Like A Bird Of Doom.  

J'inspire profondément, la sueur coule sur mon visage, mes cheveux collent, tout colle sur moi. Mais je ne m'arrête pas, je me l'interdis, il faut que je bosse mon endurance, mon combat, je ne veux pas me faire reprendre et ne pas savoir comment réagir, alors je me muscle,  je m'entraîne depuis trois mois c'est comme ça. C'est ce qu'il faut pour que je puisse me battre un jour contre les enfoirés qui ont tué mon père et fait tant souffrir mon Eremon. Je sais que je dois être vraiment stupide de dire mon Eremon mais c'est la personne qui compte le plus pour moi ici alors forcément je dis mon... et j'espère qu'un jour cela se concrétisera un jour, je suis rêveuse et c'est mauvais je crois. Trop surement allez savoir si je suis une parfaite naïve qui espère arriver à aider cet homme qu'elle aime. En attendant je ne veux plus le voir souffrir, je m'en veux tellement de l'avoir laisser dans ce bâtiment, de m'être enfuie, de ne pas avoir riposter, j'en étais totalement incapable J'étais morte de peur, j'ai juste couru, j'ai trouvé ma voiture et j'ai pleuré toute la nuit au manoir de Malachi. Voilà ce que j'ai fait et je crois je m'en voudrais toujours parce que j'ai vraiment été lâche. Alors je ne veux plus du tout être lâche, je veux juste avancer et me battre alors j'ai investi. Dans la salle qui de base est censée être une chambre d'amie, j'ai accroché un sac de boxe, j'ai un tapis de course et un rameur. Et là je m'entraîne, je sautille sur place, je tape dans le sac et cela depuis au moins 1 heure sans m'arrêter. Je passe mes nerfs là dessus. Il y a tant de chose que je devrais faire, que je devrais supporter. Par exemple Eremon le regard fuyant qu'il me fait ay boulot. Ce moment que nous avons partagé où clairement il me dit qu'il tient à moi mais qu'il ne s'autorise même pas un geste pour moi de peur de recommencer à perdre le contrôle et me frapper une nouvelle fois. Je dois l'encaisser, je ne veux pas qu'il s'éloigne, j'ai bien l'intention de lui montrer que je suis assez grande, peut-être que je devrais l'emmener ici, l'idée qu'il se défoule n'était pas si mauvaise, il devrait venir courir, il devrait hurler dans les bois, frapper un arbre, s'exploser la main et comprendre sa douleur morale, parce qu'elle sera physique. C'est une idée que j'ai dans ma tête et que je pense de plus en plus meilleure, j'imagine que l'aider à virer tout ce qu'il retient en lui, l'aiderait plus qu'un peu. mais il faut qu'il me laisse une place dans sa vie, je me refuse de  juste le croiser, parce qu'un jour je n'y arriverais plus. Je ne veux pas qu'il m'oublie, je veux juste qu'il me laisse l'aider, il me doit bien ça après tout.

Enfin passons, je continue à frapper, je ne sais pas le temps que je mets dans cette pièce mais là ça me soulage tellement, frapper, taper, gémir parce que je vais surement avoir un bleu à la main, j'ai beau mettre des protections, je frappe fort, de toutes mes forces, c'est comme ça que ça soulage. Alors mon portable sonne, je m'arrête et c'est le signal pour aller prendre une douche et me préparer pour aller bosser, je suis du soir pour mon service. Alors je souffle, j'attrape la bouteille d'eau non loin et je la vide presque. Je souffle quelques secondes jusqu'à ce que je me dirige vers la salle de bain. Une douche fraîche c'est vraiment le pied, j'adore ça, je me sens si bien. Je traîne un peu et du coup je dois me dépêcher pour m'habiller. Un jean moulant, une débardeur dans le même style et une grande chemise à carreau large. J'enfile mes bottines, je me maquille un peu pour plaire aux clients, je dois être présentable quoi. Je tresse ma tignasse blonde et j'enfile ma veste, je prend mon sac et je récupère mes clés dans l'entrée. Je claque la porte et je prend ma voiture, je me garde à l'arrière du bar, j'y vais en voiture quand je suis du soir je n'aime pas spécialement rentrer seule et à pieds. Je retourne mon équipe, Eremon semble avoir déjà terminé et je suis déçue, je voulais le voir pour lui faire part de mon idée mais il faudra surement que j'attende, parce qu'il ne répondra surement pas à son téléphone si c'est moi. Tant pis de toute façon il est bien trop tard, je dois prendre mon service, ma collègue s'enfuit avant qu'on lui prenne une commande et je la remplace. J'enfile autour de ma taille un petit tablier noir parce qu'on a vite fait de se renverser un truc. C'est relativement calme, tant mieux ma petite séance de sport cette après midi m'a un peu épuisé, c'était peut-être pas une si bonne idée mais tant pis, je peux gérer. Je reste derrière le bar. Je regarde la salle, les gens semblent vraiment calmes, ils discutent tranquillement. Je souris jusqu'à ce qu'un homme me sorte de mes pensées avec une commande de whisky, je souris, c'est un peu de chez moi cette boisson, ça me fait toujours penser à mon pays. Je souris immédiatement. " Tout de suite monsieur " Je me tourne et je sors la bouteille, je lui serre un verre, je mets des glaçons dedans et je lui tend avec un sous verre. " Et voilà ! " Je pars débarrasser une de mes tables, je la nettoie et je récupère le compte, je reviens avec un plateau, je fais passer les verres en arrière salle pour que la plonge les lave, je range la monnaie et alors mon client au Whisky m'adresse la parole. " Oh oui, effectivement c'est calme " Je range le plateau et je me serre un verre d'eau. Il me demande si c'est souvent le cas. " Oh et bien ça dépend, mais en semaine c'est plus calme que le vendredi ou les week-end c'est vrai, mais je ne vais pas m'en plaindre, vous voulez peut-être quelques olives avec votre whisky ? " on les offre à partir du deuxième verre mais bon, peut-être qu'il restera, sinon tant pis, je pense qu'on n'est pas à 10 olives. Et puis il faut savoir faire refaire le client, comme lui je ne me souviens pas l'avoir déjà vu.. "vous êtes nouveau en ville, j'ai bonne mémoire des visages et je ne me souviens pas vous avoir déjà vu ici ? " Allez je peux faire la conversation, il n'y a pas grand monde.
 

Spoiler: