Sujet: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Mer 5 Aoû 2015 - 14:09
La sympathie sous les poils
Malachi & Lazz
Il me reste tes yeux et ton regard Ces véritables miroirs de l'âme. Pour ce voyageur que la nuit égare Ce sont deux guides sûrs dont la flamme Fait renaître l'espoir Ne serait-ce qu'un soir.
Dix-huit heures. Une heure à laquelle la luminosité commence à décliner très légèrement en début d'année. Une heure à laquelle les rues se rafraîchissent et commencent à se remplir des sorties de travail. Une heure de vampire, parce que c'est communément l'heure à laquelle tu te lèves. La lumière du jour qui filtre à travers les interstices du store rabattu devant la vitre de ta chambre dessine des lambeaux orangés, parfaitement réguliers, sur le parquet recouvrant le sol. Elle te caresse le visage d'une phalange tiède et géométrique dans une tentative muette pour te réveiller. Par réflexe, tu plonges tes mains dans tes cheveux qui exceptionnellement sont restés attachés, avant de presser la paume de tes mains sur ton front, dans le creux de tes paupières, sur la courbe de tes joues pour étirer la peau encore endormie. Ton esprit se connecte lentement à ton cerveau et lui envoie lentement la substance des souvenirs de la nuit dernière qu'appuient la présence anormale de tes vêtements de travail sur ton corps. Oh oui, tu es rentré beaucoup plus torché que d'habitude. Oh non, tu ne veux pas t'en souvenir.
Grognant comme à l'ordinaire au réveil – heureusement que personne ne partage ta vie pour assister à ça – tu finis par te tirer de ton lit pour t'enfermer dans ton sanctuaire, ta chapelle, ton eden : ta salle de bains. C'est tout à fait méconnaissable que tu en ressors, une heure et demie plus tard, propre, costume noir rigide, embaumé d'une senteur de Cologne boisée, impeccablement rasé, tes longs cheveux tirés en arrière dans une longue natte ondulant dans ton dos, prêt à prendre ton café. Quelques minutes plus tard, tu avales ce dernier d'une traite brûlante et serrée avant de t'extirper de ton petit appartement du quartier Sud de Radcliff. La fraîcheur de la nuit tombante t'accueille à bras ouverts, des paillettes étoilées dans les yeux tandis qu'elle te pousse au bout de la rue, jusqu'au Burning Desire, ton lieu de travail. Ce dernier s'ouvre à peine lorsque tu pénètres dans l'enceinte du désir par la porte de derrière, saluant tes collègues. C'est toi qui a l'honneur de pousser le double battant de la porte dehors afin de laisser la fraîcheur nocturne pénétrer dans le lieu pour l'instant vide. Une longue file d'attente s'étire contre le bâtiment. Tu la contemples avec un sourire ; encore une soirée chargée qui s'annonce.
Cette dernière bat son plein depuis plusieurs heures lorsque tu t'octroies enfin le luxe d'appuyer légèrement son dos contre le mur. Les entrées se font de plus en plus rares et erratiques ; les sorties commencent à se manifester sous la forme de clients plus ou moins satisfaits, plus ou moins excités, plus ou moins torchés par les boissons qu'on peut consommer dans le club. Tu les regardes d'un œil neutre, leur souhaites la bonne nuit quand ils daignent eux-mêmes de le faire, et reprends ton observation de cette rue qui se vide, seulement ornée des rares âmes mal famées qui la fréquentent le temps de la traverser pour en gagner une autre. Tu sais qu'il y a très exactement vingt-six arbres le long de cette rue, que chaque banc, sauf le troisième en partant du fond, comporte très exactement douze lattes de bois, que le caniveau du côté de la rue d'après est bouchée depuis des lustres et qu'il faut plutôt aller vomir dans celui qui se trouve à côté de la banque. Tu sais que la façade de la bibliothèque compte soixante cinq fenêtres et que dans précisément cinq minutes un policier va terminer sa garde du poste. En somme, tu t'ennuies royalement et t'apprêtes à reprendre ton compte des étoiles qui peuplent le ciel avant de remarquer que cet homme, qui s'est pointé il y a plusieurs dizaines de minutes, est toujours là, non loin de l'entrée.
« Veuillez m'excuser, vous attendez quelqu'un ? »
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Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Mer 5 Aoû 2015 - 22:27
“La sympathie sous les poils"
Lazz Silveira & Malachi Porter
Il faisait froid, bon dieu ce qu’il faisait froid. Malgré les couches de vêtements superposées, les bottes, l’épais blouson de cuir sombre, son écharpe et ses gants, Malachi avait l’impression que le bout de ses oreilles menaçait d’éclater en morceaux de glace. Il n’était guère plus de 23 heures mais déjà la bise glaciale s’était emparée des rue de Radcliff, achevant de décourager la population de mettre son nez dehors, si le couvre feu n’était pas une raison suffisante. Pourtant, il avait bravé l’un et l’autre pour chevaucher son courageux destrier de métal jusqu’au burning desir. L’endroit était connu dans tout le comté pour être un des clubs les plus selects des environs : les danseurs et danseuses étaient particulièrement bien traités, bien qu’ils doivent respecter quelques règles strictes. D’après ce que l’on en disait, ils ne pouvaient pas fournir « d’extras » aux clients les plus déterminés lors de leurs heures de travail : s’ils voulaient vendre un peu plus leur corps, ils devaient le faire pendant leur temps libre. Cependant, ce n’était pas pour cela que Malachi avait traversé la ville ; sans être un moralisateur et pieu chrétien, il n’avait jamais été friand de ce genre d’endroit, et lui qui avait la promiscuité en horreur, non vraiment, merci, il s’en passerait. Il avait une femme sublime qui l’attendait à la maison, il pouvait très bien se passer de toutes les autres sans aucune difficulté. Après tout, que pouvait on désirer de plus quand on était l’époux d’Evangeline Porter ?
Le professeur avait du faire plusieurs détours pour éviter les patrouilles de police qui occupaient le centre ville : techniquement, il était un citoyen « humain » selon les registres, aussi il ne risquait rien de plus qu’une amende et un retour à la case maison, mais il ne voulait prendre aucun risque. D’après les informations recueillies pas les alliés de Sheldon, les autorités procédaient de manière aléatoire à des contrôles du génôme : si par malheur il se laissait attraper, il prenait le risque de voir sa couverture disparaitre, et les enjeux dépassaient sa propre sécurité. Aussi, il s’était fait prudent, très prudent pour arriver jusqu’à la ruelle, en retrait du centre. Les néons éclairaient la façade de leur lueur blafarde, alors que le reste de la rue n’était que partiellement éclairée de quelques lampadaires. Ce n’était pas plus mal à vrai dire, s’il lui fallait filer rapidement, il serait moins facile à traquer. Une fois rendu sur place, il jeta un millième coup d’œil à son téléphone portable : Jarod lui avait bien dit qu’il prendrait sa première pause vers 23h, 23h30 grand maximum. Il était l’un des informateurs des Uprisings avec le plus fort potentiel, le vacciné ayant accès aux confidences avinées des hunters du coin, certains raffolant de ce genre de distraction après leur service. Si le convaincre de tendre l’oreille n’avait pas été vraiment compliqué, Jarod restait quelqu’un d’instable, parfois méfiant : il n’acceptait de ne parler qu’au motiopathe, et à personne d’autre. Il savait qu’en cas de problème, Malachi ne le trahirait pas, et la confiance entre eux dépassait la crainte de se faire attraper. Aussi, Malachi devait venir chercher les informations à la source, et ne pouvait déléguer la tâche à quelqu’un de plus courageux. C’était donc la boule au ventre qu’il venait, dès que Jarod pensait avoir entendu quelque chose.
Malachi avait bien entendu repéré le policier qui terminait sa ronde au coin de la rue : il s’en était débarrassé sans ménagement, l’envahissant d’un sentiment de mal être angoissé, proche de la nausée, alors que l’homme palissait à vue d’œil. Surement prendrait il cette soudaine sensation pour un symptôme grippal, ou quelque chose du genre, et se réfugierait dans son poste ou sa voiture, sans oser la quitter. Juste ce qu’il fallait pour que Malachi puisse rester dehors sans être importuné. Parce qu’il ne supportait pas ça, Mal’, être importuné.
Alors qu’il fixait l’écran de son portable comme s’il avait le pouvoir de faire s’accélérer le temps, une voix ridiculement grave le sortit de ses pensées : un mastodonte se tenait à quelques mètres de lui, les bras croisés, les cheveux plaqués en arrière dans une longue tresse sombre et brillante, tout habillé de noir. Sans pouvoir se retenir, Malachi déglutit : le videur du Burning desire le dépassait d’une bonne quinzaine de centimètres et de deux ou trois épaisseurs de muscles. A ce moment là, Malachi pria très fort pour que ce dernier ne soit pas un pro hunter, ou tout simplement un peu belliqueux : il n’y survivrait pas. Il rangea prestement son téléphone dans sa poche, baissant les yeux vers le torse du centaure pour fixer son aura, histoire de savoir à quoi s’en tenir. Enfin, baisser les yeux, c’était vite dit : il était si grand qu’il n’avait pas vraiment à baisser la tête pour fixer les couleurs tranquilles du videur. Bon, au moins, il n’était pas à deux doigts de lui casser la gueule.
- Bonsoir … A vrai dire j’attends un ami … qui est à l’intérieur … ne vous occupez pas de moi, il ne devrait pas trop tarder… enfin j’espère…
Malachi aurait aimé que sa voix soit plus assurée que cet espèce de marmonnement ridicule, mais le froid et l’anxiété avaient déjà eu raison de sa belle éloquence. Par pitié, qu’il ne se mette pas en tête de lui faire la conversation, il n’était pas fait pour ça …
Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Jeu 6 Aoû 2015 - 9:12
Bien entendu, ta question fait frémir l'inconnu dont l'instinct de survie naturelle s'éveille pour te contempler de toute ta hauteur légèrement supérieure à la sienne - tu ne peux pas en dire autant de sa carrure que tu pourrais broyer d'une étreinte bien sentie. La lueur d'embarras qui scintille dans ses yeux timides est bien connue et il serait étonnant, voie même gênant, qu'elle n'existe pas. Après tout, tu restes videur d'une boîte de nuit dans laquelle tu n'aurais plus rien à faire si tu n'intimidais pas un minimum les clients de ton imposante stature. Sans être une crevette, il reste de taille respectable, mais tu pourrais le congédier rapidement s'il venait à troubler la tranquillité apparente du lieu ; car si les portes désormais fermées et les murs contenaient parfaitement l'ambiance présente de ce dernier, tu devines aisément que les spectacles battent leur plein. Malgré le fait qu'il emmerde allègrement le concept du couvre feu, profitant de l'absence totale - et étrange d'ailleurs - d'agents de patrouille dans la rue, il ne semble pas décidé à te chercher des noises. Qui peut-il attendre à cette heure-ci, alors qu'il est formellement interdit de gagner les rues après une certaine heure, de toute évidence dépassée ?
« Vous attendez depuis une bonne demie heure, vous êtes sur que votre ami n'est pas déjà parti ? Je peux aller le chercher si vous le désirez.»
Ta serviabilité te perdra, tu te le dis souvent. Malgré le calme et l'évidence du couvre feu qui interdit quiconque de rentrer ou de sortir, tu travailles, et ton objectif est de procéder à la mise à l'aise des clients de sorte qu'ils reviennent par la suite, si possible avec d'autres amis ; le bouche à oreille recèle d'une puissance souvent négligé. Si un client est satisfait, il ne le dira peut-être à personne ; s'il ne l'est pas, il y a de grandes chances qu'il le dise à tout le monde. Hors de question qu'une telle chose arrive, et si pour cela tu dois jouer les valets, tu le feras. De plus, comme il le dit si bien, il caille sa mère ce soir, et encore, le vent ne renforce pas l'ambiance glaciale en vous taillant la peau de ses courants hivernaux. Tu frissonnes imperceptiblement à l'évocation de la température bien trop basse à ton goût, toi qui est resté longtemps du côté de la Sun Belt durant ton road trip justement pour profiter de la chaleur de ces états ensoleillés, avant de défaire le maillage de tes bras ankylosés pour le reconstruire dans l'autre sens.
« Justement, pourquoi n'entrez-vous pas ? Vous serez mieux au chaud ; et entre-nous c'est le meilleur endroit où vous pouvez être là tout de suite : si ces messieurs là bas - tu désignes du menton le poste de police que l'on voit au bout de l'avenue - remarquent qu'il y a quelqu'un d'autre que moi dans cette rue, ils risquent d'être grognons.»
Et tu n'as pas spécialement envie d'assister à une arrestation durant ton service, ce n'est jamais très agréable et les journaux sont parfaitement capables de transformer l'information pour faire croire que le Burning Desire est mal famé, ce qui serait particulièrement désagréable et ferait encore du grabuge. D'autant plus que si cet inconnu se trouve avoir un don quelconque, il est clairement dans la merde, et toi aussi puisqu'on t'accusera certainement de ne pas l'avoir dénoncé...à moins que cet homme ne se défende seul ; il ne faut jamais sous estimer les crevettes, surtout les crevettes. T'appuyant davantage contre le mur froid, tu te retournes légèrement pour frapper trois coups au double battant d'une phalange repliée. Un verrou cède et la tête d'un collègue apparait dans l'entrebâillement.
« Tu m'amènes un truc chaud ? On crève de froid ici. Et amène un truc au brave gars aussi, dis à Jarod que ça vient de ma part - tu te tournes vers l'inconnu - Vous cherchez qui ? »
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Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Jeu 6 Aoû 2015 - 15:05
“La sympathie sous les poils"
Lazz Silveira & Malachi Porter
Etonnamment, le videur n’était pas quelqu’un d’à proprement parlé terrifiant :il n’avait pas de couteau entre les dents ni de sang barbouillé sur le visage. Ses yeux étaient vifs, brillants, mais pas agressifs, ni même particulièrement inquisiteurs. Il semblait juste curieux de savoir ce qu’un homme frigorifié et totalement hors la loi pouvait bien attendre en trépignant à côté de sa moto. Il suffisait à Malachi d’observer l’aura paisible du videur pour reprendre un peu contenance : celle-ci était saine, tranquille, et tranchait largement avec l’imposante carrure de ce dernier. Malachi le savait, il ne risquait donc pas grand-chose à discuter avec le mastodonte, le temps que Jarod se décide à sortir. Il enfonça ses mains gantées dans ses poches, la buée s’échappant de ses narines et de sa bouche par volutes épaisses :
- Il n’est pas particulièrement réputé pour sa ponctualité, j’ai l’habitude … Il travaille ici, il m’a dit qu’il serait en pause sous peu, mais j’imagine que si une horde de clients le réclame au mauvais moment, il n’a pas d’autre choix que de rester à son poste … Je peux attendre.
La voix de Malachi avait repris un ton plus tranquille, malgré ses fréquents coups d’œil vers l’entrée de la rue. Répondre à des questions, c’était facile, éluder celles qui ne lui plaisaient pas également : il faisait ça depuis l’enfance, en bon mutant non déclaré qui se respecte. Sans mentir ouvertement, il était simplement devenu très bon pour n’offrir que vérité partielle. Et largement suffisante. D’ailleurs, la remarque du videur sur les chasseurs et les forces de l’ordre lui tirèrent un petit sourire : il était très peu probable que les chasseurs viennent dans le coin dans le cadre de leur ronde, et encore moins avec lui dans les parages : il se chargerait rapidement et discrètement de les détourner de leur programme, si l’occasion se présentait. Et s’il n’avait pas le temps, il prétexterait être sorti pour fumer une cigarette : c’était mal vu, mais a priori légal, puisque l’endroit était non fumeur. Aussi, il répondit d’une voix douce, confiante :
- Oh, je vous avouerai que je ne me sens pas très à l’aise dans ce genre d’endroit, je préfère attendre dehors … Et je doute qu’ils ne viennent troubler la tranquillité des lieux, ce ne serait pas bon pour les affaires, Monsieur le Maire n’apprécierait pas.
C’était la vérité, en quelque sorte : il ne voulait clairement pas être remarqué dans ce genre de lieu. Il avait eu une altercation particulièrement violente avec l’un des anciens danseurs du Burning, Johan Lachlan, qui avait disparu depuis quelques semaines. Il ne voulait pas prendre le risque qu’on fasse le lien entre eux deux. Concernant les hunters, ils n’arriveraient avant une ou deux heures du matin : à cette heure ci, ils traquaient plutôt Seth et ses sbires pour tenter de mettre la main sur les cachets d’anti vaccins. C’était désolant de se dire qu’on était en sécurité grâce à la mise en danger d’un autre, mais c’était comme ça. Il fallait survivre, coute que coute. Malachi se raidit légèrement quand Lazz interpela son collègue à l’intérieur, levant les mains pour signifier qu’il ne voulait rien, merci. Cependant, une information retint son attention : Jarod. C’était donc Jarod qui prendrait la commande. Avec un peu de chance, c’est lui qui viendrait les servir, et il pourrait enfin rentrer chez lui après :
- -Je doute que vous ayez du thé à l’intérieur, donc je passerai mon tour, merci … En revanche, si vous pouvez dire à Jarod que Malachi l’attend, ce serait très gentil de votre part…
Oui, Malachi, et non M. Porter. Des monsieurs Porter, il y en avait bien une demi-douzaine dans la ville, alors qu’un Malachi, il n’y en avait qu’un seul. Jarod saurait à quoi s’en tenir. Un sourire, vaguement contrit, puis son attention se reporta sur Lazz : c’est vrai qu’il avait manqué à tous ses devoirs de bienséance en ne se présentant pas au préalable auprès du videur, à qui il tendit sa main ridiculement fine et délicate à coté de celle de ce dernier :
- - Je ne me suis même pas présenté, vous m’en voyez navré. Je m’appelle Malachi, je suis un … un ami de Jarod. Je suppose que vous le connaissez, il travaille ici depuis plusieurs mois déjà …
Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Jeu 6 Aoû 2015 - 16:00
S'il a semblé le gêner au départ, le dialogue apparemment le détend désormais. Tu lui adresses un sourire, laissant s'échapper de tes propres lèvres ce volute de condensation du au froid, qui te donne l'air d'un dragon. Sourire qui s'élargit lorsqu'il sous entend clairement qu'il n'assume pas la tête d'un client de club de strip-tease, ce qui est parfaitement compréhensible. Sa timidité, couplée au froid, entrecoupe ses phrases et lui donne une stature adorable à l'aura fragile. Il semble se rapetisser à vue d’œil, comme quelqu'un qui vague à ses devoirs tout en essayant de déranger le moins possible. Son équipement robuste de moto ne lui tient visiblement pas si chaud que cela. Il grimpe considérablement dans ton estime dans sa façon de parler des patrouilles de police et du Maire, ce qui sous-entend clairement qu'il n'a rien d'un Hunter ou d'un sympathisant de la municipalité en place. Tes coups d’œils deviennent des regards considérablement appuyés lorsque, calé contre la porte entr'ouverte, ton attention est brusquement attirée par le prénom de ton grand ami dans la bouche de cet homme.
« Apporte-moi deux fois la même chose que d'habitude et dis à Jarod que y'a un certain Malachi qui se pèle le cul depuis une demie heure pour lui dehors, steuplait. Merci. »
La porte se referme, mettant un terme à la vague de chaleur venant de l'intérieur du club qui te réchauffait jusqu'à présent le visage. La musique est de nouveau étouffée, et bientôt, c'est le silence de la rue pétrifiée par le froid et le couvre-feu qui s'installe de nouveau entre vous.
« Pas particulièrement réputé pour sa ponctualité hein ? On voit que vous le connaissez bien. Ca doit être rudement important pour que vous vous donniez la peine de l'attendre aussi longtemps. Je le connais bien, on est très bon amis ; c'est grâce à lui que je travaille ici. Un type bien. Même si vu son extravagance, je suis étonné que vous vous fréquentiez. »
Tu fais ici allusion à l'embarras éprouvé par l'homme avec qui tu discutes. Jarod, quoique pourvu de tact, est quelqu'un de très solaire et rentre-dedans. Il ne fait pas dans la demi mesure et dit franchement ce qu'il pense ; c'est pour ça que tu l'adores. En fait, il constitue plus ou moins un reflet adouci de ta propre personnalité ; il fait sans conteste preuve de davantage de diplomatie et de sociabilité, même dans les moments les plus difficiles ou en face des clients les plus compliqués. C'est pour ça que son travail lui sied si bien et qu'il s'y rend avec autant de plaisir. Quelques instants plus tard, la vague de chaleur se fait de nouveau ressentir tandis que les éclats d'une boule à facette t'agressent la vue périphérique. Une vieille musique électro' vient porter jusqu'à toi les échos des paroles de ton collègue qui te tend deux grandes tasses remplies d'un liquide fumant qu'on croirait faites pour le petit déjeuner et que n'importe qui doté de mains légèrement plus fines que la moyenne devrait saisir à dix doigts.
« On a eu une merde avec l'autre serveur, Ja' est obligé de bosser pour deux. Il prendra une pause plus longue, mais plus tard. Mais il est informé. »
Tu acquiesces d'un signe de tête tandis que les deux bols ansés épousent le centre de la paume de tes mains immenses. L'un d'eux voyage entre vous deux pour se positionner en direction du fameux Malachi qui vient justement de se présenter comme un ami de Jarod. Tes yeux s'illuminent et ton sourire s'élargit tandis que, malgré la taille de tes mains, tu te sers des deux pour saisir le bol brûlant et en respirer la vapeur citronnée.
« Epazote, ça vient de chez moi. Tu vas voir, ça va te réchauffer. Et il paraît que ça fait maigrir, mais ça, on s'en fout. »
Tes lèvres rejoignent le bord de la tasse avant de happer une première gorgée brûlante qui râcle durement les parois de ta bouche avant de foutre le feu à ta gorge. Un grognement de satisfaction accompagne la douce bouffée de chaleur qui te gagne aussitôt.
« Les amis de Jarod sont les miens. Trève de bienséance, vous faites quoi dans la vie ? il ne m'a jamais parlé de vous. »
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Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Jeu 6 Aoû 2015 - 22:17
“La sympathie sous les poils"
Lazz Silveira & Malachi Porter
Le second videur n’avait probablement pas pu voir le visage de Mal, soigneusement positionné dans l’ombre. C’était une habitude qu’il avait prise avec le temps, une prudence supplémentaire : c’était sa femme qui lui avait donné ce conseil, celui de toujours s’installer soit à contre jour, soit dans l’ombre. Ainsi, si quelqu’un devait faire son portrait un jour, ses traits resteraient flous, indistincts dans la mémoire du témoin. Et quand on est quelqu’un d’aussi potentiellement remarquable que Malachi, deux précautions en valaient mieux qu’une. Il se contenta aussi d’hocher la tête à nouveau, en signe de remerciement, alors que la porte se refermait sur les beats d’une musique à la mode remixée façon techno. Encore un concept qu’il ne comprenait pas, la pop moderne.
Le videur, apparemment soucieux de ne pas laisser un froid (ah ah) s’installer entre eux, reprit la parole pour se raccrocher à leur seul et unique point en commun actuel, à savoir Jarod. Apparemment, ce dernier connaissait bien l’énergumène : un extravagant, volubile, blagueur, et relativement étourdi : tout Jarod. Malachi le connaissait depuis pas mal de temps déjà, avant sa vaccination. Malachi connaissait bien le père de l’ancien mutant, qui était un catalyseur électrique, un mutant particulièrement reconnu dans le monde souterrain. Un type bien aux yeux du motiopathe, réglo, qui aidait les autres mutants quand il le pouvait, sans se montrer vindicatif envers les humains : pour lui, ils étaient égaux, une autre conception qu’il partageait avec l’historien. La réflexion de Lazz le fit sourire : c’est vrai qu’il n’y avait pas beaucoup de point commun entre Malachi et Foss junior, mais disait on pas que les opposés s’attirent ?
-Jarod et moi nous connaissons depuis longtemps, suffisamment longtemps pour que je m’habitue à sa … joie de vivre.
Euphémisme quand tu nous tiens. Mais pour autant, Malachi ne trouvait pas son attachement pour Jarod déplacé : à bien y réfléchir, il s’était toujours entouré de personnes au charisme bien plus flamboyant que le sien, plus intériorisé. Son épouse en était un exemple flagrant bien sur, mais ses amis proches partageaient tous cette caractéristique, ce rayonnement intérieur et extérieur, que cela soit Viktor, Clarke ou encore Octavia ou Nathéis. Lui était plus discret, plus réservé, peut être plus réfléchi, dans un sens. Non pas que les autres soient bêtes non, mais il leur tenait la bride quand ils menaçaient de foncer dans le tas, et eux lui donnaient de l’élan pour se lancer, pour oser. C’était l’équilibre qu’il avait trouvé dans ses relations, ce qui lui permettait d’évoluer, de s’affirmer, de grandir. Jarod faisait partie de ces moteurs là.
Le second videur revint quelques minutes plus tard deux gros bols fumants à la main, de ces bols dans lesquels on mouille ses céréales ou on trempe ses tartines. C’était surprenant de savoir qu’il y avait ce genre d’ustensiles ici. Malachi se saisit du bol brulant, dont il sentait la chaleur réconfortante à travers ses gants. Il remercia Lazz, portant la boisson aux lèvres : l’épazote avait une saveur indescriptible, quelque chose qui rappelait à la fois la citronelle, le pétrole, la sariette ou le mastic. C’était surprenant, mais pour un amateur d’eau chaude aromatisée comme le britannique, c’était tout ce qu’il aimait. Il en but une gorgée, déglutissant le liquide brulant sans tressaillir, levant ses yeux clairs dans ceux si sombres du videur :
- Ainsi vous êtes du Mexique ? Pendant un instant, j’ai cru que vous alliez me servir de la tequila ou du Mezcal. Mais avec une dose pareille, je serais probablement mort avant d’avoir eu le temps d’enfourner ma moto.
Un sourire, toujours aussi doux, alors qu’il reprenait une gorgée avec plaisir : il ressemblait à un chat ronronnant devant son bol de lait, alors que ses épaules se détendaient progressivement. Il avait beau ne pas être tout à fait à l’aise, situation oblige, le videur semblait être quelqu’un de réglo, bien que l’épaisseur de ses biceps semblaient relevés de la mutation physique. Il huma son bol avant de reprendre tranquillement :
- Je suis universitaire et professeur d’histoire. Rien de bien scandaleux… Excusez moi, mais je ne crois toujours pas connaitre votre nom… Enfin, si vous préférez rester anonyme, je comprendrais aussi, par les temps qui courent… * un silence, une pause, puis il reprit* Comment les clients de votre club font ils pour passer outre le couvre feux ? je veux dire, ils ne restent pas à l’intérieur de 9 heures du soir à six heures du matin non ? Je suppose que sinon, leurs femmes commenceraient à sérieusement s’interroger …
La réponse ne l’intéressait pas vraiment, mais cette question triviale était sa façon, timide, de remercier le videur pour sa gentillesse en poursuivant la conversation. Malachi y avait toujours été sensible, bien que la proximité du géant le metait pas tout à fait à l’aise. La proximité physique et le motiopathe, une grande histoire …
Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Ven 7 Aoû 2015 - 11:13
« Oh, vous devez le connaître depuis un bon bout temps alors. A moins d'avoir le même caractère que lui, il est...particulier de le fréquenter et de s'habituer à son tempérament.»
De ton point de vue, celui que tu peux compter parmi tes meilleurs amis s'entend si bien avec ses clients parce que ces derniers ne le voient pas H24. Pris dans le feu de l'action, sur son territoire, en train d'exercer sa plus grande passion, Jarod est un être sublime, adorable, dont on s'acoquinerait bien pour la vie...jusqu'à ce qu'on connaisse son caractère instable, bordélique et particulièrement maladroit, sans compter sa maîtrise absolument inexistante de la cuisine et de la pudeur physique - que, du coup, tu possèdes, toi, pour la délaisser au niveau mental. C'était cette idée de complétude qui vous harmonisait d'ailleurs selon une amitié sincère et difficilement destructible, que personne ne prend le risque de remettre en question. Sans vous connaître par coeur, vous êtes aussi prévisibles l'un pour l'autre qu'une équation mathématique et la plupart de vos agissements réciproques relèvent de l'évidence ; en seulement un an et demi. Si Malachi a la chance - car c'en est véritablement une - de connaître Jarod depuis plusieurs années, et de s'entendre si bien avec lui de sorte qu'il brave à la fois le couvre feu et le froid pour venir le voir, ça ne peut être qu'un type bien. Un type que tu apprécies déjà beaucoup et que tu adoptes directement comme une très bonne connaissance alors que vous n'avez commencé à vous adresser la parole il y a cinq minutes seulement. Un sourire étire tes lèvres réchauffées par la vapeur du thé qu'il accepte respectueusement tandis qu'il étale un ou deux clichés entre vous ; tu le prends avec bonne humeur, comme toujours.
« Même si la tequila possède un pouvoir de réchauffement du corps bien supérieur au thé, je ne bois jamais d'alcool pendant le service. Et de toute façon, je suis davantage whisky. Mais j'ai des origines mexicaines effectivement.»
Malachi ne les a certainement pas évoquées par respect, mais tu le portes un minimum sur toi, un peu comme une certitude qui devient une évidence quand on la révèle enfin à ceux qui nourrissaient encore des doutes. Baissant la tête, tu avales une nouvelle gorgée de ton thé, surveillant du coin de l'oeil le poste de police encore calme, et cette rue désespérément désertée par les moins téméraires respectant le sacro saint couvre feu. Tu remarques à la douceur de son sourire et à la forme de ses épaules qu'il se sent davantage à l'aise avec toi, ce qui te soulage. Ta volonté n'est pas d'effrayer les gens, juste de bordel, garder cette fichue porte afin d'éviter qu'il se passe quoi que ce soit, surtout avec le poste à côté, et puis montrer qui est le patron - sauf respect pour son supérieur. Tes yeux s'illuminent lorsqu'il dévoile son métier et que le thé délie sa langue pour lui faire explorer le font de sa pensée, traduite à haute voix par sa voix calme et mesurée que tu te plais à écouter.
« Vous n'êtes pas d'Amérique, si ? »
Tu fouilles dans tes souvenirs de voyage à la recherche de ce timbre particulier qui caresse tes oreilles et ne le trouve nulle part. Viendrait-il, comme toi, d'un autre pays ? Un pays que tu n'aurais pas visité, et dont tu aimerais bien entendre quelques histoires, pour le faire patienter avant l'arrivée de votre ami commun ?
« Oh, au contraire, ça m'intéresse beaucoup. Vous devez en connaître un rayon sur les différentes cultures, à moins que vous ne soyez spécialisé dans une période ou dans un pays particulier ? »
Tu t'es redressé, montrant ton attention, cherchant dans ses yeux la réponse comme si elle allait brutalement apparaître. Tu as du mal à contenir ton avidité. Toi qui a toujours été ton propre professeur se réjouit d'en voir enfin un en vrai. Le véritable puits de connaissances incarné par Malachi fait de lui une personne d'une valeur soudain inestimable à tes yeux.
« Pardon, je m'appelle Lazare. » ta langue transforme en "z" en "s" machinalement. « Appelez-moi Lazz » autorises-tu en gardant cette fois-ci la consonance dure de la dernière lettre de l'alphabet.
A sa question sur le burning, tu te rapproches légèrement de lui, un sourire aux lèvres, comme si tu voulais lui faire une confiance, ce qui est un peu le cas étant donné la proximité des forces de la loi. Vos épaules se touchent et soudain, ta taille paraît alors décuplée par rapport à la scène tandis que vos chaleurs se mélangent.
« En fait, ils passent par la porte de derrière s'ils doivent vraiment sortir avant six heures. Mais en général, les prix sont tellement élevés qu'ils restent toute la nuit. Les habitués se satisfont de l'ambiance et forment une grande famille avec laquelle ils se plaisent à passer plusieurs heures d'affilée. Mais nous sommes tenus d'ouvrir parfaitement à l'heure, afin que le retard ne soit pas...uhm, fatal.»
C'est bien parce que tu travailles ici que tu as le droit de rester dehors à une heure pareille sans te faire emmerder, et encore, tu es certain qu'un policier de mauvais poil serait capable d'imaginer un périmètre et des limites physiques à ne pas dépasser de sorte que si tu fasses quelques pas dans la rue, devant même le Burning Desire, tu sois arrêté et pourvu d'une amende. Ce qui serait mauvais pour les affaires, mauvais pour la pub...et certainement très, très mauvais pour l'emploi que tu occupes actuellement.
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Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Lun 10 Aoû 2015 - 15:10
“La sympathie sous les poils"
Lazz Silveira & Malachi Porter
Que Mal connaisse Jarod depuis longtemps relevait de l’euphémisme : il l’avait d’abord connu à travers son beau père, avant de le rencontrer en personne. Pendant quelques mois, il avait joué les anges gardiens pour le mutant en sous marins, sans le laisser se douter de son existence. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’à l’époque, Malachi était bien loin d’être ce personnage ouvert et relativement sociable qu’il était aujourd’hui : le malachi d’il y a 2/3 ans était un homme solitaire, bourru, vaguement porté sur la boisson et profondément misanthrope. Les seuls hommes qu’il tolérait, c’était ceux dont il racontait les épopées dans ses bouquins. Alors quand Le beau père de Jarod lui avait demandé de veiller sur son beau fils, il avait d’abord opposé un refus de principe. Ce dernier avait offert de l’argent au motiopathe, qui avait refusé, avant de jouer sur la corde sensible du mutant : s’il ne l’aidait pas, il se ferait attrapé un jour ou l’autre, probablement dans quelques semaines, dans quelques mois tout au plus. Il avait besoin d’aide, d’une aide que seul un motiopathe pouvait lui prodiguer. Alors Malachi sortait de sa tanière, une fois de temps en temps, quand il recevait un message lui indiquant que Jarod était sur le point de disjoncter : d’abord, il se contenta de « l’éteindre » de loin, comme on désamorce une bombe à distance, anesthésiant sa colère parfois pour plusieurs jours. Et puis au fur et à mesure, il s’était laissé convaincre que la discussion et l’échange ne serait pas de trop pour équilibrer le jeune mutant. Le beau père avait donc introduit Malachi auprès de Jarod comme un vieil ami d’enfance qu’il n’était absolument pas, un expert en transmutance qu’il était tout à fait. Le temps faisant son œuvre, une relation de confiance discrète s’était créée entre les deux mutants, puis entre le vacciné et le mutant : Jarod avait pu assister à la métamorphose de Malachi d’ermite à protecteur de la cause mutante à Radcliff, de vieil homme bougon dans un corps de jeune homme à mutant au zénith de sa puissance.
- Nous nous sommes apprivoisés mutuellement je suppose. Je n’ai pas toujours été particulièrement facile à vivre.
Un petit sourire, alors qu’il reprenait une gorgée de boisson brulante. La réflexion de Lazz sur l’alcool lui tira un petit ricanement convenu, loin de la moquerie : en effet, c’était une raison tout à fait valable que de ne pas boire en service : il s’imaginait mal sortir une flasque de whisky devant ses étudiants, alors pour lui ça devait être pareil face à ses clients. Cela dit, Mal aurait tout à fait pu se fourvoyer sur les origines du videur : s’il avait un air latino, il aurait très bien pu être guatémaltèque ou uruguayen, pour ce qu’il en savait. Le Mexique était juste un peu plus proche géographiquement. Il répondit à la seconde question de Lazz par l’affirmative : de toute façon, son accent finissait toujours à un moment ou un autre par le trahir :
- En effet, je suis gallois. J’ai grandi ici mais avec une mère avec un accent à couper au couteau, je l’ai moi-même récupéré en faisant mes études à Cardiff … Pour ne plus jamais le perdre. * il reprit tranquillement* hum, je suis surtout spécialisé en généalogie … Je travaille sur la transmutance, savoir quand est ce qu’elle est apparue, où, sous quelle forme… Il est assez intéressant de voir que beaucoup de mythes et légendes ont pour origines des mutants qui s’ignoraient, à l’époque…
L’avantage de son métier, c’était qu’il lui offrait un rôle assez ambigu pour les hunters, qui n’arrivaient pas à se décider de son hypothétique appartenance à la cause mutante : après tout, ses recherches pouvaient très bien servir à un camp comme à l’autre, selon la manière dont on l’utilisait. Ça lui permettait de continuer à bosser sans que personne ne vienne lui demander des comptes, et c’était pour lui un luxe inestimable.
- Et bien, enchanté de faire votre connaissance, Lazz…
Malachi termina son bol pour le poser au pied de la porte, regardant à nouveau l’heure sur son portable : Jarod prenait décidément bien son temps, sauf que lui du temps, il n’en avait pas tant que ça : il devait aller accueillir une équipe de nuit chez lui, qui arriverait vers deux heures du matin, et il devait être absolument au manoir dans ces eaux-là. Lorsqu’il vit Lazz s’approcher de lui, se penchant dans sa direction pour lui expliquer comment se débrouillaient les clients du burning, il ne put réprimer un frisson qui, cette fois ci, n’avait rien à voir avec la température ambiante : les épaules de lazz avaient touché les siennes, et pire encore, sa main sur son épaule alors que son souffle lui chauffait l’oreille manquèrent de le faire reculer d’un pas en grimaçant. Dieu qu’il n’aimait pas le contact physique, c’était même pire que ça, il avait horreur de ça. Bien sur, ça le dérangeait moins avec des intimes, sa femme, sa sœur, ses neveux et nièces ou même ses amis les plus proches, mais un inconnu … Si Lazz ne s’était pas montré si sympathique quelques minutes auparavant, Malachi aurait surement utilisé son don sur lui pour le contraindre de le lacher et de surtout jamais, jamais recommencer ça avec lui. Au lieu de ça, le mutant se raidit simplement ostensiblement, les machoires serrés.
- Oui, tout s’explique parfaitement en effet.
Ça avait été bien agréable ce petit bavardage, mais il fallait que Jarod se décide à sortir, et vite, parce que le pauvre mutant ne supporterait pas une séance supplémentaire d’embrassade…
Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Lun 10 Aoû 2015 - 15:55
Oui, apprivoiser, il s'agit réellement de ce mot là. Au delà d'un animal, ou d'un monstre – et tu aurais très bien pu le considérer ainsi si tu avais connu son ancienne mutation et que tu avais été étroit d'esprit – Jarod est avant tout un spécimen particulier, une créature mythique, qu'on aurait du inventer s'il n'existait pas. C'était quelqu'un de chaleureux et de facile à approcher, une entité qui n'avait pas besoin d'être dressée, mais qui préférait être comprise, et aimée. Mais pour apprécier Jarod à sa juste valeur, il fallait le connaître et c'était tout un apprentissage qui se lançait alors. Parfois, tu éprouves cette impression qu'il n'est pas totalement humain ou qu'il te cache quelque chose ; bien sûr qu'il ne t'a jamais tout dit. Tu ne connais ni son histoire, ni son passé, car il demeure quelqu'un de poétiquement secret, caractéristique que tu as toujours respectée même si tu peux te montrer – physiquement en tout cas – très invasif. Peut-être que Malachi est ainsi, et qu'il a réussi à l'apprivoiser, comme il dit si bien, et à le comprendre, grâce aux similarités de son comportement. Cependant, étant donné son sujet de recherches, les choses s'éclairent dans ta tête ; s'il étudie les mutants, il doit connaître les caractéristiques humaines, être légèrement psychologue ou du moins anthropologue. Jarod a sans nul doute été plus facile à décrypter par quelqu'un qui a l'habitude d'analyser les choses et de prendre du recul envers elle, que quelqu'un comme toi qui marche entièrement aux sentiments et à l'instinct. Et donc toi, on peut parler d'animal, et donc, de dressage.
« Alors la race mutante ne serait pas aussi récente qu'on le dit ? Ne l'avons-nous tout simplement pas nommée ainsi pour nous faire peur ? J'ai remarqué durant mes voyages que beaucoup de choses comme celles que vous décrivez apparaissaient parfaitement normales, car ignorées ou tout simplement acceptées et banalisées, dans des temps plus anciens, alors que désormais elles sont craintes, décriées et critiquées. »
A commencer par des comportements comme l'homosexualité, qui dans de nombreux pays reste un crime passible de prison, voir de mort, tout en étant parfois considérée comme une maladie. Pensif, tu sirotes ton thé. Cet homme est donc plus ou moins un scientifique. Tu n'as jamais considéré pa psychologie comme quelque chose de littéraire, en suivant les idées reçues. Si le gouvernement possédait dans ses rangs plusieurs personnes comme cet homme, sans doute les hunter n'existeraient pas, et la répression de ce qui était considéré comme un race serait, sans nul doute, moins violente. Elle réside selon toi dans la peur de cette différence, de cette absence de contrôle de ceux qui sont traités comme des animaux dans la bouche des partisans. Quand on comprend quelque chose, on cesse de se monter le chignon pour rien, on en a moins peur. Malachi doit être quelqu'un de fort intelligent, qui a eu la chance de faire de très longues études qui lui ont tant donné le goût d'apprendre qu'il a voulu transmettre son savoir à autrui. Il a du courage. Et de la chance, surtout de la chance. D'une certaine manière, tu l'envies. Mais après tout, toi aussi tu as du savoir à transmettre. Tu le fais simplement d'une manière moins officielle. Il se dit enchanté de te connaître mais lorsque tu saisis parfaitement la réaction provoquée par votre soudaine proximité, tu te dis qu'il ne doit pas l'être tant que ça et qu'il fait juste usage de politesse envers toi. Tu recules alors que ton impression est confirmée par sa phrase avortée, presque dure.
« J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas on dirait. »
Tu recules délibérément, mettant de nouveau une distance sécuritaire entre vous, sans vraiment comprendre, sans vraiment chercher, de toute façon. Tu reportes le bol à tes lèvres pour te donner contenance, avant d'en avaler, d'une longue gorgée, la totalité du contenu qui reste. Le thé te brûle la gorge, lèche les parois de ton corps, te réchauffe agréablement. Lorsque tu baisses de nouveau la tête, tes papilles sont envahies par la saveur âcre des poussières de thé que le sachet de feuilles a laissé dans le fond, colorant ce dernier d'un vert étrange, qui reflété par les néons du Burning', a l'air presque irréel. Comprenant, tu reposes le bol à côté de la porte.
« Je vous prie de m'excuser si je vous ai froissé. Ce n'était pas mon intention. J'ai tendance à être particulièrement tactile avec ceux qui m'entoure. N'y voyez aucun manque de respect de ma part, et si malgré tout cela a été le cas, veuillez me pardonner. »
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Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Mer 12 Aoû 2015 - 20:40
“La sympathie sous les poils"
Lazz Silveira & Malachi Porter
Ce n’était pas vraiment de la faute de Lazz si le comportement de Mal’ avait soudainement changé : il ne pouvait pas deviner que le professeur avait un problème avec le contact. Ce n’était pas uniquement de la pudeur, mais aussi de la prudence : quand sa peau entrait en contact avec celle de quelqu’un d’autre, son pouvoir n’en était que plus fort, et il lui était très difficile de ne pas prendre le contrôle total des émotions de la personne qu’il touchait. Bien sur, cela n’arrivait pas à chaque fois, et il pouvait toucher les personnes dont il était proche sans aucun problème. C’était plus un mécanisme de défense qui s’activait en cas de stress et de contact inopiné et surtout, non désiré : s’il n’était pas aussi expérimenté, Malachi aurait pris possession de l’âme de Lazz, sans même le vouloir, et lui aurait probablement calqué son propre état d’esprit, ou pire, il l’aurait totalement anesthésié, pour que plus jamais il ne lui vienne à l’idée de s’approcher du mutant. C’était déjà arrivé parfois, plus jeune, et c’était ce qu’il faisait, plus discrètement, aux hunters qu’il pouvait croiser : instiller un malaise, une crainte illogique à chacun de ses passages. Ces derniers avaient des réminiscences de ce sentiment à chaque fois qu’ils le croisaient, et ainsi l’évitaient sur le campus, sans trop savoir pourquoi. Lazz venait d’échapper à une expérience tout à fait désagréable, sans même en être conscient. Il se frictionna les bras de ses mains gantées, comme pour ôter la moindre particule de Lazz de sa veste, sans le vouloir :
- Oui oui c’est bon, ne vous inquiétez pas … J’ai juste un peu de mal avec les contacts physiques improvisés … Chacun ses petites déviances n’est ce pas, certains aiment un peu trop toucher, moi c’est l’inverse…
Sa voix semblait un peu plus distante qu’auparavant, mais en réalité, le motiopathe essayait simplement de se contrôler : il lui aurait été tellement facile d’instiller un peu de crainte, un peu d’appréhension chez le colosse, histoire qu’il aille lui-même chercher Jarod par la peau des fesses pour ne pas avoir à subir la présence du mutant. Mais non, il se refusait à influencer les gens ainsi, pas pour avoir ce qu’il voulait : c’était exactement le genre de comportement qui poussait les gens à craindre les motiopathes, à les prendre pour des marionnettistes et des manipulateurs. Parce que la tentation était grande parfois de se rendre la vie tellement plus facile …. Au lieu de ça, Malachi préférait subir le froid et les embrassades d’un catcheur mexicain en maudissant intérieurement Jarod et ses cocktails dansant.
- Je, euh … pour revenir à ce que vous disiez, en réalité, il semblerait que le gène ne soit pas si récent. En revanche le fait qu’il se disperse semble être le fruit de la mondialisation et des relations inter raciales. En effet, il semblerait que certains types de mutations aient été localisés dans certains endroits du monde, sur quelques individus seulement. Tellement peu en fait qu’ils étaient pris tantôt pour des monstres, tantôt pour des dieux … et puis les gens se sont mis à voyager, à avoir des relations avec des gens d’autres pays, d’autres horizons… C’est pour cela que l’on considère que l’avènement du génome X se situe au vingtième siècle … avec l’apparition des longs vols et de culture universelle, entre autres choses ... Voilà …
Parler de son travail était un moyen pour le mutant d’oublier son anxiété et son malaise près de Lazz, en concentrant son attention sur ses explications. Quand il était en face d’un auditoire intéressé, il pouvait disserter ainsi pendant des heures, sans même sans rendre compte. Enfin, le froid et la fatigue rendait l’exercice un peu plus fastidieux que d’habitude…Il lui fallait trouver de quoi occuper la conversation, avant que Lazz lui demande si lui-même était un mutant. La question revenait tellement souvent qu’il l’évitait à tout prix :
- Et vous connaissez Jarod depuis longtemps ? Je ne connais pas trop ses fréquentations, en général on se voit plutôt en tête à tête, ou avec sa famille…
Oui bon, c’était nul comme transition, mais là, il était juste frigorifié et en attente de l’arrivée providentielle de son ami barman. Pitié Jarod, dépêche toi …
Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Sam 15 Aoû 2015 - 10:45
Déviance. Tu n'aurais peut-être pas utilisé ce mot là, d'autant plus qu'il aurait peut-être pu t'en mettre une à l'instar d'une vierge effarouchée qui croyait se faire violer. Aucune pensée malsaine n'a cependant traversé ton esprit qui ne les connaît tout simplement pas. Tu ne sais pas te faire des idées sur la proximité, sur la sensualité. Tu agis, tout simplement, maladroitement comme il te l'indique sans vraiment te le reprocher, mais tu sens que quelque chose s'est brisé dans la confiance infime que tu aurais pu susciter avec ta sympathie à son égard. Peut-être sa timidité n'est pas dirigée contre toi et qu'elle prend simplement la forme d'un malaise éprouvé envers tout être humain.
« Je comprends. »
Non tu ne comprends pas, mais à quoi cela servirait-il de disserter là dessus ? L'atmosphère se tend alors que tu perçois qu'il s'impatiente. Tu ne peux pas aller plus vite que la musique, Jarod viendra quand il viendra. Un coup d’œil dans la rue t'indique que cette dernière perpétue sa solitude glaciale dans laquelle tu aurais pu renvoyer Malachi en lui assénant simplement la vérité du couvre feu. Pour peu qu'il soit Hunter ou Mutant, il aurait très bien pu riposter et tu en aurais pris plein la face. Aujourd'hui encore, tu ne connais pas la source et la motivation de ta sympathie envers l'être humain. Tu sais qu'elle est là, que tu la donnes en l'ornant parfois d'une tendresse physique ; mais comme toute intention ne prend de sens que celui que son destinataire lui donne, il n'est pas rare qu'elle se brise en mille morceaux à tes pieds dans une tentative de gentillesse avortée. C'est quand même triste.
« En fait ces choses existent depuis très longtemps sans que nous le sachions. »
Et sa comparaison dans la dualité des monstres et des dieux est d'une vérité flagrante ; quand la différence se manifeste en petite quantité, on la choie, on la préserve comme si c'était la chose la plus précieuse du monde, on élève au rang privilégié ceux qui en sont pourvus. Quand elle intervient en grand nombre, tout de suite, elle angoisse, elle met mal à l'aise, elle fait peur autant qu'elle fascine. Un peu comme un félin sauvage, sublime considéré seul, effrayant considéré en meute. Tu constates que Malachi demeure beaucoup plus bavard lorsqu'il s'agit de discuter de son travail. Sans doute devriez-vous vous retrouver dans un endroit et un temps plus propice pour en discuter car tu es certain qu'il est un homme de passion avec qui tu pourrais entretenir des conversations aussi longues qu'intéressantes. On a beaucoup à apprendre des gens, de base, mais lorsque ce sont des personnes de savoir, c'est encore mieux.
« Depuis un petit peu plus d'un an et demi. J'ai atterri un peu par hasard au Burning au rythme de mes voyages et j'ai fini par m'établir ici. C'est lui qui m'en a convaincu ; on s'est vus plusieurs fois, à boire des coups, à partager nos vies au coin d'un zinc, et il a fini par me dégoter la place que j'occupe aujourd'hui. Nous sommes très proches mais nous ne connaissons pas grand chose l'un de l'autre. Je ne connais rien de sa famille, il ne connaît rien de la mienne. Chaque chose en son temps, pas vrai ? »
D'une certaine manière, cultiver le mystère est une forme de respect qui pousse à la fascination de l'autre. Jarod demeure un homme très secret dont tu acceptes le silence et que tu aimes comme il est, sur le moment, au fil des moments complices que vous partagez. Cette simplicité te convient parfaitement. Et quelque part, tu penses que certaines choses doivent rester où elles se trouvent : dans l'ignorance la plus complète. La porte s'ouvre. Tu te penches pour récupérer les bols au sol et les glisser à ton collègue qui passe la tête par l'entrebâillement de bruit, de lumière et de chaleur, pour chercher le regard de Malachi.
« Jarod vous attend. » indique-t-il.
Un rire sarcastique t'échappe.
« Toujours aussi frileux, celui-là. »
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Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette Jeu 20 Aoû 2015 - 10:19
“La sympathie sous les poils"
Lazz Silveira & Malachi Porter
Malachi savait que son comportement pouvait troubler les gens qui, à son inverse, appréciait la chaleur du contact physique, la sensation prétendument réconfortante d’un corps contre le sien. Oh, il ne prétendait pas ne pas la ressentir, cette chaleur, la synchronisation naturelle de deux cœurs qui se rapprochent pour battre à l’unisson, ce qui n’était un rien romantique, simplement biologique. Sauf que ses gens-là n’étaient pas soumis à la tentation du pouvoir, pire, du contrôle. C’était tellement, tellement facile pour lui dans ces situations de vous prendre dans le creux de ses bras et de vous façonner à son plaisir, faisant naitre chez vous la félicité la plus pleine et entière comme la terreur la plus implacable. Parfois même, quand il était lui-même bouleversé, il le faisait sans même s’en rendre compte, ce qui était encore plus dangereux, puisqu’inconscient. Alors oui, il faisait attention, très attention. Et tant pis si il pen devenait froid ou distant.
Pourtant, il appréciait la sympathie de Lazz, vraiment. La gentillesse désintéressée était une qualité qui se perdait dans leur société, il en était conscient, et il lui était reconnaissant de ne pas lui avoir dit de passer son chemin avant de se prendre un coup de pied au cul. Non au lieu de ça il l’avait invité à attendre avec lui, lui avait donné une boisson chaude, avait discuté de tout et de rien. Ce genre d’instants simples devenait de plus en plus rare, mais ils étaient toujours aussi appréciables. C’est pour cela que malgré tout, il fit un ultime effort de conversation envers le videur, tout en jetant des coups d’œil de temps en temps vers le coin de la rue, hochant la tête alors que ce dernier lui racontait la manière donc Jarod l’avait convaincu de venir bosser avec lui au Burning :
- Ça ne m’étonne pas tant que ça de Jarod, c’est tout lui ce genre de choses… * il sourit à la dernière phrase du videur dévoilant ses dents blanches et ses canines légèrement pointues* Oh je pense que tant que vous n’êtes pas mariés, ce ne sera pas nécessaire …
Il faillit rajouter que Jarod n’était pas très famille de toute façon, mais il se dit que ce dernier n’avait peut-être pas envie qu’il partage ce genre d’informations avec un quasi inconnu, surtout si ce dernier est un collègue de travail par-dessus le marché. Alors qu’il allait interroger à nouveau Lazz sur un sujet léger et sans véritable intérêt, la porte s’entrouvrit pour faire apparaitre le minois en sueur d’un serveur aux yeux cerclés de khol et aux cils interminables. Ce dernier leva son regard de biche vers le mutant avec un geste de la tête lui signifiant que Jarod était enfin en pause à l’intérieur du Burning. Malachi ne put retenir un soupir de soulagement, de la buée blanche s’échappant de ses lèvres légèrement gercées. Dieu était loué, quel qu’il fut.
- Merveilleux, dites-lui que je l’attendrai dans le vestiaire masculin s’il vous plait, ce ne sera pas long.
L’homme hocha la tête avant de claquer la porte, retrouvant son atmosphère étouffante et moite, qui saillait bien mieux à son débardeur col en V et à son jean troué que la température glaciale de l’extérieur. Malachi ôta ses gants, passant sa main dans ses cheveux avant de s’étirer un peu :
- Et bien Lazz, j’ai été sincèrement et étonnement ravi de vous rencontrer. Je suppose que nous nous rencontrerons à nouveaux, dans des occasions un peu moins … Glaciales. Et ce sera à mon tour d’amener du thé de chez moi, vous ne serez pas déçu.
Il tendit la main à Lazz pour serrer la sienne, leurs peaux se touchant l’espace d’une seconde à peine. Cela suffit au Motiopathe d’emplir le corps du videur d’une tranquillité et d’une sérénité cotonneuse, de celle qu’on ressent quand on est enveloppé dans un plaid moelleux au coin du feu, un chat ronronnant sur les genoux. Oui, c’était exactement ça qu’il voulait qu’il ressente, juste le temps de quelques minutes. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était le remerciement le plus sincère qu’il pouvait lui faire, bien que l’humain ne se rendrait probablement jamais compte de l’origine de ce soudain sentiment de plénitude, alors que Malachi passait la grosse porte blindée pour rejoindre Jarod …
Spoiler:
C’est bon pour moi mon chou
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Sujet: Re: La Sympathie sous les Poils | Malachouquette