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 dead hearts ◊ (stephen)

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Thaddeus Lancaster
Thaddeus Lancaster

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/04/2013
MessageSujet: dead hearts ◊ (stephen)   dead hearts ◊ (stephen) Icon_minitimeJeu 20 Juin 2013 - 23:53



dead hearts
stephen et evey
Dans le salon, le bruit de la télévision constamment allumée résonnait jusque dans la cuisine, où je me trouvais, roulée en boule sur l'une des petites chaises en bois. J'avais perdue l'habitude de l'éteindre, et le brouhaha permanent me berçait doucement alors que je me plongeais vers de nouveaux horizons. Entre mes mains, un petit recueil de nouvelles de Poe. J'avais déjà lu ce livre, plusieurs fois même, mais c'était l'un de mes favoris. Seule dans ma petite maison, je tâchai de faire passer le temps comme je le pouvais m'occupant l'esprit en m'évadant dans un univers plus merveilleux, visitant dans mon esprit un tout autre univers. Rêvant que c'était moi qui voyageais, qui vivais des aventures merveilleuses bien loin de mon quotidien banal à Radcliff. Banal, beaucoup moins certes depuis l'arrivée d'Andreas, mais pourtant au fil du temps la routine s'installait à nouveau. L'excitation de ce nouvel habitant commençais à s'estomper, et en bientôt quatre mois, nous avions chacun pris nos habitudes. Je savais ce qu'il prenait au petit déjeuner, ce à quoi il était allergique et les manies qu'il avait en horreur. Traînant généralement toujours à la maison, nous avions pris le temps de nous connaître. Du moins en apparence, car je ne savais pas grand-chose de lui en réalité, et il ne me connaissait que très peu. Notre passé, nos blessures respectives ; nous avions à peine abordé le sujet. Nous préférions nous concentrer sur des sujets plus légers, moins chargé de souvenir. Nous contenter du nouveau et tâcher d'oublier l'ancien. Pourtant je savais bien que pour arriver là, Andy devait avoir un lourd passé. Son bras ensanglanté lors de notre rencontre était une preuve, mais il y a d'autres petits détails. La manière dont il avait de toujours changer de sujet dès que la conversation déviait vers ses origines, et cette crainte, toujours cette peur furieuse de laisser échapper son double. Je le savais bien, mais je préférais le laisser. A quoi bon le pousser de toute manière, il le fera quand il pensera trouver le bon moment. J'étais là pour lui, il le savait.
 
L'écran de télévision baignait toujours d'un doux grésillement la pièce autour de moi, quand je perçu un bruit à l'extérieur de la maison. Je posai doucement la livre sur la table. Qui pouvais bien s'aventurer si profond dans les bois ? Personne ne venait me rendre visite dans ma petite maison isolée, et bien souvent, les voitures qui débouchait dans la petit cours pour faire demi-tour. Aussi, je m'étais habituée à cette si tendre solitude, et je m'étonnais lorsque j'en étais troublée. Les pneus de la voiture crissèrent alors que le véhicule s'arrêtait devant la porte. Prudemment, je me téléportais jusque dans le salon pour jeter un coup d’œil rapide vers l'extérieur. Mais le propriétaire de la voiture avait déjà quitté le véhicule, et il m’était impossible de l'apercevoir ici. Mon cœur s'emballa : et s'il s'agissait de hunters ? Si Aldric avait découvert mon pouvoir, et qu'il venait me rendre visite avec sa bande tueurs ? Mon souffle se fit plus cours, terrifiée à l'idée d'avoir été découverte, apeurée face à la vision de mon cousin, arme pointée sur moi. La poignée de la porte tourna ; bien sûr, elle n'était pas fermée. Andreas avait dû la laisser, après tout, j'étais à la maison et il n'avait aucune raison de le faire. Je fermai les yeux, avalant ma salive. Les pas se rapprochèrent alors que je me tenais prête, le siège de ma petite voiture en tête, bien décidée à me téléporter à la moindre menace. La silhouette déboucha enfin dans le salon, trottinant presque, la main agrippée à une petite feuille de papier chiffonnée. Si je me retins de me téléporter dans l'endroit prévu, je ne pus réprimer le cri coincé dans ma gorge depuis l'arrivée du véhicule. Cette silhouette qui se tenait devant moi, l'air enfantin, qui brandissait son brouillon dans les airs comme un trophée, je la connaissais trop bien. “ Stephen ! ” sifflai-je, encore sous le choc. Je lissai ma jupe d'un geste mécanique, tentant vainement de camoufler le coup de panique dont j'avais été victime. “ Frapper, tu connais ? ” lâchai-je à l'homme, qui les yeux brillant semblait, ne semblait pas vouloir abaisser sa main.


Dernière édition par Evey Hobbs-Dickens le Mer 26 Juin 2013 - 23:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: dead hearts ◊ (stephen)   dead hearts ◊ (stephen) Icon_minitimeSam 22 Juin 2013 - 0:46

maybe none of us really understand what we've lived through
or felt we've had enough time.



J'avalai une tasse de café froid d'un trait. C'était répugnant, mais suffisamment buvable pour me désaltérer. Le sol était jonché de boulettes de papier, d'emballages de barres énergétiques et d'habits sales. Je n'avais jamais été doué pour faire le ménage - c'était un fait - mais c'était pire que d'habitude. Mon appartement sentait le renfermé jusque dans les tapisseries des murs. Pour peu, j'aurais retrouvé le cadavre d'une souris en soulevant les draps de mon lit, défait depuis des lustres. Cela devait bien faire deux semaines que je n'y avais pas dormi. Et cela devait bien faire cinq jours que je ne dormais plus. Le sommeil hachuré de terreurs nocturnes et de cauchemars me rendait malade et encore plus fatigué - si bien que je préférais zapper tout simplement la phase de repos. A la place, du café jusqu'à l'overdose. J'avais sûrement l'air d'un fou, la barbe trouée et les yeux fatigués, mais je m'en fichais. Tout ce que je savais, c'était que je l'avais retrouvé. Cette inspiration. Ce génie. Je l'avais retrouvé. Les mots allaient et venaient dans mon crâne, s'agglutinant à d'autres jusqu'à former des phrases parfaites. J'étais un Dieu qui créait de ses mains un monde nouveau, et c'était jouissif.

Laissant mon stylo glisser sur le papier, sentant les rimes me venir avec aisance, je laissais également mon esprit vagabonder. Quel jour on était, encore ? Qu'est-ce que je fichais là, dans mon appartement, même pas à la librarie ? J'avais une collègue, certes. Elle devait sûrement faire tourner la boutique en mon absence. Depuis combien de temps j'étais absent, encore ? Plus de deux semaines, sûrement. Plutôt même un mois. Qu'est-ce que j'en savais, de toute façon ? Je vivais comme un ermite pour écrire. Ecrire des romans, des nouvelles, des articles. Des poèmes. J'étais un poète raté, mais j'étais à cet instant en passe d'être édité. Je le savais, je le sentais. Il y avait quelque chose de palpable dans l'air. Une électricité excessive, avec un goût de réussite. Un sourire, plus proche du rictus, s'imprima sur mes lèvres. J'utilisais tous mes démons pour créer, cette fois. C'était sans doute la meilleure méthode. Mettre tout ce que je ressentais, et ce que j'avais pu ressentir, dans deux sonnets et un tercet. Je butais cependant soudainement sur un mot. Rien ne rimait avec. Aucun mot ne le complétait. Il était une anomalie. J'étais prêt à raturer ledit mot, mais mon esprit le refusa. Cela était fréquent. Je butais sur des mots comme certains tombaient à vélo. Surtout lorsque j'étais sur le point de perdre toute inspiration. Vu de l'extérieur, je devais sembler excessif, à me mettre dans ces états pour un poème. Mais c'était toute ma vie. J'avais quoi d'autre, à part ça ? Une librairie branlante et la réputation de pilier de bar.

Je reposai mon stylo, contemplant mon oeuvre. Parfait.

J'attrapai un caleçon propre dans mon armoire - un de ceux que j'avais acheté pendant l'université - et l'enfilai après avoir ôté mon slip de la veille. Je pris une chemise, et un pantalon, et après avoir mis mes chaussures, je quittai la maison, mon poème à la main, sans même m'être rasé.

Après un court trajet en taxi - ma voiture étant à sec depuis plusieurs jours - j'arrivai chez Evey. Evey était la personne que je considérais comme la plus proche de moi. Malgré nos nombreuses années de différence, et le fait que je fus son babysitter avant d'être son ami, elle savait tout de moi, avec une précision presque malsaine. Que ce soit Sally, que ce soit les Leweaver - dont j'avais hérité, malheureusement, le nom - Evey savait. Evey avait toujours su. Il était donc tout naturel qu'elle soit la première à lire mon chef d'oeuvre. Déambulant jusqu'à sa porte, j'ouvris sans même frapper. Les politesses pouvaient attendre. Continuant de brandir mon trophée, je marchais jusqu'à son salon, ou une Evey livide m'attendait. « Stephen ! » Jamais elle n'avait eu l'air si soulagée de me voir, tout en ayant l'air choqué. « Frapper, tu connais ? » Je balayais sa phrase, levant les yeux au ciel. Rien ne pouvait me détourner de mon but. « J'ai réussi, Ev. J'ai réussi. Je l'ai écrit. Je l'ai écrit. » Tremblotant, je lui tendis mon bout de papier chiffonné, noirci par ma propre écriture saccadée.

« Un éclair zèbre le ciel comme les zébrures de la bête
Les étoiles me toisent, pâles, choquées par leur conquête
Un oiseau noir défecte sur le banc
Un oiseau noir, puis un oiseau blanc.

Je prends ta main dans la mienne, vieillie par le temps
Dans nos oreilles, ne raisonnent que le cri des enfants
Des enfants que nous étions, des années auparavant
Des enfants perdus, noyés par l'ouragan

Je prie pour que le ciel ne te perde plus, mon ingénue
J'ai tout préparé pour toi, pour ta venue
Jusque dans l'assaisonnement d'une simple laitue. »

Les yeux brillants d'excitation, je dévisageais Evey, attendant sa réaction.
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Thaddeus Lancaster
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MessageSujet: Re: dead hearts ◊ (stephen)   dead hearts ◊ (stephen) Icon_minitimeMer 26 Juin 2013 - 23:45



dead hearts
stephen et evey
Mon cœur se calmait doucement alors que je reconnu le jeune homme. Stephen. Mon Stephen, celui que je connaissais depuis toujours. Celui qui m'avait servi de baby-sitter lorsque j'étais plus jeune et que ma grand-mère décidait de sortir en ville. Celui qui m'avait appris le vélo, et qui m'avait enseigné l'art des blagues douteuses. Qu'est-ce qu'une catapulte à salade ?
Un lance-roquette. Il avait pendant longtemps été mon modèle, puis, plus tard, l'homme dont j'étais tombée follement amoureuse. Il avait beau avoir quatorze ans de plus que moi, durant mon adolescence je ne voyais que par lui, maudissant l'immaturité des garçons de mon âge, me languissant de son air torturé et de son amour pour la littérature. Parfois je me demandais si ce n'est pas à cause de lui que j'étais devenue une accro aux bouquins, lisant chaque jour un peu plus pour paraître importante à ses yeux. Mon poète déchu, qu'est-ce que je n'aurais pas fait pour lui. Le regarder, son stylo plume en main, l'air songeur et l'esprit ailleurs. Je le chérissais, le suivait partout dans l'espoir qu'un jour il ne me voit plus comme une enfant, mais comme une femme digne de mériter son attention, romantiquement parlant. Ça n'était jamais arrivé malheureusement, et j'étais avec le temps passée à autre chose. J'avais grandi, et appris que ce fantasme enfantin n'avait rien de sérieux ; pourtant nous restâmes très proche lui et moi. C'était probablement mon meilleur ami, celui que je connaissais le mieux. Je savais tout de ses années de mélancolies, de tous ce temps où il restait cloîtré chez lui, ne prenant même pas la peine de se laver, vidant les bouteilles de déodorant les unes après les autres. Durant ces sombres moments, j'avais été là pour le réconforter, le laisser vider son sac et tout me raconter sur sa si précieuse Sally. Sur la cause de tout ce malheur, sur celle qui m'avait sûrement empêché de prendre une place d'honneur dans son cœur. Je l'avais pourtant écouté avec attention, me raconter en large, en long et en travers à quel point la demoiselle était fantastique, à quel point elle lui manquait. J'avais toujours été jalouse envers Sally, même si elle était sûrement morte depuis vingt-deux ans -ou du moins disparue. Elle avait toujours fasciné Stephen, alors que je n'avais jamais réussi qu'à lui inspirer de l'attendrissement. Pourtant je ne l'avais jamais quitté, et il avait toujours pu compter sur moi, comme j'avais toujours pu compter sur lui. C'était comme ça, et si autrefois cette relation platonique me chagrinait, aujourd'hui j'avais su l'accepter et passer à autre chose.

Mais j'éprouvais encore un profond attachement pour le jeune homme, aussi le voir ainsi, le regard brillant et le sourire aux lèvres me réchauffa le cœur. Il n'était pas sorti de chez lui depuis des mois, et lors de mes rares visites dans son petit appartement en fouillis j'avais pu constater que le jeune homme était au plus mal. “ J'ai réussi, Ev. J'ai réussi. Je l'ai écrit. Je l'ai écrit. ” Tremblant, Stephen brandissait toujours son chef d’œuvre au-dessus de sa tête. M'attendant au pire de la part de mon poète préféré, j'attrapais un bout de papaye dans le saladier sur la table salon avant de saisir le feuille froissée et griffonnée. “ Fait moi voir ça. ” soufflai-je d'un ton plus doux, presque condescendant, gratifiant au passage le blond d'un sourire chaleureux. Mon regard se posa sur l'écriture tremblante du libraire alors que j'avalais le bout de fruit, d'un air faussement intéressée. Un éclair zèbre le ciel comme les zébrures de la bête. Les étoiles me toisent, pâles, choquées par leur conquête. Une lueur d'espoir traversa mon regard, bien vite réprimé par la suite de sa tirade. Un oiseau noir défèque sur le banc. Un oiseau noir, puis un oiseau blanc. Mes sourcils se froncèrent inconsciemment, alors que je tâchai de garder un visage impassible. Mais alors que la seconde strophe paraît plus réussite, et que les traits de mon visage commencent presque à s'éclairer, je manque de m'étouffer sur mon fruit. Jusque dans l'assaisonnement d'une simple laitue. Je tâchai de réprimer un éclat de rire, me faisant avaler le bout de fruit de travers. Je toussai pour avaler la papaye correctement, tâchant de reprendre une expression neutre. Je ne pouvais pas critiquer son travail, pas s'il est aussi fier de lui. Pourtant, il fallait avouer, il n'avait jamais réellement brillé dans la poésie. Je relevai le regard, les larmes aux yeux, encore secouée par le fruit coincée dans ma gorge. Je toussotai de nouveau pour retrouver contenance, plus doucement cette fois. “ C'est bien Steph, c'est peut-être ce que tu as fait de mieux depuis un petit bout de temps. ” lâchai-je doucement. Je détestais lui mentir, mais après tout, ce n'était pas un mensonge. “ J'aime particulièrement la deuxième strophe ! ” dis-je, tâchant de le gratifier d'un sourire honnête. “ Tu veux une tasse de thé ? ” J'aurais adoré changer de sujet, pour ne plus avoir à lui mentir ainsi. Mais excité comme il était à propos de ce nouveau poème, j'allais avoir du mal.
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