Je regardais mes écrans, James, l’écran de gauche, lui montre toutes les caméras possibles, Suzie, l’écran du milieu, lui montre le parcours de Jayden, un ami de mes amis, et Sammy, l’écran de droite, lui montre les plans de l’immeuble – oui je sais c’est bizarre, mais je nomme toujours mes appareils c’est tout … oui j’ai l’air d’une folle je sais. Jayden est un mutant, il a la capacité d’aller vite, très vite. Super vitesse. Sauf qu’il sait pas trop contrôler son pouvoir. « Jay pas par là ils t’attendent », « T’inquiètes je gère, j’suis méga rapide, ils ne me verront même pas passer ! Ni même arriver héhé !! ». « Jay tu vas fermer ta bouche et tu m’écoutes merde ! Ils ont un mécanisme pour te stopper ! Jay retourne en arrière !! Jay fais pas ça !!! JAY !!!! Pu … fais chier !  », énervée, je venais de voir mon ami se faire buter en un rien de temps. Rageant, je soupire. J’ordonne à toutes mes interfaces de se faufiler dans le disque dur externe et mes clés USB. Je ne veux pas perdre leurs données, ni ce qu’ils sont. C’est un peu étrange je sais, mais je vais vous expliquer : je suis technopathe, je contrôle les outils technologiques, de toute sorte, par la pensée. Et là, on veut ma peau et/ou certainement me torturer pour utiliser mes pouvoirs. Je regarde mon ordinateur, il faut que je pète tout ça … mais j’ai pas le temps, ils vont venir pour moi, alors, je fais en sorte de formater les machines et fais griller les systèmes, faut pas qu’il y ait de traces. Grosso modo en faisant  surchauffer les systèmes d’exploitation et en allant au-delà de leur capacité. Bref. De toute façon ya pas grand-chose. Je prends mon sac à dos, sac de survie (contenant une tenue, un pc portable, une paire de basket et de quoi me nourriture rapidement pendant 2-3 jours), j’enfourne mon porte feuille dedans et sors de mon appartement par la fenêtre et je cours dans les escaliers en essayant de pas me casser la figure, puis je fonce comme une folle vers un taxi, je l’arrête « à la gare » lui ordonne je en lui donnant une liasse de billet. Le chauffeur s’exécute. Quelques instants plus tard, j’y suis, je sors et je cours encor pour sauter dans un train, n’importe lequel, tant qu’il m’emmène loin d’ici. C’est ainsi que j’ai démarré une nouvelle vie … comment ? Seule dans un compartiment de train, je suis allée rapidement sur un site gouvernemental, je savais que j’avais peu de temps. Malgré mes capacités je pouvais me faire toute petite sur ce genre de site, mais pas plus de 30 minutes. J’ai donc pu changer mon identité et mes données personnelles, me faisant passer pour une jeune femme née sous x n’ayant jamais connu véritablement de famille. Et pour la famille Hendrix ? Ils n’ont jamais eu d’enfants, morts dans un accident de voiture. C’est ainsi que je suis devenue : Molly Collins. Une fois que j’ai fini mes magouilles, je me suis cachée dans les compartiments de voyage jusqu’au prochain arrêt, de là, je me suis payée un billet de train et j’ai abandonné mon ordinateur (que j’ai bien sûr explosé comme une folle avec mon pied et tout ce que je pouvais trouver en le mettant dans une poubelle), pour ensuite partir. Loin.

…


Ann-Lyse et Maxwell Hendrix étaient à la maternité. Ils étaient les heureux parents d’une petite bouille, une petite Willow Hendrix. Ann portait sa fille contre le haut de sa poitrine et était jusqu’à pleurer « regardes chéri … elle est toute calme, toute douce … toute apaisée. Comme si plus rien ne lui faisait peur, comme si … le simple contact avec ma peau la rassurait », son mari lui sourit et embrasse le front de sa jeune épouse, il caressa le dos de sa petite fille. « C’est notre petite princesse ma chérie, et puis c’est scientifiquement prouvé que les bébés, pendant le début de leur vie, sont plus sensibles au contact de leur mère », sa femme le regarda et fronça les sourcils avec un sourire moqueur, son mari arqua un sourcil et embrassa son front, préférant se taire. C’était un scientifique né, il aimait rationaliser les choses, êtres terre à terre. Sa femme était une littéraire, une photographe à ses heures perdues et une romancière. « Tais toi donc et mets ta main sur son dos. Elle te reconnaîtra … et oui Mooosieur, c’est scientifiquement prouvé que le bébé reconnait le père par rapport à la palpation pendant sa gestation, alors arrêtes de jouer les intellos et laisse toi faire … s’il te plait ». Maxwell sourit et céda. Il décida même de prendre sa fille dans ses bras, cette dernière se posa en grognant contre lui, elle commença à s’agiter, mais Maxwell, dans un instinct de paternité sans précédent, la rassura et doucement, mit sa main contre son dos. « Ma Willow … ma princesse … papa sera toujours là pour toi. Même que papa, il va casser des briques t’entend ? Il va t’emm … hum. Il va t’ennuyer quand tu auras des petits copains, les traumatisera, il fera tout pour que tu restes sa princesse. Quittes même à t’enfermer dans ta chambre ! Je t’aime … tu entends Willow ? Tu es ma princesse, tu es la deuxième femme de ma vie … oui parce que ta maman c’est la première hein, mais toi t’es la deuxième et c’est bien ça … être la deuxième », Ann sourit et secoue la tête, ses yeux brillaient d’émotions. Max était un homme très protecteur.


Max … et bien, c’était mon père. Maman m’a raconté un jour, quand j’avais 8 ans, que mon père a toujours été là pour moi. En réalité, j’ai des problèmes de santés. Je me suis étouffée quand j’étais plus jeune, à cause de mon allergie aux noix et fruits à coques. Même que je suis allergique au pollen et que je suis asthmatique. J’avais même eu le droit à des opérations du cœur, petite malformation, mais minime qui a pu être réparé. Papa était là dès qu’il le pouvait, me parlant, me disant que j’allais m’en sortir et que quand je grandirais, le premier qui blessera mon cœur, il lui cassera la figure, jusqu’à même lui racler sa tronche au sol. Oui, c’était ce que mon père m’avait dit, au-dessus de mon berceau. Je me souviens de ce jour de mes 8 ans, jour de mon anniversaire. Papa était venu en retard, mais ce n’était pas grave pour moi, il était là. Sauf qu’il avait oublié mon cadeau – enfin semble-t-il, mais je m’en fichais quand même. Si vous voulez, mon père est un scientifique qui voyage beaucoup et je le voyais vraiment pas très très souvent, alors quand il est là, je profitais un max’ de lui. Et ce soir de mon anniversaire, je me souviens lui avoir sauté dessus, il m’avait presque repoussé, mais il était fatigué. Alors j’ai pardonné. Je ne voulais pas de fêtes ce jour-là avec des copains, car je savais que papa allait être de retour à mon anniversaire, alors j’avais tout préparé. Mon gâteau avec maman, sa surprise, parce que je voulais être déguisé en princesse, bref, c’était comme si c’était son anniversaire. Ce jour-là, m’a toujours marqué pour énormément de raisons. Déjà parce que j’avais fait des efforts monstres pour lui et par les confidences de ma maman. Sauf que papa, lui, il voyait rien. Il était KO, fatigué, aveugle de mes efforts, il voulait juste faire un gros somme. C’est alors que je l’ai regardé, avec ma tenue de princesse toute bien coiffée, j’avais mon gâteau en main et rien que de l’avoir entendu me dire : « Oh … Willow. Plus tard le gâteau ok ?  Et … c’est quoi ton déguisement ? On dirait un singe rose aha ! ». Son ton moqueur me blessa jusque dans mes nattes. Je suis restée immobile, maman déglutie, tentant de dire quelque chose mais : « t’es trop nul. T’es le papa le plus nul du monde », lui dis je sèchement en jetant mon gâteau par terre dans un fracas et en courant vers ma chambre. J’ai jeté ma robe au sol, hurlé un bon coup et zoup je me suis faufilée sous la couette en larmes. C’était la première grosse crise de larmes. Maman est entrée doucement, elle s’est posée sur mon lit, je suis sortie de son ma couette pour me faufiler dans ses bras. Maman me berça, me chantant sa chanson préférée qui m’apaisa, qui m’a d’ailleurs toujours apaisée, me parlait de ces anecdotes des épisodes à l’hôpital lorsque j’étais plus jeune (oui j’étais super méga vieille quand j’avais 8 ans !). « oui mais il est nul ! Je veux bien qu’il soit fatigué, je veux bien qu’il veut être tranquille, mais zut de flûte de … zut quoi ! Il est nul nul nul nul nul !!! Mais nul de chez nul ! Je le déteste », pleurant, sentant mon cœur se déchirer, voila le premier homme qui m’a déchiré le cœur en premier : mon papa. Mon abruti de père qui en réalité : avait COMPLETEMENT mais vraiment ! COMPLETEMENT oublié mon anniversaire. Le plus « drôle », c’est qu’il avait tout prévu, sauf qu’avec la fatigue et ses obligations POUF zappé, oublié … maman ne lui avait rien dit, je crois que ça a fait tilt tout seul quand mon gâteau a explosé au sol. Je me souviens de ces yeux qui disaient « oh merde j’ai pas fait ça ». Maman lui avait dit de laisser tomber pour filer dans ma chambre. Ma porte s’ouvre et mon père entra timidement, il s’approcha de moi, honteux et me prit dans ses bras alors que je me débattais en hurlant comme une folle. Sauf qu’il me chopa contre lui et s’assit au sol, les yeux pleins de larmes. Il me serra fort contre lui.   « Mon cœur … ma princesse … mon petit chat … pardon. Je suis désolé. Pardon. Papa est tellement débordé, on lui demande tellement de choses, il pensait tellement à tout, qu’il a oublié. Mais seulement aujourd’hui, seulement de l’avion jusqu’ici hein … parce que … attend je reviens ». Il m’a lâché et a couru d’en bas à ma chambre pour me rapporter un cadeau, un gros cadeau : une licorne ! D’abord j’étais un peu sceptique – même si je l’ai trouvé trop magnionne ! – mais papa était là, avec ses yeux tout désolé, j’ai prit la licorne et la serra contre moi. « Vi mais t’es quand même trop nul. Les singes y zont pas de licornes ! », un sourire trahit mon air pas content. Papa avait poussé un soupir de soulagement. Il était même reparti pour m’acheter un gâteau à la dernière minute.


Vous savez, ça a été le meilleur souvenir. Triste, mais tellement beau. Parce qu’à cette époque, nous formions une famille heureuse et unie. A cette époque, nous n’avions pas peur, nous nous ne doutions pas de ce qui allait se passer. Même s’ils m’avaient toujours aimé et protégé, les choses se sont empirées après mes 12 ans à la découverte de mes pouvoirs.


J’avais 12 ans quand ça s’est déclenché, c’était un samedi, je m’en souviendrais toujours. Ça a commencé d’un seul coup. « Maman … le grille-pain … je crois qu’il s’est allumé tout seul », ma mère faisait la vaisselle et s’arrêta aussitôt, elle me regarda puis observa le grille pain, qu’elle éteignit, avant de me regarder en fronçant les sourcils, j’étais totalement paniquée. « Maman … j’ai peur … j’te jure, c’est pas des bêtises, je crois que je viens de l’allumer une fois de plus … » je commençais à respirer un peu trop fort. Maman appela mon père et s’approcha doucement de moi « Willow chérie, mon cœur regardes moi. Tout ça, c’est dans ta tête d’accord ? Ce n’est rien, on a trouvé un très bon médecin et on ira le voir d’accord ? Le plus rapidement possible. Chérie, lâche le grille-pain du regard et regardes moi. », ma mère avait un sang froid des plus surhumains. Je déglutie et commença à respirer doucement. Pourtant, en regardant cet appareil, je lui ai ordonné sans m’en rendre compte de s’allumer, mais ce n’est pas tout ! Les autres appareils commençaient aussi à s’allumer, si bien que je me suis recroquevillée, hurlant de peur, fermant les yeux pour prier que se soit simplement un cauchemar « MAXWELL !!!! VITE !!!!! Chérie regarde moi ! Mon cœur … Will, s’il te plait, arrêtes je t’en supplie ». Mon père est entré dans la cuisine, pendant que j’hurlais tellement fort, que tous les appareils ménagers se sont mis à fonctionner les uns aux autres. Je me suis mise à reculer de ma chaise, manquant de tomber à la renverse, si mon père ne m’avait pas rattrapé et pris dans ses bras en me disant « je suis là ma chérie ». Là, tout s’est calmé « je crois … que notre problème est pire que d’ordinaire » dit il doucement. C’est à partir de ce jour, que nous avons décidé de vivre à la campagne, sans objets électroniques, enfin, a porté de main pour ma part, car à chaque fois quand je passe, un de ces objets explose. Mes parents ont leur matériel informatique, tout est entreposé dans une pièce. Je me suis isolée dans le grenier de la maison, m’isolant moi-même du monde extérieur, alors que mes parents … ce n’était pas leur intention. Les cours, j’ai commencé à les faire par correspondance. Phobie scolaire. Je ne peux plus sortir de chez moi. La peur au ventre, je ne veux plus. Il n’y a que ma mère et mon père que je souhaite voir. Sinon rien. Même si les cousins et cousines viennent parfois nous voir, je ne veux que mes parents. Un soir, alors que je lisais, ma mère est entrée dans la chambre avec son portable en main. Surprise, je me suis reculée et je suis tombée de mon lit « Chérie … regardes moi. C’est juste un portable. Tu ne peux pas te rendre malade comme ça.  », « Ann-Lyse arrêtes tu lui fais peur ». Papa est arrivé derrière, la peur se ressentait sur son visage. Peur de me voir péter une durite. Maman, quant à elle, le regarda avec fermeté « Max. Ce n’est pas l’aider en la laissant se cacher ici ! Notre fille a des capacités ! Elle peut interagir avec des appareils électroniques. Alors regardes moi bien ma fille », ma mère me regarda et me lança le portable que j’ai rattrapé par réflexe « Nous sommes d’accord que ça ne t’a pas coupé une main ». Je me souviens avoir regardé l’appareil avec angoisse, j’ai déglutie et j’ai regardé ma mère. Ma mère … elle aurait pu être psy je vous le jure ! Au lieu de ça, c’est une écrivaine à l’imagination débordante, plus ouverte qu’elle tu meures. « Tu DOIS contrôler ce qu’il se passe ma chérie. Ça va te pourrir sinon ». Je vous jure, avoir des parents comme les miens, c’est juste génial. Compréhensifs et aimants, jamais ils ne m’ont lâché et jamais ils ne me lâcheront.


Je suis restée à la maison, je m’entraînais avec mes capacités, papa voulait que j’aille en cours, maman, quant à elle, grognait, elle n’aimait pas me laisser aller … elle avait peur pour moi. Je l’ai toujours soupçonné d’être une transmutante comme moi, sauf qu’elle ne la jamais ressentie comme tel, elle disait que c’était l’instinct maternel. Ouais l’instinct qui pressent sacrément le danger pour sa fille. L’instinct qui la poussait à mentir pour me protéger, disant que j’étais une enfant à la psychologie fragile, me demandant de jouer le jeu. Je ne comprenais pas, mais elle voulait que je lui fasse confiance … après elle avait peut être raison, après tout une mère quand elle aime son enfant, le protège comme elle le peut, mais ça me plaisait de la savoir comme une super héroïne et c’était la mienne. C’est vers mes 15 ans que j’ai recommencé à vivre. Je suis revenue dans un établissement public, j’étais au lycée, comme les autres. Sauf que j’étais plus avancée que les autres. Certains ont pensé que j’étais une transmutante, même les profs, j’avais donc des tests d’intelligence à passer et rien ne montrait que j’étais comme tel et ma mère s’est efforcée de dire que j’étais en phobie scolaire jusqu’à présent et que je me suis cultivée de mon côté, ce qui n’était pas faux.

Tout a réellement basculé après le lycée. Tout aurait pu être … tellement mieux, tellement plus parfais. Mes parents ont été tués dans un accident de voiture, juste après m’avoir déposé. Je ne voulais plus de tout ça, plus vivre à Boston. On m’a emmené dans une famille d’accueil, j’y ai vécu jusqu’à l’âge de 19 ans, je n’étais pas encore majeure, mais j’avais besoin de partir et d’être émancipée, et c’est ainsi que j'ai trouvé un petit job de serveuse et un appartement. Je ne voulais pas aller à la fac, j’ai décidé de vivre par mes moyens. Bien sûr, je n’ai pas vécu seule, c’est là que j’ai rencontré Jayden, un autre mutant, disons qu’il n’a pas été très futé : j’ai découvert son pouvoir en un rien de temps, mais il a été rassuré que de 1) je n’ai pas peur et de 2) je sois comme lui. C’est après sa mort que je suis partie en Nouvelle Orléans. Causés par qui ? Des chasseurs … comment je les ai découverts ? Disons que Jayden et moi avons été attaqués par un groupe de 5 personnes et Jayden m’a porté avant de nous enfuir avec sa super vitesse. Ça nous a flanqué une de ses trouilles et au fur et à mesure que les jours ont passé, on a commencé à nous suivre et nous faire des lettres de menaces, la police n’a pas pu faire quoi que se soit. C’est quand j’ai commencé à faire mes recherches sur ceux qui nous harcelaient, que Jayden a été tué. Pourtant, j’avais essayé de faire en sorte de l’aider, mais non … il a donc fallu que je m’enfuie et que je change d’identité

Et j’ai adoré vivre à la Nouvelle-Orléans. J’ai été informaticienne et vendeuse dans un comic shop. Franchement, j’étais bien, je me  faisais petite, j’utilisais mes pouvoirs qu’uniquement à la maison, sinon, nul part. je me méfiais énormément des gens. Je préfère que peu de personne voire … vraiment personne, ne sache qui je suis ou ce que je suis. Bon ok j’avoue que j’ai été un peu sociable, j’ai eu peu d’amis, mais c’était suffisant. Pour vous dire que j’étais enfin en paix. Pendant 8 ans, j’étais ce que je prétendais être, une jeune fille née sous x, ayant toujours eu des soucis avec son comportement, trimballée de famille d’accueil en famille d’accueil, je n’ai jamais eu de soucis avec la justice et les forces de l’ordre parce que j’ai toujours été claire avec tout ça et j’ai toujours voulu faire profil bas. Je n’ai pas véritablement vécu de belles histoires d’amour, je rompais en disant que je n’étais pas faite pour ça, mais c’est surtout manque de confiance à l’autre et du coup je m’envoyais en l’air en prétextant que c’était ça ma vie. M’amuser, être dans mon petit coin, joué à des jeux vidéo, m’enivrer d’alcool et de folie avec le peu d’amis que j’avais. Et puis en 2012, les mutants ont été révélés au monde, ça a été un soulagement pour la plupart, pour la mienne ... j'ai préféré rester silencieuse et discrète à cause notamment du groupe qui a failli me tuer à Boston.

Il y a cependant eu un homme. C’était pas une histoire d’amour, mais une histoire d’amitié complètement folle. On s’est rencontré sur le net, assez bêtement, sur un jeu en ligne et le courant est vite passé. C’est d’ailleurs lui qui a été au courant de ma mutation en premier et lui aussi … c’était un mutant, il s’appelait Logan et il vivait à Radcliff. Je me suis confiée à lui quand il était venu me voir et il m’a montré de quoi il était capable. Il nous arrivait de nous rendre visite de temps en temps. Jamais on n’aurait pensé former un couple, nous étions juste deux amis, avec une amitié indestructible. Mes amis de Nouvelle-Orléans pensaient que j’étais réellement avec lui, ils me taquinaient sur notre relation, mais j’haussais les épaules et soupirais, parce que je n’avais rien à leur prouver ou leur dire d’autres. Et puis, au fil des années, j’ai décidé d’essayer de m’ouvrir aux gens, bon ça m’a mis quatre ans pour vous dire, je me suis incorporée dans un groupe de danse et de musique et c’est grâce à eux que j’ai pris goût à ce genre de choses, mais pas que. Je me suis même mise à la pratique du Parkour, je peux vous assurer que les entraînements ont été très rudes, mais nécessaires. J’ai mis plus de six mois pour arriver à faire quelque chose de potable avec ce genre de pratique et j’ai commencé à adorer grimper sur les immeubles, de sauter de toit en toit comme un chimpanzé. Logan était un peu jaloux, il n’arrivait pas à me suivre, mais quand il était avec moi, j’essayais de lui montrer comment faire et je dois avouer qu’on en riait pas mal. Je me suis épanouie au fil du temps, avec cette pratique. J’ai gardé mon caractère quelque peu merdique, parce que je ne me laisse pas faire et que j’ai du répondant. Vous savez, tout aurait pu être parfait. Logan aurait dû venir vivre avec moi, il aurait été nickel avec ma petite bande d’amis, mon groupe de danseur et d’acrobates. Le gouvernement qui nous soutient, tout aurait pu être parfait.

Je me souviendrais toujours, de ce moment où il était chez moi, c’était en mai de l’année dernière, il faisait chaud, j’étais en short, tong et débardeur ample, il était uniquement en tong et en short à fleur, j’adorerais le taquiner sur ça. On avait l’air peut être d’un couple, mais un couple d’amis soudé. Ça faisait 6 ans que l’on se connaissait et surtout, qu’on se connaissait par cœur. Nous mangions une glace, il y avait de la musique, les gens riaient, tout le monde était joyeux, d’autres se poursuivaient avec de l’eau, ça respirait la joie de vivre et l’amour. Logan s’est arrêté, à inspirer et expirer avec un grand sourire, une main dans une poche, la deuxième sur sa glace, il m’a regardé avec un large sourire « je suis heureux … Willow … et j’ai hâte de venir. Encore deux semaines et on vivra ensemble … et ça, c’est juste génial », je lui ai souris, oui il m’appelait Willow en toute intimité, il savait tout de moi. Ça aurait pu être parfait … oui. Mais non.

Il y a un an et six moi, Logan a été tué. Je l’ai su en farfouillant les informations de Radcliff et je suis tombée sur un article funéraire. Je n’avais plus eu de nouvelles de lui. Il m’avait appelé le jour de son arrivée. Puis, le lendemain. Plus rien. Le surlendemain, encore rien. Et c’est là que j’ai fait mes recherches pour tomber sur la nouvelle. Pendant plus d’une semaine, j’ai été inconsolable. J’ai perdu mes parents, ça a été une expérience tragique et douloureuse, mais perdre un  ami a été … horrible. Vraiment horrible. J’ai alors décidé de couper les ponts avec mes amis de Louisiane. Sans en parler à tout le monde, je me suis effacée de tout. Utilisant mes pouvoirs, je me suis créée une nouvelle identité. J’ai revendu mes biens et je suis partie. Sans en parler à qui que se soit. Je suis partie à Radcliff pour comprendre et essayer de savoir ce qu’il s’est réellement passé.

Aujourd’hui, ça fait 1 ans et demis que je vis à Radcliff, je suis toujours vendeuse de comic, et je suis Melusine Walker, jeune native de Louisiane, ayant vécue pendant 25 ans à Clarence. C’est en faisant mes recherches que j’ai su que Logan avait été tué par des hunters. J’ai déglutie. Je pense que Logan ne voulait pas qu’on lui vole ses pouvoirs, il a dû se débattre les utiliser et du coup, se faire tuer. Et puis, j’ai décidé d’en avoir plein le cul de ces enfoirés de hunters. Le gouvernement soutient les mutants et eux … décident d’en faire qu’à leur tête. Aujourd’hui, je fais partie d’une organisation : Uprising, née il y a une dizaine de mois, juste quelques mois après mon arrivée. La ville est en quarantaine depuis 4 mois … et faut qu’on fasse tous attention à ce qu’on fait. Mais une chose est sûre, je souhaite venger la mort de Logan … pas forcément tuer les hunters responsables, mais au moins les faire tomber.