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 ★ all i want is nothing more (buchanans)

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MessageSujet: ★ all i want is nothing more (buchanans)   ★ all i want is nothing more (buchanans) Icon_minitimeLun 29 Juin 2015 - 23:47


all i want is nothing more To hear you knocking at my door.
-  'Cause if I could see your face once more, I could die a happy man I'm sure. When you said your last goodbye I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, Alone without you by my side. But if you loved me, Why'd you leave me? Take my body. So you brought out the best of me, A part of me I've never seen. You took my soul and wiped it clean. Our love was made for movie screens.   / VEERA ET JAIME BUCHANAN ★

Les pneus filaient sur la route bitumée, silencieux. Un coup d’œil sur l'allure du véhicule lui informa qu'il était légèrement au-dessus de la vitesse autorisée ; tant pis. Cinq heures que Jaime roulait, il en avait assez. Il voulait déjà être là-bas, déjà être avec elles. Il n'en pouvait plus de voir le paysage défiler dans les vitres de la voitures de location, un imposant tout terrain qui lui avait tapé dans l’œil. L'odeur de cuir neuf le dérangeait, mais il n'en avait plus pour longtemps. Dans une dizaine de minutes, il serait arrivé, lui annonçait le GPS. Radcliff. Le jeune Buchanan avait visité la ville plusieurs fois, accompagnant sa compagne sur ses terres natales. Il n'avait jamais ressentie la moindre sympathie pour une bourgade de cette envergure. Les rues chargées de Chicago l'avait habitué à la clameur de la métropole, même Bloomington était plus animée. Pourtant, il l'aurait suivit partout sa Veera, n'importe où. Tant qu'il était avec elle. Son cœur se serra alors qu'il grilla -encore- un stop. Plus que quelques minutes et il reverrait enfin son visage, entendrait enfin sa voix. Déjà il pouvait sentir la pression de ses lèvres contre les siennes. La belle mutante n'avait jamais été si proche. Trois ans qu'ils ne s'étaient pas revus, trois longues années sans pouvoir plonger ses yeux amoureux dans les siens. Il lui téléphonait bien sûr, de temps en temps, pour s'assurer qu'elle allait bien. Mais avec le temps, ces précieux coups de fil s'éloignèrent dans le temps, la vie normale de Veera empiétant sur sa relation à distance. Enfermée dans sa cage, Jaime tournait en rond en comptant les jours. Mais l'attente était terminée, Jaime pouvait enfin respirer : il avait retrouvé sa liberté, et bientôt, la douceur de ce qui l'accompagnait. Libéré en avance pour bonne conduite -il avait dû faire d'énormes efforts pour rester loin des ennuis-, sa peine avait été écourtée de deux semaines entières. Une surprise gardée entière, il n'avait pas prévenu sa femme. Il comptait bien la surprendre, une simple idée qui suffit à le faire sourire. Jaime appuya encore un peu sur la pédale de l'accélérateur.

Plus que quelques mètres, le GPS le guidait dans les rues modestes de Radcliff, pour rejoindre le centre-ville. Le mutant avait entré l'adresse que lui avait fourni sa femme, au dos d'une carte postale reçu à l'occasion de son anniversaire quelques mois après leur départ. Il l'avait gardé, précieusement, ces quelques mots accompagnés par un dessin de la jeune Mara. Sa Mara. L'idée de revoir sa fille lui serrait l’estomac, terrifié à l'idée de retrouver une enfant complètement différente. La fillette était âgée de trois ans la dernière fois qu'il l'avait serrée dans ses bras ; elle en avait maintenant six. Jaime était terrifié à l'idée que Mara ne le reconnaisse pas, pire, qu'elle prenne peur face à cet inconnu avec toutes ses cicatrices. Ces cinq années de prisons avaient durcis ses traits, plus qu'ils ne l'étaient déjà. Malgré tout, la simple idée de la retrouver, simplement, et d'imaginer les joyeuses années qui allaient suivre suffisait à le rassurer. Tournez à droite et vous êtes arrivé. précisa le GPS, et un large sourire se dessina sur les traits de l'ancien boxeur. Jaime se gara au pied de l'immeuble, à l'adresse indiquée par Veera. Il sortit du véhicule, le cœur battant. Jamais il n'avait été si près de ce moment, ce moment qui le hantait depuis cinq ans. Ce moment qu'il avait passé et repassé dans sa tête, ce moment qui l'avait aidé à tenir le coup, chaque jour en prison. Il serra dans sa main la carte postale, avant de s'approcher de la porte d'entrée. A côté de la porte, des interphones ; pourtant, Jaime ne voulut pas appeler sa femme, il préférait lui faire la surprise en chair et en os. Alors il s'adossa au mur à côté de la porte, et sortit une cigarette -une addiction que les cinq années de privation n'avait sues faire disparaître; l'impatiente le rongeait, mais il voulait que le moment soit parfait. Comme dans son esprit. Il voulait voir les traits de Veera s'illuminer alors que la brune ouvrait la porte, les yeux brillant de surprise et de joie. Il voulait sentir ses bras s'enrouler autour de son corps, alors qu'il l'approchait plus près de lui. Il voulait entendre la voix de sa fille, alors qu'elle courrait le rejoindre à son tour. Il voulait retrouver sa famille, il voulait retrouver son bonheur. Dans quelques jours, il appellerait Murphy et le tableau sera complet. Presque complet, sans Anatoly, mais c'était le mieux qu'il pouvait imaginer dans la mesure du possible. Un tableau parfait, qui peignait dans ses rêves durant les moments les plus durs de son emprisonnement.

Sa cigarette n'était même pas étamée de moitié qu'un habitant de l'immeuble sortit du bâtiment. Jaime éteignit sa cigarette et se dépêcha d’attraper la porte entre-ouverte. Il se faufila vivement à l'intérieur de l'immeuble et repéra le nom sur la boîte aux lettres. Buchanan. Un sourire timide s'installa sur ses traits. Le mutant monta les escaliers quatre à quatre, les jambes tremblantes ; finalement. Cinq ans d'attente, et enfin il avait pouvoir retrouver sa vie, sa famille. Son cœur battait si fort contre sa poitrine que l'impact résonnait dans tout son corps. Deuxième étage, celui indiqué sur la boîte au lettre ; une porte en bois lui faisait face. Il était si près. Le sourire qui s'était installé sur son visage ne semblait vouloir disparaître, le mutant était euphorique. Jaime pris une grande inspiration, et se lança vivement. Son poing vînt s'écraser à trois reprises sur le bois vieilli, rythme saccadé, pressé. Les secondes lui paraissaient des heures alors qu'il attendait une réponse. Veera. Mara. Veera. Mara. Leur prénom se répétait dans sa tête alors qu'un bruit de clé de l'autre côté de la porte se fit enfin entendre. Le cœur du mutant se stoppa.


Dernière édition par Jaime Buchanan le Dim 6 Mar 2016 - 19:44, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: ★ all i want is nothing more (buchanans)   ★ all i want is nothing more (buchanans) Icon_minitimeMar 7 Juil 2015 - 21:16

so you brought out the best of me, a part of me I've never seen. you took my soul and wiped it clean. our love was made for movie screens.
all i want is nothing more
≈ ≈ ≈
Veera frottait, marmonnant doucement la mélodie de la chanson qui passait à la radio. Ses collègues l’avait laissé choisir le poste de radio ce matin-là, et donc, bien sûr, elle avait choisi celui qui ne passait que de vieux classiques rock comme elle les aimait tant. C’était étrange ce qu’un peu de bonne musique pouvait faire à l’esprit. Elle s’était sentie plus légère, plus insouciante toute la journée. Pour une fois, ça ne lui dérangeait pas tellement de devoir travailler presque douze heures dans ce restaurant qui sentait le vieux cuir et les oeufs brûlés. Pour une fois, ça ne lui dérangeait pas tellement de devoir servir des clients impatients et arrogants toute la journée. Elle faisait son travail, un petit peu plus souriante, la tête dans les nuages, parvenant à oublier tout ce qui pesait habituellement tellement lourd sur ses épaules. Elle complèterait son quart, elle enlèverait son tablier, puis elle retournerait à la maison, où Mara serait rentrée de l’école, assise silencieusement sur le plancher du salon, en train de colorier le cahier que Veera lui avait acheté au supermarché le lundi d’avant. La pensée fit sourire Veera, qui termina de nettoyer la table six avant de se diriger vers les cuisines où elle déposa le linge et le produit nettoyant sur la bonne tablette. Elle jeta un coup d’oeil à sa montre. Il était presque cinq heures. Plus que sept minutes. Elle décida d’occuper les maigres minutes restantes à remplir les quelques contenants de sel qui étaient presque vides. Elle repensa à Mara, presque par automatisme. À cette heure-ci, elle devait déjà être à la maison, en train de l’attendre. Au moins, elle n’aurait pas à attendre trop longtemps, pas comme auparavant. Quand Veera avait commencé à travailler au restaurant, il semblait qu’elle n’avait des quarts de travail que le soir, qui se terminaient au beau milieu de la nuit. Quand elle rentrait à la maison, Mara était déjà endormie, et la baby-sitter, une adolescente de dix-sept ans vivant dans leur immeuble, réclamait son dû avec un regard las. À chaque fois, ça lui pinçait le coeur de ne pas pouvoir lui faire à manger et l’installer dans son lit pour lui raconter une histoire. Mais elle n’avait pas le choix. C’était le boulot. Et il fallait qu’elle paye les factures. Il y avait l’appartement, et l’école de Mara, et la nourriture, et tout le reste. Heureusement, son patron avait semblé avoir une épiphanie, car maintenant, il ne donnait presque que des quarts de jour à Veera, qui pouvait donc rentrer chez elle presque chaque soir pour s’occuper de Mara. Mara, sa petite Mara, sa douce Mara. Rien n’importait plus à Veera que sa fille, qu’elle tenait tant à protéger contre le reste du monde. Car elle savait ce qu’il y avait, là, dehors. Elle savait de quoi les êtres humains étaient capables. Elle savait qu’ils étaient capables d’entrer chez les gens, et de menacer de tuer leurs filles. Elle savait qu’ils étaient capables de plonger une seringue dans leurs veines, et de les avertir qu’ils les avaient à l’oeil. Veera savait ce que c’était que de vivre dans la peur des autres. De devoir prendre les décisions difficiles, de devoir regarder par-dessus son épaule sur le chemin de la maison, de devoir fermer la porte de l’appartement à clé à chaque instant. Mais tout ce qui s’était passé, ça lui avait donné une sacré bonne leçon. Veera ne laisserait plus jamais rien arriver à sa fille, plus jamais. Ce chapitre de sa vie était terminé.

Une autre chanson débuta à la radio. Veera releva la tête, sentant son coeur se serrer. C’était la chanson qui avait joué au premier rendez-vous qu’elle avait eu avec Jaime. Elle s’en souvenait comme si c’était hier. Ils conduisaient dans la noirceur, la brise dans les cheveux. La chanson jouait à la radio, et Jaime lui avait dit qu’il devait la revoir – pas qu’il voulait, qu’il le devait. Et ça avait envoyé Veera plus haut que les nuages. Mais pas aujourd’hui. Elle déposa le sac de sel, fit quelques pas vers la radio et changea la chaîne. Une autre chanson, qui faisait fureur en ce moment chez les jeunes, résonna dans le restaurant. Veera recommença à respirer normalement. Penser à Jaime était trop douloureux. Sans doute parce que Veera savait que plus jamais les choses ne seraient pareilles. Il sortirait dans quelques semaines. Il viendrait ici, sans doute. Peut-être. Elle n’était sûre de rien. Et s’il le faisait, quoi ? Que serait la suite ? Veera ne pouvait pas le laisser revenir comme ça. C’était trop dangereux pour Mara. Elle savait déjà ce qu’elle lui demanderait. Elle lui demanderait de faire le même sacrifice qu’elle avait fait. Pour Mara. Pour leur magnifique petite fille. Elle ignorait totalement s’il accepterait. Elle n’était plus certaine de le connaître, ou même de se rappeler du son de sa voix – du vrai son de sa voix, pas celle qu’elle entendait à travers le combiné de piètre qualité de la prison. Ça faisait tellement longtemps. Trop longtemps. Veera jeta un coup à sa montre à nouveau. Enfin. Quelques minutes plus tard, elle sortait du restaurant, tirant sur l’élastique qui avait tenu en place ses cheveux les dernières heures. Elle soupira en sentant ses longs cheveux noirs retomber sur ses épaules, et prit le chemin de la maison. Ce n’était pas très loin. Elle arriva dans l’appartement, et sourit à Mara qui, sans grande surprise, était étendue sur le plancher du salon à dessiner.  

Deux heures plus tard, Mara faisait ses devoirs sur la table de la cuisine tandis que Veera terminait la vaiselle. On entendait la télévision en arrière-plan. Puis, soudainement, un, deux, trois coups à la porte. Veera arrêta immédiatement de bouger, de respirer. “Je vais ouvrir !” dit Mara d’une voix surexcitée. “Non !” lança immédiatement Veera, pétrifiée. “Mais maman, on a jamais de visiteurs…” “Ma puce, va dans ta chambre.” “Mais –“ “Tout de suite, Mara, et tu ne sors pas tant que je ne t’ai pas dit de sortir.” Mara soupira avant de disparaître au coin du couloir. Veera attendit d’entendre la porte de sa chambre se refermer avant de tourner le regard vers la porte. Le coeur débattant, elle s’approcha de la porte de bois. En effet, il était bien rare qu’elles avaient des visiteurs. Ça ne pouvait pas être eux, n’est-ce pas ? Après tout, elle avait fait ce qu’ils avaient demandés, elle avait tout fait ce qu’ils avaient demandés. Veera prit une longue inspiration, fermant les yeux. Elle regretta que sa porte ne possède pas de fisheye. Elle devait être forte. Ce n’était sans doute rien. Sans doute, oui. Elle débarra la porte et l’ouvrit doucement, juste assez pour jeter un coup d’oeil à l’extérieur. Son coeur s’arrêta, et tomba dans sa poitrine en un fracas immense.  “Jaime ?” Le nom, à peine soufflé, lui sembla tout à fait iréel. Non, c’était impossible, c’était impossible. Jaime ne devait pas sortir avec des semaines, il ne pouvait pas être là, devant elle, en chair et en os. Veera sentit ses mains trembler, ses jambes vaciller. Elle était paralysée sur place, la porte à pleine ouverte, les yeux grands comme des soucoupes, le souffle court. “Qu’est-ce que tu – qu’est-ce que tu fais ici ?” La question s’échappa de ses lèvres en un murmure. Elle n’en revenait pas. Sans doute devait-elle rêver. Oui, c’était la seule explication. Elle rêvait. “Je… j’comprends pas.”


Dernière édition par Veera Buchanan le Dim 27 Mar 2016 - 17:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ★ all i want is nothing more (buchanans)   ★ all i want is nothing more (buchanans) Icon_minitimeMer 16 Sep 2015 - 20:07


all i want is nothing more To hear you knocking at my door.
- 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy man I'm sure. When you said your last goodbye I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, Alone without you by my side. But if you loved me, Why'd you leave me? Take my body. So you brought out the best of me, A part of me I've never seen. You took my soul and wiped it clean. Our love was made for movie screens. / VEERA ET JAIME BUCHANAN ★

Tout autour de lui, le monde semblait tourner au ralentit. Les voitures roulaient lentement, les passants se mouvaient avec une certaine lassitude. Face à son impatiente, le reste de la Terre avait des airs de tortues. Après tout, il avait tellement attendu ce moment que les quelques minutes qui le séparait de ses précieuses retrouvailles n’était plus qu’un battement de cil par rapport aux cinq années derrière lui. Chaque nuit il s’endormait en rêvant de ce moment, et à présent il était si près qu’il pouvait déjà sentir la délicieuse odeur du parfum de Veera. Son coeur, lui, n’était pas ralentit. Il battait fort dans sa poitrine, frappant contre son torse. L’impatiente le rongeait, il savait que le moment était proche. Il voyait déjà la lumière dans les yeux de Veera quand elle ouvrira la porte, émue par sa surprise. Il sentait déjà ses bras autour de lui, sa tête posée sur sa poitrine. Il retrouverait enfin sa place dans l’univers, tout contre sa femme. Et Mara. Sa fille, son trésor. Elle avait surement du changer, après ces trois ans. Est-ce qu’elle le reconnaitrait ? C’était ce qui le terrifiait le plus, au fond de lui. Le regard apeuré de sa propre fille quand il essaierait de la prendre dans ses bras ; les larmes qui lui monterait aux yeux quand elle demandera à sa mère qui est cet étrange monsieur. Mais même ça, il pourrait vivre avec. Il regagnerait sa place. Il regagnerait sa vie. Et tout sera parfait à nouveau.

Jaime commençait à s’énerver. La main sur le klaxon, il hésitait à réprimander cette vieille dame qui mettait un peu trop de temps à traverser la route. Il était si près maintenant, comment pouvait-elle lui faire perdre son temps comme ça ? Mais il se retînt. La vie sauvage de la prison, c’était fini maintenant. Il devait rester civil. C’était un père, un exemple ; il devait bien se conduire pour Mara. Il allait devoir perdre toutes ces mauvaises habitudes qu’il avait acquis pendant cinq ans. Le mutant devait mettre derrière lui ces années de misère, un chapitre de sa vie finalement achevé. La où beaucoup craignaient retrouver la réalité, la vie dehors, Jaime n’en avait jamais eu peur. Il savait qu’avec Veera et Mara, tout se passerait bien. Que contrairement à ces rares amis, il avait une vie dehors, une vie qui l’attendait impatiemment. Il refusait la contrebande qu’on lui proposait, il refusait tout manquement aux règles ; le blond ne voulait pas passer une seconde de plus loin de sa famille que nécessaire. Majoritairement, il était resté dans son coin. Il avait fait profil bas. Les rares personnes avec qui le jeune Buchanan avait sympathisé était simplement des compagnons d’infortunes, qu’il oublierait bien vite dès sa liberté retrouvé. Il leur avait promis d’appeler, de garder le contact ; mais sitôt Jaime avait mis un pied dehors, qu’il avait ravalé toutes ces promesses. Il ne voulait plus jamais avoir à faire à quoique ce soit en lien avec cette période sombre de sa vie. Il n’y avait plus que la perspective d’un future plus propice, d’un future calme avec sa famille. Cela faisait plus de cinq heures qu’il roulait, mais le mutant n’était pas fatigué ; au contraire, il bouillait d’impatiente. Comme un gamin le matin de noël, Jaime ne tenait pas en place. Il pila. Encore un passant hasardeux qui traversait impatiemment. Un tournant et il était arrivé. Un dernier tournant qui le séparait ces retrouvailles tant attendues.

Il attendait, en face de cette porte en bois. Il avait toqué et maintenant il attendait, un sourire euphorique sur le visage. Enfin. Ce mot résonnait dans sa tête en harmonie avec le prénom des deux femmes de sa vie. Jamais il n’avait été si proche d’elles, il effleurait à présent le moment tant attendu. Dans quelques secondes, Veera ouvrirait la porte, et le calvaire des cinq dernières années prenarait finalement fin. La clé tourna dans la serrure, et la porte s’ouvrit sur la chevelure brune en bataille de sa femme. Veera. Il entendit son prénom passer la barrière de ces lèvres qui lui avaient tant manqué ; mais il ne l’écouta pas, se rouant tout contre elle. Jaime l’attira contre lui, l’embrassant farouchement. Ce baiser qu’il attendait depuis cinq ans n’avait pourtant rien de celui dont il avait rêvé toutes ses nuits dans sa cellule. Quelque chose clochait. « Qu’est-ce que tu – qu’est-ce que tu fais ici ? » souffla-t-elle, un murmure. Ses grands yeux bruns le fixait avec étonnement. Le coeur de Jaime se serra ; elles étaient loin ces retrouvailles idéales. « Je… j’comprends pas. » Jaime ne comprenait pas non plus, perdu face à la surprise de sa femme. N’était-elle pas heureuse de le revoir ? «  J’ai été lâché en avance, je voulais vous faire une surprise ! J’ai roulé toute la nuit pour vous retrouver. » Il déposa une main sur sa joue, un geste tendre, qui lui paraissait pourtant presque étranger. C’était sa femme, sa Veera. Pourquoi n’était-ce pas aussi naturel qu’avant ? Peut-être avait-il besoin de temps, après ces huit années ? Son regard brillant se plongea dans celui de son épouse. « Et Mara ? Elle est à la maison ? J’imagine qu’elle a dû grandir, ma Mara. Tu crois qu’elle va me reconnaitre ? » Sa voix était tremblante, ses mots maladroit. Avec sa carrure de monstre, et son mètre quatre-vingt, il avait pourtant des airs d’enfant affolé.


Dernière édition par Jaime Buchanan le Dim 6 Mar 2016 - 19:44, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: ★ all i want is nothing more (buchanans)   ★ all i want is nothing more (buchanans) Icon_minitimeMar 6 Oct 2015 - 21:20

so you brought out the best of me, a part of me I've never seen. you took my soul and wiped it clean. our love was made for movie screens.
all i want is nothing more
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Elle avait pleuré. Elle avait pleuré, chaque jour et chaque soir. À chaque sanglot, sa poitrine s’était contractée douloureusement. Elle tentait de se tenir le coeur en place, agrippant ses vêtements avec désespoir, tentant vainement de garder son coeur en un morceau, mais ce dernier ne cessait de se briser, de plus en plus. Elle avait quitté Jaime. Elle était partie, et elle l’avait laissé derrière. C’était la bonne décision, la bonne chose à faire pour Mara. Mais ce n’est pas parce que c’était la chose à faire que ça ne l’avait pas brisée. Pas parce que c’était elle qui avait pris la décision qu’elle n’en avait pas souffert. Car chaque soir, elle s’enroulait dans les couvertures froides, observait l’espace vide à sa gauche, et pensait à Jaime. Elle pensait à Jaime, dans sa cellule, seul. Pensait-il à elle ? Est-ce qu’il la détestait ? Elle ne pourrait pas le blâmer. Mais ça lui faisait un mal de chien d’imaginer que c’était le cas. Ça lui brisait chaque os de son corps d’être loin de Jaime, d’avoir pris la décision d’être loin de lui, de l’avoir repoussé et d’être partie sans un regard en arrière. Il lui manquait déjà tellement, quand elle ne pouvait le visiter qu’un week-end sur trois, elle ne pensait pas que ça aurait pu être pire. Mais ça l’avait été. Tout ce qu’elle faisait la ramenait à Jaime. Chaque geste, chaque pensée, chaque parole. Le pire, c’était Mara. Jaime était partout dans le visage de Mara, absolument partout. Plus elle grandissait, et plus elle voyait de lui en elle. Elle aurait du le savoir. Après tout, Jaime faisait partie d’elle, elle était Jaime tout comme Jaime était elle, et se séparer de lui était contre nature. Tout simplement contre nature. Elle n’était plus la même, pas vraiment. Elle n’était plus la jeune femme libre et heureuse qu’elle avait été au Michigan. La jeune femme qui dansait dans la cuisine, qui riait aux larmes à une blague stupide de Murphy, qui embrassait son mari comme si c’était la première fois. Cette femme là avait disparu, elle avait disparu avec ce vaccin, elle avait disparu avec sa séparation avec la moitié de son âme. Parfois, dans les meilleurs moments, elle se disait que c’était juste une mauvaise passe, que Jaime reviendrait, que tout irait à merveille à nouveau. Qu’elle redeviendrait cette femme-là, qu’elle pourrait se blottir contre Jaime à nouveau le soir et sourire de contentement. Mais il fallait qu’elle se rende à l’évidence. Les choses avaient changées. Trop de choses avaient changées. Ça ne serait plus pareil. Elle ne pouvait qu’espérer le mieux. Mais elle ne voulait pas espérer, parce qu’elle était certaine que son coeur ne pourrait pas supporter d’être brisé à nouveau. Ça allait mieux maintenant. Les années avaient passées. Mara avait grandi. La douleur vive avait disparu, laissant place à une vague léthargie. Elle souriait à nouveau, elle chantait à nouveau, elle riait à nouveau – mais juste avec Mara. Sans Mara… elle n’osait s’imaginer si elle n’avait pas eu Mara. Sa petite fille, son petit trésor, était la colle qui la tenait ensemble, la colle qui l’empêchait de s’effondrer. Oui, ça allait mieux maintenant. Bien mieux. Il passait parfois des heures sans qu’elle ne pense à Jaime. Il y avait toujours cet inévitable moment le soir, quand elle se blottissait dans les couvertures. Cet inévitable moment de douleur. Mais elle y était habituée, maintenant. Jaime, son Jaime, était devenu un espoir à faible lueur. Elle l’aimait toujours éperdument, mais elle se surprenait parfois à oublier qu’il reviendrait. Car en toute vérité, elle appréhendait ce retour, ce retour où elle devrait affronter l’abandon qu’elle lui avait fait subir, ce retour où elle devrait le regarder dans les yeux et lui demander l’impossible.

Et le voilà qui se tenait sur le seuil de sa porte. Le coeur de Veera cessa de battre, et elle le fixait comme un homme revenu d’entre les morts. Voilà tellement longtemps qu’elle n’avait pas posé les yeux sur lui que c’est comme si elle avait oublié qu’il était réel – une véritable personne, physique, qu’elle pouvait voir et toucher. Et avant même qu’elle ne puisse comprendre, avant même qu’elle ne puisse enregistrer que c’était Jaime, oui, c’était bien Jaime – il se rua vers elle, ses bras s’enroulant autour de son corps figé sur place, et l’embrassa. Veera était pétrifiée, elle ne sut pas y réagir. C’était si étrange, que le goût de ses lèvres soit aussi familier qu’étranger. Ça lui glaça le sang de ne plus avoir l’instinct de l’embrasser en retour. Elle se détesta d’agir de la sorte, de le traiter comme un étranger. Mais son esprit était comme embrouillé, plongé dans une brume dense qu’elle était incapable de dissiper. Elle s’éloigna le moins brusquement possible, les questions franchissant la barrière de ses lèvres. Il fallait qu’elle comprenne. Qu’il explique. Elle voulait entendre sa voix. Confirmer que c’était bien lui. Qu’elle n’était pas en train de rêver. Car si c’était un rêve, c’était un rêve bien cruel.  “J’ai été lâché en avance, je voulais vous faire une surprise ! J’ai roulé toute la nuit pour vous retrouver.” Les mots résonnèrent. L’explication était là, et pourtant Veera était capable de sortir de son étonnement. Incapable de comprendre ce qui se passait. Que oui, Jaime était là. Jaime était là. Elle prit une longue inspiration tandis qu’il déposait une main sur sa joue, réalisant qu’elle avait oublié de respirer depuis qu’elle avait ouvert la porte. Il la touchait. Il lui parlait. Veera eut soudainement envie d’éclater en sanglots. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire, et ouvrit la bouche pour lui dire, pour lui dire –

“Et Mara ? Elle est à la maison ? J’imagine qu’elle a dû grandir, ma Mara. Tu crois qu’elle va me reconnaître ?” Le sourire s’estompa. Les deux pieds de Veera retombèrent brutalement sur Terre, elle en vacilla presque sous le choc. Mara. Tout lui revint en tête, et elle agrippa la porte par réflexe, comme pour se protéger d’une menace inexistante. “Elle dort” répondit rapidement Veera à demi-voix. Un mensonge. Instinctivement, pour protéger sa petite fille, la seule chose qu’elle avait fait durant toutes ces années. Mais Jaime n’était pas un étranger. Il était son père. Pourquoi lui mentir, comme à tous les autres ? Veera se sentait étrangement dépassée par ce qui se déroulait – c’était tellement irréel.  Elle secoua la tête, ses cheveux glissant devant son visage. Elle prit une longue inspiration, tremblante. Elle ne devait pas penser à Mara pour l’instant. Juste quelques secondes… Juste un petit peu, elle se laisserait être juste Veera, devant Jaime. Puis elle releva les yeux vers Jaime, espérant qu’il ne remarque pas les larmes brûlantes dans la noirceur du hall. “J’arrive pas à croire que t’es là” dit-elle silencieusement. “J’arrive pas à…” Elle se tut, parce qu’elle savait que sa voix se briserait si elle continuait. Elle prit une autre inspiration, cherchant les mots qui ne venaient pas. Puis, sans réfléchir, elle empoigna le manteau de Jaime et l’attira à elle, collant sa joue contre son torse, inhalant son odeur. La sensation l’enivra, d’avoir Jaime à elle à nouveau. Elle se laissera le savourer, juste quelques instants, juste quelques secondes. “J’commençais à croire que tu reviendrais jamais.” Un rire nerveux s’échappa de ses lèvres. Elle se colla davantage contre lui. “J’ai l’impression d’être dans un rêve, Jaime. Je veux pas trop y croire, parce que j’ai peur de me réveiller et d’être toute seule à nouveau.”


Dernière édition par Veera Buchanan le Dim 27 Mar 2016 - 17:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ★ all i want is nothing more (buchanans)   ★ all i want is nothing more (buchanans) Icon_minitimeDim 18 Oct 2015 - 20:10


all i want is nothing more To hear you knocking at my door.
- 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy man I'm sure. When you said your last goodbye I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, Alone without you by my side. But if you loved me, Why'd you leave me? Take my body. So you brought out the best of me, A part of me I've never seen. You took my soul and wiped it clean. Our love was made for movie screens. / VEERA ET JAIME BUCHANAN ★

Le pire, ça avait été le silence. Pas au sens premier du terme, il n’y avait jamais de silence en prison. Il y avait le brouhaha du réfectoire, les ralliement de la salle de jeu et les ronflements de son compagnon de cellules. Il y avait les cris des gardes et la cohue des bagarres. Il y avait même ce bip incessant dans sa chambre, celui qui hantait ses cauchemars et qui le rendait fou. Mais malgré tout ce bruit, Jaime souffrait du silence, plus que tout. Tout lui semblait lointain, étouffé par la réalité, trop dure à supporter. Sa voix lui manquait. Son rire aussi. Surtout son rire. La manière dont elle avait de parler quand elle avait une idée derrière la tête ; sa voix maligne, cet accent hispanique encore marqué. Il aurait pu passer des heures à l’écouter, peu importe ce qu’elle disait. Elle aurait citer la liste de course, il aurait bu chacune de ses paroles. Rien que pour écouter, une fois de plus la douce mélodie qui s’échappait de ses lèvre, les mots qui roulaient contre sa langue en chantant. Il voulait attendre son retour le soir, et l’entendre raconter sa journée. Il voulait sa voix plus que n’importe quel autre son, mais il devait se contenter de la lassitude habituelle de la dame de la cantine. Sa propre voix lui manquait aussi, parfois. Jaime n’avait jamais été très loquace, il n’était pas du genre à faire de grands discours. Il laissait ça à Murphy. Mais depuis son arrivée en prison, ils comptaient les mots qui sortaient de sa bouche. Quand on lui posait des questions il répondait généralement en secouant la tête, ou en grognant au mieux. Des jours pouvaient passer sans que le son de sa voix ne s’élève dans l’air tendu de la prison, une voix rauque et fatiguée. Il aurait aimé passé des heures à parler à Veera, des nuits entière à raconter des histoires à sa fille. Mais faute de cela, il préférait se murer dans son mutisme. Peut-être qu’un jour, il redeviendrait comme avant ; mais ça l’étonnerait. On ne pouvait pas revenir sur cinq années de calvaire. Un homme nouveau était sorti de prison, un homme changé. Un homme qui espérait retrouver ses racines auprès de celles qu’il aimait. Jaime voulait se reconstruire. Et en voyant le corps de sa femme se dessiner devant lui à travers la porte, il voyait enfin un espoir de retrouver cette vie d’avant. Tout ne s’était pas fané durant son temps derrière les barreaux ; elle, elle était toujours aussi parfaite.

Pourtant, quelque chose clochait. Après cinq ans de séparation, les gestes étaient maladroits. Pourquoi n’était-ce pas aussi naturel qu’avant ? Les yeux bruns de sa femme étaient perdus, ne comprenant pas la présence du mutant devant elle ; peut-être aurait-il dû passer un coup de fil, les prévenir qu’il arriverait plus tôt. Jaime regretta son impulsivité, détestant voir sa femme s’agiter de la sorte. Il déposa une main sur son visage, comme pour s’assurer qu’elle était bien là, qu’elle était réelle. Ses doigts s’égarèrent sur sa peau douce, caressant sa pommette comme ils l’avaient fait des milliers de fois. Pourquoi ce geste lui paraissait-il si étranger ? Il détestait ce sentiment, ce sentiment d’être un étranger dans sa propre vie. De n’être que le fantôme de ce qu’il était avant. Ca ne l’arrêta pas pourtant dans sa lancée euphorique ; le sourire solidement ancré sur ses traits semblait ne pas vouloir disparaitre. Désireux de retrouver sa fille, il se dépêcha de lui demander où elle était. Et surtout, si elle allait le reconnaitre. C’était ce qui lui faisait le plus peur, quand il pensait à sa fille. Le fait d’arriver, et de voir la peur sur son visage enfantin. Qui c’est le monsieur ? dirait-elle avec sa voix tremblante et méfiante. Jaime n’était pas sur que son coeur supporterait une telle question. Mais il voulait la revoir, il voulait la serrer fort dans ses bras et lui dire à quel point il l’aimait. Il voulait être le père qu’elle méritait. « Elle dort » « Oh … »  Jaime déchanta. Devait-il aller la réveiller ? Non, quel genre de père serait-il si il dérangeait ainsi sa fille par pure égoïsme. Il attendrait demain, pour découvrir sa surprise quand elle se réveillerait ; il en était sur, il ne dormirait pas de la nuit. Jaime remarqua soudain la position de sa femme ; campée sur ses jambes, main sur la porte, elle lui bloquait le passage à l’appartement. La main de Jaime retomba mollement contre sa cuisse. Quelque chose clochait, mais Jaime ne pouvait pas mettre le doigt dessus.

« J’arrive pas à… » Son regard se reporta sur les traits fins et fatigués de sa moitié. Il l’aimait. Il l’aimait tellement. Devant lui, la belle semblait peiner à trouver les mots ; lui-même était sans voix. Il voulut s’approcher d’elle, la serrer dans ses bras. Il voulait l’embrasser, et caresser chaque parcelle de ce corps qu’il ne connaissait plus. Mais il ne voulait pas l’effrayer, il ne voulait pas la brusquer. Encore ce foutu sentiment, celui de ne pas être à sa place. C’était comme une tache noire, au milieu de son coeur, qui se répandait de plus en plus vite dans son corps, qui grignotait chaque partie de son âme. Il voulait crier, il voulait s’énerver contre lui-même. Et puis les mains de Veera trouvèrent les pans de son manteau, et elle l’attira contre lui. Et d’un coup, la frustration qui montait en Jaime se dissipa dans l’air. Elle était là. Elle était contre lui. Le mutant sentait son visage tout contre son torse, blottie contre lui. « J’commençais à croire que tu reviendrais jamais. » Les mains de Jaime restèrent en suspens dans l’air, maladroit, ne sachant pas ce qu’il devait faire. Il attendit une seconde, deux puis trois. Puis finalement, il se laissa aller dans un soupir et enroula ses bras autour de sa moitié. C’était tellement doux, c’était tellement tendre. Tellement naturel. Il posa son menton sur le haut crâne de sa femme, alors que celle-ci s’approcha encore plus de lui. Ca lui avait tellement manqué. Il aurait pu rester comme ça pendant des heures. « J’ai l’impression d’être dans un rêve, Jaime. Je veux pas trop y croire, parce que j’ai peur de me réveiller et d’être toute seule à nouveau. » Le sourire de Jaime était à présent tellement large qu’il en paraissait ridicule. Ca faisait des mois qu’il avait pas sourit comme ça, des années même ; ça lui faisait mal aux joues. Les yeux brillant, il tâchait de retenir des larmes de joies. « Plus jamais Vee. » souffla-t-il, doucement, un murmure qu’elle seule pouvait entendre. « J’te laisserait plus jamais toute seule, j’te le promet. » Le mutant baissa la tête, déposant un baiser sur le haut du crâne de sa femme. Sa main s’égara naturellement dans les longs cheveux bruns de Veera. « Vous m’avez tellement manqué. Tellement. » insista-t-il, la voix tremblante.  


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MessageSujet: Re: ★ all i want is nothing more (buchanans)   ★ all i want is nothing more (buchanans) Icon_minitimeMar 10 Nov 2015 - 1:17

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Elle vacillait. Comme son corps n’était plus sous l’effet de la gravité. Il lui semblait qu’elle pourrait s’envoler à tout moment, quittant la sécurité du sol pour flotter dans les airs comme un ballon perdu. Et qu’elle flotterait, et flotterait, s’envolant partout et nulle part, errant entre le ciel et la terre pour le restant de ses jours. Loin de sa fille. Loin de son mari. Loin de tout. Elle en avait le vertige. Sa tête tournait, son souffle court. Oui, certainement, si elle lâchait tout, elle s’envolerait. Mais elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas. Elle devait rester là, avec Mara, pour la protéger. C’était la seule chose qui importait. La seule chose qui l’avait poussé à continuer pendant ces longs mois de solitude. Sa fille, saine et sauve, en sécurité. Heureuse, même. La motivation première d’une mère. Pas Jaime, jamais Jaime. Toujours Mara. Jaime était devenu un rêve. Un mirage. Avoir quelqu’un pour la réchauffer dans la froideur de sa solitude était une idée saugrenue. Non, elle était seule, et elle l’avait accepté. Elle seule pouvait protéger Mara. Le vertige, à nouveau. Elle devait s’aggriper à quelque chose pour garder les deux pieds sur terre. Jaime. Le beau Jaime. Elle se sentait ivre juste à le regarder. Elle ne se lasserait jamais de lui. De ses pomettes. De la clareté de ses yeux, même dans les moments les plus sombres. De ses mains rugeuses contre les siennes. L’ivresse était tellement exaltante. Jaime. Son Jaime… mais cette ivresse, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle le savait. Elle ne pouvait pas plonger tête première dedans comme elle avait tellement envie de le faire. Car sa priorité restait la même, malgré le retour de Jaime. Elle devrait lui annoncer. Elle n’aurait pas le choix. Briser cette ivresse, briser cette magie qui était en train de se créer entre eux. Elle vacillait. Jaime était de retour. Mais Mara était toujours là. Et Mara avait toujours besoin de protection. Jaime était de retour, mais le menace n’était pas disparue. Veera savait ce qui se passerait si elle laissait Jaime entrer dans l’appartement. Si elle le laissait revoir Mara, si elle le laissait dormir dans son lit cette nuit-là, si elle le laissait reprendre sa place dans la famille. Ils viendraient. Peut-être pas tout de suite. Peut-être auraient-ils quelques semaines de plénitude. Mais inévitablement, ils viendraient. Et ça, Veera ne pouvait pas le permettre. Pour Mara. Veera s’aggripa d’abord à la porte, puis au manteau de Jaime. Elle le serra si fort. Tellement fort, trop fort. Peut-être pour se prouver qu’il était réel. Mais aussi pour s’empêcher de tomber. Car la chute serait rude. Extrêmement rude. Elle savait que c’était une erreur de se laisser plonger dans son bonheur de revoir Jaime. Que c’était égoïste. Que ça ne ferait que la faire souffrir quand elle lui dirait tout. Que ça le ferait souffrir, lui. Lui qui croyait revenir à sa femme et sa fille, enfin. Lui qui croyait revenir à une vie normale, enfin. Le coeur de Veera se serra. Ses genoux flanchèrent. Elle se colla davantage à Jaime, enfouant son visage dans son manteau, pour cacher son désespoir, pour cacher sa faiblesse, pour cacher la douleur. Elle ne pleurait pas, elle ne tremblait pas. Elle s’accrochait, c’est tout. Les bras de Jaime l’entourèrent tendrement. Elle ferma les yeux à la sensation. Elle y avait tellement rêvée. Si seulement ça pouvait durer pour toujours. Si seulement…

“Plus jamais Vee.” Le souffle la fit frissonner, des pieds à la tête. Cette voix. Cette voix, cette magnifique voix, elle ne se lasserait jamais de l’entendre. Le coeur de Veera battait frénétiquement dans sa poitrine. Toujours accrochée au manteau de Jaime comme à une bouée de sauvetage. Le décompte était lancé. Mais elle retardait l’échéance. Elle le retarderait encore et encore, jusqu’à sa limite. Elle était trop bien. Elle se laissait être bien. Elle se laissait être égoïste quelques secondes, et profiter de cette sensation que Jaime lui apportait. Elle s’enivrait de lui, sachant que ce moment ne serait que de courte durée. “J’te laisserai plus jamais toute seule, j’te le promet.” Veera sentit une vague de froid s’emparer de ses os. Elle garda ses yeux fermés, loin du regard de Jaime. Non, tu ne le feras pas. C’est moi qui va le faire. Ses doigts se mirent à trembler, toujours enroulés autour du tissu de son manteau. Elle sentit le baiser au sommet de son crâne. Elle allait flancher. Elle voulait lui dire d’arrêter, mais elle n’était pas capable. “Vous m’avez tellement manqué. Tellement.” Le tremblement dans la voix de Jaime eut raison d’elle. Les larmes éclatèrent, et des soubresauts la secouèrent, et Veera commença à pleurer. À sangloter. Elle pleurait parce que Jaime était là et qu’elle ne pouvait pas l’avoir. Elle pleurait parce qu’elle lui ferait du mal, tellement de mal. Du mal qu’il était loin de mériter après tout ce qu’il venait d’endurer. Toute cette attente, menant à un trou noir. À un ultimatum. Ça lui fendait déjà le coeur. Mais Veera savait qu’elle n’avait pas le choix. Elle n’avait pas le choix. Pour Mara…

“Jaime…” Le nom lui écorcha les entrailles. Murmuré. Tellement faiblement, à travers les tissus. Elle n'était même pas sûre qu'elle pouvait l'entendre. Elle ne pouvait s’arrêter de pleurer, et elle voulait, mais elle ne pouvait pas. Elle détacha sa tête de la poitrine de Jaime, pour le regarder, toutefois sans le lâcher. Si elle le lâchait, elle tomberait. Elle en était bien consciente. Elle le regarda droit dans les yeux, les larmes coulant toujours sur ses joues, mais silencieusement maintenant. "Tu m'as tellement manqué aussi." Elle avait froid. Elle s’en fichait. Elle laissa ses yeux se perdre dans ceux de Jaime. Souriant malgré elle en admirant son visage, elle lui caressa la mâchoire d’un doigt, puis ses joues, les coins de ses lèvres. La nouvelle cicatrice près de son oreille. “T’es toujours aussi beau gosse.” Elle s’en fichait, des nouvelles cicatrices. Elle s’en fichait, de cette nouvelle noirceur dans ses yeux. Jaime serait toujours le plus beau à ses yeux. Elle avait envie de l’embrasser. Ses lèvres s’approchaient de plus en plus des siennes. “Tu ressembles tellement à Mara…” Elle s’arrêta net. Phrase égorgée. Le visage de Mara. Elle perdit son sourire. Ses mains lâchèrent le manteau. Elle se sentait vaciller, encore. Un pas en arrière, deux pas. Elle le regarda, triste, écorchée, en sachant ce qu’elle allait faire.


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MessageSujet: Re: ★ all i want is nothing more (buchanans)   ★ all i want is nothing more (buchanans) Icon_minitimeLun 7 Déc 2015 - 23:46


all i want is nothing more To hear you knocking at my door.
- 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy man I'm sure. When you said your last goodbye I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, Alone without you by my side. But if you loved me, Why'd you leave me? Take my body. So you brought out the best of me, A part of me I've never seen. You took my soul and wiped it clean. Our love was made for movie screens. / VEERA ET JAIME BUCHANAN ★

Dans cette étreinte, il sentait toute la tristesse de ces dernières années s’évaporer autour de lui, s’échappant de son corps fatigué et meurtri. En la sentant là, tout près de lui, dans le creux de ses bras, il se sentait enfin respirer après avoir retenu son souffle si longtemps. Chacun de ses muscles se détendirent, et dans un souffle il laissa échapper tout ce qu’il avait emmagasiné durant ces cinq ans de calvaire. La tristesse, la solitude, la culpabilité, la peur pour elles, et l’ennui. Les nuits sans sommeils, et les journées sans but. Ce silence pesant qui l’assourdissait, cette envie de tout arrêter. Si elles n’avaient pas été là, si au bout de la ligne il n’y avait pas eu les deux femmes de sa vie, Jaime n’aurait probablement pas tenu le coup. Sans elles, sans l’espoir qu’elles lui apportaient, il n’aurait été bon à rien. Rien qu’à dépérir dans les couloirs chargés et sans vie de cette prison du Michigan. Mais au bout du couloir, une lumière : Veera, et Mara, et l’espoir qu’un jour leur vie redeviendrait parfaite. Il s’y était tenu, avec tellement de fore, tellement de poigne ; et à ce moment précis, il sentait toutes ces journées d’efforts finalement payer. Les corps de sa femme, tout contre lui, et son souffle qui se mêlait au sien. Finalement. Il osait à peine y croire, trop apeuré à l’idée de se réveiller et d’être déçu. Ca ne serait pas la première fois que ça lui arrivait, rêvant souvent -trop souvent- de ce visage si familier qui se dessinait dans son esprit endormi. Il la voyait, sa Veera, à chaque fois qu’il fermait les yeux. Souriante, la plupart du temps, souvent avec Mara dans les bras. Un tableau parfait qui le berçait alors qu’il tombait dans les bras de Morphée. Mais dans ses rêves, tout était moins agréables. Il y avait ce cauchemars récurant qui revenait souvent le hanter, sa femme, à quelques mètres de lui, la père emprunte sur le visage. Il essaie de l’atteindre mais à chaque pas qu’il fait elle s’éloigne un peu plus, s’enfonçant dans les abysse où, il le sait inconsciemment, l’attendent les hunters. Réveil en sursaut, l’ex-boxeur se retrouvait généralement en sueur, déprimé pour la journée. En prison, même les plus beaux des souvenirs avaient tendance à se faner.

Mais plus besoin de souvenirs maintenant, plus besoin de s’accrocher à cette mémoire défaillante pour retrouver les traits fins de la femme de ses rêves. Elle était là, tout contre lui, elle était là et il ne la laisserait plus jamais partir. Ses bras s’enroulèrent contre son corps frêle, trouvant naturellement leur place comme s’ils avaient été taillé pour enlacer la brune. La voix de la belle s’éleva de sa poitrine, son visage enfouie contre son torse. Il aurait pu l’écouter parler des heures, rien que pour enfin profiter de ce son qui lui avait tellement manqué. Il voulait simplement être là, assis à côté d’elle, son regard plongé dans ses yeux et l’écouter raconter tout ce qu’il avait manqué durant ces années. Car après tout, il avait dû en manquer des choses. A cet âge, Mara était en plein développement ; pour quelles premières fois avait-il été absent ? Savait-elle déjà faire du vélo ? Pouvait-elle lire toute seule, avait-elle déjà fait sa première soirée pyjama ? Tellement de questions s’agitaient dans sa tête, alors que dans un souffle soulagé, il se rendit enfin compte : ils auraient tout le temps du monde pour en discuter, à présent. Il n’allait nulle, il n’avait que ça à faire. Rester, et les écouter raconter ces cinq années de rires, de pleurs, de peur. Un futur qui s’annonçait sans tâche, une perfection dont il n’avait fait qu’oser espérer. Non, plus jamais il ne partirait, il lui promettait. Plus jamais il ne voulait ressentir cette absence le bouffer de l’intérieur, ne serait-ce que le temps d’une journée. La main perdue dans les cheveux de la belle, il se laissa à aller, s’ouvrant à sa femme. Un sentiment étrange, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas parlé de ses sentiments de la sorte. Mais avec elle, il pouvait, il n’y avait rien de plus naturel. Il posa sa tête contre celle de Veera, noyant son visage dans sa chevelure brune ; elle sentait bon, une odeur si rassurante dont il ne se lasserait surement jamais. Il aurait voulu que cette étreinte dure pour toujours. Que le temps s’arrête, là, maintenant, et à jamais. Que pour le reste de leur vie, ils se trouvent ainsi enlacé, plus jamais séparé. Jaime ferma les yeux, se porter par tout ce bonheur.

Et puis il entendit le sanglot coincé dans la gorge de sa femme alors qu’elle laissa à son tour s’échapper les sentiments. Le coeur de Jaime se brisa. Il ne voulait pas la voir pleurer, pas aujourd’hui, pas demain, jamais. Larmes de bonheur, de tristesse, de soulagement ; il ne savait pas et ne voulait pas savoir. Il voulait seulement qu’elle arrête, il détestait la voir dans cet état. Sa pauvre Veera. Il l’entendit à peine alors qu’elle murmura son prénom, et il la serra. Encore plus fort. Le prénom de la belle fit écho dans son esprit, pour toute réponse à ce chuchotement plaintif. « Tu m'as tellement manqué aussi. » Le mutant déposa un baiser sur le haut de son crâne, puis un autre sa tempe, et encore, recouvrant son visage entier de baisers délicats, essuyant ses joues trempées. Son regard se plongea dans les sien alors qu’elle semblait contempler chaque parcelle de son visage ; un mince sourire s’étira sur ses traits alors que son doigt vint s’égarer sur son visage fatigués. La brune parcouru sa peau, jusqu’à la nouvelle cicatrice dont il avait écopée il y a quelques mois. Il n’en avait pas beaucoup -la plupart du temps il arborait une peau impénétrable lors de ses bagarres- mais en prison il n’avait pas réellement eu le choix. Et même s’il évitait de chercher les ennuis, les ennuis finissaient toujours par le trouver. Son sourire s’étira un peu plus  la remarquer de sa femme ; il l’aimait tellement. « C’est l’effet bad boy, peut-être le seul avantage de la prison. » souffla-t-il, hésitant à rire de ce passage si douloureux de sa vie, qui datait encore de la vieille. Mais avec elle, il se sentait redevenir lui-même, blagueur et malin, incapable de résister l’envie de la faire sourire. Le mutant la sentit s’approcher, doucement, son visage à seulement quelques centimètres du sien maintenant. Immobile, il attendait qu’elle s’avance, pour sentir à nouveau la pression de ses lèvres contre les siennes. Mais elle se stoppa net. « Tu ressembles tellement à Mara… » souffla-t-elle finalement, sans continuer sur sa lancée. Le sourire du mutant se fana en même temps que celui de sa femme, son coeur manquant un bon. Ca lui faisait mal, de ne même pas savoir à quoi ressemblait sa fille à présent. Il baissa le regard, et Veera s’éloigna, à son plus grand regret. Les yeux brillant, il tâchait de fuir les yeux de la belle, encore trempés de larmes. Elle recula d’un pas, puis de deux. Bientôt, cette distance nouvelle qui les séparait lui paraissait inconcevable ; pourquoi s’était-elle reculée ainsi ? Le doute s’instaura dans l’esprit du jeune homme, la peur aussi. Qu’avait-il fait, qu’avait-il dit ? Le mutant ne comprenait plus rien. Il s’avança d’un pas, plaçant sa main sur le rebord de la porte. Pourquoi ne lui avait-elle toujours pas proposé d’entrer ? « Vee, je … Est-ce que j’peux entrer ? » souffla-t-il, inquiet. Le regard soucieux, il se posa soudain une question qui ne lui était pas encore passé par l’esprit : voulait-elle réellement de lui ici ? Ca lui paraissait tellement improbable, qu’il n’y avait pas pensé ; et pourtant. Pourquoi agirait-elle de cette manière si le jeune homme était le bienvenu dans l’appartement. « S’il te plait, je … J’veux juste voir ma fille. Juste une seconde, je la réveillerais pas promis. Je … » Jaime s’arrêta, tombant des nues, réalisant soudain que les retrouvailles parfaites qu’il s’était imaginé ne se passeraient peut-être pas comme prévues.


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MessageSujet: Re: ★ all i want is nothing more (buchanans)   ★ all i want is nothing more (buchanans) Icon_minitimeLun 28 Déc 2015 - 20:19

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Elle aurait aimé pouvoir rester comme ça pour toujours. Arrêter le temps, et le laisser filer un petit grain à la fois, pour qu’une seule seconde dure une éternité. Être avec Jaime, son corps contre le sien, ses doigts dans ses cheveux, sa respiration dans son cou. Être avec Jaime, et l’être pour toujours, en oubliant le reste du monde. Oublier tout le reste et les autres, et rester avec lui à jamais. Elle aimerait tellement pouvoir garder ses yeux sur son visage, le détailler, encore et encore, pour le connaître par coeur, chaque petit détail, chaque petite cicatrice, chaque petite étoile dans ses yeux quand il la regardait. Comme elle adorait ça quand il la regardait. Elle se sentait comme un trésor, comme une princesse, comme si rien n’importait plus au monde pour lui qu’elle et lui, à cet instant précis, elle et lui… et Mara. À la pensée de sa fille, Veera sentit son coeur se briser. Comme elle était un miracle et une malédiction à la fois. Elle aimait Mara plus que tout au monde, et voulait la protéger envers et contre tous, mais cela voulait également dire rejeter l’homme qu’elle aimait le plus au monde. Rester avec Jaime mettait la vie de Mara en danger. Et ça, elle ne pouvait l’accepter, elle ne pouvait plus l’accepter. Elle ne voulait jamais revivre ce qu’elle avait vécu, elle ne voulait plus jamais ressentir cette atroce et viscérale peur. Cette peur qui était restée tellement longtemps. Plus jamais. Et elle savait que si Jaime revenait, toujours avec son pouvoir, inévitablement, cette peur reviendrait. Même qu’elle était déjà là, elle faisait déjà glacer son sang dans ses veines. Et si Jaime avait été suivi? Et si ces hommes étaient déjà là, prêts à faire du mal à Mara? Veera ne pouvait pas se l’imaginer. Elle ne pouvait tout simplement pas le permettre. Pour le bien de leur fille, elle devait se briser le coeur, et briser celui de Jaime aussi. Le temps ne pouvait pas être arrêté. Ces quelques secondes qu’elle avait passé dans les bras de Jaime, elles étaient terminées. Envolées. À jamais. Le temps continuait, c’était inévitable, c’était la loi de l’univers. L’éternité n’existait pas. Le temps passait, et le temps devait passer, c’était comme ça. Elle aurait tant voulu garder Jaime auprès d’elle. Il venait tout juste d’arriver. Ça faisait à peine quelques minutes qu’elle l’avait devant lui, et déjà elle devait lui dire au revoir. Atroce séparation. Déchirure. Elle s’en voulait tellement. Mais elle n’avait pas le choix. Elle chérirait ces secondes qu’ils avaient passés ensemble. Elle les chérirait pour toujours s’il le fallait. Elle ne savait pas du tout comment Jaime allait réagir. Peut-être ferait-il son choix très vite. Mais elle en doutait. Elle le connaissait par coeur, cet homme qui se tenait devant elle. Elle savait à quel point son pouvoir était important pour lui. Il ne s’en débarasserait pas aussi facilement. Mais elle avait espoir, elle avait espoir qu’il comprendrait, et qu’il serait prêt à faire ce sacrifice. Pour elle. Pour Mara. Pour leur fille. Et qu’un jour, aussi lointain soit-il, ils puissent être heureux, tous les trois, et ne plus avoir à compter les secondes ensemble, à pouvoir laisser le temps filer sans avoir à y songer.

Le sourire blagueur qu’il avait abordé quelques secondes auparavant était disparu. Elle avait reculé et toute la magie de leurs retrouvailles semblait s’être évaporée dans l’air. Maintenant qu’elle ne le touchait plus, c’était comme s’ils n’étaient plus vraiment là. Ou plutôt, comme s’ils avaient été là depuis toujours. Le temps s’écoulait maintenant lentement, trop lentement, et Veera aurait aimé que ce ne soit pas le cas, car c’était une torture de voir cette expression sur le visage de Jaime. Il s’était avancé, et elle avait reculé au même rythme. Il était sur le seuil de la porte maintenant, une main posée sur le rebord. La respiration de Veera était effrénée, elle aurait aimé pouvoir refermer la porte immédiatement et la verrouiller à clé, juste ne pour ne plus voir le visage décomposé de Jaime. “Vee, je… Est-ce que j’peux entrer?” Elle se mordit la lèvre très fort, juste pour s’empêcher d’éclater en sanglots. Le moment était venu, elle ne pouvait plus l’éviter. Elle chercha les mots, pour lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas, pas maintenant, mais elle ne trouvait rien. Elle prit quelques secondes pour réfléchir, pour se composer, et pris une longue inspiration. Elle devait tous simplement le dire. Elle devait se lancer, se jeter dans la gueuel du loup. Retirer le pansement d'un coup sec. Une fois que ça serait fait, ça irait bien mieux. Du moins, c'est ce qu'elle espérait. Veera regarda longuement Jaime, puis prit une autre inspiration avant de se lancer.

“S’il te plait, je… J’veux juste voir ma fille. Juste une seconde, je la réveillerais pas promis. Je…” Veera avait peine à regarder Jaime dans les yeux, ça lui faisait mal, tellement mal de devoir lui infliger ça. Il revenait de tellement d’années plongé dans la solitude, il avait attendu ce moment tellement longtemps et elle le détruisait pour lui, elle le lui volait sauvagement. Elle devenait le bourreau, elle devenait le pire scénario qu'il puisse s'imaginer. Retourner auprès de sa famille après des années en prison, et découvrir quelqu'un qui ne voulait pas de lui - ce n'était pas le cas, bien sûr. Veera voulait toujours de Jaime, plus que quiconque - elle ne s'imaginait pas vivre sans lui. Elle le voulait, elle le voulait atrocement, mais rien dans la vie n'était aussi facile. Elle l'avait accepté, et il devait aussi.  “Jaime, je suis désolée.” Sa voix tremblait, mais elle ne voulait pas pleurer, elle ne pouvait pas, elle devait se montrer forte pour Mara. Les larmes lui brûlaient les yeux mais elle les empêchait de rouler sur ses yeux. Elle resta fermement devant la porte, bloquant le chemin. “Je… j’peux pas te laisser entrer.” La magie n’était plus là, il ne restait que la dure et triste réalité, et le son de leurs coeurs qui se brisaient. “Il faut que tu comprennes, si j’te laisse entrer, ils vont revenir, et… et ils vont faire du mal à Mara, et j’peux pas laisser ça arriver, pas une deuxième fois, tu comprends? C’est trop… c’est trop risqué, Jai.” Une avalanche de mots, qu’elle aurait voulu contrôlé, mais tout était sorti tout seul. Elle regrettait déjà; elle aurait aimé mieux pour l’expliquer, clairement, pour lui laisser une chance, mais elle détestait ce qu’elle faisait et elle était incapable de le dire correctement. Une larme s’échappa du coin de ses yeux, elle la chassa avec colère – elle ne pouvait pas pleurer, elle devait être forte. Elle devait se montrer cruelle, pour qu'il comprenne la gravité de la situation. Qu'il comprenne qu'elle était sérieuse, et qu'elle ne flancherait pas. Ce n'était pas une décision qu'elle avait prise à la légère, après tout, pas du tout; elle y avait longuement pensé. Elle avait songé à toutes les solutions possibles. Ils auraient pu partir, bien loin des États-Unis, et faire une vie ailleurs. Mais ces gens ne lâcheraient pas le morceau, jamais. Ils passeraient leur vie à fuir, et Veera ne voulait pas d'une telle vie pour Mara. Pas du tout. De toutes les options, la seule qui pouvait fonctionner, c'était de demander à Jaime d'obéir à ces hommes. Pour qu'enfin, ils puissent être tranquilles. Enfin tranquilles. “Je veux pas te faire de mal, Jai, c'est la dernière chose que je veux faire, mais... j’ai pas le choix. Pour Mara. Tu peux pas entrer.”


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MessageSujet: Re: ★ all i want is nothing more (buchanans)   ★ all i want is nothing more (buchanans) Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 6:43


all i want is nothing more To hear you knocking at my door.
- 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy man I'm sure. When you said your last goodbye I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, Alone without you by my side. But if you loved me, Why'd you leave me? Take my body. So you brought out the best of me, A part of me I've never seen. You took my soul and wiped it clean. Our love was made for movie screens. / VEERA ET JAIME BUCHANAN ★

Le mutant se doutait bien, que rien ne serait facile. Impossible de disparaitre durant cinq ans et d’espérer retrouver les choses comme il l’avait laissé. Cinq longues années d’absence, de vie et de moment où il n’était pas là. Cinq années où il a raté les premiers pas de Mara, ses premier mots, son premier jour d’école. Où il n’avait pas été là pour changer sa couche ou pour l’aider à faire ses devoirs. Jaime ne se voilait pas la face, il n’était pas si naïf. Pourtant, durant ces cinq ans, ça avait toujours facilité les choses d’idéaliser sa sortie, et ses retrouvailles. Utopiste peut-être, mais c’était ce qui l’avait aidé à tenir le coup et à ne pas perdre la tête. Pas totalement. De s’imaginer, dans les bras de Veera, Mara courant autour d’eux avec un grand sourire. Une vie normale, une vie de famille. Une vie qui lui paraissait de moins en moins lointaines au fils des jours et des mois passés derrière les barreaux. Il avait pu goûter à ces moments si proches, ces moments qu’il pouvait presque effleurer dans ses rêves ; comment aurait-il pu se priver d’une telle naïveté, alors qu’il n’avait rien d’autre ? Pourtant, maintenant qu’elle état là sa Veera, qu’elle se tenait devant lui avec cet air si dur, la réalité venait le frapper en plein visage. Ca avait été beau, de rêver comme il l’avait fait ; ça avait rendu les nuits trop froides et les journées trop longues un peu plus faciles à supporter. Mais maintenant qu’il reprenait goût à la liberté, les rêves n’avaient plus leur place. Seulement la dure et froide réalité. Jaime avala sa salive alors qu’il sentait le corps de sa femme lui glisser entre les doigts, filant avec l’espoir qui lui restait de retrouvailles heureuses. Comment avait-il pu être si crédule, comment avait-il pu se voiler la face à ce point ? Les choses avaient été plus douces, mais à quel prix ? La désillusion qui le ramenait durement sur terre n’était-elle pas trop cher payé pour les quelques heures de réconforts que cela lui avait apporté ? Le regard dur -presque suppliant- de Jaime cherchait désespérément celui de sa femme. La vérité s’était déjà imposée à lui lorsqu’il demanda à voir sa fille, sa Mara. Depuis le temps qu’il attendait ce moment. Lorsqu’il sentait le courage commencer à manquer en prison, lorsqu’il ne trouvait plus la patiente de supporter ce calvaire, il trouvait toujours refuge dans ses pensées, se demandant ce qu’était en train de faire sa Mara. Le mutant essayer de dessiner ses traits dans son esprit, de l’imaginer telle qu’elle était aujourd’hui ; il était loin le bébé qu’il avait connu, elle devait avoir tellement grandit aujourd’hui. Il aurait tout donné pour juste un regard, quelques secondes pour contempler à qu’elle point sa princesse avait changer. Mais même cela, Veera n’avait pas l’air de vouloir lui accorder. Se mordant les lèvres, les yeux brillant de larmes nouvelles, sa femme ne semblait pas vouloir lâcher prise et campait encore devant la porte d’entrée, lui bloquant le passage. Silence. Le chaos qui devait régner dans l’esprit de sa femme faisait miroir au calme effrayant qui dominait le sien. Une triste acceptation de son sort, alors qu’il observait la femme de sa vie chercher les mots pour le rejeter. Un sérénité annonciatrice de tempête, un calme qui remplaçait la colère qu’il était incapable de ressentir pour sa Veera. Le regard noisette de la brune refusait de croiser celui de Jaime, fuyant devant ce qu’elle ne réussissait pas à faire ; mais ce silence valait tous les mots du monde, le mutant comprenait ce qui se passait. Accepter la situation serait une autre affaire. « Jaime, je suis désolée. » souffla la jeune femme. Et le monde de Jaime s’arrêta de tourner.

Il avait voulu repousser la dure réalité jusqu’au bout, s’enfonçant un peu plus profondément dans sa propre fantaisie, dans sa vie parfaite, avec sa famille parfaite. Comment aurait-il pu imaginer que ce n’était pas ce que voulait Veera ? Le silence de son esprit laissa place à un millier de questions : avait-elle rencontré quelqu’un d’autre, refait sa vie sans lui ? Ou voulait-elle continuer de vivre sans la toxicité de Jaime, qui ne semblait jamais vouloir arrêter de s’attirer des ennuis ? La voix tremblante, Veera bloquait fermement le passage alors que le mutant refusait de détacher sa main du rebord de la porte ; si il lâchait prise, elle pourrait fermer la porte et tout serait finit. Les yeux du Buchanan était brillait maintenant, à l’instar de ceux de sa femme. Il tentait difficilement de retenir les larmes, alors que Veera continuait de renforcer ses désillusions. « Je… j’peux pas te laisser entrer. » « Vee … » souffla-t-il, ne pouvant supporter d’en entendre plus. Une larme solitaire s’égara sur son visage fatigué alors qu’il s’approcha un peu plus de la brune. « S’il te plait Vee, je … j’veux juste voir notre fille. Notre Mara. Juste une seconde, et je fous le camp.   » Sa voix était emprunte de folie, celle d’un homme sans espoir. Suppliant sa bien aimée de ne pas le rejeter, de ne pas fermer la porte. Dans ses yeux, on lisait le même désespoir, et la peur d’un futur sans elles. « Il faut que tu comprennes, si j’te laisse entrer, ils vont revenir, et… et ils vont faire du mal à Mara, et j’peux pas laisser ça arriver, pas une deuxième fois, tu comprends? C’est trop… c’est trop risqué, Jai. » Le coeur de Jaime se serra. « Je veux pas te faire de mal, Jai, c'est la dernière chose que je veux faire, mais... j’ai pas le choix. Pour Mara. Tu peux pas entrer. »  Bien sur, qu’elle avait raison. Après des années à ses côtés, il avait bien compris que sa Veera avait toujours raison ; et c’était ça, peut-être, qui faisait le plus mal. La dure vérité qui venait balayer si facilement ses minces espoirs d’une vie normale, d’une vie heureuse. Elles étaient loin, les retrouvailles rêvées, loin les éclats de rire et les larmes de joie. Agrippé à la porte, le coeur brisé et les joues trempées, Jaime ne pouvait qu’embrasser la terrible réalité.

Mais il ne voulait pas s’avouer vaincu, il ne voulait pas se laisser abattre. Jaime, il voulait se battre, pour elle et pour Mara. Pour toutes les fois où il n’avait pas été là pour les défendre. Le désespoir laissa place à la colère, nouveau souffle de vie dans ce corps qu’il était prêt à laisser s’éteindre. Les choses étaient différentes maintenant, il était là. Maintenant, il pouvait se battre. «C’pas pareil qu’avant Vee, j’suis là maintenant. Pour vous. J’suis là pour vous défendre toi et Mara. Si ils veulent revenir, ils ont qu’à essayer ; j’les attend. J’vais les faire regretter d’être venu vous emmerder. » gronda-t-il, une rage nouvelle dans sa voix enroué par les larmes. Jaime était prêt à décimer une armée entière, si il pouvait retrouver sa famille. «Je pars pas, pas cette fois. J’reste là, même si j’dois dormir sur le putain de palier. J’vous quitte plus maintenant que je vous ai retrouvé. Je promet Veera, cette fois j’vous quitte plus. Plus jamais. » Les yeux brillants, il s’approcha encore un peu plus de sa femme, un pied à l’intérieur de l’appartement à présent, la main toujours fermement agrippée au contour de la porte. «S’il te plait … » souffla-t-il finalement, dans un murmure plaintif.
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MessageSujet: Re: ★ all i want is nothing more (buchanans)   ★ all i want is nothing more (buchanans) Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 17:43

so you brought out the best of me, a part of me I've never seen. you took my soul and wiped it clean. our love was made for movie screens.
all i want is nothing more
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Veera s’était jurée de protéger Mara contre tout, et à n’importe quel prix. Elle se l’était jurée, ce jour-là, quand les chasseurs étaient finalement partis de chez elle après l’avoir vaccinée. Son bras était douloureux, couvert d’une grande ecchymose là où la seringue avait brutalement pénétré la veine. La maison était silencieuse, sauf pour les pleurs de Mara à quelques pas d’elle. Veera avait ignoré la douleur et avait pris Mara dans ses bras. Sa fille, sa petite fille. Plus jamais elle ne la laisserait vivre ça, plus jamais elle n’accepterait qu’elle soit témoin d’une chose pareille. Contre tout, et à n’importe quel prix. Même contre Jaime. Même contre Jaime. Elle savait que ça serait difficile. Elle savait que ça allait lui briser le coeur, que ça allait leur briser le coeur à tous les deux. Mais elle n’avait pas le choix. C’était pour Mara qu’elle le faisait. Elle avait retourné l’idée dans tous les sens, et elle n’avait pas le choix. C’était la seule solution pour la protéger, pour vraiment la protéger. Tant que Jaime avait sa mutation, le risque était là, les hunters reviendraient et feraient du mal à la petite. C’était une logique sans faille, et la seule solution demeurait : garder Jaime éloigné, jusqu’à ce qu’il accepte de se débarrasser de sa mutation. S’il acceptait de se débarrasser de sa mutation. Veera savait que ça serait difficile de le convaincre. Impossible, même. Jaime tenait à sa sa mutation, elle savait à quel point. Elle, ce n’était pas tellement important pour elle; quand on lui avait enlevé, ça lui avait fait bizarre, mais ça n’avait pas changé grand-chose. Elle ne s’était pas sentie différente. Mais pour Jaime, c’était différent; cette mutation était une partie de lui. Ce serait comme lui enlever une partie de son âme. Mais c’était pour Mara… Veera aimait croire que pour Mara, il serait peut-être prêt à le faire. Peut-être. Elle essayait de lui expliquer, pourquoi il ne pouvait pas entrer, pourquoi elle ne pouvait pas le laisser entrer. Ils reviendraient. Son plus grand cauchemar, la chose à laquelle elle rêvait depuis le Michigan. C’était pour Mara. Pour Mara. Elle aurait pu le répéter une centaine de fois, que c’était pour Mara. Tout ce qu’elle faisait était pour cette petite. Veera se souvenait de sa naissance; elle s’en souvenait comme si c’était arrivé la veille. L’hôpital était silencieux, comme si tout le monde s’était donné le mot pour respecter l’arrivée de cette petite créature, de ce petit ange que Veera aimait déjà tellement. Ça avait été tellement étrange, de donner naissance à quelqu’un – de lui donner la vie. Veera lui avait donné la vie, et c’était son devoir de s’assurer qu’elle vivrait. C’était ça, son boulot en tant que mère – protéger son enfant, et s’assurer qu’elle vive. Ça avait semblé être un travail simple, de simplement garder Mara en vie – jusqu’à ce que ça ne le soit plus. Jusqu’à ce qu’ils arrivent, et jusqu’à ce qu’ils menacent tout. Une enfant. C’était ce qu’elle leur avait dit – ce n’est qu’une enfant. Ils s’en fichaient bien. Non, Veera ne voulait plus vivre ça, elle ne pouvait plus vivre ça. Elle devait rester forte.

Il voulait juste la voir. Évidemment qu’il voulait. Juste une seconde. Pendant un instant, Veera se laissa emporter par le regard suppliant de Jaime, et par l’ivresse de sa présence. Une seconde, quel mal cela ferait ? Pendant un instant, elle fut tentée d’accepter, juste une seconde. Mais elle réalisa que si elle laissait Jaime entrer, elle n’aurait plus la force de lui demander de repartir. La seconde se transformerait en une minute, puis en une nuit, puis il resterait pour de bon – et ils reviendraient. Non. Veera insista. Elle ne devait pas trésaillir, elle devait garder sa résolution. C’était de la torture de voir Jaime dans cet état – Veera agrippait la porte avec tellement de force que ses jointures lui faisait mal. Elle sentait les larmes couler sur ses joues, mais elle n’avait plus le courage de les chasser. “C’pas pareil qu’avant Vee, j’suis là maintenant” dit Jaime d’une voix brisée. “Pour vous. J’suis là pour vous défendre toi et Mara. Si ils veulent revenir, ils ont qu’à essayer; j’les attend. J’vais les faire regretter d’être venu vous emmerder.” Veera entendait la colère dans la voix de son mari. Mais elle secoua la tête – non, elle pouvait pas supporter l’idée qu’ils reviennent. “Jaime…” dit-elle d’un ton pitoyable, incapable de retenir ses sanglots. “Je pars pas, pas cette fois. J’reste là, même si j’dois dormir sur le putain de palier. J’vous quite plus maintenant que je vous ai retrouvé. Je promets Veera, cette fois j’vous quitte plus. Plus jamais.” Veera ferma les yeux, incapable d’entendre les supplications de Jaime. C’était comme recevoir un coup de couteau au coeur à chaque mot. Chaque mot, le couteau s’enfonçait de plus en plus. Elle saignait de plus en plus. “S’il te plaît…” Elle continuait de secouer la tête, de s’aggriper à la porte. Elle tomberait sinon. Elle sentait que Jaime s’était approché d’elle – il était là, tout près. Elle n’aurait qu’à lever la main pour le toucher à nouveau. Mais elle ne pouvait pas s’y résoudre.

Elle renifla, contenant ses sanglots. “Jai, s’te plaît, arrête” dit-elle d’une voix cassée par les larmes. “J’peux pas…” Elle secoua la tête, s’arrêtant pour prendre une longue inspiration. “Faut qu’tu comprennes… J’veux pas que Mara revive ça. J’veux plus jamais voir cette peur sur son visage, j’veux plus jamais avoir à supplier qu’on épargne sa vie…” Veera trouva enfin le courage de poser ses yeux dans ceux de Jaime. Les beaux yeux de Jaime. “C’est juste une enfant, Jai.” Elle continua de regarder Jaime, d’observer ses traits. Ses cheveux dans lesquels elle aimait tant glisser ses doigts. La nouvelle petite cicatrice. Ses lèvres qu’elle aimait tant embrasser. “C’est pas s’ils veulent revenir, Jai, c’est quand ils vont revenir. Ils me l’ont dit. Et je sais qu’ils me surveillent – ils attendent juste que tu réaparaisse pour débarquer. Ils sont peut-être même là en ce moment. Faut qu’tu comprennes, Jai, qu’ils nous laisseront pas tranquille tant que…” Elle s’arrêta, ses mots bloquant dans sa gorge. Elle était fatiguée. Elle était exténuée. Mais elle devait continuer. “Tant que t’as encore ta mutation.” Les mots tombèrent dans le hall silencieux. Veera garda ses yeux sur Jaime. Son Jaime.  
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