― isolde & lyudmila ―

help me make the most of freedom,
nothing ever lasts forever.

La soirée bat son plein et Mila se demande franchement ce qu’elle fout là. Ils ont l’air débiles avec leurs costumes ridicules et pourtant, c’est elle qui fait tache dans son attirail habituel, jean troué et sweat dont la capuche est vissée sur sa tête. Forcément ça détonne avec les jupons façon meringue et les chemises à jabot. Elle voulait prendre l’air plutôt que tourner en rond comme un foutu lion en cage dans son appartement, mais plus ça va et plus elle regrette sa décision, se retrouvant à suffoquer au milieu des habitants déguisés. Tellement qu’elle arrête d’essayer de se faufiler discrètement entre les gens, se mettant carrément à bousculer quiconque lui barre la route sans daigner bouger d’un centimètre quand elle essaie de passer. Quelle bande de cons. Elle réussit à se frayer un chemin tant bien que mal et finit par rôder aux alentours de la mairie, la contournant pour s’éloigner au maximum des festivités qui commencent à lui filer mal au crâne alors qu’elle n’a même pas participé. Ça doit juste pas être fait pour elle, que voulez-vous. Elle soupire et piétine, elle avance vers elle ne sait trop où comme un chien de berger qui a perdu sa route et son troupeau – mais Mila, elle en a jamais eu, et elle aura probablement jamais. Et puis du coin de l’œil, elle l’aperçoit. La silhouette sombre qui descend par la fenêtre de la mairie en se mettant à avancer rapidement en direction opposée. C’était quoi, ça ? Un voleur ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien foutre dans la mairie ? Elle a même pas le temps de réfléchir réellement qu’un bruit assourdissant lui vrille la tête, un cri de surprise lui échappant alors qu’elle sent la secousse et qu’elle voit le spectacle face à elle. La mairie est en flammes. La mairie vient d’exploser. Et Mila a eu droit aux premières loges.

Son corps se met en mouvement avant ses neurones, tout ce qui lui traverse l’esprit c’est cette silhouette et elle prend instinctivement sa suite, se dirigeant vers la route qu’elle l’a vue prendre. C’est à ce moment qu’elle entend une voix résonner dans les haut-parleurs, claquant vérité après vérité dans l’air chargé de tension alors que Lyudmila continue d’avancer à pas de loups, apercevant l’inconnu devant elle. Elle écoute d’une oreille, loupe quelques mots certainement mais elle en retient l’essentiel ; elle retient surtout que ce qui vient de se passer a été fait au nom des mutants ou du moins dans leur intérêt, et ça ne fait que la pousser d’autant plus à suivre celui ou celle qui en est très certainement responsable. Elle voit l’ombre bifurquer dans une ruelle et elle ne met pas longtemps à s’y engouffrer à sa suite, tout ça pour découvrir qu’elle est seule. « Merde. » Son regard scanne les alentours, cherchant désespérément une présence autre que la sienne, mais elle voit rien. Rien que des murs et du vide, elle et puis l’écho lointain de l’agitation qui a pris possession du lieu du drame. Son cœur bat à ses tempes quand une voix fend l’air, elle se tourne et rencontre un visage qu’elle ne connaît pas, un regard intense et des traits qui portent une innocence mensongère. Ses prunelles se posent rapidement sur l’arme pointée dans sa direction, le bruit du cran de sécurité qu’on abaisse la faisant déglutir légèrement. Pourtant elle montre rien, elle se contente d’observer l’inconnue sans bouger, la jaugeant une seconde avant de prendre la parole. « J’t’ai vue, à la mairie. C’toi qui a fait ça, hein ? » L’autre n’a pas besoin de dire quoi que ce soit au final – Mila connaît déjà la réponse. « T’agis avec qui ? J’t’ai jamais vue chez les Uprising, pis t’façon ils sont pas du genre à faire péter des trucs, j’crois bien. C’est au nom de qui qu’t’as fait ça ? » La question est sincèrement curieuse, ça se sent dans l’intonation de sa voix et la façon dont elle penche la tête sur le côté. Elle voudrait savoir si une organisation plus active – selon ses critères, donc autrement dit plus radicale – que les Uprising s’étend dans l’ombre. Elle connaît pas cette fille mais elle la respecte instantanément, tout ça parce qu’elle vient de tout faire partir en fumée, quelque chose dont Mila rêve, au fond d’elle. Pour le coup, elle aurait presque envie de l’applaudir et de lui dire merci.

Mila a beau avoir vu et vécu des trucs moches dans sa vie – comme à peu près tous les mutants si vous voulez son avis – se retrouver au bout du canon d’un flingue, c’est pas franchement dans ses habitudes. La sensation est désagréable, sa vie ne tient qu’à un fil au final ; suffit que la blonde la juge dangereuse pour qu’elle presse la gâchette sur un coup de tête. Ça serait con de finir là, comme ça, dans cette pauvre ruelle en ce soir de fête, sous prétexte qu’elle a suivi son instinct sans même prendre la peine de réfléchir à la situation. Alors elle reste sur ses gardes, elle a les muscles tendus comme si elle était prête à bondir mais à quoi bon ? Contre une balle elle peut pas faire grand-chose, et c’est dans des moments comme ça qu’elle se dit qu’un don offensif pourrait lui être pratique, mais on a pas toujours ce qu’on veut dans la vie donc elle fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a. L’étrangère soupire, la jauge du regard, siffle les mots entre ses dents comme un serpent. C’est vrai ça, qu’est-ce que ça peut lui foutre ? À part lui donner l’impression qu’elle est pas seule, que d’autres sont prêts à prendre les armes et pour de vrai, à faire des actions qui comptent plutôt que se planquer dans l’ombre en croyant que se rassembler suffira à faire une différence. La question sur Uprising reste suspendue entre elles, et Mila fronce les sourcils parce que la vérité c’est qu’elle connaît pas la réponse, la vérité c’est qu’elle s’interroge elle-même sur le sujet trop souvent et qu’elle sait pas quoi en faire. « On est pas inutiles. Ça rassemble, c’est déjà bien. Il manque plus que quelqu’un avec suffisamment d’couilles pour nous demander d’agir vraiment. » Elle l’attend, l’ordre de partir sur le front et de se battre réellement. Elle attend que ça mais ça ne vient pas, ça vient jamais, y a que des mots, que du vent qui lui donne l’impression que ça changera jamais. Pourtant elle persiste, parce que c’est le seul groupe du genre qu’elle connaît et qu’elle saurait même pas où chercher ailleurs. Peut-être que c’est sur le point de changer – peut-être que la poseuse de bombe est le premier pas vers quelque chose de nouveau.

Comme elle s’y attendait, l’inconnue lui avoue son crime, et la motivation principale qui va avec. Au nom des innocents. Y a un éclat qui traverse le regard de Lyudmila, ça illumine le fond de ses prunelles et ça irradie par tous ses pores ; y a enfin quelqu’un qui le dit, quelqu’un qui comprend, quelqu’un qui pense comme elle mais qui se contente pas de ça, quelqu’un qui applique ses convictions. Elle lui demande ce qu’elle compte faire et Mila peut pas retenir un petit ricanement, évidemment qu’elle va rien faire de tout ça, et puis appeler les flics, à quoi ça servirait ? Ses sourcils se haussent quand elle voit son interlocutrice brandir un badge sous son nez, y a même un sourire qui tire le coin de ses lèvres – elle s’y attendait pas, à celle-là. Elle qui aime pas les forces de l’ordre et qui considère qu’ils sont tous des pauvres cons, faut croire que leurs rangs sont pas si pourris que ça finalement. « Une flic qui fait péter la mairie, on aura franchement tout vu. » L’ironie la fait sourire de plus belle et elle secoue doucement la tête, comme si c’était pas croyable. Ça l’est à peine. « J’veux pas t’arrêter ou j’sais pas quoi, au contraire. J’veux savoir si t’as un groupe. Si vous faites d’autres trucs du genre. » Ses prunelles la scannent momentanément, et elle finit par juger que si cette nana est capable de ça, elle a bien mérité un bout de sa confiance – au moins en ce qui concerne son statut de mutante et tout ce qui va avec. « J’suis avec les Uprising mais ça suffit pas. J’veux m’battre. » La détermination transparaît dans sa voix, la rage de vaincre aussi ; pas besoin d’être devin pour comprendre qu’elle a la haine et qu’elle veut défendre sa cause. Peu importe le prix à payer.

Rassembler c’est pas suffisant. Les mots claquent dans l’air frais et dans la boîte crânienne de Mila, qui observe son interlocutrice sans broncher. Elle est bien d’accord mais, et après ? Elle y peut rien elle, si les cons à la tête du mouvement Uprising sont pas fichus de bouger leur cul. Elle y peut rien s’ils ont trop peur pour porter de réelles actions – ou peut-être que la peur n’est pas le réel facteur, peut-être qu’ils veulent se démarquer des chasseurs, peut-être qu’ils veulent faire la différence en prouvant au monde entier qu’ils sont pas dangereux. C’est ce que son frère voudrait qu’elle fasse après tout, profil bas et pas de vagues, pas de haine ni de violence puisque ça ne fait que prouver les horreurs colportées par les mouvements anti-mutants, ça ne fait qu’appuyer le statut de monstre qu’on leur a collé sur la tronche d’office sans jamais offrir le bénéfice du doute. Mais Mila s’en tape de tout ça, elle voit pas l’intérêt de rester les bras croisés en priant pour qu’on finisse par se rendre compte qu’ils ont autant le droit de vivre que les autres. Elle va pas se laisser massacrer sous prétexte qu’il faut pas combattre le feu par le feu ; au diable leurs conneries, si elle veut se trimballer comme une allumette près d’une flaque d’essence personne pourra l’en empêcher. Personne si ce n’est la faucheuse certainement, mais elle a toujours pas croisé la grande dame en noir alors elle emmerde le monde et la tombe qu’elle se creuse toute seule, elle continuera de danser tout autour tant qu’on l’y poussera pas pour l’enterrer.

Ah qu’elle est belle la terroriste, toute seule comme un gosse qui a semé ses parents au supermarché, seule avec ses bombes et les ruines qu’elle laisse derrière elle. Ça vient casser tous les espoirs de Lyudmila, ça se lit sur son visage et la façon dont ses traits s’affaissent légèrement, ses sourcils qui se froncent et ses mâchoires qui se contractent. Fait chier. Elle sait pas ce qu’elle attendait, mais c’était certainement plus qu’une seule personne, qui doit même pas être plus vieille qu’elle et qui est flic pour couronner le tout. Elle aurait voulu qu’on lui parle d’un groupe, plus grand, plus fort, des gens prêts à se battre réellement et à faire changer les choses quoi qu’il en coûte, des gens comme elle. Mais non, faut croire qu’elle aura jamais mieux que ça, qu’elle est condamnée à suivre un mouvement qu’elle juge de plus en plus passif et qui lui convient un peu moins chaque jour, à mesure que sa haine s’étale au creux de ses veines. « Alors qu’est-c’que tu fous ? » La déception est presque palpable dans son regard quand elle se permet de la jauger de haut en bas, cherchant même pas à cacher la contrariété que ça lui cause – on dirait presque qu’elle va se foutre à bouder comme un sale gosse qui a pas eu le jouet qu’il voulait à Noël. « S’tu veux vraiment faire des trucs au nom des innocents, c’pas toute seule que t’iras loin. Tu vas juste t’faire crever dans un coin sombre et on entendra plus jamais parler d’toi. Tout c’que t’auras fait c’est exploser la mairie et puis voilà. Elle est où la différence ? » Ça l’emmerde de se dire que la potentielle alliée qu’elle pensait avoir trouvée n’a pas envie d’en être une, n’en sera certainement pas une tant qu’elle voudra rester en solo. À un ou deux, c’est pas ce qui pourra faire avancer la situation. Certes ça attire l’attention, certes les gens se tournent et se demandent ce qui se passe, mais c’est tout. Mila est persuadée que ceux qui prendront en compte le petit discours diffusé par la blonde sont trop peu nombreux. « Tu crois vraiment qu’ça suffira à secouer les gens ? Tu sais aussi bien que moi que c’pas l’cas. Ils ont tellement d’merde dans les yeux qu’c’est plus une bombe qu’il nous faut à ce stade, c’est carrément un putain d’missile. » Son haussement d’épaules se veut presque désinvolte mais il ne fait qu’illustrer l’amertume que ça lui inspire. Ça transpire à chaque intonation de sa voix qui cogne comme un marteau, dans le fond de ses prunelles trop assombries. « Alors vas-y, fais ta solitaire. Au final t’accompliras pas grand-chose d’plus que les autres. » Elle parle la sauvage mais elle fait rien non plus, et ça changera pas tant qu’elle trouvera pas des gens aussi hargneux qu’elle. Elle est entrée en guerre y a longtemps déjà, elle se bat comme elle peut, mais elle sait que seule elle n’arrivera jamais à rien. À force de se comporter comme un loup elle en est devenu un aussi ; il lui reste plus qu’à trouver sa meute.

Ça prend des airs de dialogue de sourd tout ça, c’est à croire qu’elles arriveront définitivement pas à se mettre d’accord. Quelle ironie : partager le même désir ardent de rébellion et de changement, et réussir à être en conflit. Le fond est le même mais la forme pose problème, l’inconnue a l’air de savoir ce qu’elle fait – du moins mieux que l’ukrainienne – elle vise et elle tire et elle attend les conséquences en étant bien consciente qu’elles seront pas négligeables. Et Mila ? Mila, elle est rien de plus qu’une boule de colère, un concentré de rage qui court dans tous les sens, sans itinéraire défini. C’est trop chaotique, c’est l’anarchie dans son cœur et au bout de ses phalanges recroquevillées, elle se fout bien de savoir ce qu’elle fait et ce qui en résultera tant qu’elle a la conviction que ça peut faire avancer les choses d’une manière ou d’une autre, elle est qu’une pauvre aveugle qui voit pas plus loin que le bout de sa soif de vengeance et elle serait prête à vendre n’importe quelle âme au diable pour voir couler le sang de ses ennemis. Puis c’est qui au juste, ses foutus ennemis ? Y a même pas de cibles définies, dans sa tête c’est qu’un troupeau sans nom et sans visage, une masse de silhouettes qui nuisent de près ou de loin aux mutants, ils peuvent être hunters ou pas ça change rien à ses yeux. Ils sont coupables, tous coupables et sa sentence sera sans merci. Lyudmila a perdu sa compassion, peut-être même qu’elle en a jamais eu au final, elle fait plus tellement la différence entre le bien et le mal et elle se fout bien de savoir quels seront les dommages collatéraux qu’elle laissera dans son sillage. C’est justement ce qui les oppose, y a qu’à voir l’amertume coupable qui pointe dans les mots de la terroriste ; c’est discret, c’est pudique mais c’est bien là, ça coule sur sa langue et ça vient brûler le bout de ses lèvres, Mila le sent jusque dans ses os. « C’la guerre. Des gens crèvent. Et alors ? Vaut mieux l’faire en se battant plutôt qu’attendre de s’faire tuer dans son sommeil. » La question ne se pose même pas et elle a du mal à comprendre comment qui que ce soit puisse préférer se planquer que défendre sa cause ou ses convictions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. « Tu mènes personne à la tombe, c’pas toi la grande faucheuse. Dans la vie on fait des choix, les seuls responsables c’est nous-mêmes alors pas la peine de t’planquer derrière cette excuse. Visiblement t’as les moyens de bouger et si tu l’faisais pas toute seule ça serait encore plus efficace, dis pas l’contraire, tu sais qu’j’ai raison. » Faut dire qu’elle essaie pas non plus de se mettre à la place de son interlocutrice, l’empathie c’est pas vraiment son fort et elle campe sur ses positions coûte que coûte – putain de tête de mule, ça fait pas un doute. « J’crois juste que t’as peur. » Peur de quoi elle en sait trop rien, elle est pas dans sa tête alors faut pas lui demander à elle de donner la réponse, mais elle est convaincue que ça fait partie de la problématique. Et ça l’emmerde profondément. Pourtant elle devrait prendre exemple, ça lui ferait pas de mal d’avoir peur de ses actions et leur résultat, elle en aurait même foutrement besoin pour arrêter de foncer dans le tas tête baissée. La gamine n’est justement que ça, et si son innocence lui a été arrachée, elle a gardé l’imprudence qui caractérise les enfants. L’inconsciente, elle finira dans le caniveau.

La blonde admet qu’elle a peut-être peur et pour le coup, c’est plutôt un pas en avant. Au moins elles commencent à mieux se comprendre et à pouvoir se mettre plus ou moins d’accord – c’est ce que Mila espère dans le fond parce qu’elle voit là une opportunité sans pareille, et elle a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin, pas maintenant. Elle avait aucune idée de ce qu’elle trouverait en suivant cette silhouette et elle aurait sûrement dû se poser plus de questions avant de le faire mais toujours est-il qu’elle a bien fait, elle est persuadée qu’elle peut finir par tirer quelque chose de cette situation, et si ça se fait pas tout de suite, ça sera pour plus tard. Mais cette terroriste, c’est comme un électrochoc. C’est toutes ses convictions extrémistes qui se réveillent et qui lui intiment qu’Uprising ne pourra pas lui convenir indéfiniment, qu’elle a besoin de plus que ça, d’une vengeance concrète et pas seulement d’actes faits dans l’ombre. Il lui faut quelque chose de plus agressif et à première vue, cette fille est presque la réponse à son problème. Et ouais peut-être qu’elle a raison, peut-être que Mila aussi devrait avoir peur, que ce soit d’elle ou du reste. Mais la peur a fait partie de sa vie pendant si longtemps qu’elle s’efforce de la faire taire comme elle peut et tant pis si ça revient à l’étouffer sous sa rage, tant pis si elle doit devenir un condensé de haine pour oublier que dans le fond elle est aussi effrayée que les autres. « P’t’être qu’en te suivant on risque la mort, mais en restant les bras croisés c’est pareil. C’est bien beau d’jouer à cache-cache avec les hunters mais ça peut pas durer indéfiniment, combien y en a qui s’font prendre alors qu’ils font tout pour rester discrets, hein ? » C’est même contre-productif à ses yeux, en se planquant on a beau passer sous le radar quelques temps, on a toujours le risque de se faire retrouver et au final on est sans défense. Quitte à crever, elle préfère le faire en se battant et si elle peut embarquer un maximum d’enfoirés avec elle, elle le fera sans hésiter. « Moi j’serais prête à t’aider. J’m’en fous que ce soit risqué, ça c’est moi que ça regarde. J’fais ce que j’veux avec ma vie. » Après tout ça revient à avoir une once de contrôle sur sa mort, au moins elle saura pourquoi elle ira six pieds sous terre, elle aura eu le privilège de choisir. Y a pas tout le monde qui peut en dire autant. « T’as déjà eu des gens avec toi, ils sont morts, ok. J’ai pigé. Mais les hunters les auraient eus un jour ou l’autre, qu’ils soient avec toi ou pas ça change rien. C’qui peut changer, c’est ce qu’on fait contre ces connards. Tu crois vraiment qu’y a que toi, ou moi, qui voulons faire bouger les choses ? J’suis pas la seule qui serait prête à t’suivre. » C’est une conviction personnelle, une certitude que d’autres gens pourraient les rejoindre. Elle a pas vraiment de nom à citer, pas de personne particulière en tête, mais elle refuse de croire que tout le monde choisisse de se terrer dans son coin. Tout ce qu’elle veut, c’est avoir une chance de contrer les anti-mutants, le combat est inégal depuis trop longtemps. « Si on s’donne pas les moyens de s’battre, personne le f’ra pour nous. »