Sujet: You've got a new horizon (Ivolachi) Dim 18 Oct 2015 - 23:24
You've got a new horizon
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Longue journée, très longue journée au lycée. Bon sang, dire qu’elle avait cru faire un choix judicieux en prenant en charge des enfants un peu plus jeunes. Elle aurait pu enseigner à la fac mais nooon ! Elle avait choisi les jeunes. Elle n’avait pas été facile pourtant à leur âge mais c’était à eux qu’elle avait choisi d’enseigner. Plus calme à leur façon avait-elle pensé. Parfois, elle se demandait ce qu’elle avait eu dans le crâne. Attention, elle aimait son boulot, vraiment. Certains de ces jeunes, de ces gamins avaient un réel besoin de son cours pour s’exprimer et elle les comprenait, peut-être mieux qu’un psy aurait jamais pu le faire. Dans d’autres moments, ils étaient juste infernaux. Consciente que l’art ne servait, pour la plupart, que de matière bouche-trou et d’exutoire, elle restait calme, tranquille, les laissait même faire leur propre projet pour essayer de rendre le programme intéressant mais, parfois, c’était juste trop en demander. Même les plus motivés devenaient difficiles à supporter. Vaille que vaille, elle tenait pourtant le coup. Cette journée faisait partie de ces moments-là. Ils étaient infernaux et elle, elle essayait juste de gérer. Il en fallait plus pour la mettre en rogne évidemment, elle n’était pas aussi fragile que ça. Elle parvenait à se contrôler suffisamment pour ça. Au fond, ça c’était même plutôt bien passé quand elle avait recadré les troubles fêtes. Ils avaient été scotché par sa répartie et s’était tu. Elle avait eu leur âge, que croyaient-ils ? Et puis, elle les avait gagnés ses galons de prof. Manque de chance, un autre professeur avait eu vent de ses déboires et avait ainsi remis ses capacités à enseigner en doute. Là encore, tout aurait normalement dû bien se passer mais parfois, certains adultes -insérez les guillemets- étaient juste ridiculement cons. Pour peu qu’ils aient quelques années de plus et on tombait dans l’imbécillité profonde. Bien entendu, son look avait fait des sceptiques, son âge aussi. Elle avait dû démontrer par A plus B qu’elle savait y faire et prouver encore et toujours qu’elle savait ce qu’elle faisait alors qu’elle avait obtenu toutes les qualifications nécessaires. Elle aurait dû s’estimer heureuse de décrocher un emploi mais, elle était aussi capable qu’une autre, ni plus, ni moins et elle l’avait prouvé. Aussi, elle réclamait un minimum de respect.
Non, elle ne se voyait pas comme tel. Elle ne se voyait pas comme la majeure partie de ces profs blasés à peine avaient-ils découvert leurs classes. Tous avaient une chance avec elle. Elle était une grande personne avec un syndrome de Peter Pan massif. La vie d’adulte était juste une véritable horreur à supporter, surtout quand on a passé son adolescence à se cacher. Ah ! Les adulteries... Toujours est-il que cet imbécile avait évoqué sans réfléchir un quelconque raté dans la discipline de ses propres parents et sans s’emporter, elle avait eu du mal à encaisser, le tout, bien entendu, dans la salle des professeurs, pleine à craquer de ses collègues. Le jugement était une chose qu’elle apercevait vite dans le regard et elle n’en menait pas large. Elle avait fini par se conditionner, s’imposer la colère pour reprendre pied, la seule émotion qu’elle comprenait, qu’elle arrivait à discipliner, à utiliser. Malheureusement, cette fois, sans qu’elle sache pourquoi, rien ne vint et la panique s’installa lentement mais sûrement, mesquine et sournoise. Jouant inconsciemment avec sa bague, elle se leva et darda sur son collègue à la langue trop bien pendue, un regard assassin, lui promettant que cette conversation n’était pas terminée. Dignement, elle prit la porte et se faufila dans le couloir vers une salle vide pour encore les deux prochaines heures et elle ressentit des picotements qu’elle connaissait bien. Effrayée, elle se mit à lutter contre elle-même, se forçant à ressentir cette colère qui tardait à venir alors que l’améthyste, elle, commençait à prendre racine sur son doigt. Instinctivement, elle jura entre ses dents. C’était bien sa veine de voir une telle chose se produire sur son lieu de travail. Et comme si ça n’était pas suffisant, la poignée se mit à pivoter ne faisant que faire croître sa panique et la pousser dans ses retranchements, exhumant ses colères les plus anciennes.
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Mar 20 Oct 2015 - 23:55
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Malachi était du genre à s’enthousiasmer de l’arrivée du printemps. On n’était qu’en mars, mais déjà le fond de l’air se faisait plus doux, la neige avait fondue pour laisser la place à la grisaille et aux pluies qui seyaient naturellement au gallois. Les étudiants étaient reposés de leurs encore récentes vacances d’hiver, et les examens étaient suffisamment loin pour que le stress ne les rendent déjà insupportables pour le motiopathe. Enfin, le mois de mars était celui du Women's History Month, et il se faisait un plaisir de faire découvrir la facette féminine de l’histoire de leur pays à des gosses à l’inculture parfois crasse. Les lycéens de Radcliff n’étaient pas plus stupides d’ailleurs, mais Malachi se désolait parfois du manque de curiosité de la nouvelle génération. Il était peut-être déjà un vieux con, mais parfois, ouvrir un livre ne ferait pas de mal à certains footballeurs qui, à la moindre blessure, pourraient dire adieu à leur bourse universitaire…
Malachi regarda sa montre en grimaçant, alors que le dernier élève sortait de sa classe avec dix bonnes minutes de décalage : il ne refusait jamais de prendre du temps pour ses ados pour éclaircir un point de cours, mais celui-ci aurait bien eu besoin qu’il lui refasse le cours en entier … ça ne l’arrangeait pas vraiment, il devait rejoindre ses collègues en salle des professeurs pour le café et discuter de l’avenir des terminales : les dossiers pour les universités approchaient, et certains étudiants auraient surement besoin de lettres de recommandation et de soutien. Le professeur envoya un rapide message à sa femme pour lui dire de ne pas l’attendre, qu’il serait probablement en retard, puis rassembla ses affaires sous le bras, et de sa main libre, saisit un bouquet de jonquilles, les premières de son jardin : cela ne ferait pas de mal à la salle des professeurs, si impersonnelle. Et si ça pouvait aussi chasser l’odeur de sueur qui suivait le professeur de sport à la trace et celle de cendre froide de sa collègue de mathématiques, ce serait un vrai bonus.
Il n’était plus qu’à une dizaine de mètres de la porte de la salle commune qu’il en vit sortir une jeune femme apparemment soucieuse : Ivory Weston était une jeune professeur qui n’était au lycée que depuis quelques mois, mais qui faisait déjà des merveilles auprès des élèves à l’âme d’artiste. Malachi avait appuyé sa candidature quand le poste avait été ouvert : l’équipe professorale était vieillissante, et un peu de fraicheur et d’excentricité ne ferait pas de mal. Et quand c’est un professeur d’histoire qui vous dit ça, c’est que ça commence à devenir critique. Au final, on lui avait confié la « charge » de l’intégrer dans le corps professoral, ce qu’il avait fait de son mieux. La jeune femme était passablement timide malgré son style bien affirmé et son énergie au travail, mais Malachi l’avait rapidement apprécié, partageant ses déjeuners avec la jeune femme quand celle-ci ne savait à quelle table s’installer, et il avait rapidement trouvé quelques sujets sur lesquels ils pouvaient deviser légèrement, sans qu’elle ne se sente trop oppressée. C’était un peu la magie de Malachi, il était capable de s’adapter à son auditoire, rien qu’en observant les émotions qu’il voyait à travers eux : à la moindre trace de gêne ou de crainte, il changeait de sujet et tout revenait dans l’ordre, un vrai magicien. Malachi fronça les sourcils en voyant l’onde de crainte et de panique qui émanait de la jeune femme, mais n’eut même pas le temps de l’interpeler que déjà, elle filait comme un courant d’air, claquant la porte d’une des salles derrière elle. Résolu à la suivre, il s’avança à sa suite, son stupide bouquet toujours dans les mains, entrant doucement dans la pièce à peine éclairée :
- Ivory, ça va ? Tu as l’air bouleversée … ils sont déjà en train de se taper dessus à cause de terminales là bas ? A cause de qui ? Devon, Sam ?
Un sourire, un regard apaisant, alors qu’il posait ses affaires par terre, et s’approchait de la jeune femme. Elle avait l’air tellement … Perdue ? Ce n’était quand même pas l’orientation d’une poignée d’étudiants qui l’avait mise dans un état pareil …
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Lun 26 Oct 2015 - 20:10
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Loin de se laisser aller, Ivory craignait pourtant dans l’immédiat que quelqu’un déboule. Le problème, c’était qu’une fois le processus entamé, elle était tout bonnement incapable de l’interrompre ou de le faire reculer. Un énorme problème. Elle avait dû fuir -en quelque sort- une confrontation et elle n’aimait pas ça, c’était donner raison, même provisoirement, à son opposant. Ce collègue était un parfait crétin et il lui faudrait lui faire face pour faire oublier cette fuite soudaine. Pour l’instant, le plus important pour elle était de se mettre en rogne, dans une colère noire de préférence, pour accélérer les choses et les maîtriser à nouveau de sorte à inverser le processus une fois celui-ci abouti. La chose pouvait aller très vite quand elle était maître d’elle-même, ce qu’elle n’était pas, sans s’expliquer pourquoi. Le plus gênant, c’était cette fichue poignée de porte en train de tourner. Elle devait accélérer le mouvement, détourner l’attention, ne pas se faire voir. Pourquoi avait-elle donc choisi une classe à une porte ! Pire, pourquoi avait-elle oublié de la verrouiller, imbécile ! Elle aurait mille fois préféré faire face à un autre que lui, celui qui l’avait aidé dès le début, appuyant ses choix. Si on lui avait dit qu’elle s’entendrait cordialement voire vraiment bien avec un professeur d’histoire, elle aurait ri. Malachi Porter. Un homme sympathique, agréable, d’une ouverture d’esprit parfois étonnante, surtout pour elle qui avait connu des esprits plus qu’étriqués. Evidemment qu’il fallait que ce soit lui...
Elle releva les yeux quand il parla et manqua de se mettre à rire, un rire qui aurait été tout sauf amusé. Elle ricana d’ailleurs nerveusement de le voir là, son bouquet de fleur à la main à lui parler des deux pires élèves de l’établissement avec qui, finalement, elle n’avait que peu de problèmes. Moins qu’avec le professeur de sport en tout cas. Celui-là même qui aurait probablement dû se rouler dans les fleurs pour ne plus empester l’air ambiant. Maintenant, obstinément sa main dans sa poche de sorte à ce que l’améthyste s’étendant ne soit pas immédiatement visible, elle releva les yeux, tentant de paraître bien mieux qu’elle ne l’était.
- « Sam et Devon sont le cadet de mes soucis, en l’occurrence, c’est le corps enseignant qui me désespère proprement. Je me souviens étrangement pourquoi il me plaisait tant de sécher les cours de sport. A-t-on jamais vu plus indélicat, vieux jeu et rétrograde ? »
Elle combla rapidement la distance et posa sa main visible sur le bras de l’homme en face d’elle pour tenter de le ramener vers la porte, bien plus confiance qu’elle ne l’était et bien plus paniquée encore à l’idée qu’il ne découvre quelque chose.
- « Tout va bien, juste besoin de souffler un peu, je te rejoins dans quelques minutes. »
Elle essayait d’y mettre de la conviction, de l’entrain même sauf que la panique commençait à véritablement lui nouer les entrailles et pendant qu’elle paniquait, elle était incapable d’exhumer la colère dont elle avait vraiment besoin. Voyant qu’il ne la croyait pas le moins du monde et qu’il s’inquiétait, elle s’énervait presque. Elle aurait sans aucun doute apprécié tant de considération en temps normal mais, pas pour le moment. Elle n’avait pas besoin de ça. Bon sang, elle sentait la matière envahir les bases de sa nuque, heureusement caché par une barrière de cheveux, c’était trop lent, ou trop rapide à son goût, elle n’arrivait pas à se décider. Ivory finit donc par le lâcher comme s’il l’avait brûlée et lui tourna le dos avant de finalement exploser sans se retourner pour le regarder. Elle n’avait aucune confiance en lui mais, il ne partirait jamais assez tôt. Et dans le pire des cas, elle pourrait peut-être... qu’en savait-elle, l’assommer ? Sa peau serait bientôt aussi dure que la matière qui tentait de la recouvrir.
- « Ferme cette fichue porte à clef Malachi ! Par pitié ! »
Elle n’avait jamais, ô grand jamais, été énervée face à lui et elle avait encore moins élevé la voix. À nouveau, elle lui refit face et lui passa devant pour le faire à sa place. Le front contre le panneau de porte, elle sera ses poings dans ses poches. Heureusement, cette classe n’avait pas une foutue fenêtre. Une salle de projection. L’univers soit loué. À lutter comme ça, à tenter de récupérer le contrôle, sa mutation était d’une lenteur agaçante et stressante. Elle avait besoin de sa colère, elle en avait cruellement besoin, au lieu de ça, la peur dominait. Elle jura entre ses dents.
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Ven 30 Oct 2015 - 23:01
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D’expérience, Malachi savait que lorsque quelqu’un se mettait à ricaner comme ça sans aucune raison plausible, c’était surement qu’il était très, très mal à l’aise. Il ne savait pas encore ce que c’était mais quelque chose n’allait pas avec la jeune professeur d’arts plastiques, qui se passait une main nerveuse dans les cheveux. Cependant Malachi demeura poli alors qu’elle tentait de détourner son attention de Dieu savait quoi en lui parlant de leurs collègues qui s’agitaient en salle des professeurs. Leur collègue d’EPS n’était en effet pas un modèle de libéralisme et d’ouverture d’esprit, mais il n’était pas foncièrement un mauvais bougre : Malachi savait qu’il avait une gamine mutante, qu’il avait envoyé chez une tante new yorkaise, Etait beaucoup plus progressiste en matière de mutants, afin qu’elle ne vive plus dans la peur d’une vaccination sauvage. Aussi, il était certes un peu dur avec certains élèves, mais il s’en souciait, à sa manière, et en cela le motiopathe le respectait.
- C’est un bœuf, certes, mais de là à te faire claquer la porte c’est … surprenant.
Il ne voulait pas insister pourtant, mais Ivory, sans le vouloir, se dévoila à lui bien plus ouvertement qu’elle l’aurait probablement voulu : Elle avait posé sa main sur le bras du motiopathe, et le contact physique entre eux enclencha le don de Malachi à son stade supérieur. Les couleurs se mirent à irradier de toute la personne de l’artiste, de telle manière qu’il pouvait, qu’il devait y lire la moindre nuance de ses émotions. Il lisait la panique, le doute, l’empressement, et quelque chose qui ressemblait à de la colère sans en être, plutôt comme de l’agacement, mais qu’elle se créait tout seule, son cœur servant de pompe pour disperser sa pseudo rage dans tout son système. Par réflexe, il recula pour échapper à l’étreinte de la jeune femme : il n’était pas à l’aise de pénétrer ainsi dans l’intimité émotionnelle de la jeune femme, et était généralement trop tenté ensuite de faire main basse dessus pour remettre les curseurs sur plus de neutralité. Or, il ne s’autorisait pas à s’ingérer de manière trop intrusive dans les émotions de son entourage : ce n’était pas sain, et encore moins honnête. Il posa son bouquet et son sac sur une table et croisa les bras :
- Il va falloir me dire rapidement ce qu’il se passe Ivory, parce que je ne te crois pas une seule seconde …
Son ton restait calme et doux, mais plus ferme que celui qu’il avait pu employer auparavant. Elle recula a son tour, le dardant d’un regard qui ne disait rien qui vaille au professeur. A vrai dire, il y avait quelque chose de… familier dans le comportement de la jeune femme, et l’expérimenté motiopathe commençait à avoir la puce à l’oreille : fermer la porte à clé, comme ça, sans explication ? Qu’elle le prenne pour un idiot tient, et aveugle avec ça … Il n’eut même pas le temps de s’exécuter que, déjà , elle lui passait devant pour fermer elle-même la porte, tournant la clé dans la serrure dans un soupir exaspéré. Malachi vient s’asseoir sur le bureau, fixant la jeune femme de son regard d’un bleu glacier, un demi sourire aux lèvres : si seulement elle savait qu’il avait vécu cette situation de manière strictement identique quelques mois auparavant avec un étudiant de la faculté, peut être ne se montrerait elle pas aussi … Paniquée… Il la laissa reprendre sa respiration, et alors qu’elle lui tournait toujours le dos, il s’adressa à elle de sa voix grave et douce, familière et se voulant rassurante :
- Tu sais, si je ne me trompe pas, sache que ce qui t’arrive est relativement courant… La dernière fois que je me suis retrouvé enfermé dans une salle de classe avec quelqu’un en pleine crise, il était hémétopathe et pouvait faire bouillir le sang de son interlocuteur rien qu’en le touchant, alors crois moi, j’en ai vu d’autre…
Et si il se trompait ? et si Ivory faisait une bête crise d’angoisse ? Déjà, il était quasiment sur de ce qu’il avançait, et au pire, si ce n’était pas le cas, il y avait toujours la bonne technique du déclenchement artificielle d’une hilarité chez la jeune femme, qui trouverait ce qu’il dit soudainement tellement drole et absurde qu’elle ne le prendrait absolument pas au sérieux. La technique était rôdée à force…
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Ven 30 Oct 2015 - 23:53
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La situation se résumait en une simple technique, se faire mal pour ne pas penser à l’autre mal et détourner l’attention de l’interlocuteur. Totalement désagréable et inefficace. Ivory n’avait aucune envie de se faire griller par un de ses collègues, un de ses collègues sympa et agréable qui plus est. L’excuse de l’énervement envers un autre de leur collègue marcherait provisoirement mais, pas éternellement. Aucun doute, tout ça craignait. Pourquoi avait-il fallu que ce crétin mentionne tout-à-trac son éducation et de fait, sa famille. Le meilleur moyen de mettre le doigt dans un engrenage et de s’y faire prendre tout entier. La preuve ! Doublement, elle se mit à marmonner. Malachi n’avait pas tort. Disons simplement qu’il avait abordé le sujet qu’il ne fallait pas au moment où il ne fallait pas dans des circonstances qu’il ne fallait pas, et ce, après des heures de cours difficiles. En bref, une succession d’événements qui les avait conduits, là, dans ce local sans fenêtre.
- « Pour dire les choses simplement, mauvais endroit, mauvais moment. Tu connais l’expression. Il aurait voulu le faire exprès qu’il ne serait pas parvenu. Pas de bol hein ? »
Elle ricana nerveusement à nouveau. Bordel. Elle ignorait qu’elle avait communiqué toutes les infos dont l’homme avait besoin pour comprendre de quoi il retournait. Combien y avait-il de chance pour que son collègue partage son étrangeté génétique sous une autre forme ? Comme au ralenti, elle le vit poser ses affaires et prendre ce ton si particulier qu’il semblait être le seul à avoir. Serrant les dents et verrouillant sa mâchoire, elle ne répondit pas immédiatement, loin de là. De plus, elle préférait éviter de le regarder dans les yeux et puis ce sourire si... sûr. Enfin, c’est comme ça qu’elle voyait les choses et elle n’avait pas exactement la tête froide. C’était quoi ce foutu demi sourire ? La porte fermée, elle ferma aussi les yeux un instant, se sermonnant intérieurement. « De la contenance Ivory ! Du calme ! De l’assurance. Tu es fière et forte, alors réagis bordel ! » Ce petit monologue interne terminé, elle se retourna enfin et alors qu’elle était prête à ouvrir la bouche, le coup de grâce. Sa première pensée fut que le pouvoir de la personne avec qui il avait été coincé était franchement flippant et seulement ensuite, elle réalisa et sa mâchoire termina presque au sol. Elle se recomposa pourtant très rapidement un visage. C’était presque imperceptible. Première notion de survie en milieu familial hostile après tout.
- [color:49a0=#C71585#800080]« Ce que j’ai dit est en partie vrai. »
Malachi pouvait évidemment mentir mais, elle était sereine, en quelque sorte. L’angoisse et la peur étaient toujours là mais, reléguées au second plan. Elle releva le menton et s’autorisa un léger sourire en coin. Elle ôta sa veste, qui empêchait de voir l’étendue actuelle de la mutation, qu’elle posa proprement sur un dossier de chaise. Certes, il pouvait déjà voir sa main mais, ça ne suffisait pas. De façon théâtrale, elle plia les bras devant elle, paumes vers elle et agita les doigts après avoir repoussé en partie ses cheveux. Elle se fit ensuite une pichenette sur le bras envahit par l’améthyste, pas un bruit d’ongle contre peau. Comme pour terminer de la contrarié, son don continua son bonhomme de chemin un peu plus vite mais, il prenait malgré tout son temps. Juste assez vite pour qu’il remarque que le phénomène s’étendait maintenant en partie sur le côté droit de sa mâchoire et commençait à joindre l’épaule gauche. Tout se finissait toujours pas la tête. Elle se rapprocha finalement de son collègue, ses talons frappant presque furieusement le sol pour lui agiter son doigt muté sous le nez.
- « Je sais pertinemment ce qui m’arrive. Ce qui me dérange, c’est la lenteur que ça prend ! »
Elle recula ensuite, leva les bras au ciel avant de les laisser retomber, faisant claquer ses paumes contre ses cuisses en rageant. Plus vite elle pourrait se foutre en rogne une bonne fois pour toute, plus vite elle pourrait de nouveau s’afficher en public. Ça, elle le garderait pour elle évidemment. Elle n’allait pas non plus lui filer le mode d’emploi pour lui pourrir la vie si l’envie lui en prenait bien qu’elle doutait fortement que ce soit son genre. Mais... tous les psychopathes de ce monde n’ont pas forcément l’air tordu. Ce serait trop beau. En attendant, elle continuait d’essayer de s’énerver mais, elle était passablement distraire par la conversation, au minimum.
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Dim 1 Nov 2015 - 23:05
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D’expérience, Malachi savait que lorsque quelqu’un se mettait à ricaner Pour être tout à fait honnête, il était vrai que sa cession de crise avec Lorcan Wolstenholme avait été autrement plus éprouvante que ce qu’il vivait actuellement avec Ivory. Le fils de hunter, hémopathe, avait manqué de le tuer sous l’effet du stress, et il avait du utiliser son don de manière extrèmement précise pour garder le mutant sous contrôle sans le blesser ni faire dégénérer sa panique en rage qui lui était destiné. De manière assez comique, il était sorti de cette « confrontation » sans blessures visibles, mais avec une carence en fer pendant plusieurs semaines : vous le saurez à présent, quand on fait bouillir votre sang, il s’appauvrit en fer, fascinant n’est ce pas ? Depuis, Malachi n’avait plu recroisé le jeune homme, si ce n’était de loin, au campus, mais au moins, il était en un seul morceau, ce qui était déjà une victoire quand on est né mutant dans une famille de chasseurs historique … Malachi aurait surement ri de l’air ébahi d’Ivory s’il ne s’inquiétait pas plutôt de son état émotionnel. Elle était comme un kaléidoscope, changeant de ton chaque seconde, tant et si bien que si elle continuait comme ça, elle allait lui donner mal à la tête. Et puis toutes ces couleurs, c’était tentant, tellement tentant de s’y vautrer, et sa motiopathie le chatouillait, lui murmurant d’aller y mettre les mains lui-même pour remettre de l’ordre dans tout ça. Les émotions d’Ivory lui faisaient le même effet qu’une chambre d’enfant pour un maniaque du rangement : il avait envie de nettoyer tout ça, sans pourtant se le permettre puisqu’après tout, ce n’était pas à lui tout ça. Aussi, il croisa les bras à nouveau pour ne pas être tenter de toucher la peau de la jeune femme à nouveau et de se laisser porter par son don : il l’utilisait tellement souvent en ce moment que parfois, son utilisation se faisait presque inconsciemment, comme un réflexe physique, se gratter la tête ou se ronger les ongles. Sauf qu’il touchait à l’intime d’une personne, et que rien que pour cela, il tenait toujours à faire très, très attention.
Il observa la jeune femme enlever sa veste, sans toutefois comprendre tout de suite ce qui en résultait. La pièce était sombre, et ce n’est que lorsqu’elle passa sous la lumière blafarde d’un néon qu’il aperçut l’éclat improbable de son bras droit, et les éclats violets de lumières projetés sur le sol. Quand elle tapa son ongle contre la peau durcit, Malachi tordit le nez, songeur : il n’était pas un expert en minéralogie, mais c’était surement soit du diamant teinté, soit de l’améthyste, au regard de la couleur. Naïvement, il trouva ça esthétiquement magnifique, avant que le ton énervé le sorte de sa rêverie : Ah parce que d’habitude, ça prend moins de temps ? Qu’est ce qui prend moins de temps, d’ailleurs ?
- Hum … Alors tu te changes en minéraux… Souvent ? J’avoue que je n’avais jamais vu ça, c’est à la fois très beau et assez impressionnant …
Il était probablement surprenant pour Ivory d’observer l’absence totale de surprise et d’inquiétude chez le professeur. A vrai dire, il aurait pu lui parler de ses dernières copies ou de sa ballade du week end avec autant de naturel. Il la regardait se changer en pierre précieuse comme si c’était la chose la plus banale du monde, et à vrai dire, il était plus intrigué par le ballet de ses émotions éparses et chaotiques que par l’éclat violacé de son épiderme :
- Tu as besoin de quelque chose de précis pour accélérer le processus, puisqu’apparemment c’est ce que tu veux faire ? la plupart du temps c’est une émotion en particulier qui sert de déclencheur … Tu connais le tien ?
Parce que ça, il pouvait aider, bien qu’elle n’en soit pas consciente, pour le moment. Et le pire, c’est que ça le démangeait vraiment… Tant de couleurs …
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Lun 2 Nov 2015 - 15:58
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Ivory n’avait absolument pas voulu se retrouver dans cette situation. Moins de gens étaient au courant de ce qu’elle était, plus elle était en sécurité. C’était le principe de base, celui qu’elle défendait depuis des années et auquel elle refusait de couper. Elle appréciait certes vraiment Malachi, ça ne voulait pas dire qu’elle était prête à lui confier sa vie, parce que quelque part, c’était bel et bien de ça qu’il était question. Elle ne voulait pas qu’on sache, elle ne voulait pas que sa vie soit menacée, elle ne voulait pas perdre ce qu’elle était. Bon sang... Elle était juste bien comme elle était même si elle aurait préféré avoir un contrôle absolu de sa personne. On ne pouvait pas tout avoir dans la vie mais, clairement, ça aurait été parfait, personne n’aurait eu à être au courant. En attendant, elle était enfermée dans une salle de classe mal éclairée à attendre que sa mutation daigne se magner la réplication pour pouvoir reprendre le contrôle. Définitivement pas ce à quoi elle avait songé en se levant ce matin. Les émotions toujours en vrac, agacée de ne pas pouvoir y foutre de l’ordre à cause de la présence de Malachi, elle se posa sur le banc où sa veste reposait. Il fallait vraiment qu’elle se reprenne et vite. Il était trop tard puisqu’il savait mais, plus vite ce serait fini mieux ce serait. Au moins, il n’avait pas l’air dégoûté, en colère ou que savait-elle encore d’autre. Encore une fois, il pouvait très bien mentir et cacher ce qu’il éprouvait vraiment même si elle se refusait vraiment à croire qu’il était un con psychopathe.
- « Pas vraiment. N’importe quelle matière solide avec une densité assez forte suffit. Je touchais juste de l’améthyste quand j’ai perdu le contrôle. Ça peut-être vraiment très agréable à l’œil mais, pas franchement discret. »
Et pourquoi lui disait-elle tout ça bon sang ? Oh et puis... tant qu’à faire.
- « Pierre, béton, bois, fer... peu importe tant que je le touche. Ma peau en prend la texture, la densité, la solidité. Une fois que ça a commencé, impossible de l’arrêter. Je ne peux qu’attendre. »
Ou forcer la chose. Quelque part, elle était résignée. De toute façon, ce qu’elle disait ne pouvait pas franchement lui porter préjudice. À moins de se changer en calcaire et de se prendre du vinaigre sur la figure, elle ne risquait pas grand-chose en disant ça. Il ne semblait vraiment pas plus surpris que ça et elle commençait à franchement s’interroger.
- [color:a6cd=##C71585]« Une minute. Tu as bien dit tout à l’heure que tu en avais vu d’autres ? Et combien t’as eu de mutant sur les bras au juste. Non, j’ai une meilleure question. Sur tout ceux que t’as croisé, combien vont biens ? »
La question méritait d’être posée même s’il pouvait répondre à côté de ses chaussettes. En attendant, il y avait autre chose, de plus important, de plus urgent. Et dans cette urgence, sa bouche devança son cerveau.
- « J’ai besoin de ma colère. De ma rage. C’est mon déclencheur. C’est d’ailleurs à cause de ça que je suis coincée ici ! »
Très commun sans doute. Ils devaient être assez peu à sauter de joie en découvrant leur mutation. Heureusement, la peur ne l’affectait pas le moins du monde, à part ralentir les choses, ça ne déclenchait jamais rien. Sans doute parce qu’elle avait toujours eu peur et que cette émotion ne la paralysait plus vraiment tant elle était commune. Plus jeune, l’angoisse et l’anticipation fonctionnait également mais, dès que son père avait mis les voiles, ses déclencheurs avaient été chamboulé et seules la colère était restée. C’était un sacré contraste quand on connaissait la Ivory de tous les jours. Souriante, enjouée, montée sur ressort et ouverte. Peu de gens étaient capables de se douter qu’elle pouvait éprouver autant de colère, autant de rage, autant de haine. Elle n’appréciait pas vraiment ça mais, ça l’avait maintenue, ça l’avait aider et elle n’était certainement pas prête à y renoncer.
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Dernière édition par Ivory Weston le Sam 21 Nov 2015 - 19:17, édité 2 fois
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Ven 6 Nov 2015 - 18:16
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Malachi avait un million de questions au bord des lèvres, et il devait tenir sa langue pour ne pas noyer la jeuen artiste sous un flot de questions toutes plus pointues les unes que les autres : jusqu’où allait la mutation ? S’immobilisait elle, comme une statue, ou pouvait elle se mouvoir sous sa forme minérale ? Sa mutation modifiait elle ses sens selon la matière ? ce don était proprement fascinant, et Malachi ne se souvenait pas d’avoir rencontré une pareille merveille. Bien sur, ça non pus il ne pouvait pas le lui dire ainsi, sous peine d’avoir l’air vraiment, vraiment étrange. Il se souvenait que son amie Moira lui avait parlé d’un mutant qu’elle connaissait bien, qui avait ce genre de capacité. Il espérait simplement qu’Ivory ne connaitrait pas un sort aussi tragique que le sien …
- En effet, on a vu plus discret … Mais du coup tu peux quand même bouger, parler pendant la transformation, ou tu te « statufies » ?
Il était curieux, mais pas seulement : poser des questions avait le mérite de détourner l’attention d’Ivory de son agacement et de sa transformation. Elle s’était installée presque sagement sur sa chaise,et à présent, c’était à elle de poser les questions. C’était la partie préférée de Malachi, dans ce genre de situation : observer la réaction des mutants en face de lui en découvrant que non seulement ils n’étaient pas seuls, mais qu’en plus, ils étaient bien plus nombreux qu’ils ne pouvaient se l’imaginer. Installé contre le tableau noir, il lui offrit un sourire un peu mystérieux :
- Je t’avouerai que j’ai perdu le compte, avec le temps … Disons que j’en croise de plus en plus souvent, par la force des choses … La plupart ont eu de la chance, pas tous malheureusement, avec les fanatiques qui quadrillent notre ville …
L’image de Lockhart, un ami proche, lui revenait à l’esprit alors que son regard s’était légèrement voilé. Non, il n’avait pas pu « sauver » tout le monde, il faisait tout pour pourtant, mais n’était ni omniscient, ni omnipotent : parfois, c’était Eux qui gagnaient. Et c’était parfois frustrant, décourageant, mais jamais, jamais il ne baissait les bras. Il était de toute façon à présent bien trop impliqué pour reculer. Alors il avançait, coute que coute.
- De la colère … Ma foi, tu ne serais pas la première…
Il s’avança vers la jeune femme, et prit ses mains dans les siennes, chaudes et un peu râpeuses.
- Je vais essayer quelque chose. Par contre il faut que tu promettes à voix haute de ne PAS me frapper. Même si t en as très, très envie. Ok ? Bien commençons ….
Sans la moindre explication -l'émotion n'en serait que plus pure-, Malachi commença. Le contact de la peau d’Ivory, aussi infime soit-il, était largement suffisant pour permettre au motiopathe le plein exercice de son art. un souffle brûlant embrasa le cœur de la jeune femme, comme un volcan sur le point d’exploser : Malachi effaça progressivement l’inquiétude, le stress, la peur, pour laisser éclore la révolte dans l’esprit de la jeune femme. Il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait se passer dans la tête de la jeune femme, ni des pensées que cela pouvait provoquer, ou faire émerger chez Ivory : la seule chose qu’il faisait, c’était attiser la flamme, répandre la poudre qui n’allait pas tarder à tout faire exploser. L’effet du don de Malachi se faisait déjà sentir en tout cas, et il était clairement visible dans la posture de le jeune femme. Elle s’était mise à serrer ses mains, enfonçant involontairement ses ongles dans sa chair, et elle le fixait d’un regard tout, sauf rassurant, prête à lui sauter à la gorge, alors que le cristal violet remontait rapidement sur sa gorge, atteignant même le bas de sa joue gauche :
- …. Alors ?
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Lun 9 Nov 2015 - 20:59
You've got a new horizon
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Il y avait quelque chose dans les yeux de Malachi qu’Ivory n’arrivait à définir, à comprendre. C’était rarement le genre de regard qu’elle avait pu voir dans sa courte vie, pas étonnant qu’elle soit incapable de mettre le doigt dessus. Ça lui passait totalement par-dessus la tête que l’on puisse être fasciné par son don, il lui était presque aussi étrange qu’on s’inquiète pour elle. Pas vraiment le genre de la maison chez les Weston et affiliés.
- « Tu ne pourrais pas me soulever mais, moi, j’peux marcher, courir même. Parler. J’sais pas vraiment comment ça marche. Peut-être parce que c’est moi, mon corps, ma mutation. J’en sais rien. »
Elle n’avait jamais franchement cherché à comprendre, ce qui était une erreur en soi. Elle avait juste tenté d’exploiter le catalyseur et baste. Il faut dire qu’elle avait confiance en tellement peu de monde quand il s’agissait de sa mutation que personne ne pouvait vraiment la guider en la matière. Dans le meilleur des cas, les rares personnes qui connaissaient son secret la poussaient juste à bout pour lui remettre les idées en place. Pas non plus la meilleure technique.
- « T’en as d’autres des questions comme ça ? »
Elle ne voulait pas tout à fait être agressive envers lui mais, l’école n’était pas le meilleur endroit pour une conversation tasse de thé pour papoter minéralogie, génétique ou que savait-elle d’autre.
- « Pas que ça me dérange mais, franchement... c’est pas le moment. »
Une longue discussion sur son don pourrait se faire plus tard, s’il arrivait à la convaincre qu’il n’était pas un grand malade. Cela dit, elle était plus calme, un peu et ça ne lui rendait vraiment pas service. Au moins, il répondait aussi à ses questions, aussi brouillonnes soient-elles. Fanatiques... Une bande de siphonnés apeurés, ignares, jaloux ou totalement ravagés, c’était au choix. C’était à se demander si sa mère n’avait pas chercher à la tuer en l’envoyant ici. Bon, elle exagérait, c’était faux. Elle était arrivée il y a trop longtemps pour que ça ait un quelconque rapport. Mais quand même ! Et elle, pourquoi était-elle restée aussi ? Elle aurait pu se trouver un coin de paradis à trifouille-les-oies, au soleil même ! Mais nooon, elle était restée là et elle s’entêtait.
Pas la première à gérer grâce à la colère ? Sans blague. Première nouvelle. Combien y avait-il de mutants ravis de la découverte de leur bizarrerie ? Combien avait vécu l’événement tranquillement et entouré d’amour ? Ah ! Encore une fois, laissez-la rire.
- « Sans déconner. »
Son attitude n’était toujours pas tournée contre lui mais, elle n’y pouvait rien. Ça n’était pas du tout des circonstances agréables pour discuter. Elle détestait qu’on lui force la main et pour le coup, il lui était tombé dessus et il savait alors qu’elle n’avait pas choisi de se confier. Ivory faillit dégager ses mains des siennes mais, elle patienta pendant qu’il parlait. Dans le pire des cas, elle pourrait toujours serrer la main. Sa force restait la sienne mais, se faire presser les doigts entre deux couches d’un minéral brut, ça faisait mal et elle savait de quoi elle parlait. Une histoire ridicule, pas vraiment dans le ton du moment.
- « Je frappe rarement les gens sans une réelle bonne raison alors à moins que tu ne veuilles me découper en morceaux pour me coller sous un microscope ou me butter tout simplement, je dois pouvoir te promettre que je ne te mettrai pas un pain. »
Lentement, ce sentiment qu’elle connaissait si bien se mit à ronger ses entrailles comme un poison. Son acidité envahissait son cœur et sa tête. Le reste semblait sans importance, il ne restait que la colère pure, noire, de cette qu’elle avait éprouvé à chaque trahison. Elle aurait pu en suffoquer. Elle serra ses mains sur celle de Malachi, incapable de réellement réfléchir à ce qui se passait à propos de ce ressenti brut ou encore du fait qu’elle lui faisait sans doute mal. Sa mâchoire crispée était verrouillée et elle sentait les picotements caractéristiques de son don gagner en rapidité, en vélocité, en force. Elle le relâcha rapidement et recula comme elle put, bousculant le banc, haletant légèrement alors que le minéral se propageait. C’était ça où bien elle le cognait effectivement. Elle savait, sans trop savoir comment que ce qu’elle éprouvait n’avait rien de naturel, c’était sa colère, sa rage mais, tout ça n’avait pas été aussi fort depuis longtemps. Rapidement, plus rapidement que jamais en réalité, elle savait, sentait que c’était fini, que l’améthyste la couvrait toute entière.
- « Je n’ai pas... haï comme ça depuis longtemps. »
Elle s’était repliée sur elle-même, les mains sur les jambes, elle se redressa donc. C’était elle, les traits déformé par les irrégularités du matériau mais, c’était elle. Les yeux toujours bien visibles, les cheveux comme une enfilade de pierres mal taillées capable de balancer sans vraiment bouger. Heureusement qu’elle savait s’habiller pour éviter de foutre en l’air ses vêtements.
- « T’es quoi au juste bordel de merde ? »
Venant d’une nana qui venait de se changer en très joli caillou souvenir pour ado en recherche de babiole décorative... ça se posait là.
Sa voix n’avait pas changé d’un pouce quoi qu’un peu plus résonnante peut-être. Il lui fallait quelques instants et ensuite, elle savait qu’elle pourrait faire marche arrière mais, elle avait besoin d’un tout petit peu de temps.
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Dernière édition par Ivory Weston le Sam 21 Nov 2015 - 19:16, édité 2 fois
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Jeu 12 Nov 2015 - 21:46
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S’il en avait d’autres des questions comme ça ? oui, des tas, merci bien, c’était même son métier, de poser des questions à des mutants, sous couvert de recherches historiques et généalogiques. C’était sa passion, son obsession, son addiction à lui, alors si elle faisait de l’humour et commençait à le lancer la dessus, elle allait vite, vite en avoir marre. Il ne tint pas vraiment compte ni de son ton, ni de son comportement : elle était en pleine crise de transmutance alors forcément, elle n’allait pas lui chantonner une berceuse, alors que le cristal lui remontait sur la mâchoire jusqu’à recouvrir tout son visage. Elle continua à marmonner jusqu’à ce qu’il lui prenne les mains. Il la sentit hésiter, et finalement le laisser faire. C’était déjà ça, ce serait bien moins compliqué de l’aider si elle acceptait d’être en difficulté.
La suite, elle était celle, classique, de l’utilisation de son don par le motiopathe : il avait tâtonné, effleurer l’aura de la jeune femme comme un animal un peu sauvage, l’avait apprivoisé, pour ensuite la colorer des émotions de son choix. Il était incapable de définir quels étaient les souvenirs rattachés aux émotions qu’il réveillait et amplifiait et, à vrai dire, personne n’avait jamais été capable de lui décrire précisément l’effet qu’il pouvait faire. Simplement, les résultats étaient là, et il maitrisait à présent le dosage avec la précision d’un chimiste. Il la laissa reprendre son souffle tout en se reculant un peu, observant le spectacle magnifique qu’était la jeune femme minérale : il pouvait voir le circuit de fines veines violacées sous la peau transparente d’Ivory, les nuances de mauve, de violet et de prune selon les angles et la lumière. A cet instant, Malachi était juste triste de ne pas être bon peintre, parce qu’il aurait adoré pouvoir retranscrire autant de beauté et d’éclat sur le papier.
- Hummmm ?
La voix de la jeune femme l’avait tiré de ses rêveries contemplatives, alors que la statue vivante le fixait d’un air dont il n’arrivait pas à deviner s’il était agacé ou inquiet. La faute à un léger manque de… subtilité dans la taille du cristal surement.
- Oh, euh, je suis motiopathe. Cela signifie que je peux manipuler les émotions des gens. Enfin, manipuler, c’est une expression assez malheureuse. Je dirais plutôt que j’essaye d’aider les gens à canalyser ou à exprimer leurs émotions, comme un … un catalyseur. Ça me permet d’apaiser des émotions trop dures à gérer, ou à l’inverse d’aider ceux qui en ont besoin à faire « sortir » ce qui est coincé à l’intérieur … Comme ta colère. Je ne crée rien de toute pièce, c’est uniquement une amplification de choses qui existent au sein de chacun … Enfin voilà.
Pour tout dire, il ne s’attendait pas à réexpliquer, pour la énième fois, la teneur de son don à quelqu’un. Il l’avait déjà fait pour quelques élèves ici même, au lycée, mais à un autre enseignant …. Non vraiment, c’était une première. Ce n’était pas une mauvaise chose cela dit, bien au contraire : depuis les sept années qu’il enseignait ici, il avait toujours été le seul à devoir gérer les adolescents qui, chamboulés par leurs hormones, voyaient leurs capacités se développer, exploser même. Ça n’avait pas toujours été facile à dissimuler au reste du corps enseignant, encore moins quand il y avait découvert que l’un des conseillers d’orientation avait une sœur huntress. Au moins à deux, ils pourraient peut être s’organiser, mieux faire, mieux les encadre, les protéger, les … non, Malachi, on se calme. Ivory n’est pas encore une alliée. Elle a encore besoin d’aide.
- Je suis désolé si la colère t’a destabilisé, j’ai mis le paquet pour accélérer les choses, mais parfois quand on ne s’y attend pas, ça peut paraitre … douloureux, ou perturbant psychiquement. Le mieux, c’est de s’accrocher à ses sens, pour rationnaliser. Attend. * il attrapa son bouquet de fleurs pour les poser sur les genoux de la jeune femme* Concentre toi sur l’odeur, ça te fera du bien sans que je … que je retouche à tout ça artificiellement.
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Ven 13 Nov 2015 - 9:37
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Ivory avait un peu de mal à ne pas être désagréable étant donné les circonstances actuelles. Ça n’était pas son but, elle appréciait beaucoup Malachi en tant que collègue mais, elle avait été prise au dépourvu et elle avait un peu de mal avec l’idée, elle qui vivait sa mutation relativement secrètement. Elle avait échappé par elle ne savait quel miracle au dépistage et n’était donc pas reconnue comme mutante, elle préférait donc éviter que trop de personnes soient mises au courant. Elle se promit intérieurement qu’elle discuterait à tête reposée avec lui mais, ça n’était franchement pas le moment. Fort heureusement, il ne lui tenait pas rigueur de son ton, il comprenait peut-être ou alors... il allait la descendre, au choix. Après tout, elle n’était pas très douée en matière de confiance envers autrui. L’environnement social dans lequel elle avait grandi n’aidait pas particulièrement à la chose. Un jour, elle apprendrait peut-être. Qui pouvait savoir ?
Les mains dans celles de son vis-à-vis, sa mutation prit largement le dessus et elle n’avait plus qu’à attendre mais surtout, gérer les sentiments nocifs qui croissaient à vitesse grand v. Elle en avait besoin mais, elle sentait, elle savait que ça n’était pas qu’à elle, ou plutôt, ces sentiments étaient les siens tout en étant beaucoup trop présent pour que ce soit naturel. Elle se connaissait au moins assez bien que pour se rendre compte que tout ça n’avait rien de commun. Lui aussi était quelque chose d’autre mais, elle était trop occupée à tenter de gérer sa colère pour s’arrêter là-dessus tout de suite. Quant à lui, il semblait absent, ailleurs. Bordel, c’était pas le moment ! Il finit par répondre, revenant sur terre, elle se doutait que le spectacle devait valoir le détour mais, là encore, c’était pas le moment pour s’extasier sur ce qu’elle était et ce à quoi elle pouvait ressembler suivant la matière. Motiopathe hein ? Elle n’avait jamais entendu ce mot-là mais, quelque part, elle était rassurée qu’il ne soit pas un humain standard. Il pouvait comprendre la nécessité de la boucler. Sûrement. Ce qui l’inquiétait un peu plus, c’était de savoir qu’il pouvait lui retourner le cerveau en la touchant. C’était un peu flippant.
- « Donc... t’es capable de déterrer ce que tu veux chez les gens ou de l’enterrer. Flippant. » À nouveau, dixit la femme qui se transforme en caillou géant. « Ah ça pour amplifier, y a pas de doute. Si mon vieux était en face de moi, je lui mettrais la mandale du siècle. »
Elle était beaucoup trop en colère que pour se soucier du fait qu’elle venait de balancer la source principale de toute cette rage. Toute sa colère avait toujours été tournée contre lui, du moins en grande partie. Il y avait d’autres cibles mais, elles n’étaient que secondaires, des peccadilles en comparaison de toute la rancœur qui la rongeait le concernant. Ivory se força donc à canaliser toute cette haine pour faire refluer sa mutation mais, tout était trop brut, elle avait besoin, il semblerait, de maîtriser sa colère mieux que ça. Au moins, l’expérience lui était utile. Elle devait orienter, utiliser ce sentiment de façon bien plus précise qu’elle ne l’avait cru jusqu’à aujourd’hui. L’incident serait utile, c’était déjà ça.
- « Déstabilisée ? Quel euphémisme ! »
Elle ne lui en voulait pas, pas à lui. Il n’était pas la cible de ce qu’elle éprouvait et heureusement qu’elle le savait car elle aurait vraiment pu lui en coller une et, se manger une gifle donnée par une main aussi solide que de l’améthyste, ça ne devait pas être agréable. Du tout. Incrédule, elle le regarda poser le bouquet sur ses genoux. Sérieusement ? Elle ferma pourtant les yeux un instant et là, elle sembla réellement statufiée, immobile. Elle saisit les fleurs avec autant de délicatesse que possible et s’imprégna de leur odeur. Il lui fallut du temps mais, elle finit par remettre ses idées au clair et reprendre le contrôle de sa colère. Son don se mit à refluer en commençant par le contour de ses yeux et, aussi vite qu’il avait progressé quand Malachi était intervenu, le minéral recula.
Presque maître d’elle-même mais, revêtant à nouveau allure humaine, elle reposa les fleurs. C’était un changement, quelque chose qu’elle n’avait pas anticipé, il faudrait qu’elle approfondisse la question. L’esprit un peu plus tranquille, elle venait de comprendre qu’elle n’avait pas besoin que d’un seul sentiment mais, d’un mélange subtile de plusieurs. Troublant.
- « Merci. » Parce qu’elle devait le lui dire, parce qu’il l’avait réellement aidé même si elle aurait pu se dépêtrer seule, ça avait été bien plus rapidement qu’elle ne l’aurait cru. « Et désolé pour... ça. » S’excuser était une chose avec laquelle elle avait du mal. Elle lui était redevable et elle n’aimait pas ça. « Tu m’avais demandé la raison de tout ça ? Je pense que je te dois des réponses... Si tu les veux toujours évidemment. »
Maintenant, elle était disposée à réellement parler.
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Dim 15 Nov 2015 - 16:57
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La réaction d’Ivory à l’explication de son don lui tira un petit sourire : oui, son don était définitivement flippant, il en était conscient. Les gens avaient tendance à se méfier de tout ce qui pouvait altérer leurs sens, leurs émotions, leurs sentiments, et c’était normal après tout, tant cela relevait de l’intime et du personnel. Il fallait déjà une bonne dose de recul et de réflexion pour pouvoir envisager les capacités du jeune homme comme une aide potentiellement salvatrice pour certains, une façon de gérer ses émotions ou de soulager des traumatismes. Bien sur, il pouvait nuire, mais pour cela, encore fallait-il qu’il le veuille. Or, Malachi n’était pas à proprement parlé quelqu’un de nuisible. A moins qu’Ivory soit allergique aux fleurs, alors qu’il posait le bouquet sur ses genoux, avant de venir se rasseoir sur le bureau libre, ramenant ses pieds en tailleur sur la table :
- Tu n’as pas à t’excuser, ça arrive à tout le monde. Enfin, à tous les gens comme nous. Et puis sans ça, je n’aurais peut être jamais su que tu étais … Comme moi.
Bon, en réalité, il avait eu quelques doutes au moment où il l’avait rencontré, la première fois : les mutants ont quelques variations dans la représentation de leur aura, quelque chose de plus que seuls les yeux de Malachi voyaient, sans qu’il ne puisse clairement expliquer quoi. Mais ne pouvant vraiment confirmer cette impression, il n’avait pas voulu prendre le risque de confronter la toute jeune professeur, encore moins si elle s’était révélé ne pas être mutante. Il était simplement vaguement satisfait de voir qu’il repérait de mieux en mieux ses congénères. Laissant le temps à Ivory de reprendre le contrôle sur ses humeurs et sa mutation, il se laissa le loisir d’observer cette dernière refluer, avec un œil de spécialiste : il chercha à déterminer les zones qui se déminéralisaient en premier, se demandant si c’était toujours les mêmes, ou si finalement tout cela variait selon les humeurs de la mutantes, les circonstances ou même la matière qu’elle empruntait. Les yeux de la jeune femme furent la première zone à se « réhumaniser », et ce retour à la normale se fit, d’après le professeur, bien plus rapidement que la phase précédente. C’était plutôt une bonne nouvelle, si l’on considérait qu’elle devait se fondre rapidement dans la masse après l’utilisation de ses capacités. Il haussa les épaules en lui souriant, alors qu’elle relevait la tête vers lui :
- Je suppose que l’on a chacun des questions à se poser, alors autant faire ça chacun notre tour. Simplement, ne te force pas à répondre si ça te met mal à l’aise, je comprendrais. Bon, commençons peut être par le début …. Depuis combien de temps tu es consciente de ta mutation ? Est-ce que tu arrives à la contrôler ou est ce qu’elle est encore soumise à tes… pulsions ?
Tellement de questions à poser, et si peu de temps, Mal’ en état bien conscient : ils étaient déjà partis depuis un moment déjà, et leurs collègues allaient finir par s’impatienter et partir à leur recherche, s’ils ne finissaient pas par les rejoindre …
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Lun 16 Nov 2015 - 21:59
You've got a new horizon
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Dire à Malachi que sa mutation était flippante n’était peut-être pas très sympathique mais, sur le moment, elle n’avait vu que ce côté de la pièce. En même temps, il pouvait intervenir sur les émotions et ça pouvait être relativement dangereux voire même un sacré bordel chez la personne qui était la cible de son don. En attendant, il l’avait aidé et c’était plutôt mal avisé de sa part de réagir comme ça. Sans lui, elle aurait eu bien du mal à redevenir maître d’elle-même, ce qui n’était pas pour lui plaire. Habituellement, elle gérait plutôt bien les choses, pas cette fois.
- « J’avoue que si tu ne m’avais pas surprise, je ne t’en aurais jamais parlé... Je suis de nature méfiante, un peu paranoïaque même sans doute. Mais, on ne sait pas à qui on peut vraiment faire confiance après tout. »
Même à sa propre famille elle n’avait pas pu faire confiance alors envers un étranger même en qui elle avait un minimum confiance.
- « Même encore maintenant, après que tu m’aies aidé, je ne suis pas certaine de pouvoir te faire confiance. Ça devient difficile dans les circonstances actuelles. »
De nouveau elle-même et un peu plus calme, elle inspira profondément, le temps de dissiper sa colère totalement. Malachi avait aidé, maintenant, c’était à elle de remettre de l’ordre dans tout ça et surtout de répondre à ses questions. Elle renfila sa veste et replongea dans ses souvenirs, encore.
- « J’avais quinze ans quand c’est arrivé la première fois. Mes géniteurs étaient en train de se disputer, comme souvent à l’époque et c’est arrivé. J’ai hurlé, complètement effrayée par ce qui m’arrivait et ils ont arrêté de se prendre la tête. Le temps qu’ils débarquent, c’était fini. J’ai refusé de leur parler de ça mais, j’étais curieuse, alors j’ai essayé que ça recommence. Sauf que ça n’est pas arrivé, j’ai cru que j’avais halluciné et j’ai laissé tomber. Sauf que ça c’est reproduit un an plus tard et là, tout est parti en couille. Ma mère était là, elle a tout vu. Après ça... elle m’a juste regardé comme si j’étais un monstre. Jusqu’à aujourd’hui, je pensais que c’étai la colère et la rage qui m’aidait mais, je me suis rendue compte qu’il y avait autre chose avec ça, quelque chose de plus subtile. »
Elle soupira et observa son lot de bagues en tout genre, elle posa même un éclat de pyrite sur la table.
- « C’est ça qui a tout déclenché la première fois. En général, je contrôle plutôt bien, j’arrive à me maîtriser et ça va assez vite mais ici, la journée que j’ai eu n’a pas aider. Ensuite, il y a eu cette réflexion sur l’éducation, le laxisme parental. Quand ton père s’est tiré sans que tu ne saches pourquoi et sans plus jamais te donner de nouvelles alors qu’il en donne à ton frère et à ta sœur et que finalement, ta mère t’envoie ailleurs juste parce que c’es plus facile, par commodité... J’ai déconné. Je m’en sors mieux que ça d’habitude. »
Elle préférait croire que c’était une accumulation qui avait mené à ça. C’était plus facile à croire. Cela dit, elle savait qu’elle avait un manque de contrôle mais, elle n’avait personne pour l’aider véritablement avec ça, alors elle faisait avec les moyens du bord.
- « Et toi ? C’est quoi ton truc ? Pour te contrôler, arriver à maîtriser aussi précisément ta mutation ? C’est que ça doit pas être simple. »
Après tout, il lui avait proposé de répondre à ses questions lui aussi. Et puis, avec un peu de chance, sa réponse pourrait peut-être l’aider à y voir un peu plus clair, à s’aider elle-même avec tout ça.
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Dernière édition par Ivory Weston le Dim 22 Nov 2015 - 20:46, édité 4 fois
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Dim 22 Nov 2015 - 19:10
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Méfiante et paranoïaque, au moins la jeune femme était plutôt objective sur elle-même. Malachi ne l’aurait peut-être pas dit comme ça, au du moins de manière aussi franche, mais Ivory était une peu … sauvage. Farouche même. Mais il était conscient que beaucoup de mutants l’étaient, et à raison : la plupart d’entre eux avaient vécu une expérience douloureuse dans leur passé, directement liée à leur mutation. Ça pouvait être un parent apeuré par la naissance d’une mutation, un petit ami qui était en réalité un chasseur …. Il avait entendu tellement d’histoires de la sorte que, nécessairement, il concevait que ses congénères soient de plus en plus prudents : il avait même entendu des histoires de mutants aliénés à des chasseurs, qui se mettaient à traquer leurs semblables… Rien de très rassurant.
- Et bien, j’espère être en mesure de dissiper le doute sur la nature de mes attention au plus vite alors…
Il l’écouta avec attention répondre à ses questions, notant mentalement la moindre information intéressante du récit de la jeune femme : il n’était pas à l’abri de rencontrer un autre mutant comme elle, peut-être plus jeune, et plus il appréhendait toutes les dimensions de la capacité de la jeune femme, plus il pourrait aider d’autres mutants comme elle. Ou peut-être même elle, dans d’autres circonstances. L’histoire d’Ivory était triste, plutôt commune, dans un certain sens, tout le monde n’avait pas la chance de naitre dans une famille de mutants assumés. Alors il hocha la tête sans un mot en écoutant la suite du monologue de la mutante, songeant que sa maitrise lui semblait bien fragile, si elle était sujette à ses émotions. C’était très, très courant chez leurs pairs d’être sujets à leurs émotions : il suffisait parfois de la plus petite des contrariétés pour que le plus doux des hommes se transforme en torche humaine ou se mette à suinter d’un poison mortel. Si Ivory se changeait en dieu savait quel matériel à chaque fois qu’un collègue lui parlait de l’éducation déplorable d’une des petites frappes du lycée, elle risquait de ne pas faire long feu à Radcliff, surtout quand on savait que les rejetons de certains hunters de la région fréquentaient l’établissement. Il devrait nécessairement garder un œil sur elle en réunion, histoire d’éviter ce genre de … dérapage. Et peut-être que, plus tard, il lui proposerait de l’aider à contrôler parfaitement sa mutation, pour explorer toutes les dimensions de cette dernière. Ce ne serait surement pas du luxe.
Il passa sa main dans sa chevelure sombre, réfléchissant à sa réponse : c’était une bonne question ça. Il avait tellement intégré son don, il était tellement en phase avec celui-ci qu’il ne réfléchissait même plus à la façon dont il utilisait ses capacités.
- Et bien… C’est une bonne question. Ma mutation est ancienne, je l’ai depuis que je suis très jeune. J’ai eu plusieurs décennies pour pratiquer, pour la contrôler, et surtout pour en prendre mon partie. Elle fait partie de moi, je ne serai pas le même sans. Elle me permet d’aider les gens, et c’est pour ça que je la contrôle aussi bien : je lui ai trouvé un … un but. A partir du moment où on se sert de sa capacité pour atteindre un objectif, les émotions sont mises de coté, et il n’y a plus que la concentration. Je suppose que c’est ça, « mon truc ».
Cette facon de faire, il l’avait apprise d’Andréas Kovalainen, un des mutants les plus expérimentés qu’il eut à connaitre. Andréas avait été son … Mentor pendant des années quand il était plus jeune, et c’était probablement en partie grace à cela qu’il était toujours non dépisté et en plein contrôle de ses capacités.
- Bon … Il faudrait peut être que l’on retourne les voir … Je crois qu’il y a assez de rumeurs sur mon compte pour que l’on discute de mon enfermement soudain et prolongé dans une salle de cours avec la toute jeune professeure d’arts plastiques, ne penses tu pas ?
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Sujet: Re: You've got a new horizon (Ivolachi) Dim 22 Nov 2015 - 20:06
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- it's ephemeral style -
Dissiper le doute quant à la nature de ses intentions... Ivory avait presque envie de lui répondre que les choses viendraient d’elles-mêmes. La nature de ses relations étaient souvent paradoxale et c’était souvent tout un parcours de passer des caps. Avec quelques personnes, c’était venu tout naturellement mais, avec d’autres, ça avait pris un temps de dingue. Avec Malachi, elle ignorait combien de temps ça prendrait mais, chaque chose arriverait en temps voulu, il suffisait de laisser faire les choses, comme toujours. Elle avait déjà une bonne impression du motiopathe et ça faciliterait sans doute les choses Au moins ne s’en défiait-elle pas, auquel cas, tout ceci se serait passé très différemment.
À voir son visage en lui expliquant son histoire, ça ne devait pas être la première du genre qu’il entendait. Rien d’étonnant finalement. Si Ivory espérait voir le monde s’améliorer et pouvoir vivre tranquillement, elle restait néanmoins pessimiste quant au futur. Si des histoires comme la sienne était courante, elle n’osait même pas imaginer combien d’entre eux devait mal vivre les choses. Ce monde n’avait franchement rien de génial, il était même profondément dégueulasse. En attendant, elle préférait ne pas s’apitoyer sur son sort, elle vivait avec ça depuis des années, pas de quoi la mettre à terre. Elle avait certes un brin péter les plombs mais, ça n’était qu’exceptionnel, elle se maîtriser mieux que ça en tant normal. La journée avait juste été longue, c’est tout et elle n’était pas finie. Ça irait cependant, elle avait pu craquer tranquillement et ce petit coup de rage pure lui avait remis les idées en place. Elle attendait donc la réponse à sa propre question et quand elle arriva, elle écouta attentivement. Elle pourrait peut-être en apprendre quelque chose, juste une piste pour l’aider à se maîtriser, à comprendre un peu mieux. Il avait un but... ça lui faisait une belle jambe. Lui, il pouvait aider sans aucun doute, elle, à part se transformer en quelque chose de solide, elle ne voyait pas bien ce qu’elle pourrait y faire. Aider, elle ne risquait donc pas de pouvoir le faire avec sa mutation, au moins, c’était réglé. Cela dit, elle ne connaissait pas l’étendue de sa mutation et elle ne découvrirait pas ça comme ça de toute façon, elle avait ses propres craintes et elle ne s’en débarrasserait pas comme ça.
- « Je vois oui. »
Elle n’alla pas plus loin dans le cheminement de sa pensée. Elle n’arriverait pas à expliquer les choses comme ça et, comme il le signalait très justement, ça faisait un bout de temps qu’ils étaient enfermés là et les rumeurs allaient déjà bon train pour tout et n’importe quoi. Un lycée était un ni à potins, elle savait exactement de quoi elle parlait en l’occurrence.
- « Je suis tout à fait d’accord. J’ai eu ma dose de rumeurs à San Francisco. »
Il ne pourrait pas comprendre mais, elle s’en fichait, de toute façon, ça datait de son époque étudiante là-bas avant que sa mère ne l’envoie ici. Elle déverrouilla donc la porte et fit mine de discuter d’un cours qu’ils pourraient éventuellement lier. L’histoire et l’art n’étaient pas incompatibles et Ivory avait l’art et la manière de retomber sur ses pattes. La force de l’habitude quand il fallait se dégager de situations ennuyeuses voire gênantes.
- « On reparlera de cette idée de cours commun, ça me semble pas mal et puis si ça les oblige à faire quelques recherches, c’est encore mieux. »
Elle salua un professeur qu’elle n’avait pas encore vu et prit le chemin de la salle des professeurs, ils avaient encore une vingtaine de minutes à tuer avant la reprise des cours et elle rêvait d’un café.