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 (hozier) ›› let it burn and walk away.

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MessageSujet: (hozier) ›› let it burn and walk away.   (hozier) ›› let it burn and walk away. Icon_minitimeDim 5 Juil 2015 - 19:21

This predator I let in knows my heart.
— hozier costello & letha castellanos —
Like fire beneath the ice An inevitable demise Standing on the edge jumping into hurt. Time and time again I will never learn. And I should cut all the ties Let it burn and walk away from you There’s beauty in suffering When you love someone you’re scared to lose. I know I’m dancing with the devil Ain’t no chance of heaven Going straight to hell, I know I’m dancing with the devil. Darken up my heaven, Brighten up my hell. — dancing with the devil.

Elle n’arrivait pas à y croire, c’était à peine possible. Elle aurait tellement voulu être confrontée à un mauvais rêve, mais malheureusement quoi qu’elle fasse, elle était toujours là à Radcliff avec cette réalité qu’elle maudissait tant. Depuis des années elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour élucider cette affaire et maintenant c’était chose faite. Elle avait retrouvé son mari au fin fond de cette ville pourrie du Kentucky. Elle avait passé huit ans à imaginer le pire, mais cette option là, elle avait été incapable de l’imaginer. Huit ans nom de dieu. Huit longues années fichues en l’air pour un homme qui n’avait pas eu le courage de la quitter en bonne et due forme. Il s’était contenté de quitter la ville pour partir jusqu’ici, avec leur fils qui plus est. Il avait fait de sa vie un enfer et il l’avait fait volontairement. Elle l’avait tant aimé et pendant toutes ces années elle n’avait eu de cesse de penser que leur mariage ne pouvait pas être fini. Il l’était pourtant. Il avait refait sa vie avec quelqu’un d’autre et elle était l’idiote qui avait consacré huit longues années de sa vie à rechercher un homme qui se fichait littéralement d’elle. Elle se sentait plus pathétique que jamais. Complètement misérable au fond de ce bar, son verre entre les doigts. Elle avait envie de picoler plus que de raison, être complètement ivre, histoire de pouvoir oublier toutes ces conneries. C’était pitoyable, d’être là à boire toute seule dans son coin. Il avait refait sa vie, il était heureux et elle, elle était la pauvre femme qui préférait se bourrer la gueule plutôt que d’affronter la réalité. Qu’est-ce qu’il leur était arrivé, qu’est-ce qu’il lui était arrivé pour qu’il envoie ainsi valser leurs années de mariage, leurs rêves et tout ce qu’ils pouvaient être. Quand il s’était volatilisé, ils avaient encore un avenir, ils continuaient d’en parler, ils avaient parlé d’avoir un autre enfant et elle était enceinte alors qu’est-ce qui avait pu changer du jour au lendemain pour qu’il la laisse tomber comme ça ? Elle avait besoin d’explications, mais elle n’était pas sûre de pouvoir rester cinq secondes en face de lui sans avoir envie de le frapper. Elle n’avait pas l’air comme ça, mais elle pouvait faire mal quand elle commençait à frapper. Elle n’avait pas la carrure d’une boxeuse ou d’une catcheuse, mais elle était agent au fbi, elle avait suivit un entrainement. Elle était agent du fbi et qu’est-ce qu’elle foutait déjà ici ? Elle supervisait la police de la ville et grand dieu, il y avait du boulot. C’était n’importe quoi les forces de police ici. Cette ville c’était n’importe quoi. Un couvre feu, une mise en quarantaine et puis quoi encore ? Il était tant que quelqu’un fasse quelque chose ici. Elle le ferait, quand elle aurait fini de s’apitoyer sur son sort et de picoler. Son verre était vide d’ailleurs. Pas question qu’il le reste longtemps. Elle cherchait du regard un serveur et dès qu’elle en perçu un regardant sans sa direction, elle leva le bras pour qu’il vienne jusqu’à elle, elle n’avait pas envie de quitter sa table, on serait fichu de la lui voler et ça risquait de l’énerver et puis merde, c’était son boulot de faire des allés et venu dans le bar pour servir les clients, elle avait bien le droit de l’interpeller.

« Une vodka-fraise s’il vous plait. » Ou toute la bouteille, ou des shooters de tequila. Ou n’importe quoi d’assez alcooliser pour la coucher rapidement. Elle garda pour elle ses pensées avant de sourire au serveur qui acquiesça avant de disparaitre pour aller chercher ce qu’elle lui avait demandé. Dans un soupire, elle se laissa tomber au fond de la banquette sur laquelle elle était installée. Jamais elle n’avait eu autant l’impression que sa vie craignait. Elle avait terminé le lycée avec deux ans d’avance, elle avait quitté son Australie natale pour les États-Unis, un véritable rêve pour elle. Elle était tombée amoureuse bien vite, elle avait eu un bébé avant même d’avoir vingt ans, mais ça n’avait pas d’importance, elle avait été heureuse. Elle s’était mariée, elle avait terminé ses études, elle avait décroché le boulot de ses rêves et puis la roue avait fini par tourner. Mais ça avait été presque plus facile quand tout le monde autour d’elle disait que son époux était mort et qu’elle ne le reverrait jamais. Il avait fallu qu’elle retourne le pays pour le retrouver et tout ce qu’elle récoltait c’était un cœur brisé. Au moins son fils était encore en vie. C’était le seul point positif de toute cette histoire. Elle allait pouvoir le revoir. Mais comment est-ce que ça allait se passer ? Elle ne l’avait pas vu depuis huit ans, il avait vingt-et-un ans maintenant. Et qu’est-ce qu’elle était elle dans sa vie ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Elle ne savait pas ce que son père lui avait dit pour expliquer qu’ils ne soient plus ensemble, mais sans doute qu’il devait penser qu’elle l’avait abandonné ou quelque chose dans ce genre là. Elle n’en savait rien et elle finirait bien par le savoir. Elle voulait le revoir et dès qu’elle serait un peu remise de ses émotions, elle exigerait de le revoir. Absalon n’aurait pas le choix s’il ne voulait pas se retrouver avec un procès au cul. Il avait littéralement kidnappé leur fils pour l’emmener loin d’elle, c’était un crime et si elle le voulait, elle avait les moyens de l’envoyer croupir en prison. Elle préférait autant ne pas avoir à en arriver là. Ils pouvaient régler les choses en adultes responsables. Quand elle lui aurait suffisamment tapé dessus pour faire passer ses nerfs. « Voilà pour vous. » Enfin, on déposa son verre devant elle, ce qui lui arracha un large sourire. Son salut était enfin arrivé. Elle glissa un billet vers le jeune homme « Et voilà pour vous. Gardez la monnaie en guise de pourboire. » Il la remercia avant de s’éloigner, la laissant seule en face de son verre de vodka. Seule comme la dernière des idiotes. Elle avait presque envie de pleurer, mais ça pouvait s’expliquer facilement, ce n’était pas son premier verre de la soirée, elle n’avait même pas compté. Agitant la boisson d’un air las avec sa paille, elle releva la tête pour regarder autour d’elle. Elle fut presque soulager de voir un visage familier parmi les clients. Elle ne connaissait pas encore grand monde dans cette ville. « Hozier ! » S’exclama-t-elle suffisamment  fort pour qu’il l’entende et se dirige vers elle. « Viens-là c’est moi qui invite. » Déclara-t-elle au jeune homme avant de faire de nouveau signe au serveur pour qu’il vienne s’occuper de servir son ami. Enfin, elle n’était plus seule comme la dernière des idiotes. Elle avait presque envie de l’embrasser ; encore quelques verres et peut-être qu’elle ne pourrait plus se retenir.
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