Je relevais mon regard vers Kendra, sans sourire. Les bras croisés. Non mais qu'est ce que c'était que cette chose laide et fripée qui n'arrêtait pas de pleurer. C'était sortis du ventre de notre mère, peut-être un alien ?
"Mes chéris dîtes bonjour à votre petite sœur !" Sœur ? Elle était où l'arnaque ? J'en avais déjà une je n'avais pas envie de la remplacer ! Pourquoi est ce qu'elle en avait fabriqué une autre ? Le premier modèle était quand même beaucoup plus convainquant que ce bout de lardon rose qui nous pétait les tympans. Sérieusement depuis quand nos parents avaient décidé que nous n'étions plus unique Kendra et moi ? La périodes gaga avec nous étaient finit, on était trop grands alors ils refaisaient un enfant pour redevenir maman et papa gâteau. Je ne la connaissais pas mais je n'aimais pas notre petite sœur. Les mois suivants ça ne s'améliorait pas ! Au contraire je crois que ça empirait. Kendra lui vouait une énorme haine parce qu'elles étaient les deux filles donc la jalousie avait toute sa place. Quand à moi plus je voyais Kendra la détester, plus je la détestais. Dans la voiture les parents l'asseyait toujours entre nous... Entre nous !! Depuis quand le lardon devait nous séparer en plus de ça ? Un mois à peine et j'avais déjà envie de la foutre aux requins ! Mais une autre idée plus fun que les requins nous vint à l'esprit. Nous avions dix ans Kendra et moi et avant cet incident de naissance on avait fait une découverte. Une découverte très intéressante qui était parue comme étant inoffensive aux yeux de nos parents. D'après eux on était plus dangereux avec des objets coupants qu'avec nos dons récemment apparus.
"Vous devriez la laisser c'est l'heure de sa sieste" On adressait de grand sourire innocents à notre mère. Nos pauvres parents qui pensaient qu'on adorait tenir compagnie à notre petite sœur... Non. En revanche on adorait nos pouvoirs et tout le temps qu'on passait avec elle c'était pour s’entraîner. Il nous fallait bien un cobaye ! Si on voulait voir comment ça fonctionnait sur un être humain autant en prendre un qu'on ne pouvait pas supporter et qui ne pourrait pas se plaindre non ? Enfin il pouvait toujours chialer mais pas rapporter et chialer pour un bébé ça parait normal. Notre mère horrifiée appela notre père pour qu'il la rejoindre dans la chambre de la petite ou nous étions également. Ils n'en revenaient pas. Nous on se regardait, se fichant bien du fait que notre cobaye ai rendu l'âme. On en trouverait bien d'autres. Trop d'expériences avaient finit par avoir raison de ce petit lardon... Pas très résistant. Au moins tout revenait à la normal ! Si ce n'était l'amour de nos parents bien entendu.
***
"Comment vont-ils ? Dans quelle chambre sont-ils ?" L'infirmier leva son regard de son inventaire
"Dans la chambre 113, on a du déplacer un patient pour qu'ils puisse être ensemble après le bazar et les crises qu'ils ont fait cette nuit. Un patient gravement malade, c'est inadmissible" La mère hocha la tête plutôt embarrassée. Ils n'avaient pas pu abandonner leurs enfants malgré l'horrible acte qu'ils avaient commis. Le père s'avança
"Ils n'aiment pas être séparés, est ce qu'ils vont bien ?" Vu le bordel qu'on avait mis on pouvait dire que malgré les blessures ont était plutôt en forme ! L'infirmier ne cacha pas son regard accusateur traduisant clairement le fond de sa pensée
"Ils présentent des lésions graves, ils ont eu de la chance, ça n'est pas quelque chose qu'on se fait tout seul ou par accident." Il insinuait effectivement que nos parents étaient à l'origines de nos blessures. Comme un peu tout le monde en fait. Sauf peut-être le psy qu'ils nous collèrent après. Le pauvre on lui en faisait voir de toutes les couleurs ! Même après de nombreuses séances ça ne donnait rien à par peut-être des conclusions que tout le monde aurait pu donner à propos de nous.
"Vos enfants sont comment dire..." tel le gros cliché du psy il remonta ses lunettes sur son nez avant de masser l'arrête de celui ci puis de reposer son regard sur nos parents
"Ils ne présentent aucun signe de compassion ou de sensibilité envers les autres. Mais ce que j'ai pu remarquer c'était qu'ils étaient chacun l’exception de l'autre. Je pense qu'ils ont de l'amour l'un pour l'autre, un amour profond et inébranlable. Ils ont juste une façon étrange et surtout extrêmement dangereuse de se le montrer. Mon diagnostique est qu'ils pourraient finir par tuer quelqu'un par jalousie ou même par s'entre-tuer en allant trop loin par erreur et celui vivant en serait tellement détruit qu'il se suiciderait probablement juste après." Devant le regard choqué des parents et surtout en voyant leur derniers espoirs s'envoler il rajouta
"Je suis vraiment désolé d'être porteur de si mauvaises nouvelles, je comprend tout à fait votre situation et je partage votre chagrin." Et ce n'était pas tout
"... Je dois aussi vous dire que... Vos enfants présentent les symptômes nécessaires pour êtres internés, pour leur propre sécurité. Je vais à présent vous laisser entre vous" Eux qui n'avaient toujours rêvés que d'une grande famille heureuse il y avait de quoi pleurer oui. Comment leurs enfants avaient ils pu déclencher ces psychopathologies ? Comment avaient ils pu devenir des... Monstres ? Le développement de leurs dons avaient ils aussi affecté leur personnalité ? Ou plutôt empiré en fait !
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Diviser pour mieux régner... Ça ne fonctionne pas avec nous. Certes à deux contre quelqu'un on est plus dangereux, mais quand on est nous deux on se tiens mieux que quand on est seul. Donc d'une certaine façon, on était plus dangereux seuls. Pour avoir au moins une petite chance d'avoir la paix il fallait nous laisser ensemble et ça les profs l'avaient assez rapidement compris. Oui on n'était pas vraiment du genre à faire dans la délicatesse et à aller demander calmement au prof à la fin du cours s'il y avait moyen de changer de classe. J'aimais ma sœur donc si on m'empêchait de la voir je faisais un scandale tel l'ado capricieux que j'étais. Vous savez au collège dans la cours il y a souvent les populaires d'un côté et ceux qui se faisaient marcher dessus de l'autre. Nous étions encore à part. Autant dire qu'à côté de nous deux mecs qui se, soit disant, battaient, passaient pour des amateurs. Au moins on avait l'avantage de ne pas se faire embêter par les autres, ou pas deux fois. Et puis Kendra donnait un bon exemple à tous les machos de la cours de récré. Qui a dit qu'une femme était moins dangereuse qu'un homme ? Certainement pas moi ! Et puis l'année de troisième scella définitivement notre appartenance au groupe des dégénérés mentaux, et sans même parler de pouvoir la ! Kendra a fait sa première fois, moi aussi. J'étais fou de rage et de jalousie, elle aussi. Ça c'est fait naturellement et violemment mais passionnément. Malgré tous les moments fort en émotions qu'on avait passé celui ci fut sans doute le plus intense de tous ! Oh oui n'importe qui nous condamnerait pour avoir fait et refait ce genre de chose. L'inceste n'était pas vraiment dans les mœurs actuelles. Depuis il m'est impossible de résister à son corps, à son regard, à son sourire, à sa voix. J'en suis totalement fou, accro. De plus ma possessivité accentuée n'aidait pas. Tout comme la sienne d'ailleurs, on était pas jumeaux pour rien ! D'un geste des doigts je faisais tourner le stylo sur la table grâce à la pression de l'air. Assis seul, un coude sur cette table en bois, dans la pièce non allumée. Je devais tester ma patience. Kendra était à l'étage avec un autre homme. Plutôt canon il faut bien l'avouer. Manquerait plus qu'elle se rabaisse à se taper des laidrons ! Mais ses gémissements ont finit pas avoir raison de moi. Je finis par monter les escaliers et entrer dans la chambre ce qui, apparemment, offusqua l'homme. Il faut se renseigner avant de se taper une femme. De toute façon s'il l'avait un minimum courtisé il devait m'avoir déjà vu avec elle. Il me fit une remarque désobligeante sur mon manque de civilité. Suite à quoi je lui accordais un sourire avant de reprendre mon sérieux et de tendre la main vers lui pour lui couper le souffle. Étrangement il n'avait plus rien à dire. Une fois évanouis je le poussais hors du lit sans ménagement et prenait sa place au dessus de Kendra.
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Dès qu'on a pu on a quitté le domicile familial. Loin des parents et de leur regard à la fois apeuré et déçu. Pas que ça nous affectait plus que ça non plus mais pouvoir être libres et juste nous deux n'avait pas de prix ! La ville commençait à s'agiter, les rumeurs à circuler. Alors comme ça on nous appelait des mutants ? C'était marrant mais j'avais toujours vu les mutants comme des êtres déformés physiquement. La ça n'était pas le cas, c'était plutôt qualifier ceux qui avaient un don. Ça s'appelle évolution, il y en a juste certains qui n'ont pas évolué, les pauvres... Non en fait je m'en fou. En avril 2012 ce fut officialisé, les "transmutants" existaient bel et bien. On eu aussi droit au nom de dégénérés ce qui me faisait plus sourire que rager en fait. Cette révélation a éveillé le côté super héro de certaines personnes qui sont devenu Hunter. La bonne blague ! Chassez ceux qui sont différent, toujours pas peur bien entendus, on a toujours peur de ce qu'on ne connait pas. Mais le plus ironique était encore à venir ! Une convocation qui nous imposait un dépistage ! Elle était pas mal celle la ! Je me rappelle encore de la réaction de Kendra. Quand à moi autant dire que ça ne m'enchantait pas non plus. Mais de toute façon ne pas y aller reviendrait à nous coller une étiquette mutant sur le front sauf que pour le coup tout le monde serait au courant. J'aimais bien me mêler aux impuissants en jouant les innocents, c'était assez amusant et avec Kendra on pouvait très bien jouer au petit couple parfait. Et je voulais continuer à faire ça même si je me doutais bien que les résultats ne seraient pas vraiment gardés secrets. J'étais en train de faire le dépistage, affichant un grand sourire en fixant le type qui du coup me regardait bizarrement. Et c'est au même moment que j'entendis du monde s'affoler à côté, parlant de canalisation et de dégâts des eaux. Je souriais un peu plus sachant très bien d'où ça venait et ne tardais pas à rejoindre Kendra dehors. J'attrapais deux barres aux céréales au passage et en donnait une à ma sœur avant de rentrer avec elle. Quelques mois plus tard, celui qui était connu pour être le dirigeant des Hunters fut élu maire. Les habitants de cette ville sont vraiment des trouillards manipulables et naïfs. Il y a eu des représailles, j'aurais d'ailleurs été ravis d'en être responsable mais ça n'était pas le cas. Une maison brûlée, toute une famille décimée, dont une petite fille de cinq mois, pauvre choute. C'est fou comme les gens ont tendance à parler des plus jeunes comme si leurs vies étaient plus précieuses que la leur.
Je m’engage à faire en sorte que ce tragique événement soit le dernier qui plongera la ville dans le deuil c'était ses propres mots à ce cher maire. C'était fou ce que j'avais envie de me faire un immense plaisir de le faire mentir. Faut vraiment pas avoir un grain pour faire ce genre de promesse.
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L'avantage dans cette ville c'était qu'on ne s'ennuyait jamais ! Il se passait toujours quelque chose ! Et puis de toute façon si on s'ennuyait il suffisait de tuer quelqu'un et tout allait mieux. C'était valable pour tout le monde d'ailleurs. Le maire pensait-il vraiment qu'il ne ferait que motiver les chasseurs en exécutant publiquement une jeune femme ? Parce qu'il en a motivé d'autres contre lui en les scandalisant de la sorte. Pensait-il calmer les mutants ? Parce que ça les a tellement fait rager qu'ils ont créé un groupe de rebelles. Pour ma part j'étais simple spectateur. Ça ne me faisait ni chaud ni froid, j'avais même souris. Ben oui c'est quand même amusant de voir un être inférieur se croire badass non ? Il eu une réponse à cette exécution. Sa fille s'est faite tuer. Fallait s'y attendre ! Jouer à ce genre de jeu signifiait être prêt à tout perdre. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même, il y aurait probablement eu moins de catastrophe s'il s'était mêlé de ses affaires dès le début et avait laissé tout le monde vivre tranquillement. Juste pour l'ironie de la chose Kendra et moi nous sommes rendu à l'enterrement. Presque tout le monde affichait de bien tristes expressions. Probablement exagérées pour certains. Pour ma part jouer les mecs compatissants avait été mon attraction de la journée ! Jusqu'à ce qu'il ne se passe quelque chose de complètement inattendu ! C'était le moins qu'on puisse dire ! Tout à coup il faisait noir et la voix insupportable du maire avait cessé de raisonner. Un dôme nous avait enfermé dans le château. Et vu le sors qu'avait subi l'objet qui avait été lancé à travers ce dôme, personne n'avait envie de tenter l'expérience. Personnellement je tenais à ma peau. J'ai supposer qu'on avait plus qu'à attendre, après tout, tout pouvoir avait ses limites, et ce dôme finirait bien pas disparaître. Je sortis donc une pomme de ma poche pour croquer dedans en espérant de pas avoir à faire preuve de patience trop longtemps. Et pourtant... On est resté un sacrés bout de temps en cohabitation forcée ! Il y eu même un cadavre de découvert tien. On aurait peut-être du apporter un couteau nous aussi ? Ça aurait été divertissant ! Il n'empêche qu'au bout d'un moment, la faim, le froid, la fatigue, commençait tous à nous gagner un peu. Et je ne vous raconte même pas pour ceux qui étaient mort de trouille ! Au bout d'un moment quelqu'un se rendit compte que le dôme avait disparut et on pu tous sortir. Cependant il y avait quelque chose de changé. Et Kendra et moi qui utilisions nos pouvoirs très souvent l'avons remarqué assez tôt. Plus de pouvoirs... Rien... Et ça pendant un mois. Le pire de notre vie sans aucun doute. Nous sommes devenus de vraies loques humaines dénouées de tout intérêt pour le monde extérieur. On avait besoin de nos pouvoirs et imaginer vivre sans semblait juste impossible ! Il ne nous restait plus que les couteaux ! C'est triste ! Je dormais mal, ne me rasais plus et me sentais presque nostalgique en sentant des courants d'air. Qu'est ce que je déprimais en sous-catégorie. De nouveau aussi vulnérable que le gamin de neuf ans que j'avais été. Mais pour notre plus grand soulagement ça n'avait été que temporel et tout était revenu à la normal !
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Nous avons réussi à développer un sérum, nommé NH24, capable de supprimer l’expression du gène mutant chez l’être humain. J'ai crus que mes yeux allaient sortir de leurs orbites et un violent coup de vent m'échappa. La on avait quelque chose de vraiment dangereux ! Hors de question qu'on m'injecte cette merde ! Ni à moi ni à Kendra. D'ailleurs elle montra aussi son mécontentement à sa manière. Pas difficile de deviner que les Hunters allaient s'en procurer même si la vérité était encore pire vu que les leurs étaient à effet définitifs ! N'ayant pas envie d'en entendre plus ni même de voir la joie sur la plus part des visages j'agrippais le poignet de Kendra et me cassais de cette assemblée, l’entraînant avec moi. A ce moment la à nous deux on aurait probablement pu provoquer une tempête ! Comment des mutants pouvaient être heureux de cette découverte ? Pourquoi perdre un don qui nous est unique et qui nous rend supérieur ? Ne plus être chassé ? Possible oui mais pour garder mon pouvoir je suis tout à fait prêt à garder le rythme de vie que j'ai ! Et puis une vie monotone d'humain banale j'avais déjà eu un test non désiré d'un mois et très peu pour moi ! Et si tuer était nécessaire ça ne me poserait aucun problème. Je dirais même que ça me divertirait, bien que pour ça Kendra soit toujours la.