Sujet: wake me up when it's all over. (alafred.) Dim 17 Mai 2015 - 8:08
i can't tell where my journey will end, but i know where it starts.
alana & winifred.
Revenir à Radcliff n'avait pas été une décision que tu avais prise à la légère. Ça n'avait pas été quelque chose auquel tu avais pensé un bon matin et qui s'était implanté dans ta tête comme une évidence, ce n'avait pas été comme partir. Parce que chaque jour que tu avais passé à l'extérieur de la ville avait été un combat. Un long combat qui a duré au dessus de deux ans. Tu croyais qu'au bout d'un moment, ce serait comme une habitude. Qu'une ville en particulier finirait pas accrocher ton attention, que tu ne t'en lasseras pas et qu'au bout de quelques semaines, tu aurais envie de te poser, pour de vrai. Mais ce n'est jamais arrivé. Tu n'as jamais eu le coup de coeur pour une autre ville comme tu as déjà eu le coup de coeur pour ta ville natale. Et plus tu cherchais, moins tu trouvais. Et puis au bout d'un moment, tu as arrêté de chercher. Tu changeais de ville plus souvent pour ne pas avoir à entendre l'appel de ta maison qui se faisait de plus en plus fort dans ta tête. Et puis au bout d'un moment, tu as cédé. Tu n'avais plus vraiment le choix de toute façon. Tu as cédé parce que tu n'étais plus bien nulle part. Tu n'arrivais même plus à te convaincre du contraire. Partout où tu allais, tu te retrouvais dans les rues à chercher des petits bouts de Connor ou de Mia partout, et tu retournais toujours à ta chambre d'hôtel les mains vides, toujours plus seule et plus désespérée. Et puis ta dernière rencontre avec Winifred avait aussi remise plusieurs choses en perspectives. Elle t'avait dit qu'elle songeait à retourner à Radcliff. Elle t'avait dit que tu devrais faire face. Elle t'avait dit qu'elle serait là, si tu avais besoin. Et Fred, elle avait toujours été là. Elle rendait les choses plus faciles par sa simple présence et il fallait l'avouer, tu aimais bien l'idée de passer un peu plus de temps avec elle qu'un week-end perdu ici et là passer à se retrouver et se raconter tout ce qui se passe. Tu veux un peu plus de temps avec elle, tu veux un peu plus de ce qu'elle apporte dans ta vie. Et puis tu veux être là pour elle aussi. Pour sa rééducation. Pour ne pas qu'elle ait à vivre ça sans toi. Et puis, même si tu détestes l'avouer, tu as besoin d'elle, plus que jamais.
Tu traînes un peu dans ta chambre d'hôtel. Ça fait quelques jours que tu es arrivée en ville. Tu ne sais pas trop ce que tu attends avant d'aller rendre visite à la blonde. Peut-être un signe du destin ou peu importe. Tu sais seulement que tu n'as pas vraiment le courage de traverser les rues de cette ville. Pas le courage d'être véritablement dans cette ville, même si tu y es déjà, inévitablement. Mais faut que tu sortes. Faut que tu vois quelqu'un, faut que tu l'as vois elle. T'as besoin de prendre de l'air, t'as besoin de sortir de cette chambre d'hôtel trop petite et puis tu meurs d'envie de la voir. Alors tu fais face à tes peurs. Tu fais face et tu te prépares, tu attaches tes longs cheveux blonds en une queue de cheval lousse, tu enfiles un jean et un débardeur foncé sur lequel tu rajoutes une petite veste noire et puis tu fermes la porte derrière toi. Tu regardes en avant et tu te précipites dans les rues de cette ville que tu connais trop bien. Les rues se ressemblent et puis ça te fait tellement étrange. De te promener dans ce cartier qui t'a vu grandir. Tu passes devant la maison de tes parents, cette maison où tu as été élevé, un peu malmenée, mais ça n'en reste pas moins ta maison familiale. Tu te demandes si tes parents sont rentrés, ce qu'ils font. Tu te demandes où est ton frère, où il habite, ce qu'il est devenu. Tu te demandes, mais tu t'en fiches. Parce que personne là-bas ne t'as jamais réellement compris, personne là-bas ne t'as jamais réellement aimé, pas comme tu aurais voulu aimé. Alors tu passes devant la maison, tu te poses des questions, mais tu ne t'arrêtes pas. Parce que tu t'en fous. Parce qu'un peu plus loin dans la rue, il y a une autre maison. Une maison qui te semble plus belle. Bien plus accueillante. Une maison que tu connais bien pour y avoir passer plusieurs étés en compagnie de la plus jolie blonde. Tu vous revois encore, deux grandes gamines aux cheveux blonds entremêlées aux sourires trop gros pour le monde et le coeur à la bonne place. T'aimerais pouvoir être cette gamine à nouveau, ne serait-ce que pour une journée, que pour un moment, mais c'est impossible, alors tu te contentes de te souvenir, de garder ces moments précieusement. La maison paraît encore super bien et tu ressens un petit pincement au coeur lorsque tu t'approches de la porte et que tu y toques trois petits coups. Tu attends patiemment et tu n'es pas déçue lorsque sa petite tête blonde apparaît derrière la porte qui s'ouvre. « Surprise. » Tu ne cris pas de joie, tu ne pleures pas non plus. Mais tu es heureuse, terriblement heureuse d'être là, devant elle, pour plus qu'une simple visite dans une ville inconnue aux rues qui ne ressemblent à rien. Tu es heureuse d'être ici avec elle, et pas ailleurs.