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 (FAUSTAXAS) A SONG OF ICE AND FIRE.

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MessageSujet: (FAUSTAXAS) A SONG OF ICE AND FIRE.   (FAUSTAXAS) A SONG OF ICE AND FIRE. Icon_minitimeVen 12 Juil 2013 - 19:42


a song of ice and fire.
best way to not get your heart broken is to pretend you don't have one.
« Vous êtes nouveau par ici ? » « On peut dire ça, ouais. » C'est une jolie fille. Elle a des longs cheveux bruns, rassemblés dans une natte dans son dos, des yeux bleu sombre et des tâches de rousseur sur le nez. Elle a l'air de ces filles qui, après un lycée auréolé de bonne note et de gloire, font des études pour devenir journaliste – on en connait tous. Plutôt menue, avec une petite fossette sur la joue, elle se penche par la vitre ouverte de la voiture pour capter le regard du nouvel arrivant – en vain. Des lunettes noires cachent les yeux bleus d'Abraxas qui ne peut s'empêcher de sourire légèrement, d'un air pensif, en voyant le petit lutin qu'est la curieuse inspecter l'habitacle. « Vous, je vous ai déjà vue dans mes rêves les plus fous. » Elle ne peut s'empêcher de glousser légèrement, sa main devant sa bouche dans une mimique timide mais ravie. Elle secoue la tête en se reculant légèrement, à la fois surprise par le ton enjôleur de l'homme et à la fois amusée par la phrase plus que faite et refaite. « Avant que vous ne continuiez, oui, ça m'a fait mal quand je suis tombée du ciel. » « J'en étais sûr. » Il ne peut s'empêcher de sourire un peu plus. Cela fait faire une bonne décennie qu'il n'a pas souri ainsi, de manière si franche. Abraxas n'est pas un souriant. Abraxas est dur, froid, c'est un rocher inébranlable. Il ne veut pas être doux, il ne veut pas laisser la gentillesse et la pitié venir s'immiscer en lui – alors ses traits restent figés dans des expressions vindicatives. Hostiles. Mais ça fait trop longtemps, maintenant. A Radcliff en plus. La vie y est dure, pour lui. Il n'a pas beaucoup d'argent – même s'il s'est trouvé un job très mal payé au stand de tir –, il vit entre les quatre murs d'un hôtel miteux et, enfin, même si sa traque se resserre, il ressent la peur. Il a l'impression de voir surgir son cher frère de tous les coins de rue, arme au poing, grimace haineuse au visage. Il sait que Prosper est à ses trousses, que son père l'a envoyé pour le tuer et le ramener – et pas en entier – à Perry. Il sait aussi que Prosper a grandi et que Prosper pourrait le mettre en difficulté, même si l'esprit plein de fanfaronnade et de prétention d'Abraxas s'interdit secrètement cette pensée. Tout est devenu si compliqué. Et puis il y a Fausteen, insaisissable malgré la courte distance qui peut les séparer, impossible à tuer malgré tous leurs vices. Il n'arrivait pas à se faire à l'idée d'aller la voir, du jour au lendemain, pour la tuer. Il voulait... il voulait du temps. Il avait eu des années, des décennies, des siècles mais non, il voulait plus de temps. Ce n'est pas en un quart de seconde qu'on peut tuer l'amour de sa vie, pas vrai ? Il en devenait presque éploré et romantique. Cette ville le changeait, assurément.

« Vous avez l'air d'un parfait idiot. » « Un parfait idiot perdu dans cette immense ville, venu ici pour un nouveau départ... et salement accueilli par une étudiante en journalisme. » Elle eut l'air mi-excédée mi-choquée. Toutefois, on devinait un simili de sourire sur ses lèvres, quelque chose d'amusé et de séduit qui plissait ses yeux d'un air hésitant. « Politiques, en fait. » « Evidemment. Je passe vous chercher ici même, ce soir à vingt heures. » « Et si je dis non ? » « Osez. Je m'appelle Abraxas. » Il redémarra et continua sa route avec un petit sourire arrogant sur les lèvres, souriant au vide mais souriant tout de même. Il rentra dans son simulacre de maison : un lit défait sur un plancher craquant infesté de crasse, de la peinture qui s'écaille, une tache d'eau sombre sur le plafond et une ampoule qui grésille. Dans l'armoire, derrière ses chemise, le sempiternelle coffre-fort généreusement donné par l'hôtel, qui renferme une liasse de billets qui s'allège de jour en jour. Il troque t-shirt contre chemise, prend le temps de se raser légèrement et finit par feuilleter la bible dans le tiroir de la table de nuit. Il ne sait même pas ce qu'il lui a pris. Cela fait une éternité qu'il n'a pas fait preuve de légèreté et il le regrette déjà. Ca doit être à cause des yeux de la jeune femme, ou bien de son petit sourire entraînant et sa voix chantante. Il pourrait tout aussi bien ne pas venir la chercher, en fin de compte ? Non. Non, ce serait lâche de sa part – et que dire s'il la revoit plus tard. Il irait, advienne que pourra. C'est ainsi qu'il se retrouva, à rôder dans sa Mustang sur la petite place en fait de la mairie. Vingt heures, vingt heures une, vingt heure deux ; au moment où il abandonne, elle surgit et lui adresse un sourire. « J'ai cru que vous ne viendriez pas. » « C'était demandé si gentiment. » Ils discutent vivement, elle est sympathique, intelligente, a le rire facile. Un peu enfantine et ingénue, mais sévère avec elle-même. Elle lâche finalement l'idée de la soirée karaoké, une soudaine rougeur sur les joues et Abraxas, étonnamment accepte. C'est bel et bien le dernier endroit dans lequel on l'attend et bien le dernier endroit qu'il aime au monde. Mais pourtant, l'idée le séduit : il n'a jamais fait ça et ce sera idéal pour se détendre. Oui. Se détendre. Oublier la chasse, la mutation, le reste du monde qui le stresse et l'angoisse. Il rentre dans une salle bondée, avec des notes accompagnées d'une voix de crécelle qui résonnent en fond. Ils prennent place à une table, dans un coin, et attendent patiemment un serveur en continuant leur discussion plutôt passionnante sur les avantages des petites villes. « Vous ne m'avez pas dit votre nom. » « Chrissy. Et je t'en prie, tutoie-moi. » « Oh, que d'honneurs. » Il lui tend la main, elle la serre en gloussant. Il se penche vers elle pour lui dire quelque chose, la main toujours dans la sienne, quand la serveuse arrive. Abraxas lève le regard, son petit sourire amusé sur les lèvres, mais blêmit en la reconnaissant. La serveuse. Impossible. Le hasard fait vraiment mal les choses, vraiment. Et comme pour renchérir l'ironie du sort, la rousse qui s’époumone au fond de la salle : you hit me once, i hit you back, you gave a kick, i gave a slap. Il arque un sourcil en se redressant sur son séant, sa main se libérant doucement de celle de Chrissy. « Quelle merveilleuse et fortuite rencontre. » Chrissy lui adresse un regard incompréhensif mais Abraxas n'a d'yeux que pour elle. Elle. Fausteen. « Tu t'asseyerais bien avec nous ? On était justement en train d'évaluer le QI des serveuses dans les bars de rednecks des petites villes. Je suis sûr que ton cas est un cas d'école. » Il lui adressa un sourire plaisant, presque sympathique en découvrant ses canines tel un prédateur. Une main sur la table, une main sur la cuisse, prête à s'emparer de l'arme dans son holster. Il se détourna de sa morbide obsession pour plonger son regard dans celui de Chrissy. « Tu prendras quoi ? Faut bien refiler du boulot à ces arriérés. »
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MessageSujet: Re: (FAUSTAXAS) A SONG OF ICE AND FIRE.   (FAUSTAXAS) A SONG OF ICE AND FIRE. Icon_minitimeMar 16 Juil 2013 - 20:45

then i set fire to our bed


Le son tonitruant du dernier morceau à la mode résonnait avec force dans tout le quartier tandis que les odeurs de bière et de whisky planaient dans la chaleur étouffante du bar de Radcliff. Assises au comptoir, Annabeth et Isabella tentaient de s'entendre, ignorant les mille et une conversations qui bourdonnaient à leurs oreilles. Et encore, ce n'était rien comparé au vacarme des motos qui pétaradaient devant la porte, parvenant à lui seul à couvrir les mélodies naïves de la musique sixties qui sortait des hauts-parleurs. Il y eut un horrible bruit de crissement de pneus tandis que Graham effectuait un dérapage parfaitement contrôlé jusqu'à s'arrêter pile sur la place de parking laissée vacante, exactement comme dans les films. Dans la précipitation, Faust enjamba la moto et ôta son casque en même temps, manquant de trébucher dans son empressement et amorçait déjà un pas rapide vers la porte arrière du bar lorsque la main du jeune homme enserra son poignet pour la ramener à lui et déposer sur ses lèvres un baiser pressant auquel elle répondit dans l'urgence avant de se détacher de lui, lui accorder un bref regard mi-figue mi-raison, à la fois amusée et agacée avant de se précipiter jusqu'à pénétrer dans le bar, attachant négligemment ses cheveux, laissant quelques mèches brunes encadrer son visage d'opale tandis qu'elle avançait finalement sur la pointe des pieds pour atterrir derrière le comptoir sans que le patron ne remarque rien. Raté. Échec cuisant. Game Over. « Retard. » L'homme aimait bien s'exprimer essentiellement en monosyllabes, pas forcément très loquace comme particulièrement pointilleux sur la ponctualité de ses employés. Même ceux qui ne travaillaient là qu'à mi-temps et s'avéraient plus utiles pour charmer les clients d'un sourire langoureux que de leur préparer un cocktail un brin complexe à la perfection. « Vous le déduirez de ma paie. », concéda Faust dans un soupir, ne souhaitant pas véritablement s'attarder là, à se disputer avec son patron à propos d'un simple retard de cinq minutes, mais bien trop répétitif pour passer inaperçu. L'autre grogna imperceptiblement, jonché sur sa chaise, jambes croisées et les pieds négligemment posés sur la table, froissant légèrement le journal du jour entre ses mains. « Encore heureux. Tu trouves que j'ai des airs de Mère Thérésa ? » Elle n'en dit pas plus, estimant que ce n'était pas le moment pour jouer à la grande gueule et se contenta de se glisser derrière le comptoir non sans lever les yeux au ciel au préalable. « Alors, on revoit encore le salaire à la baisse ? », la charria aussitôt Annabeth, une collègue de travail, comme elle s'évertuait à le dire. Et Isabella d'accompagner la tendre moquerie d'un petit rire étouffé par le revers de sa main tandis qu'elle croisait ses jambes interminables, encore hissée sur son tabouret. Elle se contenta de hocher la tête à l'affirmative, de mauvaise grâce. La journée s'annonçait mal. Et elle était encore loin du compte.

Ce matin, en ouvrant les yeux, elle avait déjà eu une étrange sensation. Exactement la même qu'elle avait ressenti le jour où Asher était parti pour son ultime traque. À l'instar du jour où elle avait pu venger la mort de son frère comme elle avait découvert sa transmutation. C'était le pressentiment d'une fin du monde. Son petit monde de verre à elle. Dispersé en des milliers d'éclats de verre, des débris qu'on écrasait du pied, violemment. Cruellement. Et, quand on parlait de cruauté. Le regard, tant redouté, appréhendé tant elle le connaissait par cœur et pourtant, paradoxalement, ces yeux qui ne lui avaient jamais semblé plus méconnaissables. Huit ans à tenter d'oublier son regard qui la hantait nuit et jour. Huit années à tenter d'occulter de son esprit chaque petite parcelle de son être qu'elle connaissait, en dépit de tout, encore et toujours, par cœur, sur le bout des doigts. Sa manie de froncer les sourcils lorsqu'il avait la faiblesse d'esquisser un sourire malgré lui. Son habitude de l'appeler Thémis lorsqu'il s'agissait de la réprimander ou de la faire sortir de ses gongs. La manière qu'il avait de lui mordiller les lèvres dans leurs baisers effrénés, à se battre silencieusement pour prendre le dessus l'un sur l'autre. Combat continuel entre ces deux guerriers impossibles. Chasseurs nés, dont l'existence avait été chamboulée par la découverte un peu tardive de leurs dégénérescences respectives – bien que Faust ignora encore que, comme il avait pu lui dire des mois plus tôt, ils demeuraient profondément semblables –. Elle manqua d'en laisser tomber son plateau. Elle avait beau avoir imaginer leurs retrouvailles un bon millier de fois, sombrant dans d'innombrables élucubrations, entre le désir qu'il se jette sur elle pour la prendre dans l'étau de ses bras et, le scénario, largement plus envisageable où, si là aussi il venait à se jeter littéralement sur elle, ce serait avec son pistolet à la main, ou bien pour l'étrangler. Et pourtant, malgré tout, malgré toutes ces nuits blanches passées à penser à lui, malgré elle, à s'imaginer tout ce qui pourrait se passer s'ils venaient à se retrouver face à face de nouveau, eh bien, rien n'aurait pu la préparer mentalement à l'impact de ses yeux. Bleu céruléen, hypnotisant, s'insinuant dans son esprit à la manière d'une gangrène infâme et ne s'oubliant jamais, s'incurvant sous ses paupières fermées, parasitant la moindre de ses pensées. Et, pire encore, cet insupportable petit sourire qu'elle avait juste envie de lui arracher. Du bout des lèvres, de préférence. Non. À la réflexion, le pire, c'était sa main qui serrait celle de cette pétasse assise à côté de lui. Dieu, si elle s'écoutait et cédait davantage à ses pulsions, elle les ferait aussitôt cramer dans le brasier de ses ressentiments.

Pendant ce temps, profitant au maximum d'une pause prétendument amplement méritée, gargarisée par les regards de tous les clients, Annabeth s'était levée avec empressement avant de se saisir du karaoké pour beugler les paroles d'une chanson dont Faust ne comprenait qu'un mot sur deux tant la rouquine, véritable pile électrique, ne s'attardait pas sur l'articulation de ses syllabes. Soit. Elle n'en démordit pas – du moins en apparence car, intérieurement, elle était littéralement tout feu tout flamme –, s'attelant finalement à la tâche, venant s'enquérir auprès de chaque client dans un large sourire s'ils désiraient autre chose à boire, arpentant la salle de gauche à droite, slalomant habilement entre les tables, élevant par intermittence le plateau jonché de verres et bouteilles en tout genre qu'elle tenait entre les mains au-dessus des têtes. Toutes les secondes, elle cherchait avidement Isabella du regard, espérant simplement que sa collègue daigne venir s'occuper des deux indésirables mais la jeune femme avait disparu. Ce fut alors avec un large sourire d'apparat, s'obstinant à ne rien montrer des tourments qui l'agitaient qu'elle s'avança finalement jusqu'à la table. « Quelle merveilleuse et fortuite rencontre. » Première fois depuis huit ans qu'elle entendait à nouveau sa voix, face à face. Elle n'avait jamais été aussi proche de lui, en huit ans, et c'était tellement frustrant qu'outre son esprit, son corps conservait aussi une certaine mémoire, réagissant au moindre geste qu'il pouvait bien esquisser. La pimbêche qui l'accompagnait affichait son désarroi, ne comprenant rien à cette joute qui s'amorçait entre eux ; il en avait toujours été ainsi, ils se jouaient du monde entier, faute de pouvoir se jouer l'un de l'autre, à force de trop se connaître. Sur le bout des doigts. Doigts qui se crispaient ostensiblement sur son plateau désormais vide et presque tremblant entre ses poings si serrés que les jointures en apparaissaient blanches. Et, sur le coup, elle eut du mal à ne pas laisser entrevoir son étonnement en se rendant compte que rien ne prenait feu ; pourtant, sous le coup de la colère, elle aurait tôt fait de brûler le bar dans sa totalité, tout Radcliff, même car, si les sentiments qu'elle avait éprouvé pour Abraxas étaient désormais parasités d'une haine nouvelle et d'une amertume farouche, quelque chose demeurait, en dépit de tout et surtout, en dépit de sa volonté. La passion. Ne s'attardant pas davantage sur cette surprise momentanée, son sourire s'agrandit autant qu'il apparut comme malsain sitôt posa-t-elle ses yeux sur lui, ancrant avec férocité son regard dans le sien, souhaitant l'écorcher avant tout autre chose. Avant toute chose, se débarrasser de la pétasse assise à côté de lui. Rien de tel que l'effrayer. « Oh oui, fortuite. Ça serait bien la première fois que tu ne passes pas ta vie à pourrir la mienne en me poursuivant inlassablement où que j'aille. » La voix basse, un peu rauque, aux accents chauds et au timbre un brin velouté, devenue un tantinet plus grave. Une voix de femme. Femme sûre d'elle, assurée. Bien loin de l'adolescente qu'il avait connu sur le bout des doigts ; connu de long, en large et en travers et, Dieu, comme elle l'espérait qu'il s'en rende compte, le remarque. Entrapercevoir une lueur nouvelle dans son regard lorsqu'il se posera sur elle. Autre que le dégoût tangible qu'elle pouvait susciter en lui de par sa nature de dégénérée, la colère qu'il pouvait éprouver en pensant à l'immonde trahison dont il était la pauvre petite victime et elle la salope qui lui avait brisé le cœur, bourreau cruel.

« Tu t'asseyerais bien avec nous ? On était justement en train d'évaluer le QI des serveuses dans les bars de rednecks des petites villes. Je suis sûr que ton cas est un cas d'école. » Et son sourire, son putain de sourire qui vint lui perforer son pauvre palpitant. Et il le savait, bordel, il avait conscience de l'effet qu'il avait sur elle et même les années n'y auraient rien fait, et il en jouait. Tellement. Avidement. Et pour ça, elle aurait voulu lui enfoncer son poing dans la figure. Lui lacérer la peau. Lui mordre ses lèvres jusqu'au sang avant qu'il ne malmène les siennes de ses canines arborées en cet instant. Comme il lui faisait mal, ses mots à eux seuls avaient un impact exacerbé sur elle ; sous-entendait-il qu'elle était idiote, intellectuellement limitée ? Pourtant, il savait pertinemment que c'était le contraire, qu'elle aurait pu briller dans des études qu'elle avait rêvé d'entreprendre si elle en avait eu le temps et l'occasion. Et pourtant, elle n'en fit rien ou plutôt, si : elle répondit à l'invitation, bien que profondément ironique, déposa son plateau sur la table avant de se hisser sur la table, croisant ses jambes à moitié nues tandis que sa jupe porte-feuille remontait sur ses cuisses. Elle ronronna presque, à la manière d'un félin, avec ses longs yeux bleus soulignés de khôl tout à coup profondément et irrévocablement fixés sur lui. « Je ne pourrai pas te dire ; ça fait un bail que je n'y vais plus, à l'école. Et c'est à toi que je le dois. » Soudain, son pied qui s'invita sur la cuisse d'Abraxas, caresse indécente sous l’œil à la fois effaré et indigné de l'autre pimbêche tandis qu'elle ponctuait sa phrase d'une pression de son talon près de son entrejambe. Et pourtant, lascive, de ramener sa jolie jambe dans une nouvelle caresse délicieuse, appel libidineux irrésistible ; avant de s'écarter tout à coup, affichant un air professionnel et distant qu'elle n'arborait jamais. Sauf avec lui. Désormais. Aussitôt, il se retourna vers la fille qui l'accompagnait – elle dut se faire violence pour ne pas encore l'insulter mentalement –, et elle aurait tant voulu les séparer, elle lui aurait même arraché les yeux si ça lui donnait la certitude qu'il ne voit jamais plus qu'elle. Deux saphirs qu'elle aurait précieusement gardé dans l'écrin de ses souvenirs. « Tu prendras quoi ? Faut bien refiler du boulot à ces arriérés. » L'inopportune le regardait, aussi incompréhensive que profondément gênée mais ouvrit finalement la bouche, sans doute pour néanmoins répondre à sa question. Mais Faust avorta aussitôt les mots qui s'apprêtaient à franchir ses lèvres, contenant difficilement la rage qui l'assaillait. Arriérés ? Arriérés ? Elle ne saurait tolérer qu'on l'appelle ainsi, pas elle qui était une transmutante, des êtres supérieurs ; des deux, c'était lui, l'arriéré, celui qui avait raté un tournant décisif dans son évolution. Elle posa ses mains bien à plat sur la table, son chemisier baillait au moindre de ses mouvements et offrait un décolleté quasiment indécent dans cette position ; décolleté qu'elle offrait sciemment aux yeux acérés d'Abraxas. Regarde-moi. Et pourtant, elle s'obstinait à accrocher son regard, partout, sauf sur lui. Au lieu de quoi, ses yeux s'ancrèrent dans ceux de l'étrangère, spectatrice impuissante de leurs retrouvailles amères. « Tu devrais te méfier. Un jour, tu rencontres l'homme de ta vie, le lendemain, tu te fais pourchasser par un dégénéré. » Un avertissement pour elle, un reproche pour lui. Une vérité dont elle n'avait même pas conscience mais qui aurait tôt fait de le faire réagir bien vite.
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MessageSujet: Re: (FAUSTAXAS) A SONG OF ICE AND FIRE.   (FAUSTAXAS) A SONG OF ICE AND FIRE. Icon_minitimeJeu 18 Juil 2013 - 11:25


a song of ice and fire.
best way to not get your heart broken is to pretend you don't have one.
« Oh oui, fortuite. Ça serait bien la première fois que tu ne passes pas ta vie à pourrir la mienne en me poursuivant inlassablement où que j'aille. » Où comment passer pour un ex collant, un mec obsédé ou, tout simplement, le plus gros creep de l'histoire. Merci Fausteen. Toutefois, Abraxas ne s'abaissa pas à une colère – qui pourtant pulsait en son sein avec force. Non. Plutôt, il arqua un sourcil comme étonnamment séduit par ce qu'elle venait de dire : le coin de ses lèvres remontait sur sa joue, presque goguenard, moqueur. Comme si elle se ridiculisait toute seule à parler ainsi. Il baissa son regard de glace et d'acier sur Chrissy, qui dardait la serveuse d'un air à la fois surpris et incompréhensif. Il ne put s'empêcher d'adresser un sourire sincère et sympathique à la jeune femme. Elle n'avait rien demandé – et elle se retrouvait entre les feux des querelles incessantes de deux amants insupportables. « Je suis désolé que tu aies à assister à... ça. » Et il l'avait l'air, désolé, lui qui ne l'était jamais. Un peu trop comédien pour son propre bien. Il plaça son emphase sur le ça avec une petite pause, ses traits se fronçant en une grimace gênée et un ton plutôt méprisant, presque dégoûté. Comme si avoir telle conversation avec la jeune femme l'insupportait au plus haut point – alors même qu'il avait lancé les joutes, en décidant de la rejoindre à Radcliff de prime. Chrissy fronça un peu les sourcils, en plongeant son regard outremer dans celui innocent de son vis-à-vis. Elle ne prit pas ses jambes à son cou, laissa le bénéfice du doute à son bel inconnu – mais toutefois, une forte envie de s'éloigner le plus possible de ces deux-là la prit à la gorge. C'était le genre de doute, le genre de douleur dont on redemande. Abraxas choisit de ne pas accorder grande importance à la jeune femme – car il savait qu'elle s'en agacerait et qu'une Faust agacée était plus simple à réduire en poussières. Il dardait toujours Chrissy, réprimant difficilement un sourire moqueur qui s'invitait sur ses lèvres. Il posa une main ouverte au coin de sa bouche, comme pour faire barrière de ses lèvres au regard et au su de la serveuse, comme s'il faisait à son rencard une confidence – qui, grande curieuse, se pencha en avant pour mieux entendre. Elle aurait pu tout aussi bien pas le faire : on imaginait qu'il allait chuchoter quelque chose mais à la place, il parla distinctement, pour être sûr que l'autre dégénérée l'entende : « Tu sais comment c'est, quand elles sont jeunes : les jeunes filles se font toujours des scénarios improbables dans leurs têtes. Plutôt amusant, de voir jusqu'où vont l'imagination de celles qui ne rêvent que de s'évader. » Abraxas le roi du mensonge et le roi de la saloperie. Il était certainement le mieux placé pour savoir qu'elle détestait se faire juger par son âge ou juste qu'il mette en avant le fait qu'il soit son aîné. Il le savait, oh oui, et il en jouait. A s'en brûler les doigts.

Et comme pour les gêner tous encore un peu plus, elle répondit à l'invitation, s'hissant sur la table entre Abraxas et Chrissy sans exprimer la moindre gêne, aucune. Le brun arqua des sourcils, se laissant aller contre le dossier de sa chaise avec un air plutôt surpris – puis son petit sourire, satisfait, qui se hissait sur ses lèvres avec délectation. Il aimait ça. Il aimait quand il la provoquait et qu'elle répondait à sa provocation. Il aimait quand ils se battaient incessamment, à coup de baisers ou de mots, pour arracher l'un à l'autre un abandon. C'était avec une tristesse immense qu'il dut se morigéner, se dire que désormais, il ferait mieux de tourner la page et d'oublier tous ces bons moments. Il devait la tuer – et le plus tôt serait le mieux. Il pouvait bien encore profiter de deux-trois joutes non ? Oui, voilà. Deux-trois. Il l'avait traquée jour et nuit pendant des années, en avait fait des nuits blanches, des colères phénoménales et maintenant, elle était là. Elle était là et il sentait sa motivation fléchir à mesure que les minutes passaient, à mesure que son regard acier glacial la détaillait de fond en comble. Il n'avait pas le droit. Il n'avait pas le droit de penser à ça. Non. Jamais. Il aurait dû dégainer et la tuer sur le champ – mais il ne pouvait pas, avec Chrissy qui fronçait des sourcils, les quelques dizaines de péquenauds qui buvaient en écoutant l'autre gourde chanter et tous les gens alentours. Il attendrait certainement la fin de son service pour venir la chercher, la conduire à l'écart et la tuer d'une balle dans la tête. Et après ? Il reviendrait à Perry, fils prodigue, tête de sa dégénérée sur une pique et il serait à nouveau accepté comme Spector. C'était ce seul espoir qui le faisait tenir. « Je ne pourrais pas te dire ; ça fait un bail que je n'y vais plus, à l'école. Et c'est à toi que je le dois. » « Si je ne te connaissais pas aussi bien, je penserais presque que tu rejettes ta faute sur moi. » Il roula des yeux. Et sa faute était laquelle ? Vivre. Vivre avec le démon dans son sein. Pourtant... lui aussi... il bannit ces pensées de son esprit. Ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà, le bout du pied de sa dégénérée s'invitait sur sa cuisse, lui arracha un spasme comme apeuré. Il savait qu'elle était dégénérée – mais ignorait de quoi, comment. Il fronça les sourcils, se laissant faire, oubliant son appréhension quand son pied remonta jusqu'à son entrejambe. Sa propre main faisait son chemin jusqu'à son flanc, prête à dégainer au moindre geste de travers – que la sûreté et la prudence aillent se faire foutre. Mais elle se ravisa avant qu'il n'ait pu brandir son Berretta fétiche, reprenant un masque de sérieux. « Ne sois pas impolie, tu veux ? J'essaie de passer une soirée avec ma-- avec Chrissy. » Il lui adressa un sourire franc et sympathique et, cette dernière, lui répondit d'une esquisse gênée. Un peu dur, pour rivaliser niveau tension sexuelle.

Chrissy semblait gênée et ouvrit la bouche, peut-être pour le reprendre. Abraxas en fut déjà agacé – il détestait, détestait quand ces prétendus intellectuels prenaient la défense de ces putains de dégénérés, quand ils pensaient qu'ils étaient comme les autres et pas si dangereux. Mais ils ne savaient pas. Ils ne voyaient qu'un nez, que des yeux, qu'une bouche. Ils ne voyaient pas le vice qui allait de plus en plus grand dans les cellules de ces immondes créatures, ils ne voyaient pas le danger qu'ils représentaient, pour la race humaine mais pour le reste de la biosphère. Ils n'avaient pas vu les flammes, les régénérations, les douleurs immenses qu'un seul regard de leur part pouvait provoquer. Ils n'en savaient rien et Chrissy semblait effectivement faire partie de ces ignares pour l'égalité des droits. D'ores et déjà, leurs droits étaient différents. Le meurtre d'un transmutant avait pour conséquence une condamnation à mort dans chaque état, de la Californie au Texas. Ils élevaient les transmutants aux rangs de dieux intouchables là où ils n'étaient que les pires rats, les démons les plus ignobles que la Terre pouvait porter. Mais elle n'eut pas le loisir de reprendre son rendez-vous et de lui faire voir le monde idyllique dans lequel elle vivait que déjà, Faust, retombée sur ses pieds, plaquait ses mains sur la table avec force, poussant le vice jusqu'à même se pencher en avant. Abraxas la fusilla du regard, ouvrant la bouche pour laisser couler un fiel des plus amers afin de la rappeler à l'ordre – le client n'était-il pas roi, dans ces magnifiques bars où on pouvait appeler patron ou manager pour se faire rembourser ? Mais ce n'était pas à lui qu'elle s'adressait, bien à Chrissy qui recula instantanément sur son séant, comme pour s'écarter au plus possible de la folle furieuse qu'ils avaient comme serveuse pour la soirée. « Tu devrais te méfier. Un jour, tu rencontres l'homme de ta vie, le lendemain, tu te fais pourchasser par un dégénéré. » En premier lieu, Chrissy fronça les sourcils avant de tourner un regard interrogatif sur Abraxas, qui avait blêmit. Elle semblait sur le point de lui demander le sujet de sa mutation mais le regard que lui renvoya le brun suffit à la dissuader. Fausteen savait-elle ? se demanda-t-il, poing serré sur la table. Qu'est-ce qu'elle voulait insinuer ? mais Abraxas n'avait pas la tête à la réflexion, pas maintenant. Il se leva d'un bond, sitôt que la phrase de la jeune femme se finit, l'empoignant au col. Ses doigts, lentement, glissèrent sur son cou juste pour le caresser, l'enserrer sans appuyer dessus. Il leva le menton en la regardant, mâchoire en avant, murmurant : « qu'est-ce que tu insinues ? »

Ses doigts s'apprêtaient déjà à écraser cette trachée insultante, ses lèvres à articuler d'autres horreurs – mais Chrissy, que les dieux soient loués, posa une main calme sur l'autre bras d'Abraxas. Peu de gens ne les avait remarqué – mais peu était déjà trop. Le brun n'eut pas le temps d'entendre ce que son rencard avait à dire : après une dernière pression, il relâcha Faust avec son regard sombre, se rasseyant lentement à sa table. « De nous deux, tu es le seul monstre, dégénérée. » cracha-t-il, avant de darder Chrissy. « Deux bières ? Deux bières alors. » Il se força à rester le regard planté dans celui de la brune. Pas la mauvaise, la bonne. Celle qui lui laissait voir un futur plus joyeux face à un passé tumultueux. « Je suis désolé. Promis, je ne prends pas tout le monde à la gorge sans raison. Un problème de nerfs. » « Tu es un fou furieux, Abraxas, mais je dois dire que c'est plutôt séduisant. » Il sourit en coin, tandis qu'elle rosissait légèrement en roulant des yeux. « Ne recommence pas. » « Promis. » soupira-t-il, la bénissant de ne pas poser plus de questions. Faust n'avait pas bougé et il se tourna enfin vers elle, crachant d'un ton mauvais : « qu'est-ce que t'attends ? »
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(FAUSTAXAS) A SONG OF ICE AND FIRE.

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