like a wildfire (lovelace)

Sujet: like a wildfire (lovelace) Mar 27 Oct 2015 - 21:32

loganjessica lovelace

put me through hell again i miss the fire.

time for telling tales on me

NOM : Lovelace, un nom peu commun qui te différencie automatiquement de la masse. Quand tes parents sont morts et qu'on te baladait de famille d'accueil en famille d'accueil, tu rêvais qu'on t'adopte dans une de ces famile au nom de famille ordinaire comme Smith ou Jacobson, mais ce n'est jamais arrivé, pas à toi du moins. PRÉNOMS : Logan Jessica, un nom plus masculin qui représente justement ta personnalité forte et ton tempérament de garçon manquer. De plus, c'est un peu tout ce qu'il te reste de cette gamine trop heureuse que tu as un jour été. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Tu es née vingt minutes après sa soeur jumelle, un certain douze septembre à Seattle. ÂGE : Tu viens d'atteindre les trente ans, une tranche d'âge que tu appréhendes un peu. ORIGINES : Américaine de pure souche. NATIONALITÉ : Américaine. STATUT CIVIL : Puisque tu n'oses t'attacher à rien ni personne depuis ton accident il y a quelques années, tu demeures célibataire, prête à le rester. Tu te laisses charmer ici et là, mais tu ne te laisses jamais tomber assez longtemps pour laisser quelqu'un d'autre t'attraper. MÉTIER : Tu vis désormais du chèque que t'envoie toutes les deux semaines l'armée américaine, puisque tu as travaillé longuement comme militaire et que tu es désormais considérée comme handicapée de guerre. Entre temps, tu mènes plusieurs missions pour le groupe Insurgency, avec qui tu milites pour les droits de toi et de tes semblables, ces transmutants indésirés qui sont aujourd'hui la seule famille et la seule motivation qu'il te reste.ORIENTATION SEXUELLE : Tu n'as pas de préférence. Tu aimes la douceur de la femme et la virilité de l'homme. Les lèvres pulpeuses d'une belle blonde et les fesses musclés d'un grand brun. Tu te laisses charmer ici et là, sans t'enfermer dans quoique ce soit. Bisexuelle et franchement, tu aimes cette liberté.TRAITS DE CARACTÈRE : brusque ≈ honnête ≈ impulsive ≈ grande gueule ≈ fière ≈ entêtée ≈ garçon manqué ≈ indépendante ≈ fragile ≈ perfectionniste ≈ observatrice ≈ arrogante ≈ droite ≈ sportive ≈ intelligente ≈ énergique ≈ fonceuse ≈ immature. MUTATION : Tu peux copier le moindre des mouvements interprété devant toi. La mémoire musculaire que ça s'appelle. Un don qui t'étais particulièrement bénéfique à la guerre, et aujourd'hui encore dans cette guerre qui règne entre hunters et mutants. T'es fière de ce que t'es, t'as plus envie de le cacher. AVATAR : la merveilleuse caity lotz. GROUPE : the future is here. CRÉDITS : gifs@tumblr, lyrics@onetwo

nothing left to say

≈ 001. T'étais bébé numéro 2 d'un tout. Une jumelle du nom de Crystal, née seulement vingt minutes avant toi, une semblable sans être une identique. Ceux qui vous connaissaient bien faisaient rapidement la distinction physique entre vous, ceux qui vous connaissaient moins bien par contre, se fiaient plus facilement au caractère. Tu étais le feu et elle était la terre. Tu étais explosive contre sa force de caractère et le calme constant qui émanait de cette gamine qui grandissait silencieusement à côté de la tornade que tu dégageais. Elle était le ying de ton yang. Mais comme le reste, elle t'a échappé. ≈ 002. Vous n'aviez que dix ans lorsque vos parents sont décédés dans un accident de la route. Vous étiez toutes les deux en train de vous faire garder par une jeune fille du cartier. Personne peut vous accueillir, vous vous êtes rapidement retrouvé dans le système, ce qui t'a rendu encore plus chaotique, encore plus énervée et particulièrement énervante. Si ta soeur n'a pas eu de mal à se faire une place dans l'une de vos premières familles d'accueil, tu as rapidement été mise de côté. Le système a longtemps essayé de vous gardez ensemble, mais tu avais douze ans lorsque tu as appris que la famille Smith désirait adopté ta soeur, mais ta soeur seulement. La prochaine chose que tu savais, c'est que tu repartais dans un orphelinat, mais seule cette fois. Encore à ce jour, tu ignores ce qui est arrivé à ta soeur, tu ignores où elle est et tu n'es pas certaine que tu as envie de le savoir. En ce qui te concerne, Crystal Lovelace est morte, au même titre que tes parents. Et tu n'es pas du tout intéressée à en savoir davantage sur Crystal Smith.≈ 003. Tu n'as jamais été adopté. Quand tu y repenses aujourd'hui, on ne peut pas dire que tu es véritablement surprise de ce fait. T'étais détestable. Tu avais un besoin constant de faire des mauvais coups, tu étais tout simplement incapable de tenir en place. Tu étais désagréable avec les autres enfants s'il y en avait dans les familles où tu étais placée, impolie avec les parents qui acceptaient de te prendre sous leur toit et tu n'avais absolument rien de l'enfant modèle. Tu avais dix-sept ans lorsque tu as quitté ta dernière famille, où tu n'avais fait qu'un maigre deux semaines, avant de faire ton sac et de quitter Seattle. Depuis ce jour, tu n'y as jamais remis les pieds. ≈ 004. Alors que tu n'avais nul part où aller, personne pour t'accueillir et rien de plus que la rue et ses coins sombres, c'est à l'armée que tu as su te faire une place. Tu as facilement pu gravir les échelons, en partie grâce à ton don, mais aussi à cause de ton esprit de compétition qui te forçait à sans cesse en faire plus. On ne t'en croyait pas capable, que ce soit à cause de ton look, de ton corps, ou le simple fait que tu étais une femme, mais tu as su convaincre tout le monde que tu méritais ta place à l'armée, même les plus sceptiques. ≈ 005. Tu n'étais pas très vieille quand tu as découvert que tu n'étais pas comme tout le monde. À l'aube de tes treize ans, tu pouvais aussi bien fantasmer sur un homme que sur une femme. Mais c'est plus tardivement que tu as découvert l'intimité et la sexualité à un âge plutôt avancé pour une femme de ta génération. Tu avais déjà vingt-deux ans quand tu t'es finalement plonger dans le plaisir de la chaire. Elle s'appelait Jackie et elle n'était pas censée être importante. Mais malgré tout, malgré toi, elle a su se trouver une place pour l'être, un peu trop. ≈ 006. C'est entre ta mission en Iran et une de tes nombreuses missions en Afghanistan que tu as rencontré cette fille aux cheveux foncés, aux lèvres pulpeuses et aux nombreux atouts. Ce qui devait être une histoire sans lendemain est devenue une histoire de quelques semaines, avant que tu ne sois rappelée sur le terrain. T'as voulu couper les ponts, elle t'en a empêché. Elle t'a fait croire qu'elle serait toujours là, que les lettres et les coups de fils éparpillés lui serait suffisant. T'as fini par y croire et au final, elle t'a laissé tomber. Plus de nouvelles, plus de lettres, aucun coup de fil. Elle ne t'a jamais dit au revoir et tu n'as jamais eu le courage de lui envoyer cette lettre où tu lui disais adieu en retour. Tu ne l'as jamais laissé paraître, mais Jackie, elle a brisé ton coeur. Le peu que tu avais, toi, la fille qui n'avait jamais aimé et n'avait jamais été aimé en retour. Elle fut le début silencieux de ta chute en enfer. ≈ 007. Tu avais vingt-sept ans lorsque tout a vraiment chamboulé. Tu étais en mission à nouveau en Afghanistan lorsque tu t'es retrouvée prise au piège sur un terrain dangereux. Tu as entendu les bombes qui ont sauté, tu as vu le sang voler autour de toi, des lambeaux de ton équipe s'effondrer sur le sol à tes côtés. T'as été chanceuse, t'as survécu, tous tes membres encore en place. T'es l'une des seules d'ailleurs. Mais tu n'es plus la même. En plus d'avoir été hospitalisée pendant plus d'un mois, tu as perdu plus de soixante pourcent de ton audition. Un handicap que tu refusais de porter, un handicap qui t'apportait honte et dégoût mais qui surtout, te forçait à prendre ta retraite de l'armée au jeune âge de vingt-sept ans. La fille immature et drôle, garçon manqué et grande gueule disparu peu à peu, laissant place à une coquille vide, brisée. Le fantôme de ce que tu étais, de ce que tu aurais dû devenir.≈ 008. Pendant un peu plus qu'un an, tu as tout arrêté. Tu ne travaillais plus, tu ne sortais plus, tu ne voyais plus personne. Tu délirais, tu paranoïais et tu évitais tout contact avec le monde extérieur. Tu te réveillais en pleine nuit, couverte de sueur, persuadée d'être encore sur le champ de bataille, comme si tu n'étais jamais véritablement revenue de la guerre. Et puis tu avais une misère folle à comprendre lorsqu'on te parlait, comme si le volume était toujours au plus bas alors que tu te tuais à essayer de le monter. Tu reniais ton handicap, ta différence, tu te terrais sous le dégoût de ta propre personne. Tu n'étais rien de plus qu'un corps fade, un robot machinal, sans vie. Tu n'avais plus de but, plus personne, plus rien. Tant pis. ≈ 009. Puis un matin tu as fait ta valise. Tu as quitté New York où tu étais depuis quelques années et tu t'es réfugiée dans ce qui était auparavant une ville sans histoire. Radcliff. Tu avais la paix, la sérénité. Tu ne supportais plus le chaos de la grande ville, même si vraiment, tu n'en entendais plus qu'une toute petite partie. Mais de savoir que tout ce bruit y était encore et que tu ne pouvais plus l'entendre comme avant, ça te rendait folle, tout simplement. Il y a un an et demi, tu as tranquillement recommencé à vivre. Rien de radical, que de petits changements, au fur et à mesure. Tu ne dormais plus la nuit, tu errais les rues. Puis tu écoutais les nouvelles, les manchettes concernant le maire et ses opinions assez arrêtés. Tu t'es mise à combattre l'injustice, sans même trop y penser. Ça t'est venue naturellement, comme une habitude, une partie de toi qui ne s'est jamais vraiment éteinte. Tu t'es retrouvée un but et ça t'a aidé, ne serait-ce qu'un peu. Tu n'as pas repris goût à la vie à proprement parlé, mais tu n'as plus eu envie de te laisser mourir. T'es pas la Opal d'avant, mais au moins, tu respires encore. ≈ 010. T'as cru que cette fille, elle pourrait être importante. Elle s'est fait une place dans ta vie, dans ton quotidien. Elle t'a aidé, même quand tu lui tournais le dos, quand tu refusais et puis du jour au lendemain, elle est partie. T'as jamais vraiment su pourquoi, tu n'as pas demandé non plus. Tu es descendue de ton nuage et tu as continué d'avancer. Tu t'es découvert un côté un peu plus volage et tu remplis tes nuits d'insomnie de nouvelles personnes, d'hommes et de femmes qui te font découvrir les plaisirs charnels comme tu ne les avais jamais connu.

Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez.

T'étais encore qu'une gamine lorsque ton don t'es apparue pour la première fois. T'es pas certaine exactement du moment, mais tu te souviens que tu écoutais une émission où deux hommes se battaient et le lendemain à l'école, quand tu as voulu te défendre contre un garçon qui avait l'habitude de s'en prendre en toi puisque tu étais plus jeune, plus petite, plus frêle, tu as été en mesure de le mettre au sol et de mener le combat, sans trop comprendre comment tu avais réussi. C'est au bout de quelques semaines que tu compris que tu pouvais retenir les mouvements des autres, des techniques de cuisine les plus raffinés au méthode de combat les plus difficiles. Du haut de tes treize ans, tu savais que t'étais pas comme tout le monde. Une orpheline avec un don spécial, comme les meilleurs super-héros.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?

Plusieurs, et ce n'est pas sur le point de s'arrêter. Quand tu étais plus jeune, tu n'en faisais pas de cas, tu ne cherchais pas de problème. À vrai dire, il ne t'est jamais venu à l'idée de te vanter haut et fort de ta différence. Tu as toujours utilisé ton don à ton avantage, dans la vie comme dans l'armée, mais avant récemment, tu n'avais jamais cherché à te battre pour ou contre qui que ce soit. Mais depuis que tu as rejoins le groupe Insurgency, tu as l'impression d'avoir retrouvé un sens à ta vie et tes rencontres avec les hunters se font de plus en plus nombreuses chaque soir. Tu ne les tues pas, tu n'en as pas vraiment le courage même si tu sais que tu en aurais la force, mais tu es assez puissante pour les envoyer quelques semaines à l'hôpital. Puisque tu peux copier le moindre de leur mouvement, tu es une adversaire invincible, ce qui fait de toi un grand atout chez le groupe Insurgency.

utilisez-vous beaucoup votre don ?

Oui, tous les jours, tu ne t'en gênes pas. Et puis sincèrement, ton don, il est un peu ancré en toi, une partie de toi que tu ne contrôles pas à cent pour cent, par le simple fait que les gestes que tu répètes, tu n'as même plus conscience qu'ils sont imités de quelqu'un d'autre ou de quelque chose que tu as pu voir à la télévision. Tu ne pourrais pas t'imaginer sans, car ton pouvoir fait de toi la femme indépendante, battante et têtue que tu es. Sans lui, tu perdrais un peu l'essence même de ce que tu es.

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?

Ils n'ont pas la même vision des choses que toi. Du moins, c'est ce que tu dis gentiment lorsqu'on te demande pourquoi Insurgency et pas Uprising. Le deuxième groupe, en toute honnêteté, tu les vois un peu comme des lâches. Ils ont des convictions, tu es prête à leur attribuer cela, mais tu n'as pas l'impression qu'ils sont prêts à tout pour faire bouger les choses contrairement au groupe que tu t'es décidée à joindre. T'es une fille de terrain, une fille de combat, et t'as besoin de sentir que tu fais vraiment la différence dans ce que tu entreprends. Uprising ne t'offrait pas cela. Insurgency par contre, c'est exactement ce qu'il te fallait pour te redonner la flamme.

heart over mind. - marie-andrée - vingt-deux ans.

PAYS : le froid du canada. DISPONIBILITÉ : variable, mais j'essaye de passer à tous les jours.VOTRE AVIS SUR TH : JE L'AIME D'AMOUR. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : il y a quelques temps déjà, par ma coloc d'amouuur. PERSONNAGE : un scénario semi-remodelé parce que la vie. like a wildfire (lovelace) 3460047885

VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : tout est parfait commandant. like a wildfire (lovelace) 3013803170

UN DERNIER MOT ? : like a wildfire (lovelace) 422354165

Sujet: Re: like a wildfire (lovelace) Mar 27 Oct 2015 - 21:50

we're all stories in the end

just make it a good one

« Pourquoi Crystal ne vient pas avec moi? » Tu as déjà compris pourquoi ta soeur ne vient pas avec toi. Tu l'as bien vu dans les derniers mois comment elle s'est fait une place dans cette nouvelle famille. Comment la petite fille douce et intelligente a trouvé le moyen de plaire, d'aider et tout ce que tu étais incapable de faire de ton côté. Même avant que vos parents ne meurent, t'étais pas l'enfant modèle qu'on aurait voulu que tu sois. Tu criais un peu trop fort, tu jouais un peu trop fort, tu faisais tout trop fort et si ta soeur savait normalement te contrôler auparavant, elle semblait désormais avoir abandonné. Plus de temps à mettre sur toi, c'est l'heure de jouer chacun pour ça désormais. Et ça, tu ne l'as pas vraiment vu venir. Parce que tu croyais que même si vous aviez perdus vos parents, que même si vous aviez perdus votre maison, le moindre de vos repères, vous pourriez toujours vous fiez l'une sur l'autre, comme des soeurs jumelles peuvent le faire. Mais une fois de plus, il semblerait que tu sois en tort. Et franchement, ça devrait arrêter de te surprendre rendu là. « Tu sais, la famille Smith, ils ont déjà deux enfants et ce serait beaucoup leur demander d'en prendre deux autres.. » La travailleuse sociale, elle patine un peu, et tu trouves ça presque drôle. Parce que franchement, c'est pathétique comme excuse et que tu sais où il est vraiment le problème. Le problème, c'est toi. Ça a toujours été toi. Toi et ton caractère. Toi et ton manque de politesse et de respect. Toi et cette manière ingrate que tu avais de traiter quiconque voulant te prêter main forte. Elle tente de mettre sa main dans ton dos, un geste qui se veut réconfortant mais qui t'agresse, qui t'insupporte. Tu la repousses et tu t'éloignes un peu. Tu sens les larmes qui montent dans tes yeux alors que tu jettes un dernier regard vers la maison où tu es restée pour quelques mois. Tes lèvres tremblent, mais tu les mords assez agressivement pour changer le mal de place, pour t'empêcher de te mettre à pleurer. T'as pas envie de t'exposer ainsi, vulnérable alors que ton monde perd encore un peu de son sens. « Ils étaient nuls les Smith de toute façon. » Tu avances, plus rapidement maintenant, jusqu'à cette voiture qui va te ramener au point de départ, tu le sais trop bien. Jusqu'à cet orphelinat où il y a trop d'enfants qui ne t'aiment pas, où l'espace est trop restreint et où tu étouffes. Et pour la première fois, Crystal ne sera pas là pour tenir ta main quand tout devient trop difficile. Tant pis pour toi.

∞

Tu revois Crystal. Tu revois Jackie. Tu revois tes parents. Et puis la dernière image que tu vois avant de tomber sur le sol, c'est ton propre reflet. Le corps frêle et d'apparence faible d'une jeune femme aux longs cheveux blonds. T'as jamais été que ce qu'on voit de toi physiquement. Bien plus forte, bien plus rusée, bien plus intelligente qu'on ne le croit. Tu as tout développer de toi dans l'armée, et c'est une chance que tu te sois ramassée là parce qu'autrement, tu serais peut-être en train de pourrir quelque part dans les rues de Seattle. Enfin, une chance, ça te semble soudainement un peu paradoxale tout ça, mais peu importe. Ton corps est éteindu à travers tous les dépris du champ de mine qui vient d'exploser et tu n'as plus conscience de rien. Tu ne sais plus où tu es, c'est à peine si tu comprends qui tu es, ce que tu fais là. Tu combats avec toute la force que tu possèdes pour ne pas plonger dans ce trou noir qui semble prêt à t'accueillir. Ta main droite vient jouer dans tes cheveux et tu sens le sang qui coule sur tes doigts. Ta respiration s’accélère et tu tentes d'ouvrir tes yeux, mais tout ce que tu vois, c'est la poussière de toute cette terre qui se détruit petit peu par petit. Tu tousses, mais tu ne t'entends pas, pas aussi bien que tu devrais t'entendre. La panique s'empare de toi, tranquillement mais sûrement. Tu essayes de te lever, mais chaque particule de ton être te fait mal, et tu as l'impression de te tortiller de douleur simplement en te tournant pour t'asseoir, pour avoir une meilleure vue du champ de bataille. Les souvenirs des derniers instants te reviennent peu à peu et tu ne vois plus Crystal, la jumelle qui t'a abandonné. Tu ne vois plus Jackie, cette fille qui t'a fait tombé amoureuse d'elle avant de te briser le coeur, tu ne vois plus tes parents, décédés il y a déjà si longtemps. Tu ne vois plus ton reflet non plus, tout ce que tu vois, c'est ton équipe, ou du moins ce qu'il en reste. Des membres éparpillés sur le sol à tes côtés, du sang sur le sol, sur toi. Tu veux crier, mais aucun son ne sort du fond de ta gorge enroué. Et t'as aucune idée du temps que tu passes là, étendue sur le sol à laisser la panique s'emparer de toi, mais le seul souvenir que tu as par la suite, c'est de te réveiller à l'hôpital. Tu vois les gens autour de toi, les machines, mais tu n'entends presque rien. Tu as l'impression d'avoir des bouchons dans les oreilles, mais lorsque tu essayes de les enlever, tu réalises qu'il n'y a rien dans tes oreilles. Et tu recommences à paniquer de plus bel. Tu cris, aussi fort que tu peux, mais le son est moindre dans ta tête. Tu te tortilles dans tous les sens, même si ça fait mal, même si tu ne le supportes pas. Quelque chose ne va pas chez toi. Tellement de choses ne va pas chez toi. T'es en train de virer folle. Et puis soudainement, on te replonge dans un sommeil artificiel. Pendant une journée, ou peut-être plus. Et à ton réveil, rien n'ira mieux. Parce que même si l'armée t'a redonné un semblant de vie, un semblant de famille, il a tout repris en deux temps, trois mouvements. Et t'es pas certaine que tu pourras t'en remettre véritablement un jour.

∞

« Arrête. » Tu ne le dis pas, même si tes lèvres forment le mot quand même, par habitude plus qu'autre chose. C'est plutôt le signe que tu ajoutes à ça qui font comprendre tes véritables intentions à la brune devant toi. Elle insiste, un peu trop à ton goût, et tu n'as pas la tête à suivre ces putain de cours de langage des signes, pas aujourd'hui, pas maintenant. T'aimerais que ce soit plus simple, t'aimerais pouvoir lui faire ce plaisir d'être agréable et coopérative et douce et gentille ou whatever, mais ça n'a jamais fait partie de ta personne, et t'as un mal fou à en visionner que ça puisse faire partie de tes traits principaux un de ces jours. Tu vas mieux qu'il y a quelques mois, c'est un fait. Quelque chose que tu dois à la jeune Martell, tu le sais aussi. Mais parfois, quand elle insiste tant comme aujourd'hui, t'aimerais juste pouvoir lui dire qu'elle est pas une fucking miracle worker et qu'elle devrait franchement arrêter de te prendre comme son charity case, mais chaque fois, quelque chose te retient. Tu ne saurais pas dire quoi exactement, mais tu ravales toujours tes mots, tu ravales toujours ta hargne. Peut-être parce que tu sais que même si elle t'énerve le trois quart du temps, tu as besoin d'elle, plus que tu es prête à l'admettre. Parce qu'elle te fait du bien sans que tu sois capable de te l'expliquer. Parce que grâce à elle, tu reprends un peu le goût chaque jour de te lever chaque matin, chose qui t'avait quitté depuis si longtemps il te semble. Tu laisses de plus en plus le fantôme derrière et tu t'aperçois que tu reprends peu à peu les couleurs qui ont fait de toi la jeune femme que tu étais avant ton accident, ton traumatisme. Tu n'arrives toujours pas à dormir la nuit, tu n'arrives toujours pas à rire comme tu pouvais le faire autrefois, tu n'arrives toujours pas à oublier les images de ton équipe en lambeaux sur le champ de bataille quand tu fermes les yeux, mais au moins, tu arrives désormais à sortir de chez toi. Tu arrives à te sentir utile, à faire quelque chose pour aider les autres, comme cette vocation qui ne t'aura jamais vraiment quitté. Tu as vraiment trouvé ta place chez Insurgency et ça te fait du bien de voir que tu n'as pas tout perdu de toi. Que ton pouvoir est toujours aussi puissant et de voir à quel point il peut t'être utile. Alors même si tu ne la regardes qu'à moitié alors qu'elle te signe d'autres encouragements, tu ne l'as repousse pas, pas plus que d'habitude. Parce qu'Anthea, elle est plus pour toi que tu es prête à l'admettre. Y'a pas de mot pour la décrire, et ça, ça te fait foutrement peur.

∞

Tu n'as pas conscience de ce que tu es en train de faire. Tu devrais pourtant. Tu as une bonne intuition normalement, tu remarques les petits détails, tu ne te laisses pas embarquer dans n'importe quelle histoire. Et pourtant. T'es un peu à côté de la plaque en ce moment. Tu ne penses plus trop avant d'agir, tu fonces dans le tas et tu gères avec les conséquences plus tard. De la rencontre dans ce bar bien fréquenté en cette soirée du vendredi soir à la suite de la nuit dans une chambre d'hôtel, tu te laisses parcourir du plaisir qu'il réussi si bien à te procurer. Il faut bien l'avouer, tu n'as pas des tas d'expériences avec les hommes, encore moins avec les hommes plus âgés, mais lui, il te fait du bien, exactement le genre de bien dont tu avais de besoin. Parce qu'Anthea est partie, tu ne sais où pour tu ne sais combien de temps et tu n'en peux plus de voir son image habiter ton esprit. Pour ce soir, il n'y a qu'Alexander et cette façon si particulière qu'il a de réussir à trouver chacun de tes points faibles, presque instinctivement. Pour ce soir, c'est le bonheur absolu, plus encore. Il n'est personne dans ta vie, tu ne veux rien dire dans la sienne, et pourtant, il y a ce petit quelque qui se place, sans même que tu ne t'en rendes compte. T'es la première à te réveiller, le ciel encore sombre vu l'heure avancé de la journée. T'es pas une fille qui reste normalement, tu ne t'endors pas dans les bras des inconnus qui te font du bien. Et pourtant, pour une fois, t'es passée tout droit. Tu t'es endormie sous ces caresses et tu ne peux t'empêcher d'être quelque peu émerveillé par l'homme encore endormi à tes côtés. Sans trop réfléchir, tu prends un papier que tu trouves dans le fond de ton sac sur lequel tu apposes ton nom et ton numéro, le laissant à ses côtés. T'as aucune idée de ce que tu fais, de ce que ça peut vouloir dire, mais tu t'en fiches complètement. Ne serait-ce que pour revivre ce sentiment, ce plaisir une fois de plus, t'es prête à prendre le risque, à perdre la tête, un petit peu plus. Si seulement tu savais. Si tu savais qui il est, et ce qu'il veut, tu n'aurais jamais fais ça. Tu aurais pris tes jambes à ton cou et tu te serais assurée de ne plus jamais recroisé son chemin. Mais tu ne sais pas, et tu veux plus. Au pire, tu y perdras la vie. Au pire.