c'est la fête au village tout le monde peut participer
La fête foraine se déroulait si bien. Les gens riaient, les gens s'amusaient. Quelques secondes, un discours, une explosion, un coup de feu, et voilà que la terreur règne. Autour de vous, les gens courent, les gens crient. Les grandes flammes brûlantes envahissent rapidement la fête foraine. Tout n'est plus que chaos et terreur.
Vous étiez presque à la sortie. Dès que l'explosion s'était fait entendre, vous aviez couru vers celle-ci, voulant à tout prix échapper au chaos. Cependant, alors que vous étiez presque sortis, vous entendez des cris derrière vous - des cris de pur terreur. Vous voyez que la jeune femme à l'entrée, qui vous a vendu votre ticket, est prise au piège dans son petit stand de verre. Vous devez l'aider à sortir. Attention, les flammes se propagent autour de vous.
quelques précisions : - le sujet se déroule quelques minutes après le contexte. - l'ordre sera donc Ava, Cesare. - n'oubliez pas c'est l'hiver, il fait froid, il neige (même si les flammes réchauffent) ! - il faut faire des rps courts pour que ça puisse avancer vite 500 mots maximum, comme d'hab (a) - s'il y a quoi que ce soit, n'hésitez pas à mpotter un admin. bon jeu !
Il neigeait. Ava retroussa son nez, s’emmitouflant le plus possible dans son manteau. Elle détestait la neige. Elle détestait la neige, et le feu, et les foules. Pourquoi avait-elle accepté d’accompagner Margo et Charlie a cette fête ? Il n’y avait rien pour elle ici. Même le stand de pommes d’amour qu’on lui avait promis demeurait introuvable. Elle avait dû se contenter d’une barbe à papa, faible compensation pour les couches de sirop rouge sang refermant une pomme croquante et fondante à la fois. Le sucre de sa friandise lui avait collé aux doigts de manière plus que désagréable, et la jeune femme s’était mise à bouder. Pas fort – elle était avec Charlie et Margo, tout de même, ce qui était mieux que rien – mais assez pour s’être retrouvée distancée d’elles dans la foule. Elle avait retracé ses pas, confuse et un peu irritée par les gens bruyants se pressant autour d’elle, sans la moindre sympathie pour sa frêle figure ballottée par leurs coups de coude et de genoux. Près de la sortie était un plan, elle s’en souvenait. Ses amies avaient dit vouloir se rendre sur un stand qui leur donnerait une vue élevée du feu de joie ; si elle trouvait comment s’y rendre, elle les y retrouverait sûrement.
C’était avec cette idée en tête qu’Ava marchait à contresens dans les hordes d’habitants, s’éloignant du centre de l’attraction. Le dos tourné, elle ne vit pas ce qui se passait, la mort du mutant, les explosions qui la jetèrent au sol. La première chose à laquelle elle réagit, furent les cris de la caissière, enfermée dans son stand en proie aux flammes. Se relevant tant bien que mal, Ava courut jusqu’à elle. Elle voulu attraper la poignée de la porte mais la chaleur lui brûla la main et elle s’écria, retombant en arrière. Le tambourinement des poings de la jeune femme contre la vitre lui martelaient le crâne en rythme avec les pulsations de douleur dans sa paume rougie. Trop de sensations, trop de choses se poussaient dans son esprit, chacune voulait qu’elle leur prête attention ; mais Ava ne pouvait pas, n’avait jamais pu gérer ce genre de survoltage mental. Dans d’autres circonstances elle se serait simplement enfuie, cherchant un lieu calme où laisser les pleurs et les cris évacuer le surplus dans son cerveau, jusqu’à ce qu’elle puisse de nouveau réfléchir.
Seulement elle ne pouvait pas laisser la jeune femme là, sans secours. La vue brouillée par les larmes, la métisse releva son visage en direction de la foule. « Aidez-la ! » s’époumona-t-elle, sans savoir à qui elle s’adressait. Hunter, humain, mutant – que la femme du stand fasse partir du dernier groupe n’était pas important, pas plus que la nature de la personne qu’elle venait d’appeler à l’aide. Elle ne pouvait pas se permettre de penser à de telles choses en cet instant, alors que les explosions et les cris de terreur refusaient de se laisser étouffer sous le manteau de la neige.
Les derniers événements n’avaient fait que confirmer à Cesare le sentiment qu’il n’était pas fait pour ce genre de sorties toutes particulières. Peut-être que sa sœur était différente, totalement capable de saisir l’opportunité de s’amuser : lui, se contentait trop souvent de vivre dans des ténèbres que même une fête foraine ne semblait pas pouvoir écarter. Il avait été éduqué à la dure, lâché en quelques rares occasions de liberté par des parents qui avaient toujours un œil sur lui – il s’y était fait, à la longue, mais s’adapter à une totale liberté ne semblait pas être à l’ordre du jour. Probablement qu’il aurait pu faire bien plus que confronter Isolde, ressasser ces souvenirs désastreux qui les avait détruits purement et simplement – après tout, tous les éléments avaient été rassemblés pour faire passer à n’importe qui, une soirée on ne peut plus agréable. Il aurait pu se contenter de bouffer jusqu’à ce que son estomac explose, ou aligner les verres, comme il le faisait déjà bien souvent. Il n’était pourtant ni saoule, ni sustenté au moment de se diriger vers la sortie de la fête foraine : jamais le DeMaggio n’avait appartenu aux citoyens de Radcliff, marquant relativement peu les esprits, comme une ombre embrassant brièvement une existence – alors à quoi bon prétendre ? Sa sœur était, encore une fois, bien plus douée à ça que lui – prétendre pouvoir chasser la crainte que représentait la menace de leurs parents, prétendre avoir le contrôle sur son existence alors même que celle-ci s’échappait inexorablement. Emmitouflé dans sa veste, mains dans les poches, regard bas, fuyant tout autre tête à tête qui aurait pu se présenter sur sa route, Cesare avait presque atteint la sortie, avant que tout ne bascule.
Ce qu’il saisit en premier, fut le résonnement lointain d’une explosion – bien moins dévastatrice que celle qui avait détruit l’hôtel de ville quelques mois plus tôt. Mais une vraie explosion, dont l’amas de fumée était déjà visible d’où il était, surgissant au milieu de la foule pour semer un souffle de terreur parmi tous les gens présents. Le temps qu’il esquisse quelques pas précipités vers l’origine des bruits, les choses se précipitèrent droit vers le chaos. Encore des explosions, plus diffuses ; des cris naissants, des gens qui se précipitaient déjà pour échapper à la grosse bombe dont tout le monde craignait l’existence. Déjà, le chasseur bousculait les gens par dizaine au moment de rebrousser chemin – puis ce fut le coup de feu, et ses conséquences – un profond silence, tout qui semblait plonger dans l’inexistence. Et la panique pure et dure. Etait-ce le groupe d’Isolde qui avait provoqué tout ça ? D’où il avait été, si loin, tentant de palier son impuissance, Cesare n’avait rien vu, rien pu faire ; pourtant, ses pensées allaient instinctivement sur la blonde, et les paroles qu’elle avait prononcées. Elle avait dit trop aimer cette fête pour y faire quoique ce soit de menaçant ; quelle était cette histoire alors ?! Oubliant les risques, les conséquences, Cesare continua d’avancer pendant une poignée de secondes, l’esprit confus entre toutes les informations qui se glissaient de force dans son cerveau : il avait entendu le début du message de Lancaster, au loin, et avait volontiers rejeté toute parole sortant des enceintes ici et là, mais c’était vers sa sœur, vers Isolde encore une fois, que toutes ses pensées allaient – il était sûr que sa cadette était ici, introuvable au milieu de la foule. Il allait la retrouver, cette fois : son espoir fut réduit à néant par un éclat de voix, qui interrompit brusquement la chaine de ses pensées. Son regard noir trouva une silhouette à terre, à quelques pas de là – si son réflexe premier eut été d’aller vers elle, il remarqua bien vite ce qu’elle désignait. Une vendeuse coincée dans un stand, à quelques foulées de là. Avec la précipitation des uns et des autres, les explosions mêlées au feu de joie, les flammes s’étaient diffusées plus vite que jamais, menaçant déjà tout alentours ; le DeMaggio ne prit qu’une poignée de secondes pour réfléchir à ses actions. Arrivé au niveau de la cabine, faisant fi des tambourinements de la caissière paniquée, presque déjà intoxiquée par les gaz noirs diffusés par le feu, Cesare se concentra, usant de son pouvoir – le métal rendu brûlant par l’incendie lui sembla aussi froid qu’auparavant. Lorsqu’il ouvrit la porte du stand, ce fut la fumée qui l’atteignit en premier, glissant dans ses poumons plus vite que l’air alentours ; d’une main tendue, il attrapa le bras de la jeune femme, la tirant avec lui vers la sortie. Les quelques secondes qui lui suffirent à faire cela devinrent plus longues, lorsque la vendeuse chancela sur ses jambes, s’effondrant à moitié intoxiquée contre le sol. L’adrénaline se mêlant à son sang, à la précipitation à toutes les inquiétudes qui brouillaient déjà ses pensées, Cesare la hissa sur son épaule, pour rejoindre l’autre jeune femme, tous trois accroupis dans la neige. « Hey, hey ! Est-c’que ça va ? Vous êtes blessée ? » tout était trouble autour d’eux, mais ils n’étaient pas loin de la sortie, il le savait. La voix rauque, presque étouffée par la fumée qu’il avait avalée, Cesare n’eut que le temps de reprendre sa respiration, avant de voir par-dessus la tête de la jeune femme, un manège à quelques pas d’eux, chanceler sur ses pieds. « On doit bouger, levez-vous, maintenant ! » l’ordre résonna comme un électrochoc, Cesare attrapant la vendeuse comme une poupée de chiffon pour la trainer hors de tout risque, tandis que les craquements se multipliaient, les grincements devenaient plus inquiétants, et la foule continuait de s’agiter en ignorant totalement leur existence.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 15 Déc 2015 - 1:35, édité 1 fois
La paume de sa main hurlait de douleur. Du moins, c’était l’impression qu’avait la métisse, trop confuse pour savoir si c’était de sa bouche que sortait le son, ou si son cerveau avait simplement décidé d’interpréter les brûlures marquant une des parties les plus sensible de son corps. Elle qui avait toujours eue une sensation tactile décuplée se retrouvait soudain à ressentir quelque chose qui dépassait de loin tous les contacts désagréables ou irritants avec les tissus, les surfaces moites, les peaux inconnues. Et autour d’elle rien ne semblait prêt de se calmer : les gens criaient, pleuraient, couraient dans une espèce de ruée sans début ni fin, avec autant de sens qu’une fourmilière soudainement sous écrasée la basket d’un enfant. Le bruit était déroutant, terrifiant ; Ava ne savait où donner de la tête, n’osait même plus rouvrir les yeux tant la panique autour d’elle contrôlait déjà ses quatre autres sens, du goût âcre de la fumée sur sa langue aux odeurs de mort et de fer.
Non loin d’elle, elle sentit quelqu’un changer de sens dans la ruée vers la sortie, pour s’approcher du stand où se retrouvait la caissière paniquée. « Hey, hey ! Est-c’que ça va ? Vous êtes blessée ? » Ava aurait voulu le foudroyer du regard, tant sa question lui paraissait sotte. Elle se berçait les mains en sanglotant, pensait-il réellement qu’elle allait bien, qu’elle faisait ça pour s’amuser ? Mais elle se retrouvait incapable de parler, un râle animalier s’échappant de ses lèvres là où les mots auraient dû trouver leur place. Ses frères comparaient le bruit au meuglement d’une vache, quand elle était petite, et même elle avait été capable de sentir la moquerie et le dédain dans leurs voix. C’était peut-être laid, comme bruit, mais la jeune femme s’en fichait royalement ; c’était sa seule façon de laisser s’échapper sa frustration, sa peur, sa douleur, sans hurler et taper tout ce qui l’entourait, chose qu’on lui avait bien rapidement fait comprendre était inacceptable.
Dans sa confusion, elle ne comprit pas comment l’inconnu fit pour ouvrir le stand qui, jusqu’à si récemment, était brûlant. La partie Hunter de son cerveau aurait dû s’activer, la prévenir, mais elle était bien trop terrifiée pour agir de la sorte. Elle le sentit à peine s’approcher d’elle, la caissière soudain libérée prête de l’évanouissement à cause de la fumée âcre. « On doit bouger, levez-vous, maintenant ! » Mais Ava secoua la tête frénétiquement, sanglotant de plus belle. Elle ne pouvait pas bouger, ne le comprenait-il pas ? Derrière elle, le bruit du métal qui se désintègre, du bois qui craque sous le poids et la chaleur, ne faisait qu’aggraver sa terreur.
Être un héros ; on en revenait au même point – Cesare l’avait dit, l’assumait presque sans encombre, il n’était pas fait pour sauver des vies. Il était celui qui faisait exploser des bâtiments avec plein de gens dedans, si ça lui permettait de sauver une poignée d’être chers à ses yeux. Il était celui qui avait été éduqué, cultivé pour devenir un tueur. Il était celui qui cherchait frénétiquement des yeux la silhouette de sa sœur, devant à chaque seconde résister à l’impulsion de partir à sa recherche à elle, plutôt que de sauver deux totales inconnues. Il était comme ça, ses priorités profondément ancrées dans son esprit : en démordre, ce serait perdre ce qu’il était – le grand-frère toujours chargé d’apposer sur sa cadette une œillade bienveillante. Que pourrait-il faire, si pendant qu’il était là, sa sœur était coincée quelque part, dans une pire situation ? Ses pensées bourdonnaient, ses instincts palpitaient à toute vitesse à travers son corps, portés par l’adrénaline qui faisait vibrer son cœur au fond de son poitrail. Il avait fallu que les choses déraillent – et si, présentement, il était tout à fait incapable de savoir d’où tout ça venait, il y avait déjà cette haine bouillante qui se mêlait au reste de ses ressentiments. Putains de transmutants, putains de chasseurs, putain de Lancaster – peu importait le coupable. La caissière inconnue, vautrée, chancelante sur son épaule, Cesare se retrouvait presque impuissant : il lui était humainement impossible de porter à bout de bras deux femmes totalement paralysées par la situation – et son premier réflexe, aurait probablement été de balancer une beigne dans la tronche de celle qui était là, assise. Pas de la malveillance, son seul moyen de sortir quelqu’un du chaos de ses peurs : c’était ainsi qu’il avait été inlassablement tiré de toute distraction par son père. Homme, femme, galanterie, au moment de survivre, tout ça n’avait pas d’importance.
Tout autour, en tout cas, lui indiquait qu’il n’avait plus de temps à perdre : les craquements de bois et de métal se répétaient, de plus en plus forts autour d’eux. La caissière agonisait sans doute, profondément intoxiquée par les fumées qu’elle avait avalées en grandes quantités. « Merde. » lâcha-t-il dans un marmonnement : peu importaient les réactions imprévisibles de l’autre, Cesare l’attrapa brusquement par le poignet, la tirant sans vergogne hors de portée, quelques secondes à peine avant qu’un amas métallique en flamme ne vienne s’abattre à l’endroit où elle s’était tenue, recroquevillée sur elle-même. Les flammes léchant le sol, faisant fondre la neige et dévorant tout alentours, le chasseur observa toutes ses possibilités, en une seconde chrono – avant de s’adresser de nouveau à la seule des deux qui était encore consciente. « Hey ! Vous allez devoir vous réveiller, j’peux pas vous aider toutes les deux - » est-ce que ça servait d’une quelconque manière ? Le DeMaggio souffla à peine, la sueur couvrant son front, la fumée retrouvant un chemin jusqu’à ses narines : c’était con, si près de la sortie, de se retrouver bloqués de tous les côtés. « Cette fille- » il désigna la caissière qui tournait de l’œil. « elle a besoin de rejoindre une ambulance, et vite. Et si on bouge pas de là, on va finir intoxiqués par la fumée. C’est pas l’moment de faire des crises de panique, pigé ? » et malgré ce nœud serré, palpitant au creux de sa gorge, malgré le brouhaha de la foule aussi assourdissant que celui de son sang à ses tempes, il avait tenté de se montrer le plus agréable possible. Vautré dans la neige jusque-là, c’est lorsqu’il tenta de se relever qu’il la remarqua enfin : la profonde brûlure qu’il venait de se prendre – une barre de fer bouillante qui avait transpercé le tissu de son pantalon, pour venir cramer sa peau en une profonde marque rougeâtre et sanglante. La douleur le fit vaciller, lâchant un grognement tandis que, pour une fraction de seconde, il aurait pu croire qu’il allait tourner de l’œil. Il ne pouvait pas – pas maintenant. Pas ici. Il devait trouver sa sœur.
Spoiler:
pas de souci
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 15 Déc 2015 - 1:34, édité 1 fois
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Sujet: Re: (rp intrigue) ava, cesare. Sam 3 Oct 2015 - 12:27
heart on fire
Ava Carrington & Cesare Demaggio
Ava s’était attendue à ce que l’homme l’abandonne, à ce qu’il s’enfuit sans demander son reste, raisonnant qu’il aurait ‘au moins’ sauvée une vie ce soir-là. Mais non ; il resta planté devant elle, laissant tout juste un « Merde. » sans doute très approprié, vue la situation. La jeune femme gardait le regard fixé sur le sol, espérant sans doute qu’avec un peu d’insistance le sol finirait par s’ouvrir et la protéger de la situation. Les bruits métalliques, les cris de douleur et de terreur qui résonnaient tout autour d’eux la désorientaient, l’empêchant de réussir à reprendre le contrôle sur elle-même, ou même à y penser. Subitement, une main l’empoigna, la tirant debout de force. La Hunter cria, un mélange de peur devant la brutalité du geste et l’horreur d’être touchée, surtout par un inconnu, mais l’homme était trop fort pour qu’elle puisse résister. Elle se retrouva obligée de le suivre, ses jambes obéissant plus à l’instinct qu’à son propre cerveau. L’instant d’après, le manège s’écroula, et un énorme fracas de métal s’écroula là où elle se tenait encore si récemment. Le choc les projeter de nouveau au sol, autant de sa force que par l’effet domino qui entraina dans la neige les deux femmes à la suite de l’homme.
Ses pleurs s’étaient éteints en même temps que son cri, et la chaleur environnante aurait fit fait de sécher ses larmes. Ava se reprit suffisamment pour se débattre violemment, ne supportant plus d’être empoignée ainsi. L’homme la relâcha et l’observa se relever en vitesse, visiblement peu impressionné par le comportement de la métisse. « Hey ! Vous allez devoir vous réveiller, j’peux pas vous aider toutes les deux... » commença-t-t-il, avant de s’interrompre. Elle ne répondit rien, hésitant entre le foudroyer du regard et le remercier de l’avoir sauvée – car sauvée il l’avait, les débris fumants ne laissaient aucun doute. Seule, elle n’aurait eue ni la force ni le temps d’éviter la chute. Ava finit par baisser de nouveau le regard, consciente qu’elle n’avait pas réellement de raison valable d’être en colère contre cet homme. C’est ainsi qu’elle remarqua la déchirure à son jean, noire de brûlure et rouge du sang qui s’échappait de la plaie. Elle releva aussitôt le regard, paniquée. « Ta… » commença-t-elle, mais l’inconnu avait d’autres idées de conversation. « Cette fille… » dit-il, désignant la caissière semi-inconsciente. « … Elle a besoin de rejoindre une ambulance, et vite. Et si on bouge pas de là, on va finir intoxiqués par la fumée. C’est pas l’moment de faire des crises de panique, pigé ? » Dans d’autres circonstances, Ava aurait probablement été vexée de son commentaire sur sa crise ; mais entre la terreur environnante, la caissière déjà empoisonnée par la fumée toxique et la jambe de l’homme, elle n’avait pas le temps d’y penser.
A la place elle acquiesça sérieusement, tirant de sa poche le un long mouchoir en tissu, qu’elle s’amusait à triturer lorsqu’elle était mal à l’aise ou inquiète. Elle le déchira à grands regrets en trois longues bandes, qu’elle humidifia rapidement dans la neige fondante. S’attachant une bande autour du visage de façon à couvrir son nez et sa bouche, elle fit de même pour la femme inconsciente au sol, et tendit la dernière à l’homme. Ce dernier commença à se relever, n’ayant pas encore pris conscience de sa blessure. « Atten… ! » s’écria-t-elle, mais il était trop tard ; l’homme vacilla, et elle s’attendait déjà à le voir s’écraser au sol, la laissant avec deux personnes inanimées à sauver. Mais il laissa s’échapper un grognement de douleur et sembla prendre sur lui. Ava chercha frénétiquement du regard quelque chose qu’il pourrait utiliser comme canne, une aide qui l’empêcherait de mettre tout son poids sur sa jambe blessée. Finalement, elle tomba sur ce qui semblait faire partie d’une plinthe de manège, une longue bande de bois qui lui arrivait à l’épaule. C’était plein d’échardes et lui donnerait l’air du pire costume de Gandalf imaginable, mais elle n’avait pas vraiment le temps de la ciseler en un modèle plus esthétiquement plaisant. « Voilà. » dit-elle, lui présentant le bout de bois avec une solennité digne de l’adoubement d’un chevalier.
Sujet: Re: (rp intrigue) ava, cesare. Mar 6 Oct 2015 - 15:09
Qu’est-ce qu’ils allaient faire ? Qu’est-c’qu’ils allaient faire ? La question était omniprésente à l’esprit du DeMaggio ; pourtant, ce n’était pas celle qui dominait tout le reste – il y avait ce et si ? qui traversait de part en part – encore et encore et encore, chaque neurone qui composait son cerveau. Et si Aria passait par là ? Et si Aria était en danger ? Et si Isolde était en danger ? Et si… ? Dans le chaos de sa vie, ils ne se comptaient désormais plus que sur les doigts d’une main, ceux qu’il considérait comme ses amis, ses indispensables – ses quelque chose qu’il devait sauver coûte que coûte. Cette personne face à lui, cette caissière appuyée sur son épaule ; elles pouvaient être aussi sympathiques qu’elles le voulaient, elles pouvaient prévoir de sauver le monde, que ça n’changeait rien – il ne les connaissait pas. Elles ne le connaissaient pas. Et s’il était un Dieu omniscient capable de choisir qui sauver et qui tuer, elles ne seraient pas dans son top 10. Heureusement pour eux, il était juste humain, tristement impuissant face à cette situation ; incapable de localiser sa cadette ou la chevelure blonde d’Isolde dans la foule. Incapable de savoir de quoi sera faite la prochaine seconde. Il n’avait même pas remarqué sa propre blessure, plaie béante entaillant le muscle de sa cuisse, tant chacune de ses énergies était vouée à un ailleurs trop lointain. Des visages qui se fondaient dans l’épaisseur de la foule ; non, il n’pouvait rien faire pour Aria, ou pour Isolde. Il allait devoir leur faire confiance, les laisser se démerder toutes seules comme elles l’avaient si souvent demandé. Il n’y avait ce soir, face à lui, dans la même situation pourrie que lui, que deux inconnues, une caissière et une métisse aussi imprévisible que les flammes qui les entouraient.
Il la dévisagea d’ailleurs, lorsqu’elle lui tendit un bout du mouchoir en tissu qu’elle avait déchiré ; avait-il vraiment réussi à atteindre quelque chose en elle, avec ses mots, à même de pouvoir la faire réagir ? C’était pourtant loin d’être sa spécialité. Sans rechigner, trop conscient d’au combien sa gorge était devenue sèche, dévorée de l’intérieur par la fumée brûlante, Cesare attacha le mouchoir autour de son nez et sa bouche – prêt à se relever. Ce n’est qu’à ce moment-là, seulement, qu’il se rendit compte de la douleur foudroyante qui déchirait sa jambe : l’empressement l’avait presque rendu insensible à tout le reste, hermétique à ces douleurs auxquelles il était acclimaté depuis longtemps déjà. Vacillant, vacillant jusqu’à manquer d’en retomber dans la neige, Cesare inspira profondément, bénissant le cadeau fait par la jeune femme à ses côtés – ce mouchoir perdrait bien assez tôt de son humidité salvatrice, mais pour le moment, ça tenait bon. « Voilà. » était-ce donc ça ? Sauver des inconnues en l’échange d’un mouchoir et d’un bout de bois pour supporter sa jambe blessée ? C’était toujours mieux que rien, sans doute ; toujours mieux que de tuer des gens à la pelle en pensant sauver le monde d’une quelconque manière. Cesare attrapa donc la plinthe de bois, s’appuyant dessus le temps de hisser à nouveau l’autre femme inconsciente, la chargeant sur son épaule – un énième poids mort qui allait les ralentir – ç’avait franchement été le pire moment qui soit pour se blesser. « C’est quoi votre nom ? » demanda-t-il finalement, après avoir longuement observé la jeune femme ; non, elle ne lui était en rien familière – mais c’était comme un besoin, tout sauf altruiste, de savoir. « Va falloir qu’on fasse le tour, vous savez où on peut trouver une autre sortie ? » y’aurait du monde n’importe où, mais il fallait qu’ils s’éloignent des flammes, il fallait qu’ils sortent des allées étroites des profondeurs de la fête foraine ; « On reste groupés, okay ? » il était temps qu’ils s’accordent sur quelque chose – jusque-là, il n’avait fait que lui sauver la mise, et elle retournait la faveur en quelques petites attentions. Il fallait qu’ils fassent équipe, s’ils ne voulaient pas crever sous des décombres métalliques ou au milieu des flammes. Au moins pouvaient-ils s’entendre sur ça ; ils préféraient mourir avec quelqu’un d’autre, dans d’autres circonstances, qu’ici, maintenant, avec un parfait inconnu.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 15 Déc 2015 - 1:34, édité 1 fois
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Sujet: Re: (rp intrigue) ava, cesare. Ven 16 Oct 2015 - 20:22
heart on fire
Ava Carrington & Cesare Demaggio
Si Ava avait été un tant soit peu plus observatrice – ou du moins, pour ce qui était du langage corporel de l’être humain – elle aurait peut-être remarqué que son sauveur semblait étrangement distant, le regard parfois perdu dans la foule. Elle se serait peut-être interrogée sur ce qu’il pouvait bien y chercher : peut-être un visage familier, un être cher, un membre de sa famille qui aurait délaissé pour la secourir. Mais maintenant qu’elle avait été tirée hors de sa panique par la violence de l’inconnu et du sort dont elle venait juste d’échapper, elle avait finalement réussi à faire abstraction du vacarme qui l’entourait. C’était toujours désagréable, intolérable même, mais au moins, elle pouvait agir. Même si, à voir l’expression de l’autre quand elle lui tendit la béquille improvisée, il s’y attendait encore moins qu’elle. Au bout de quelques instants il attrapa le bout de bois, et s’en servit pour se hisser. La métisse s’avança pour l’aider à soulever la jeune femme inconsciente, mais il l’avait déjà prise sur son épaule. Elle n’était pas sûre que ce fût une bonne idée pour lui de porter un tel poids seul dans son état, mais elle ne dit rien. On lui avait appris qu’il était malpoli d’exprimer un doute quant aux compétences des gens qu’elle ne connaissait pas.
« C’est quoi votre nom ? » demanda-t-il, et la jeune femme ne comprit pas. Pourquoi voulait-il son nom ? Elle était dans une situation dangereuse, pas un contexte social ! Pourquoi s’embarrasser de telles politesses alors qu’ils peinaient déjà à rester en vie ? Ava sentit son cœur s’accélérer, et l’angoisse lui revenir, à l’idée de devoir forcer une interaction sociale dans de telles circonstances. Il lui fallut une bonne minute pour raisonner que l’homme voulait sans doute créer un semblant de rapport entre eux, que les conventions sociales le demandaient, vu qu’ils semblaient avoir créé un petit groupe à eux seuls. « A…Ava. Toi ? » finit-elle par bredouiller, les joues brûlantes de se sentir observée – heureusement que son mouchoir les cachait. « Va falloir qu’on fasse le tour, vous savez où on peut trouver une autre sortie ? » continua-t-il, repassant à un domaine plus pratique. Ava réfléchit un instant, mais finit par secouer la tête. Elle ne venait pas souvent dans ce lieu, et ne le connaissait absolument pas. « Un plan, peut-être ? » dit-elle, la question à demie articulée. Un plan de la fête foraine devait bien se trouver quelque part, si ce n’était que pour indiquer les toilettes, stands de nourriture et autres attractions qui pourraient intéresser les différents habitants de la ville.
« On reste groupés, okay ? » La Hunter acquiesça, prenant cette réponse comme un signe de compréhension de son idée. Elle commença à se diriger vers le périmètre de la fête foraine, cherchant à éviter la foule du mieux qu’elle le pouvait. Avec de la chance, il y aurait un panneau, un signe, quelque chose, avant que la fumée ou la foule n’ait raison d’eux.
Sujet: Re: (rp intrigue) ava, cesare. Sam 17 Oct 2015 - 20:56
Il allait donc devoir se trainer vers la sortie, la jambe quasiment immobilisée par la brûlure douloureuse qui lui parcourait le muscle : la patience de faire les choses bien, c’n’était pourtant pas son fort – et à peine avait-il commencé à se hisser sur le bout de bois que la métisse lui avait donné, qu’il avait déjà envie de l’envoyer valser, et de faire les choses à sa façon. Etait-ce une certaine politesse, un certain respect de la bonne volonté de la jeune femme, qui le faisait agir de manière moins agressive ? Peut-être bien – pour le moment du moins. Ava ; elle s’appelait donc Ava, et derrière le bout de mouchoir qu’elle lui avait donné, un vague sourire pointa au coin de ses lèvres – les retroussant tout juste, avant que la réalité ne les rattrape. Ils n’étaient pas là pour faire du social, ou connaissance d’une quelconque manière : sur l’échelle de ses priorités, cette femme restait loin derrière d’autres. D’autres qui n’étaient pas là, quand bien même il les cherchait désespérément du regard. Isolde et Aria, elles avaient toutes les deux leur façon d’être, totalement indépendantes, quasiment rebelles dans tout ce qui les composait : elles se targueraient probablement de s’être sorties elles-mêmes de cette situation, sans même penser à l’inquiétude qui tordait les entrailles du DeMaggio à l’instant précis. Il n’pouvait pas se laisser dévorer par ça, se laisser littéralement bouffer par un affreux ressentiment, une appréhension qui le désarmerait totalement, aussitôt la laisserait-il l’atteindre de la tête aux pieds. Mâchoires serrées, une boule rageuse fichée en plein dans sa gorge, Cesare attarda donc enfin une œillade sur son interlocutrice, la seule âme qu’il semblait à même de secourir ce soir. « Cesare. » finit-il par répondre, coopératif tout autant qu’elle l’était – à vrai dire, il avait presque douté qu’elle lui réponde, plus encore qu’elle lui retourne la question. Allaient-ils finalement arriver à construire quelque chose ?
De son pas branlant, hésitant, son autre bras enroulé autour de la taille de la caissière à demi-consciente, Cesare se remit en route : la brune n’avait pas eu une mauvaise idée, en effet, et déjà ses yeux sombres étaient partis à la recherche d’un panneau quel qu’il soit – de quelque chose qui n’était pas déjà dévoré par les flammes, ou renversé par une quelconque présence humaine. Du bout de sa canne improvisée, le chasseur dégageait des gravas gênants, de plus en plus gênants à mesure que sa bonne volonté s’effilochait. Encore, et encore, il dut redresser la carcasse lourde de l’humaine qu’il avait sauvée d’une mort certaine : elle semblait plus proche de rejoindre la mort, que de renouer avec une quelconque conscience. Et dire qu’ils n’avaient pas été si loin de la sortie, il y a peu, avant que la foule ne se masse à proximité, avant que le chaos ne leur bloque complètement le chemin. Où allaient-ils ? La question tournait à toute vitesse dans son esprit – et après quelques minutes à peine d’un effort qui lui semblait considérable, Cesare abandonna l’idée de la canne. Tant pis ; combien de douleurs pires que celle-ci avait-il affronté déjà ? Aucune, auraient dit tous ses instincts au moment où il envoya valser la canne de fortune ; il en avait pourtant déjà connues, des plaies sanguinolentes, imbibées d’une mort pernicieuse qui avait glissé sous sa chair. Son regard, perdu au loin, avait pourtant trouvé ce qu’ils avaient tant cherché : là, à proximité d’un stand qui se faisait déjà dévorer par les flammes, un vulgaire panneau de signalisation, un plan des lieux, soigneusement conservé derrière sa plaque de verre. Cesare lâcha instinctivement la caissière inconsciente, la confiant à la dénommée Ava sans même se demander si elle serait assez musclée pour supporter ce poids mort. « Attends ici. » adressa-t-il simplement, boitillant avec la ferme intention d’ignorer la douleur. L’oublier, la bloquer pour les quelques minutes à venir. Il le devait, s’il voulait survivre. Il l’avait déjà fait. Chaque muscle de son corps crispé par un martyr qui n’était que trop familier, Cesare atteignit le panneau en verre, jetant son coude dedans, pour briser en mille morceaux la paroi protectrice déjà chauffée par l’incendie qui se répandait à proximité. D’un geste vif, il arracha le plan en papier qui avait été là, retournant derechef vers les deux autres. La fumée était revenue le prendre de plein fouet cependant, et la gorge sèche, le DeMaggio ne pouvait s’empêcher de tousser, et de vaciller sur ses jambes – aussi, il plaqua le plan en papier sur le poitrail de la jeune femme ; loin de lui l’idée de la tripoter, mais autant qu’ils s’accordent. Il sera les muscles, elle sera le cerveau – et ensemble, ils sortiraient le plus vite possible de ce cauchemar.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 15 Déc 2015 - 1:33, édité 1 fois
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Sujet: Re: (rp intrigue) ava, cesare. Sam 21 Nov 2015 - 13:29
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Ava Carrington & Cesare Demaggio
L’inconnu ne répondit pas tout de suite, presque comme s’il ne s’était pas attendu à se voir retourner la question. Pourtant, même Ava était parfaitement consciente que ce genre d’échange d’informations était la norme. C’était en grande partie pour cela qu’elle lui avait posée la question, pour créer ce sentiment d’unité qu’un simple échange de syllabes semblait être capable de créer. C’était étrange, en soi – qu’une phrase qui revenait à dire ‘dis-moi quelle succession de bruits faire pour attirer ton attention’ soit capable de créer une réaction aussi forte au niveau social comme individuel. Ava n’avait jamais été douée en langues, et son intérêt linguistique se limitait à ce genre de ressassements intérieurs, démantelant toutes les interactions autour d’elle comme elle pouvait le faire une machine ou une solution chimique, espérant peut-être par-là pouvoir les analyser de la même façon. Pour l’instant, les résultats avaient été peu convaincants, et elle s’était surtout retrouvée davantage empêtrée dans les fils qu’elle avait voulu défaire. Ç’aurait peut-être paru aussi mignon qu’un chaton coincé dans une pelote de laine, si l’effet n’avait pas été plutôt de la rendre encore davantage anxieuse et maladroite. Même un échange aussi simple que celui qu’elle venait d’avoir avec son sauveur devenait un véritable champ de mine, et ce dernier n’aidait pas en étirant le blanc dans la conversation.
« Cesare. » finit-il pas répondre, avant de se mettre en marche. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la métisse, et elle lui emboîta le pas, faisant attention à se positionner du côté où il soutenait leur compagne blessée. Elle ne savait pas combien de temps Cesare – puisque c’était son nom, autant l’utiliser – aurait la force de porter et son poids et celui de la jeune femme sur sa jambe meurtrie, mais elle était bien consciente que s’il s’épuisait avant qu’il soit en sécurité, ce serait à elle de prendre la relève. C’était sans doute une des seules occasions où elle regrettait de s’être refusée à participer aux entraînements des Hunters, censés les former à survivre sur le terrain. Elle s’était crue en sécurité dans son poste de scientifique, cachée au fond de son laboratoire, où les seuls dangers seraient les concoctions qu’elle et Margo pourraient bien mettre au point durant leurs heures de libres. Les seuls mutants auxquels elle avait eu affaire étaient déjà hors d’état de nuire, poliment étalés sur sa table d’autopsie, et n’avaient jamais offert la moindre résistance à la lame qu’elle enfonçant dans leur chair. Elle n’avait pas eu besoin de s’entrainer, de devenir forte, avait-elle raisonné. Elle n’aurait jamais l’occasion de se servir des techniques qu’on voulait lui enseigner. Quelle idiotie, semblait crier les évènements autour d’elle, tandis qu’elle et Cesare se frayait un chemin entre les débris et les autres victimes de l’explosion.
Ce dernier grimaçait à chaque pas, et ils n’avaient pas dû marcher très longtemps quand il se débarrassa de la canne improvisée qu’elle lui avait trouvée. Ava ouvrit la bouche mais ne dit rien, n’ayant pas le temps de protester qu’elle recevait tant bien que mal la caissière évanouie dans ses bras. « Attends ici. » lui ordonna-t-on, tandis que ses frêles muscles tentaient de soutenir ce poids étranger. Elle manipula le corps le plus délicatement qu’elle pouvait, tentant de trouver la meilleure position pour la porter. Un peu plus loin, la Hunter entendit le bruit du verre qui se brisait, mais ne releva pas la tête – les bruits de destruction avaient été trop fréquents ce soir pour qu’elle réagisse longtemps. Ce ne fut que lorsqu’elle entendit Cesare boiter jusqu’à elles qu’elle se redressa, juste à temps pour recevoir le plan en pleine poitrine. Elle allait protester, quand la fumée suscita une nouvelle quinte de toux, et elle du reprendre sa respiration. « Je ne peux pas faire les deux ! » se plaignit-elle, désignant d’un signe de la tête la caissière et le plan. Ce n’était pas tant une accusation qu’une expression de peur : si Cesare ne pouvait pas choisir au moins une des tâches, elle ne savait pas comment ils se sortiraient de la situation. Seule, elle s’en sortirait sûrement, mais cela ne se faisait pas. Le petit groupe d’inconnus s’était lié, et elle ne pouvait abandonner l’homme qui l’avait tirée des flammes.
Si seulement ils avaient un brancard, quelque chose pour alléger le poids de l’inconsciente… « Une brouette ? » suggéra-t-elle vaguement, doutant déjà qu’ils trouveraient l’objet. Avec leur chance, ils devraient sûrement se sortir d’ici à la dure.
Sujet: Re: (rp intrigue) ava, cesare. Ven 27 Nov 2015 - 15:42
Combien de gens avaient été présents à cette fête ? La question passait bien souvent par l’esprit du DeMaggio, à chaque fois qu’ils fendaient des bouts de foule pour atteindre un endroit ou un autre – combien de victimes allait-il rester de cette soirée qui avait tourné au drame ? Mieux valait ne pas penser à ça maintenant, n’pas s’arrêter plus de quelques secondes à peine à s’imaginer ce que les autres faisaient, ce qu’ils devenaient, ce à quoi ils pensaient. Il s’essayait au maximum à n’ pas songer à sa sœur, à Isolde ou à chaque personne qu’il connaissait et qui était susceptible de se trouver ici : plus encore que de penser à ses alliés, il pouvait tout aussi aisément se mettre à imaginer des visages ennemis sortir d’entre les amas de personnes pour venir l’attaquer. Non, non, il devait rester concentré sur une chose simple : sortir d’ici vivant – et paradoxalement, la brûlure qui lui déchirait la jambe était un excellent moyen de garder sa détermination intacte et inébranlable. La seule chose à laquelle Cesare pouvait penser, étaient les minutes qui le séparaient d’un quelconque calme où il pourrait reposer sa jambe, respirer un grand coup sans avoir de la fumée toxique dans les poumons, et se dresser sans subir le poids d’une caissière inconsciente sur ses épaules. Ca le poussait à faire tout et n’importe quoi, à cavaler sur une bonne dizaine de mètres pour atteindre un panneau de signalisation, avec un plan de la fête foraine : l’endroit n’était pas vaste, somme toute, plutôt ramassé sur un recoin unique de Radcliff – des dizaines et des dizaines de gens amassés dans un même endroit, un piège qui se refermait sur eux tous à mesure que les flammes dévoraient tout.
La protestation de la brune le ramena à la réalité, alors qu’il n’aurait volontiers fait que ça – respirer pour retrouver son souffle, et n’penser à rien d’autre qu’à l’instinct de survie qui pulsait dans ses veines. Mais il y avait toujours Ava, et la caissière inconsciente ; se redressant sur ses jambes, il attrapa le corps frêle et inerte de l’humaine qu’il avait sauvée, dévisageant la semi-inconnue qui l’accompagnait. « On a pas l’temps. J’vais la porter. » quand bien même ça réveillait tout un flot de douleurs possibles et imaginables à travers ses muscles et ses chairs, il aurait bien voulu tenter quelque chose pour réveiller la caissière, mais là encore, elle serait probablement trop amorphe pour marcher par elle-même : autant n’pas perdre de temps alors. Pour elle ou pour chercher une quelconque brouette ou un autre moyen de la transporter – non, dans l’épaisseur de la foule, la précipitation, ils n’pouvaient rien faire de tel. « Tu t’occupes du plan. Et tu devrais faire vite, si tu n’veux pas te retrouver avec deux personnes inconscientes. » plus qu’une critique, un conseil qu’il se devait bien de donner : la bile au bord des lèvres, ses poumons de plus en plus intoxiqués par la fumée noirâtre qui volait partout, ils devaient tous savoir que ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils s’effondrent l’un après l’autre pour finir parmi les futurs cadavres de cette catastrophe. Fermement, il accrocha sa main sur celle de la caissière, ayant passé son bras autour de sa nuque ; dans un signe entendu vers la dénommée Ava, il lui fit comprendre de ne pas protester, de ne pas discuter, de ne pas chercher de brouette. Simplement d’utiliser le plan pour les sortir de là – quelques secondes, minutes d’effort pour survivre. Ils pouvaient bien le faire.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 15 Déc 2015 - 1:33, édité 1 fois
« On a pas l’temps. J’vais la porter. » répondit Cesare à sa suggestion, attrapant la femme inconsciente dans le même instant. Ava choisit de ne pas mettre en doute ses forces, bien trop consciente qu’elle ne pourrait pas s’y opposer. Elle l’observant tout de même avec inquiétude, s’attendant à le voir vaciller et s’effondrer à chaque instant. Mais non ; il tint bon et la métisse put respirer un peu. « Tu t’occupes du plan. Et tu devrais faire vite, si tu n’veux pas te retrouver avec deux personnes inconscientes. » La simple suggestion serra la gorge d’Ava. « Je ne pourrais pas vous sauver… » répondit-elle, un peu paniquée. Elle s’imaginait déjà Cesare s’effondrer, entraînant le corps de la jeune femme dans la chute. Le choix qui s’imposerait à elle : s’enfuir seule, ou tenter de les sauver ? Et quand bien même elle se décidait à tenter le sauvetage, qui choisir ? Car elle n’aurait la force de tirer qu’une personne jusqu’à la sortie, elle en était bien consciente. C’était digne du choix de Sophie, et plus elle y pensait, plus son cœur s’emballait de terreur. Elle jeta un regard plein de reproches à Alec, qui était après tout responsable de son désarroi du moment. Puis elle prit une grande inspiration – enfin, aussi grande qu’elle pouvait vue la fumée – et déplia le plan de ses mains tremblantes.
Le plan était un peu simpliste, clairement dessiné avec en tête qu’il servirait aux familles pour se retrouver au stand de barbe-à-papa plutôt que de les aider à s’échapper d’un brasier infernal, mais c’était déjà mieux que rien. Ava avait toujours aimé les plans. Petite, c’était la seule façon de la convaincre de sortir se balader avec sa famille ; trop occupée à choisir le chemin qu’ils emprunteraient, elle pouvait oublier un instant l’atroce sensation du pull miteux qui lui grattait la peau, ou le caoutchouc de ses bottes qu’elle sentait couiner même au travers de ses chaussettes. Il y avait quelque chose d’extrêmement agréable dans le fait de voir le chaos de son environnement répertorié aussi clairement sur une grille, l’informant qu’elle se trouvait dans le cadran C4 et que leur voiture les attendait sagement en B8. Même les sentiers les plus subtils cédaient devant le tracer d’un stylo, et la jeune femme demeurait incroyablement fière du fait qu’elle n’avait jamais perdus ses proches en balade. Ce fait lui procurait également un peu de réconfort en cet instant, alors que dans son esprit elle calculait déjà les distances à parcourir jusqu’à la sortie la plus proche. Il y en avait une à deux minutes à peine, mais il lui suffisait de relever le regard pour voir que celle-ci était bloquée par un fracas de débris et de flammes, même si quelques autres rescapés du désastre tentaient tout de même de l’escalader. Entre la jambe de Cesare et leur passagère inconsciente, cette option ne s’offrait pas à eux.
L’autre option était une petite sortie au coin du plan, dans la direction opposée de là où ils s’étaient dirigés pour récupérer le plan. Avec de la chance elle aurait été oubliée, trop discrète pour attirer les foules et trop loin de l’explosion pour être sérieusement endommagée. « Là. » dit-elle, pointant leur nouveau but sur le plan. « Par là. » continua-t-elle, s’engageant dans la marche avec une détermination nouvelle. Tant qu’elle avait le plan dans ses mains, elle se sentait un minimum de contrôle sur la situation.
Finir comme ça, passer ses derniers instants de vie à suffoquer au milieu du brouhaha, de l’agitation et de fumées toxiques – c’n’était définitivement pas comme ça qu’il s’était imaginé finir. Il n’s’était même pas imaginé un jour sauter au beau milieu du néant pour sauver deux totales inconnues incapables de se sortir elles-mêmes de leurs emmerdes. Il n’s’était pas même imaginé capable de manipuler le métal à sa guise, ou même d’abandonner sa sœur à son sort, se fiant à quelque Destinée que ce soit pour lui indiquer qu’il ne foutait pas tout en l’air aussitôt baissait-il sa garde plus de deux minutes. Sous la douleur lancinante qui lui déchirait la cuisse, la sueur qui se mêlait à la suie de l’incendie, Cesare était bien loin d’penser à sa sœur cadette à l’heure actuelle : peu importait la situation dans laquelle se trouvait Aria, elle allait devoir s’en sortir d’elle-même, et toutes les tripes du jeune homme envoyaient à son cerveau des informations aussi fulgurantes que contradictoires. Franchement, quel était cet instinct qui l’empêchait de déposer la caissière là, à qui la trouverait et la ramasserait, pour filer chercher sa sœur ? Peut-être la force du désespoir, l’fait qu’il savait malgré tout, qu’il serait bien incapable de la retrouver comme ça, au beau milieu de la foule empressée d’inconnus. Ou alors un quelconque héroïsme dont personne ne le croyait capable ici-bas – pas même lui. A chaque seconde qu’il passait à soupeser le corps inanimé de la caissière pourtant, sa vue se troublait, la nausée revenait border ses lèvres, et la fièvre pesait plus lourdement encore sur ses épaules : il n’s’arrêtait pourtant pas, mû par une énergie qui lui permettait de suivre chacun des pas de la dénommée Ava.
Avec un peu d’chance, s’il continuait comme ça sans se plaindre, sans s’arrêter et sans laisser l’occasion à la douleur de le terrasser, il pourrait repartir aussitôt aurait-il abandonné les deux autres en lieux surs. Et tout serait réglé. Et tout retournerait dans le bon ordre : il se devait d’imaginer les choses ainsi, il se devait de créer dans sa tête des images de sa sœur, saine et sauve, à l’écart du désastre qui était en train de se jouer. Il le devait, il le devait pour continuer de s’accrocher fermement au poignet de la jeune femme qui lui paraissait peser plus d’une tonne à présent. La gorge sèche, il ne laissait aucune pensée parasite le trahir plus d’une fraction de seconde – à chaque fois, la voix de sa compagne d’infortune lui rappelait certaines responsabilités, le poids du choix qu’il avait fait, au moment de sortir de la foule pour venir jusqu’à elles. Il n’pouvait pas abandonner, pas maintenant – c’était trop tard.
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Sujet: Re: (rp intrigue) ava, cesare. Dim 10 Jan 2016 - 11:02
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Ava Carrington & Cesare Demaggio
Au bout de quelques pas, Ava jeta un regard en arrière pour s’assurer que Cesare la suivait bien. Elle ne voulait pas aller trop vite, de peur de le perdre, mais l’angoisse et la fumée qui s’immisçait dans ses poumons à chaque inspiration ne lui donnaient pas trop le choix. Le plus longtemps ils restaient dans le parc, le plus ils risquaient d’y rester pour de bon. Le manque d’oxygène commençait déjà à lui faire tourner la tête, et elle n’osait même pas imaginer ce qu’il en était pour son compagnon blessé et charger d’un corps supplémentaire à soutenir sur sa jambe et demie. Mais lorsqu’elle se retourna, il était là, le visage fermé dans sa concentration, boitant après elle avec une détermination presque hargneuse. Ava pensa à lui adresser un sourire d’encouragement, mais se retint – quand sourire ne lui venaient pas naturellement, elle avait plus l’air d’une poupée démoniaque qu’un être humain si elle tentait tout de même. Cela risquait plus de le mettre mal à l’aise que de le rassurer. Alors elle se contenta d’un geste de la tête abrupt, avant de se refocaliser sur son plan. A ce rythme, ils seraient à la porte d’ici cinq minutes. Cinq petites minutes, cela lui paraissait soudain une éternité. Le temps semblait avoir explosé avec la fête foraine, transformant l’heure qu’ils venaient de passer ensemble en une aventure qui paraissait avoir duré des mois, peut-être même des années. Ava ne se souvenait déjà presque plus de ce qu’elle faisait à la fête avant d’avoir rencontré Cesare, comme si ses souvenirs étaient eux aussi partis en fumée.
De ce fait, elle ne pensait pas à Charlie et Ivory, et si elles se trouvaient en sécurité. Dans tous les cas, la mutation de Charlie leur serait un atout redoutable, et elles avaient de meilleures chances de s’en tirer qu’elle et ses deux compagnons d’infortune. Pourquoi avait-il fallu que ce soit elle, la petite stagiaire timide, qui se retrouve dans cette situation ? D’un point de vue stratégique, cela n’avait aucun sens – malgré elle, Ava continuait à en vouloir à l’univers de ne pas se structurer lui-même de façon optimale. Un reste d’une enfance au sein d’une famille extrêmement pieuse, sans doute. Mais tandis qu’elle boudait intérieurement les catéchismes de sa mère, une figure en combinaison bleue apparut et la déconcentra. « Là ! » cria-t-elle, reconnaissant avec une vague de soulagement immense l’uniforme des secours. Sans prendre le temps de vérifier que Cesare la suivait toujours elle commença à courir, tentant d’attirer l’attention de l’homme. « Ici ! Au secours ! » s’égosilla-t-elle de nouveau, et cette fois-ci elle força le nouveau venu à porter son regard en sa direction et celle de ses camarades. Dans la fatigue qui l’envahit, elle ne s’aperçut même pas des larmes qui coulaient sur son visage, ni de la texture désagréable de la couverture qu’on jetait autour de ses épaules. Elle ne sut même pas combien de temps il lui fallut avant de se souvenir qu’elle avait encore quelque chose à dire à Cesare.
« Merci. » dit-elle, se retournant pour trouver l’homme à qui elles devaient la vie.
Ne pas tourner de l’œil, ne pas faillir, ne pas se déconcentrer, ne pas songer à la douleur - dans toute sa vie, Cesare avait bien souvent eu besoin de credo auxquels se raccrocher, de petites phrases à se répéter en boucle dans sa tête afin de ne pas se laisser dominer par toutes les protestations que lui envoyaient son corps ou son esprit. C’avait été le cas la première fois qu’il avait dû se recoudre une plaie lui-même par exemple, la bile acide sortie tout droit de son estomac menaçant à chaque seconde de le faire dégobiller sur le sol à la vue du sang et des chairs sanguinolentes. C’avait été le cas à sa première chasse, face à l’odeur putride d’un corps qui se meurt peu à peu, ou à la simple idée de donner la mort à quelqu’un. Somme toute, si Cesare n’était pas né discipliné, il n’aurait jamais survécu aux intenses entrainements imposés par son patriarche au cours des vingt premières années de sa vie : les exigences de Rafael avaient toujours été là, forgeant son caractère, façonnant son âme et alourdissant son cœur au fond de son poitrail. Il en fallait beaucoup aujourd’hui, pour donner au DeMaggio un haut le cœur, ou pour lui faire tourner de l’œil. Si certains auraient tendance à confondre cela avec du sang-froid, tout ceci était surtout l’héritage de sa formation de chasseur, des réflexes indispensables à tout soldat qu’il aurait dû devenir, lâché sur le vaste champ de bataille entre les dégénérés et les hunters. Quelques flammes rougeoyantes, de la fumée épaisse, une brûlure lui tailladant la jambe – aussi incroyable que cela puisse paraître, le jeune homme s’était déjà retrouvé dans de bien pires situations. Certes, il n’avait jamais eu à traverser des parts infinies de décor incendié, les épaules voutées sous le poids d’un corps inconscient qu’il portait depuis de longues minutes déjà – trop longues. Mais il avait déjà eu affaire à des dégénérés à la force surhumaine, des mutants capables de cracher des flammes avec leurs mains, ou d’imposer des douleurs insoutenables rien que par la force de leur esprit. Toujours, il avait survécu – peut-être était-ce ça, le savoir qu’il était déjà une lame émoussée par des adversaires aux visages divers et variés, qui lui permettait de survivre.
Mais pourtant, la voix d’Ava, clamant qu’ils avaient atteint leur but, vint comme une libération qu’il n’attendait plus. C’est à peine s’il distingua les silhouettes qui vinrent à lui, le brancard sur lequel ils posèrent la caissière à demi-consciente après l’avoir arraché de son dos : oui, subitement, il s’rendait compte que le poids mort assassin qu’il avait subi pendant tout ce temps, s’était envolé sans crier gare. Et là, maintenant, il aurait volontiers dégobillé, lâchant tout ce qu’il avait dans l’estomac – la nausée vint, le pliant en deux, échauffant ses lippes et sa gorge. Il se reprit pourtant, dans l’infini réflexe de toujours s’tenir droit, de ne jamais rien lâcher. Non pas ce soir. Pas maintenant. Aria, il devait trouver Aria. Une lumière vint l’aveugler comme ça, subite et vive ; celle d’une lampe torche qu’on venait de lui envoyer dans les yeux et c’est à peine s’il sentit la couverture qu’on lui collait sur le dos à lui aussi. Il devait s’reprendre, ne pas se laisser noyer par les circonstances, ne pas – ne pas tourner de l’œil et n’surtout pas laisser la douleur revenir en un éclair lui traverser le corps. Non, pas maintenant. La gorge sèche, la vision floue, le DeMaggio eut le réflexe d’utiliser la couverture pour cacher la longue brulure qui lui avait ouvert la jambe – pas maintenant. Il n’pouvait pas aller à l’hôpital ou où que ce soit en sachant que sa sœur était toujours là, peut-être. Probablement. A tâtons, il chercha son téléphone ; la voix de la brune qui l’avait accompagné jusque-là, l’interrompit pourtant. Merci. Pour quoi, il n’savait pas ; pour avoir été victime des mêmes circonstances désastreuses qu’elle, sûrement. Cesare n’était pas habitué à ça. A être remercié d’une quelconque façon, à sauver la vie d’quelqu’un, ou même à être au bord de l’évanouissement à cause de la douleur, de la fièvre et de la panique condensés. Aria. Pas maintenant. Dans un cillement, il eut un simple signe de tête à l’adresse de sa vis-à-vis, pour un instant inquiet d’où elle allait, de ce qu’elle allait devenir. Oui un instant, un flottement durant lequel il fut tenté de la suivre, presque par réflexe. Ne pas défaillir, ne pas oublier – ne pas sombrer. Le credo s’refit un chemin jusqu’à son esprit, avec la voix de sa sœur cadette ; Cesare dégagea donc la couverture dont on l’avait affublé, disparaissant dans les ténèbres. Son heure n’était pas venue, pas maintenant.