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 Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...

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MessageSujet: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeMar 13 Oct 2015 - 0:13

I really need you
to stand by me, Brother...
Malachi aurait voulu pouvoir dire qu’il était arrivé le plus vite possible à la morgue ce soir là, mais ça aurait été un mensonge. Quand un officier de police l’avait appelé, il venait de terminer de diner avec Evangeline, et rangeait la vaisselle alors que la jeune femme attachait le chien en laisse pour lui faire faire le tour du quartier, malgré le couvre feu : les policiers ne venaient jamais dans le coin, en tout cas pas si tôt. Il avait décroché son téléphone portable, malgré le numéro inconnu qui s’y affichait, de toute façon cela arrivait tout le temps. En revanche, il ne s’attendait pas à ce que le policier se présente, poliment, et lui demande s’il acceptait d’être escorté jusqu’à l’hôpital de Radcliff afin de pouvoir attester de l’identité d’une personne trouvée peu de temps auparavant dans une ruelle du centre ville. Le sang du motiopathe se glaça, alors qu’il demandait au membre des force de l’ordre de lui donner le numéro de son poste, pour le rappeler quand il serait prêt à partir. L’agent s’exécuta, et avant que Malachi ne raccroche, il ne put s’empêcher de rajouter, à demi mot, que le corps était apparemment celui de Lockhart O’Meara. Malachi avait raccroché sans un mot. Sa tête lui tournait, et sa vue se troublait, sans qu’il sut si c’était la buée des larmes ou le choc qui faisaient cet effet. Il s’affala sur une des chaises de la salle à manger, la tête entre les mains, le regard fixe : Lockhart, pourquoi lui ? Il n’y avait pas plus doux, serviable et inoffensif que le pharmacien : il était toujours là pour aider la veuve, l’orphelin et la petite vieille, à vérifier les ordonnances, traficoter avec les assurances pour éviter aux plus désargentés de payer le prix fort… O’Meara était un homme bien, sans prendre compte de sa condition mutante. L’avait on tué ? Avait il eu un accident ? Il n’en savait rien, seulement qu’il devrait probablement fixer son regard éteint pour assurer que le cadavre était celui d’un être cher. Il n’était pas capable de le faire, pas tout seul.
Spontanément, il songea à demander à Evangeline de l’accompagner : seulement voilà, elle n’était pas censée être là, en tout cas pas en tant qu’Evangeline Porter, et ils n’avaient pas le temps d’inventer une histoire cohérente sur sa présence. Pire, avec la paranoia générale, ils pourraient lui demander de faire des tests sanguins, et sa couverture serait fichue. Non, Malachi était un « humain », il fallait qu’il trouve quelqu’un d’ « humain » pour l’accompagner. Il écarta rapidement de son esprit Octavia et Astrid qui avaient clairement d’autres chats à fouetter en ce moment, et l’évidence lui apparut tout simplement. Il n’y avait qu’une seule personne, en dehors d’Evangeline, qui saura comment le soutenir dans ce genre de circonstances : Viktor. A cette heure si il avait fermé la clinique depuis un moment, et si il n’était pas en mission avec Ellie, il était probablement libre. De tête, Malachi ne se souvenait pas qu’une mission fut organisée cette nuit, alors ça valait le coup d’essayer…  Il lui envoya un texto rapide lui demandant de le rejoindre à l’hopital : Le véto habitait à un pâté de maison de l’hopital, et il ne doutait pas qu’il fut suffisamment connu en ville pour pouvoir y déambuler sans problème sur quelques centaines de mètres. La réponse de Viktor fut quasi immédiate, alors qu’il rappelait le policier pour lui annoncer être prêt : une voiture de police vint le chercher moins de cinq minutes apres. Il écrivit un petit mot rapide sur un post it en direction de sa femme, qu’elle ne s’inquiète pas de ne plus le voir à son retour. Il ne voulait pas qu’elle s’imagine qu’il soit en danger.
Le policier qui le conduisit jusqu’à l’hopital fit l’effort de lui faire la conversation d’un ton presque léger, mais Malachi n’avait pas le cœur à ça. Il se sentait terriblement mal, et appréhendait le dévoilement du corps.  Il aurait du être prêt pourtant, à ce qu’on l’appelle un jour pour lui annoncer la mort d’un des mutants qui était passé entre les murs de son manoir. Ils étaient en guerre, des gens mourraient tous les soirs  ou presque, et son petit monde ne pouvait pas rester intact indéfiniment. Lockhart, si c’était bien lui, ne serait le premier d’une probablement bien trop longue liste. Il descendit de la voiture, sous la pluie, remerciant le policier d’un sourire faible, alors que ce dernier lui souhaitait bon courage. Comme il se doutait, Viktor l’attendait déjà dans le hall de l’hopital presque désert. Pas étonnant, vu l’heure, seuls les urgences et la morgue étaient encore actives. Il serra la main de son main de son ami, et, n’y tenant pas plus, le serra brièvement dans ses bras. Il aurait besoin de toute la force de Viktor pour ne pas flancher :

- Merci d’être venu… Vraiment.

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MessageSujet: Re: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeSam 24 Oct 2015 - 17:15

band of brothers

 


Avec les derniers évènements de Radcliff, Viktor n’avait pas eu beaucoup de temps pour socialiser. Lui qui aimait habituellement s’entourer de proches, aller jouer au basketball avec les jeunes du quartier pour les laisser ‘vaincre’ le géant sportif qu’il était du haut de leur petit mètre trente – ou faire mine de jouer au baseball avec sa prothèse – il s’était vu obligé de passer son temps en mission. Missions qu’il remplissait le plus souvent avec Ellie, et dont il ne se plaignait pas en soi : l’idée de la voir partir avec quelqu’un dont il ne connaissait pas la valeur ou, pire, seule, affronter le couvre-feu et la Gunpowder Squad ne le rassurait pas vraiment. Mais ce n’était pas exactement un dîner aux chandelles non plus, et pour ce qui était de ses autres interactions, elles semblaient se limiter à Merry, Roos et Ezekiel. L’aide-soignante, l’assistante-vétérinaire, et le médecin. Trois personnes très chères à ses yeux, bien sûr, mais si leurs emplois ne les gardaient pas en contact, il n’était pas sûr qu’il puisse les voir non plus. Or, s’il n’était pas extraverti, le grand brun n’en restait pas moins quelqu’un ayant un profond besoin de se sentir membre d’une communauté, d’un entourage. Uprising ne remplissait pas ce besoin, malgré la camaraderie et le désir de bien faire qui y régnait. Peut-être était-ce parce qu’il n’était toujours pas convaincu du bien-fondé d’un groupe de résistance, et ce malgré la folie grandissante du côté de Thaddeus. Trop d’années passées à combattre ce genre de groupe ‘terroristes’ avaient implantée une méfiance instinctive en lui. D’un autre côté, il n’allait pas laisser Eleanor s’embarquer dans ce genre de danger seule.

Ni Malachi, d’ailleurs. Le prénom de ce dernier s’affichant sur son téléphone vibrant, Viktor sourit, mettant son film sur pause pour y jeter un œil. Son expression changea bien vite lorsqu’il ouvrit le message reçu, n’y trouvant pas l’anecdote amusante sur le nouveau chiot des Porter qu’il espérait. Dire qu’il bondit hors de son fauteuil serait oublier qu’il avait déjà retirée sa prothèse pour la soirée, mais vues les circonstances, la rapidité avec laquelle il se retrouva rhabillé et prêt à sortir n’en était que plus impressionnante. Il ne s’inquiéta pas du couvre-feu : il n’habitait qu’à quelques minutes de l’hôpital, et il était suffisamment connu dans la ville pour être vu comme tout à fait inoffensif. Entre son handicap, son travail régulier avec les chiens de la police et sa réputation générale, il était probablement l’un des habitants les plus privilégiés de Radcliff pour ce qui était de l’aise avec laquelle on le laissait aller et venir. Au pire, on le renverrait gentiment chez lui avec une amende. L’homme ne s’attarda pas sur ce qui arriverait si jamais il se faisait identifier durant une mission, étant déjà trop occupé par le contenu de ce SMS. Malachi avait perdu un ami – pas quelqu’un qu’ils connaissaient tous deux, sinon le professeur l’aurait nommé. Il n’avait pas précisées les circonstances du décès – même s’il était fort probable que la police ne lui ait pas dit – donc ce n’était probablement pas un collègue d’Uprising. Ces pensées occupèrent l’esprit de Viktor pendant qu’il faisait le trajet entre son appartement et l’hôpital à la hâte, n’obtenant qu’un vague signe de la main d’un policier qui faisait sa ronde sur un coin de rue.

Il discutait poliment avec une infirmière de garde lorsque son ami apparut finalement, le visage miné. Viktor tendit la main, instinctivement, et l’autre la serra. Il s’en serait tenu là mais Malachi l’étreignit, brièvement mais fortement. Le vétérinaire se laissa faire, prêt à le consoler si les larmes venaient déjà, mais il se desserra rapidement de l’étreinte, visiblement déterminé à rester fort. « Merci d’être venu… Vraiment. » murmura Malachi, lorsqu’ils finirent par s’écarter. « Pas la peine de me remercier » répliqua aussitôt Viktor, une main toujours sur l’épaule de son camarade. Ce dernier aurait fait la même chose si les rôles avaient été inversés, ils le savaient tous deux. Depuis cette après-midi fatidique où le vétérinaire s’était temporairement transformé en câble électrique en la présence de Malachi, le lien entre les deux hommes n’avaient fait que se renforcer. Lui aimait plaisanter qu’ils étaient la jambe manquante l’un de l’autre et, en un sens, l’image était plus qu’apte. Avec tous les évènements ayant secouée Radcliff ces derniers mois, ils auraient du mal à se tenir debout s’ils ne s’étaient pas soutenus, physiquement comme mentalement. Et en cette occasion, il devrait peut-être faire les deux : Malachi venait reconnaitre un ami mort, et le vétéran ne savait pas comment il réagirait. Il n’avait jamais eu à se retrouver dans ce genre de situations, du moins, pas depuis près de six ans. Et perdre quelqu’un à la guerre était si différent que de le faire ici, chez soi, dans un monde en apparence si paisible. Enfin, paisible… C’était une question de point de vue, et ses derniers mois chez Uprising lui avaient révélé combien le calme à la surface n’était pas la norme parfois ponctuée d’explosions d’intensité, au contraire. Les périodes de calme étaient bien les plus rares et les plus anormales.

Même si en cet instant, Viktor préférait que les choses soient calmes, que son ami ait le temps de passer à la morgue identifier un corps. S’il avait eu trop de mutants réfugiés chez lui, si Uprising avait été en pleine ébullition et demandait que tous ses membres soient sur le terrain, il n’aurait pas le temps de faire son deuil. De cette façon au moins, personne ne lui demanderait de mettre sa douleur de côté pour se concentrer sur des choses plus importantes, plus immédiates. Ce n’était pas beaucoup, mais c’était quelque chose. « Tu es prêt ? » demanda-t-il, pressant une nouvelle fois l’épaule de Malachi, avec aux lèvres ce sourire mi-triste mi-rassurant qu’ont nos proches dans ce genre de situations. Non, il n’était pas prêt – les mots exacts de la question étaient une sottise, tout comme une réponse affirmative serait un mensonge. Mais ce n’était pas la définition exacte de ses mots qui importaient ; c’était l’affection derrière, la tonalité, le geste qui accompagnait. Viktor aurait aussi bien pu lui réciter le premier vers de ‘A la claire-fontaine’, que cela n’aurait rien changé. C’était juste une façon conventionnelle d’indiquer sa présence, son soutien.




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MessageSujet: Re: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeDim 25 Oct 2015 - 23:40

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Le motiopathe avait l’impression d’être dans ses films en noir et blanc ou le héros s’en prend plein la figure sans comprendre ce qui lui arrive, gardant les mâchoires serrées et son feutre qui lui cache la moitié du visage. Sauf que voilà, grincer des dents il savait faire, mais le feutre il ne l’avait pas, laissant son regard trahir son désarroi, sa peine. Il était rare de voir le jeune professeur dans cet état, pas depuis le décès de son épouse en tout cas : il était connu pour son ton avenant, son caractère paisible, bien que son introversion passe parfois pour de la retenue, voire de la froideur. Il s’était rapidement rapprocher de son ami, comme s’il était capable de puiser dans l’aura encore relativement calme de ce dernier de quoi apaiser sa propre âme. C’était peut être l’un des rares moments où il n’aurait pas été totalement contre le fait d’être empathe. Il remercia à nouveau Viktor et sa présence d’un pauvre sourire, alors que celui là le dévisageait, comme pour essayer à son tour d’évaluer au combien il était ébranlé. Viktor était un homme émotionnellement brillant, qui était capable de discerner naturellement l’état dans lequel la personne en face de lui se trouvait. Pas étonnant qu’il ait fait un chef formidable en tant que militaire. Cependant, l’esprit de Malachi n’eut pas vraiment l’occasion de réfléchir un peu plus à ce genre de considérations, alors que Viktor pressait doucement son épaule, sur laquelle il avait l’impression de sentir tout le poids de responsabilités qu’il n’avait jamais vraiment réclamé. Il grimaça ce qu’il avait voulu être un sourire, levant ses yeux clairs vers son grand ami :

- Prêt… Peut on vraiment l’être pour ce genre de choses ?

De toute façon, il n’avait pas vraiment le choix, et plus il attendrait, plus il appréhenderait sa dernière rencontre avec Lockhart. Il inspira profondément, puis avança d’un pas mal assuré en direction de l’infirmière de garde, penchée sur son ordinateur. Dans un échange bref et inintéressant, il lui demanda où se trouvait la morgue, et s’il était possible de les accompagner, son ami et lui, puisque les forces de l’ordre l’avaient amené pour identifier un corps. L’infirmière, malgré un air fatigué, afficha une expression compatissante, alors qu’elle les invitait à la suivre jusqu’à l’aile abritant la morgue. Malachi connaissait bien l’hopital pour y passer plusieurs heures par semaine, mais le fait de descendre dans les entrailles du bâtiment pour atteindre le département de thanatopraxie lui faisait dresser les poils dans la nuque : la dessus, il n’était pas plus résistant qu’un humain lambda, et l’odeur du métal et de la mort qui emplissait les lieux le mettaient tout aussi mal à l’aise que n’importe qui. Son seul réconfort, c’était la présence massive de son ami qui avait calqué son pas sur le sien : ils avançaient de concert, ce qui encourageait aussi le motiopathe à ne pas ralentir le pas, voire pire, de prendre ses jambes à son cou. L’infirmière les laissa devant une grande porte métallique, leur indiquant que la jeune médecin légiste en charge du cas les attendait à l’intérieur. Il la remercia d’un geste raide de la tête, avant de marmonner un « bon, c’est parti », pour lui-même comme pour Viktor en appuyant sur la poignée de la porte.

L’intérieur de la pièce était éclairé d’une série de néons à la lumière crue, froide. La plupart du matériel était en métal, et réfléchissait la lumière du plafond sans pour autant donner la moindre chaleur à la pièce. Malachi plissa le nez alors que l’odeur de javel, de chlore et de formol lui agressait les narines, portant instinctivement sa manche devant son visage, préférant l’odeur de bois et de cheminée incrustée à la laine à celle de la mort, si particulière. Ils s’avancèrent un petit peu, jusqu’à ce qu’une jeune femme apparaissent, le visage à moitié dissimulé derrière un masque, dieu merci, totalement immaculé. Ses gants, en revanche …

- Hum, bonjour Mademoiselle, JE … Je suis Malachi Porter, et voici mon ami Viktor. Nous … J’ai été convoqué pour identifier un corps, celui qui appartiendrait, a priori à … à Lockhart O’Meara …

Sa voix était montée d’une octave quand il prononça le nom de son ami, fixant la jeune femme avec le regard de celui qui ne sait absolument pas quoi faire après cette rapide présentation. Il allait fallait l’aider, le guider, parce qu’il était totalement en roue libre, avançant dans un épais brouillard mental. Tout ce qu’il voyait, c’était cette table, quelques mètres plus loin, sur laquelle gisait un corps recouvert d’un drap vert pâle. Sous ce drap, il y avait peut être un illustre inconnu, peut être son cœur se dénouerait il d’un seul coup en fixant le visage qu’il ne reconnaitrait pas. Seulement, il n’était pas en mesure de le décider, seulement d’espérer, très fort…

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MessageSujet: Re: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeSam 21 Nov 2015 - 19:48

band of brothers

 


« Prêt… Peut-on vraiment l’être pour ce genre de choses ? » murmura Malachi, une tentative de sourire sur les lèvres. Viktor ne répondit rien, repensant au nombre de fois qu’il avait dû identifier le cadavre – ou du moins les restes – d’un camarade de guerre, fauché d’une balle en embuscade, ou une mine antipersonnel cachée. Voir l’être qui jusque si récemment se mouvait, respirait, riait à une blague ou parlait de ses inquiétudes quant à la vie après le front tout d’un coup immobile, c’était indescriptible. Même une personne vivante qui ne se bougeait pas n’avait pas la froideur, l’alarmante impassibilité d’un visage dont les narines auraient au moins du s’agrandir légèrement au rythme des respirations, ou les paupières trembler sous l’effet du rêve. Le vétéran avait si souvent entendu les gens aux enterrements dire ‘on dirait qu’il dort’, ou ‘on croirait qu’il va s’éveiller d’un instant à l’autre’, et n’avait jamais pu comprendre. Un corps mort était comme une coquille vide, impossible à confondre avec l’humain au repos. Mais peut-être qu’il avait été trop près de la mort pour s’y laisser méprendre ; dans l’atmosphère aseptisée de la vie civile, la mort se cachait, se déguisait là où il l’avait toujours regardée de face, consciente de sa présence à chaque instant. Constamment là et pourtant… Chaque décès, chaque perte était un choc. Finalement, on ne pouvait jamais être prêt. On pouvait se croire prêt, tenter de s’y préparer, mais c’était une tentative éternellement vaine. Que cela vous prenne devant son cercueil ou plus tard, en pliant ses affaires qu’il faudrait renvoyer à sa famille, la mort prenait toujours son tribut émotionnel.

Alors non, Viktor ne dit rien, se contentant d’emboîter le pas à son ami. Une infirmière qu’il ne connaissait pas – peut-être une nouvelle arrivée, suite au départ de Costia ? – les accueilli et les dirigea vers la morgue. Le vétérinaire s’était rarement aventuré dans cette partie de l’hôpital, et l’étrangeté d’un lieu pourtant habituellement familier ne fit que rendre la situation encore plus tendue. L’infirmière leur indiqua une porte métallique et les quitta, sentant clairement que sa présence n’aiderait en rien. Viktor resta quelques instants silencieux, laissant le temps à son ami de se fortifier contre ce qui les attendait derrière ces énormes plaques de métal. Finalement, le professeur prit son courage à deux mains. « Bon, c’est parti. » dit-il, et Viktor ouvrit une des portes, s’engouffrant au côté de Malachi dans la morgue. La pièce était froide, mais pas aussi froide que ce à quoi il s’était attendu – pas l’atmosphère d’un réfrigérateur, au final. Toutes les surfaces luisaient dans la lumière du néon, et Viktor était impressionné par la propreté du lieu. Non pas qu’il s’était attendu à grand-chose d’autre dans un hôpital, mais il avait eu peur qu’ils arrivent en pleine autopsie, et que son ami déjà éprouvé doive identifier le corps avec ses entrailles encore en train d’être pesées à côté. Soit les occupants de la morgue s’en était déjà occupé, soit ils avaient le minimum de décence pour comprendre que leur quotidien était profondément dérangeant pour beaucoup. Viktor jeta un coup d’œil à Malachi qui portait sa manche à ses narines, visiblement affecté par l’odeur de mort qui s’y propageait. Lui-même n’était pas gêné, mais il lui adressa un sourire en coin, une façon de dire « Courage, on ne restera pas longtemps. »

L’unique occupante de la morgue était minuscule, même prenant en compte sa propre taille imposante. Si elle atteignait le mètre soixante, il serait impressionné. Avec ses grands yeux bruns et sa chevelure pleine de boucles parfaites, elle avait l’air d’une poupée qu’une marraine la fée avait animée. Seul détail dérangeant : que cette très jeune femme au visage encore enfantin se tienne debout dans une pièce emplie de cadavre, les gants rouges et bruns, tachés par des substances auxquelles il préférait ne pas penser. Elle ne fit pas attention à eux, s’affairant à nettoyer son équipement. Malachi hésita un instant, puis se décida à prendre la parole. « Hum, bonjour Mademoiselle » lança-t-il, et la métisse releva la tête aussi sec, visiblement surprise de leur présence. Elle fronça les sourcils et attrapa une pile de documents qui trainait sur sa table, pour les renfourguer rapidement dans une pochette plastique orange, qu’elle cacha sous une pile de paperasse. Ses gants maculés laissèrent des traces de sang sur ce qu’elle touchait, mais elle ne parut pas s’en soucier. Elle baissa son masque, laissant apparaître le reste de son visage poupin, et regarda Malachi d’un air inquisiteur. «  Je … Je suis Malachi Porter, et voici mon ami Viktor. Nous … J’ai été convoqué pour identifier un corps, celui qui appartiendrait, a priori à … à Lockhart O’Meara … » balbutia ce dernier, aussi ému par la situation que décontenancé par le silence qui régnait dans la pièce mis à part sa propre voix. Viktor s’avança instinctivement, jusqu’à ce que leurs épaules puissent se toucher.  

« Par ici. » dit la jeune femme d’une voix étrangement apathique, leur faisant signe de la suivre. Viktor ne s’était pas particulièrement attendu à ce qu’elle ait un caractère d’infirmière, conciliante et empathique, mais il y avait tout de même quelque chose de particulièrement bizarre dans sa tonalité. Peut-être était-elle simplement enrhumée, ceci dit, ou bien l’écho dans la pièce déformait-il les sons. Le vétérinaire ne s’y attarda pas, plus préoccupé par le drap blanc qui recouvrait quelqu’un plus loin. Il tenait Malachi par le bras, autant pour lui signifier sa présence que pour le guider, l’aider à se diriger vers cette table et sa révélation fatidique. Il ne le lâcha pas lorsqu’ils arrivèrent devant, ni même quand la métisse retira le drap d’un geste délicat, ne révélant que le visage et le début de cicatrices qui laissaient entendre qu’elle avait déjà finie son autopsie. Le cadavre était calme, comme il s’y était attendu, et Viktor fut intérieurement soulagé de voir qu’il n’était pas horriblement déformé ou blessé. Malachi serait épargné la douleur de voir un être cher défiguré par la violence. Lui-même ne connaissait pas Lockhart, ne l’avait jamais rencontré. L’homme sur la table aurait pu être un inconnu comme le frère perdu de Malachi, il n’en saurait rien. Et ce dernier ne disait rien, ne réagissait pas, au point de commencer à sérieusement inquiéter son ami. « C’est… c’est lui ? » finit-il par demander, voyant que la thanatologue ne le ferait pas.




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MessageSujet: Re: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeSam 28 Nov 2015 - 18:25

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Malachi avait envie de s’enfuir à toute jambe, de tourner les talons, de s’enfermer chez lui et de ne jamais revenir. Tout dans cette pièce sentait la mort, et le mutant était totalement étranger à cet environnement transpirant l’hostilité : lui qui aimait la lumière, la couleur, l’odeur des fleurs et la chaleur d’un feu de cheminée … Cet endroit était l’exact opposé. La morgue de l’hôpital était monochrome et froide, presque glaciale. A raison d’ailleurs, si le lieu avait été mieux chauffé l’odeur infâme de la viande en décomposition remplacerait celle des agents chimiques et du formol. Alors il inspira un bon coup, par la bouche pour ne pas que l’odeur lui prenne le nez à nouveau, avant de suivre la jeune femme jusqu’à une table, un peu plus loin dans la pièce. Malachi s’agrippait à l’aura de la jeune femme comme à un phare, pour éviter de regarder, pour l’instant, quoi que ce soit d’autre dans la pièce : elle était étrangement calme, presque absente, un peu comme l’aura d’une personne endormie. Il y avait peut-être un peu d’agacement – l’avaient ils dérangé dans son travail ? – mais à part ça, rien ne ressortait significativement. En temps normal, cette aura un peu étrange aurait donné envie au mutant de parler avec sa propriétaire, d’y toucher, de voir comme elle réagirait aux stimuli, mais il était bien trop secoué pour penser à des choses pareils. Tant mieux en quelque sorte, pas sûr que la jeune femme ait vraiment apprécié une telle intrusion dans son intimité émotionnelle…

Il tourna la tête rapidement vers Viktor quand celui-ci lui prit le bras : il vit la sollicitude dans son regard et, d’une manière ou d’une autre, ça lui fit autant de bien que si un motiopathe était rentré dans la pièce, ou presque. A défaut au moins, il n’était pas totalement seul face à la lever du voile.
Cela peut vous paraitre surprenant, mais Malachi n’avait jamais vu un cadavre de sa vie. Il n’avait jamais subi le deuil de plein fouet à ce degrés-là : aucun membre de sa famille ne s’était éteint récemment, et le corps d’Evangeline n’avait jamais été retrouvé, et à raison … Les autres mutants assassinés en ville avaient presque tous opté dans leur testament pour la crémation, craignant que leur dépouille ne soit récupérée par de mauvaises personnes, les scientifiques de certains gouvernements et associations n’ayant plus aucune limite dans le cynisme de leur profession de foi. Alors oui, les restes de Lockhart étaient les premiers qu’il voyait de toute son existence, et cela faisait bizarre. Le professeur sentit comme du plomb liquide fondre dans son estomac et, le temps d’un instant, il crut bel et bien tourner de l’œil. Il recula d’un pas, agrippant le bras de son ami un peu plus fort, comme pour éviter de s’effondrer. On lui avait dit une fois qu’un mort ressemblait à une personne endormie. C’était faux. Le corps de Lockhart ressemblait à un coquille vide, et Malachi le voyait plus que quiconque. Là où il y aurait du rose sur les joues toujours colorés du pharmacien, il n’y avait que le creux émacié et pâle d’une fossette fictive. Là où son ventre aurait du se soulever subrepticement de l’air dans ses poumons, il n’y avait que de la peau blanche, marquée de longues estafilades qui marquaient sa peau d’un rose un peu plus vif par endroit. Et surtout, ce qui choquait le mutant au plus haut point, c’était l’absence d’aura du défunt. Dans la vision du monde du motiopathe, tout le monde possédait une aura, comme on possède des bras, des jambes, une langue et des poumons, c’est pour lui un organe vital à part entière, un signe que votre organisme fonctionne correctement. Mais l’aura de Lockart avait disparu, il n’y avait qu’un corps, seul, vide. Malachi n’avait jamais vu de cadavre, et cette vision lui brula la rétine bien plus qu’il ne pensait en souffrir. Il continuait de le fixer sans un mot, son regard glissant de son visage à son torse, son ventre mutilé. Il n’osait pas toucher la peau de Lockhart –parce que c’était lui, il n’y avait aucun doute la dessus-, comme si ce dernier allait le saisir par le poignet et l’emmener dans l’au dela avec lui si il se décidait à le toucher. Il sentit les larmes se mettre à couler sur son visage, et Viktor lui posa enfin l’horrible question, alors que ses épaules se secouaient de sanglots silencieux. Il répondit d’une voix rauque, contrôlant au mieux les trémolos dans celle-ci :

- Oui … C’est bien lui… C’est Lockhart ….

Il reprit une inspiration, deux, et l’air semblait lui manquer. Il se passa sa main libre sur le visage, avant de se rendre compte que tout son corps tremblait :

- Il est mort Vik … Pire que ça, il est mort parce qu’on l’a tué …

C’était une chose de parler de l’anathème jeté sur leur genre depuis des mois maintenant, du danger que représentait les chasseurs, des innocents qu’il fallait protéger à tout prix. C’en était une autre d’en voir un, gisant sur une table de métal, victime de la folie des hommes et de leur bétise honteuse. Lockhart n’était pas un garçon dangereux, c’était un type bon, loyal, gentil, qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche, le stéréotype du gars qui aide les mamies à traverser et donne beaucoup trop de bonbons aux mômes à Halloween. Lockhart n’était pas un monstre, c’était une personne comme toutes les autres. Et ça rendait son meurtre encore plus douloureusement injuste aux yeux du motiopathe, qui les releva vers la jeune femme qui n’avait pipé mot depuis la découverte du corps :

- Il est mort de ses blessures je suppose ? On sait qui à fait ça ? Pourquoi ? Est-ce qu’il a … Est-ce qu’il a souffert ?

Il ne voulait pas vraiment savoir en réalité. Mais il le devait, pour Locky, pour ses amis, sa famille qui lui demanderait peut être. Il devait savoir pour les Up, pour tous les mutants qui seraient peut être un jour menacés par le monstre qui avait fait ça ….



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MessageSujet: Re: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeSam 5 Déc 2015 - 19:13

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Malachi ne répondit rien, restant comme figé devant le cadavre sur la table. Plus le temps passait et plus Viktor avait sa réponse : c’était bien lui, son ami, qu’il voyait étendu là. La question qu’il posa fut plus rhétorique qu’autre chose, un moyen de sortir son ami de la transe dans laquelle il semblait être tombé. Tournant la tête vers Malachi, le vétérinaire s’aperçut que ses épaules étaient secouées de sanglots silencieux ; la vision lui tordit le cœur, et il passa son bras autour des épaules de l’autre homme, dans le vain espoir de lui offrir un peu de réconfort en cet instant. « Oui… » finit-il par souffler. « C’est bien lui… C’est Lockhart… » La voix du professeur était éraillée, comme si la douleur avait coupée à même ses cordes vocales. Viktor n’en resserra que davantage son étreinte, sentant sa propre gorge se serrer d’émotion. Il ne manquerait plus qu’il ne se mette à pleurer lui-même, verser des larmes pour qu’elles rejoignent celles qui coulaient déjà le long du visage de Malachi. Ce dernier prit une profonde inspiration et tenta d’essuyer ses joues mouillées avant de se risquer à prendre la parole une nouvelle fois : « Il est mort Vik … Pire que ça, il est mort parce qu’on l’a tué… » La métisse se tortillait, visiblement mal à l’aise. Le vétérinaire lui jeta un regard moitié-confus moitié-réprobateur, avant de se refocaliser sur son ami esseulé. Comment aurait-il pu savoir que le malaise d’Ava allait plus loin que la simple maladresse d’une inconnue forcée d’observer la souffrance d’un homme devant le corps de son ami ?

Ava sentait ses joues brûler d’embarras, et elle fit de son mieux pour se distraire en réorganisant les instruments d’autopsie qui brillaient à côté d’elle, ceux qu’elle avait polis si récemment. Elle n’avait fait aucun mal à Lockhart O’Meara de son vivant, n’avait portée une lame à sa chair qu’une fois le mutant déjà décédé, mais elle savait. Elle savait qui avait fait ça, qui était responsable de cette scène. Le visage de Charlie flottait devant ses yeux, un fantôme dans la morgue qu’elle seule pouvait voir. Pourtant, il semblait que les deux autres hommes sentaient également sa présence, puisque le premier s’adressa soudainement à elle : « Il est mort de ses blessures je suppose ? On sait qui a fait ça ? Pourquoi ? Est-ce qu’il a … Est-ce qu’il a souffert ? » Ava ouvrit la bouche, et la referma sans que le moindre son puisse en sortir. Que devait-elle dire ? Elle n’allait pas lui avouer la vérité, c’était sûr – mais habituellement ce n’était pas elle qui s’occupait de cette partie d’un meurtre, c’était Margo. Alors elle ne savait pas quoi dire, comment agir et s’exprimer pour calmer les émotions turbulentes de l’inconnu sans pourtant révéler quoi que ce soit. « Je, euh… » tenta-elle, lançant un regard désespéré en direction de l’énorme camarade du professeur, comme si celui-ci pourrait la secourir. Toutefois elle ne vit dans son visage que la même douleur, le même besoin de savoir qui était responsable. Pourquoi ? Pour se venger ? Pour causer une autre mort ? Ava ne comprenait pas en quoi l’information pourrait apporter quoi que ce soit : Lockhart O’Meara était mort, et rien ne changerait ce fait, alors à quoi bon ?

Sans doute avait-elle aussi peur qu’ils ne découvrent Charlie, et ne lui fassent du mal. Elle avait envie de leur expliquer, justifier les actions qui leur avaient causé tant de mal. Il ne la connaissait pas, sa Charlie – ne savaient pas combien elle pouvait être drôle ou gentille, combien sa vie avait été dure, combien tuer Lockhart l’avait attristée. Ils ne la connaissaient pas, comment pouvaient-ils la juger ? Mais une part d’elle en voulait également à son amie de l’avoir mise dans cette situation, d’avoir causée autant de tristesse chez des personnes qu’elle ne connaissait pas non plus. Et surtout, elle lui en voulait du fait que ce soit à elle de gérer les conséquences, alors que Charlie était sans doute très loin en cet instant, et ne pensait même plus au pauvre mutant qu’elle avait mutilé. « Je n’ai pas encore de résultats. » finit-elle par répondre, ce qui n’était pas un mensonge en soi. Elle n’avait pas encore envoyées les analyses au laboratoire, n’ayant pas eu le temps de corrompre ou fausser les résultats qui finiraient dans les dossiers officiels. Ce qu’elle savait ne faisait pas partie des informations du commissariat, alors elle pouvait ne pas les dire. « Il est mort de ses blessures. Six… six coups de couteau. » dit-elle, désignant les incisons de la lame. Un travail d’amateur, en apparence – mais elle connaissait trop bien Charlie pour savoir que cela avait été autre chose qu’intentionnel. Si elle n’avait pas trouvé un des cheveux de la jeune femme collé par la sueur au cou de sa victime, elle n’aurait même pas eu à fausser ses résultats. On aurait simplement dit une tentative de cambriolage qui avait mal tourné. « Probablement un cambrioleur. » Et ce serait toujours la version officielle.



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MessageSujet: Re: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeLun 14 Déc 2015 - 0:01

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Malachi sentit la pression du bras musclé de Vik autour de son épaule, et il se sentit soudain terriblement fragile. Vulnérable. Cela pourrait être lui, là, sur cette table d’acier froid, lardé de coups de couteau comme un bout de viande à attendrir avant cuisson. Il n’était ni rapide, ni fort, et ne savait pas se battre. Sa seule défense, c’était sa mutation, sa capacité de dissuasion. Ce qui avait manqué à Lockart. Il avait du mal à reprendre une respiration normale, celle-ci s’interrompant parfois pendant de longues secondes avant de reprendre de manière saccadée, alors qu’il tentait tant bien que mal de contrôler les tremblements qui parcouraient tout son corps. Il se força à détourner le regard du cadavre pour fixer la thanato qui laissait naviguer son regard de Vik au professeur sans jamais se poser. D’ailleurs, elle évitait soigneusement son regard dès qu’il arrivait à croiser le sien, et il voyait la gêne émaner de la jeune femme par vague, à mesure qu’il l’interrogeait. Clairement, elle était de ces personnes introverties qui préféraient les livres et les morts aux vivants dotés de la parole. Mais il y avait autre chose, que l’esprit trop troublé de Malachi n’arrivait pas à identifier, une émotion tenue, diffuse, dont la couleur était trop pâle pour qu’il la désigne clairement. Et puis, oh, à quoi bon embêter cette pauvre fille, ce n’était pas de sa faute si Locky était passé de vie à trépas, ce n’était surement pas la faute de grand monde d’ailleurs.

- Je … d’accord… Je suppose que je dois signer un papier, une attestation non ? Et… Excusez moi, il faut que je m’adosse à quelque chose, je ne me sens pas bien.

Alors que la tête lui tournait, il fit un pas en arrière, puis deux, se rattrapant comme il le pouvait à une autre table derrière lui, tirant sans le vouloir sur le drap qui recouvrait … Un autre corps. Evidemment, c’était une morgue, celle de Radcliff qui plus est, alors forcément elle récupérait les corps de la plupart des patients décédés de l’hôpital, ainsi que les corps inspectés dans le cadre d’enquêtes de police. Il manqua de tomber à la renverse, se rattrapant sur sa prothèse au dernier moment, alors que ses yeux s’écarquillaient d’horreur en découvrant le visage mutilé d’une autre mutant à la peau marbrée de coups : cette gamine d’une vingtaine d’années, il l’avait hébergé, une fois, alors que le couvre feu menaçait de la coincer dehors avec les hunters. A croire que cette fois ci, elle n’avait pas couru suffisamment vite.

- Leah … Leah Dwight … Oh seigneur …

Sa vue se troubla, alors qu’il agrippa cette fois ci le bras de Viktor pour ne pas s’effondrer définitivement. Il se sentait pris d’une crise de panique, comme il en avait fait rarement : le souffle court, la tête lui tournait, et surtout, surtout … Son don essayait de s’agripper à une émotion stable, n’importe laquelle la plus proche. Alors Sans le vouloir, il s’était agrippé au calme Olympien d’Ava, lui fissurant sa belle assurance en lui pompant tout son calme, comme si cela pouvait lui permettrait de s’en imprégner, en vain. Il ferma les yeux, à moitié affalé sur Viktor, balbutiant à son oreille, le souffle court:

- C’est une mutante… une autre mutante… morte… c’est pas normal Vik, on est 1% de la population… Et ya que des mutants ici… J’en connais plus des ¾ … et aucune mort naturel … Partons… Partons d’ici… Je t’en supplie…

Il y avait des accents de pure panique et de désespoir dans son phrasé très british, alors que ses yeux commençaient à s’éclairer de son utilisation sur la pauvre Ava qui devait se sentir tout sauf bien à présent, sans trop savoir pourquoi. Malachi ne se sentait plus dans une morgue à présent, mais bel et bien dans un abattoir. Un abattoir à mutants, à personnes innocentes, qui n’avaient rien fait de mal que de naitre. Il devait sortir d’ici, vite, retrouver le contact des vivants, des dizaines d’auras vibrantes de vie et d’espoir, avant de lui-même perdre le contrôle…


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MessageSujet: Re: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeLun 21 Déc 2015 - 18:21

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« Je… D’accord… Je suppose que je dois signer un papier, une attestation non ? » Ava étouffa un soupir de soulagement lorsque l’homme accepta son explication. Elle eut beau souffler aussi doucement qu’elle le pouvait, cependant, elle réussit tout de même à attirer l’attention du grand brun baraqué, qui la dévisagea d’un air confus. La métisse n’en rougit que de plus belle, elle qui était déjà mal à l’aise lorsqu’on la fixait trop longtemps – mais lorsque la personne en question faisait trois fois sa taille et sa largeur, elle n’en était que plus inquiète. Elle se dépêcha donc d’aller chercher les documents et de les faire signer, aussi pressée qu’eux de les faire sortir du bâtiment. « Et… Excusez moi, il faut que je m’adosse à quelque chose, je ne me sens pas bien. » Avant qu’Ava ou Viktor aient pu faire plus d’un pas en sa direction, Malachi dérapait, s’agrippant dans sa chute au drap d’une table. A la manière d’une pièce de théâtre, son geste dévoila un nouveau corps, celui d’une femme cette fois-ci. La jeune métisse poussa un léger cri, pas tant par respect pour le corps révélé tant que pour le chaos qui venait de s’installer dans sa pièce. La peau bleuie de coups, la jeune femme étalée était à peine plus jeune qu’elle, mais à les voir on aurait cru voir un fantôme et son ombre. L’une pâle, longs cheveux roux, tâches de rousseur, immobile ; l’autre à la peau sombre, courts cheveux bouclés, ne bougeant pas mais pleine d’agitation nerveuse qui se trahissait par des tics involontaires et confirmaient qu’elle au moins était bien en vie. Viktor aida rapidement l’assistante à remettre le drap sur le corps nu et froid, détournant pudiquement le regard. A côté d’eux, Malachi respirait tant bien que mal, les orbites fixant cette nouvelle découverte avec horreur.

« Leah… Leah Dwight… Oh Seigneur… » « Elle s’appelait Leah Dwight? » Instinctivement, Ava s’était avancée vers les deux hommes. La jeune métisse se mordit la lèvre, hésitant à en demander davantage. Mais le fait que l’inconnu soit entré dans la morgue et ait successivement identifié deux corps, dont une Jane Doe, ne pouvait qu’attiser sa curiosité. Quelles étaient les chances qu’ils ne reconnaissent pas une mais deux des victimes étendues sur les tables ? Ava fit un rapide calcul de probabilités. Trop basses pour qu’il s’agisse d’une coïncidence, en somme. De toute évidence l’homme dont le visage atteignait une pâleur inquiétait avec des liens mutants, ou en faisait partie lui-même. Un autre Hunter aurait sans doute profité de la situation pour tenter d’extirper davantage d’informations des deux hommes, peut-être au moins obtenir une explication quant à leur connaissance de Lockhart O’Meara. Mais pour une fois, Ava était plus émue qu’autre chose. Elle n’avait pas besoin de s’imaginer l’effet que cela faisait, de voir deux corps familiers étendus devant soi : elle-même avait vécu cela, il y avait si peu de temps. Et si son frère était encore techniquement vivant, elle ne le savait pas à l’époque, alors qu’il gisait à ses pieds sans se mouvoir. Alors elle n’avait pas besoin qu’on la prenne de côté dans ce contexte, pour lui expliquer ce que les autres ressentaient, et pourquoi certaines choses n’étaient pas appropriées. Elle resta donc debout silencieusement, les bras ballants, partagée entre le désir d’esquisser un geste de sympathie et sa maladresse, la peur de faire mal et d’aggraver la situation.

Malachi ferma les yeux, s’agrippant de plus belle à Viktor, qui faisait de son mieux pour le soutenir. S’il s’était agi d’Ellie, elle serait déjà dans ses bras, petite poupée fragile et désarticulée. Mais Malachi n’était pas encore inconscient, et il continuait à vouloir résister contre ses propres émotions. « C’est une mutante… une autre mutante… morte… c’est pas normal Vik, on est 1% de la population… Et y a que des mutants ici… J’en connais plus des trois quarts … et aucune mort naturelle… » Les paroles du mutant se déversèrent sur la peau du vétéran comme une douche froide. 1% de la population ne devrait pas remplir une morgue, il n’avait pas besoin d’être doué en calcul mental pour sentir combien la situation était anormale. Ses bras se resserrèrent davantage autour des épaules de Malachi, tandis que celui-ci fixait la thanatologue d’un air terrifiant. Cette dernière fit quelques pas en arrière, et ses jambes se mirent à trembler. Heureusement elle ne vacilla pas à son tour, sans quoi le pauvre vétérinaire se serait retrouvé les bras chargés. « Partons… Partons d’ici… Je t’en supplie… » « Tout de suite. » confirma Viktor, les dirigeant vers la sortie d’une main forte. Un dernier regard en arrière le rassura de voir qu’Ava s’asseyait également, pausant sa tête entre ses jambes tandis qu’elle combattait une nausée soudaine. Viktor se sentit coupable de l’abandonner, mais sa priorité était de s’occuper du mutant. Au détour d’un couloir ils croisèrent une autre métisse qui, devant l’expression des deux hommes, s’empressa soudain en direction de la morgue.

Viktor les guida jusqu’à la cafeteria de l’hôpital, sentant que son camarade n’était pas encore prêt à bouger très loin. Heureusement les visites étaient terminées depuis un moment, et seules les infirmières occupaient encore les lieux. Un sourire et un geste en direction de Malachi suffit à les convaincre de les laisser se diriger dans un coin au calme. « Allez, assis toi. Je vais te chercher un thé. » Pas sûr que les thés de la cafeteria soient du niveau de ceux qu’il avait vu dans les étagères de Malachi, mais c’était sur le principe sur lequel il comptait. Abandonnant brièvement son ami, Viktor fit un sourire charmant à l’infirmière, qui accepta avec un sourire faussement exaspéré de lui donner son passe pour qu’il puisse se servir deux thés fumants. Ne se souvenant plus si Malachi prenait du lait ou du sucre il mit deux sachets de chaque sur leur plateau et revint vers lui. « Tiens, bois. Ça t’aidera. »




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MessageSujet: Re: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeMer 23 Déc 2015 - 11:44

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Malachi avait l’impression de vivre une scène de cauchemars, de ceux dont on se réveille en sursaut et en sueurs, tard dans la nuit, et nous donne envie d’appeler ses amis à une heure socialement improbable pour s’assurer qu’ils vont bien. Sauf que ce n’était pas un rêve, il en était conscient, et que la remarque totalement déplacée de la jeune femme sur l’identité de la pauvre Leah lui fit encore plus de mal. Oui, Leah avait un nom, une identité, une vie, une famille, elle n’était pas qu’un tas de muscles, de peau et d’organes à découper au scalpel. Elle avait eu des rêves, des projets, des ambitions, avortés par la seule volonté d’un homme qui s’était pris pour Dieu. Ça lui donnait alternativement envie de hurler, de vomir et de pleurer. Dommage qu’il ne puisse pas faire les trois en même temps.

Heureusement pour lui, Viktor était un expert en gestion des situations de crise, et l’avait extirpé de cet endroit de mort en moins de temps qu’il lui en fallait pour plonger Ava dans la dépression la plus profonde. Il s’était laissé guider dans les couloirs qu’il connaissait pourtant par cœur, son corps alourdis par le choc autant que sa tête bourdonnante, alors qu’il jetait des regards perdus autour de lui aux infirmières, mi inquiètes, mi compatissantes. Il se laissa choir sur l’une des chaises de la cafétéria, laissant Viktor partir à la recherche de Dieu seul savait quoi. Tout se bousculait dans la tête de Malachi, et il devait faire des efforts monstres pour ne pas laisser sa mutation diffuser sa propre angoisse dans toute la pièce, Viktor ne méritait pas ça. Son estomac était noué d’une espèce de culpabilité sourde, comme du plomb liquide à l’intérieur : C’était sa mission d’aider les mutants de la ville, de les protéger, les mettre à l’abri. Ces deux morts dans un laps de temps si court ne pouvaient signifier que deux choses : soit il était mauvais, soit la chasse avait pris une toute autre dimension récemment. La vaccination forcée était un processus abusif et dangereux pour les libertés individuelles des mutants. Mais la mise à mort… C’était le début d’une ère d’extermination, ni plus ni moins.  C’était totalement insensé, et pourtant …

Il ne releva la tête qu’en entendant le pas presque normal de Viktor qui se rapprochait de lui, une tasse de thé fumante à la main. Il essaya de lui sourire, échoua lamentablement, alors qu’il se saisissait de la boisson d’une main tremblante. C’était du thé en sachet de piètre qualité, mais ça n’avait pas vraiment d’importance : il doutait fortement que cela puisse chasser le gout de cendre et de sang qui lui pesait sur la langue.

- Seigneur … Autant de morts … Je le savais pourtant, ça nous entoure en permanence, on en entend parler dans les journaux, sur le net… Mais quand c’est là, devant soi…

Il soupira, un soupir lourd, qui en disait long sur l’état d’esprit du professeur, qui posa sa tasse sur la table sans réussir à en boire la moindre gorgée. Il leva enfin les yeux vers Viktor dans un regard profondément triste, mais qui avait retrouvé sa couleur normale. C’était toujours ça de pris :

- Je ne peux pas … Je ne peux pas tous les protéger Vik … J’ai beau faire de mon mieux … Ils sont tellement nombreux en face … Qu’est-ce que je peux faire … Qu’est-ce que je peux faire…

Il n’était pas omniscient, ni omnipotent. Il n’était pas Dieu, et il n’avait pas de droit de vie ou de mort sur les chasseurs, c’était devant la justice qu’ils devaient répondre de leurs actes… Mais y avait il une justice pour les tueurs de mutants ? Malachi se prit la tête dans les mains, et se sentit soudain très, très vieux.



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MessageSujet: Re: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeMar 12 Jan 2016 - 20:16

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« Seigneur… Autant de morts… Je le savais pourtant, ça nous entoure en permanence, on en entend parler dans les journaux, sur le net… Mais quand c’est là, devant soi… » Viktor ne répondit rien, repensant sombrement à ses propres années militaires. Les civils ne voyaient la guerre qu’au travers les journaux, et dans le cocon de verbes et d’images, ils pensaient toucher à sa réalité alors qu’ils ne la voyaient qu’en biais, à moitié obscurée par ces mêmes mots qui la décrivaient. Seule la violence d’une telle apparition pouvait déchirer le voile sur leurs yeux, même dans le cas d’un résistant invertébré comme le professeur, qu’on aurait pourtant plus averti que la majorité de la population. Lui-même avait un jour été aussi idéaliste, aussi simplement choqué que son ami l’était en cet instant. Ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait décrire Malachi comme plus naïf que le vétérinaire, mais il n’y avait rien d’agréable dans le fait d’avoir l’avantage dans cette situation. Il aurait donné beaucoup pour que son ami ait été épargné par cette scène, par tous les évènements qui les entouraient. Et au fond de lui, une partie s’inquiétait aussi du point auquel ce dernier semblait être bouleversé. Il y voyait un rappel de ses propres opinions, que les civils n’étaient jamais préparés à la guerre, et que sans la vocation et l’entraînement, les séquelles seraient d’autant plus graves que chez des ‘vrais’ soldats. Il n’aurait pas dû juger ainsi ses camarades d’Uprising, mais c’était plus fort que lui. L’instinct protecteur qui l’avait poussé à rejoindre les forces armées dans un premier temps continuait à diriger ses gestes comme ses pensées ; et, dans ce cas-ci, il avait devant lui la preuve que la guerre civile était la pire de toutes, puisqu’elle ne concernait jamais que ceux qu’elle aurait dû avant tout épargner.

Pendant qu’il ruminait ces pensées, Malachi lui aussi semblait en proie à un instinct protecteur violent. « Je ne peux pas … Je ne peux pas tous les protéger Vik … J’ai beau faire de mon mieux … Ils sont tellement nombreux en face … Qu’est-ce que je peux faire … Qu’est-ce que je peux faire… » Viktor ne répondit rien immédiatement, bien qu’il mourrait d’envie de secouer Malachi et ainsi chasser la culpabilité qui l’accablait. A la place il attendit que la phrase se finisse dans un murmure, préparant ce qu’il pourrait lui répondre avec un calme qu’il n’arborait que rarement. « J’ai connu un lieutenant, en Iraq, qui avait perdue toute son unité dans une embuscade. » commença-t-il, touillant distraitement son thé à l’aide d’une cuillère en plastique. « Il tenait tellement à ses hommes qu’il a personnellement appelé toutes leurs familles et rapatriées leurs affaires. Mais surtout… Il est allé s’excuser de leurs morts en personne, pour ‘faire face’ à leurs proches, comme il disait. » Viktor fit une pause pour tenter une première gorgée du liquide brûlant. Sans surprise, celui-ci était encore trop chaud, et sa langue lui fit vite comprendre qu’il avait intérêt à reposer son gobelet. La seule consolation était que la cafeteria de l’hôpital faisait vraiment bouillir son eau, au lieu de se contenter de la passer au microonde quelques instants. Il doutait que Malachi soit en état d’apprécier l’effort supplémentaire dans la préparation de sa boisson, mais l’homme demeurait après tout britannique, alors qui sait ? Reposant le thé, Viktor reprit : « A son retour en Iraq, il n’a pas tenu un mois. Il a dû être rapatrié alors qu’il lui restait encore plusieurs années de service. »

Une nouvelle pause, durant laquelle il releva le regard pour le planter droit dans les orbes bleues rougies de Malachi. « Ce que j’essaye de te dire, Mal, c’est que tu n’aideras personne en voulant t’accaparer la responsabilité de vie ou de mort sur tous les mutants. » Il avait dit cela aussi doucement qu’il pouvait, tentant d’atténuer la brutalité de ses propos. « Tu n’es pas leur sauveur, et si tu commences à penser que tu devrais l’être, tu finiras par causer plus de pertes que de gains. » C’était une leçon qui lui aussi avait dû apprendre, et il comprenait combien elle était difficile. Accepter que des amis, des proches mourraient sans que l’on puisse rien faire, pas même s’en vouloir, c’était accepter combien les évènements autour de soi étaient incontrôlables. Viktor imaginait difficilement une réalisation plus terrifiante que celle qu’il avait eue, au milieu des balles fusant et les cris entremêlés d’anglais et d’arabe : quoi qu’il fasse, aussi parfait cela soit-il, il ne relevait pas de lui qu’une balle le fauche, mais de l’adresse du tireur et des circonstances qui les entouraient. Le visage toujours parfaitement sérieux, il posa sa main sur le bras de Malachi, y appliquant une pression qui se voulait réconfortante. « C’est une guerre, Malachi, pas un duel. Personne n’entre seul dans l’arène – pas toi, pas moi, pas même Lockhart O’Meara. Et si tu t’en veux de ne pas avoir été là pour protéger un camarade, tu ne fais qu’enlever la faute à celui ou celle qui a porté le coup fatal. »




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MessageSujet: Re: Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ...   Malaktor ~ Como me duele el silencio, Como me duela la soledad ... Icon_minitimeJeu 21 Jan 2016 - 21:51

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Le professeur fixait la cuillère en plastique qui mélangeait le sucre et le thé dans le verre de ami, le regard vaguement dans le vide, alors que ce dernier tentait de lui faire comprendre que … que quoi ? Qu’il n’était pas un super héros. Qu’il n’était pas dieu, non plus, qu’il ne pouvait pas sauver tout le monde, tout le temps. La belle affaire. En temps normal, Malachi aurait pu sourire de la tentative de transmission empathique de Viktor, qui racontait une expérience personnelle pouvant s’apparenter à la sienne dans l’espoir d’atténuer un peu sa culpabilité et son sentiment de solitude : c’était une des techniques que l’on employait en thérapie de groupe, thérapie où ils s’étaient rencontrés il y a maintenant quelques années. Il apprécia l’effort, nécessairement, mais son esprit était encore trop encombré de l’image des corps de Lockhart et de Leah pour réussir à réagir de manière raisonnable.
Malachi leva les yeux vers ceux de Viktor qui les appelaient d’un regard doux : il avait bien saisi, ce qu’il racontait là, c’était sa propre histoire, il l’avait bien compris. Sauf que Viktor avait vécu une guerre officielle, avec des droits, des devoirs, une législation encadrant le conflit, d’une certaine manière. La lutte des mutants était plus compliquée que ça : ils n’étaient pas considérés comme les « gentils » dans cette histoire, ni vraiment comme des résistants. Ça grouillait, en sous terrain, et tout se faisait dans l’illégalité absolue. Personne ne rendrait justice à Leah et Lockhart, leurs meurtriers n’iraient pas en prison pour meurtre et haine raciale. En dehors des autres mutants, personne ne saurait la vérité, et ça le rendait malade.

- Je … suppose, Viktor. Je ne peux pas sauver tout le monde. Personne ne peut sauver tout le monde. Il n’empêche que ….
*il soupire* Il n’empêche que ça fait mal quand même. Et que ces gens … Mes amis, ont été tué parce qu’ils étaient différents. Pas parce qu’ils étaient payés pour se battre. Juste parce que leur génotype était légèrement différent de celui de leur agresseur. Et j’ai peur, Vik. Peur de qui se sera, la prochaine fois, que l’on retrouvera dans une mare de sang, avec une balle dans le front….

Il posa son gobelet sur la table, et s’appuya sur ses genoux pour se redresser, vaguement chancelant. Il avait l’impression de voir en noir et blanc, comme dans un mauvais film. Il savait que c’était surement le choc, mais il devait rentrer chez lui, éviter soigneusement la cuisine pour ne pas être tenté par la bouteille de whisky dans le placard au dessus du four, et monter directement à l’étage. Prendre une douche, et retrouver sa femme, la serrer contre lui tellement fort qu’elle lui demanderait surement ce qu’il ne va pas. Il avait besoin de savoir qu’elle allait bien, malgré tous les risques qu’elle prenait.

- Je vais appeler un taxi, histoire de ne pas prendre le risque de croiser un de ces malades ce soir …. Dieu seul sait ce que je serais capable de leur faire, si j’en voyais un….

Sa voix était plus éteinte que véritablement menaçante, alors qu’il prenait à nouveau Viktor dans ses bras :

- Merci, merci d’être venu. Ça signifie beaucoup pour moi. Je t’appelle demain, qu’on se fasse quelque chose, Evangeline, Ellie, toi et moi. Un peu de vie ne nous fera pas de mal, au milieu de … Tout ça.

Un geste de la tête, et le mutant sortit de la pièce en claudicant. Il avait une épouse à retrouver, une femme exceptionnelle qui saurait quoi faire du bazar dans son esprit. Il avait des images à effacer de ses rétines, pour pouvoir essayer de dormir, cette nuit.

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