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| they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 17:52 | |
| bonnie keira grimes wolves and girls - both have sharp teeth NOM : Comme un écho, une ombre sur le tableau. Grimes. Les vestiges d'une vie pulvérisée en plein vol, reléguée au rang des oubliés depuis des années. Son patronyme a perdu de son sens et elle se plaît à le remplacer, en affichant de fausses identités. PRÉNOMS : C'est criminel, Bonnie. C'est l'illusion de l'innocence, tachée par celle qui a rendu le prénom si célèbre - pourtant ça lui va comme un gant. On l'a affublée de Keira en second, bien que ça n'serve pas à grand-chose. De toute façon, là encore, elle enchaîne les alias à la pelle. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Un treize mars, sous la grisaille réconfortante de Londres, sa ville autrefois chérie. ÂGE : Déjà vingt-six années qui glissent sur ses traits et qui glacent ses prunelles d'acier. Elle a encore une dégaine de gamine, avec son allure frêle et son air boudeur. Mais faut pas la sous-estimer pour autant. ORIGINES : Si autrefois, elles étaient synonymes de fierté ; aujourd'hui, elles ont perdu tout intérêt. Britannique pure souche, qui se fiche bien de sa terre natale à présent. NATIONALITÉ : Encore britannique y a quelques années seulement, elle ne disposait que d'un droit de résidence sur le territoire pour ses études. Mais son nouvel entourage a le bras long et lui a permis d'obtenir la nationalité américaine officiellement. STATUT CIVIL : Ces choses-là, ça l'intéresse pas. C'est pas pour ça qu'on l'a calibrée. Électron libre, y a que le charnel qui arrive encore à la faire réagir - le reste, elle a oublié comment ça fonctionnait. MÉTIER : Avant tout, elle chasse. C'est sa mission, ce pourquoi elle est toujours en vie. Elle traque, elle trouve, elle tue. Douée même si elle n'est qu'un pion, un chien qu'on a savamment dressé au fil des années. Pour gagner sa vie officiellement, elle bosse néanmoins au stand de tir. Elle s'occupe surtout de l'entretien des armes et de vérifier que tout est en ordre, mais il lui arrive de tenir l'accueil. ORIENTATION SEXUELLE : Une bisexualité assumée, qui la fait voguer au gré de ses envies. Les hommes, les femmes ; pourquoi se restreindre quand on peut tout avoir ? MUTATION : Un contact, peau contre peau. C'est tout ce que ça prend pour qu'elle puisse reconnaître ses semblables transmutants. La détection la plus fourbe qui soit - elle ressent comme une décharge, sans que sa proie ne puisse s'en douter. Et c'est bien ce qui a fait toute sa valeur aux yeux des hunters. TRAITS DE CARACTÈRE : Vindicative, manipulatrice, froide, adaptable, sournoise, orgueilleuse, rusée, observatrice, déterminée, bonne menteuse, compétitrice, perfectionniste, réfléchie, patiente, séductrice. AVATAR : Alycia Debnam-Carey, heda aux yeux de raccoon rpz. GROUPE : Ceux qui traquent et qui éliminent, la chasse en guise d'idéal malgré l'infamie de son propre ADN - protecting those who fear them. CRÉDITS : alyciadebnamcarey@tumblr (bannière), lexagriffins@tumblr (gifs). | (001), Avant, Bonnie, c’était quelqu’un de bien. Vraiment. Elle se rêvait chirurgienne pour rafistoler les corps détraqués, réussir à tous les sauver. Elle voulait aider, faire une différence, se barrer dans les pays qui en avaient besoin pour leur apporter un coup d’main. Des idéaux plein la tête, les yeux plus gros que le monde et l’utopie dans son sourire. Ah ça, la gamine, elle avait le cœur sur la main. Puis on le lui a arraché. (002), Vous la verrez jamais sortir de ses gonds. Oh bien sûr elle est capable d’avoir les nerfs en pelote, de se vexer ou d’être en colère, mais ça reste enfoui. Les émotions se font sourdes, canalisées avec précaution pour devenir des armes savamment calculées. Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, elle restera toujours d’un calme olympien. C’est assez effarant. Parfois même un peu effrayant. (003), Pour devenir le parfait petit soldat qu’elle est aujourd’hui, elle a dû goûter au sang et à la douleur. Malmenée, humiliée, martyrisée ; elle en a gardé les traces sur la peau et le cœur. Il a fallu la briser, la réduire à l’état de néant pour en faire une poupée de chiffon. Une coquille vide, un être en morceaux et une volonté réduite en poussière. C’est seulement après, qu’on a pu la programmer. L’entraîner. La façonner au bon vouloir des hunters, pour en faire l’une des leurs. (004), Afin de suivre les moindres de ses faits et gestes, on lui a posé un mouchard sous la peau, moyen de garder une emprise sur elle quoi qu’il arrive. Elle l’ignore encore pour le moment, pensant qu’elle a réussi à gagner un minimum de confiance de la part de ceux qui la contrôlent. Faut croire qu’elle se plante monstrueusement, sur ce coup-là. (005), Si les armes à feu font partie intégrante de son quotidien, elles sont pourtant pas ses préférées. On lui a appris à les connaître, les manier et les maîtriser. Mais son véritable atout reste les lames. Fines, courtes et discrètes, voire fourbes ; un peu à son image. Elle dispose de toute une collection d’armes blanches, chez elle. La seule qui ne la quitte strictement jamais est un couteau papillon, devenu une extension de ses phalanges. (006), Plus d’ennemis que d’amis, faut dire que sa nature de mutante ne l’aide pas. Nombreux sont ceux qui veulent sa peau et elle le sait, mais refuse d’y accorder la moindre importance. Après tout, sa vie n’a qu’une valeur limitée. On l’a jamais vraiment acceptée et on la considère souvent plus comme un chien que comme une égale. C’est un fait auquel elle s’est habituée. Bête plus qu’humaine – suffirait d’un claquement de doigts pour qu’on la descende. Alors elle vit dans l’optique que tout n’est qu’éphémère. (007), Véritable caméléon, elle est capable de se fondre parmi les gens et de se créer une identité de toutes pièces. Faut croire qu’elle a développé d’incroyables talents de comédienne en même temps que ses capacités à chasser, parce qu’elle n’a aucun mal à tromper. Elle s’approche pour mieux trahir, puis elle disparaît parmi les ombres. Envolée, évaporée. Insaisissable, mais pas invincible pour autant. (008), Les plaisirs qu’elle daigne s’octroyer se comptent sur les doigts d’une main. Une partie de jeu vidéo quand le temps le lui permet, une balade nocturne au milieu de nulle part, une expérience à sensations fortes, un morceau de musique qui réussit à la faire vibrer. Une partie de jambes en l’air quand l’envie lui prend – un exutoire, son meilleur moyen pour ressentir quelque chose, aussi trivial et sauvage que ça puisse être souvent, aussi langoureux que ça devienne parfois. Elle a qu’ça, comme illusion de liberté. Qu’ça, en guise d’humanité. (009), Son ancienne vie est toujours là, planquée quelque part dans le fond de sa tête. Les souvenirs reviennent parfois, c’est aléatoire, des vagues d’acide qui viennent lécher les parois de sa boîte crânienne pour lui ronger l’esprit. Quand ça se produit, son masque se fissure. Les morceaux sont recollés grossièrement à l’aide d’une chasse, d’un verre au bar, d’un coup d’un soir. N’importe quoi, tant qu’elle parvient à se remettre sur les rails. (010), Bonnie, c’t’une machine. Son raisonnement prend trop souvent des allures mécaniques, ses prunelles se dénuent de toute chaleur et ses actions sont calculées au millimètre près. Elle obéit, fidèle à ses détenteurs, prisonnière dont les chaines sont élastiques, bénéficiant de cette liberté factice. Ses bourreaux deviennent piliers, leur doctrine en guise de seul repère. Elle a besoin d’ça. C’est le sens qu’on a donné à sa vie, au monde dans lequel elle avance sans en savourer les nuances. La donzelle au cœur d’acier – on l’a robotisée. Mais si un doigt venait s’ajouter à l’engrenage, tout se mettrait à dérailler. Une machine, ça finit toujours par s’enrayer. |
Comment s'est passé votre chemin chez les hunters ? Dans le sang et la haine – la leur, pas la sienne. Bonnie, c’t’une mutante. C’est ce qui les a attirés bien sûr, mais plutôt que de la tuer et d’en finir, ils ont préféré l’enlever. Dévaster son appartement, l’assommer pour la faire taire et qu’elle arrête de se battre. Parce que sa mutation, elle leur a paru utile ; détecter les autres dégénérés, quoi d’mieux pour aider leur cause ? Alors on l’a confiée aux soins d’un homme pour qu’il la brise et la reprogramme. Rafael DeMaggio. C’est son bourreau, son créateur aussi. C’est lui qui l’a faite telle qu’elle est aujourd’hui. Le pire, c’est qu’elle l’en remercie presque. Il a bien fait son boulot le bougre, il a réussi à en faire une disciple dévouée et disciplinée. Elle lui obéit, s’acharnant à tenter de lui arracher un élan de fierté. Elle a jamais vraiment réussi mais ça l’empêche pas d’essayer, encore et encore. Il n’y a qu’à lui qu’elle daigne accorder une telle dévotion, un respect aussi profond. Les autres ne sont que des soldats, au même titre qu’elle – quand bien même ils ne sont pas du même avis. On lui rappelle continuellement qu’elle n’est qu’une foutue dégénérée, qu’elle ne sera jamais leur égale, jamais un membre de la famille DeMaggio. On lui répète qu’elle est moins que rien, et elle l’a imprimé. Elle le sait. Mais ça l’empêche pas de donner tout ce qu’elle a. Et puis, l’apparition des bracelets de détection ont bien failli lui coûter sa vie – après tout, ils étaient susceptibles de la remplacer, n’est-ce pas ? Pour l’instant, on ne la touche plus car on sait qu’il faudra en répondre aux DeMaggio. Et les choses ont pris un tournant qui joue en sa faveur : elle est capable de faire la différence entre les vrais transmutants, et les simples humains victimes de la fameuse piqûre. Les bracelets se font leurrer ; elle, non. Alors ils peuvent bien penser ce qu’ils veulent, ces cons. Elle est aussi douée qu’eux dans ce qu’elle fait, certainement même plus que certains. Elle hésite jamais à tuer, quand bien même ce sont ses congénères qu’elle extermine froidement. P’t’être bien qu’ils disent vrai. P’t’être bien qu’elle n’est qu’un chien. Mais ses crocs sont aussi acérés que ses tactiques sont aiguisées. Et son efficacité n’est plus à prouver. Que pensez vous des hunters et du Gunpowder Squad ? Les hunters sont devenus son groupe d’appartenance, ceux à qui elle répond de ses actes et ceux à qui elle a juré fidélité. Ils sont, pour ainsi dire, tout c’qu’elle a. Alors elle se dévoue, elle fait ce qu’on attend d’elle et même plus, elle prouve jour après jour qu’elle leur appartient corps et âme. Pantin savamment exploité, gamine domptée, ils n’ont qu’un mot à dire et elle s’exécute. Elle traque et éradique ses propres semblables, dégoûtée elle-même par cette anomalie de son ADN. Mais ça leur est utile, alors elle se tait et s’en sert dans les intérêts communs. Ceux des hunters, de ses détenteurs, de l’humanité toute entière. Et quand bien même l’ardeur qu’elle met à la tâche crève les yeux, ça n’fera jamais d’elle quelqu’un comme eux tant qu’elle sera une proie devenue pion. Seule l’élite se destine au Gunpowder Squad et Bonnie a beau être foutrement compétente, elle n’y sera jamais acceptée. C’est une réalité qu’elle ne cherche même pas à questionner ; elle a conscience de sa condition, elle sait qu’elle ne sera jamais traitée sur un pied d’égalité. Pas tant que ses gènes seront encrassés. Alors elle se résigne à n’être qu’un soldat lambda, destinée à rester sous la coupe de celui qui l’a façonnée, privée de toute perspective d’ascension. Sa nature lui interdit formellement toute lueur d’ambition. Que pensez vous d'Uprising et d'Insurgency ? Des suicidaires. Évidemment que c’était à prévoir, elle doute que qui que ce soit ait été franchement étonné de voir des résistances naître. La rébellion était destinée à éclater, après tout c’est le fondement même de toute guerre. Ça la fait doucement sourire – c’est la proie qui refuse de s’avouer vaincue, et ça ne rend la traque que plus délectable encore. Elle aime ça, les voir se débattre jusqu’au dernier instant. Uprising est celui dont on parle le plus, le premier mouvement apparu, les pionniers de la révolte. Mais ce n’est pas celui qui attire son attention, plus maintenant. Y a un autre nom qui se murmure dans les ombres, qui se révèle plus vicieux et plus entreprenant. Insurgency. Ils ont piqué sa curiosité, avec leur insubordination et leurs actions coup d’poing. Bien sûr Uprising n’est pas en reste, faut pas les sous-estimer pour autant, ce serait tout juste une erreur de débutant. Mais Insurgency, c’est différent. Insurgency, elle a envie de les voir grimper, pour mieux les aider à s’écraser. Ils peuvent tous se battre autant qu’ils veulent, se soulever et clamer que l’heure de l’addition a sonné. C’est toujours plus grisant d’avoir un adversaire qui refuse de se soumettre. Une partie d’échecs semble s’être engagée, et les hunters sont pas près de se laisser dépasser. C’est malpoli de jouer avec la nourriture, certes. Mais elle n’en sera que plus tendre quand elle viendra se broyer entre leurs dents. serial chiller - marion - vingt ans ft. alycia debnam-carey - scénario semi existant fréquence de connexion : j'suis là, même quand j'suis pas là. pays : douceuh Franceuh avis sur le forum : TROP DE PERFECTION EVERYWHERE, VOUS ME MANQUIEZ LES GARS. J'VOUS QUITTE PLUS JAMAIS OK avez vous des suggestions : franchement, j'trouve que Thaddy il prend trop la confiance. Faudrait lui remettre les idées en place avec une fessée. Des volontaires ? comment l'avez vous connu : il me séquestre dans sa cave - j'ai voulu m'évader mais il m'a rattrapée. le con. dernier mot : je vous aime, putain
Dernière édition par Bonnie Grimes le Lun 8 Fév 2016 - 21:24, édité 5 fois |
| | | | Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 17:52 | |
| all stories are about wolvesmy skin has turned to porcelain, to ivory, to steel Y a pas pire que le froid. Pas même la sensation cuisante des liens qui lui serrent les poignets et les chevilles, ni celle du bâillon qui commence à lui entailler la commissure des lèvres. Ses muscles se sont tous engourdis mais n’en sont pas moins douloureux, elle a un marteau-piqueur dans la tête et une bombe dans la poitrine – ça lui serre les poumons et les entrailles, ça l’empêche de respirer correctement et ça lui fait un mal de chien. Mais tout ça, c’est rien. Rien en comparaison de la glace qui s’est insinuée dans ses veines. Son échine frissonne, ses membres en tremblent ; de peur autant que de froid. Elle sent le béton sous son corps, dans son dos. C’est dur et gelé, elle s’en retrouve pétrifiée. Crispée de la tête aux pieds, à demi-recroquevillée, là, sur ce sol impitoyable. Les yeux rougis mais sans larmes, tellement secs que ses paupières semblent faites de papier de verre. Et elle pense à son frère, Soren. À Londres. À la fac. Elle se rend compte qu’elle a oublié de rendre les cours qu’elle a empruntés à une camarade, et soudain ça devient primordial, c’est tout ce qui lui importe. Elle a oublié, putain, c’qu’elle peut être stupide. Elle a oublié et maintenant elle pourra plus le faire. Ses sourcils se froncent devant l’horreur qui s’impose à elle : c’est fini. Elle sortira certainement jamais d’ici – ou du moins, pas en vie. Elle deviendra jamais chirurgienne, elle sauvera personne, elle ira pas arpenter le monde avec des étoiles plein les yeux. Elle connaîtra plus de nouvelles expériences ; merde, elle a toujours rêvé d’sauter en parachute et elle l’a jamais fait, quelle connerie, elle a tout raté. Elle reverra plus le sourire rassurant de sa mère, l’air perplexe de son père, les yeux de Soren si identiques aux siens. Elle arpentera plus les dédales de Londres, elle boira plus jamais de bière, elle caressera plus jamais de chien, elle se baignera plus dans des eaux à la température trop basse, elle éclatera plus de rire en se tenant les côtes. Elle sentira plus l’air s’engouffrer dans ses poumons. La pluie la tremper jusqu’aux os. Le vent lui faire des nœuds dans les cheveux. Et les rayons du soleil contre sa peau, bordel. C’est l’pire. Ils sont trois. Ils discutent depuis ce qui semble être une éternité, sans qu’elle puisse apercevoir leurs traits distinctement. Elle se demande ce qu’ils sont en train de décider – comment ils vont la tuer ? La torturer ? Ce qu’ils peuvent en tirer ? Comment faire disparaître son corps ? Ses ongles se plantent dans la paume de ses mains et elle mord le bâillon de toutes ses forces. Elle espère qu’ils la feront pas disparaître, tout mais pas ça. Elle veut que sa famille ait au moins une dépouille à pleurer, un cadavre à enterrer, des morceaux d’elle qui seront retrouvés. Elle veut pas qu’on l’éradique. Pitié. Ses yeux implorent mais on ne la regarde pas. Et elle pleure, Bonnie. Sans qu’il n’y ait la moindre goutte dans ses prunelles. C’est simplement son visage déformé par le chagrin, sa respiration qui se fait chaotique, ses sanglots qui l’étranglent. Ils l’ont entendue. Elle les voit se tourner, l’observer. L’un d’entre eux prend les devants et s’approche ; il a l’air plus vieux, plus expérimenté aussi. Il arrive à sa hauteur lentement, calmement, comme si toute cette situation était parfaitement normale. Son expression ne reflète aucune animosité mais quand il s’accroupit devant elle, elle la voit. La haine au fond de ses yeux, le dégoût qu’elle lui inspire rien qu’en existant. Les lèvres de l’homme s’étirent en un demi-sourire, qui la paralyse instantanément. « Pleure pas Bonnie, on n’te tuera pas. Je vais m’occuper de toi. » D’instinct, sans qu’elle ne le contrôle, elle cherche à lui échapper. À reculer. Mais elle est déjà acculée au mur et y a pas d’issue. Alors sa tête se secoue de gauche à droite frénétiquement, pour dire ce qu’elle n’arrive pas à formuler. Non. Non. Non. J’vous en supplie. Ses grands yeux clairs l’implorent mais il ne cille pas, se redressant pour la surplomber de toute sa hauteur. L’œillade qu’il lui lance la terrifie. Et Bonnie, à ce moment-là, elle sait. Elle sait au fond d’elle, qu’ils l’ont condamnée, que le froid ne la quittera plus jamais. Y aura plus rien pour la réchauffer. ○○○Les muscles tendus et les phalanges crispées autour de son couteau, elle le garde posté là, contre cette jugulaire qu’elle pourrait trancher sans la moindre difficulté. Elle laisse rien paraître, mais le regard qu’il lui offre la déstabilise plus qu’elle ne le voudrait. La déception, la peine, la colère, l’incompréhension, la douleur la plus pure qui soit. Il a mal ; mal d’la voir comme ça. Il a même pas besoin de le dire pour qu’elle le sache et quelque part, ça lui fait peur. Parce que c’est Soren, parce que c’est son frère, parce que le simple fait de l’avoir en face d’elle fait remonter des choses qui sont plus censées exister. Des choses qu’on a fait disparaître quand on l’a reprogrammée, des choses qui ne devraient pas avoir la moindre emprise sur elle. Mais l’avoir là, en chair et en os, si près – trop près – ça lui fait perdre son sang-froid. Il se retrouve coincé entre un mur et elle, coincé entre deux parois qu’il peut pas traverser. Ni les briques du bâtiment, ni la carapace de la guerrière. « Bonnie, s’il te plaît. » Il veut qu’elle le suive. Qu’elle abandonne tout ce qu’elle connaît, tout ce qu’elle a. Qu’elle laisse derrière elle les hunters et tout ce qui constitue sa vie. Tout ça pourquoi ? Parce qu’il est son frère, son sang et sa chair ? C’est pas valable. Sûrement que ça l’était à une époque ; elle le sait, elle le sent. Mais plus maintenant. Il n’est plus rien. Juste ce visage trop familier, cet étranger qu’elle avait autrefois comme pilier. Les souvenirs sont là mais flous, trop flous. Faut qu’ils le restent. Faut pas qu’ça revienne. Faut qu’elle les écrase – qu’elle l’écrase, lui. « Traître. » Il est même pas dans les hunters par conviction, c’est juste pour elle, pour faire un pseudo sauvetage. Un ramassis de conneries. Elle appuie la lame contre sa gorge, exerçant juste assez de pression pour que ça soit foutrement désagréable, mais pas assez pour couper. « C’est pathétique. Tire-toi, avant que j’te dénonce. » Sûrement qu’elle devrait même pas réfléchir, elle devrait le faire. Mais elle peut pas. Y a encore quelque chose qui l’en empêche. Quelque chose synonyme de faiblesse. Alors elle tourne les talons la première, pour lui laisser une chance de foutre le camp. Elle essaie de se convaincre que c’est pour l’épargner, que c’est dans son intérêt à lui, que c’est sa bonne action. Mais dans l’fond, c’est pour elle-même, qu’elle le fait. Pour pas avoir à affronter des prunelles qui l’implorent et qui la secouent de l’intérieur, pour pas être confrontée à ce truc qu’elle pensait avoir sous contrôle, mais qu’elle ne maîtrise finalement pas le moins du monde. C’est pas lui, qu’elle sauve. C’est elle-même. ○○○Comme un fauve, elle tourne autour de sa proie. Fermement attaché à une chaise, sans la moindre possibilité de s’en sortir, le mutant l’observe d’un regard noir. Y a l’ombre d’un sourire sur le visage pourtant inexpressif de Bonnie, alors qu’elle fait mine de l’ignorer. D’un air faussement distrait, elle joue avec son couteau papillon, le faisant passer entre ses phalanges dans un cliquetis sinistre, prélude de ce qui attend sa victime. Il a du sang sous le nez, qui s’étend dans une traînée pourpre jusqu’à la commissure de ses lèvres. Le visage rougi par les coups, les vêtements tachés dans un mélange de sueur et d’hémoglobine, des traces de coupures disséminées sans modèle précis. Il a mal – le constat est clair, bien qu’il semble déterminé à ne rien montrer, trop occupé à diriger toute la haine du monde sur Bonnie. « Je vais te le demander une dernière fois. » Lentement, calmement, elle s’approche et courbe l’échine pour se mettre à sa hauteur. L’une de ses mains se transforme en un poing qui agrippe la tignasse de l’homme pour le forcer à basculer sa tête en arrière, dévoilant ainsi sa gorge en offrande à sa tortionnaire. « Dis-moi ce que tu sais à propos d’Insurgency. » Et ça le fait rire, l’inconscient. Il se marre tandis que Bonnie reste impassible, ne bougeant pas d’un poil. « Va t’faire foutre. » Elle sait qu’il est lié à eux de près ou de loin, mais ça suffit pas ; elle a besoin de savoir ce qui l’unit réellement aux terroristes, et quelles informations il peut donner. Tout ce qu’elle a pu tirer de lui, c’est l’affirmation que les hunters les trouveront pas. Elle se permet d’en douter, mais elle est pas là pour débattre avec lui. Elle est juste là pour lui faire la peau. Bien sûr qu’ils vont pas pouvoir s’amuser à traquer tous les imbéciles qui ont décidé de se lancer joyeusement dans la rébellion. C’est pas tellement ce qu’elle a dans l’idée. Elle pense surtout que pour les affecter profondément, pour faire passer un message, faut aller à la source. Faut couper la tête mère. Y a que de cette manière-là, qu’ils pourront les freiner efficacement. Plus ça va et plus les mutants semblent prendre de l’assurance ; c’pas tolérable. Les hunters doivent asseoir leur pouvoir à nouveau, et pour y arriver, faut qu’ils éveillent une fois de plus la terreur chez l’ennemi. Oh évidemment qu’elle est toujours là, mais elle est trop souvent écrasée par la rage qu’ils instiguent chez les dégénérés. Y a qu’à voir la façon dont sa cible la dévisage. Elle peut sentir à quel point il la hait, alors même que leurs chemins ne s’étaient jamais croisés. On perçoit même une lueur de mépris dans l’fond de ses prunelles, qui ne rappelle que trop bien celle qu’elle voit chaque jour dans les yeux de ses collègues. Elle a beau être dévouée et efficace, reliée de près aux DeMaggio – bien qu’elle fasse plus souvent office de clébard qu’autre chose – elle n’obtiendra jamais leur respect. Eux, parmi lesquels elle évolue depuis des années, en dépit de sa nature. Et visiblement, même lui, de sa place d’abomination sur pattes, n’hésite pas à se foutre de sa gueule. Alors elle s’écarte un peu, avant de donner un coup sec dans la chaise pour la faire tomber en arrière. Il s’écrase au sol dans un bruit sourd, toujours pieds et poings liés. Pour faire bonne mesure, elle lève la jambe et vient violemment abattre sa godasse sur la face du pauvre gars, appuyant jusqu’à entendre craquer sa mâchoire. Puis elle s’accroupit, approchant à nouveau son visage du sien. « Tu disais ? » Les traits tordus dans une expression de douleur, il tousse, vrillant ses iris dans les siennes avec la même détermination venimeuse qu’auparavant. « Salope. » Et il lui crache à la gueule. Littéralement. Un mélange de sang et de salive atterrit sur son épiderme, lui coulant le long de la joue et sur l’arête de son nez. Du revers de la main, elle essuie l’affront. Ses lèvres se retroussent dans un angle carnassier, alors qu’elle l’attrape pour tenir son crâne en place. Et sans prévenir, la lame vient se glisser juste à l’arrière de la mâchoire du téméraire, s’enfonçant jusqu’à ce qu’il ne reste que le manche entre les doigts de Bonnie. « Ta mère t’a pas appris qu’c’est pas joli, de cracher sur les gens ? » Pour toute réponse, elle récolte un gargouillis d’agonie. Le sang s’écoule jusqu’à ses phalanges, puis sur le sol, encrassant le tapis sous leurs pieds. Dans un soupir, elle récupère son arme et se redresse, observant le type émettre ses derniers soubresauts avant de finir par s’immobiliser. Quel gâchis. Il a ruiné le tapis. ○○○Immobile, Bonnie le regarde. Il est là, couché à côté d’elle, les paupières closes et les traits apaisés. La lueur de la lune éclaire juste assez la pièce pour qu’elle puisse l’observer tranquillement, dans la pénombre. Il dort. Comme pour s’en assurer, elle vient glisser une main jusqu’à son torse nu, la posant au niveau de son cœur. Elle monte et descend lentement, en rythme avec la cage thoracique de Barry. Sa respiration est aussi profonde que posée, ses battements cardiaques calmes et réguliers. Il dort, ouais. Elle, non. Elle, elle pourrait profiter de cet instant de vulnérabilité pour le tuer. Mais elle n’le fait pas. Elle se contente de rester là, à l’examiner en silence. À se demander comment elle a fait pour en arriver là. Coucher avec l’ennemi – pas la première fois que ça lui arrive. Mais pas pour l’apprivoiser, juste parce qu’elle en a envie. Ça, c’est nouveau. Et c’est surtout dangereux. Ça ne lui prendrait qu’une seconde. Suffirait qu’elle se penche par-dessus le lit, qu’elle attrape sa chaussure et qu’elle en retire son couteau papillon. Qu’elle l’appose contre la gorge de Barclay, qu’elle appuie, et qu’elle la lui tranche sereinement. Presque tendrement. Parce qu’il est un dégénéré, parce que c’est ce qu’il mérite, parce que c’est ce à quoi on l’a formée. Mais faut croire qu’elle est pas aussi forte qu’elle ne l’pensait. Faut croire qu’il a réussi à disséminer un peu de son poison dans l’esprit déjà salement amoché de la gamine. Elle avance avec des gens qui veulent la tuer, ou parfois pire. Certes. Elle leur obéit quand ils n’ont pas la moindre considération à son égard. Certes. Elle fait office d’outil mais suffirait qu’elle perde de son efficacité pour qu’on décide de la jeter. Certes. Elle a parfaitement conscience de tout ça, de la précarité de sa position et du nombre de personnes qui veulent lui faire la peau. La seule chose qui les en empêche, c’est l’utilité qu’elle a encore pour eux – entre son don qui est plus efficace que les bracelets de détection, et surtout le fait qu’elle soit liée de près aux DeMaggio. Tout ce qui garde ses miches en sécurité, c’est probablement la présence de Rafael et le fait que personne n’soit autorisé à venir la toucher. Ça foutrait le bordel et c’est pas dans l’ordre du jour. Mais pour combien de temps, au juste ? Combien de temps avant qu’il ne l’achève ? C’est pas faute de tenter de gagner sa confiance, sa fierté, sa protection. Elle veut tout ça, elle veut une place légitime, elle veut être comme eux. Mais elle l’est pas. Et quoi qu’elle fasse, y aura toujours un fossé entre eux et elle. Un fossé qu’elle s’acharne à combler mais c’est trop bancal, suffirait d’un rien pour tout exploser. Barry l’a bien compris. Barry essaie de venir ébranler les fondations qu’elle a précautionneusement bâties. Et l’pire, c’est qu’il commence tout juste à gratter la surface. Rien que pour ça, elle devrait le tuer. Là. Comme ça, sans préavis. Mais une part d’elle peut pas s’empêcher de se dire qu’il a raison ; peu importe combien ça l’écœure, peu importe combien elle se dégoûte de trouver du sens dans les paroles de ce foutu mutant. Son semblable. Son adversaire. Aussi rapidement et furtivement qu’un courant d’air, elle se relève. Elle quitte les draps qu’ils ont froissés, rassemble ses affaires et se rhabille en silence. Dégoûtée d’lui, dégoûtée d’elle-même. Dégoûtée d’eux, de ce qu’ils font, de ce qu’elle ne parvient pas à faire. Son couteau en main, elle contemple un instant l’éventualité d’assassiner son amant occasionnel. Comme elle le fait chaque fois qu’elle est en sa présence, automatiquement. Mécaniquement. Mais Barry, il a foutu les doigts dans la machine et elle commence à se détraquer. Alors elle se contente de faire claquer la lame en refermant le couteau papillon, détournant rageusement le regard de celui qui la fait jouer avec le feu. Et puis elle tourne les talons, s’éclipsant discrètement, sans le moindre bruit. Comme une voleuse évadée dans la nuit. Comme un courant d’air qui disparaît aussi vite qu’il est arrivé. Bonnie se laisse pas saisir, Bonnie se laisse pas attraper. Elle fait comme la fumée, qu’on n’peut attraper avec les mains. Mais peut-être bien qu’y a un autre moyen de l’atteindre. Peut-être bien que Barry l’a avalée sans qu’elle s’en aperçoive. Et peut-être bien qu’il faudra qu’elle lui fasse la peau avant qu’il ne la recrache différente de ce qu’elle était quand il l’a dévorée. Ça se jouera entre lui et elle, ça se terminera dans le sang. Elle voit pas d’autre issue. Mais pas ce soir. Ce soir, elle préfère se soustraire à l’inévitable ; tant pis si ça fait naître un brasier au cœur de ses tripes, prêt à fondre l’épaisse couche de glace dans laquelle elle s’est enfermée. Faudra juste qu’elle trouve un moyen de l’éteindre avant qu’il ne la réduise en cendres.
Dernière édition par Bonnie Grimes le Lun 8 Fév 2016 - 12:01, édité 2 fois |
| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 17:55 | |
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| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 17:59 | |
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| | | | Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 19:34 | |
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| | | | Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 19:45 | |
| I WUV U BB. TU SAIS DÉJÀ À QUEL POINT J'SUIS HEUREUSE DE TE VOIR LÀ ET À QUEL POINT J'AI HÂTE QU'ON RP À NOUVEAU VOILÀ OKAY BYE. - ouvr pa c cochon lol ptdr:
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| | | | Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 21:37 | |
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| | | Seth Koraha MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
| Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 21:43 | |
| MADAME JE T'AIME TU M'AVAIS MANQUEE TOUT PLEIN |
| | | | Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 22:40 | |
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 23:09 | |
| c'toi la moche ouéch |
| | | Moira Kovalainen MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 3528
SUR TH DEPUIS : 30/04/2015
| Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Dim 31 Jan 2016 - 23:42 | |
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| | | | Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Lun 1 Fév 2016 - 0:26 | |
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| | | | Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Lun 1 Fév 2016 - 1:06 | |
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| | | | Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Lun 1 Fév 2016 - 3:33 | |
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| | | | Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) Lun 1 Fév 2016 - 10:03 | |
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| | | | Sujet: Re: they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) | |
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| | | | they made you into a weapon and told you to find peace. (bonnie) | |
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