Caitlin, 16 ans, Sydney
« Cait ! Il faut que tu viennes aider maman à plier le linge ! » La jeune fille leva à peine les yeux de son magazine. Etendue dans la pelouse sous l’arbre du jardin, elle était plongée dans sa lecture et n’avait aucune envie de bouger. « Caiiiit ! » Le cri d’Oliver retentit encore une fois, mais elle continua de faire la sourde oreille. Sous ses yeux défilaient les magnifiques photos de New York, et elle s’imaginait en train de parcourir les rues de la Grande Pomme, comme les héroïnes de Sex and the City. Elle rêvait de voyage depuis qu’elle était assez âgée pour comprendre que le monde ne s’arrêtait pas à sa petite banlieue de Sydney, et plus les années passaient, plus elle étouffait ici. C’était bien beau, Sydney, mais ce n’était pas si accessible, sa mère ne la laissait pas y aller autant qu’elle le souhaitait. Elle, elle devait rester dans son petit quartier résidentiel si ennuyeux, elle n’avait pas encore le droit de sortir le soir avec sa bande de copines. Les bars branchés de la ville, elle les connaissait juste de vue, pour être passée devant en soupirant, sans avoir le droit d’y entrer. Peut-être qu’à la fin de l’année scolaire ses parents consentiraient à ce qu’elle sorte un peu plus, elle n’était plus un bébé ! Elle avait eu seize ans quelques mois plus tôt, et elle était tout à fait en âge de profiter de Sydney. Mais même ça … Franchement, ça n’avait rien à voir avec Paris, Tokyo ou New York. Cette dernière tout particulièrement exerçait sur elle un attrait incroyable. Dans quelques années, quand elle serait majeure, elle … Elle poussa un hurlement strident quand une bassine d’eau glacée s’abattit sur sa tête, et elle se releva d’un bond. Au-dessus d’elle, Oliver ricanait bêtement, son seau vide entre les mains. « La prochaine fois, t’iras aider maman au lieu de me laisser gueuler, j’ai du me taper le boulot à ta place. » Lâcha-t-il en guise d’explication à ses vociférations indignées. Et tandis qu’elle le couvrait d’injures toutes plus fleuries les unes que les autres, il s’éloigna en sifflotant, les mains dans les poches. Ce qu’elle pouvait le détester ! Depuis qu’il était majeur, son frère était devenu imbuvable. Il se baladait avec suffisance et ne manquait jamais de lui rappeler que lui pourrait bientôt quitter le foyer familial pour des horizons meilleurs … Letha, leur sœur aînée, était déjà partie depuis longtemps, la chanceuse. Elle, elle était allée droit aux Etats-Unis, les laissant derrière sans même se retourner ! Maudissant son frère et sa sœur, Caitlin secoua son magazine pour égoutter l’eau qui avait pu couler dessus. Elle essuya avec soin la photo de la couverture, une magnifique vue de l’Empire State Building. Elle en connaissait chaque détail, à force de l’avoir contemplée, mais c’était sa préférée et il n’était pas question qu’elle soit abîmée par la stupidité d’Oliver. Elle se pencha encore un peu pour vérifier que la photo n’avait rien, scrutant le papier … Une bourrasque la fit à nouveau sursauter, mais elle n’eut pas le temps de hurler rageusement le nom de son frère. Elle sembla être prise dans un tourbillon qui la happa en avant, sa vue se troubla, son estomac protesta … Et le froid mordant la saisit soudain. Elle avait fermé les yeux sans s’en rendre compte, mais quand elle les rouvrit, elle sentit son cœur rater un battement. Autour d’elle, il n’y avait que le vide, un vide immense qui menaçait de l’engloutir toute entière. Le vent la fouettait de toutes parts, assourdissant. Elle recula d’un pas et trouva un mur derrière elle, contre lequel elle glissa, ses jambes se dérobant sous elle. Elle était sur un parapet, en haut d’un des plus vertigineux buildings du monde. Au sommet de New York, sur l’Empire State Building.

Caitlin, 22 ans, New York
« Wilson !! » Caitlin débarqua dans l’appartement comme une furie. Wilson l’avait fait poireauter pendant une heure au restaurant sans daigner se montrer, et elle était hors d’elle. Et maintenant qu’elle rentrait chez eux, elle découvrait la porte non verrouillée … Il devait être tranquillement en train de l’attendre, sans doute avait-il encore une fois oublié leur rendez-vous ! Elle ne supportait plus ses retards et ses oublis permanents. Elle l’adorait, c’est vrai, mais elle n’en pouvait plus de sa nonchalance. « Wilson ! » Il n’était pas dans le salon, ni au bureau où il passait des heures à travailler sur ses dossiers. Nulle part dans leur chambre également – elle l’aurait tué si elle l’avait trouvé là avec quelqu’un d’autre – ni dans la salle de bain, ni nulle part. Elle s’arrêta quand elle eut fait toutes les pièces, sourcils froncés. Il était tête en l’air, mais jamais au point d’oublier de fermer la porte derrière lui. Il mettait toujours un point d’honneur à garantir leur sécurité et avait même de légères tendances à la paranoïa, ce qui la faisait toujours sourire. Elle riait moins, aujourd’hui. C’était la première fois qu’elle le perdait pour de vrai. Depuis qu’il l’avait recueillie chez lui, après l’avoir trouvée dans la rue, il lui avait toujours laissé des petits mots à chaque fois qu’il sortait, pour qu’elle sache toujours où il était, quand est-ce qu’il revenait. C’était une habitude qu’il avait prise à leurs débuts, quand elle était encore une jeune fille apeurée et qui ne lui accordait sa confiance qu’à contrecœur. Ainsi, disait-il, elle pouvait toujours le retrouver et s’assurer qu’il ne l’abandonnerait pas. Il voulait qu’elle ait confiance en lui, et c’était ce qui était arrivé. Après s’être téléportée à New York, elle n’avait pas réussi à retourner chez elle, et elle avait sombré dans un tourbillon où la drogue, la violence et la peur étaient devenues son quotidien. Il l’avait tirée de là, il lui avait fait une place dans sa vie, et elle avait l’impression de n’avoir jamais aimé qui que ce soit comme lui. Elle avait pris l’habitude d’être toujours liée à lui d’une façon ou d’une autre, même si c’était juste grâce à un petit post-it déposé sur la table du salon. Mais pas cette fois. Il était censé la rejoindre au restaurant, ils devaient fêter la quatrième année de leur rencontre … Et il n’était pas venu. Il n’avait pas laissé de note. Elle sentit son cœur s’affoler dans sa poitrine, la vieille angoisse familière l’envahir peu à peu. Et s’il était parti pour de bon, cette fois ?

Caitlin, 25 ans, San Francisco
« Tu n’as pas idée de ce que ces gens peuvent faire, Cait. Vraiment pas idée. Ils peuvent … t’arracher le cœur par la seule force de leur esprit. Ils peuvent te forcer à sauter d’une falaise ou à tuer ceux que tu aimes dans ton sommeil. Ils peuvent entrer n’importe où, chez toi, dans les banques, dans la section la plus sécurisée du Pentagone. Certains peuvent faire exploser n’importe quoi par le toucher, ils n’ont même pas besoin des missiles nucléaires du gouvernement. » Caitlin écoutait sans rien dire, mais son cœur battait furieusement dans sa poitrine. Ce que son frère était en train de lui décrire, c’était l’infâme secret qu’elle gardait précieusement enfoui en elle. Quand elle l’avait retrouvé à San Francisco, neuf ans déjà s’était écoulés depuis ce jour terrible où elle s’était téléportée de leur jardin jusqu’à New York. Cela faisait trois ans que Wilson avait disparu sans laisser de traces, et revoir son frère lui avait fait un bien fou : elle ne supportait plus la solitude écrasante que l’absence de Wilson avait créée. Elle avait dit à Oliver qu’elle avait fugué, et il n’avait pas cherché à en savoir plus : il savait pertinemment qu’elle rêvait d’évasion, et la fugue était une explication plus que plausible pour l’ado qu’elle avait été. Jamais elle n’avait réussi à lui avouer la vérité, et elle s’en félicitait à présent. Ils s’étaient retrouvés à leur café favori, il s’était assis lourdement sur sa chaise et elle s’était inquiétée de son teint cireux, des poches sous ses yeux. Il lui expliquait à présent ce qui l’accablait autant : la traque des mutants. Il était devenu hunter depuis quelques années, peu de temps après qu’elle ait quitté leur foyer, en fait. Elle n’ignorait l’existence ni des mutants, ni des hunters, mais elle s’était toujours bien gardée de fréquenter les uns et les autres, jusque là. Les premiers parce qu’ils lui rappelaient trop bien sa propre monstruosité, les seconds parce qu’elle était encore trop effrayée par leurs actions. Elle n’avait pas l’âme d’une guerrière, et se sentait étrangère à leur combat. Elle était étonnée qu’Oliver se soit engagé dans une telle cause, mais elle était impressionnée par son courage. Il n’était plus l’ado l’insupportable qui la tourmentait plus jeune, il était devenu un homme réfléchi, fort et déterminé. Tout ce qu’elle souhaitait être. « Viens avec moi, Cait. » La jeune fille eut un mouvement de surprise. « Moi ? Chez les hunters ? » « Pourquoi pas ? Tu en serais tout à fait capable. » Rétorqua-t-il sans une seconde d’hésitation. Elle secoua vaguement la tête. C’était une idée folle, inconcevable. « Tu n’es pas sérieux. » « Bien sûr que je le suis. » Sa voix était soudain devenue plus grave, ses yeux plus durs. « Quelle est ton opinion sur les dégénérés ? » « Ce sont des monstres. » Elle non plus n’avait pas hésité, et sa réponse était sortie du fond du cœur. « Tu n’as pas besoin de plus pour devenir hunter. Si tu crois en ce que tu viens de me dire, tu peux être l’une d’entre nous. » Caitlin soupira, un sourire un peu timide sur les lèvres. « Non, Oliver. Je ne me sens vraiment pas prête à devenir hunter. Je n’ai pas les épaules pour ça, je me connais. » Un sourire éclaira le visage buriné de son frère, et il leva sa tasse de café vers elle. « Bon, tant pis, j’aurais essayé ! A tes études d’architecte, alors. Santé ! »

Caitlin, 27 ans, San Francisco
« Vous ne pouvez pas passer, mademoiselle. » « Quoi ? Mais qu’est-ce qui se passe ? » Le cœur battant, Caitlin essaya de regarder par-dessus l’épaule de l’agent de police qui lui barrait le passage. Plusieurs ambulances étaient amassées en bas de l’immeuble, ainsi que deux fourgons de police. Mais c’était San Francisco, des accidents il en arrivait tous les jours. Il y avait sans doute un petit vieux qui s’était électrocuté dans sa baignoire, mais il n’y avait aucune raison pour qu’elle ne puisse pas aller voir Oliver. « Je dois aller chez mon frère, il habite juste ... » Elle ne termina pas sa phrase. Un brancard était en train de sortir de l’immeuble, et ce n’était pas un vieux qui était couché dessus. « OLIVER !! » Elle repoussa le flic qui tenta de la retenir et passa par-dessous le filin de sécurité. « Oliver ! » C’était son frère qui était étendu, inconscient, sur le brancard. Suffoquée, Caitlin ne parvenait pas à détacher son regard de la blessure atroce qui barrait le ventre d’Oliver. Il semblait avoir été déchiqueté de l’intérieur. Mais il était vivant. Il était vivant, sinon on l’aurait déjà mis dans un sac et elle n’aurait pas pu le voir … N’est-ce pas ? « Je suis sa sœur ! » Hurla-t-elle à l’homme qui tentait encore une fois de la retenir en arrière. A ces mots, il la lâcha, et elle s’avança en tremblant vers la civière. « Oliver … Pitié, reste avec moi … » Sa main était couverte de sang, et elle nota que sa peau était lacérée sur ses poignets, comme s’il avait lutté, mais elle prit ses doigts entre les siens, et les serra fort. Il ne pouvait pas la laisser. Elle ne voulait pas être seule, pas encore.

Caitlin, 28 ans, Radcliff
« Un peu de nerfs, bande de mollusques ! Ma grand-mère est plus énergique que vous ! » La voix d’Alejandro claqua quelque part au-dessus de la tête de Caitlin, mais elle n’y fit pas vraiment attention. N’importe quelle grand-mère pouvait avoir plus d’énergie qu’elle à cet instant : elle n’avait pas dormi depuis 24h et elle avait enchaîné les entraînements drastiques … Pour finir sur cette séance de boxe où elle devait faire tous les efforts du monde pour rester debout. Eviter les coups, essayer de les rendre, elle bougeait de façon mécanique, son cerveau ne suivait plus le mouvement. Mais elle s’accrochait, parce qu’Oliver était mort. A peine dix minutes après qu’ils soient arrivés à l’hôpital, un médecin était venu lui annoncer la nouvelle avec sa mine de circonstance. C’est à ce moment là que le déclic avait eu lieu pour Caitlin, parce qu’il n’y avait aucun mystère sur la façon dont Oliver avait été tué : un mutant était responsable. Tous ces sales dégénérés devaient payer … Elle qui ne se sentait pas assez forte pour s’engager dans une cause avait fait le tour du pays pour retrouver le lieu où Oliver avait suivi son entraînement de hunter. Elle n’avait plus qu’une volonté : marcher dans ses pas, prendre sa relève. Et tuer le plus de mutants possible. Mais la route était longue pour atteindre ce but … « Bouge-toi, Bates ! Tu danses le chachacha ou tu essayes de mettre Anderson KO ? » Elle jeta un regard furtif à Alejandro, qui la toisait avec un sourire narquois, les bras croisés sur sa poitrine. Elle voulait devenir une tueuse. Elle était en train de devenir la meilleure de sa promotion. Elle n’allait pas se laisser insulter de cette façon, non ? Elle se baissa pour éviter un coup de son adversaire, puis lui envoya un crochet du gauche sous le menton. Sans attendre, elle balança un nouveau coup, puis un autre, puisant au plus profond de ses tripes les dernières bribes d’énergie qu’elle pouvait encore avoir. Le regard d’Alejandro brûlait sur sa nuque, et elle y tirait la force qui lui manquait. Dans un dernier coup qui sembla lui tétaniser tout le bras, elle envoya son adversaire au tapis. Haletante, elle resta sur ses gardes, les poings levés, jusqu’à ce que le décompte soit terminé et qu’Anderson fut déclaré KO. Alors seulement elle se tourna vers Alejandro. « A ton tour de prendre une leçon de danse. »  Lui lança-t-elle en lui faisant signe de la rejoindre sur le ring. Elle était à deux doigts de s’effondrer, elle le savait, mais c’était une question d’orgueil. Elle n’était plus aussi frêle et réservée que lors de son arrivée au camp d’entraînement, des semaines plus tôt. Et il le savait aussi bien qu’elle. Son sourire s’élargit. « Plus tard, peut-être. » Répondit-il en se détournant, non sans lui avoir lancé un regard qu’elle connaissait bien. Elle le regarda s’éloigner, un sourire victorieux aux lèvres. Elle ne dormirait pas seule, ce soir.

Caitlin, 32 ans, Radcliff
Ses hurlements étaient quasiment ininterrompus, ils lui vrillaient les tympans, mais Caitlin ne détourna pas les yeux. Elle fixait Alejandro avec intensité, contemplant ce spectacle qui l’attirait de façon malsaine. Et lui croisait son regard à chaque fois qu’il le pouvait, relevant la tête quand il en avait la force pour la fusiller du regard. Il refusait de regarder les deux autres hunters dans la pièce, il n’avait d’yeux que pour elle, et elle pouvait le comprendre. Elle avait envie de lui dire : Oui, c’est moi la responsable, tu peux t’en prendre à moi. Elle lui souriait. Elle comprenait. Chacun de ses hurlements faisaient écho en elle, à ceux qu’elle avait poussé quand elle s’était injectée le NH25, quelques semaines plus tôt. La première personne a qui elle l’avait administré, ça avait été elle, avant même de faire un essai sur un mutant, avant même de savoir s’il y aurait des effets secondaires. Il y en avait eu. Il y avait même eu de sacrés effets pendant que le sérum faisait son œuvre en elle, et elle avait hurlé tout comme Alejandro hurlait à présent. Elle s’était tordue de douleur sur son lit, elle s’était agrippée aux draps, elle avait suffoqué et cru qu’elle allait en mourir. Ca avait duré longtemps, longtemps … Une véritable torture qui ne lui avait laissé aucun répit. Mais la douleur avait reculé et Caitlin avait constaté avec un plaisir sans bornes qu’elle ne sentait plus son pouvoir en elle. Un poids dont elle n’avait jamais eu conscience s’était comme envolé et elle avait senti une vraie différence. Rien n’avait changé, en apparence, elle était toujours la même … Mais humaine, pour de bon. Et c’était ce qu’Alejandro allait comprendre, bientôt. Elle n’était pas certaine à 100% qu’il soit mutant, à vrai dire. A la façon dont il braquait son regard enragé vers elle, il y avait même à parier qu’il n’avait jamais été quoi que ce soit d’autre qu’humain, mais tant pis. Elle avait eu un doute. A force de le voir tirer avec une précision infaillible, elle s’était posé des questions. Personne n’était parfait, et personne ne pouvait posséder une telle coordination sans être un peu … amélioré. Elle l’avait observé très longtemps sans avoir de réelles certitudes, avec seulement cette pensée dérangeante dans un coin de sa tête qui l’agaçait constamment. Elle détestait ça. Elle ne voulait pas penser qu’Alejandro puisse être un mutant, pas lui ! Elle lui mentait tous les jours en lui cachant sa véritable nature, mais il n’avait pas le droit d’en faire autant. Ils partageaient trop de choses pour que ce soit le cas. Mais … Elle préférait ne pas prendre de risques. Quand le NH25 était sorti, elle avait pris sa décision. D’abord, ce serait elle, et lui ensuite. Elle s’était vaccinée … Il allait en faire de même, qu’il le veuille ou non. Et il ne voulait pas, visiblement. Elle pouvait lire une haine brûlante dans ses yeux, et s’il l’avait pu, il se serait sans doute jeté sur elle pour la tailler en pièces … Bon, il ne pouvait pas et ce n’était pas plus mal. Elle préférait quand il se jetait pour elle pour la déshabiller que pour la tuer, mais elle avait fait son choix. S’il était un mutant, il serait libre dans quelques heures, et il l’en remercierait, un jour. S’il était humain … Son calvaire se terminerait également, et sa vie reprendrait à l’identique. Sans elle. Elle n’espérait pas qu’il l’accepte à nouveau à ses côtés après ça, mais c’était le risque à courir, elle le savait. Elle avait fait une croix sur lui pour le sauver de sa misère, et elle n’avait pas le droit de penser à son attachement pour lui dans ces conditions. Entre une histoire de sexe, même une aussi longue que la leur, et un cas de conscience, elle n’avait pas hésité. Il finirait par comprendre, un jour …