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 you owe me an explanation ▬ alejlin

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Jedikiah Grimwood
Jedikiah Grimwood

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SUR TH DEPUIS : 23/04/2015
MessageSujet: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeDim 6 Déc 2015 - 11:29

you owe me an explanation
Caitlin & Alejandro



Je tourne comme un lion en cage dans mon appartement en maugréant des insanités dans ma langue maternelle. Ca m’aide à réfléchir de jurer et de grommeler dans cet argot des rues qu’aucun interlocuteur en dehors de ma petite sœur et de Julian ne pourrait comprendre sans décodeur. Je tourne comme un lion en cage parce que je ne sais pas quoi faire. Va te faire foutre Bates, Va te faire foutre Velasquez, je crois que la fin de notre précédente conversation est claire et concise : ni l’un ni l’autre n’avons envie de nous recroiser et c’est très bien comme ça. Sauf que ce n’est pas très bien et que si je dois être honnête avec moi-même, je meurs d’envie de la voir. Etouffe toi avec ton ego… Mais qu’elle aille se faire foutre, sérieux ! Mon bras envoie balader la pile de magazine qui traîne sur la table, je me précipite pour en récupérer un et le déchiqueter en minuscules morceaux histoire de me détendre. Je m’acharne sur le pauvre papier et réduis à néant les micro-ondes et autres conneries qui y paraissaient pendant une douzaine de minutes. Ca ne m’avance à rien : en dehors de pourrir mon appartement, ça n’a rien fait. Et je me retrouve encore à tourner comme un lion en cage parce que je suis vraiment incapable de ravaler mon ego à la con. Va te faire foutre toi et ta grande gueule de con. Ca m’énerve. Ca m’énerve vraiment d’y repenser encore alors que bon, dans un monde utopique, je n’en aurais plus rien à faire d’elle et de ses conneries et j’aurais oublié tout ça.

Sauf que je tourne comme un lion en cage et que j’ai l’air con et que faire les cent pas dans mon salon n’arrange rien. Je m’oblige à me poser sur mon canapé et à arrêter un instant de gesticuler. Et forcément, mes yeux retombent sur ces documents imprimés il y a une semaine qui résument non pas les dernières armes à la pointe de la technologie mais une partie des informations que j’ai réussi à récupérer sur Bates. Non. Pas Bates. Mes doigts nerveux s’emparent du document et le décryptent une nouvelle fois avec lenteur – je n’ai jamais été très doué pour la lecture et encore moins pour l’écriture. J’ai envie de la déchirer cette feuille. Vraiment. Australienne. Après la trahison, voilà qu’elle en rajoute une couche cette garce. Sauf que je ne peux vraiment pas aller la voir pour la confronter à ça sans me ridiculiser. Et que je meurs d’envie de la voir. Et que c’est un prétexte pour la voir, pour lui parler, pour l’insulter et lui en vouloir. Un prétexte. Voilà ce qu’il me faut. Un prétexte pour aller la voir, un prétexte qui m’obligerait à aller la voir. Et osef s’il n’est pas crédible. Je saute sur mon manteau, indifférent à l’heure, indifférent à mon jour de congé, indifférent à ce brassard de la GunpowerSquad que je suis supposé porter. Je sais où elle travaille, je sais même où elle est chaque jour. Je suis pathétique à savoir comme ça ses allers-venues. Mais tant qu’elle l’ignore, j’imagine que ça ne peut pas me porter préjudice. Ma veste sur les épaules, une main nerveuse qui se faufile sous mon tee-shirt pour masser ma cicatrice douloureuse, quelques comprimés et les affaires reprennent : je dégringole l’escalier de mon immeuble pour aller la voir. A pied. Je n’ai toujours pas de prétexte, juste une idée et ça n’a rien de bien convainquant.

Mais depuis quand exactement est ce que je veux être convainquant ? Je suis juste une boule de nerfs qui cède un peu trop facilement à son impulsivité. Et à sa colère. Et à ses envies. Et à sa rancœur. Et à bien des choses. Je suis lamentable : il faut être honnête avec soi même. Je suis complètement lamentable lorsque j’arrive à deux pas de l’endroit où elle bosse. Prof de dessin, une connerie dans le genre. Moi qui suis incapable de dessiner autre chose que des bonhommes bâtons et qui n’ai jamais essayé de pousser plus loin mon don pour le dessin, je trouve ça ridicule. Et inaccessible. Prof de dessin. Bon et bien… je le tiens mon prétexte. Sans attendre davantage, je ne suis patient que lorsqu’il s’agit de viser et de tirer sur quelqu’un, je pousse la porte, détruis les mètres qui me séparent encore. Elle est là. Bien sûr qu’elle est là. Et je ne peux pas m’empêcher de ralentir pour l’observer tant qu’elle ne m’a pas vu.

Cette fois, je suis en civil, je suis en permission, cette fois, c’est moi qui viens la voir sur son lieu de travail. J’ai l’air con, bordel. Mais plus encore, je suis curieux et rongé par cet amalgame étrange de colère et de désillusion. J’ai envie de comprendre. J’ai envie de savoir. Et je ne peux pas supporter et qu’elle m’ait menti, et que je n’aie strictement rien vu venir. Finalement, elle me remarque et je m’impose parce que je ne me vois pas faire demi-tour. « Bates… » Pas question de m’excuser. Hors de question même. C’est à elle de s’excuser la première et de toute manière, je ne vois pas pour quoi exactement je devrais m’excuser. Je ne sais même pas pourquoi je pense à m’excuser. « T’excites pas trop vite, j’suis là juste parce que… » Je fronce les sourcils. Trouve-toi une raison autre que j’avais envie de te voir et de t’engueuler et de vérifier que tu allais bien et parce que je suis incapable de me retenir, et vite. Sur un ton tout à fait normal, comme si j’étais convaincu de ce que je disais, je crache un « … j’ai vu de la lumière, ça avait l’air sympa, j’suis rentré. » J’ai l’air con. « Letha te passe le bonjour, et les kangourous aussi. » Je croise les bras et m’adosse au mur le plus proche, plantant ma tente et mon obstination dans le coin. « Tu m’expliques ? »


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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeMar 15 Déc 2015 - 19:16

Caitlin déambulait entre les quelques tables de la salle, observant ses élèves penchés sur leurs feuilles, absorbés par leur travail. Un léger sourire flottait sur son visage tandis qu’elle appréciait les améliorations de chacun. Les trois élèves qu’elle chapeautait en ce moment étaient très jeunes, ils étaient les plus petits à qui elle donnait des leçons, et bien souvent elle ressortait avec une migraine épouvantable de ces cours, à force d’essayer de contenir leurs caractères exubérants et toujours trop bruyants. Durant les premières leçons, ils passaient plus de temps à hurler, à courir et à rigoler qu’à réellement dessiner … Elle avait mis longtemps à les dompter, ces trois là, mais elle y était arrivée. A les voir tirer la langue en griffonnant de leur mieux le paysage qu’elle leur avait demandé de reproduire, dans un silence religieux, elle se sentait particulièrement fière d’eux. C’était une sacrée paire de manche, d’essayer de faire rentrer des notions créatives dans ces petits crânes dissipés, mais elle y parvenait de mieux en mieux et elle en tirait une grande satisfaction. Elle aimait ça, c’était indéniable.  Bien plus que de dessiner des plans toute la journée pour des bureaucrates pointilleux qui n’avaient aucun sens artistique. Elle n’avait jamais regretté d’avoir abandonné sa carrière d’architecte pour se lancer dans l’enseignement du dessin … Elle réussissait toujours à trouver des parents désireux de voir leurs enfants devenir de futurs Michel-Ange. Elle n’était jamais parvenue à réaliser ce tour de force, par contre, mais elle se satisfaisait bien de voir des bonhommes en bâtons se changer en des personnages emprunts de plus de profondeur. C’était une facette de sa vie qui détonnait littéralement de son autre travail, celui qui se passait la nuit tombée et à visage masqué, mais ça lui plaisait très bien comme ça. Elle pensait très rarement aux dégénérés quand elle enseignait à ses élèves, elle parvenait même à oublier le frottement douloureux de ses vêtements sur sa peau ultrasensible. C’était un autre univers où elle se trouvait, et seul l’art y avait de l’importance. Elle pouvait parler avec passion pendant des heures à des enfants bouche-bée sans se demander une seule fois s’ils étaient mutants. C’était étrangement reposant. Elle avait besoin de ça pour faire la part des choses et ne pas devenir un monstre assoiffé de sang, elle aimait se souvenir qu’il restait de belles choses que la mutation n’enlèverait jamais à ce monde.

Caitlin était sereine. Un état d’esprit qu’elle avait bien du mal à faire naître ces derniers temps, et qu’elle ne parvenait plus à trouver que pendant quelques rares moments privilégiés de ses leçons. Ce fut sans doute pour ça qu’elle ne remarqua pas tout de suite qu’elle avait un spectateur indésirable, et que le calme de la pièce allait bientôt être brisé. Absorbée dans la contemplation d’un des petits qui mettait tout son cœur à dessiner, elle leva finalement la tête et elle fronça immédiatement les sourcils en voyant Alejandro dans son espace visuel. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Sa sérénité venait de partir en fumée, et elle se raidit inconsciemment. Leur dernière discussion lui était soudain revenue en tête, bien entendu, et elle ne pouvait pas rester de bonne humeur avec ce souvenir là si présent dans ses pensées. « Bates… T’excites pas trop vite, j’suis là juste parce que… » Elle sentit la moutarde lui monter aussitôt au nez. Il avait intérêt à avoir une bonne excuse pour se pointer ici ! « … j’ai vu de la lumière, ça avait l’air sympa, j’suis rentré. » C’est tout ? C’était la seule chose qu’il avait trouvé pour venir ? « T’as rien trouvé de plus intelligent pour justifier ta présence, Velasquez ? » Siffla-t-elle entre ses dents. Elle le détestait de venir comme ça, comme une fleur, comme s’il ne l’avait pas insultée une fois de trop quand ils étaient chez Anderson, comme si elle avait encore envie de discuter avec lui. Comme si elle avait envie de le laisser ruiner une nouvelle fois sa journée ! « Continuez tranquillement les enfants, je reviens … » Lança-t-elle avant d’attraper Alejandro par le bras pour le tirer durement hors de la salle. Pas question qu’en plus de ça, il dérange ses élèves ! D’autant plus qu’elle risquait d’avoir un langage fleuri avec lui, et elle ne tenait pas à ce que les enfants aillent répéter ça à leurs parents … Elle avait à peine fermé la porte de son bureau derrière elle qu’Alejandro s’était installé, adossé à un mur, comme s’il était en terrain conquis. Bon sang, elle allait lui faire regretter cette attitude nonchalante qui sortait de nulle part ! « Letha te passe le bonjour, et les kangourous aussi. » Elle écarquilla les yeux et le fixa avec un mélange d’horreur et de rage pure. Elle savait qu’il avait rencontré Letha mais elle avait espéré qu’il n’irait pas fouiner trop loin de ce côté. Visiblement, elle s’était trompée. « Tu m’expliques ? » Elle eut une petite exclamation hautaine. De quel droit est-ce qu’il venait réclamer des explications ? « Non. » Répondit-elle d’un ton cassant. Elle crispa les poings. Elle aurait adoré le laisser mariner avec cette simple réponse, ça le rendrait fou, mais elle n’en était pas capable. Elle bouillait de colère, elle était indignée qu’il ait osé se pencher sur tout ce qu’elle avait si soigneusement caché. Et au milieu de ça, elle avait un peu peur, aussi. De ce qu’il avait pu découvrir … « T’es allé fouiller dans mon passé et tu voudrais que je t’explique ? Tu te fourres le doigt dans l’œil, mon grand. T’es vraiment pitoyable. » Elle mourait d’envie de lui fracasser la tête contre son bureau – acajou massif – mais avec les enfants dans l’autre pièce, ça aurait fait désordre. « T’as pris ton pied à déterrer mes cadavres ? Je suis une menteuse en plus d’être une salope, c’est bon, t’es satisfait maintenant ? » Elle se rapprocha de lui, menaçante. « Dégage Velasquez, dégage avant que je t’explose. »
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Jedikiah Grimwood
Jedikiah Grimwood

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MessageSujet: Re: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeMar 22 Déc 2015 - 19:28

you owe me an explanation
Caitlin & Alejandro



Je le sais bien, que c'est complètement débile de ma part de me pointer ici. Déjà parce que j'ai l'air ridicule, ensuite parce que je n'ai aucune raison d'être là, ensuite parce que ce n'est pas à moi d'aller la voir et que si je cède, c'est juste parce que… Parce que mon ego s'en prend un coup. C'est douloureux, surtout lorsqu'on s'appelle Alejandro et qu'on a un ego à la hauteur de ses talents de sniper. J'arrive dans le bâtiment, je franchis les portes et mon regard heurte brutalement sa silhouette, m'interrompant dans mon mouvement. C'est dans des moments comme celui là que je me rends compte que Caitlin, avant d'être une garce, avant d'être une Hunter, avant d'être mon élève, avant d'être une traître, c'est dans ces moments là que Caitlin est avant tout une femme, et une belle femme. Elle a quelque chose de doux lorsqu'elle est attentive à ses élèves, son sourire dévoile son visage, détend ses traits, la change du tout au tout. Je m'aperçois un peu tard que j'oublie la raison première de ma venue : la curiosité et la vexation. Et que je ne suis pas supposé sourire comme un débile. Je me reprends, me remémorant suffisamment pourquoi je suis là pour que lorsqu'elle me remarque, mon sourire amusé voire attendri soit presque remplacé par un regard dur et narquois.

Nos regards se croisent, j'anticipe une remarque en la calmant sans attendre. Pas la peine qu'elle s'excite, je ne suis là que parce que… je ne suis là que pour une raison quelconque qui n'a rien à voir avec elle. Voilà. « T’as rien trouvé de plus intelligent pour justifier ta présence, Velasquez ? » Son ton est éloquent : je ne suis pas le bienvenu. Tant mieux : c'est ce qu'il me faut pour me convaincre de rester et de m'imposer, pour faire comme chez moi. Je m'apprête à m'adosser sur un mur dans un « Non, ça ne te suffit pas ? » moqueur et agressif lorsqu'elle nous vire de la pièce sans la moindre délicatesse. Comme si elle était capable de délicatesse, d'ailleurs… On débarque dans son bureau, je m'installe sans attendre sa permission, estimant de toute manière que je n'en ai pas besoin, dans une nonchalance ostentatoire et digne du sang latino qui coule dans mes veines. J'ai peut être l'air con à être venu juste pour m'emmerder mais… je plante rapidement le décor. Letha, kangourous, mensonges, Alejandro-pas-content. Tu m'expliques ? « Non. » Ca a le mérite d'être clair. Très clair. Je croise les bras: il est hors de question que je bouge de là. Mes yeux entraînés notent qu'elle crispe les poings, mes sens de militaire et d'instructeur sont aux aguets du moindre geste. « Non ? » J'hausse un sourcil et la mets au défi de récidiver dans son insubordination. Oui, je le sais que je ne suis plus officiellement son supérieur mais… je n'aime pas les non. Et encore moins lorsqu'on m'en inflige un en réponse à une question rhétorique. « T’es allé fouiller dans mon passé et tu voudrais que je t’explique ? Tu te fourres le doigt dans l’œil, mon grand. T’es vraiment pitoyable. T’as pris ton pied à déterrer mes cadavres ? Je suis une menteuse en plus d’être une salope, c’est bon, t’es satisfait maintenant ? » Elle se rapproche de moi, je la toise avec une indifférence et une absence de réaction à la hauteur de mon arrogance. Qu'elle tente autant qu'elle veut d'être menaçante, je me sais capable de la battre, à la régulière ou non, et plus encore de lui exploser le visage contre le mur si elle insiste. « Dégage Velasquez, dégage avant que je t’explose. » Ah ben tiens, quand on parle d'exploser quelqu'un. « Tu me menaces, sérieusement ? » Je laisse de la moquerie glisser entre mes lèvres dans cette remarque aussi rieuse que mesquine. Me menacer, ce n'est jamais une bonne idée surtout que je la connais extrêmement bien lorsqu'il s'agit de se battre. Je connais ses points faibles autant que ses défauts, ses manies, ses ouvertures. Mais surtout… elle, parmi tant d'autres, me menacer ? Je me détache du mur, fais un pas en avant et suis obligé de lever légèrement les yeux pour la fixer de toute mon assurance. Bordel, que je déteste ma petite taille dans ces moments là, que je déteste davantage encore ses talons qui la font me surplomber davantage encore. J'aimerais trouver quelque chose à dire mais honnêtement…

Qu'est ce que je peux répondre à ça ? Vraiment ? Qu'est ce que je peux… mon grand. Tout ce qu'elle peut me dire m'irrite un peu plus, ronge ma patience inexistante. Je ne sais pas quoi dire mais il est hors de question que je me barre, au moins, ça, c'est une certitude. « J'avais envie de te voir. » Voilà, c'est dit. Tu me manques, ça, ce n'est pas dit. Mais j'imagine que cette petite concession va déjà peut être la calmer… ce serait déjà ça de pris. Moi, j'ai envie de me casser sans avoir l'humilité nécessaire pour le faire. Maintenant que je suis venu, je n'ai pas envie de me ridiculiser à tourner les talons, merci bien. Je croise un peu plus les bras sur ma poitrine pour me donner contenance. Je ne sais même pas si je suis en colère ou autre, j'imagine que dans des situations comme celle là, ma curiosité prend le pas sur mon naturel colérique pour mieux me faire et garder mon calme, et me rendre un peu plus crédible. Mon accent hispanique ressort bien plus que d'habitude, aussi. « Ouais, j'ai fait des recherches et alors ? Qu'est ce que ça peut te faire ? Qu'est ce que tu caches, Cait ? » J'abandonne le Bates, de toute manière, ce n'est même pas son vrai nom. Je fais un nouveau pas en avant, mon index accusateur se pose sur son torse, dans la droite continuité de son menton, pile au milieu de sa poitrine. « C'est quoi ton problème ? »

Spoiler:

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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeSam 9 Jan 2016 - 18:02

Elle n’en revenait pas, Caitlin. Elle n’en revenait pas qu’il ait le culot de s’amener jusqu’à son boulot, les mains dans les poches, pour venir lui agiter sous le nez tout ce qu’elle avait eu tant de mal à lui cacher pendant des années. Elle sentait toute la suffisance qui exsudait de lui, comme un sentiment de victoire qu’il ne pouvait s‘empêcher de lui mettre en pleine face. Elle comprenait bien. Il n’avait jamais supporté qu’elle le vaccine et il avait cherché à se venger. Il avait suffit qu’il croise la route de Letha – qu’est-ce qu’elle fichait ici, celle-là ?? – pour qu’il comprenne que Cait n’avait jamais été très franche sur ses origines … Et sur tellement d’autres choses. Elle avait menti, encore et encore, et elle avait gardé pour elle le plus gros des secrets, celui que personne ne devait jamais découvrir … Et surtout, surtout, pas Alejandro. Tout ne tenait qu’à ça, une tare monstrueuse qu’elle avait enfoui au fond d’elle, une salissure qui lui infligeait encore une honte cuisante quand elle y pensait, et qu’elle avait tenté d’effacer au mieux. Elle s’en était débarrassée, mais certaines traces restaient … Tous les mensonges qu’elle avait servi, à tout le monde autour d’elle, n’avaient été là que pour masquer cette mutation qu’elle avait gardée en elle trop longtemps. Et à présent, Alejandro savait. Il savait pour l’Australie, pour Letha, et qu’est-ce qu’il savait d’autre ? Caitlin était furieuse, hors d’elle, mais plus encore, elle était terrifiée. Elle le cachait très bien derrière sa colère, pourtant elle n’en menait pas large. L’entrée en matière d’Alejandro pouvait laisser supposer qu’il ne connaissait pas encore le gros morceau, elle soupçonnait qu’il n’aurait pas été aussi modéré s’il avait su la vérité, mais il était proche, très proche. Trop proche. Elle ne pouvait pas le laisser s’aventurer plus loin. Elle n’allait pas le laisser faire. De quel droit s’était-il mis à fouiller dans son passé ? Il avait envie de se venger d’elle … Mais ça ne suffisait pas. Elle ne lui pardonnerait jamais d’avoir fait ça, jamais. Il était trop près du point de non-retour, celui où il pourrait pulvériser sa vie et tout ce qu’elle avait construit ici. Elle ne le laisserait pas faire ça.

« Tu me menaces, sérieusement ? » Il n’y croyait pas une seule seconde, et son sourire narquois fit encore augmenter la colère de Caitlin. Il était absolument certain qu’elle ne pourrait rien lui faire, mais il se trompait gravement. « Exactement. Et tu sais très bien que ton petit sourire suffisant ne m’empêchera pas de te frapper si tu me chauffes un peu trop. » Elle l’avait déjà fait vacciner une fois – bon, ce n’était pas elle qui avait planté l’aiguille, mais c’était tout comme. Alors l’attaquer, ça ne lui ferait ni chaud ni froid. Elle s’en sentait parfaitement capable. Il était bien trop sûr de lui, bien trop certain de ses capacités, mais ça faisait un sacré bout de temps qu’il ne l’avait pas vue se battre. Il ne savait absolument pas de quoi elle était capable, elle était loin de la fille qu’il avait laissé filer dans la nature à la fin de son instruction. De l’eau avait coulé sous les ponts depuis, et Caitlin avait été très assidue des salles d’entraînement, même sans lui. Elle pouvait l’exploser, et effacer ce sourire arrogant de son visage, sans aucun problème. Il suffisait pour ça qu’il reste dans cette pièce, qu’il continue à vouloir en savoir plus sur son passé … Et bon sang elle allait le frapper. Elle ne savait même pas pourquoi il était là ! Il ne voulait tout de même pas qu’ils discutent tranquillement de son passé ? Ils n’étaient pas ensemble, elle n’avait aucun compte à lui rendre ! Il avait été très clair la dernière fois, il ne la voyait que comme une petite merde indigne de son temps … Elle les avait gardés en travers de la gorge, son comportement et ses injures … Elle avait pensé qu’il en avait fini avec elle et qu’il ferait son possible pour l’éviter, puisqu’il ne supportait pas de la voir. Elle, elle était restée loin de lui ! Elle, elle avait bien compris le message ! Alors pourquoi est-ce qu’il était là, hein ? Juste pour se foutre d’elle ? « J'avais envie de te voir. » Il lui annonça ça avec un sérieux aussi détonnant que sa phrase, et Caitlin en resta comme deux ronds de flan. « Quoi ? » Mais la surprise fut vite effacée au profit de la colère, à nouveau. Il n’avait pas envie de la voir, elle, il avait juste envie de l’humilier encore un peu plus, c’était sans doute ça. « C’est ça, fous-toi de moi. T’avais envie de me voir alors t’as rien trouvé de mieux que de fouiller dans mes secrets pour trouver un bon sujet de conversation ? Je t’ai connu plus direct que ça, Velasquez, t’as jamais eu besoin de prétexte pour faire chier les gens. » Cracha-t-elle, furieuse, les poings toujours serrés le long de son corps. Elle aurait préféré qu’il annonce frontalement ce qu’il voulait, plutôt que de faire des détours aussi débiles. Il avait envie de la voir ? Foutaises ! S’il voulait lui faire mal en disant un truc pareil … Et bien, c’était réussi. Elle aurait préféré qu’il ait vraiment envie de la revoir, qu’elle lui manque pour de bon, mais c’était visiblement pas le cas. « Ouais, j'ai fait des recherches et alors ? Qu'est ce que ça peut te faire ? Qu'est ce que tu caches, Cait ? » L’usage de son diminutif lui hérissa le poil. S’il venait se foutre d’elle, autant qu’il utilise son nom de famille, plutôt qu’un surnom qui avait autrefois une connotation affective. Elle plissa les lèvres quand il planta son index sur sa poitrine, agacée par ce geste, sans songer qu’il était le seul qu’elle laissait la toucher sans menacer de lui briser les doigts. Elle avait autre chose en tête que ce détail, pour l’instant. « C'est quoi ton problème ? » C’était une question qui revenait trop souvent entre eux, depuis qu’elle l’avait fait vacciner. Elle repoussa son doigt d’un geste sec, avant de lui répondre. « J’aime pas qu’on fouille dans mes affaires. Ca te regarde pas, Velasquez. Ma famille, mes origines, tout ça, ça t’a jamais regardé, et surtout pas maintenant. J’ai jamais eu envie de parler de ça, avec personne, ça va pas commencer aujourd’hui alors que tu t’es permis de fouiner sans ma permission. » Qu’est-ce qu’elle cachait ? Le pire. Ce qu’il ne pouvait même pas imaginer, ce auquel il n’avait jamais songé, alors qu’elle l’avait soupçonné trop rapidement de cacher cette même tare. Lui, il avait eu la chance d’être épargné. « Merde, pourquoi ça t’intéresse maintenant ? Je croyais que t’en avais plus rien à foutre de moi. Qu’est-ce que tu cherches ? Un moyen pour me faire mal ? » Elle était certaine de ça. Elle se rapprocha de lui, prête à faire face à tout ce qu’il pouvait lui balancer, tant que ce n’était pas sa mutation. « Vas-y, je t’en prie. Qu’est-ce que t’as trouvé ? Qu’est-ce que tu viens me mettre en pleine gueule ? »
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Jedikiah Grimwood
Jedikiah Grimwood

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MessageSujet: Re: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeJeu 14 Jan 2016 - 0:00

you owe me an explanation
Caitlin & Alejandro



Non… non, sérieusement… elle n’est pas en train de me menacer, là, je suis en train de rêver, d’halluciner ou quelque chose dans le genre ?! Mais ma pauvre bichette, ce n’est pas une bonne idée de me menacer, surtout lorsque tu me connais. Moi, arrogant ? En colère surtout et si je suis en train de me moquer d’elle, ce n’est que pour une seule bonne raison : je suis en colère, arrogant et nerveux actuellement. Mais en colère surtout. Parce qu’elle m’a dit non déjà, parce qu’elle est là, devant moi, et que je suis incapable d’être aussi impassible que je le souhaiterais, ensuite. Je veux une explication, j’exige une explication, je lui ordonne même de me donner une réponse. Et elle, elle réagit comment ? En me menaçant. Je raille, parce que si je ne me moque pas, je hurle. Ou je la frappe. Au choix. « Exactement. Et tu sais très bien que ton petit sourire suffisant ne m’empêchera pas de te frapper si tu me chauffes un peu trop. » J’arque un sourcil. La tension monte, inexorablement. Si je m’écoutais, je lui exploserais le genou pour la forcer à se mettre à ma taille, ou quelque chose dans le genre. Mon poing se serre, marque la paume de mes mains. « Il faudrait encore que tu arrives à me toucher, pequeño caracol » Je siffle entre mes dents, au bord de l’implosion. Pas de moquerie, ou si fine qu’on douterait légitimement de sa présence. Je me décolle du mur, fais un pas en avant comme pour la mettre au défi de ne serait-ce que tenter de me toucher. Dommage, Cait’, je suis en excellente forme, pas de crise à l’horizon, rien pour me ralentir si tu fais le moindre geste dans ma direction. Essaye un peu, amada mía, qu’on rigole. J’avale ma salive, crispe ma mâchoire, me rapproche encore plus d’elle. Ce que je compte lui dire ? Honnêtement, je n’en ai aucune idée. Mais il est hors de question que je tourne les talons. Alors lorsque j’ouvre la bouche, c’est pour articuler la première chose qui me vient à l’esprit : J'avais envie de te voir. Putain. Putain mais quel con. De toutes les phrases que je peux dire, que ce soit en espagnol ou en anglais, il faut que je dise celle là. Voilà, c’est dit au moins, je peux rayer ça des trucs honteux qu’il me faudra peut être un jour baver en la regardant droit dans les yeux. « Quoi ? » Ma réponse ne se fait pas attendre, aussi agressive que ma vexation. « Quoi quoi ?! » Qu’est ce qu’elle a encore, elle est pas contente que je crache comme ça sur mon orgueil pour lui dire que je suis venu la voir elle parce que j’avais envie de la voir ? « C’est ça, fous-toi de moi. T’avais envie de me voir alors t’as rien trouvé de mieux que de fouiller dans mes secrets pour trouver un bon sujet de conversation ? Je t’ai connu plus direct que ça, Velasquez, t’as jamais eu besoin de prétexte pour faire chier les gens. » C’est peut être pour ça que j’avais envie de te voir était dans ma liste de trucs à ne pas dire. Parce que forcément, non seulement elle ne me croit pas, en même temps, c’était prévisible, mais en plus, elle se fout de ma gueule. Ou quelque chose dans le genre. « Tu sais quoi ? Ouais, c’est exactement ça. Je me suis dit, tiens, je m’emmerde, et si j’allais faire chier quelqu’un et c’est tombé sur toi ! » Je crache à mon tour, dans un mensonge aussi assumé que visible. De toute manière, je ne veux pas qu’elle me croie, que je veux qu’elle comprenne que si elle continue comme ça, mes bras ne vont pas rester très longtemps croisés sur ma poitrine. Ses poings serrés, sa colère palpable, tout en elle me rappelle pourquoi dès le premier jour de formation, elle m’a plu. Et tout en elle me rappelle aussi pourquoi je la déteste. Pourquoi je suis supposé la détester. Pourquoi j’ai envie de l’étrangler autant que l’embrasser.

Il ne me faut pas davantage de piqûres (ahah, quel humour Alej) de rappel pour me souvenir de la deuxième raison de ma présence ici. Avec un peu moins d’ego, je serais sans nul doute en train de taper du pied par terre. Ouais, j’ai fait des recherches, et ouais, je sais qu’elle m’a caché un paquet de truc. Et ouais, j’aime pas vraiment ça. Pourquoi ? Parce que je déteste lorsqu’on me cache des choses, plus encore lorsque je laisse à la personne le droit de s’immiscer suffisamment dans ma vie pour tenter de rivaliser avec mon amour-propre. Je m’énerve, je m’agace, je plante mon index sur sa poitrine sans que je ne la quitte un instant du regard. C’est quoi ton problème, hein ? C’était quoi son putain de problème avec la vérité ? Parce qu’en soi, moi, j’étais bien colombien et je ne le cachais pas. Ce n’était pas une honte, aux dernières nouvelles, de s’être tapé la moitié du globe pour atterrir dans ce trou paumé de Radcliff. Alors pour qu’elle cache ses origines… C’est quoi ton problème, Caitlin ? Elle n’a pas besoin de repousser mon doigt pour qu’il se rétracte et retrouve sa place dans mon poing serré. On est prêt. Très prêt. Trop prêt. « J’aime pas qu’on fouille dans mes affaires. Ca te regarde pas, Velasquez. Ma famille, mes origines, tout ça, ça t’a jamais regardé, et surtout pas maintenant. J’ai jamais eu envie de parler de ça, avec personne, ça va pas commencer aujourd’hui alors que tu t’es permis de fouiner sans ma permission. Merde, pourquoi ça t’intéresse maintenant ? Je croyais que t’en avais plus rien à foutre de moi. Qu’est-ce que tu cherches ? Un moyen pour me faire mal ? » Elle se rapproche encore plus, me forçant à réellement lever le menton pour continuer à la fixer dans les yeux. Putain que je la déteste. « Vas-y, je t’en prie. Qu’est-ce que t’as trouvé ? Qu’est-ce que tu viens me mettre en pleine gueule ? »

Ce que j’ai trouvé ? J’ai la mâchoire crispée, les dents serrées, les lèvres pincées. Qu’est ce que tu cherches, pourquoi ça t’intéresse maintenant. Bonnes questions, Cait’. Mais tu ne vas pas aimer mes réponses parce que je ne les aime pas moi non plus. Parce que c’est du même ordre que le tu me manques qui a frôlé mes lèvres un peu plus tôt. Sauf que… non. Tu ne l’auras pas, et tes réponses, tu ne les auras pas non plus. Pourquoi ça m’intéresse, tes origines, ta famille et tout le bordel dont je n’ai rien à faire ? Je serre les dents. Trouve une réponse, Velasquez, trouve une connerie à dire. Je fais un putain de pas en arrière, le temps de me pincer l’arête du nez. Pour prendre de la distance, aussi. Mes yeux glissent rapidement autour de nous, comme pour mieux réévaluer le périmètre. Je croyais que t’en avais rien à foutre de moi C’est pas faux. Moi aussi, je croyais. Les secondes s’égrènent, je reste silencieux. Putain, Alej, je t’ai connu plus réactif. En temps normal, je sais toujours retomber sur mes pattes, j’ai toujours un truc à dire, plus encore lorsque je n’ai pas envie de dire la vérité. En temps normal, je n’ai même pas besoin de réfléchir pour savoir me rattraper. En général. « Parce que… » Bien, Alej, bien. Maintenant achève ta putain de phrase. « Parce que… » Sujet: ce n’est pas compliqué, le sujet, c’est toujours toi. Toi, toi, toi et encore toi, Alej. Tu es un putain d’égocentrique qui n’écoute que son ego « … je… » Verbe. Un verbe. N’importe lequel. Tu peux le faire, Alej. Je me passe une main sur les joues, me gratte le menton. Putain que j’ai l’air con. C’est le vide, le vide total.

Et après le vide ? La frustration. La colère. L’exaspération. Je m’énerve, je me frustre, je m’exaspère. « Putain, mais tu ne peux pas juste me dire ce qu’il se passe, hein ? Pourquoi tu me poses de question à la con, hein ? Tu me gonfles, Cait’, tu me gooooonfles et tu ne t’en rends même pas compte ! Sors de ma tête, bordel, » J’exagère mon articulation, ma fureur guidant ma voix et laissant ma raison sur la chaussée. « … sors de ma putain de tête et laisse moi te détester tranquillement ! » Ma voix doit résonner dans le bâtiment, écorchée de mon accent latino qui s’impose à chaque mot un peu plus. Mes mains se décroisent et avec cette vitesse qui fait de moi quelqu’un de redoutable au corps à corps, mes paumes percutent les épaules de Cait’ pour la pousser contre le mur le plus proche. Et l’y plaquer. « Te odio pero Te quiero, mierda, y me vuelve loca ! » Je hurle. Je hurle dans ma langue maternelle, ne sachant pas vraiment si je veux qu’elle capte le sens de ma phrase, voire simplement le te quiero avoué, ou si je préfère qu’elle ne comprenne rien. A défaut de savoir raisonner, au moins on peut dire que je sais résonner. Je suis obligé de monter sur la pointe des pieds pour pouvoir l’embrasser, dans une position si instable qu’il ne lui faudrait pas grand-chose pour me faire faire un vol plané mais je n’en ai rien à faire parce je m’accroche à sa nuque pour lui voler ses lèvres. Putain qu’elles m’ont manqué, ces connes.

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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 21:59

Caitlin était énervée, et elle avait peur. Elle cachait sa panique derrière sa colère, et elle jouait sur l’attaque pour ne pas perdre de terrain, pour ne rien montrer de ce qu’elle pensait réellement. C’était ainsi qu’elle avait toujours fonctionné, elle cachait très bien ses faiblesses derrière une répartie agressive. Si elle ne voulait rien dévoiler de ce qu’elle pensait, elle avait tendance à montrer les dents et à sortir les griffes. Elle n’aimait pas qu’on insiste, Caitlin. Si elle disait non, c’était non. Mais avec Alejandro, ça avait toujours été différent. Il ne prenait pas un non pour réponse, et dans un sens c’était ce qu’elle avait aimé chez lui – assez paradoxalement. Mais c’était parce qu’il n’avait jamais cherché à fouiller dans les endroits interdits. Il avait sans le savoir toujours respecté la limite qu’elle imposait, et c’était pour cela qu’elle avait pu vraiment profiter de leur relation. Seulement aujourd’hui, il venait de franchir la limite. Il était beaucoup trop proche de toucher à la vérité, à ce secret si honteux qu’elle lui dissimulait avec une énergie proche du désespoir. Elle ne voulait pas qu’il sache. Point. Alors, elle s’énervait, elle menaçait, elle jouait les fortes têtes. Et elle aurait du se murer dans le silence, ou simplement l’insulter une bonne fois pour toutes et le raccompagner manu militari jusqu’à la sortie du bâtiment, mais elle n’en avait pas été capable. Toute à sa colère, elle avait posé des questions. Parce que c’était lui, et que venant de lui elle ne pouvait pas agir de façon tout à fait rationnelle, elle voulait quand même savoir certaines choses. Pourquoi maintenant ? Pourquoi venir lui en parler ? Pourquoi se soucier d’elle ? De la part de n’importe qui d’autre, elle ne s’en serait pas souciée. Mais venant d’Alejandro, elle était blessée, et elle voulait au moins le début d’une explication. Explication qui ne venait pas. « Parce que… Parce que … je… » Elle croisa les bras sur sa poitrine, attendant un peu plus que des débuts de phrase hésitants. Depuis quand était-il un si piètre orateur devant elle ? Quand il s’agissait de l’insulter, il était des plus loquaces, et trouvait constamment des phrases fleuries à lui présenter, que ce soit en anglais ou en espagnol. Il ne bégayait pas, devant elle. Il avait plus d’égo que ça, il savait toujours quoi dire, même s’il fallait déblatérer des conneries plus grosses que lui. Jamais il ne restait sur des points de suspension, des phrases commencées mais non terminées. Alors que se passait-il ? Il avait l’air perdu dans sa propre tête, et si elle commençait à avoir un sourire narquois devant cette absence de lumière, il semblait s’en énerver. Bien entendu. Il était en train de perdre pied face à elle. Sans trop savoir comment, elle avait réussi à retourner la situation pour qu’il soit pris en défaut. « Putain, mais tu ne peux pas juste me dire ce qu’il se passe, hein ? Pourquoi tu me poses de question à la con, hein ? Tu me gonfles, Cait’, tu me gooooonfles et tu ne t’en rends même pas compte ! Sors de ma tête, bordel … sors de ma putain de tête et laisse moi te détester tranquillement ! » Caitlin secoua la tête, frappée d’incompréhension face au comportement absolument illogique d’Alejandro. Il y avait des connexions qui ne devaient pas se faire dans le cerveau de l’hispanique ! Encore plus que d’habitude, Caitlin avait envie de dire … Parce qu’il devenait incohérent et qu’elle ne comprenait plus un mot de ce qu’il disait. Ce n’était pas elle qui était entrée dans sa tête ! Ce n’était pas elle qui avait demandé à ce qu’il déboule et qu’il lui déballe ses secrets ainsi ! « J’ai jamais … » Commença-t-elle, avant qu’il ne la plaque contre le mur en la poussant par les épaules.

« Te odio pero Te quiero, mierda, y me vuelve loca ! » Bon, Caitlin ne parlait toujours pas l’espagnol, à chaque fois qu’il lui causait ainsi elle avait du mal à saisir ce qu’il disait, mais la plupart du temps il ne faisait que l’insulter et elle n’y faisait même plus attention. Seulement là, il y avait quand même deux mots qu’elle connaissait (que tout le monde devait connaître), et ce n’était définitivement pas des insultes. Quoi ? Quoi ? Quoi ??? Sans ces mots, elle l’aurait repoussé, elle l’aurait frappé, bref elle aurait réagi à son geste violent, elle n’était vraiment pas du genre à se laisser plaquer contre un mur sans rien dire – sauf quand il s’agissait de faire sauvagement l’amour par la suite. Te quiero, c’est ce qu’il venait de dire, non ? Comme dans Je t’aime ? Elle était trop scotchée pour réagir, parce que de tout ce qu’il avait à lui dire, c’était la dernière chose qu’elle aurait pensé entendre, maintenant ou pour les années à venir. Ce fut probablement la raison pour laquelle elle ne vit pas venir la suite. Ses lèvres se plaquèrent sur les siennes, aussi violemment que passionnément. Comme des mois plus tôt, à chaque fois qu’ils se retrouvaient dans un coin sombre, et qu’ils partageaient une étreinte brûlante juste pour quelques instants volés entre deux entraînements … Ce fut exactement la même sensation pour Cait, qui n’avait plus connu les lèvres d’un homme depuis qu’elle s’était elle-même privée de celles d’Alejandro. L’abstinence, ça ne lui réussissait pas du tout, mais toutes ses tentatives de rapprochement physique avec des mâles soigneusement sélectionnés s’étaient soldées par le même échec. Sa peau brûlait, mais pas de désir, uniquement d’une souffrance impossible à apaiser. Personne ne pouvait la toucher sans que ses terminaisons nerveuses ne lui envoient des signaux douloureux. Et voilà qu’Alejandro posait ses mains sur elle, ses lèvres sur les siennes, sans qu’aucune douleur ne naisse. Bien au contraire. Un plaisir sans borne s’épanouit en elle à cette constatation et elle répondit sauvagement à son baiser. Elle enfouit ses mains dans ses cheveux, plaqua ses hanches contre les siennes … Juste quelques secondes où elle déconnecta complètement de la réalité, avant de le repousser violemment. D’une main, elle attrapa un crayon sur son bureau, tandis que le coude de son autre bras le repoussait contre le mur. Elle lui enfonça la mine dans le cou, au niveau de la carotide. Un seul faux mouvement, et elle l’empalait. « Je suis pas ta pute, Velasquez, capito ? » Siffla-t-elle entre ses dents. « Ne refais jamais ça. Ne viens pas m’insulter et m’embrasser ensuite comme si c’était parfaitement logique. Dans ta tête peut-être, mais si tu refais ça, j’te jure que je te tue. » Elle imprima un peu plus de pression sur sa carotide, puis relâcha légèrement sa prise. « Putain, t’es un vrai malade, toi. C’est quoi ton problème ? Y’avait d’autres moyens pour me parler. D’autres moyens que de … fouiller dans mon passé, dans des trucs que je t’ai pas dit parce que j’avais mes raisons. Bon sang, la première chose à laquelle t’as pensé, c’était que je me foutais encore de ta gueule, hein ? T’as pas imaginé qu’il y avait vraiment des choses que je ne voulais pas que tu saches, pour me protéger moi, et seulement moi ? » Pour l’instant, elle allait oublier sa petite déclaration, ça viendrait plus tard.
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Jedikiah Grimwood
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MessageSujet: Re: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 23:02

you owe me an explanation
Caitlin & Alejandro



Je crois qu’en fait, tout bien réfléchi, j’ai juste envie de la mettre en colère pour qu’on soit sur un même pied d’égalité sur ce plan là. Je ne comprends pas, ou plutôt je ne veux pas comprendre, ce qui m'a poussé à venir ici, ce qui m’a poussé à m’immiscer dans sa vie, ce qui m’a poussé à venir au contact, à la confrontation, à la provocation. Qu’est ce que tu cherches Putain mais j’en sais rien. Je ne sais juste pas quoi dire parce que la vérité est hors de portée de mon orgueil et de mon ego surdimensionné. Je veux qu’elle se mette en colère mais le fait qu’elle le soit me fait violemment chier pour la simple raison que… je ne la vois plus. Et que je suis obligé de faire le déplacement moi pour venir l’emmerder vu qu’elle ne le fait pas. Je crois qu’en fait, tout bien réfléchi, j’ai juste envie de l’encastrer dans le mur. Ou de l’embrasser. Ou les deux : chose que je ne tarde pas à faire dans une colère qui contrôle autant mes mots, mon cri que mes muscles. Putain. Sors de ma tête, Cait’, sors de ma tête, laisse moi tranquille, cesse de me manquer, arrête d’être au centre de mes conneries, arrête d’être là, arrête d’être toi. Laisse-moi te détester, libère-moi, espèce de petite conne, parce que je n’en peux plus. Et explique moi pourquoi tes lèvres m’avaient manqué à ce point, pourquoi je n’ai qu’une envie, c’est d’oublier tes conneries et nous trouver un lit ? Pourquoi est ce que je suis une telle lavette face à toi ? Je la plaque contre le mur, je hurle dans ma langue maternelle parce que je ne sais pas traduire en anglais cette brûlure dans l’estomac qu’est mon incertitude. Elle me rend fou : c’est le moins qu’on puisse dire. Nous ne sommes qu’à quelques millimètres l’un de l’autre, mais je hurle parce que c’est la seule chose que je sais faire. Et je l’embrasse, parce que c’est la seule chose que je peux faire. Ma main se glisse dans sa nuque, le désir grimpe en flèche lorsqu’elle répond, lorsqu’elle colle ses hanches contre les miennes. Je me surprends presque à fermer les yeux lorsque brutalement, la situation s’inverser. Elle me repousse, je perds l’équilibre une fraction de seconde. Ce qui lui suffit pour me plaquer à son tour contre le mur et me menacer d’une mine de crayon. Je tends le cou, comme pour le tenir loin de cette arme improvisée que je ne suis pas suffisamment fou pour sous-estimer. Te quiero, Cait’, mais je ne t’aime pas. Les sentiments, ils vont rester en espagnol. Je te hais même, en anglais. Et même si je dois lever le menton pour te fixer dans les yeux, je refuse d’écraser mon ego que tu viens de piétiner.

Parce que tu as répondu à mon baiser pour mieux affaiblir ma vigilance, parce que tu joues avec moi comme un chat avec une souris, parce que si tout à l’heure, tu me donnais envie de t’encastrer dans le mur et de t’embrasser, là… j’ai juste envie de t’imprimer la gueule dans le crépi. « Je suis pas ta pute, Velasquez, capito ? » Finis les sentiments, finie ma perdition, elle m’a ramené sur terre et si je me sens effroyablement con d’avoir cédé aussi facilement à mes pulsions, la colère me pousse à ne pas me laisser faire. Je n’ai jamais laissé quiconque me marcher sur les pieds, elle ne va pas commencer. « Encore heureux, même un désespéré paierait pas pour toi » je siffle en retour. Elle me cherche ? Alors que je fais des pas vers elle, que je m’abaisse à m’excuser ? Oui, je ne me suis pas vraiment excusé, j’ai juste craqué, mais dans mon esprit et mon ego malmené, c’est la même chose. « Ne refais jamais ça. Ne viens pas m’insulter et m’embrasser ensuite comme si c’était parfaitement logique. Dans ta tête peut-être, mais si tu refais ça, j’te jure que je te tue. Putain, t’es un vrai malade, toi. C’est quoi ton problème ? Y’avait d’autres moyens pour me parler. D’autres moyens que de … fouiller dans mon passé, dans des trucs que je t’ai pas dit parce que j’avais mes raisons. Bon sang, la première chose à laquelle t’as pensé, c’était que je me foutais encore de ta gueule, hein ? T’as pas imaginé qu’il y avait vraiment des choses que je ne voulais pas que tu saches, pour me protéger moi, et seulement moi ? »

L’avantage quand on a grandi dans la rue, c’est qu’on a l’habitude de se faire cracher dessus par des baraques qui font trois fois notre taille et qui nous menacent avec un canif. L’avantage, aussi, lorsqu’on est un militaire et qu’on est con comme moi, c’est qu’on a tendance à ne pas se laisser démonter même lorsqu’on est loin d’avoir l’avantage. « Mais j’en ai rien à battre de tes états d’âme, t’as pas compris ? J’en ai strictement rien à battre, la seule chose qui m’intéresse, c’est de comprendre pourquoi toi, tu es une grosse malade, et… » Je soupire. Le crayon qui menace ma carotide me pèse et m’empêche de réfléchir. Je ferme les yeux. L’avantage, quand on a grandi dans la rue, c’est que… Ma tête percute son nez, mon genou file à son entrejambe avant de l’obliger à reculer en la poussant violemment. Elle va s’en remettre, elle en a connues des pires en entraînement parce que je n’ai jamais retenu mes coups. Surtout pas avec elle. « Meuf, si je t’embrasse, c’est que j’ai envie de t’embrasser, merde ! Et je ne t’ai même pas insultée, là, qu’est ce qu’il se passe dans ta cabeza. » Je crache mes mots, au comble de l’exaspération. « Te quiero, maldición, es por eso que estoy interesado en ti, mierda ! Es tan difícil de entender que te quiero? » L’espagnol file entre mes lèvres parce que je suis incapable de retenir mes mots et que c’est le plus naturel pour moi. Seulement… je vais parler dans le vide vu qu’elle ne bave pas un mot de ma langue maternelle. Je m’écarte en me prenant la tête entre les mains. Et j’essaye de traduire, en enlevant ce que je ne veux pas qu’elle comprenne. Je t’aime, putain « Tu me manques, putain ! » C’est pour ça que je m’intéresse à toi « Qu’est ce que tu crois que je suis venu foutre ici, avec mon excuse à la con ? Dans ton bureau à la con, avec tes élèves à la con ? » C’est si difficile à comprendre que je t’aime ? « T’es venue me faire chier jusqu’à mon boulot la dernière fois, pour me supplier de chasser avec toi, et BAM, plus rien. T’es traumatisée parce qu’elle était enceinte de ce putain d’Anderson ? » Je veux comprendre parce que ça me tue d’avoir du venir la voir alors qu’au final, ça m’allait très bien que ce soit elle qui vienne à moi. Ca m’évitait d’avoir à être obligé de me rendre compte qu’elle me manquait. « De quoi tu voulais te protéger, bordel ! C’est pas passible de mort de bouffer du kangourou, j’allais pas te foutre une balle dans le crâne pour ça ! »

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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 21:28

« Encore heureux, même un désespéré paierait pas pour toi » Les doigts de Caitlin se crispèrent sur le crayon, et il en faillit de peu pour qu’elle ne le transperce pour de bon avec son arme de fortune. Bon sang, qu’elle le détestait quand il était comme ça ! Pour trouver plus de mauvaise foi que dans ce type, il fallait se lever tôt, très tôt ! Quelle chance que ce soit tombé sur elle … Il était vraiment le plus doué de tous pour ça, il était capable de l’embrasser et ensuite de se récrier comme si c’était elle qui l’avait harcelé. Un peu plus et il allait crier au viol ! Il en était bien capable, aveuglé qu’il était par son égo de mâle dominant. Mais qu’est-ce qu’il s’imaginait ? Qu’elle allait lui déchirer ses vêtements, juste parce qu’il l’avait un peu chauffée ? Ce n’était pas avec un baiser et une phrase en espagnol (en espagnol ! ça ne comptait même pas.) qu’il allait s’assurer qu’elle se traîne à ses pieds. Il la connaissait mieux que ça, quand même. En plus, elle avait fait un effort, elle aussi … Elle avait adouci ses paroles, même si elle le menaçait toujours avec son crayon. Elle avait essayé de lui faire comprendre quelque chose … Mais bien sûr, monsieur ne comprenait pas. « Mais j’en ai rien à battre de tes états d’âme, t’as pas compris ? J’en ai strictement rien à battre, la seule chose qui m’intéresse, c’est de comprendre pourquoi toi, tu es une grosse malade, et… » Et quoi ? Et quoi, bon sang ? Elle en avait raz la casquette qu’il ne termine jamais ses phrases ! Il la faisait tourner en bourrique à souffler le chaud puis le froid, elle ne comprenait plus rien et elle était fatiguée d’essayer de le comprendre. Seulement voilà, un Alejandro qui ne savait pas se faire comprendre par les mots, ça avait tendance à utiliser les gestes pour mieux faire passer le fond de sa pensée … Et elle aurait du s’y attendre. Mais elle se fit avoir comme une bleue, sans rien voir venir, trop agacée sur les blablas embrouillés d’Alejandro pour se concentrer sur quoi que ce soit d’autre. Il lui asséna un coup de tête sur le nez, et la douleur explosa dans une myriade d’étincelles derrière ses paupières closes. Elle relâcha à peine une seconde sa poigne sur son cou, et déjà il l’avait repoussée en lui flanquant un coup dans l’entrejambe. Si elle avait été un homme, elle aurait chanté de l’opéra pendant un sacré bout de temps. Mais elle n’était pas un homme, et elle s’en remettrait très bien. Par contre, elle allait avoir du mal à se remettre de cette humiliation cuisante. Du fait qu’il l’avait prise en traître et qu’il l’avait frappée. Ils n’étaient pas dans un entraînement, il n’était pas son instructeur et elle n’était pas son élève. Il venait de l’embrasser, bordel de merde ! S’il voulait lui péter le nez par la même occasion, il allait falloir qu’il se décide vite sur une option, parce qu’elle n’allait pas accepter les deux. Pas du tout.

« Meuf, si je t’embrasse, c’est que j’ai envie de t’embrasser, merde ! Et je ne t’ai même pas insultée, là, qu’est ce qu’il se passe dans ta cabeza. » Cait ouvrit la bouche pour répliquer – et ça n’allait certainement pas être des mots d’amour qui allaient en sortir vu son degré d’énervement quand il la coupa dans son élan en reprenant la parole. « Te quiero, maldición, es por eso que estoy interesado en ti, mierda ! Es tan difícil de entender que te quiero? » Encore ! Il se foutait d’elle ? Il répétait les mêmes mots mais il n’avait pas les couilles de les lui dire en anglais ! Comment voulait-il qu’elle y croie ?? « Tu me manques, putain ! » Elle sursauta légèrement, les yeux écarquillés, fixés sur lui et sur sa tête de petit con. Elle lui manquait ? « Qu’est ce que tu crois que je suis venu foutre ici, avec mon excuse à la con ? Dans ton bureau à la con, avec tes élèves à la con ? T’es venue me faire chier jusqu’à mon boulot la dernière fois, pour me supplier de chasser avec toi, et BAM, plus rien. T’es traumatisée parce qu’elle était enceinte de ce putain d’Anderson ? » Pas encore avec ce connard d’Anderson ! Il n’allait pas le lui ressortir à chaque fois, si ? « De quoi tu voulais te protéger, bordel ! C’est pas passible de mort de bouffer du kangourou, j’allais pas te foutre une balle dans le crâne pour ça ! » Caitlin serra son crayon entre ses doigts. La seule chose qui la retint de le lui enfoncer entre les deux yeux, ce fut qu’il avait enfin avoué qu’elle lui manquait. Et malgré sa colère (ou à cause d’elle peut-être), elle décida de le croire. Elle inspira profondément pour se calmer, parce que mine de rien il l’avait sacrément chauffée et qu’elle avait toujours envie de lui enfoncer son genou dans les parties. Lui aurait plus de mal à s’en remettre. Mais ce n’était pas le but … Elle se passa une main précautionneuse sur le visage et grimaça en voyant qu’elle saignait du nez. « Félicitations. T’es venu avec une excuse à la con jusqu’à mes cours à la con juste pour me dire que je te manquais, et tu me pètes le nez pour être sûr que je pige tout bien, je crois que t’as trouvé le combo parfait là. » Lâcha-t-elle d’un ton glacial en le fusillant du regard. « Je suis pas venue vers toi la dernière fois. Je venais voir Lancaster, mais puisque tu étais là, j’ai saisi ma chance. Ouais, tu me manquais aussi. Et j’ai trouvé une excuse à la con aussi. J’espérais que ça se passerait mieux que ça et ça aurait pu très bien se finir si tu t’étais pas souvenu que tu voulais jouer au connard avec moi. Si je te manquais, fallait pas me traiter comme une sous-merde. T’étonnes pas si je reviens pas en rampant après ça. » Continua-t-elle sur sa lancée. S’il voulait des explications, il allait en avoir. Et elle, elle lui parlerait dans une langue facilement compréhensible par les deux protagonistes de la conversation. Mais le plus dur restait à venir, et elle baissa les yeux quand vint le moment d’aborder le sujet principal. Elle joua quelques secondes avec son crayon, hésitant sur la façon de dire les choses. Finalement, elle releva les yeux et les planta dans ceux qu’Alejandro. « Tu piges vraiment rien. Je veux peut-être pas me protéger physiquement, mais me protéger … moi. Juste moi, mes sentiments, mes souvenirs, mon cœur, bordel ! C’est pas l’Australie le putain de problème, okay ? C’est pas ma famille, ma sœur ou je sais pas qui encore. C’est ce qui s’est passé après. » Lâcha-t-elle les dents serrées, comme si cela lui demandait un véritable effort de prononcer ces mots. Et dans un sens, c’était le cas. Elle ne savait pas s’ouvrir, elle ne l’avait jamais fait et elle ne voulait pas le faire. Il n’était pas question de parler de sa mutation, bien entendu, mais il y avait d’autres choses qu’elle avait cachées à Alejandro, des choses tout aussi désagréables et qu’elle avait refoulées profondément en elle comme si cela pouvait les faire disparaître. Elle ne craignait pas uniquement qu’il lui foute une balle dans le crâne, même si cela avait été sa grande peur avec lui pendant longtemps. Elle craignait beaucoup d’autres choses, la toute première étant de remuer le passé. Ce n’était pas pour rien qu’elle n’en parlait jamais, elle préférait faire comme si cela n’avait existé, c’est tout. « Tu t’es arrêté à l’Australie ou t’as cherché plus loin ? » Elle ne savait pas ce dont il était au courant après tout. La rue, la drogue … Bates. Jusqu’où allaient les informations d’Alejandro ?
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Jedikiah Grimwood
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MessageSujet: Re: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeMar 1 Mar 2016 - 23:52

you owe me an explanation
Caitlin & Alejandro



Ça m’a échappé. Vraiment. J’alterne entre l’espagnol et l’anglais depuis le début pour la simple raison que je n’arrive pas à concilier ce que je ressens avec ce que j’accepte de ressentir. J’ai perdu le contrôle, et plutôt deux fois qu’une. Lorsque j’ai crié, lorsque je l’ai frappée. Violemment. Méchamment. Agressivement. Je ne sais m’exprimer autrement, de toute manière. Avec moi, ça a toujours été simple : le jeu et la violence, les cris et les insultes, les moqueries et les sarcasmes. Rien de plus, rien de moins, la douceur c’était avant sa trahison, avant qu’elle ne retourne sa veste, avant qu’elle ne me réduise qu’à une infirmité que je cache mais qui m’use par son omniprésence et par la honte qu’elle draine et entraîne. La douceur, d’ailleurs, ce n’était que pour elle. Et maintenant, ce n’est plus pour personne. Il y a de colère, il y a de la rancœur, il y a de l’orgueil dans cette frustration qui me pousse à m’énerver. Mon éloquence s’achève dans un massacre le plus complet. Et lorsque les mots ne me suffisent plus, ce sont les gestes qui prennent le relai : mon front heurte son nez, mon genou percute son entrejambe sans la moindre délicatesse. De toute manière, c’est moi qui l’ai formée, je sais ce qu’elle peut encaisser. Mes mains la repoussent, imposent une distance. Et les cris reviennent, l’espagnol revient, la colère se cristallise. Encore. Mon vocabulaire est à la hauteur de la clarté de mes pensées. Confus, brouillon, vulgaire, argotique, hispanique. Un mélange incessant que je ne peux pas contrôler, que je ne cherche même pas à contrôler. Si je l’embrasse, c’est que je veux l’embrasser. Cette seule phrase a un don certain pour me mettre hors de moi, avec cette incapacité que j’ai admettre que malgré ce qu’elle m’a fait, je n’arrive pas à l’ignorer, à l’oublier. Puisque le contraire de l’amour n’est pas la haine, mais l’indifférence, j’imagine que je peux l’aimer et la haïr en même temps. La frapper et lui avouer qu’elle me manque, qu’elle me manque à en crever. A l’anglais succède l’espagnol, au te quiero succède le tu me manques. Il m’échappe, il m’échappe complètement et ses sursauts, ses yeux écarquillés, l’expressivité même de son visage ne m’arrêtent pas, loin de là : plus de mensonge, plus de morgue, plus de faux-semblants. J’imagine que je suis au bord de la rupture : qu’est-ce qu’elle pense que je suis venu faire ici ? Je ne sais pas dessiner, je n’ai même pas envie d’apprendre. Je peux pas blairer les gosses rondouillards et encore moins les milieux clos. Qu’est-ce qui aurait pu me faire venir ici, sérieux, en dehors d’elle ? Et surtout, qu’est-ce que ça peut lui faire que je me sois renseigné sur elle, hein ? Ses kangourous, j’en ai rien à cirer. Ce que je veux, c’est elle, juste elle. Je veux juste comprendre, je veux réussir à faire le point, à me comprendre. Je veux juste qu’elle lâche des putains d’excuses pour que je puisse sans en crever de honte la tenir à nouveau dans mes bras, la plaquer contre ce mur sans avoir en tête de lui foutre un coup de genou dans les côtes.

Mon regard est furieux, ma respiration rapide, dans une nervosité électrique qui me caractérise. Petit teigneux, qu’on me surnommait pendant mes années dans l’armée. Petit teigneux parce qu’avec mon mètre soixante-cinq et des brouettes et cette énergie sèche que je déployais dans ma carrure et ma musculature, je tenais plus du diable de Tasmanie qu’autre chose. Mon regard est furieux, ma respiration rapide : l’exact contraire de Cait’ qui inspire profondément. Et se passe une main sur le visage. Le sang qu’elle considère dans une grimace et qui dégringole de son nez m’arrache l’ombre d’un rictus moqueur. « Félicitations. T’es venu avec une excuse à la con jusqu’à mes cours à la con juste pour me dire que je te manquais, et tu me pètes le nez pour être sûr que je pige tout bien, je crois que t’as trouvé le combo parfait là. » C’est à mon tour d’ouvrir les yeux. Non mais elle se croit où ? Qui est le premier à avoir déclenché les hostilités, hein ? C’est moi, d’accord, mais elle n’avait qu’à ne pas me menacer. Et elle n’avait qu’à ne pas être aussi… « Je suis pas venue vers toi la dernière fois. Je venais voir Lancaster, mais puisque tu étais là, j’ai saisi ma chance. Ouais, tu me manquais aussi. Et j’ai trouvé une excuse à la con aussi. J’espérais que ça se passerait mieux que ça et ça aurait pu très bien se finir si tu t’étais pas souvenu que tu voulais jouer au connard avec moi. Si je te manquais, fallait pas me traiter comme une sous-merde. T’étonnes pas si je reviens pas en rampant après ça. » Aussitôt, je me crispe. Je me tends, carre les épaules. « D’où je t’ai traitée comme une sous-merde ? C’est pas moi qui ai attendu trois milles ans avant de lui foutre une balle dans l’estomac ! » Non mais c’est la meilleure, celle-là. Aux dernières nouvelles, c’est elle qui a hésité, c’est elle qui a failli être blessée, c’est elle qui… Elle baisse les yeux. Le genre de chose que je ne supporte pas, parmi tant d’autres. « Regarde-moi, merde ! » « Tu piges vraiment rien. Je veux peut-être pas me protéger physiquement, mais me protéger … moi. Juste moi, mes sentiments, mes souvenirs, mon cœur, bordel ! C’est pas l’Australie le putain de problème, okay ? C’est pas ma famille, ma sœur ou je sais pas qui encore. C’est ce qui s’est passé après. » Après ?

J’imagine que mon expressivité veut tout dire : la surprise et l’incompréhension se lisent sur mon visage. « Tu t’es arrêté à l’Australie ou t’as cherché plus loin ? » Elle est sérieuse putain ? Elle me fait un flan parce que j’ai fouillé un minimum sur elle et sur sa sœur, et voilà qu’elle m’agite autre chose sous le nez comme un bout de viande ? Elle s’attend à quoi, putain ? Que je lui dise non, non et je ne compte pas le faire parce que je veux être un choupinou et ne pas t’embêter ? Elle me confond avec qui, là ? Un imbécile ? Je me passe une main sur le visage en faisant un pas en arrière et en dégourdissant mes muscles dans un aller et retour de quelques mètres juste pour dissiper un peu de cette tension qui électrise l’atmosphère entre nous. Qu’elle note que je tente de me calmer moi aussi, que j’y mets un peu du mien. « Je rêve ou tu sous-entends que tu traînes vraiment des casseroles derrière toi ? Protéger ton cœur ? Et puis quoi encore ? Tu t’es prise pour Blanche-Neige ? On est dans le monde réel, Caitlin, on n’a pas à protéger son cœur et ses sentiments dans un dégueulis de guimauve ! » J’ai parlé de me calmer ? Et bien de toute évidence, c’était trop me demander. « Tout ce que je comprends, là, c’est qu’apparemment, j’ai encore des surprises à déterrer sur toi, et que je suis pas sûr de vouloir tout savoir. » Je fais un pas en avant, revenant au contact. « Dis moi ce que tu me caches, Caitlin. Tu en as soit trop dit, soit pas assez dit. » Ma main file cueillir la sienne pour faire échapper de ses doigts le crayon. « Tu veux te protéger de moi ou j’hallucine ? » Moi, moi, toujours moi : je ne vis que dans un système alejandrocentrique autour duquel gravite Caitlin. « Tu me manques, Cait’. Même si je le voudrais, je ne pourrais pas t’éclipser de ma vie. Et putain que j’aimerais le faire pourtant. Qu'est ce qui te fait peur comme ça, au point de te rendre aussi pathétique qu'une Cenicienta ? Tu n'es pas une gamine terrifiée, je t'ai mieux formée que ça ! » Je la regarde dans les yeux. Je la force à la regarder, en prenant sur moi pour ne pas passer à l’espagnol qui me brûle les lèvres. A nouveau, je reviens au contact. Physique. Brûlant.

Impulsif, je ne réfléchis jamais. Je me laisse porter par ma volonté, parce que je veux faire, ce vouloir qui transcende tout les pouvoir du monde. Ce n’est pas est-ce que je peux, c’est je veux. Et je la veux, elle. Je suis dingue d’elle. Je suis dingue de cette colère qu’elle fait naître, je suis dingue de ce désir qui me consume, je suis dingue de sa violence, je suis dingue de ses faiblesses, je suis dingue de ses agressions. Je suis dingue d’elle et son absence me rend dingue. Ce n’est guère plus compliqué que ça. Trop de semaines sans la voir, trop de semaines sans la subir et elle me manque. Violemment. C’est tout ce que je peux lui concéder en anglais. Te quiero reste réfugié dans ma langue maternelle. Je reviens au contact, brûlant, mais avec bien moins violence que la première fois. Quelques centimètres, voilà ce qui nous sépare. Quelques centimètres et mon regard insistant. Colère et désir mélangés, indissociables. Et un culot. A la hauteur de ma morgue, à la hauteur de mon incohérence. Un ordre. Et un culot. « Faisons un deal, Cait. » Je ne réfléchis aucun des mots que je prononce, je ne me laisse guider que par ce que je ressens, et merde je ressens un peu trop. « Oublions. Et aime-moi, juste aujourd’hui. » Donne à mon orgueil une bonne raison d’accepter de t’aimer; oublions tous les deux. « Aime-moi, et je ne creuserai pas dans ton passé » Bien sûr que je creuserai. Le mensonge colle à ma peau comme mon arrogance. Je déglutis. Démuni devant ma propre impulsivité. « Por favor » Ce n’est qu’un souffle, lorsque ma main se pose sur ses hanches, comme pour les inviter à se rapprocher des miennes. Je joue gros. Je joue très gros. Mon ego, son ego. Cette rencontre de nos arrogances et de nos orgueils qui ne peuvent pas supporter une seule seconde d'être ou d'avoir été en tort à un instant donné et qui ne veulent pas s'écraser devant l'autre.

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Valentina Sandrelli
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MessageSujet: Re: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeJeu 31 Mar 2016 - 0:53

Caitlin était partagée entre la fureur et l’envie de se calmer pour arranger les choses. Elle en voulait à Alejandro pour avoir débarqué ici, dans son petit havre de paix, pour foutre sa merde dans sa tête et partout ailleurs. Il avait fouillé dans son passé, il l’avait insultée, et il l’avait frappée. Ca faisait beaucoup trop de choses qui s’accumulaient, de choses qu’elle n’avait aucune envie de pardonner. Ce n’était pas avec ses déclarations en espagnol qu’il se rattraperait, parce qu’il ne savait faire que ça, gueuler en espagnol sans rien assumer en anglais. Mais elle, était conne, elle était faible, elle cherchait encore comment arranger les choses. Elle aussi, elle avait avoué qu’il lui avait manqué, elle aussi, elle avait avoué qu’elle avait essayé de le revoir. C’était pour ça qu’elle avait proposé qu’ils chassent ensemble, c’était pour ça qu’elle avait démonté la copine d’Anderson et son gosse à naître. Juste pour qu’Alejandro arrête de la voir comme une moins que rien, mais ça n’avait pas marché. Et maintenant, elle avouait des choses qu’elle n’avait jamais dites à personne, dans quel but ? Pour qu’il comprenne pourquoi elle avait caché tout ça ? Elle ne voulait pas en parler, elle avait des souvenirs qui faisaient encore mal. Elle n’était pas sûre qu’il puisse comprendre ça, lui l’handicapé des sentiments. Mais elle avait essayé. Elle s’était ouverte, un tout petit peu, pour la première fois sur ce sujet … Mais toute la gestuelle d’Alejandro parla pour lui avant même qu’il n’ouvre la bouche : il n’en avait rien à foutre, et il trouvait ça complètement con. « Je rêve ou tu sous-entends que tu traînes vraiment des casseroles derrière toi ? Protéger ton cœur ? Et puis quoi encore ? Tu t’es prise pour Blanche-Neige ? On est dans le monde réel, Caitlin, on n’a pas à protéger son cœur et ses sentiments dans un dégueulis de guimauve ! » Caitlin serra les poings et se traita de tous les noms. Comment avait-elle pu croire une seule seconde qu’il pourrait ne serait-ce qu’envisager qu’elle puisse avoir souffert de quoi que ce soit avant de le connaître ? Il ne comprenait pas, il ne comprendrait jamais. Si elle ne s’était pas pris une balle dans la tête ou si elle n’avait pas failli se faire tuer par un dégénéré, alors il ne reconnaitrait pas sa douleur. C’était aussi simple que ça. « Tout ce que je comprends, là, c’est qu’apparemment, j’ai encore des surprises à déterrer sur toi, et que je suis pas sûr de vouloir tout savoir. Dis moi ce que tu me caches, Caitlin. Tu en as soit trop dit, soit pas assez dit. » Il voulait savoir, ou il ne voulait pas savoir ? Et il avait le culot de la toucher après ça … Elle retira sa main de la sienne vivement, le fusillant du regard au passage. « Tu veux te protéger de moi ou j’hallucine ? » A nouveau, son regard se fit assassin. Pourtant cette fois, il avait tapé dans le mille : c’était ce qu’elle essayait de faire depuis le début. Mais elle eut une exclamation méprisante, comme s’il se faisait des idées. « C’est ça, parce que la seule raison qui puisse justifier que j’ai pas envie de tout déballer, c’est que j’ai peur de toi. De toi ! Mon pauvre chéri. » Prends ça dans les dents, Velasquez, il y a plus grosse menace dans ma vie que tes petits crocs et ton égo surdimensionné. Même si cela prenait une place conséquente dans la vie de Caitlin, bien trop conséquente.

Mais il insistait, il revenait toujours à la charge. Et sa présence, si proche d’elle, trop proche d’elle, déstabilisait bien trop Caitlin. « Tu me manques, Cait’. Même si je le voudrais, je ne pourrais pas t’éclipser de ma vie. Et putain que j’aimerais le faire pourtant. Qu'est ce qui te fait peur comme ça, au point de te rendre aussi pathétique qu'une Cenicienta ? Tu n'es pas une gamine terrifiée, je t'ai mieux formée que ça ! » A nouveau, elle sentit une bouffée de colère l’envahir. Elle n’en avait rien à foutre, qu’elle lui manque, s’il ne pouvait pas supporter qu’elle ait des états d’âme de temps à autre ! « Arrête de dire ça ! Arrête de faire de moi une fille pathétique, simplement parce que pour toi, tout ce qui a un cœur qui bat est quelque chose de pathétique qu’il faut à tout prix supprimer ! Je ne suis plus une gamine terrifiée, j’ai cessé de l’être bien avant de te connaître. C’est pas toi qui as fait de moi ce que je suis, okay ? Mais j’ai quand même des sentiments, que ça te plaise ou non, que tu trouves ça pathétique ou non. » Elle ne s’écraserait pas devant lui, c’était fini ce temps là. Il avait mis le doigt dans un engrenage dangereux en fouillant dans son passé, et il ne pouvait plus faire comme si cela ne lui importait plus tant que ça. C’était lui qui était venu lui demander des comptes. Pas elle. « Faisons un deal, Cait. » Elle le regarda d’un air soupçonneux. « Oublions. Et aime-moi, juste aujourd’hui. » Cette fois, elle haussa les sourcils, troublée par l’usage de ce verbe particulier. Qui n’avait pas la même signification dans sa tête d’hispanique butée que dans la sienne, sans aucun doute. « Aime-moi, et je ne creuserai pas dans ton passé » Il avait presque l’air sincère, cet abruti. « Por favor » Sa main se posa sur sa hanche, la rapprocha de lui, rompit la dernière distance entre eux. Ce contact qu’il était le seul à pouvoir entreprendre avec elle, le seul qui ne la mette pas au supplice. Pas physiquement en tout cas, parce que c’était une autre paire de manche sur le plan psychologique. Caitlin posa ses doigts sur sa main, posée sur sa hanche, sans rien dire. Elle garda le silence quelques secondes, ses yeux plantés dans ceux d’Alejandro. « Non. » Elle repoussa sa main et recula de plusieurs pas. « Non. » Répéta-t-elle. « Tu peux pas t’en sortir comme ça à chaque fois, tu viens pas ici en râlant parce que tu sais pas tout sur moi, pour ensuite dire que t’en as rien à foutre et que tu veux rien savoir. » Elle mourait d’envie d’accepter, pourtant. De dire oui, oui oublions toutes ces conneries, viens me rejoindre dans mon lit, réchauffe ces draps restés froids trop longtemps, écrase donc cette solitude qui me tue depuis que tu n’es plus là et que je ne peux plus avoir qui que ce soit d’autre … Mais c’était trop facile. Elle savait comment ça se finirait, et il n’en était pas question. « Il y a encore des tas et des tas de choses que tu ignores sur moi, comme je les ignore sur toi aussi. Et non, je suis pas une princesse de Disney, mais j’ai des casseroles et y’en a certaines qui font encore mal si tu essayes d’y toucher. » Un rictus passa sur ses lèvres. « T’as bien du voir que je m’appelais pas Bates avant d’arriver ici. Je m’appelais Fawkes. Ensuite, je me suis mariée avec Bates. » Un mensonge, mais qui n’était pas assez éloigné de la vérité pour qu’elle ait le moindre remord à le balancer à Alejandro. A l’époque où elle vivait avec Wilson Bates, elle aurait tout donné pour se marier avec lui. Pour vivre avec l’homme de sa vie jusqu’à ce que la mort les sépare, mais ils n’en avaient pas eu le temps, la mort était venue plus vite que prévue. Du moins elle le supposait, elle n’avait jamais su la vérité. « Et ensuite, il est mort. T’en as sans doute rien à foutre, et c’est vrai que ça change absolument rien entre nous, c’était y’a trop longtemps pour que ça compte encore. Mais ça fait quand même partie des choses qui font mal quand on vient me balancer dans la gueule que j’ai aucune raison de ne pas parler de ma vie avant Radcliff. » Elle inspira profondément. Elle risquait gros en parlant de tout ça, elle risquait de voir Alejandro tourner les talons et ne plus jamais le revoir. Elle l’avait repoussé quand il avait fait l’effort d’enterrer la hache de guerre, il allait la maudire pour ça. Mais lui annoncer ensuite qu’elle était mariée ? Elle ne savait même pas comment il pourrait réagir à ça, mais ce ne serait pas bon, pas bon du tout.
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Jedikiah Grimwood
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MessageSujet: Re: you owe me an explanation ▬ alejlin   you owe me an explanation ▬ alejlin Icon_minitimeLun 11 Avr 2016 - 23:05

you owe me an explanation
Caitlin & Alejandro



Je n’arrive pas trop à savoir comment fonctionne ma tête, là. Avec Caitlin, de base, ça n’a jamais été facile. Je l’ai remarquée le premier jour de l’entraînement, je l’ai dévorée du regard les semaines qui ont suivi, j’ai craqué bien avant la fin de la formation alors que l’un des rares principes enfoncés dans mon crâne me hurlait que coucher avec une subordonnée, ce n’était pas l’idée du ciel. Ça n’a jamais été facile avec Caitlin, mais j’ai l’impression que là, on atteint des sommets et que mon incapacité à savoir comment me positionner vis-à-vis d’elle en rajoute une couche. L’espagnol est ma seule défense face à ma vulnérabilité, ma violence est ma seule armure face aux coups que prend mon ego à répétition depuis plusieurs minutes. Dans tous les cas, on est tous les deux en colère. Et la tension monte, l’atmosphère s’alourdit, s’électrise : dans quelques minutes, ça va finir par péter. Vraiment. Et je ne suis pas sûr qu’on en sorte indemne tous les deux. En quelques minutes, ça dégénère encore plus. Qu’est ce qu’elle a, à me parler de plus loin que l’Australie, hein ? J’ai pas cherché plus loin parce que ça me semblait déjà énorme de découvrir que non seulement elle me mentait depuis le début sur sa nationalité mais aussi sur son nom de famille, putain ! Qu’est ce qu’elle veut que je fasse, là, maintenant qu’elle m’a agité des mystères comme un bout de viande ? Je suis pas un mec bien moi, je suis même loin d’être un mec sympa alors bien sûr que je vais finir par creuser. Un pas en arrière, une inspiration, j’essaye de me détendre, j’essaye de me calmer, j’essaye surtout de ne pas foutre le feu tout de suite. C’est un échec et un échec plutôt critique parce que dès que je commence à parler, je me rends compte que je n’arrive pas à faire taire et ma colère, et mon impulsivité, et cette violence qui me permet de m’exprimer. Elle s’est prise pour qui, là, avec sa famille, son cœur, ces conneries ? Je ne sais pas si c’est parce que moi, je suis incapable de m’attacher à quelqu’un ou parce que justement, elle est la seule à laquelle j’ai réussi à m’attacher alors que je refuse obstinément que ce soit le cas mais… mais je n’arrive pas à comprendre de quoi elle a voulu se protéger, je n’arrive pas à comprendre comme elle peut me manquer, comme je peux lui manquer, pourquoi je crève d’envie d’effacer ma rancœur pour retrouver la complicité qu’on avait. Et c’est cette incompréhension qui me rend violent. Dans mes mots, dans mes pensées, dans le peu de réflexion que je peux avoir. Dis moi ce que tu caches, Caitlin, c’est tout ce que je veux savoir. Tu peux serrer les poings, tu peux te crisper, ça ne changera rien au fait que je suis incapable pas de me mettre à ta place et que tout ce que je veux et tout ce dont j’ai besoin, c’est de la vérité d’une vérité cash, totalement nue et sans maquillage. Je reviens au contact, sans aucune hésitation, pour faire quitter de ses doigts son crayon un peu trop menaçant. Colère, frustration, vexation, je condense tout ça dans une question aussi égocentrique que sincère. C’est de moi qu’elle veut se protéger, ou quoi ? Son regard assassin me cueille dans l’estomac sans que je frémisse pour autant. Des regards mauvais comme celui là, j’en ai régulièrement, j’en donne régulièrement aussi, alors si elle croit pouvoir m’intimider avec, elle peut toujours courir. Sauf que… sauf que l’exclamation qu’elle pousse, je n’y suis pas habitué. « C’est ça, parce que la seule raison qui puisse justifier que j’ai pas envie de tout déballer, c’est que j’ai peur de toi. De toi ! Mon pauvre chéri. » Je grimace, vexé, blessé, écœuré par la pertinence de son acidité. J’ouvre la bouche pour répliquer mais je ne trouve rien à répondre à ça, moi celui qui a d’ordinaire réponse à tout, moi qui me rattrape toujours d’une pirouette, moi qui… moi qui reste muet. Une fraction de seconde. Mon pauvre chéri. Je serre les dents, je serre les poings. Tu me manques. Voilà tout. Voilà tout ce que j’ai à dire et même si je ne m’arrête pas là, le reste n’est que de l’enrobage. L’espagnol me brûle les lèvres, je m’oblige à rester à l’anglais. Je n’arrive pas à l’éclipser de ma vie, elle est là, elle est constamment là et lorsque j’arrive à ne plus penser à elle, c’est elle qui s’impose physiquement pour mieux me perdre une nouvelle fois. Je me rapproche, je reviens au contact, je m’impose à mon tour. Réagis, merde, réagis, dis quelque chose, dis… « Arrête de dire ça ! Arrête de faire de moi une fille pathétique, simplement parce que pour toi, tout ce qui a un cœur qui bat est quelque chose de pathétique qu’il faut à tout prix supprimer ! Je ne suis plus une gamine terrifiée, j’ai cessé de l’être bien avant de te connaître. C’est pas toi qui as fait de moi ce que je suis, okay ? Mais j’ai quand même des sentiments, que ça te plaise ou non, que tu trouves ça pathétique ou non. »

Ma respiration me fuit. Ce qui est très désarmant, exaspérant et excessivement énervant. Elle a des sentiments, ah ouais ? Et depuis quand je veux supprimer tout ce qui est pathétique, hein, depuis quand ? J’ai envie de renchérir, de manière assez violente. Je brûle d’envie de l’envoyer balader, d’ailleurs. Mais ça n’est rien face à la réalité des choses. Elle me manque, c’est tout, et elle peut me dire, m’ordonner, me hurler d’arrêter de lui dire, ça ne changera rien au fait qu’elle me manque, que c’est comme ça, et que maintenant que je le lui ai avoué, je compte bien le lui répéter jusqu’à ce que moi, je l’accepte. Parce que le simple fait qu’elle me manque, ça équivaut à un te quiero hurlé. Et que je ne veux pas me disputer avec elle, pas encore, pas maintenant. Je reviens au contact, je me rapproche, je suis tendu et brûlant de colère et de désir. Indissociables, trop entremêlés pour que je parvienne à faire la part des choses si facilement. Simplement parce que pour toi, tout ce qui a un cœur qui bat est quelque chose de pathétique qu’il faut à tout prix supprimer. Depuis quand est ce qu’elle pense ça, au juste ? Depuis quand est-ce qu’elle sait ça ? Faisons un deal. Je ne sais pas ce que je veux dire, je ne sais même pas où je vais. Je ne réfléchis pas. en fait, je me contente de le regarder dans les yeux. Regard violent, regard mauvais, regard insistant et sûrement trop intense de tout ce que je ressens. Je suis une boule de nerf, une boule de nerf qui va finir par exploser. Aime-moi. C’est un ordre. Juste aujourd’hui, c’est une supplique. Pour qu’on oublie pour qu’on efface, pour que je trompe l’espace de quelques heures mon orgueil blessé. Por favor. Un murmure, un souffle, une détermination qui suit ma main lorsqu’elle se pose sur ses hanches. Lorsqu’elle pose ses doigts sur ma main, je sais que c’est gagné. Lorsqu’elle garde le silence, je commence à m’autoriser un petit sourire. Lorsqu’elle… « Non. Non. » J’ouvre grands les yeux. « Non mais tu te fous de ma gueule, là, hein, rassure moi ? » Parce que oui, dans toute mon intelligence, je n’ai pas envisagé une seule seconde un non. Pas du tout. Vraiment pas du tout. « Tu peux pas t’en sortir comme ça à chaque fois, tu viens pas ici en râlant parce que tu sais pas tout sur moi, pour ensuite dire que t’en as rien à foutre et que tu veux rien savoir. » Je fronce les sourcils, en tentant de démêler ce qu’elle me raconte et surtout ce qu’elle ne me dit pas. « Ca sous-entend quoi, là, tout ce charabia ? » C’est quoi ce à chaque fois, d’ailleurs ? « Il y a encore des tas et des tas de choses que tu ignores sur moi, comme je les ignore sur toi aussi. Et non, je suis pas une princesse de Disney, mais j’ai des casseroles et y’en a certaines qui font encore mal si tu essayes d’y toucher. T’as bien du voir que je m’appelais pas Bates avant d’arriver ici. Je m’appelais Fawkes. Ensuite, je me suis mariée avec Bates. » J’imagine qu’en une seconde, je suis devenu pâle comme la mort et qu’une autre seconde plus tard… je suis rouge. Vraiment. « QUOI ? » Ca résonne dans le couloir. Mariée ? Elle ? Avec un mec ? Qui n’est pas moi ? Pas que j’aie un jour songé à me marier avec qui que ce soit, que mon slip m’en garde, mais… « QUOI ? » je répète, toujours plus fort. « Mariée ? Et… » Et… « Et ensuite, il est mort. T’en as sans doute rien à foutre, et c’est vrai que ça change absolument rien entre nous, c’était y’a trop longtemps pour que ça compte encore. Mais ça fait quand même partie des choses qui font mal quand on vient me balancer dans la gueule que j’ai aucune raison de ne pas parler de ma vie avant Radcliff. » Je me passe une main sur le visage. J’en ai rien à foutre de ne pas être le premier, ce serait même triste pour elle. J’en ai même rien à carrer de ne pas être le dernier, la preuve : je gère extrêmement bien le fait que ce petit enfoiré d’Anderson ait réussi à l’avoir dans son lit et… mais… mariée ? « Mais heureusement qu’il est mort sinon j’irais le buter moi-même, bordel ! C’est qui ce con avec qui tu t’es mariée, merde ? » Je fais un pas en arrière, la respiration totalement foutue en l’air sous la colère, la déception, la… le je ne sais quoi. Un peu plus et je me fracasserais la tête contre le mur pour être certain que ce n’est pas juste un putain de cauchemar, tout ça. « Tu sais quoi ? Fais comme tu veux, Bates, Fawkes, ce que tu veux. Caitlin c’est ton vrai prénom ou c’est celui d’une potentielle gosse dont tu ne veux pas me parler, d’ailleurs ? Mais on s’en fiche. » Ca pique. Ça pique. Ça pique pas mal tout ça, ça fait un mal de chien, bordel. « Va te faire foutre, Caitlin, j’en ai ma claque de toi. » Et pour claquer, elle claque ma voix. « J’aurais jamais dû venir, jamais. C’était juste une connerie, bordel que je suis con. Con mais con, merde ! » Je lui tourne le dos pour plaquer mes mains contre le mur. Pourquoi je suis venu à la base, déjà ? Je ne sais même plus vraiment. Si, pour la voir. Comme par hasard. Pour la voir, toujours pour la voir. Je sais que j’ai cherché tout ça, que je l’ai provoquée, que je l’ai poussée, mais… mais je ne l’ai pas forcée à se marier, non plus, je ne l’ai pas forcée à me le cacher. Et même si dans d’autres circonstances j’en aurais rien eu à foutre, là… D’une impulsion, je me détache du mur pour regarder froidement Caitlin. « Va te faire foutre, putain ! T’es pas la seule à avoir des sentiments dans l’affaire, merde ! T’es pas la seule à être pathétique ! Qu’est ce que tu veux que je te dise de plus, Cait’, hein ? Comment tu voulais que je réagisse, qu’est ce que tu veux, au final ?! » La vraie question, c’est qu’est ce que je veux moi. Je fais volte-face, et définitivement cette fois, sans attendre sa réponse. J’ai envie de frapper quelqu’un. Gratuitement. J’ai envie de me défouler, j’ai envie d’exploser des mâchoires, j’ai envie de frapper et frapper encore un sac de sable pour mieux le regarder se vider à mes pieds. Pathétique… on est aussi pathétique l’un que l’autre, tiens. C’est mignon.

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