nothing left to say≈ 001. Alister est issu d’une famille de hunters. Son père avait d’abord traqué les anciens nazis avant d’apprendre l’existence des mutants pour les traquer avec autant de soin. Très jeune, on a enseigné à Alister la crainte des transmutants, ainsi que les méthodes pour combattre ces monstres. Comme tous les membres de sa famille, on lui a laissé choisir sa voie, et c’est en toute connaissance de cause qu’il est devenu hunter à l’aube de ses vingt-cinq ans. ≈ 002. C’est au sein des hunters qu’il a rencontré celle qui deviendrait sa femme, Maebhe. Elle était tout aussi impliquée que lui dans la chasse et l’étincelle qui naquit entre eux ne vacilla jamais. Il était difficile de dire ce qui les unissait le mieux, si c’était la passion qu’ils avaient l’un pour l’autre ou la férocité presque animale qu’ils mettaient à chasser les mutants quand ils se retrouvaient. ≈ 003. Mariés quelques années plus tard, ils eurent trois enfants : Calista d’abord, puis les jumeaux Aspen et Lorcan. Tous les trois faisaient leur fierté, et ils les élevèrent sans rien leur dire de leurs activités de hunters jusqu’à leur adolescence, mais sans jamais leur cacher l’existence des monstres mutants. ≈ 004. Il y a treize ans, le père de Maebhe décéda des suites d’un cancer foudroyant. Sous le choc de ce décès, Maebhe déclencha son gène mutant, qui était resté jusque là endormi. Presque du jour au lendemain, elle se mit à entendre des voix, et il ne leur fallut pas longtemps pour comprendre la terrible fatalité qui les avait frappés. Alister vit sa femme, sa magnifique chasseuse, se changer en une mutante terrifiée par la télépathie qui la torturait nuits et jours. ≈ 005. Alister était impuissant face à la torture que subissait sa femme. Plusieurs fois, elle l’implora de la tuer pour mettre fin à ses souffrances, mais il ne put s’y résoudre. L’abomination dont elle était victime ne suffisait pas à lui donner assez de force pour la tuer. Il haïssait sa mutation, mais ne pouvait cesser de l’aimer, elle. ≈ 006.
Finalement, Maebhe se donna la mort, seule. Elle colla son revolver favori contre sa tempe et tira, expulsant par ce geste toutes ces voix qui la tourmentaient. Alister savait ce qu’elle comptait faire, mais il n’eut pas le courage de rester avec elle pour ce dernier instant, et il regretta par la suite cette lâcheté dont il avait fait preuve. Il ne se pardonna jamais de l’avoir laissée seule, de ne pas avoir pu la délivrer lui-même. ≈ 007. A partir de ce jour, la haine d’Alister envers les mutants augmenta encore, et il se jeta corps et âme dans la chasse. Sa vie était devenue terne sans sa femme, et seules la traque et la mise à mort des transmutants réussissaient à l’intéresser un peu. ≈ 008. Il entraîna chacun de ses enfants pour qu’ils deviennent hunters à leur tour, les contraignant à des entraînements sans pitié. Les jumeaux étaient plus prometteurs que Calista, mais aucun des trois ne dévia du chemin qu’il leur traçait et il s’en félicitait. ≈ 009. Malgré son aversion profonde pour les mutants, Alister a pu admirer plus d’une fois la puissance de leurs pouvoirs, et il a toujours été fasciné par ce qu’ils pouvaient engendrer. L’idée de les utiliser pour son propre intérêt a toujours été présente dans un coin de sa tête, depuis son entrée chez les hunters. ≈ 010. Et cette idée a fini par prendre forme : avec quelques collègues, il a créé il y a une douzaine d’années un centre pour « recueillir » des mutants. En réalité, ce centre n’était rien de moins qu’une prison, où les mutants qu’ils enfermaient se battaient à mort. Les meilleurs combattants – les survivants – étaient destinés à devenir des outils pour les hunters. A force de tortures physiques et psychologiques, ils les pliaient à leur volonté. ≈ 011. Le centre était un secret absolu. Situé dans un autre Etat, il était camouflé de façon à ce que personne ne soupçonne sa véritable utilité. C’était un travail de longue haleine, qui nécessitait beaucoup de patience, ce qu’Alister avait à revendre. Beaucoup de ses mutants favoris décédèrent avant de pouvoir faire leurs preuves, avant d’être les parfaits soldats qu’il attendait. ≈ 012. Mais l’une de ses mutantes les plus prometteuses lui fila entre les doigts il y a quelques semaines. Alors qu’il pensait avoir définitivement brisé sa volonté, elle s’échappa en détruisant une grande partie du centre. Alister entra dans une rage noire en voyant le fruit d’années de travail partir en fumée, et à présent il est bien décidé à faire payer cette mutante pour ces dégâts. Il la retrouvera, coûte que coûte, et s’il n’a pas réussi à la briser la première fois, il y parviendra sans mal dès qu’elle sera à nouveau à sa merci.