| Sujet: we hadn't finished our chapter (faurah) Mer 17 Juil 2013 - 6:40 | |
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we hadn't finished our chapter nous n'avions pas fini notre chapitre commençons en un nouveau fausteen & jorah
En tant que policier, la chose la plus logique à faire en arrivant dans une nouvelle ville était d'aller directement au poste de police. En tant que Jorah Spector, c'était d'aller à la bibliothèque.
Son arrivée officielle à Radcliff était prévue pour le soir : il avait prévenu le poste de police local qu'il faisait le chemin depuis la Californie, donc qu'il avait encore beaucoup de route à faire. C'était un pieu mensonge. Il était réellement parti de la Californie, mais bien plus tôt. Pour pouvoir arriver sans personne pour le surveiller. Pour commencer à faire du repérage dans cette petite ville qu'il avait déjà observé, de loin, pour finalement s'en approcher. Jorah entra dans la bibliothèque, referma la carte du village et la calant dans la poche arrière de son jean. Si on veut connaître une ville, il faut connaître sa bibliothèque. Tant d'informations précieuses si cachaient et les bibliothécaires étaient généralement, avec les tenanciers de bar, les personnes les plus à même de vous raconter les derniers potins en date. Malheureusement, pas de bibliothécaire au bureau d'accueil. Sans doute le ou la responsable de la place était dans les rayons, à replacer quelques livres. Soit. Il visiterait tout seul et s'inscrirait ensuite, avec sa nouvelle adresse – un appartement gros comme sa poche, mais convenable, selon les dires du shérif de la place, parfait pour un homme seul et de passage (a priori). Ça lui permettrait aussi de réfléchir à tête reposée. Il frotta ses yeux de ses deux mains, avant de s'engager dans l'allée des romans classiques. Abraxas était ici. Dans cette ville. Si près et si loin à la fois. Ils ne s'étaient pas parlés depuis le départ de son aîné, il y a presque dix ans de cela. Et à quelque part, il a hâte de le revoir. Pour savoir ce qu'il est devenu. Vraiment. Le voir de ses propres yeux. Voir à quoi ressemble un dégénéré traître à sa famille. Ils devaient être aussi grands l'un que l'autre désormais. De la même carrure. Ils devaient se ressembler sans se ressembler. C'était toujours ainsi. Jorah s'accroupit et effleura quelques livres du bout des doigts, avant d'attraper un livre français. En français. L'Écume des jours. Un défi, tiens. Ce serait pas mal. Il se mordilla la lèvre inférieure pensivement et garda le livre sous son bras. Près de son arme de service. Il était habillé en semi-civil. Des vêtements décontractés, mais quelque chose dans sa démarche, sa façon de se tenir, qui trahissait trop l'homme de loi. L'arme était un détail. Le livre était uniquement disponible en français. Il lui faudrait un dictionnaire. Le peu de français qu'il connaissait ne suffirait sûrement pas à lire cela.
L'homme se releva et chercha du regard le, ou la, bibliothécaire. Personne dans sa rangée. Il en sortit donc et s'avança dans le lieu, jusqu'à repérer une dame, de dos, en train de replacer des livres – comme il l'avait supposé plus tôt. Juste des boucles lâches dans une chevelure sombre. Un sourire poli étira ses lèvres, découvrant des dents blanches, régulières, et il s'avança vers elle, posant ses yeux sur le livre qu'il tenait dans sa main. « Excusez-moi, est-ce que vous auriez un dictionnaire anglais-français ? J'aimerais vraiment lire ce livre en langue originale, mais je ne suis pas le meil... » Il releva la tête pour regarder la bibliothécaire aux cheveux bruns. Et sa voix mourut lorsqu'il posa ses yeux sur son visage. Un visage qu'il aurait reconnu entre mille, peu importe les années qui avaient passé.
Fausteen.
Sa bouche devint en une seconde plus sèche que le Sahara – et ça, c'était sans parler de son esprit qui se vit déserté de toute pensée cohérente en moins de temps qu'il faut pour dire « WHAT? ». Fausteen, ici ? Avec Abraxas, peut-être ? Quoique c'était logique. Lui recherchait son frère, qui recherchait Fausteen, donc l'un menait à l'autre. Il ne s'attendait cela dit pas à tomber sur elle. Pas ici. Toute la haine semblait s'être enfuie, laissant place à cette surprise immense. Jorah garda le silence pendant encore de longues secondes, incapable de formuler quoi que ce soit. Puis, il humecta ses lèvres, un geste de nervosité qu'il avait toujours eu et qu'elle ne manquerait pas de remarquer – à moins qu'elle ait oublié ?, et réussit à articuler, d'une voix subitement plus rauque : « ... hey. »
Ha oui. Franchement, chapeau. Quelle éloquence. Dans l'instant, rien d'autre que cette onomatopée n'avait réussi à franchir ses lèvres. Un petit « hey » bien minable. Voyons, s'il avait été son frère, il aurait réussi à dire quelque chose de drôle, ou de sarcastique. Pas un mot lancé comme ça, pitoyablement. Il n'était que Jorah. Et devant la jeune femme, dans cette bibliothèque, c'était l'adolescent de seize ans, encore maladroit, qui avait décidé de se manifester.
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