, écoutant ce que son aîné avait à dire, puis haussa les sourcils, surpris, et le fixa de ses grands yeux sombres.

- Divorce ? T’étais marié ?

A voir l’attitude de son frère, il l’imaginait difficilement posé dans une petite maison de banlieue avec femme et enfants – d’un autre côté, il ne le connaissait plus, plus vraiment en tout cas, alors ça n’avait rien de très étonnant qu’il ait eu une vie dont il ne savait absolument rien et qui semblait aller à l’encontre de ce qu’il savait de lui.

- Je suis désolé que ça n’ait pas marché avec ta femme – enfin, ton ex-femme. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Le tatoué se demandait ce qui avait bien pu arriver à Duke pour qu’il se sépare de sa femme, se demandant si ça n’avait pas été l’une de ses motivations à revenir dans leur petite ville natale. Et au diable ce qu’en pensaient leurs parents : ils n’avaient plus leur mot à dire depuis longtemps de toute façon.
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeLun 21 Mar 2016 - 22:51

Nothing but my own mistakes
staring back at me
Duke n’avait jamais eu qu’une très vague idée du fardeau qu’était ou plutôt qu’avait été la mutation de son frère. Il ne savait d’ailleurs pas ce qui était arrivé à Alfie ces dernières années et c’était aussi en partie pour ça qu’il s’en voulait. S’il voulait être tout à fait objectif, il n’aurait rien fait à l’époque, ce qui était peut-être bien pire que d’avoir vécu dans le mensonge. Leurs parents avaient remarquablement fait leur office et il avait suivi un peu trop assidûment leur désir sans jamais penser à lui. Il était aujourd’hui coincé dans une vie qu’il haïssait plus que tout et qu’il risquait de subir encore longtemps. Au moins, à présent, il la subissait en connaissance de cause et de plein grès pour épargner à son frère les retombées de l’humeur parental. Il ne savait pas ce qui avait déclenché tout ça mais, c’était fait en tout cas.
Maintenant, il ne lui restait plus qu’à tenter d’expliquer sa présence sans lui raconter la totalité de l’histoire. Le mensonge n’était certes pas la meilleure base du monde mais, pour un temps au moins, Alfie serait épargné des retombées nocives de la famille Cochrane qui devait sans doute avoir encore un paquet de squelettes dans le placard. Très franchement, depuis qu’il en savait un peu plus, il aurait parfaitement pu comprendre qu’il n’ait eu envie de laisser aucune adresse derrière lui. S’il n’avait pas eu Alfie dans cette ville de cinglé, Duke se serait envolé bien loin de Radcliff et se serait peut-être bien lancé dans tout autre chose.
Claquant la langue d’agacement, une sale habitude, il regarda son petit frère de travers. Ça suffisait les excuses. Il n’y était pour rien, il allait falloir qu’il arrête avec ça et vite. Il s’était accommodé de son épaule depuis des années et malgré l’aspect et la profondeur de la cicatrice, il vivait la chose assez bien même s’il continuait à tenter de la cacher.

- « Tu vas donc arrêter de te le rappeler parce que ça ne sert à rien. C’était un accident malheureux à cause d’une mutation que tu n’as jamais contrôlée et qui contrôlait ta vie. Ça suffit avec ça. Je vais bien, même si ça se ressentira toujours pour certains trucs. Je ne t’en veux pas. Il faut que fasse abstraction de cette histoire une bonne fois pour toute ou tu n’avanceras pas petit frère. »

Il fallait qu’Alfie passe à autre chose que cette histoire qui datait de plusieurs années, un accident qui au final n’avait pas changé sa vie tant que ça. Il n’aurait jamais été sportif professionnel ou quoi que ce soit de ce genre, ça n’avait rien gâché du tout. Après tout, leurs parents ne l’auraient jamais autorisé à se lancer dans quelque chose d’aussi trivial. Tout passe temps que le piano avait été, c’était présentable et ça donnait une bonne image.
Arrêté sur l’expression surprise de son frère, il en oublia que de fait, il n’avait pas pu l’inviter, chose qui lui revint en mémoire. Il soupira, tirant sur sa cigarette avant d’afficher une expression légèrement contrariée. Son mariage n’était pas une réussite, c’était même l’un des échecs les plus cuisants de sa vie. Il balaya les excuses d’Alfie de la main, reposant son regard sur son frère.

- « À une adorable garce, le diable est une femme, porte des talons hauts et des tailleurs sur mesure. Crois-moi, je l’ai épousé et je l’ai quitté. Cela dit, son humanité a largement compensé. Le diable ne fait pas d’erreur et la sienne a trois ou quatre ans et a porté mon nom un temps. »

En toute franchise, Duke n’appréciait pas particulièrement parler de l’ex madame Cochrane mais, il devait bien quelques explications à son frère qui ne savait rien. Cela dit, il n’était pas à plaindre, il ne faisait que payer ses erreurs et il en avait fait un certain nombre. Son ardoise devait encore être sacrément chargée.

- « Elle m’a fait un enfant dans le dos, comme tu t’en es peut-être douté en m’entendant râler. Je ne m’en suis pas rendu compte immédiatement. Qu’on me traite d’imbécile mais, il est assez difficile de voir ce genre de choses à la naissance. Quand je me suis rendu compte, je l’ai mise au pied du mur et j’ai pris mes dispositions. Les parents m’ont appelés, m’ont fait leur cirque, se sont incroyablement planté dans leurs petites histoires et me voilà. »

Ça aussi, c’en était une de belle d’histoire mais, il n’avait fait qu’omettre, pas mentir. C’était tout un art.
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeSam 16 Avr 2016 - 14:54

Duke & Alfie
   
Depuis les dix-sept dernières années, Alfie avait eu droit à son lot d’accidents et d’évènements malencontreux survenus à cause de sa mutation, et à chaque fois il s’en était tiré avec des remords plus ou moins grands en fonction de la gravité des dégâts qu’il avait causés. Pour les plantes qu’il avait involontairement touchées, il était triste mais au moins il ne pouvait pas les entendre râler de douleur comme les animaux qui avaient eu le malheur d’entrer en contact avec sa peau mortelle. Quant aux humains qui avaient posé la main sur son épiderme, ils s’en souviendraient toute leur vie – s’ils n’avaient pas simplement succombé à la monstrueuse mutation du jeune homme. Pour quelqu’un comme lui, tuer quelque chose de vivant était l’un des crimes les plus odieux qui soit, accident ou pas. Et ces remords, il les trainerait probablement comme un boulet à sa cheville jusqu’à sa mort. Il considérait que ce serait insulter la mémoires de ceux qui étaient tombés, décomposés par son don, que d’oublier ce qu’il leur avait fait, bien malgré lui ou alors pour se défendre des chasseurs venus le cueillir au fin fond des squats et des immeubles désaffectés dans lesquels il s’était réfugié lorsqu’il avait été mis à la porte de chez lui par ses parents. Petit à petit cependant, il était devenu de moins en moins vindicatif, de moins en moins attaché à cette vie à laquelle il s’accrochait furieusement malgré tout ; et si le vaccin n’avait pas été développé, il ne faisait plus de doute désormais qu’il aurait fini par se laisser pourrir, dévoré par sa mutation, ou bien qu’il aurait laissé les rabatteurs de Lancaster l’achever d’une balle dans la tête, nettoyant le monde d’une présence qu’ils jugeaient néfaste, et pas totalement à tort. Alfie s’en voulait beaucoup, pour tout, même s’il n’avait eu aucun contrôle sur ce qu’il pouvait faire, même s’il n’avait jamais réussi à juguler ce pouvoir incroyable. Ce qu’il avait fait à Duke, bien des années plus tôt, ne faisait pas exception à la règle ; à dire vrai, c’était peut-être même l’un de ses plus grands regrets. Son frère avait été l’un des points de repère de sa vie jusqu’à ce qu’il s’en aille poursuivre ses études ailleurs, et de savoir qu’il aurait pu lui faire perdre l’usage de son bras, voire pire si les urgences ne s’étaient pas occupé de lui à temps, ça lui pesait sur le cœur et sur la conscience. Et l’ancien junkie était persuadé que son aîné lui en voulait sincèrement. Aussi, lorsqu’il l’entendit claquer la langue dans un sifflement énervé, il rentra très légèrement la tête dans les épaules, honteux. Il l’écouta parler sans broncher et lui adressa un petit sourire discret, presque timide et probablement teinté d’un peu de tristesse.

- Je sais, mais c’est moyennement évident de vivre en me disant qu’à quelques centimètres près, je pouvais te tuer.


Duke avait eu de la chance dans son malheur : la main d’Alfie n’avait terminé que sur son épaule. Il aurait pu très bien toucher sa nuque ou sa colonne vertébrale et atteindre des zones moins musculeuses et plus nerveuses, mettant en danger tout son corps et son cerveau plutôt qu’une partie seulement de son anatomie. Cela dit, l’aîné des frères Cochrane avait raison : si le vacciné n’arrivait pas à se pardonner et à passer à autre chose, il ne pourrait jamais évoluer, et maintenant qu’il en avait pleinement l’occasion, il se forcerait à faire les efforts nécessaires pour pouvoir avancer – surtout si son frère redevenait une part importante de sa vie comme il l’avait été autrefois.
Il avait beaucoup de temps à rattraper et beaucoup de choses à apprendre de son aîné, aussi le tatoué s’intéressa-t-il immédiatement à ce qui avait été la vie de Duke durant les années où ils avaient perdu contact. Apprendre qu’il avait été marié et qu’il avait divorcé, c’était déjà assez étrange à concevoir, mais lorsqu’il apprit les raisons de cette séparation, il ne put que dévisager son frère avec stupeur. Duke avait des défauts, comme tout le monde, et il avait quelques côtés qui pouvaient se montrer particulièrement agaçants, certes, mais il ne méritait absolument pas qu’on le trompe ainsi, pas plus qu’il ne méritait qu’on lui fasse croire qu’il était le père de l’enfant d’un autre. Il imaginait à peine ce que son frère avait pu ressentir lorsqu’il avait découvert le fin mot de l’affaire, mais il se doutait très bien que leurs parents n’avaient pas dû prendre bien qu’il quitte son épouse et l’enfant qu’il avait cru être le sien. Après tout, c’était mauvais pour l’image, et les parents Cochrane portaient énormément d’intérêt aux apparences. Pauvre d’eux-mêmes : entre un fils mutant dont ils avaient dû se débarrasser et un fils divorcé, ils devaient s’en faire des cheveux blancs. Tant mieux : on récolte ce que l’on sème, et à force d’être odieux avec leur progéniture, ils ne méritaient pas mieux que ça.

- Les parents seront jamais sincèrement heureux pour nous, j’ai l’impression.

Alfie se disait que Duke avait dû relever un peu le niveau après qu’il ait été mis dehors, mais Matthew et Johanna devaient particulièrement mal vivre ce revirement de situation de sa part. Le jeune homme sourit un peu, quelques petites pattes d’oie venant se dessiner au coin de ses yeux.

- Comme c’est dommage.

Il n’y avait rien de dommage à ça, bien entendu, et cette petite phrase glissée avec malice montrait bien que le tatoué avait réussi à survivre sans eux, malgré la misère dans laquelle ils l’avaient plongé, et que désormais qu’il reprenait peu à peu sa vie en main, il était hors de question qu’il prenne à nouveau leur avis en compte ; il ne s’occuperait plus de ce que son père ou sa mère pourrait jamais penser de lui, mais peut-être n’aurait-il pas été aussi serein à ce sujet s’il avait su ce que ses géniteurs avaient demandé à son frère. Pour le moment, il restait ignorant sur la question, et c’était très bien comme ça. C’était beaucoup mieux comme ça.
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeSam 16 Avr 2016 - 16:20

Nothing but my own mistakes
staring back at me
Duke pouvait comprendre que son frère ait un peu de mal à passer par dessus ce qu’il lui avait fait mais, lui ne lui en avait jamais tenu rigueur. Tout ça n’avait été qu’un accident et il ferait tout ce qu’il pouvait pour qu’il cesse de s’en vouloir pour ça. Sa vie était normale, tout ce qu’il y avait de plus normale d’ailleurs si ça n’était qu’il n’avait aucune perspective d’avenir réjouissante, ce dont son frère n’était pas responsable mais bien leurs parents. Ils étaient également responsables de ce qui était arrivé à Alfie et ça, il n’était pas prêt de l’oublier. Il s’en souviendrait même en temps voulu, c’était l’évidence même. Ils ne les laisseraient pas s’en tirer à si bon compte si un jour il pouvait leur rendre la monnaie de leur pièce.
S’il pouvait comprendre pourquoi ça rongeait Alfie, il n’admettait en revanche pas qu’il imagine des scénarios catastrophe. Rien de tout ça n’était arrivé et à quelques centimètres près ou non, envisager le pire n’avait rien de logique. De ce regard qui le caractérisait, il regarda son frère dans les yeux et haussa un sourcil.

- « À quoi cela va-t-il te servir de te dire qu’à quelques centimètres c’était pire ? Ce n’était pas quelques centimètres plus loin. Ça aurait pu être pire mais, ça ne l’est pas. Tu te tortures pour rien, c’est tout ce que ça te fait. »

Il n’aimait pas l’idée que son frère imagine ce genre de choses, plus que de ressasser ce qui avait pu être fait, ça ne faisait que l’encourager à voir ce qu’il y avait eu de mauvais. Duke n’était pas du genre optimiste, il était même du genre réaliste. Il connaissait ses défauts, tous agaçants pour son prochain mais, il vivait bien avec. La seule personne avec qui il était relativement supportable, c’était Alfie. Ses erreurs à lui avaient des raisons de le hanter parce qu’elles montraient sa faiblesse, son manque de caractère et ce qu’il était capable de faire s’il ne prenait pas garde. Retomber dans ses travers n’était pas impossible, c’était même tout le contraire. De certains, ils ne sortiraient d’ailleurs jamais, par manque de volonté. Une chose était certaine, il n’abandonnerait pas Alfie, ça, il ne le pouvait pas, ne le voulait pas. Le problème, c’était plutôt ce qu’il était prêt à faire pour que son frère vive désormais en sécurité. Ses craintes résidaient finalement surtout dans sa dépendance à l’héroïne qu’il ne reconnaissait pas et dans as capacité à entrer dans des colères qu’il regrettait toujours car violentes même si censées la plupart du temps.

Lucide quant à leurs parents, il haussa simplement les épaules. Non, ils ne le seraient sans doute jamais, leur mère moins que leur père en tout cas. Duke devait en avoir hérité certains de ses traits les moins flatteurs de Matthew, ce qui n’était pas une gloire, loin de là. Heureusement pour lui, il était moins passif que leur père et avait un rien plus de caractère pour affronter le monde même si ça ne suffirait sans doute pas.

- « Ils ne le seront jamais non. Ça ne sert à rien d’essayer de les contenter, on en ressortirait perdant à tous les coups. »

Il avait bien assez essayé que pour savoir que c’était inutile. Il en avait gâché sa vie, épousé une femme qu’il n’avait jamais véritablement aimé, surtout séduit à l’idée de l’amour sans le ressentir réellement. Heureux, il ne l’avait été que dans de rares moments et très jamais en famille à moins qu’il ne prenne en compte les moments passés avec son frère quand ils étaient plus jeunes. D’autres de ces moments n’avaient été que mensonge. Le constat avait été fait avant qu’il ne vienne voir son frère et il lui en était resté un goût amer.

- « Vraiment dommage oui. Ne vois-tu donc pas à quel point j’en suis navré ? »

Ce qui n’était absolument pas le cas bien entendu. Duke était heureux de retrouver son frère même s’il faudrait un temps pour qu’il se sente parfaitement à l’aise dans cette situation. À jouer un rôle en permanence, il en avait oublié comment être lui-même et surtout ce qui faisait de lui quelqu’un, une personne à part entière. Il ne savait d’ailleurs pas qui il était au fond et n’était pas sûr de vouloir le savoir.
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MessageSujet: Re: Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie)   Nothing but my own mistakes staring back at me (Dukie) Icon_minitimeDim 15 Mai 2016 - 2:45

Duke & Alfie
   
Voir son frère dans son salon, dans son tout petit appartement miteux, c’était une chose à laquelle Alfie ne s’était absolument pas attendu. On lui aurait annoncé la visite de Duke une heure plus tôt à peine qu’il aurait probablement ri, et peut-être qu’il se serait irrité si on avait insisté, persuadé qu’il était que son aîné se préoccupait aussi peu de lui que le reste de leur famille. Cela dit, lorsqu’il avait été mis dehors par leurs parents, et bien des années après lorsqu’il avait commencé à passer à autre chose, la disparition totale de Duke de sa vie restait quelque chose de rude. Ils avaient été soudés, tous les deux, et se dire qu’il n’aurait plus jamais droit à rien d’autre que son silence et son indifférence avait été difficile à accepter. S’il était en froid avec sa mère depuis longtemps et que ses relations avec son père s’étaient dégradées après qu’il ait involontairement blessé le premier-né de la fratrie, il s’était toujours bien entendu avec son frère. Et maintenant, quinze ans plus tard, force était de constater qu’ils pourraient toujours s’entendre ; malgré les mensonges, malgré le temps et malgré le silence, il y avait encore quelque chose à sauver de leur complicité passée, une chose qui pourrait sans doute faire revivre ce lien qui les unissait bien des années plus tôt. Après tout, ils n’étaient pas frères pour rien. Et ce que Duke avait dit au tatoué commençait très doucement à faire son chemin dans son esprit. Certes, il faudrait un moment avant qu’il accepte tout ce qui s’était dit, un moment avant qu’il ait finit par mettre de l’ordre dans ce qui s’était passé durant la dernière moitié de sa vie, mais au moins, maintenant, il avait l’impression d’avancer un peu moins seul. Il avait tout doucement commencé à se faire des amis, mais quoi qu’il puisse en dire, quoi qu’il puisse en penser, les liens du sang restaient importants pour lui. Alors avoir son grand-frère, son modèle, de retour dans sa vie, c’était un petit miracle auquel il ne s’attendait pas ; et ce petit miracle à lui tout seul semblait donner une toute autre dimension aux temps à venir. Bien sûr, il aurait du mal à s’ouvrir totalement, ayant trop honte de ce qu’il avait pu faire durant ses années où sa mutation était encore présente, mais petit à petit, si Duke était sincère et qu’ils continuaient à se voir et à rattraper le temps perdu, alors Alfie aurait réellement l’impression d’avoir retrouvé son frère. En attendant, il avait surtout un semi étranger dont il ne savait plus grand’ chose. Ils avaient grandi, tous les deux, en suivant des chemins différents, en vivant des choses bien différentes, et il espérait qu’il en saurait plus sur ce qu’il avait manqué de la vie de son aîné. Quant à la sienne … eh bien, il tenterait de la garder secrète aussi longtemps que possible. Pas tant qu’il n’aurait pas fait la paix avec ses vieux démons, et il craignait que ça n’arrive pas avant très longtemps. Au pire, il improviserait, comme il avait pu le faire avec Zelda. De là à ce que Duke comprenne ce qui lui était réellement arrivé, il avait le temps de trouver le courage de le lui avouer. Mais pas ce soir. Ce soir, il se contentait simplement de renouer avec ce très grand homme qu’il avait encore un peu de mal à associer aux derniers souvenirs qu’il avait de son frère, et sans doute que l’impression était réciproque. Après tout, ils étaient encore jeunes lorsqu’ils s’étaient vus pour la dernière fois. Visiblement, ils avaient aussi beaucoup de choses à se dire. Le tatoué ne compta pas les minutes et les heures qui défilèrent, ne sachant absolument pas combien de temps ils parlèrent. Il y eu quelques moments de silence un peu gênants, bien sûr, mais rien de trop grave, et leur conversation ne prit fin que lorsque le téléphone de Duke sonna. Alfie raccompagna son frère à la porte, lui laissa son numéro, et lorsqu’il referma après que son aîné ait pris congé, il se dit que décidément, le destin avait ses voies que le commun des mortels n’était pas prêt de comprendre.




]RP CLOS[



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