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 (alec) ≡ sinking to the bottom.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: (alec) ≡ sinking to the bottom.   (alec) ≡ sinking to the bottom. Icon_minitimeDim 22 Nov 2015 - 18:41

Won't get no peace with me.
— cesare demaggio & isolde saddler —
I'm taking you down with me Til you Can't sleep, can't breathe, You met your enemy. Can't sleep, can't breathe, Won't get no peace with me. You tried to tempt fate, be careful what you wish, i'll take you deeper and strip you of salvation, It's a crusade to bring you to your knees. It's what you wanted, your last manipulation. — Can't sleep, can't breathe.

Alec Lynch. C’était un nom qu’Isolde n’avait jamais vraiment apprécié. Ça avait été un collègue dans un premier temps. De ceux qu’elle avait du mal à supporter. Ce type à la carrure d’une armoire à glace qui puait la testostérone à des kilomètres à la ronde. Peut-être qu’il n’avait rien d’un misogyne, dans le fond, elle n’en savait rien, pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait jamais essayé de chercher à le connaitre. Il faisait parti de ces personnes qu’elle n’aimait pas sans chercher à comprendre pourquoi. Alors, elle lui remettait bien des torts sans que ce ne soit vraiment justifié. Ce n’était pas la seule personne au monde à faire ça. Tout le monde avait une personne dans son entourage qu’il avait du mal à supporter sans qu’il n’y ait de raison apparente à ça. Dans son cas, ça avait été Alec. Peut-être que ça avait été comme un sixième sens dans le fond. Elle savait qu’elle avait eu raison de toujours mal le sentir ce type. Il avait tiré en plein dans la tête de l’un de ces amis et ça c’était impardonnable à ses yeux. Il était devenu Alec Lynch le héros suite à cet événement. Félicitations, au nouveau héros de Radcliff ! Il ne fallait pas compter sur elle pour applaudir son pseudo exploit. Il avait tué un homme et c’était tout ce qu’elle était capable de retenir elle. Johan n’était pas un homme mauvais, ce qui s’était passé ce soir là, ça ne dépendait pas de lui. Pourtant, il avait payé de prix fort et bien rapidement Lancaster avait retourné la situation à son avantage. Il faisait toujours ça celui là. Il était même réduit à les créer les situations qui l’arrangeaient. Il était clair qu’elle le détestait le maire. Bien plus encore qu’elle pouvait détester Lynch. Pourtant, l’image de cet homme en train de tirer une balle dans la tête de Johan, ça la hantait au quotidien. Il fallait qu’il soit un chasseur pour agir avec une telle assurance. Un chasseur de plus qui trainait dans ce commissariat. Surement un qui n’hésitait pas à falsifier les évidences pour que tout aille dans son sens et tant pis pour les autres. Elle ne lui avait jamais fait confiance et sans doute qu’elle avait eu raison. Les hunters, c’était tous les mêmes. Des monstres. Des tueurs que personne ne pouvait arrêter parce qu’ils étaient toujours au dessus des lois. On ne pouvait pas les arrêter et les tuer ce n’était peut-être pas la solution à tous les problèmes, ça ne faisait qu’envenimer un conflit qui n’en finissait plus. Mais il fallait se défendre aussi. Faire en sorte de ne pas être le prochain à finir avec une balle entre les deux yeux.

Qu’est-ce qu’il fallait faire hein ? Cesare lui reprochait systématiquement tout ce qu’elle faisait, mais il ne semblait pas avoir de meilleures réponses qu’elle. Elle faisait ce qu’elle pouvait. Pour l’heure ce qu’elle pouvait faire, c’était rétablir la vérité au sein d’Insurgency, leur apporter des réponses aux nombreuses questions qu’ils se posaient depuis la fête foraine. Non, les explosions n’étaient pas un plan qu’elle avait eu en tête et dont elle n’avait parlé à personne et non, Johan n’avait pas non plus pris cette décision tout seul. Tout ce qui s’était passé ce soit là, c’était de la faute des hunters. Ce n’était pas vraiment une surprise, il fallait toujours qu’ils foutent la perde quelque part ceux là. Mais, elle n’avait pas les moyens de leur offrir le nom de celui qui avait injecté ce poison de NH24 dans les veines de Johan. Celui qui était responsable du chaos auquel tout le monde avait été confronté ce soir là. Mais il y avait toujours Alec, lui son visage était public et son nom aussi, alors lui, ils pouvaient l’attraper et l’envoyer croupir dans l’un des donjons du château dans lequel ils étaient regroupés. Y avait personne pour faire régner la justice. Ici à Radcliff, tuer un mutant ce n’était plus un crime mais un acte de bravoure, alors qu’est-ce qu’ils pouvaient faire d’autre que de l’attraper pour l’enfermer dans un coin pour ne pas qu’il tue d’autres personnes ? Le tuer peut-être. Mais il y avait toujours cette question qui subsistait au fond du crâne d’Isolde. Est-ce que c’était vraiment la solution ? C’état faire couler toujours plus de sang. Des hunters elle en avait tué, parce qu’elle n’avait pas eu le choix. Elle avait déjà été confrontée à cette situation où c’était tuer ou être tuée et elle avait choisi de tuer pour sauver sa vie. Mais tuer les hunters qui tuaient les mutants ça allait vite se transformer en un cercle vicieux qui ne connaitrait pas de fin. Ils faisaient ce qu’ils faisaient parce qu’ils n’avaient pas le choix. Fallait bien se défendre et défendre ses proches, mais en même temps ce n’était pas ça qui allait régler ce fichu conflit. Dans le fond, est-ce qu’il y avait vraiment un moyen de régler ce conflit ? Elle voulait continuer de croire que oui. Mais y avait toujours les paroles de Cesare quelque part dans un coin de sa tête. Il n’avait pas raison sur toute la ligne. Il avait d’ailleurs plus souvent tort que raison. Il ne semblait pas comprendre le cœur du problème. Mais y avait quand même certains de ces mots qui l’avaient poussée à la réflexion. Elle aurait aimé que la réciproque soit vrai, mais bon, fallait croire que ses parents l’avaient lobotomisé à tel point que lui la réflexion c’était plus possible. Tant pis, t’façon, elle avait baissé les bras le concernant celui-là. Il était un cas perdu. S’il voulait éliminer Insurgency en  se fichant de qui viendrait se mettre sur sa route alors elle l’attendait. Peut-être qu’ils avaient toujours été voués à ça tous les deux de toute façon. se détruire l’un et l’autre.

Ou peut-être qu’elle pourrait l’envoyer dans une cellule en face de celle dans laquelle on avait déjà placé Lynch. Parce qu’ils l’avaient trouvé finalement celui là. Enchainé au fond d’une cage, il ne pouvait plus tirer de balle dans la tête de qui que ce soit. Mais il y avait quelque chose d’assez drôle qu’on lui avait rapporté à propos de Lynch. Quand bien même on voudrait le tuer pour venger convenablement Johan, ou pour agir exactement de la même façon que le faisait les hunters, ce serait impossible. On lui avait dit que ses blessures se refermaient à vue d’œil en un instant. Y avait pas cinq millions d’explications à ce phénomène, il était un mutant. Et c’était assez ironique du point de vu d’Isolde. Il n’était pas bien différent de Cesare alors, encore un qui faisait n’importe quoi, mais lui au moins, il ne craignait même pas qu’on vienne lui tomber dessus quand sa mutation serait connue de tous. Il ne pouvait sans doute pas mourir, ses plaies se refermant bien trop vite. Est-ce que c’était pour ça qu’il faisait ça ? Parce qu’il ne craignait absolument rien ? C’était stupide. Incompréhensible, tout comme les motivations de Cesare. Fallait croire qu’y en avaient qui avaient clairement la tête qui ne tournait pas rond. Il fallait qu’elle lui parle et même si on lui avait conseillé de ne pas le faire à cause de sa condition, elle s’en fichait. Elle était enceinte, pas en phase terminale d’un cancer, elle devrait pouvoir gérer ça. Puis elle voulait parler à un homme qui était enchainé, elle ne voyait pas de qui pouvait se passer. Quand bien même il tenterait quoi que ce soit, enceinte ou pas, elle pouvait le maitriser. Elle était descendue jusqu’aux cachots pour y retrouver le fameux Lynch. Rapidement, elle déverrouilla la grille pour entrer dans la cellule, y déposant un tabouret sur lequel elle s’assit. Peut-être qu’elle tenait encore assez bien la route pour une femme enceinte, mais fallait pas déconner non plus, elle était mieux assise. « J’ai toujours cru que t’étais juste un type que je pouvais pas encadrer parce que c’était comme ça et qu’j’y pouvais pas grand-chose. Mais finalement c’était p’t’être plus profond que ça. » C’était qu’il était un putain de hunter et qu’elle les détestait tellement. « Maintenant c’que je comprends pas c’est qu’qui peut pousser un transmutant à tuer ceux qui sont comme lui. » Ça n’avait pas de sens à ses yeux. S’il avait pu mourir, y aurait eu tôt ou tard l’un de ses ami qui l’aurait descendu, parce que chez eux, ça n’a pas franchement l’air de compter l’amitié, l’humanité et le bon sens. Tout ce qui compte c’est de tuer les autres. C’était d’après elle ce qui pendait au coin du nez de Cesare, parce qu’il n’y avait aucun moyen pour qu’on le tolère longtemps parmi les hunters, qu’on se serve de lui pour faire péter des bâtiments plein de mutants, ça n’allait pas durer bien longtemps.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (alec) ≡ sinking to the bottom.   (alec) ≡ sinking to the bottom. Icon_minitimeMar 24 Nov 2015 - 11:39


to meet my demons and get back my upper hand
THE DEAD ARE GONE, THE LIVING ARE HUNGRY.
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moon's rising and my blood is growing cold, preacher man can't save a soul like mine. miracles are just too damn hard to find. ain't gonna drown in the water, cause the good lord ain't bringing me home. i'm bound for the broken promise land to meet my demons and get back my upper hand. long man can't catch a soul like mine, miracles are just too damn hard to find. w/isolde saddler & alec lynch.


Comme un animal en cage, une bête sauvage enchainée ; c’était ainsi que le Lynch vivait chaque seconde de sa captivité, guère abattu par la lassitude, mais alimenté par une rage sans cesse renouvelée. Rares étaient les moments où il laissait un moment de flottement venir le paralyser de la tête aux pieds, le mettre au sol pour y accepter son sort. Non, clairement, le chasseur ressemblait à une proie qu’on venait de mettre dans un espace trop petit, et il était loin à présent d’agir comme le chasseur qu’il avait toujours été. Toujours, ou pour les treize dernières années de sa vie, ça lui semblait presque être la majorité de son existence – et aucun moment passé dans cet endroit pourri ne pourrait remettre quoique ce soit en question. C’était à s’demander ce qu’ils attendaient : les dégénérés qui le retenaient captif de la sorte devaient se sentir aussi démunis que lui, face à la mutation qui battait dans ses veines – on n’pouvait pas le tuer, alors on le gardait dans une minable cellule, histoire de. Peut-être bien que ces imbéciles cherchaient à s’donner bonne conscience, à se dire qu’ils étaient mieux que leurs adversaires parce qu’ils n’faisaient pas l’honneur à leurs ennemis de les abattre d’une balle franche dans la tête. Il préférait toujours largement ce sort, au supplice qu’on imposait au peu de patience qu’il avait possédé dans sa vie : Alec était de ces êtres qui n’pouvaient pas rester cloitrés dans un espace restreint trop longtemps – même pour protéger son secret et sa propre peau, il avait été tristement incapable de demeurer en exil dans son appartement. Et encore, son logement était plus grand que la lugubre petite pièce où on l’avait abandonné ici. Parfois, parfois il y avait la bonne volonté du Lynch qui remontait à la surface, quelques brins d’instinct qui s’alignaient les uns avec les autres, pour former d’autres songes que ceux, rageurs, crachés par ses entrailles. Où était-il ? Partout où ses prunelles pouvaient le saisir, il y avait des informations, des indices quelconques sur ça. Clairement pas dans un sous-sol d’immeuble, dans un laboratoire ou même dans un genre de bunker aménagé récemment pour une quelconque cause. L’endroit n’ressemblait à aucun des quartiers généraux occupés par les hunters, ces lieux où eux-mêmes ramenaient des captifs pour les interroger : irrémédiablement, les jours passant, il s’était fait à l’idée qu’il n’avait pas été pris en otage par ses anciens alliés, mais bien par ses adversaires de toujours. C’était les chasseurs eux-mêmes qui procédaient aux interrogatoires – et ceux qu’Alec avait subis avaient été menés par personne d’autre qu’une poignée de dégénérés. Tous avaient vite déchanté lorsqu’ils avaient compris à qui ils avaient affaire – à quoi, une abomination qui devenait une totale énigme, sitôt qu’on égarait le tranchant d’une lame à la surface de sa peau, une quelconque menace pour son intégrité physique. Pour l’heure, il aurait volontiers troqué cette tare de ses cellules – qui lui avait indéniablement sauvé la vie – contre une force accrue, de quoi le sortir de cette situation lassante et énervante : et dans la chaine immuable de ses pensées, c’était le moment où la furie reprenait tous ses droits, balayant raison et fonctionnements logiques pour pousser le Lynch à reprendre ses cent pas, ses vociférations, ses menaces lancées à qui pouvait les entendre. Il les tuerait tous, c’était désormais plus clair que clair ; le destin qui se nouait au creux de sa gorge consumée par les heures, les jours entiers dans l’impuissance la plus totale. Y’en avait sûrement, dans cet univers vaste et complexe, qui étaient aptes à tirer profit d’une telle situation : lui ne faisait clairement pas partie de cette tranche de population, et déjà il préparait le moment idéal où il bondirait à la gorge du premier connard qui passerait par là.

Depuis combien de temps ? Combien de temps ? L’interrogation filait volontiers dans des retranchements inaccessibles de l’esprit d’Alec – il n’voulait pas penser à ça, en vérité. Et c’était tant mieux : car plus les heures lui paraissaient interminables, se transformant en jours entiers, plus la colère en ses entrailles devenait un incendie impossible à maîtriser. Ses songes allaient partout et nulle part à la fois, à des kilomètres de là sûrement, Radcliff, Radcliff, le misérable bled qu’il n’avait fait que maudire ces derniers mois, mais vers lequel il aspirait inlassablement de retourner. Pour bien des raisons, d’ces secrets qu’il gardait soigneusement retenus entre ses lèvres – peu importaient les tortures, les entretiens sympathiques, les joutes verbales ; en treize années à être façonné par les épreuves, par la chasse, par les ennemis qui se présentaient sur sa route, Alec savait gérer. Alec savait faire face sans ciller. Des convictions qui continuaient de traverser chaque muscle de son corps, chaque neurone de son esprit à mesure qu’il affrontait chacun des moments passés ici : l’avantage encore une fois, avec sa putain de dégénérescence, c’était qu’il pouvait aisément refuser d’avaler quoique ce soit quand il était ici – et que les heures de sommeil pouvaient se résumer à quelques instants arrachés sans que personne ne s’en rende compte : il n’crèverait pas ici. Une évidence que l’un et l’autre parti avaient sûrement tous les deux du mal à accepter. Lynch plus que n’importe qui. Plus que les quelques rares personnes qui savaient ; plus que n’importe quelle personne avec un minimum d’instinct de survie qui trouverait très utile le fait de pouvoir se régénérer. Encore, et encore, et encore. Peu importait la haine qu’il ressentait à l’égard de cette chose marquée dans ses cellules, il aurait peut-être pu s’y rattacher d’une quelconque manière en découvrant que c’était là l’seul moyen d’échapper au courroux des dégénérés si désireux de venger leurs amis tombés sur le champ de bataille – encore une fois, cette logique aurait sûrement fonctionné pour n’importe qui, n’importe qui d’autre qu’Alec Lynch. L’orgueil était toujours là, pulsant avec son cœur, et sans cesse torturé par chacune des plaies sur son corps qui se refermaient avec une allure surnaturelle. Il détestait ça, il détestait cette chose lovée au fond de lui, probablement autant que ses adversaires désormais : c’était à s’demander ici, dans cet endroit, qui était le plus prompt à s’en débarrasser. Peu importait si ça devait signifier sa fin, si ça devait signer son arrêt de mort : au moins, il mourait humain, et n’survivrait pas comme un monstre éternel tout juste bon à être enchainé et oublié dans une cave. Ils pouvaient le rejeter autant qu’ils voulaient à présent : mais dans l’armée des hunters, rares étaient ceux qui avaient les convictions d’Alec, la volonté de fer du chasseur qu’il était devenu, mû par plus de désirs encore que celui, primaire, de la vengeance. C’n’était pas un savant lavage de cerveau, des putains d’années de mensonge et de menaces qui avaient fait de lui un hunter – mais bel et bien un choix, son choix ; de la force de ses tripes et toujours plus alimenté par les éléments qui lui prouvaient raison. C’était, après tout, on n’peut plus ironique de se retrouver prisonnier parmi les transmutants qui se réclamaient plus vertueux que les chasseurs, alors même qu’ils usaient tous des mêmes pratiques, des mêmes magouilles. Lancaster, c'était une autre histoire : un commun-accord, qu’il aurait pu avoir tous les adversaires du maire de la ville, si seulement ceux-ci n’avaient pas été des humains capables de cracher des flammes avec leurs mains, ou d’faire trembler le sol sous leurs pieds selon leurs caprices.

Combien de temps l’avait-on laisser croupir, seul avec lui-même (mieux vaut être seul que mal accompagné, c’était bien connu) avant que des pas ne résonnent à nouveau dans les couloirs de pierre ? Assis contre le mur, le cul posé au sol dans l’expression grandiose des maigres occupations qu’il pouvait bien y avoir ici-bas, Alec ne daigna pas bouger, ni faire effet de la présence de la personne qui se présenta à lui. Si ce n’est par l’expression indéniable de son regard, on aurait presque pu croire que le Lynch avait complètement ignoré la personne qui se tenait là, à quelques pas à peine de lui – totalement atteignable, mais il ne daigna même pas faire l’effort de bondir sur ses jambes pour venir l’attaquer. A quoi bon ? Ca le défoulerait sans conteste, d’autant que la blonde était probablement comme tous les autres qu’il avait croisés ici – dégénérée. Mais, mais. Sans ciller, il l’observa tandis qu’elle ramenait un tabouret avec elle, pour s’asseoir, comme pour indiquer qu’ils en auraient pour longtemps – trop longtemps déjà : et finalement, si les regards pouvaient tuer, Isolde Saddler serait déjà morte, enterrée et boufferait des pissenlits par la racine en vitesse accélérée. Elle fut la première à ouvrir la bouche, confirmant une impression claire et nette qu’ils avaient tous les deux toujours eus, lorsqu’ils avaient travaillé en collaboration l’un avec l’autre : ils se détestaient, de manière épidermique et incontrôlable, comme si leurs instincts avaient sifflé dans l’air aussitôt que leurs regards s’étaient croisés pour la première fois. Quelque chose de familier ; et pourtant si différent de l’électricité qui avait glissé entre la Wolstenholme et lui, la première fois. Que répondre à ça ? Que la haine était mutuelle, ravivée comme des flammes rougeoyantes sur lesquelles on aurait balancé un combustible glacé ? Elle pouvait sûrement déjà le deviner, quand bien même il n’joignait pas l’effort au cri perçant de son silence. Le défi de regard ne s’éternisa pas bien longtemps, puisque la transmutante ouvrait déjà la bouche à nouveau : pour s’aventurer sur ces chemins si complexes, impétueux et dangereux dont elle ne connaissait rien. Rien ; l’évidence éclatant, brillant au fond des prunelles claires du Lynch tandis qu’il dévisageait ouvertement son interlocutrice forcée. Quelqu’un comme lui ? La tension qui traversa tout son corps s’exprima en premier, ses mâchoires se crispant – la hargne débordant par chacun des pores de son corps. Quelqu’un comme lui ; il n’était pas comme elle, pas comme eux, tous ceux qu’il avait abattus froidement sans une once de regret. Non ; peu importait l’nombre d’imbéciles qui le traitaient de transmutant, de dégénéré, l’considéraient comme une âme à sauver parce qu’il avait une tare similaire à la leur incrustée dans ses gênes. Jamais, jamais il n’serait comme eux – une évidence qui éclata sûrement sans même qu’il n’ait à dire le moindre mot. « Entre la gamine de l'accueil et toi, faut croire que le shérif va devoir revoir ses troupes. » oh, probablement pas : sûrement qu’Absalon Castellanos lui-même était bien content d’avoir des supports masqués au beau milieu de son poste de police pris en otage par les chasseurs. Isolde, Nerea, qui d’autre ? Lancaster avait aisément évincé le shérif des histoires de la ville, mais il fallait croire que ça n’avait pas été assez, manifestement. L’évidence derrière le sarcasme – c’n’était pas comme si Alec allait passer la porte du poste de police pour venir dénoncer le shérif, sa gamine, et la blonde en congé maternité comme étant des membres d’un des organismes rebelles de la ville ; mais c’était toujours mieux d’parler de ça, que de répondre à la simili-interrogation de son interlocutrice. Ils n’étaient pas pareils dans une quelconque fibre de leur corps, pas d’quoi s’attarder sur la question. « J’ai bien peur de n’pas pouvoir être le meilleur conseiller en maternité. » ajouta-t-il, dans un sous-entendu évident ; pourquoi est-c’qu’elle se pointait comme ça pour venir le voir, avec son ventre proéminent et imposant comme si elle était sur le point d’accoucher juste sous son nez ? N’avaient-ils personne de mieux à lui balancer comme seule compagnie ? Depuis longtemps déjà, la blonde avait disparu des rangs de la police de Radcliff avec pour excuse, un congé maternité aussi surprenant qu’imprévu – Saddler, enceinte ?! – mais fallait croire qu’elle avait trouvé d’autres endroits où prendre ses marques. « Combien d’temps j’vais devoir rester là, au juste ? » au moins n’avait-il pas besoin de dormir sur un banc au milieu de la rue en regardant par-dessus son épaule toutes les deux minutes et demi. Alec était un fugitif plus encore qu’un prisonnier : une évidence qui devait échapper à beaucoup de gens encore – les rebelles plus que tous les autres. Autant conserver les apparences telles quelles, histoire de ne pas aggraver la situation, déjà désastreuse.
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Isolde Saddler
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (alec) ≡ sinking to the bottom.   (alec) ≡ sinking to the bottom. Icon_minitimeSam 5 Déc 2015 - 12:33

Won't get no peace with me.
— cesare demaggio & isolde saddler —
I'm taking you down with me Til you Can't sleep, can't breathe, You met your enemy. Can't sleep, can't breathe, Won't get no peace with me. You tried to tempt fate, be careful what you wish, i'll take you deeper and strip you of salvation, It's a crusade to bring you to your knees. It's what you wanted, your last manipulation. — Can't sleep, can't breathe.

Alec Lynch, un transmutant, ça ressemblait presque à une blague aux yeux d'Isolde. Il avait tout du parfait hunter, lui qui n'avait pas hésité à tirer une balle en pleine tête de Johan lors de la fête foraine. Un geste qui l'avait promu au poste de héros. Félicitations, pour avoir abattu un homme alors qu'il y avait évidemment d'autres solutions pour l'arrêter. L’assommer ça aurait pu être bien aussi, essayer de lui parler pour le calmer aussi. Mais non, chez les hunters, il fallait tirer avant d'essayer de comprendre. C'était aussi ce que Thaddeus avait fait, quand il avait abattu cette pauvre fille sur la place publique soit disant parce qu'elle avait brûlé une famille. Une belle connerie puisque c'était les hunters sûrement sous les ordres de Thaddeus qui avaient commis ce crime. Quand bien même elle aurait été coupable, ça avait été injuste de la condamner de la sorte. Certes, la peine de mort était encore en vigueur dans le Kentucky, mais cette pauvre fille était innocente et elle n'avait eu le droit à un véritable procès. Bref, c'était un crime dont Lancaster ne serait jamais accusé, parce qu'au même titre que Lynch, il avait agit en héros en tant cette fille. Quelle belle connerie. On pouvait aisément condamner les transmutants sans motif apparent, hormis le simple fait d'être un transmutant, mais alors ceux qui tuaient des innocents sans chercher à comprendre, on leur disait rien, au contraire, on faisait d'eux des héros. C'était affreux aux yeux d'Isolde, tellement injuste que ça la rendait folle de rage. Y aurait jamais personne qui paierait pour les vies innocentes qui avaient été prises. Pour cette fille que Thaddeus avait exécutée, pour Johan. Pour son mère à elle ou même pour la sœur de Cesare. Qu'il accuse Insurgency sans chercher à comprendre, c'était son problème, mais en vérité, y avait forcément un hunter derrière la mort de sa cadette, c'était tellement logique qu'elle se demandait comment ça pouvait ne pas sauter aux yeux du Demaggio. Heureusement qu'elle ne se donnait plus la peine d'essayer de le comprendre celui-là. Peut-être qu'elle ferait mieux d'en faire autant avec Alec, avec Thaddeus, avec tous les autres, parce que ça n'en valait pas la peine et y avait rien au monde qui pouvait l'aider à les comprendre. Il semblait qu'elle n'appartenait simplement pas au même monde que ceux là. Tant mieux dans le fond, ils n'étaient que des monstres alors elle était bien contente de ne pas être comme eux. Puis c'était rassurant peut-être, de ne pas réussir à les comprendre, ça voulait dire qu'elle était toujours meilleure qu'eux, malgré ce que Cesare pouvait bien en penser. De toute façon, il fallait vraiment qu'elle arrête de se focaliser sur ce que Cesare pouvait bien penser, après tout, y avait plus rien à tirer de leur relation de toute façon.

Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir tirer de cette discussion avec Alec ? Pas grand chose sans doute. Mais il avait fallu qu'elle descende dans les cachots. Elle s'était sentie obligée de descendre. Fallait qu'elle lui parle. Elle savait bien qu'elle ne le comprendrait pas. Dans le fond elle savait d'avance que cette discussion serait vaine. Mais il fallait qu'elle essaie. Parce qu'il était un transmutant et pourtant, il défendait les hunters. Ça n'avait pas beaucoup de sens à ses yeux. Comment est-ce qu'il avait pu en arriver là ? Devait bien y avoir une histoire derrière ces choix, tout comme il y en avait une derrière les siens. Sans doute que si son père était encore en vie aujourd'hui, elle n'en serait pas là. Mais il avait été tué par un hunter et de là avait commencé sa profonde haine des hunters. Ça semblait justifié à ses yeux, parce qu'ils étaient tous, sans exceptions, des meurtriers. C'était dans la définition même du poste, être hunter, c'était tuer des transmutants. Mais, être un transmutant, ça ne voulait pas dire tuer tout le monde et n'importe qui. Peut-être qu'y en avaient qui avait tué des gens, peut-être qu'un transmutant avait tué un proche d'Alec, mais ça ne justifiait rien. C'était comme maudire les humains, parce qu'un psychopathe 100 % humain avait tué un proche. Les hunters, ils faisaient le choix de traquer les transmutants et de les tuer, c'était de la folie. Même insurgency ne faisait pas ça. Ils ne rentraient pas chez les gens pour leur tirer une balle dans la tête, tuant aussi leurs enfants, parce qu'on était jamais trop prudent, si ça se trouve le môme de quatre ans qui n'avait rien demandé à personne, c'était peut-être un futur hunter aussi. Eux ils ne faisaient pas ça. Les hunters, si. Isolde était descendue jusque dans la geôle d'Alec. Assise non loin de lui, elle avait ouvert la conversation, ignorant le regard froid de Lynch, il pouvait bien la regarder aussi méchamment qu'il le voulait, ce n'était pas ça qui allait retourner la situation en sa faveur. Il était prisonnier ici et elle n'avait pas l'intention de le laisser partir. Et puisque c'était elle qui tirait les ficelles au sein d'insurgency, y avait peu de chance pour qu'il sorte de là tant qu'elle le l'aurait pas décidé. C'était elle qui décidait ici, elle qui avait le pouvoir, alors y avait rien qu'il puisse faire pour se tirer de cette situation. Il aurait pu la traiter de tous les noms que ça n'aurait rien changé. Il aurait pu essayer de lui sauter dessus que les chaînes l'auraient retenu. Il était coincé ici.

Elle sourit légèrement à la suite de la réplique de son interlocuteur. C'était presque drôle ce qu'il racontait. Parce que si Castellanos devait revoir son personnel, ce serait plutôt les gens comme lui qu'il foutrait à la porte. « Peut-être que ses critères de recrutements sont plus souples que ceux de Lancaster. » Elle haussa les épaules. Quoi que, il fallait croire que Lancaster avait des transmutants dans ses rangs ? Peut-être même au sein de sa nouvelle armée de hunter qu'il avait mise en place récemment. Alors qu'il évoqua sa grossesse, elle plaça sa main contre son ventre, comme par réflexe, elle le faisait tout le temps dès qu'on lui parlait de sa grossesse. « Tant mieux, parce que tu serais probablement l'une des dernières personnes que je viendrai voir si j'avais besoin de conseils de ce côté là. » Elle avait beau être particulièrement seule dans cette galère, elle n'avait certainement pas besoin d'un type comme Alec pour lui filer des conseils et ce n'était clairement pas ça qu'elle était venue chercher jusqu'ici. Elle n'avait même pas envie de parler de ça avec lui. Putain de hunter qui voyait certainement ce bébé comme une cible de plus à abattre, parce qu'il était probablement un transmutant et que ça leur suffisait à eux pour tuer. Probablement. Un mot qui en disait long sur la philosophie des hunters. Ils étaient des tueurs, fin de l'histoire. « J'sais pas. Longtemps sans doute. Tu as l'éternité devant toi non ? » Elle ne savait pas vraiment comment fonctionnait son pouvoir, mais peut-être que si ses blessures pouvaient guérir à la vitesse de la lumières, ses cellules pouvaient aussi se régénéraient. Elle n'était pas née de la dernière pluie, elle connaissait les mutations, elle en avait une elle aussi, alors elle pouvait facilement faire des théories. « Combien de transmutant tu as tués ? Peut-être que t'as jamais pris le temps de compter. » C'était bien le genre des hunters ça, tuer des transmutants à tour de bras au point même d'en oublier le nombre exact. « Combien de temps de prison on imposerait à quelqu'un ayant le même nombre de victime que toi à leur charge ? » Perpétuité peut-être. Sûrement même. Peine de mort, pourquoi pas. Parce qu'y en avait qui l'avait subie pour moins que ça. Elle ne savait pas combien de transmutants Alec avait pu tuer, mais le fait était qu'il avait tué des êtres de humains, de sang-froid sans doute. Mais il semblait que dans leur monde à eux, ça ne comptait pas. Après tout, ils n'étaient que des transmutants alors pourquoi s'en faire un ? Peut-être qu'il serait temps de leur apprendre que les transmutants étaient humains, ils en avaient toutes les caractéristiques. Les seuls monstres de l'histoire, c'était les hunters.
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Alec Lynch
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (alec) ≡ sinking to the bottom.   (alec) ≡ sinking to the bottom. Icon_minitimeLun 7 Déc 2015 - 18:15


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moon's rising and my blood is growing cold, preacher man can't save a soul like mine. miracles are just too damn hard to find. ain't gonna drown in the water, cause the good lord ain't bringing me home. i'm bound for the broken promise land to meet my demons and get back my upper hand. long man can't catch a soul like mine, miracles are just too damn hard to find. w/isolde saddler & alec lynch.


Maintes fois déjà, Alec avait navigué parmi le reste de la population comme s’il n’pouvait rien faire d’autre que s’en méfier. Les analyser de la tête aux pieds, les observer avec une véhémence mêlée de ces instincts secrets, nés des tréfonds des trahisons d’antan : partout, il lui semblait voir des ennemis, des adversaires prêts à se retourner contre lui au moindre signe de désaccord, à la moindre menace pernicieuse glissant dans l’air. Il avait toujours vécu tel un spectre, si peu prompt à s’attacher à qui que ce soit – somme toutes, ses relations actuelles se limitaient encore, pour la plupart, à des gens qu’il lui semblait connaître depuis toujours. Felix et sa famille, en première ligne ; ceux qui appartenaient aussi au paysage de l’autre Alec Lynch, celui qui avait grandi presque normalement dans une ville à plusieurs centaines de kilomètres de là, et avait pu faire preuve d’assez de spontanéité pour laisser entrer des étrangers dans son existence. Et pour quoi ? Au final, il était encore impossible pour le chasseur, de dire clairement si son meilleur ami l’avait trahi lui aussi ou non ; est-ce que Felix avait joué un rôle dans la mort des Hodgins ? Est-c’que les Lecter étaient de ces hunters si prompts à tuer des dégénérés qu’ils en oubliaient tous les préceptes qu’ils lui avaient inculqué pendant les treize dernières années de son existence ? Est-c’que son entrainement, tout ce qu’il avait appris auprès du patriarche de la famille, tout ce en quoi il croyait, n’avaient été que du mensonge ? Trop rarement, Lynch s’était attardé sur cette interrogation, prompt surtout à la fuir à chaque fois qu’il se devait de supporter le regard de son meilleur ami, ou d’un des membres de sa famille. Il s’était cru appartenir à quelque chose au moins, une simili-famille d’adoption alors même qu’il avait laissé ses parents derrière lui pour poursuivre la destinée qui s’était offerte à lui, grande ouverte devant ses pieds. Demeuraient certaines petites choses, des graines d’assurance qui lui restaient – elles ne le concernaient que lui, celui qu’il avait toujours été, celui qu’il avait choisi d’être aussi facilement qu’il aurait pu s’effondrer, s’noyer après la mort de ses parents. C’était sûrement ça au moins, qui lui permettait de dévisager la blonde face à lui avec autant de haine que de dégoût – tout devenait soudainement limpide au sujet d’Isolde Saddler. La façon dont elle avait toujours agi avec lui, leur incapacité à s’entendre sur quoique ce soit, le manque grandiose de désir qu’ils avaient pu avoir de se lier d’une quelconque manière l’un à l’autre. Ça n’avait pas été faute de prétendre se battre pour les mêmes causes – tous les deux avaient eu ce badge clinquant accroché à leur ceinture, mais cette illusion-là avait sûrement été la seule chose qui les avait rassemblés un jour. Et tout ça pour quoi ? Pour que la jeune femme s’avère être une dégénérée engagée dans un des groupes rebelles ? Il n’avait pas fallu bien longtemps au Lynch, pour comprendre qu’il n’s’était pas retrouvé entre les mains d’Uprising, mais bel et bien de ces imbéciles extrémistes qui se plaisaient à faire sauter tous les bâtiments de la ville sous prétexte de revendiquer leurs droits. Ouais. Ouais, ça ressemblait bien à une personne comme Saddler, que de fonctionner de la sorte. Et déjà la froideur glaciale de l’atmosphère dépassait simplement le décor pitoyable de leurs retrouvailles, pour glisser jusque sous la peau du chasseur, dans chaque parcelle de ses veines où le sang courait à toute allure.

Il y avait derrière les masques apposés à son visage, de nombreux calculs et d’autres conclusions qui s’alignaient les uns après les autres : qui pouvait consciemment décider d’envoyer une femme enceinte dans les geôles du chasseur captif ? Certes, il restait enchainé, et elle était probablement une dégénérée : traquer les gens de son espèce était pourtant son domaine de prédilection, c’qu’il faisait depuis plus d’une décennie sans jamais sentir sa détermination faiblir. Alors… alors. Force était de constater que quelqu’un avait été assez fou pour décider qu’Isolde Saddler était digne d’avoir une place de pouvoir dans cette organisation quelle qu’elle soit : ça expliquait beaucoup de choses, notamment le fait que les transmutants multiplient les attaques frontales, directes et violentes. Il fallait lui reconnaître un caractère de feu, qu’il avait bien souvent trouvé plus insupportable que la normale – tous les deux, l’un comme l’autre, avaient préféré blâmer les anicroches, un phénomène qui les dépassait largement, plutôt que de se poser des questions claires et précises. Si Lynch avait toujours ressenti un mélange acide de méfiance et de véhémence pour la jeune femme, il n’s’était jamais particulièrement penché sur son cas, préférant l’ignorer plus qu’autre chose : mais juste sous son nez, juste sous le nez de Lancaster, y’avait eu une dégénérée qui s’était accrochée à sa petite plaque métallique et à son honneur de flic. Un devoir sacré qu’elle avait oublié – probablement comme tous les gens à Radcliff qui portaient le badge de la police, ou même l’uniforme en lui-même. Depuis longtemps déjà, le chasseur qu’il était avait arrêté d’attarder ses pas, ses attentions hypocrites sur le simple job de policier qu’il avait mené pendant les dernières années de sa vie. Ça n’ressemblait plus à rien, en l’état actuel ; ça n’avait plus rimé à rien, sûrement depuis plus longtemps qu’il n’était prêt à le croire. Jamais Lynch n’avait désiré vendre son âme au maire de la ville, jamais il n’avait compté sacrifier ses convictions les plus profondes – quelles qu’elles soient – au profit d’un homme belliqueux comme Lancaster. Sûrement un autre point commun qu’ils avaient tous les deux, à se regarder dans le blanc des yeux avec toute la furie qu’ils pouvaient sentir tourner au fond de leurs tripes. Ils s’détestaient, c’était un fait avéré ; pas besoin de s’attarder sur ça bien longtemps. Alors pourquoi est-ce qu’Isolde s’était donnée la peine de venir jusqu’ici, alors même qu’elle n’avait sans doute aucune envie d’écouter, saisir ou comprendre les convictions d’un homme tel que lui ? Tout cela s’annonçait déjà comme une conversation sans intérêt, un débat stérile qui n’trouverait jamais de fin – si ce n’est par eux deux se séparant sans s’être jamais détestés plus. Il n’connaissait le procédé : il n’savait que trop bien ce que ça faisait, d’avoir une conversation avec quelqu’un qu’on avait cru connaître, pour se rendre compte qu’au final, les choses avaient toujours été plus compliquées qu’elles ne l’avaient semblé. Et les dégénérés, leur façon de voir les choses était tout simplement risible et ridicule. « J’pourrais avoir l’éternité devant moi, c’est pas pour autant que j’aurais envie de la passer en ta compagnie, j’suppose. Et l’inverse doit être vrai. » n’étaient-ils pas déjà lassés tous les deux de cette mascarade ? Les faits étaient là, ce groupe d’imbéciles et Isolde se retrouvaient avec un petit problème sur les bras : ils n’avaient sûrement pas prévu qu’Alec Lynch leur cible de choix, le vilain chasseur qui avait tué leur copain Lachlan, ne pourrait pas mourir et serait donc une potentielle personne apte à détenir des informations sur eux. Oui, certes – soit. Mais étaient-ils voués à ça ? Le jeune homme était-il promis à passer le restant d’sa vie éternelle dans cet endroit ? Pour toujours, à jamais – une perspective qui lui semblait si lointaine que ça lui en filait la nausée, l’acidité de sa bile au bord des lèvres. Qu’ils cessent donc cette mascarade, la Saddler n’savait pas quoi faire de lui, et si tant est qu’elle ait l’intention de le garder piégé ici, il n’se plierait pas à cette idée pour bien longtemps. Et en effet, il avait toujours l’éternité pour trouver un moyen de sortir de sa misérable geôle.

Ainsi qu’une capacité surnaturelle à régénérée n’importe laquelle de ses plaies. Et une facilité déconcertante à ignorer l’âge, la maladie, la fatigue – en bref, tout ce qui s’avérait si souvent être une malédiction pour le Lynch, en était sûrement une toute autant pour son interlocutrice. Ça aurait été si facile de simplement lui mettre une balle dans la tête, dire qu’ils avaient vengé Johan Lachlan, se prétendre être les saints vengeurs de cette ville. Et blablabla. « On en est aux leçons de morale, alors ? » un ricanement passa ses lèvres ; parce qu’à dévisager la jeune femme à quelques pas de lui, il pouvait déjà voir qu’elle n’était pas la mieux placée pour lui dire quoique ce soit. « Et combien de gens t’as tué, toi ? » tension, silence ; l’électricité tendit l’air avec des relents de sa discussion passée, avec les trois autres protagonistes rebelles auxquels il avait eu affaire quelques temps plus tôt. « J’veux dire… je parle pas juste des chasseurs qu’on retrouve assez régulièrement un peu partout. Combien de gens à la fête foraine ? Ou combien de gens blessés à la mairie ? » il en connaissait une au moins, la preuve irréfutable qu’Isolde ne pouvait pas nier, n’pouvait pas masquer – pas si elle avait un minimum de respect pour l’homme en face d’elle, le hunter qu’il avait été. Il n’était pas stupide, et si elle voulait jouer à l’imbécile, c’était son droit – mais qu’elle n’vienne pas croire qu’elle s’adressait à quelqu’un qui ne savait pas. Qui n’pouvait pas la considérer comme tous les autres, coupable dans chaque fibre de son corps. « Tu peux dire c’que tu veux… j’ai jamais fait exploser des bâtiments en entier juste pour abattre une personne. » que ce soit Lancaster, ou un chasseur qui avait croisé son chemin au mauvais endroit, au mauvais moment – après tout, les hormones ça devait jouer des tours pour de nombreuses choses. Supportant le regard clair de son interlocutrice, Alec quitta de son dos, le pan de mur contre lequel il avait été appuyé jusque-là, se penchant vers la blonde comme si la discussion avait soudainement revêtu un aspect on ne peut plus intéressant. Peut-être. Peut-être pas. A vrai dire, ils n’s’étaient jamais accordés sur rien, Isolde et lui ; difficile d’imaginer qu’ils puissent aller quelque part en se retrouvant ici. « Alors… est-ce que t’es venue faire la juge et la jurée en prétendant que c’est différent – ou mieux - de ce que je fais, ou est-ce que t’as… une requête particulière, une curiosité quelconque à assouvir ? » parce que comme elle l’avait dit, il avait tout son temps – et en plus, on avait décidé d’le coincer dans un endroit pareil, comme si la sentence du destin ne suffisait pas déjà amplement. Alors bon, autant faire la discussion, ou en profiter pour comprendre un tant soit peu ce qui faisait fonctionner une personne comme Isolde – parce que définitivement, quand on se prétendait mieux que tous alors qu’on tuait les gens par dizaines dans des explosions grandioses, ça devait relever d’une quelconque pathologie. « A te voir t’aurais mieux à faire. Alors tu dois bien avoir une bonne raison. » les trois autres dégénérés avaient déjà couvert pas mal de terrain – mais il fallait croire que la jeune femme avait encore des questions – et des questions, et des questions. Tant d’interrogations qu’on lui posait, comme ça, comme s’il était le Messie qui avait toutes les réponses. Sûrement pas celles qu’ils attendaient tous.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (alec) ≡ sinking to the bottom.   (alec) ≡ sinking to the bottom. Icon_minitimeLun 4 Jan 2016 - 20:34

Won't get no peace with me.
— cesare demaggio & isolde saddler —
I'm taking you down with me Til you Can't sleep, can't breathe, You met your enemy. Can't sleep, can't breathe, Won't get no peace with me. You tried to tempt fate, be careful what you wish, i'll take you deeper and strip you of salvation, It's a crusade to bring you to your knees. It's what you wanted, your last manipulation. — Can't sleep, can't breathe.

Avec Cesare déjà, Isolde s’était retrouvée tellement fois en face d’un mur. Elle avait essayé de comprendre, mais y avait rien à faire. Tout ça, ça n’avait clairement pas de sens pour elle. Le contraire était vrai sans doute, alors elle avait décidé que ça ne valait plus la peine de perdre son temps à essayer d’expliquer à Cesare ou n’importe quel type dans son genre les raisons de ses actes. Elle n’était pas venue jusqu’ici pour se lancer dans un débat sans fin avec le Lynch. Elle sait déjà que c’était perdu d’avance. Il lui dirait que ce qu’elle faisait était mal, elle lui dirait d’aller se regarder dans la glace avant de balancer des choses pareilles, puis il relancerait la faute sur elle, avant qu’elle ne la lui renvoi. C’était comme ça que ça fonctionnait entre les mutants et les hunters. Y aurait jamais de terrain d’entente. Elle l’aurait souhaité pourtant, elle y avait même cru à un moment, quand les politiciens avaient commencé à s’en mêler et que la balance penchait en faveur des transmutants. Il y avait eu des lois pour les protéger, alors elle avait pensé que ça allait changer bien des choses, mais ça n’avait fait que les empirer. Pour elle, les responsables de toute cette pagaille, c’était les hunters. Parce qu’ils avaient choisi d’en arriver là, de traquer les transmutants pour les tuer, quand bien même ils pouvaient être innocents. Les transmutants eux, ils n’avaient rien choisi. La mutation, ça leur tombait dessus sans prévenir et ils devaient bien faire avec. On les tuait pour ça, pour une histoire de gène sur lequel il n’avait pourtant aucun contrôle. Il n’y avait bien que dans les films de science fiction qu’on pouvait choisir avec soin tous les gènes de nos enfants. Malheureusement, la vie n’était pas un film de science fiction, alors y avait personne pour décider qui serait un mutant et qui n’en serait pas. Mais y avait bien du monde pour décider de les abattre soit disant parce qu’ils étaient dangereux. Des gens comme Cesare et sa famille ou comme Alec. Ils étaient les monstres à ses yeux, alors que dans ceux d’Alec, c’était elle le monstre. Débattre là dessus n’avait pas le moindre intérêt. Elle n’avait de toute façon pas envie d’expliquer ses raisons à Alec, et puis c’était elle qui décidait du sens de la conversation. Elle était en position de force en cet instant, alors si elle n’avait pas envie de se prendre la tête dans une dispute dénuée de sens, elle faisait bien ce qu’elle voulait. Il pouvait aussi se taire après tout, même enchainé au fond de cette cellule, il avait encore ce choix. Elle s’en fichait. Qu’il se taise et elle retournerait vaquer à ses occupations. Elle avait déjà trop résisté avec Cesare pour en faire de même avec Alec. C’était moins difficile avec Alec, puisqu’elle n’avait jamais été capable de le supporter. Qu’il pense ce qu’il veut d’elle, elle s’en fichait. Cesare en revanche, c’était une autre histoire.

Insurgency, hunters, c’était peut-être du pareil au même dans le fond. Deux camps que tout opposait, mais qui ne valait peut-être pas mieux l’un que l’autre. C’était peut-être vrai ça. Est-ce qu’elle en avait quelque chose à faire ? Concrètement non. Il semblait que ça avait compté aux yeux de Cesare pendant un moment, avant qu’il ne décide de l’accuser de tout et de rien sans même avoir la preuve de sa culpabilité. Ce qu’elle savait et ce qui lui suffisait amplement, c’était que son combat à elle, il était beaucoup plus juste que celui des hunters. Eux, ils massacraient des innocents alors qu’Insurgency, ils s’en prenaient avant tous aux tueurs. Parce que c’était ce qu’ils étaient les hunters, des tueurs. Y avait pas de hunters innocents, c’était des hommes et des femmes qui avaient choisi de tuer des transmutants, qu’ils soient innocents ou non, ils ne faisaient pas la différence. Elle, elle le faisait. Elle savait qu’il y avait des transmutants qui profitaient de leurs dons pour faire tout ce qu’ils voulaient. Elle avait conscience qu’il y en avait qui étaient dangereux et elle ne cherchait pas à les défendre ceux-là, pas plus qu’elle ne chercherait à défendre un tueur en série. Mais au milieu de tout ça, il y avait tout un tas d’innocents auxquels les hunters ne faisaient pas d’exceptions. Des gamins parfois. Elle en avait eu sur le dos dès son adolescence des hunters. Elle n’avait été qu’une gamine innocente à cette époque, elle ne demandait qu’à vivre sa vie tranquillement. Pourtant, on l’avait traquée et son père s’était sacrifié pour qu’elle s’en sorte. Il n’était pas transmutant pourtant, mais ils n’avaient pas hésité à lui tirer dessus. C’était probablement à ce moment là qu’elle avait compris qu’ils n’avaient pas de limite et qu’il faudrait bien à un moment donné que quelqu’un se donne la peine d’essayer de les arrêter. C’était ce qu’elle faisait ici avec les gens d’Insurgency. Et il était clair qu’ils n’arrêteraient pas cette folie en balançant des roses à travers la ville. Il fallait montrer qu’ils avaient les moyens de riposter et qu’ils n’hésiteraient pas à le faire. Il fallait riposter avant d’être massacré, parce que s’ils ne faisaient rien, ce serait comme ça que ça se terminerait et il était clair pour Isolde, que si elle devait mourir de la main d’un hunter, ce serait en ce battant, pas à un moment imprévu, alors qu’elle vivrait sa petite vie dans son coin. Elle se battrait jusqu’au bout c’était certain. Il lui semblait que c’était la meilleure chose à faire et sans doute que pour quelqu’un comme Alec, ce qui semblait être la meilleure chose à faire, c’était de tuer les transmutants. Ils étaient coincés dans un cercle vicieux, dont ils ne sortiraient que lorsque l’un des deux camps aurait remporté la bataille. Fallait croire qu’une guerre, ça impliquait des prisonniers, et Alec était l’un d’entre eux, mais elle ne pensait pas qu’il puisse avoir quelque chose à dire qui pourrait les aider. Elle n’avait pas l’intention de le torturer pour essayer de lui soutirer des informations et il était clair qu’elle n’avait pas l’intention de passer l’éternité ici en sa compagnie. « Tu peux être certain que moi, je n’ai pas l’intention de m’attarder longuement ici. Toi par contre … » Elle haussa les épaules. « J’suis pas sûre que quiconque ait envie de te laisser partir. » Et celui qui le ferait, risquait de finir à sa place. Alec resterait enfermé là-dedans autant de temps qu’elle l’aurait décidé et il lui semblait que jamais elle n’aurait envie de le laisser partir pour qu’il recommence à tuer des transmutants.

Elle ne pouvait pas le tuer de toute façon, alors mieux valait qu’il reste ici. Il avait tué l’un de leurs amis et combien d’autres personnes hein ? Est-ce qu’il ne méritait pas la prison ? Sans procès ni rien, ça pouvait paraitre injuste, mais y avait pas besoin de procès pour quelqu’un qui avait toujours tué sans se poser de question. Il était ici à sa juste place. Elle laissa échapper un long soupire. « Tu peux me juger moi et le reste du groupe autant que tu veux, je m’en fiche. » Elle n’était plus à un jugement prés de toute façon. Et puis, qu’Alec Lynch ne soit pas capable de comprendre ce qu’elle faisait, c’était bien le cadet de ses soucis. « J’pense que ce qu’on fait c’est nécessaire, parce que j’veux pas mourir sans raison. » Elle haussa les épaules. Y avait pas grand-chose à dire de plus sur le sujet. « Et tu penses que ce que tu fais c’est bien, parce qu’on est tous des monstres hein ? Tellement dangereux pour la société. » De son point de vu à elle, c’était complètement faux et complètement hypocrite de la part de quelqu’un comme Alec. « T’es pas d’accord avec moi, je ne suis pas d’accord avec toi, alors débattre là-dessus, on pourrait bien y passer la nuit que ça changerait absolument rien. » Elle n’avait pas l’intention de le faire changer d’avis et y avait rien qu’il puisse dire qui la fasse changer d’avis, alors s’ils se lançaient là-dedans, ils se retrouveraient rapidement dans une impasse. « J’ai déjà eu cette conversation avec quelqu’un comme toi. J’ai pas envie de me relancer là-dedans. » Alors, elle ne dirait même pas qu’elle n’était en rien responsable de ce qui s’était passé à la fête foraine, que c’était encore un hunter qui était derrière l’enfer qui s’y était déroulé. « J’voudrais juste essayer de comprendre pourquoi les transmutants se mettent à tuer des transmutants. Le gars avec qui j’ai déjà débattu de ce conflit, il était comme toi. Transmutant et pourtant un jour, il a fait sauté un bâtiment. Pas pour blesser des gens. Pour les tuer, transmutants et humains qui s’étaient réunis pour essayer de s’entraider. » Le petit groupe avec qui elle était à cette époque, ils n’avaient même pas eu le temps de se faire remarquer, ils avaient été plus discrets, moins violent, plus désireux d’aider que d’attaquer. Mais ce groupe n’existait plus, merci Cesare. « Pourquoi ? J’comprends pas. Parmi ceux avec qui tu travailles, y en a combien qui seraient près à te tuer s’ils savaient ce que tu étais et qu’ils le pouvaient ? » La quasi-totalité sans doute, parce que pour la plupart des hunters, mieux valait mieux être mort plutôt qu’un transmutant. « Si tu pouvais, est-ce que tu te suiciderais, juste pour ne plus être ce que tu es ? » Est-ce que l’idée avait déjà traversé l’esprit de Cesare ? Jamais elle n’avait vu le jour dans le sien, ce qu’elle était, elle n’en avait eu peur que quelques instant, mais y avait eu du monde autour d’elle pour lui dire que ce n’était rien. Est-ce que c’était juste ça qui la différenciait d’Alec et de Cesare, leur famille ? Concernant Cesare, c’était sa réponse ultime à tout. Sa famille avait fait de lui ce qu’il était et fin de l’histoire. Mais y avait plus que ça, parce qu’être humain, c’était aussi et avant tout, pouvoir penser par soit même et faire ses propres choix.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec) ≡ sinking to the bottom.   (alec) ≡ sinking to the bottom. Icon_minitimeVen 22 Jan 2016 - 20:17


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Les hunters, la chasse. Traquer, tuer ; faire une différence. Ce genre-là de différence. Tout ça avait une saveur bien différente d’autrefois, aux lèvres du Lynch, et dans chaque parcelle de son esprit ; l’écho d’antan avait perdu de sa superbe, et l’épiphanie de la réalité, la vérité pure et dure, revêtait une apparence plus flouée que jamais. Par la force des choses, Alec n’s’était jamais vraiment penché sur la question, poursuivant ses quêtes assassines plus par la force des choses que par réelle envie – ses convictions n’avaient jamais été celles de Thaddeus Lancaster ; une idée qui s’était fermement accrochée à la conscience du Lynch aussitôt avait-il réalisé que le maire était à l’origine de la mort de personnes innocentes. Innocentes, coupables ; avec ses songes pour seule compagnie, le chasseur sentait de nombreux duels s’jouer entre ses synapses, ses souvenirs quels qu’ils soient – c’n’était pas pour autant que ça changeait quoique ce soit, à sa façon d’percevoir ses ennemis. Les dangers que représentaient les transmutants, des gens capables de tenir le monde au creux de leur main, au gré de leur caprice. Tout ceci n’était-il pas une preuve évidente de tout ça, franchement ? Quelle personne pouvait se balader dans un endroit comme celui-ci, dévisager quelqu’un comme Isolde Saddler, faisant face au type qu’elle avait décidé de séquestrer, sans être convaincu par l’argument ? Il avait fallu qu’Alec fasse une mauvaise rencontre, un connard capable de créer de la foudre du bout de ses doigts, Anja et ses mots acérés, la façon dont son don à elle avait agi pour lui arracher le moindre libre-arbitre. Franchement, où étaient les actions dignes de ce nom, les actes que personne ne jugerait coupables ? C’était la guerre, après tout, et tout au long d’l’histoire, ce genre de circonstances avaient toujours poussé les uns et les autres à s’dire que les mesures désespérées pouvaient être justifiées par ce simple fait ; une pensée à laquelle le Lynch n’avait jamais pu adhérer. Sans quoi, il aurait peut-être fini par accepter la simple idée que le maire, les Lecter et d’autres encore, avaient jugé bon de sacrifier une famille d’humains pour permettre à un argument particulier de faire son chemin dans l’esprit des gens. Un bouc-émissaire, voilà c’qu’elle avait été, cette femme abattue froidement par Lancaster lui-même, publiquement exposée comme une coupable transmutante idéale. Somme toute, la mise en scène avait été trop belle pour que qui que ce soit y croit ; Alec n’y avait jamais participé, avait volontiers détourné le regard, jusqu’à ce que Calista elle-même vienne avec toutes les vérités frapper à sa porte. Et avec Calista, comme pour beaucoup d’choses, il avait été étonnement réceptif, si prompt à s’construire des idées toutes plus complexes les unes que les autres – blâmant, jugeant, doutant à chaque jour un peu plus. Y’avait eu sa confrontation avec Felix pour le prouver, et celle qui l’avait opposé à Carlisle Lecter également ; tant d’instants durant lesquels sa conviction avait faibli, le doute brillant au fond de ses prunelles alors qu’il dévisageait ces faciès de toujours. Des gens qui l’avait ramassé, en miettes, par-dessus les cadavres de ses parents, et avaient fait quelque chose de lui. Un tueur, somme toute ; mais un tueur qui s’jugeait avoir le meilleur mobile qui soit – faire une différence, limiter les dégâts, freiner l’hémorragie avant qu’elle ne se répande trop rapidement à travers ses semblables. Juguler la menace des gens comme Lewis Duncan ; était-ce louable ? Est-c’que ce simple fait pouvait tout justifier ? Tout ? Il y avait des lignes que le Lynch n’avait jamais daigné dépasser, et des convictions auxquelles il ne renoncerait pas : encore moins ici, sous la tutelle d’un homme pourri comme Thaddeus Lancaster.

Peut-être que derrière les paroles haineuses, les rixes et les regards emplis de hargne, Alec et Isolde avaient plus en commun qu’ils n’daignaient bien vouloir le voir – toutes les attaques de la jeune femme avaient, après tout, toujours été orientées contre le maire. Le maire, un symbole, ou juste la pointe de l’iceberg, là où les vrais monstres furetaient dans le noir et attendaient l’instant propice pour réclamer leur dû de sang. Désormais, le chasseur n’savait plus ; il n’savait plus s’il était un hunter, un paria, un transmutant – ou s’il espérait, aspirait simplement à être autre chose. Différent de sa vis-à-vis, pour sûr, car peu importait c’qui l’aveuglait, rendait ses idées si meilleures de celles des larbins de Lancaster et des hunters convaincus, elle s’trompait. Une évidence qui lui explosait aux yeux, aux oreilles, à mesure que la blonde lui répondait. Tout c’qu’elle lui reprochait, elle s’empressait d’y trouver une excuse, trois répliques après, pour justifier c’qu’elle faisait, ou simplement exhiber ses exploits juste sous l’nez d’un type qui n’y serait jamais réceptif. Jamais, et ce, peu importait combien l’éternité pouvait être longue, solitaire et humide dans les sous-sols d’il n’savait où, dans cette cellule poisseuse. A vrai dire, Isolde pouvait continuer d’le visiter autant qu’elle voulait, l’assommer de ses convictions et de ses paroles encore et encore – ça n’lui offrirait qu’une maigre distraction, un spectacle presque amusant, tandis que derrière son visage glacé, ses idées n’changeraient jamais. Jamais à ce point-là, jamais au point qu’il observe un dégénéré avec la conviction qu’il était une victime plus qu’un coupable à part entière, une menace dormante ; c’était comme ça qu’il s’voyait lui-même – au moins n’était-il pas un hypocrite sur pattes, blâmant l’reste du monde à cause de c’qu’ils étaient, et se persuadant que sa tare à lui était en vérité un don offert par le Ciel pour lui donner un p’tit coup de pouce. Ouais, y’avait une logique dans sa façon d’penser, sa façon d’se haïr, autant qu’il haïssait chacun des transmutants qu’il avait déjà dévisagés dans sa vie – c’était viscéral, indispensable à son existence. Car tous avaient un bout de Lewis Duncan en eux, tous pouvaient devenir Lewis Duncan, du jour au lendemain, selon leur décision, un geste de travers, un coup d’colère ou peu importait quoi. Des meurtriers en puissance, au milieu d’une fournaise, un Enfer ouvert sous leurs pieds, et des innocents offerts en pâture. Nécessaire ; voilà, ils y étaient. Et aux paroles de son interlocutrice, Alec n’put retenir un rictus empli de mépris, l’hypocrisie qui flottait dans cette pièce allait finir par lui filer la nausée, franchement : « Quoi ? C’était nécessaire d’faire exploser la mairie sur les gens parfaitement humains qui s’trouvaient là ? C’était nécessaire de tuer tous ces gens à la fête foraine ?! J’veux dire, t’es en congé maternité, alors t’as peut-être pas les chiffres sous l’nez, mais tu devrais vraiment aller consulter les dossiers sur cette affaire. » il arqua un sourcil ; s’il était paria aux yeux des dégénérés pour avoir tiré une balle dans la tête de Johan Lachlan, c’n’était absolument pas la culpabilité vis-à-vis de ça qui l’accablerait de sitôt. « J’peux te promettre que ceux-là, ils ont pas été falsifiés. Et t’as pas idée d’à quel point ça va retourner des gens contre vous. » ça l’avait déjà fait ; la nécessité de la Saddler allait clairement lui coûter plus que ça n’allait lui offrir : quelle nécessité pouvait bien s’cacher derrière ça ? En réalité, à y songer, il n’y avait rien à comprendre, rien à saisir : il préférait croire que ces explosions avaient surtout été provoquées par un mutant devenu taré qui avait simplement agi sous le coup de la colère. Sinon… sinon ça voulait dire que les dégénérés avaient un grain, plus dangereux encore que celui qui avait transformé leurs gènes pour leur donner des superpouvoirs. « J’sais que t’es celle qui a exposé c’que Lancaster a fait chez les Hodgins. Et il s’est passé quoi, en quelques mois, pour qu’tu présentes ça comme le pire crime de l’humanité à cette époque, et que tu t’mettes à tuer des gens au hasard au milieu d’un grand feu d’joie, maintenant ? » ou alors avait-ce été le pire crime de l’humanité parce qu’il avait été perpétré par Lancaster et les hunters ? Y’avait un paradoxe là-dedans ; toujours l’hypocrisie, ce trait de caractère qui semblait si bien coller à Isolde Saddler. Et dire qu’il l’avait imaginée de bien des manières, engagée, têtue, imprudente ; mais jamais fausse à c’point-là.

S’il était une énigme pour elle, si elle n’pouvait pas comprendre les motivations qu’il pouvait avoir, l’inverse était tout aussi vrai, et il fallait avouer qu’cette discussion se révélerait stérile. Eternellement stérile ; alors à quoi bon s’fatiguer, hein ? « J’sais pas vraiment qui essaye de convaincre l’autre, celui qui est dans cette cellule parce qu’on l’retient prisonnier, ou celui d’nous deux qui va voir l’autre pour discuter, alors qu’y a sans doute mieux à faire ? » n’avait-elle pas dit qu’elle n’avait pas l’intention de s’attarder quoiqu’il en soit ? Alors pourquoi venir jusqu’ici tout court ? Elle avait déjà eu cette conversation, en plus, qu’elle disait ; avec quelqu’un comme lui ? Y avait-il vraiment d’autres hunters qui se découvraient transmutants du jour au lendemain ? Quoi, c’était une malédiction, une maladie, une épidémie qui sévissait parmi les chasseurs, maintenant ? Et contrairement à sa vis-à-vis, Alec ne pouvait que trop bien imaginer le panel d’émotions qu’ça pouvait provoquer, la traversée du désert, solitaire et aride, que ça amenait irrémédiablement. Et elle posait trop de questions, d’ces interrogations qu’il se posait à lui-même, raison contre convictions d’autrefois. Tête contre tripes ; le Lynch l’observa un long moment, dans la pénombre de l’endroit, indécis. S’il avait à choisir à qui s’livrer, Isolde arriverait probablement dans le bas de la liste des pires choix qu’il pourrait faire – alors non, quand bien même elle n’comprenait pas, le provoquait et trouvait ses actes débiles, se justifier n’était pas l’instinct premier qui lui venait. « J’vois vraiment pas pourquoi j’devrais répondre, on va boire un thé pendant tout ça ? Ou alors tu vas m’facturer pour la séance psy ? » il n’avait pas d’talent particulier, pour ce qui était du sarcasme, mais l’idée était là – alourdie par la lassitude qu’il ressentait déjà, de partout, et transpirait à travers les pores de sa peau. « C’est quoi l’histoire ? Tout ça, c’est des questions qu’t’as peur de poser à ton petit-ami, alors tu viens m’les poser ? » peut-être était-ce mettre la charrue avant les bœufs, la provoquer tout simplement comme elle le faisait si bien – ou peut-être était-ce être un bon flic, un bon chasseur comme on le lui avait appris pendant les treize années qui venaient de s’écouler. Dans tous les ragots qu’il avait entendus, saisis au vol, personne n’connaissait le père du bébé d’Isolde, et la jeune femme semblait bien impliquée dans ce désir soudain de comprendre ce qui motivait un hunter, ou c’que ça faisait, d’être un chasseur et de se découvrir dégénéré. « J’sais pas, s’il tue les gens comme toi parce qu’c’est un hunter, pourquoi t’es toujours là au juste ? » plus un sarcasme, une question critique qu’une envie d’éveiller ses doutes ou de s’mêler d’une histoire dont il n’avait cure. Alec croisa les bras, ses yeux clairs naviguant des pieds à la tête, et du sommet du crâne jusqu’aux pieds de la blonde. « Y paraît que faire sauter des lieux publics plein d’gens, c’est nécessaire, des fois. » qu’il souligna, son regard froid appuyant avec insistance sur la blonde ; ou peut-être bien que selon elle, la notion de nécessité n’s’appliquait qu’à elle, et aux transmutants ? L’ironie, toujours la même ironie, celle qui commençait à lui filer la nausée. « Mais j’suis plutôt conscient que les hunters s’débarrasseraient de moi s’ils apprenaient c’que j’suis. Peut-être bien qu’ils auraient plus de succès qu’moi. Ou qu’ton petit groupe. » répondait-il à ses questions d’une quelconque façon ? Sûrement, comme si l’opportunité avait été trop tentante, rien que pour incruster la réalité dans son esprit plus intensément que jamais ; car au fond, le temps passait, à l’extérieur de cette cellule. Et les chasseurs du Gunpowder Squad devaient déjà tous savoir ce qu’il était, le secret qu’il leur avait caché pendant tout ce temps. Ici, là-bas, face à Isolde ou à n’importe lequel de ses anciens alliés, son sort était déjà joué.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (alec) ≡ sinking to the bottom.   (alec) ≡ sinking to the bottom. Icon_minitimeVen 5 Fév 2016 - 21:12

Won't get no peace with me.
— alec lynch & isolde saddler —
I'm taking you down with me Til you Can't sleep, can't breathe, You met your enemy. Can't sleep, can't breathe, Won't get no peace with me. You tried to tempt fate, be careful what you wish, i'll take you deeper and strip you of salvation, It's a crusade to bring you to your knees. It's what you wanted, your last manipulation. — Can't sleep, can't breathe.

Les hunters représentaient tout un monde qu’Isolde était incapable de comprendre. Elle ne voyait pas pourquoi ils étaient là à se prétendre défenseurs de l’humanité, alors qu’ils tuaient des transmutants à tour de bras. Ils n’étaient protecteurs de rien du tout. Ils étaient des tueurs, ils étaient le chaos qui se répandait sur le monde comme un poison. Sans eux, ils n’en seraient pas là. Elle n’en serait pas là, à la tête d’une organisation qui avait tout pour être qualifiée de terroriste – bien qu’elle ait décidé de ne pas voir les choses sous cet angle. Sans eux, elle serait tellement plus heureuse, c’était certain. Il lui avait pris son père, ils lui avaient pris ses amis et ils attendaient certainement le bon moment pour lui prendre sa vie à elle. Ils étaient là en train de se pavaner comme des rois, avec leur sang sur les mains et personne pour leur dire stop. Y en avait des comme Alec que tout le monde qualifiait de héros pour une balle parfaite, tirée en pleine tête d’un mutant. C’était drôle que le héros de Radcliff se révèle en vérité être un transmutant. Et si c’était ça la prochaine chose qu’elle révélerait à la ville ? Lynch était un transmutant et pourtant, ils lui avaient fait confiance, ils l’avaient mis sur un piédestal, ils l’avaient considéré comme un égal. Comme quoi, les transmutants n’étaient pas si différents des autres non ? C’était une évidence pour elle, mais le montrer aux hunters, c’était beaucoup plus compliqué. Ils ne comprendraient jamais. Ils trouveraient des excuses, à leur ignorance et ceux qui avaient autrefois considéré Lynch comme un ami retourneraient leur veste à la vitesse de l’éclair. Parce que c’était comme ça que ça fonctionnait parmi les hunters. Alors c’était quoi le problème hein ? Un transmutant n’est pas un monstre tant qu’on ignore ce qu’il est ? Alors sur quoi est-ce qu’elle est basée la monstruosité des transmutants ? Ça n’avait pas de sens aux yeux d’Isolde, mais y avait une partie d’elle qui se disait que peut-être qu’en comprenant la source même du problème, y aurait moyen de faire les choses autrement. Pourquoi les faire autrement hein ? Parce que Cesare l’avait dit ? Parce qu’il la comprenait mieux qu’elle ne se comprenait elle-même et qu’il savait qu’elle valait mieux que ça et blablabla. Rien que d’y pensait ça l’agaçait. Mais ce qui l’agaçait encore plus, c’est qu’y avait toute une partie d’elle qui luttait pour donner raison à Cesare et ça la rendait folle. Il n’avait pas raison de toute façon. Il parlait comme s’il savait tout, mais c’était faux. Y avait pas d’autre méthode pour faire la différence dans ce monde de fou.

Tout était toujours plus grave quand c’était les mutants qui le faisaient. Les hunters eux, ils pouvaient commettre des horreurs à tout va sans que ça n’inquiète personne, mais bon dieu, un mutant qui décidait de résister plutôt que de se laisser abattre dans le coin d’une rue, ça devenait un crime. C’était le monde qui tournait à l’envers et ça n’avait aucun putain de sens. On blâmerait toujours les mutants,  pour tout et n’importe quoi, parce que par principe ce qu’ils faisaient était mal alors que les hunters, ils étaient de gentils petit chérubins déterminés à ramener la paix dans le monde. Bon dieu que ça lui donnait envie de gerber que le monde puisse vraiment tourner comme ça. Elle était fatiguée de regarder toute cette merde s’agiter devant son nez sans rien faire. Si seulement y avait vraiment eu un moyen de faire changer les choses sans prendre les armes et soit disant devenir quelqu’un qu’elle n’était pas. Elle l’aurait fait. Mais fallait croire que Cesare, il était juste bon à faire des suppositions à la con sans jamais donner de réelle réponse. S’il l’avait lui, la solution qui serait à la hauteur de ce qu’il voulait qu’elle soit – mais qu’elle n’était pas, malgré ce qu’il pouvait bien dire – alors qu’il la lui donne au lieu de venir une fois lui dire qu’elle était trop gentille pour ça avant de venir l’insulter au beau milieu de son appartement. Encore cette putain de fête foraine qui lui collait à la peau hein ? Fallait encore qu’elle fasse passer le message en public pour qu’on arrête de l’emmerder avec ça ? Parce qu’elle n’y était pour rien elle. Elle leva les yeux au ciel dans un soupire. Elle s’en fichait qu’Alec puisse penser ça d’elle ou pas, mais elle en avait marre qu’on lui balance cette affaire à la tronche pour prouver à quel point ce qu’elle faisait c’était pire que tout. « Jvais mettre les choses au clair une bonne fois pour toute. La fête foraine c’était pas nous. Mais c’est tellement plus simple de toujours pointer les transmutants du doigt que ce serait débile d’aller chercher plus loin non ? » Ils étaient tellement diaboliques les transmutants après tout, que c’était normal qu’ils soient absolument responsables de ce qui n’allait pas dans le monde, quand bien même ceux qui avaient commencé le massacre, c’était les hunters. « T’aurais pas dû à lui tirer une balle dans la tête si un tes collègues n’avait pas jugé bon d’aller lui injecter du NH24 dans les veines. Comme si ça avait pu avoir l’air d’une bonne idée. » Ils savaient parfaitement les risques de leur vaccin, mais ils s’en fichaient complètement. Elle aurait pu accepter cette histoire de vaccin, si on s’était assuré des effets néfastes avant de le mettre sur le marché. Mais tant pis de ce que ça pouvait faire, après tout, ils n’étaient que des transmutants.  « Et si j’avais vraiment décidé de tuer des gens sur la place public, pourquoi est-ce que ça ferait de moi quelqu’un de pire que les hunters. Pourquoi c’est jamais grave quand c’est vous et dès que c’est nous c’est la fin du monde. T’es un flic Lynch. Un crime, c’est un crime, fin de l’histoire. » Elle avait longtemps cru en la justice,  c’était ce qui l’avait poussée dans la police et maintenant, il n’en restait plus rien de la justice. Y avait des mecs qui tuaient des innocents et à qui on ne disait rien, des innocents qui n’avaient pas d’autres choix que de tuer des psychopathes en puissance pour s’en sortir en vie et c’était eux, qui payaient.

Elle soupira avant de hausser les épaules. « Qui sait ? » Elle s’en fichait. De toute façon, si elle avait l’impression de trop perdre son temps, elle s’en irait, parce que oui, elle avait probablement mieux à faire ailleurs. Tant pis, au pire, Alec serait là, le jour suivant et celui d’après et … jusqu’à ce qu’elle en décide autrement, parce que c’était tout ce qu’il méritait. Et oui, clairement cette conversation n’irait pas loin, elle en avait conscience. Mais bon, elle avait l’habitude, c’était qu’elle avait de l’entrainement avec Cesare mine de rien. Les conversations qui n’avançaient pas, les propos vides de sens et les engueulades à tout va, c’était leur spécialité après tout. Elle leva les yeux au ciel. « Si j’avais un petit-ami, je préférai lui parler à lui plutôt qu’à toi c’est certain. » Elle avait pas forcément envie de voir sa sale tronche pendant des heures à Alec. Elle avait toujours pensé que moins elle passait de temps en sa présence mieux elle se portait. Fallait qu’elle soit un peu maso sur les bords pour venir perdre son temps ici, mais bon, ça elle le savait déjà, suffisait de voir sa relation avec Cesare pour s’en rendre compte. « J’suis encore en vie parce que je sais comment l’rester. » Elle n’avait pas envie de parler de Cesare et de l’attachement qu’il pouvait avoir pour elle une fois sur deux, celui qui le poussait à buter tout un groupe de personne pour la protéger elle, quand bien même trois jours plus tard il viendrait la menacer. La logique de Cesare. C’était pire encore que la logique des hunters. « Ouais évidemment. Tout ce que je ferais ce sera toujours plus affreux que c’que fera le chasseur du coin. Vous êtes si nobles, si braves, vous autres grands protecteurs de l’humanité. » Si fallait se la jouer sarcastique, elle pouvait le faire aussi, mais sans doute qu’à part avoir l’air de gros gamins ça ne changerait pas grand-chose à la situation. « Peut-être qu’on devrait leur montrer, juste pour voir. Et si le grand héros de Radcliff s’avérait en réalité être un monstre ? Qu’est-ce qui pourrait bien se passer ? » Il suffisait qu’elle demande à quelqu’un de venir filmer, qu’elle lui dire une balle dans le crâne et qu’on attende qu’il se réveille. Ce serait pas bien compliqué de révéler ça au reste de la ville. L’idée était tentante il fallait bien l’avouer.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec) ≡ sinking to the bottom.   (alec) ≡ sinking to the bottom. Icon_minitimeVen 25 Mar 2016 - 19:32


to meet my demons and get back my upper hand
THE DEAD ARE GONE, THE LIVING ARE HUNGRY.
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moon's rising and my blood is growing cold, preacher man can't save a soul like mine. miracles are just too damn hard to find. ain't gonna drown in the water, cause the good lord ain't bringing me home. i'm bound for the broken promise land to meet my demons and get back my upper hand. long man can't catch a soul like mine, miracles are just too damn hard to find. w/isolde saddler & alec lynch.


L’ennemi, ouais, probablement que c’était une notion on ne peut plus variable. Il était plus qu’évident qu’ici-bas, on le traitait comme l’ennemi. De la même manière que lui, il dévisageait le moindre dégénéré comme s’il n’était rien d’autre qu’une bombe à retardement. Quelle drôle de thématique, qui semblait on ne peut plus redondante à Radcliff ces derniers temps. Des bombes explosaient partout, des incendies criminels dévastaient des maisons et qui se retrouvait à chaque fois au milieu ? Ca le ramenait treize ans en arrière, lorsque ses parents n’avaient été rien d’autre que les victimes collatérales d’un conflit qui n’avait que trop duré. Lewis Duncan avait gangréné toute une partie des réseaux d’Elizabethtown, non seulement parce qu’il avait été un connard de première, manipulateur et assassin, mais également parce qu’il avait fait partie d’ces rares humains capables d’être une arme à lui tout seul. Un claquement de doigts, et il pouvait créer des flammes sans que rien ni personne ne puisse l’en empêcher : et pendant trop longtemps, le reste de la ville- et même son propre père, avaient totalement ignoré ce simple fait qui aurait dû tout changer. Alors le Lynch, ça n’l’avait certainement jamais dérangé d’être l’ennemi de ces monstres, ceux à qui leur pouvoir montait irrémédiablement à la tête- ça semblait inévitable. Et comment les en blâmer ? Pourquoi est-c’que Lewis Duncan n’aurait pas dû utiliser ses pouvoirs de pyrurgistes pour faire plier les autres à ses exigences ? Pourquoi est-c’qu’Isolde Saddler n’était pas censée user de sa situation à elle pour prouver sa supériorité ? Pourquoi est-c’que Thaddeus Lancaster ne devrait pas le faire non plus ? Ça semblait être la nature humaine dans toute sa splendeur : le Lynch lui-même, en abusait bien trop – combien de fois avait-il compté sur sa dégénérescence à lui pour se sortir d’une sale situation ? Et s’il avait été capable de tirer des flammes avec le bout de ses mains, ne l’aurait-il pas déjà fait pour sauver sa propre peau, ou sauver celle de quelqu’un à qui il tenait ? L’idée le répugnait, mais la faiblesse courait dans n’importe lequel des êtres humains qui peuplaient cette planète : ça n’pouvait pas exister, quelqu’un qui se réveillait un beau matin avec des capacités hors du commun et n’venait pas à en dépendre ou à les utiliser à un moment donné. C’n’était pas pour autant que c’était bien ou justifiable ; lui, il détestait la simple idée d’pouvoir défier toutes les lois de ce monde – la mort, la douleur, la guérison, la vieillesse, mais il le faisait malgré tout, parce que ses putains de cellules obéissaient à leur propre logique, alors même que tout dans son cerveau, dans ses tripes et dans sa raison lui murmurait qu’il était mieux que ça. Mieux qu’un pathétique dégénéré qui s’laissait prendre par la bonne marche de sa nature monstrueuse- mieux qu’un imbécile, condamné à l’éternité sans pouvoir maîtriser quoique ce soit du sort qui s’était abattu sur lui. Non, il n’avait pas l’intention de devenir l’alter-ego d’Aloys de Miribel, trainer son éternité comme un boulet à sa cheville, et son expérience comme une pseudo-sagesse désuète. Alors qu’ils le tuent ici-bas, qu’ils trouvent un moyen d’achever l’ennemi qu’il était- parce qu’au fond, c’était tout c’qu’il pouvait attendre de cette condition-là : certainement pas les visites de la Saddler elle-même, des débats tout aussi inutiles qu’inintéressants- qu’elle lui tende donc un flingue, et il se tirerait volontiers une balle dans la tête rien que pour n’pas avoir à subir ce face-à-face plus longtemps. Il n’avait jamais été quelqu’un de particulièrement patient d’toute manière, et l’hostilité avait été évidente entre eux deux avant même qu’ils n’se sachent dans des camps opposés. Alors quoi, franchement ? N’avait-elle rien d’mieux à foutre que venir discuter des motivations d’un homme auquel elle n’connaissait rien, et dont elle se fichait des opinions ? Quelle ironie- alors même que derrière toutes ces apparences, ils avaient probablement un autre ennemi commun.

Mais ils se perdaient déjà dans l’abysse de leurs différences- la joute verbale acide tendant l’air entre chacune des répliques qu’ils s’échangeaient ; aucun des deux n’semblait s’encombrer de ce que l’autre pouvait penser. Alors pourquoi, pourquoi ? La question lui avait brûlé les lèvres, mais il semblait que la transmutante n’avait aucunement l’intention de lui répondre concrètement : elle voulait comprendre- mais comprendre quoi ?! Comprendre c’qui pouvait motiver un chasseur à traquer et tuer chacun de ses semblables ? Il semblait déjà que quoiqu’il dise, tout ce qui pouvait sembler si évident pour lui, elle n’était pas prête à l’écouter, l’encaisser et l’accepter. Alors quoi ? N’avait-elle pas déjà envoyé ses sbires pour l’interroger dans une longue et ennuyeuse conversation tendue ? Il les avait vus, ces crétins, et il avait gravé chacun de leurs petits visages dans sa tête- c’n’était pas bien compliqué. Il avait passé les derniers mois de son quotidien à côtoyer Nerea Castellanos à longueur de journée, dans le commissariat de police où son transmutant de père gérait soi-disant les choses. C’était un peu la même chose avec Isolde elle-même, la garce au sale caractère, qui n’avait eu de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues – même quand il n’faisait que faire son job de flic – rien que pour la bonne cause, ou parce que ça l’amusait, ou parce que c’était une question d’orgueil. Définitivement, si elle cherchait à le convaincre de quoique ce soit, il aurait été plus intelligent de sa part d’envoyer n’importe qui d’autre dans son groupe d’idiots qu’elle-même ; parce que si y’avait une nana blonde aux yeux bleus et à forte poitrine qu’il n’avait pas l’intention d’écouter, c’était bien elle. Il l’avait pensée au moins assez maline pour savoir avant de pénétrer dans cette pièce, que tout c’qu’elle venait défendre était vain, ou que tout ce qu’elle cherchait, quémandait sans vraiment le faire, n’obtiendrait pas la moindre réponse de la part du Lynch. S’ils devaient être ennemis, autant qu’ils le soient jusqu’au bout ; c’était paradoxal venant de deux transmutants, comme quoi, le monde n’était pas fait de noir et de blanc uniquement, comme elle croyait si bien le penser. Comme il l’avait pensé lui aussi, à vingt-cinq ans, donc au fond, pourquoi s’encombrer du fait de la juger ? « La fête foraine c’est pas nous’- » il avait roulé des yeux, citant Isolde sans pour autant s’donner la peine de l’imiter autrement qu’en affichant un air acerbe : « alors quoi, Johan Lachlan était parfaitement humain avant de s’mettre à faire tout exploser autour de lui ? » le sarcasme lui brûla la gorge en un ricanement dédaigneux : il voulait bien la croire, au moins pour ça, puisqu’elle avait quelques arguments en réserve- l’acte n’avait pas été prémédité, et quoi ? Est-ce qu’un dégénéré qui finissait par accidentellement tuer quelqu’un à cause d’une mutation qu’il ne maîtrisait pas été prémédité ? Non, ça restait un meurtre pour autant. Au fond, ça n’faisait que prouver une autre évidence – suffisait d’un rien pour qu’un transmutant perde les pédales et devienne un monstre, tuant même sans le vouloir. Ça n’changeait qu’à peine le cœur du problème, et si la Saddler espérait lire du remord dans ses yeux suite à cette ‘révélation’, elle se foutait le doigt dans l’œil. « J’ai jamais tué quelqu’un sans prendre en compte les vies innocentes en jeu- faut croire que c’est pas le fait de tuer qui rend monstrueux dans une guerre, mais bien la façon de l’faire… » lui aussi, il pouvait aisément arriver à ses fins pour buter un dégénéré en faisant exploser tout le quartier : son job n’en serait que beaucoup plus facile. « Un crime est un crime, et j’aurai pas l’intention d’me défiler le jour où la justice viendra faire son boulot- » il s’interrompit, prêt à partir dans son habituelle litanie, selon laquelle la justice au moins pouvait s’appliquer à des gens comme lui – humains. Mais il n’était même plus ça. Au lieu de ça, il n’laissa pas l’occasion à son adversaire de saisir l’amertume qui était venue tordre ses entrailles ; il se ressaisit, arquant un sourcil. « Mais Lachlan- le ‘meurtre’ qu’vous semblez tous retenir contre moi dans c’petit groupe, avec vos soi-disant principes, j’m’en excuserai jamais. » alors qu’elle renvoie donc Pietra Nelson-Byrd devant lui, lui envoyer des poings dans la gueule et cracher sa haine comme une vipère- il restait inébranlable sur cette question.

Peu importaient les circonstances, il n’avait pas vacciné Johan, et en lui tirant une balle dans la tête, il avait sauvé des dizaines de vies : est-c’qu’Isolde pouvait seulement s’en rendre compte, si obnubilée qu’elle était par les droits de ses chers camarades dégénérés ? Après tout, à quoi pouvait-il s’attendre de la part de la femme qui avait fait sauter la mairie au beau milieu d’une fête remplie de gens qui n’avaient rien demandé ? Oh, il pouvait détester Lancaster autant qu’il voulait, plus particulièrement depuis l’incident chez les Hodgins- mais Isolde venait tout juste de dégringoler au même niveau. « A moins que la vie d’un dégénéré valle plus à tes yeux que celles des dizaines de personnes mortes ou blessées à cause de Lachlan. » et il avait déjà abandonné le sarcasme, au profit d’une réalité brute de béton, chaque mot lâché pour faire écho ailleurs que dans la fierté de la jeune femme qui lui faisait face. Il n’avait pas non plus l’intention d’lui faire changer d’avis, ou la croyance de faire voir les conséquences de ses actes- elle lui ressemblait, quand bien même l’idée le répugnait. Isolde et lui, ils étaient pareils : pas prêts de changer d’avis sur leur situation. Qu’est-c’qu’ils s’en foutaient, qu’il ait été vacciné ou qu’il l’ait décidé de son propre chef ? La menace avait été la même, imminente et meurtrière : et Alec Lynch avait été exposé pour avoir fait ce qu’il avait eu à faire. « T’es flic, tu devrais savoir. Quand un type tient un détonateur qui peut provoquer la mort de dizaines de personnes, tu tires. » qu’on vienne donc le jeter en prison pour ça. Et pourtant, il avait détesté Johan Lachlan avant même cette fête foraine, avant même de l’avoir rencontré, tout simplement parce que c’type s’était mis en tête de s’en prendre à Calista, presque sans raison. C’n’était pourtant qu’à peine la haine qui avait dicté ses choix et motivé ses actes ce soir-là ; ç’avait été la précipitation, son caractère à lui, sa façon d’voir les choses. L’imminence du danger. C’était juste le fait qu’il ait été un hunter en accomplissant ce geste, qui le rendait si coupable sans rédemption possible aux yeux de la transmutante en face de lui : qu’elle le juge, lui, il n’séquestrait pas des gens dans sa cave. La joute verbale avait pris toute une tournure, une véritable guerre des opinions à laquelle aucun des deux ne flancherait. Il avait son passif, ses origines, ses croyances, ses assurances qui le rangeaient du côté des hunters- tant d’choses qu’il n’comptait pas exposer à quelqu’un comme la femme en face de lui. Il n’lui demandait pas son CV non plus, alors qu’elle n’en fasse pas de même : il en leva les yeux au ciel, lorsque les questions se firent trop pressantes. Plus pressantes que toutes celles qui pouvaient concerner les actes dont il n’avait nullement honte : parler de sa transition de hunter à transmutant, il n’l’avait fait qu’avec Calista, et bizarrement, il n’était pas dans les dispositions les plus idéales pour s’mettre à s’confier à sa seule compagnie aujourd’hui. Qu’ils tournent donc en rond, au moins c’était distrayant – et malgré le sourire torve accroché à ses lèvres, aux mots de la dégénérée, il se raidit. La perspective de s’faire tirer une balle dans la tête en étant à genoux au sol ne l’enchantait absolument pas- encore plus si c’était pour servir la cause de ses ennemis ; « Qu’est-c’que tu pourrais accomplir en faisant ça ? Lancer les hunters contre un ‘traitre’ dont vous les avez déjà débarrassé, c’est ça ? » à moins qu’elle n’ait pour ambition de le lâcher dans la nature juste après ça. Et peut-être que ce serait la seule chose maline qu’elle pourrait faire : si elle voulait qu’il devienne un rat de laboratoire, et que son sang leur permette de développer tout un tas de trucs encore plus fous que ces vaccins anti-mutation. C’était ce qu’ils avaient essayé d’accomplir avec Aloys de Miribel- fallait savoir être prudent avec ce qu’on voulait, au bout d’un moment : à croire qu’Isolde connaissait bien moins ses ennemis que c’qu’elle daignait afficher. L’ironie moqueuse était palpable- il ne mourrait pas de cette balle, et y’avait de toute manière déjà trop de chances pour que Lancaster soit au courant de sa nature de monstre à lui. « J’rends pas mes comptes à Lancaster. Ou aux gens d’cette ville. Laisse-les donc découvrir c’que j’suis. Par la même occasion tu seras la salope qui n’a aucun mal à tirer une balle dans la tête de quelqu’un qui n’peut pas s’défendre juste pour prouver que t’as raison. Oh mais j’oubliais, ça semble être ton truc habituel ça-… » et ni Isolde, ni Lancaster, ni les gens de Radcliff n’pourraient le haïr autant qu’il se détestait déjà. Mais elle- elle, l’irréprochable transmutante, elle en oubliait le plus élémentaire : la mairie, la fête des Fondateurs- tirer une balle dans la tête de quelqu’un sur une vidéo destinée à être rendue publique, après tout ça, ça n’devait pas être si difficile à faire. Et puis évidemment que ça servirait la cause des mutants, de s’exposer, elle, madame la rebelle, si prompte à traiter les monstrueux hunters comme eux-mêmes traitaient leurs ennemis. Quel beau cercle vicieux : et la prochaine étape, c’était quoi ? Cramer une famille de hunters dans leur sommeil ? Il n’serait pas surpris. Qu’elle le fasse donc, rien que parce qu’il avait hâte de voir la moitié de la ville se retourner contre elle et sa soi-disant cause.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (alec) ≡ sinking to the bottom.   (alec) ≡ sinking to the bottom. Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 14:46

Won't get no peace with me.
— alec lynch & isolde saddler —
I'm taking you down with me Til you Can't sleep, can't breathe, You met your enemy. Can't sleep, can't breathe, Won't get no peace with me. You tried to tempt fate, be careful what you wish, i'll take you deeper and strip you of salvation, It's a crusade to bring you to your knees. It's what you wanted, your last manipulation. — Can't sleep, can't breathe.

Discuter avec Alec Lynch, ça avait toujours été un calvaire aux yeux d’Isolde. C’était l’une des règles de vie les plus évidentes sans doute. Dès qu’on était en communauté, y avait des gens avec qui on ne pouvait pas s’entendre et au commissariat, Alec s’était ce qu’il avait représenté pour elle et qu’il continuait sans doute de représenter à présent et pour le restant de sa vie. Elle avait toujours pensé que c’était juste physique, mais fallait croire qu’y avait une autre raison derrière le mépris qu’elle avait toujours eu pour ce type, qui dépassait le simple fait qu’elle ne pouvait pas voir sa tronche. C’était un putain de hunter. Ces types qu’elle détestait plus que tout au monde. Elle leur avait été indifférente à un moment, quand elle avait été plus jeune, plus insouciante et que son père lui disait juste qu’il fallait qu’elle soit prudente, qu’y avait des gens qui n’hésiterait pas à lui faire un mal pour ce qu’elle était. Ça avait été le cadet des soucis d’une Isolde adolescente et à des années lumières de ce qu’elle était aujourd’hui. Mais on lui avait tué son père quasiment devant son nez. Il était mort en la protégeant, lui qui n’avait été qu’un humain, un père cherchant à sauver son enfant. Depuis ce jour, ils étaient devenu la source de sa rage et Cesare n’avait certainement pas arrangé les choses le jour où il avait décidé de faire exploser un entrepôt en tuant tous ses amis au passage et pas que des transmutants, Anthea en était la preuve. Alors les hunters, ils étaient bien mignons à se protéger derrière leur volonté de protéger l’humanité. Ils étaient les gentils de l’histoire, bien évidemment. Ils voulaient sauver les innocents en tuant des gens dangereux qui étaient parfois capables de faire exploser tout autour d’eux ou de balancer des flammes à travers la ville ou même de briser des nuques à tour de bras comme s’il s’agissait de brindilles. Mais faudrait peut-être rester logique avec leurs principes, protéger l’humanité en tuant de simples humains, c’était quand même l’hôpital qui se foutait de la charité. Y avait aussi les Hodgins pour venir témoigner de la connerie des hunters. Ils avaient littéralement brûlé ses gens dans le seul but de faire porter le chapeau aux mutants. Elle était où la protection de l’humanité là ? Est-ce qu’être hunter au bout du compte, c’était pas juste être un gros psychopathe qui se cachait derrière des prétextes pour plaider une innocence non mérité ? Ils n’étaient pas logique, ils étaient les monstres de l’histoire et qu’on puisse la considérer elle comme un monstre parce qu’elle avait contre-attaqué, ça la rendait folle.

Ce qu’il s’était passé à la fête foraine, c’était encore de la faute des hunters. Ce serait toujours de la faute des hunters, parce que même quand tout allait bien, il fallait qu’ils viennent rajouter leur grain de sel à l’histoire. Ils aimaient ça quand y avait des morts partout et qu’en plus on pouvait pointer les transmutants du doigt en disant qu’ils étaient vraiment monstrueux. Sans ce putain de vaccin, Johan, il n’aurait jamais eu l’idée de faire exploser cette fête foraine, elle le savait très bien. Tous ceux qui connaissaient un peu Johan le savait. Il n’était pas complètement timbré, ni assez dangereux pour le reste de la population. Il avait été un type bien et au lieu de chercher à l’aider tout ce qu’on avait fait, ça avait été lui tirer une balle dans le crane. Il était mort et Alec Lynch était acclamé comme un héros. Ça lui donnait envie de vomir après. C’était facile de dire que c’était elle qui avait décidé de tout faire péter encore une fois. Une conclusion qui venait un peu trop vite à l’esprit des gens. A celui d’Alec comme à celui de Cesare qui n’avait rien trouvé de mieux que de venir l’engueuler et l’accuser de la mort de sa sœur, alors qu’elle-même elle s’en était tiré de justesse. C’est bon, ça allait bien cinq minutes de l’accuser de tout et n’importe quoi sans chercher à réfléchir plus de trente secondes. Au moins Lynch et elle, ils se détestaient depuis toujours, alors ça restait moins difficile à avaler que Cesare qui lui avait livré quelques belles paroles avant de venir lui renvoyer sa haine en pleine gueule. Lui il avait un sérieux problème de dissociation de personnalité t’façon. Est-ce que ça valait mieux ou pas qu’Alec qui était juste con, ça serait à voir. « Ouais, il l’était. Parce qu’on est tous humains, putain, qu’on ait un gène muté ou pas. » Ils étaient constitué de la même façon hein, pas besoin d’être diplômé en médecine ou en génétique pour le savoir ça et elle en avait marre d’entendre dire qu’elle n’était pas parfaitement humaine à cause d’un gène un peu différent. Elle avait un cerveau, deux yeux une bouche, un cœur, des poumons, deux jambes, deux bras et tout ce qui pouvait faire d’un être humain qu’il était un être humain. Tout comme Johan, tout comme les hunters sans doute, alors ils étaient tous pareils, c’était quoi le problème des hunters à part un grave souci de tolérance ? Y avait rien à faire, plus elle y pensait, plus elle les détestait. Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel suite à la réplique du Lynch. « Ouais, je suis sûre que chacun des transmutants que tu as tués dans ta vie étaient coupables de quelque chose. Tuer des transmutants parce qu’ils sont des transmutants, c’est comme tuer des juifs parce qu’ils sont juifs. » Et ouais l’exemple était fort et chargé d’histoire, mais c’était cette même putain d’histoire qui se répétait, comme si y avait personne pour apprendre quoi que ce soit des erreurs du passé. « Tu sais bien que la justice elle viendra pas pour les gens comme toi. » Parce que les hunters contrôlaient déjà tout et qu’ils pouvaient même tuer des personnes innocentes, même pas des transmutants, sans que personne ne vienne rien leur dire. Elle avait essayé de la faire marcher la justice quand son père était mort, elle s’était même lancée dedans en entrant dans la police, mais elle était bien obligée d’admettre que ça n’avait absolument rien changé. Et elle n’attendait pas les excuses de Lynch. Dans le fond, elle ne savait même pas ce qu’elle attendait de lui, peut-être qu’y avait juste rien à tirer des mecs comme lui ou comme Cesare et qu’elle ferait mieux de laisser tomber l’affaire avant de devenir complètement cinglée.

Le mot dégénéré aussi, il lui filait des frissons. Est-ce que la vie de Lachlan valait mieux que celles des innocents que l’explosion avait pu prendre. Peut-être pas. Mais le tuer comme si sa vie à lui n’avait pas d’importance, ça en avait à ses yeux à elle. Parce que sa vie, elle avait eu de l’importance. C’était encore l’un de ses amis, morts parce que des hunters avaient décidé de foutre la merde autour d’eux. « Sa vie à lui, elle était importante aussi. » peut-être pas plus qu’une autre, mais autant qu’une autre. Et y aurait pu y avoir d’autres moyens de le sauver que de lui tirer une balle dans la tête. Est-ce qu’y avait pas un putain de moyen de sauver tout le monde à la fin ? Fallait toujours qu’y en ait d’autres qui meurent ? Johan l’autre soir, tué par Alec qui voulait sauver les innocents, quel héros. Anthea, ses amis, des mois plus tôt parce que Cesare avait décidé de la sauver elle et sa sœur. Il aurait mieux fait de la laisser crever comme les autres, au moins, il n’aurait pas eu l’occasion de croire qu’elle pouvait être responsable de la mort de sa sœur. « Nan c’est pas comme ça, que ça marche. Il en voulait pas du détonateur, on lui a filé et on l’a obligé à appuyer dessus. Il était innocent. » Parce que de façon générale, son don, il ne l’avait demandé à personne, ça lui avait été imposé, comme pour elle, comme pour Alec. Et il en avait eu la parfaite maitrise avant qu’on vienne tout pourrir, il n’en avait pas voulu de cette explosion. « Il a pas plus choisi d’être ce qu’il était que toi. Et il maitrisait parfaitement son pouvoir avant qu’un hunter vienne tout foutre en l’air. » Un transmutant qui maitrisait son don et qui n’avait pas envie de faire du mal à quelqu’un, il n’était un danger pour personne. C’était une évidence aux yeux d’Isolde, mais pourquoi ça ne voulait pas rentrer dans la tête des hunters ? Et peut-être qu’elle pourrait bien leur montrer que ceux dont les pouvoirs étaient sous contrôle, ils pouvaient même se glisser dans leurs rangs sans qu’ils ne s’en aperçoivent. C’était ironique quand même. « Leur montrer qu’ils savent tellement pas ce qu’ils chassent qu’ils en ont pas vu un qui se baladait juste devant leur nez. » Parce qu’ils étaient cons comme pas permis et qu’ils croyaient que tous les transmutants étaient dangereux alors que non, la preuve étant qu’Alec n’avait pas représenté à leurs yeux la moindre menace, au contraire, il avait été un héros pour eux. Elle soupira avant de se lever de son tabouret pour se rapprocher d’Alec, de toute façon, il était enchainé et s’il devenait un tant soit peu un problème, elle n’aurait pas de mal à le maitriser. Il avait beau être plus grand, plus baraqué qu’elle, niveau force, elle aurait forcément le dessus qu’elle soit enceinte jusqu’au cou ou pas. Elle avait sorti son arme pour la plaquer contre la joue du hunter, au pire, elle pouvait bien tirer, là y avait pas de caméra, juste eux. « Parle pour toi Lynch, moi j’ai pas pour habitude de tirer sur les gens. J’pourrais bien faire une exception, après tout c’est pas comme si ça allait te tuer. » Elle avait déjà tiré sur des hunters, mais si y avait eu un semblant de justice dans le coin, elle aurait carrément pu plaider la légitime défense. Mais là dans ce fichu cachot, face à un Alec enchainé, elle pouvait pas appuyer sur la détente, elle pouvait pas l’encadrer ce mec, il était un hunter, il avait tué un de ses amis, alors pourquoi est-ce qu’elle ne pouvait pas tirer ? C’était comme avec Cesare ça, combien de fois elle s’était dit qu’il aurait bien mérité une bonne balle dans le crane pour ce qu’il avait fait, sans jamais être capable de rien faire contre lui ? Tirer sur Alec, ça n’allait pas ramener Johan. Tout comme tirer sur Cesare, ça n’aurait pas ramené ses amis. Elle laissa échapper un soupire avant de reculer d’un pas. « Mais je suis vraiment pas comme toi. » Ou les putains de chasseurs avec qui il trainait, ou avait trainé trop longtemps. Elle rangea de nouveau l’arme à sa ceinture. « Si tu pouvais, toi tu me tirerais dessus nan ? » Parce qu’elle était une transmutante, ça il avait dû le comprendre depuis longtemps. Mais il savait pas ce qu’elle pouvait faire, après tout, elle pouvait avoir un pouvoir qui ne faisait de mal à personne et de toute évidence, elle le cachait assez bien pour qu’il puisse se douter qu’elle le maitrisait à la perfection. Alors est-ce qu’il lui tirerait dessus, alors qu’elle n’était pas en train de faire exploser une fête foraine, que techniquement, elle n’avait toujours que tué pour se défendre et qu’elle était enceinte, d’une gamine qui serait probablement une transmutante aussi vu les gènes de ses deux parents.
 
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