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 your eyes, they shine so bright + ian

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MessageSujet: your eyes, they shine so bright + ian   your eyes, they shine so bright + ian Icon_minitimeVen 28 Juin 2013 - 20:49

your eyes, they shine so bright, i want to save that light, i can't escape this now, unless you show me how
Des heures interminables. Le cul installé sur un siège, pendant des heures. Des heures. Seule échappatoire : se lever et marcher les quelques mètres qui me séparent de cette minuscule, minuscule pièce contenant les toilettes. C'est d'un ennui mortel. Je tourne en rond, je ne tiens pas en place. Je déteste rester assise. Si j'avais souhaité faire ça durant ma vie entière, j'aurais choisi une autre voie. Je serais devenue fonctionnaire ou une connerie du genre. C'est pas le cas. J'aime bouger, j'aime l'action et je ne suis jamais contre une touche de danger. Le trajet me paraît interminable, insupportable. Comment c'est possible que, de nos jours, les avions soient aussi lents. Ça me dépasse. Je soupire tout en me laissant tomber à ma place. Je m'ennuie. Je m'ennuie. Je. M'ennuie. Je laisse mon regard s'égarer vers Ian. Je me fiche de ce qu'il fait, j'aimerais juste qu'il m'accorde un peu d'attention. Je le fixe, sans jamais détourner le regard. J'attends, j'attends. Rien. Il me fait chier. Je lui assène un coup de coude faussement méchant. Je ne sais pas si c'est le temps qui passe ou si je me suis juste endormie mais finalement, il m'annonce qu'on arrive. Mon dieu, on y est. Je saute de mon siège sans tarder et je vais profiter de l'air frais. Des procédures chiantes, des discussions qui le sont tout autant et je me retrouve enfin avec les clés d'un joli bébé à la main. " Je conduis. J'ai pas envie de finir dans un fossé, je suis trop belle pour mourir d'une façon aussi conne. " je balance en me dirigeant vers le côté conducteur. Il peut dire ce qu'il veut, je m'en fous. Hors de questions que je passe encore plus de temps assise, à ne rien faire. J'ai besoin de penser à autre chose. Je conduis, c'est tout. J'espère qu'il sait que je suis déjà trop agacée par tout le voyage pour s'essayer à la négociation maintenant. Je m'installe au volant, je regarde mon visage grâce au rétroviseur. Mes mains replacent mes cheveux en quelques mouvements aériens, mon index roule sur mes lèvres afin d'y laisser une couche fine de gloss. Qu'est-ce qu'il fout, Ian. J'en sais rien, je regarde juste les minutes passer en attendant qu'il ait fini. Que ça soit de papoter pour la location de la caisse ou juste de remplir le coffre de mon bordel qui se trouve dans trois valises différentes. Mes lèvres s'étirent en un sourire quand j'entends le type de la location balancer qu'on doit la ramener en bon état, la voiture. Bien sûr. C'est pas mon genre de casser, bien sûr que non. Mon regard s'attarde sur le visage du gamin lorsqu'il pose enfin son cul dans la voiture. J'ancre mon regard dans le sien pendant quelques secondes. Il ne m'en faut pas plus pour rouler en direction de l'appartement. On est dans le bon état, pas dans la bonne ville. D'après que la discrétion est de mise. Qu'on soit clair, la discrétion, c'est nul. Vraiment nul. Mais bon. Je fais avec. Même si ça veut dire faire quelques dizaines de kilomètres en voiture. Ce n'est pas grave, le voyage se passe bien. Et rapidement. Au rythme des chansons à moitié mélodieuses qui crient dans l'habitacle. Oui, oui, discrétion. Je baisse le volume aux abords de la ville. Je suis les indications données par la voix mielleuse de l'autre pétasse dans l'appareil qui éclaire ma route. Je tourne en rond pendant quelques minutes parce que j'ai confondu une indication, comme une conne. L'anglais, c'est pas totalement acquis. Désolée, je suis faite pour tuer, m'amuser et être canon, pas pour apprendre une langue étrangère. On finit quand même par arriver. Ce qui est accueilli par un grand soupir de ma part. C'est pas trop tôt. Je vérifie l'heure. Vingt heures vingt minutes. Merveilleux. Ce n'est pas normal d'être plus fatiguée après n'avoir rien foutu dans un avion pendant des heures qu'après avoir passé sa journée à crapahuter, un flingue à la main. Je ne suis pas normale. Bref. Je descends de voiture, je lève les yeux vers l'immeuble haut de quelques étages. On est au deuxième. J'espère qu'il y a au moins un ascenseur. Je sors la clé qui est restée dans un coin de mon sac durant tout ce temps. Oui, on est super bien organisés, on a déjà la clé, c'est évident. J'avance en direction de la porte. Le code d'entrée, putain. J'en sais rien, moi. Eh merde. J'espère qu'il s'en rappelle, Ian. Je soupire. Encore une fois. Je me retiens d'abattre mon poing contre ces foutues touches. Discrétion, discrétion. " T'attends quoi pour te ramener ? " je lui demande en arquant un sourcil dans sa direction. " Je dis surtout ça pour mes valises, je risque d'en avoir besoin. " j'ajoute en lançant un coup de menton vers le coffre. Ou comment lui signaler subtilement qu'il va devoir porter mes affaires. Oh, allez, il a de la force, le gamin, je suis sûre qu'il y arrivera. J'espère pour lui. Sinon, ça sera la grosse honte. Même si j'ai l'air peu ouverte à la plaisanterie là, je suis sûre qu'il va deviner que je dis ça sur un ton léger. Mon regard doit me trahir, c'est certain.
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright + ian   your eyes, they shine so bright + ian Icon_minitimeLun 1 Juil 2013 - 14:01

J’ai cessé de me soucier de son impatience chronique, c’est plus que je ne peux gérer ou que ma propre patience puisse gérer. Parce qu’autrement je finirai par la bâillonner et lui intimer le silence. Et, clairement, je ne suis pas là pour la divertir. Je n’ai pas suivi une formation de distraction de gamine relou, capricieuse et intenable. Alors, je la laisse s’énerver, s’agacer et s’employer en aller-retour inutiles lorsque l’hôtesse ne lui demande pas de retourner s’asseoir parce que je me dis qu’elle finira bien par s’épuiser. Néanmoins, je dois avouer qu’il y’a quelque chose de plaisant là-dedans. Pas en l’hôtesse, non, on s’en branle d’elle mais dans le fait de l’avoir s’agacer pour rien du tout. Il lui en faut si peu. Parfois très sanguine, la mioche. Et… faut dire que c’est justement le cas de le dire… Bref. Alors oui, lorsqu’elle décide de se mettre à me fixer longuement pour obtenir une quelconque réaction de ma part, je ne bronche encore moins. Encore pire que d’ordinaire. Je conserve ma tête calée contre la paroi, le regard surplombant le ciel et les nuages, se perdant dans l’océan. La gosse m’administre un coup de coude dans les côtes, je serre les dents et juste après je choppe ses doigts, le temps de lui faire mal –un peu, juste assez pour lui rappeler qui est le maitre dans l’histoire hein- et je relâche la pression. Et, c’est le visage perdu dans l’horizon qu’on nous informe d’attacher nos ceintures, blablabla, et on atterrit pour le plus grand plaisir de la blondasse peroxydée à mon côté. Après quoi, façon adulte de l’histoire, je règle quelques détails qui vont faciliter notre mobilité tandis que l’autre sautille sur place, attendant les clés. Je soupire, longuement. Le concessionnaire tente de me vendre une caisse que clairement nous allons acheter. En voyant l’autre guignol se refaire une beauté il m’informe que ma « compagne » l’a déjà adoptée. Je pouffe de rire. Si elle avait entendu ça, elle lui aurait très probablement tordu le cou. Qu’importe. « Mais tu es suffisamment conne pour mourir d’une façon aussi belle » je rétorque le sourire narquois aux lèvres avant de lui attraper les clés, voir sa gueule pseudo attristée et les lui remettre. Oh non, ce n’est pas de la soumission, c’est seulement pour éviter que durant le trajet elle ne saute sur mes genoux afin de reprendre le contrôle. C’est qu’elle en est capable. Puis, je crois que je lui fais suffisamment confiance pour me détendre alors je tente de ne pas trop regarder la route histoire de ne pas trop critiquer sa façon de faire, de conduire. Sauf que c’est bien trop me demander… « Attention » je me contente d’indiquer en voyant un feu rouge. Je la sens soudainement freiner. Un rictus étire dès lors mes lèvres. « Avoue, tu ne l’avais pas vu ! » j’insiste, en mode gros lourd. Bah ouais ! Elle a bien trop d’orgueil pour admettre une faute alors quand elle en fait une flagrante, la première chose que je fais c’est enfoncer des portes ouvertes ! Puis, dans le même temps, je tente de me concentrer sur autre chose que les musiques de nana qu’elle lance. Je ne sais même plus comment exprimer mon exaspération lorsqu’enfin la charmante voix du GPS que j’ai baptisé Julie nous indique que l’on est arrivés. « Enfiiiiiiiiiiin ! » je m’exclame en claquant la porte de la voiture derrière moi, me dégourdissant les jambes en quelques sauts ridicules. Ca fait du bien. Et, en bon mec galant que je suis, je m’en vais ouvrir le coffre et en sortir nos valises. Ou plutôt, la tonne de valises et sacs qu’elle a pris qui prennent quasiment tout l’espace et mon petit truc dans le coin. « Laisse faire les hommes, princesse, tu risques de te blesser » je lui lance, absolument moqueur voire macho, en m’approchant, ma micro-valise à la main, mon sac sur l’épaule. Je la pousse sans vraiment de ménagement avant de composer le code pour accéder à l’immeuble. « Et, pour ce qui est de tes valises… » je commence avant de jeter un furtif coup d’œil là où je les ai laissé. « …démerde toi… » je lui souffle à l’oreille, le ton mielleux, et le sourire en coin avant de passer le seuil. La logique est simple : elle provoque, je fais le double et ainsi de suite. En gros, le seul truc pour lui rendre service que je fais est de lui tenir la porte avec le pied. C’est mort, je bouge pas. Vu le nombre de caprice à la minute qu’elle fait, je n’en ai pas terminé d’y céder autrement. « Tu te magnes ? Je rêve d’une douche là » je lance, clairement impatient avant qu’elle ne passe devant moi, chargée comme un mulet. Je ris face à la tête qu’elle tire. On monte les escaliers par habitude. Troisième étage. On trouve l’appart, elle ouvre. Je lâche tout dans un soupir de soulagement. Je suis claqué. Un bruit de fracas plus tard, on foule quelques pas, on aperçoit un style de cuisine américaine. J’esquisse un sourire. Elle a compris, pas vrai ? « Tam, j’ai faim... » je l’informe tout à la fois sérieux et serein, infantile, les iris plongés dans les siens comme si ça pouvait avoir un quelconque pouvoir avant de chercher la salle de bain. Après tout, je l’ai laissé conduire, elle peut tout à fait faire ça pour moi !
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright + ian   your eyes, they shine so bright + ian Icon_minitimeMar 2 Juil 2013 - 22:04

Le trajet ? Clairement pourri. L'avion ? Profondément inconfortable. La voiture ? C'est pas le mieux non plus. Oh et ne parlons pas de ma compagnie du moment. Ian. Aussi drôle qu'un poisson-clown. Je m'ennuie, c'est horrible, j'en ai marre. Je suis à deux doigts de penser que je préfère retourner en Pologne. Sauf que je ne suis pas comme ça, que je ne suis pas une de ces minettes qui pleurent à cause d'un ongle cassé. Non, je ne suis pas comme ça. Je peux supporter quelques milliers d'heures en avion, je vous jure.  C'est pas grave, j'ai du temps à perdre, visiblement. Cela dit, il ne faut pas trop m'en demander non plus alors quand Ian me sort une réplique, je me contente de lever les yeux au ciel, me concentrant sur la route. À peu près. Puisqu'il ne tarde pas à me faire remarquer que le feu est au rouge. Comme si je l'avais pas vu. J'étais peut-être concentrée sur les fringues de tepu d'une nana qui passait par là, ouais, et alors. Les feux tricolores, honnêtement, je m'en fous comme de l'an quarante. Si j'ai envie de passer au rouge, je le fais. Je ne dis rien, je me contente du silence. D'accord, à peu près. Parce que je me fais un plaisir de hurler les paroles des chansons qui défilent. Eh, c'est pour pratiquer mon anglais, d'accord. Il devrait être content que je mette autant de cœur à l'ouvrage. Et puis, comme ça a l'air de particulièrement le faire chier, j'en profite. Qu'on se le dise, s'il peut me faire pire, il n'hésitera pas une seule seconde. Je saute sur les occasions que j'ai, c'est tout. Tout le monde ferait comme moi, j'en suis sûre. Quoique, non, j'ai assez d'estime de moi pour me savoir unique et totalement différente des autres. Encore heureux hein. On arrive enfin. Ce que Ian n'hésite pas à souligner. Évidemment. Je suis garée devant l'immeuble, c'est parfait. D'accord, je me suis prise le trottoir en me garant mais qu'on se le dise, c'est pas parce que je conduis mal, juste parce que je suis une brute. Bon. Maintenant, je suis coincée à cause de ce putain de code dont je ne parviens pas à me souvenir. Comme si c'était le moment. Et j'avoue que j'espérais naïvement qu'en partant de là le plus vite possible, eh bien, Ian n'oserait pas laisser mon bordel là, en plein milieu du trottoir. Naïf, c'est sûr. Laisser faire les hommes. C'est ce qu'il me dit de faire. Bah voyons. Laissez-moi rire. Mes lèvres s'étirent en ce sourire narquois qui a du mal à me quitter quand je suis en sa présence. " C'est vrai que t'es plus intellectuel que manuel, toi. C'est plus à ta portée de composer un code, forcément, je comprends. " J'acquiesce d'un air totalement convaincu alors que je me fous juste de sa gueule, évidemment. Il a l'air con avec sa petite valise en plus. Je dis ça, je dis rien. Oh et en parlant de valises. Il serait gentil de me ramener les miennes. Parce que je risquerais de me blesser, vous voyez. Mais non. Je peux toujours crever, avoir un bras en moins, la moitié d'un cerveau, peu importe, je me les tape, mes valises. Sympathique. J'aurais dû m'en douter. Le connaissant, le Ian, ce n'est qu'à moitié étonnant. Je lui lance un regard désabusé avant de me rendre jusqu'à mon bordel, sans broncher. Par contre, lui, il bronche. Il me demande de me magner. Vraiment ? Je le regarde de mes yeux qui sont loin d'être gentils. Je lève la tête après avoir placé sur mon épaule la bandoulière d'un énième sac. " Je t'interdis pas de passer devant, t'es pas obligé de m'attendre, tu peux dégager. " Je lui dis comme si c'était évident. Sauf que non, il n'a pas intérêt de partir, parce que j'ai pas fait attention au code et que je n'ai pas envie de rester dehors. Il serait capable de me faire poireauter, l'enfoiré. Mais c'est pas une raison, je me dépêche pas pour autant. Je traîne, je fais rouler mes valises au sol, je joue à l'imbécile en faisant croire que l'une est coincée à cause d'un caillou imaginaire. J'esquisse une moue. Je crois que j'arrêterai que quand je l'entendrai soupirer. Œil pour œil... Je finis quand même par entrer dans l'immeuble, je le suis dans les escaliers. Discrétion ? Ah, oui, c'est vrai. Tant pis, je fais du bruit avec mon bordel et c'est pas grave. On rentre dans l'appartement. Ça a pas l'air mal. Bien loin des baraques dans lesquelles on vivait avant mais peu importe, faut faire avec. J'examine tout ce que je peux voir, de la couleur du plafond à l'agencement des meubles. Bon. Ouais. Pas mal. Je me débarrasse de mes valises que je laisse dans un coin. Et là, Ian me regarde et il balance qu'il a faim. Ah ouais ? Cool pour lui. Un sourire faux plus tard, je prends la parole. " Je t'en prie, fais comme chez toi, prépare-toi à bouffer. "  Et qu'il en fasse pour deux, tiens. Ça serait bien, ça. C'est peut-être trop en demander aussi, je m'en doute. Pendant qu'il file dans je ne sais quelle pièce (et faut dire que je m'en fous), je vais en direction de la chambre. Une fois dedans, je me jette à moitié délicatement sur le matelas, reposant mon dos malmené durant toute la journée. Ça fait du bien. Et le lit est confortable : bon point. " Ce lit... " je m'extasie en un sourire légèrement exagéré. Oui, bon, j'ai le droit d'apprécier mon lit. Oui, le mien. Parce que c'est le mien, c'est tout. Non, je ne suis pas une gamine capricieuse, c'est pas vrai. Si c'est Ian qui vous a dit ça, c'est une raison de plus pour ne pas y croire.
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MessageSujet: Re: your eyes, they shine so bright + ian   your eyes, they shine so bright + ian Icon_minitimeSam 13 Juil 2013 - 19:01

Je garde en tête le fait qu’elle me dit plus intellectuel que manuel. Et, je ne sais pas si elle se rend compte mais je trouve ça plutôt, voire totalement, flatteur. Parce que ouais, j’ai un cerveau moi, les gars. Et, il fonctionne à merveille. Bref. Aussi, je me contente simplement d’esquisser un sourire de connard dont j’ai le secret. Puis, on s’attèle à découvrir notre nouvelle demeure. Je dois avouer que la colocation, ou peu importe le nom que ça porte, va s’avérer houleuse avec plusieurs embûches sur le chemin. Je le sens dès maintenant, dès ce premier pied posé de l’autre côté de la porte. Non sans compter que la teneur des paroles qu’elle me lance à cet instant même donnent clairement la température. Heureusement, je l’écoute sans réellement l’écouter. Distrait, nonchalant, et je m’en foutiste en prime. Le mec parfait quoi. Une attitude qu’elle adore, je le sais, et que je m’emploie à surjouer par moment. Toutes les nanas aiment être écoutée tout ça, autant dire qu’avec moi, elle est servie. Je dépose tout au sol tandis que madame s’emploie à faire un boucan d’enfer. Je lui jette un coup d’œil exaspéré. Elle compte en faire des caisses longtemps ? Je soupire longuement. Néanmoins, je ne peux m’empêcher une réflexion. « Tu vois, c’était pas si difficile » le ton mielleux, le sourire provocateur en prime. Je pourrais pousser le vice et l’applaudir mais je risque de me prendre en retour une espèce d’explosion Tamsinesque de force huit. Je suis parfois bien con mais pas suicidaire pour autant. Je sais doser. Quoiqu’il en soit, là, maintenant, tout de suite, j’ai faim, mon ventre crie famine. Alors, c’est tout naturellement je me retourne vers la nouvelle maitresse de maison. J’y mets les formes mais, comme je m’y attendais, ça ne marche pas. « Tu pourrais faire un effort, après tout ce que je fais pour toi… » je rumine, essayant toutes les options à ma disposition. Sauf que la blondasse peroxydée se casse, passe son chemin. Je sais pas trop ce qu’elle fout mais ce qui est clair c’est que je pourrais crever sous ses yeux de faim, elle ne bougerait pas le petit doigt. Alors, j’en fais de même. Quand je disais que la colocation n’allait pas être de tout repos… Bref. J’aligne les pas à la recherche de la salle de bain, décrétant que mon ventre pouvait attendre encore un peu. J’ai surtout hâte de balayer cette journée épuisante à coup d’eau chaude. Et, lorsque je trouve la salle de bain, non seulement un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres mais en plus je ne perds pas une seule seconde. Je me débarrasse de mes vêtements avant d’entrer dans la cabine de douche. J’actionne le jet… froid. Evidemment. Je serre les dents, réprimant un frisson qui me parcourt l’échine. J’ai connu pire si bien que le cri de fillette effarouchée parce qu’étonnée j’en suis bien loin, j’ai dépassé ce stade il y’a une éternité à présent. Alors, je me complais sous l’eau froide, appréciant à sa juste valeur les perles d’eau qui martèlent le haut de mon crâne, ruissellent le long de mon corps redessinant chacun de mes muscles, avant qu’une idée de génie me traverse l’esprit. « TAAAAAAAAAAAAAAAAMSIN ! » j’hurle à pleins poumons. Je sais qu’elle va se ramener. J’hurle rarement. Elle le sait. Alors, je l’imagine s’imaginer tout un tas de scénario. Je baisse l’eau avant de finir par la couper. Je tends l’oreille. Pas surpris, ou agréablement, j’entends ses pas marteler le sol, ses talons percuter le carrelage à une cadence accélérée. Puis, la blonde déboule dans la salle de bain. J’esquisse un sourire. Je décale de quelques centimètres le rideau de douche avant de sortir le pommeau et l’arroser de la tête au pied. Longtemps. « Rien. » j’enchaine. « Sauf que l’eau est froide, si tu pouvais y faire quelque chose… » j’ajoute le sourire amusé face à la tronche qu’elle tire. Ouais, y faire quelque chose comme aller allumer le chauffe-eau. Ou encore, me chercher une serviette, un gel douche, bref la routine quoi !
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