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 + how about a magic trick ? (lockhart)

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MessageSujet: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 21:54

lockhart ïléwon o’meara
trois personnes peuvent garder un secret si deux d'entre elles sont mortes.
NOM : o'meara. le nom d'un irlandais, d'origine autant que de naissance. il n'a jamais eu envie de changer son nom, malgré le poids du passé. les choses ne changent pas avec le temps. elles se contentent de devenir moins douloureuses. PRÉNOMS : lockhart et ïléwon sont ses prénoms officiels. le premier lui vient du patronyme britannique d'un auteur qu'affectionnait sa mère. le second est purement est simplement inventé, et sort tout droit de l'esprit de son père. ceci étant, son trouble psychologique l'amène à porter quatre autres prénoms, chacun associé à une personnalité propre : oliver, joan, ripper et ceartas. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : le premier février mille neuf cent quatre vingt, à belfast, en irlande du nord. il a emménagé aux états-unis avec son père quand il avait deux ans. ÂGE : trente-cinq ans. la vie passe vite. c'est à peu près tout ce qu'il peut en dire. ORIGINES : irlandais, à cent pour cent. et les origines, dieu sait que ça colle à la peau. NATIONALITÉ : irlandais, là encore. il a sa carte verte américaine depuis toujours, mais refuse de prendre la nationalité. les meilleurs souvenirs sont en irlande, et même s'il ne les a plus qu'enfouis au fond de lui, il le sait. il a d'ailleurs songé bon nombre de fois à repartir, surtout récemment, mais n'a jamais passé le cap. STATUT CIVIL : célibataire. il est incapable d'avoir une relation stable. il se satisfait bien de sa liberté, la plupart du temps, même si cela commence à l'affecter. MÉTIER : préparateur en pharmacie, dans une petite pharmacie indépendante de radcliff. ses horaires sont raisonnables, et il aime ce qu'il fait. il n'est pas toujours au-devant du comptoir, à conseiller les clients, et s'occupe majoritairement des stocks. parfois, il délivre des médicaments à domicile, ou va prêter main forte à l'hôpital, sur demande de sa patronne. il travaille également comme programmateur informatique en free-lance. il a sa petite base informatique au fond de son trou, et s'y connaît bien, autant en programmation qu'en entretien informatique. ORIENTATION SEXUELLE : indéfinie. son trouble psychologique l'empêche d'avoir une sexualité définie. on pourrait résumer en disant qu'il est bisexuel, mais c'est plus compliqué que ça. beaucoup plus.  si lockhart préfère les femmes, certaines de ses personnalités sont attirées par les hommes, par les deux sexes, ou parfois simplement opportunistes. TRAITS DE CARACTÈRE : principalement, lockhart. un homme calme, intelligent, travailleur, humble, loyal, malin, romantique, torturé, courageux, curieux, un peu trop facilement influençable et rapidement mis à mal par ses sentiments. il se pose beaucoup trop de questions, et il n'a pas peur des coups, ou de la mort. il fait un travail sur lui depuis longtemps. il n'a pas un très bon répondant, ni verbal ni physique, et se laisse bien souvent faire. c'est un homme naturellement charismatique — bien qu'il n'en joue jamais — mais souvent effacé.  on le remarque en général sans qu'il n'ait besoin de se faire voir. c'est la personnalité maîtresse. ses faiblesses sont compensées par les quatre autres. oliver est l'innocence, l'enfance. l'insouciance, la naïveté et la crédulité. l'amour inconditionnel, à son état le plus pur du terme, qui aime tout un chacun avec une force difficile à cerner. un homme incapable de mentir, et doué pour attirer sans même le vouloir la pitié des autres. un petit génie, assidu mais naturellement curieux, fasciné par les couleurs et les tours de magie, ces résidus de l'enfance. il déteste l'idée de haine, ou de faire le moindre mal à qui que ce soit. tout à l'opposé, ripper est la part atrocement sombre de lockhart. dépourvu de la moindre pitié, c'est un serpent manipulateur, pervers et narcissique, ne supportant pas de perdre ou d'être inférieur aux autres. un pyromane dominant, aux pulsions meurtrières et sexuelles dévastatrices, qui ne cherche pas à lutter, et suit totalement son instinct et ses désirs. celui qui protège le corps dans lequel tous vivent. le défenseur ultime, malgré son incarnation du mal à son état le plus pur. un peu plus rationnelle, joan est la personnalité féminine du lot. pour autant, elle n'a pas un esprit de diva. elle ne se plaint jamais, et est une travailleuse acharnée. elle est extrêmement observatrice, calculatrice, et sa propension à comprendre facilement la manière dont fonctionnent les gens la conduit à se retrouver dans autant de bonnes situations que de mauvaises. elle a une langue acérée et n'hésite pas à défendre verbalement ses intérêts, et ceux des autres. néanmoins, elle n'est pas violente. et, pour faire le lien entre tous, pour trancher entre les forts et les faibles, et empêcher les émotions de dominer, ceartas (signifiant « justice », en irlandais) est la balance et la neutralité. quasiment dépourvu de sentiment, ou de toute marque d'appartenance, y compris au niveau de sa sexualité (on ignore s'il s'agit d'un homme ou d'une femme), il est le gris du monde. d'un sang-froid absolu, il ne cède jamais à aucun désir ou aucune pulsion, au point de se demander s'il en a. il est l'encyclopédie sur pattes, celui qui appuie tout de preuves mathématiques, et qui pèse consciemment chaque mot et chaque décision. le juge de toute cette folie. MUTATION : clonage. une mutation que l'on peut aussi entendre appelée duplication. lockhart a en effet la faculté de se dédoubler. les clones peuvent apparaître absolument n'importe où, dans un rayon assez rapproché de lui — en général, dans son champ de vision, ou là où il pourrait les voir. il a la possibilité d'en faire apparaître entre un et dix, en fonction de son état psychique. plus il sera stable, et en possession de ses moyens, plus il pourra en solliciter. pour supprimer les clones, il suffit de leur porter un coup mortel. il peut également décider de les faire disparaître de lui-même, ou involontairement, lors d'une perte de contrôle. lorsqu'un clone « meurt » — en particulier d'un coup mortel pour un être humain —, lockhart le ressent. avec le temps, il a appris à contrôler cette sensation : il lui est donc possible de faire comme si de rien n'était, et de ne pas avoir de comportement susceptible de pouvoir l'identifier comme le corps d'origine. après la mort d'un clone, il lui faut récupérer un peu pour pouvoir en refaire un nouveau. à noter qu'il mémorise ce que les clones peuvent voir ou entendre. il est capable de contrôler leurs gestes et leurs mots, sauf quand son état psychologique empire. un détail physique ? lorsqu'il est sur le point de créer un clone, ou en train de le faire, une étrange zone d'air froid se fait sentir, une ou deux secondes avant, à l'endroit où le double va apparaître. c'est peut-être le seul moyen d'anticiper à quel endroit le clone va se matérialiser.  AVATAR : matthew gray gubler, lovely puppy face. CRÉDITS : weheartit (bannière) & requiem (avatar).


THE FUTURE IS HERE

nothing left to say


(lockhart)

001. lockhart possède un trouble dissociatif de la personnalité, autrement appelé trouble de la personnalité multiple. cette pathologie mentale fait étrangement écho à son don, ce qui le fait parfois sourire. pour faire simple, il possède quatre autres personnalités propres (oliver, joan, ripper, ceartas), chacune avec son utilité dans sa vie. pour autant, toutes n'interviennent pas à la même fréquence, ou avec la même amplitude. certaines partagent entre elles les souvenirs, tandis qu'une en particulier est souvent amnésique de toutes. lockhart reste cependant la personnalité maîtresse. au fur et à mesure de sa psychothérapie, il a appris à apprivoiser sa maladie, et à garder au maximum le contrôle sur lui-même. ses personnalités et son don sont d'ailleurs les seules choses qu'il tient absolument à contrôler. pour le reste, il a tendance à se laisser emporter par le courant. il a toujours été un homme un peu trop généreux, bien que n'accordant pas facilement sa confiance. 002. il pratique régulièrement le yoga, ainsi que d'autres techniques de méditation, pour apprendre à garder son sang-froid, et à contrôler ses émotions. il fait aussi de la boxe, depuis quelques années : c'est sa technique à lui pour passer ses nerfs, se défouler, et être moins sensibles au stress extérieur. elle lui permet, entre autre, de contenir plus facilement ripper. il n'est pas un bon boxeur, mais c'est l'intention qui compte. les combats ne l'intéressent pas, de toute manière. ce qu'il veut, c'est se décharger de l'énergie négative, avant qu'il ne soit trop tard. par ailleurs, il court très régulièrement — aux deux ou trois jours maximum. c'est un autre moyen pour lui d'évacuer la pression. 003. il adore les tours de magie. sa petite distraction à lui. il aime en apprendre de nouveaux, en jouer de temps à autre, pour passer le temps. ça aide à apprivoiser les enfants, et ça surprend les femmes. parfois, même, il peut s'en servir pour justifier ses clones, en les faisant passer pour des illusions d'optique. il se plait à cette petite réputation de magicien, sans pour autant s'en vanter, ou chercher à la faire connaître.  004. sa faculté d'assimiler tout ce que peuvent voir ou entendre ses clones lui a toujours été très utile. il peut ainsi se pencher sur plusieurs livres ou travaux à la fois, et être beaucoup plus efficace. il est intelligent, curieux, et extrêmement cultivé. sa soif d'apprendre ne tarit jamais. 005.  il a la main verte, et beaucoup de plantes disséminées un peu partout dans son appartement. il en prend grand soin. ça lui passe le temps, et ça contribue à le calmer. 006.  il a toujours été réticent à s'engager, à cause de son trouble psychique. néanmoins, cela lui manque, et il voudrait pouvoir avoir une vie amoureuse, lui aussi. faire comme si de rien n'était. malheureusement, c'est impossible. se réveiller dans un autre lit que le sien, après une nuit en joan ou en ripper, lui pourrit l'existence, et il sait qu'une relation serait incapable de survivre à sa culpabilité et à son trouble. 007.  il boit très peu d'alcool, et ne se drogue jamais. ces substances sont susceptibles de provoquer les ruptures plus que d'ordinaire, et il ne veut pas prendre le risque de perdre ses moyens, et de laisser un des autres prendre le dessus.  008. il fait beaucoup de cauchemars, depuis tout petit. il a appris à faire comme si de rien n'était avec le temps, et affectionne tout particulièrement les nuits « sans rêves ». il ne parle de ses traumatismes qu'à son psychologue, même s'il se réveille en sursaut encore bien trop souvent à son goût. se confier n'est pas chose aisée pour lui, et il a sans cesse peur d'être jugé. 009. malgré son désordre psychologique, son appartement est plutôt bien rangé. il se garde une pièce, dans laquelle il a installé son matériel informatique. c'est un de ses talents cachés, sa petite passion. et il est doué. très doué. 010. il est très allergique aux chats, et ne peut rester longtemps dans un endroit clos où habite un de ces petits félins : rapidement, ses voies respiratoires se bouchent, et sa vie devient un enfer. il fait également de petites allergies au pollen, mais rien de très grave.


(oliver, joan, ripper, ceartas)

011. les quatre autres personnalités de lockhart apparaissent à différentes fréquences. ces derniers temps, avec l'anxiété relative au fait de posséder une mutation et d'être devenu par extension la cible des hunters, ripper est beaucoup plus à même de pouvoir prendre le contrôle, ce qui effraie les autres. régulièrement, joan prend le dessus avant, afin de limiter les dégâts. par ailleurs, il leur arrive souvent, à tous les cinq, de se faire passer pour des quintuplés, pour justifier leurs changements de comportement. c'est leur petit tour à eux, bien que certaines personnes ne peuvent pas rester dupes bien longtemps. 012. oliver souffre de troubles obsessionnels compulsifs, sur le rangement notamment. pour autant, ils ne sont pas un handicap dans la vie de tous les jours de lockhart. ce sont ces tocs du rangement qui permettent à son appartement d'être toujours bien rangé, même après le passage de ripper. outre cela, c'est un éternel enfant, passionné de magie, adorant les sucreries, et croyant toujours au père noël. 013. oliver est par ailleurs toujours tenu à l'écart par les autres. il n'a que peu de souvenirs de ce que les autres personnalités peuvent faire, et particulièrement dans le cas de ripper. ainsi, ils se servent souvent de lui, en cas d'interrogatoire ou d'arrestation. oliver étant incapable de mentir, il ne dit que la vérité, la vérité étant qu'il n'a pas la moindre conscience de ce qui est arrivé, et pense donc qu'il ne l'a pas fait. même en cas d'intrusion mentale, les autres sont donc protégés. 014. ripper est un cauchemar ambulant. c'est principalement de lui que lockhart a peur, et pour lui qu'il refuse de se laisser submerger. la violence de rip' n'a aucune limite, et il la redoute par-dessus tout. ce qu'il ignore — ce que tous ignorent, d'ailleurs —, c'est que ripper s'est pris un petit studio, au cas où il aurait besoin de tranquillité pour baiser, torturer ou tuer. et pour cacher ses réserves d'alcool, aussi. 015. ripper est un extrémiste de premier ordre, et partirait à la chasse aux hunters si on le laissait faire. pour lui, les arriérés doivent être éliminés, et les gens traquant les transmutants sont forcément arriérés, puisqu'ils ne sont pas de son côté. il n'a aucun scrupule à utiliser le don de clonage pour parvenir à ses fins, bien qu'il préfère sentir le sang sur ses mains plutôt que de le voir sur celles d'un clone. question d'ego et de satisfaction. il lui est déjà arrivé de perdre le contrôle de lui-même, au point que le clone qu'il avait créé s'emballe et tue sa proie. de rage, il a égorgé lui-même le clone, qui lui avait volé le sang et la gloire. 016. joan a un esprit scientifique hors pair, et passe sa vie le nez dans ses livres, ou dans ses recherches. tout comme lockhart, elle est passionnée d'informatique, et est même bien meilleure que lui dans le domaine. il reste dans le domaine du légal, bien généralement, alors qu'elle est une hackeuse hors-pair. elle est fascinée par l'étude du comportement humain, ainsi que celle des mutations. 017. joan est la seule personnalité de lockhart à être inspirée de quelqu'un qu'il a réellement connu, en plus d'être la seule à être une femme. n'étant néanmoins pas très féminine, cela ne pose pas de problèmes majeurs, ni à elle ni à lockhart. elle deale très bien avec le corps d'homme qu'on lui inflige. elle est d'ailleurs extrêmement protectrice envers lockhart, et essaiera au maximum de ne pas le mettre en tort, quoi qu'elle fasse. 018. ceartas est l'incarnation du vide et de l'équilibre parfait. s'il y a besoin d'annihiler tout sentiment, on fait appel à lui. il a le dictionnaire et des encyclopédies pour livres de chevet, et à défaut d'éprouver de l'intérêt pour un loisir quelconque, il passe sa vie à apprendre. 019. ceartas agit toujours après avoir pesé le pour et le contre. néanmoins, il ne met pas bien longtemps à le faire, bien que tout soit fait avec une précision incroyable. son esprit est le plus vif de tous. il semble également qu'il n'éprouve pas le moindre remords — ni même le moindre sentiment, plus généralement. ainsi, bien qu'il place l'idée d'ôter en dernier sur sa liste des recours, il n'éprouvera absolument rien à supprimer quelqu'un si aucune autre solution ne se présente. non pas par cruauté, ou par plaisir, mais bien par nécessité. l'indifférence est de mise. et si ceartas incarne l'indifférence, il est aussi beaucoup plus que ça ; la justice parfaite. 020. les quatre autres personnalités de lockhart ne cohabitent pas toutes très bien. si cela ne tenait qu'à ripper, oliver serait complètement écrasé, voire supprimé. en fait, si ça ne tenait qu'à lui, il serait le seul aux commandes. ripper et joan se détestent franchement et ne sont d'accord que lorsqu'il s'agit de protéger le corps — bien que là encore, leurs méthodes diffèrent. mais au bout du compte, à eux cinq, l'équilibre se fait.

Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
lorsque c'est arrivé, j'étais beaucoup trop sous le choc pour me rendre compte de ce qui venait de se passer. pour me rendre compte que ce n'était pas normal, ou pire, même, que cet être qui m'était venu en aide me ressemblait au point d'être une copie de moi. je ressens encore les mains sur ma gorge, le souffle me manquer, mes yeux brûler. j'ai l'impression de griffer à nouveau ses poignets, de le marteler à nouveau de coups de pied, mais de ne rien pouvoir y faire. je revois ce gros cendrier posé sur le bord du meuble. si proche, mais à la fois si loin. et je suis incapable de l'attraper. et j'ai l'impression que cette fois, ça y est. que cette fois, c'est la bonne, et qu'il va me tuer. et puis, je revois cette petite main. celle qui se tend pour attraper le cendrier, et qui l'abat de toutes les forces sur la tête de mon géniteur. celle qui m'attrape immédiatement par le pull pour me tirer sur le côté, et qui m'aide à me relever. qui me crie de courir, en me prenant par la main. et on s'enfuit, lorsque mon corps a repris de l'oxygène. on court, jusqu'à l'extérieur. on court, jusqu'à la forêt. il trébuche sur une racine, tombe et me lâche la main. je me retourne pour l'aider à se relever, pour lui hurler de se dépêcher. mais je suis seul. l'autre enfant a disparu. c'est là que mon premier clone est apparu, bien que sur le coup, je n'en aie absolument pas eu conscience.

je dois avouer qu'aujourd'hui, j'ai plutôt une bonne maîtrise de ma capacité. je pense qu'elle peut toujours être perfectionnée, bien entendu. j'ai rarement créé plus de dix clones à la fois ; la charge m'épuise. mais je m'entraîne à le faire, lorsque je ne subis aucun stress, et que la situation se prête bien à une utilisation peu fatigante. je continue de m'exercer, pour en demander toujours plus. au début, la mort d'un clone m'était extrêmement douloureuse. aujourd'hui, j'ai appris à réguler cette douleur, à calmer mon rythme cardiaque s'emballant trop facilement, et à continuer comme si de rien n'était. depuis que j'ai compris ce qu'il en était, je m'exerce. je peux simplement dire qu'aujourd'hui, tous ces exercices portent leurs fruits.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
oui. j'en rêve encore, la nuit. j'ai eu la peur de ma vie. depuis toujours, j'essaie de rester discret. « la différence engendre la haine », disait l'auteur français stendhal ; et je l'ai compris rapidement. tristement, mon trouble psychologique m'a aidé à assimiler le concept encore plus facilement. je me suis toujours caché. mais je sais qu'une fois, en particulier, ça n'a pas marché. je n'ai pas eu d'autre choix que de fuir. mais il m'a traqué. retrouvé. je me refusais à l'idée de le tuer, malgré le danger de mort. j'ai continué de fuir, jusqu'à ce que je réchappe de très près — de trop près — à la mort. ripper a repris les commandes, et a massacré le chasseur, sans la moindre pitié. j'en garde une cicatrice assez conséquente sur l'abdomen. et comme si ce n'était pas suffisant, après une nuit d'absence complète, quelques mois plus tard, je me suis réveillé avec le mot « remember » tatoué en langage binaire, le long de la cicatrice. aujourd'hui encore, j'ignore s'il s'agit de ripper et de son ego, ou de joan et de sa prudence. toujours est-il que je me souviens pertinemment que j'ai failli y passer. qu'ils sont dangereux. assoiffés du sang des gens comme moi. et je veille à ce que ça ne se reproduise pas. mais je me demande souvent jusqu'à quand tiendra encore la mascarade.

utilisez-vous beaucoup votre don ?
beaucoup, oui. je lui ai rapidement trouvé une utilité, et j'ai décidé d'en profiter. ça me permet de lire et d'apprendre plus vite, de faire plus de choses à la fois, de manière générale. faire le ménage à trois ça va plus vite que de le faire tout seul, si vous voyez ce que je veux dire. au début, je fatiguais énormément. puis, avec le temps, j'ai appris à pouvoir créer quelques clones — trois, quatre — et à les maîtriser sans ressentir vraiment de fatigue. ce qui me simplifie la vie, au quotidien. parfois, je me demande si cette sur-utilisation n'est pas une des raisons pour lesquelles ma dissociation de personnalité perdure. j'essaie de me contrôler. mais ce don peut être pratique. je n'y peux rien. je sais me débrouiller seul, mais j'aime avoir de l'aide. si besoin est, je fais aussi apparaître en catimini quatre clones pour nous faire passer pour de réels quintuplés, et que les gens cessent de se poser des questions sur mes revirements d'« humeur ». pour autant, dès que je me sens moins stable, émotionnellement, j'évite de l'utiliser. si je changeais de personnalité pendant l'utilisation, le résultat pourrait être catastrophique. je l'utilise beaucoup. mais je fais attention, disons.

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
lorsqu'il a vu le jour, j'ai eu peur que leurs volontés soient à la limite du terrorisme. le terrorisme pour répondre au terrorisme. jusqu'ici, la logique ce serait tenu. et ça m'effrayait. je conçois qu'on puisse vouloir changer les choses, sans pour autant avoir des litres de sang coulant entre les doigts. les guerres causées par la différence existent depuis la nuit des temps. cette différence est d'ailleurs la motivation principale aux massacres. comme peuvent l'être la religion, la sexualité, ou même la couleur des yeux ou des cheveux. le tout, c'est d'apprendre à vivre ensemble. de trouver le moyen de prouver que nous ne sommes pas des dégénérés, mais des gens différents. j'ai souvent songé à rejoindre uprising, à tenter le tout pour le tout en m'engageant dans cette rébellion. mais je ne suis pas un homme des groupes. j'ai trop l'habitude de me cacher. l'habitude de cacher ma pathologie, mon don. je les écoute de loin, mes oreilles continuent de traîner, et je me demande si je vais franchir un jour le pas de la porte. après tout, on dit que l'union fait la force.

elephant song - clo - twenty y.o.

PAYS : québec. DISPONIBILITÉ : j'suis en vacances, donc normalement, souvent. je me connecte tous les jours, en général, sauf exceptions. pas dit que je poste tout le temps non plus, ça dépend.  + how about a magic trick ? (lockhart) 3857353790  VOTRE AVIS SUR TH : coooooool. je l'avais déjà stalké, mais cette fois j'y suis.  + how about a magic trick ? (lockhart) 4178655748 un peu de fantastique dans ma vie, ça fait toujours du bien.  + how about a magic trick ? (lockhart) 2922054708  COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : il y a fort longtemps à sa première version. puis j'ai vu sa reconstruction sur bazzart. Et lyudmila et mon cerveau viennent de se liguer contre moi pour me faire venir. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 PERSONNAGE : inventé de toutes pièces, mes poulets en sucre. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : beeeeen moi j'le trouve franchement hot.  + how about a magic trick ? (lockhart) 1134108285  y a juste les onglets de la pa qui ne s'affichent pas sous google chrome (et malheureusement je navigue via chrome sur mon ordi Arrow), et ça fucke tout Arrow UN DERNIER MOT ? : raton-laveur et sucreries sur vous.  + how about a magic trick ? (lockhart) 1838896285 + how about a magic trick ? (lockhart) 365132_60x60.png?v=1367981483 (ps : je sais que mon personnage est un peu spécial, et j'espère que ça ne posera pas de soucis.  + how about a magic trick ? (lockhart) 2636227509 )



Dernière édition par Lockhart O'Meara le Mar 28 Avr 2015 - 0:51, édité 20 fois
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 21:56

we're all stories in the end
just make it a good one

(NOTA BENE : les passages narrés au « tu » concernent les ruptures de lockhart avec la réalité, soit les moments où une autre de ses personnalités prend le contrôle. les « je » qui s'y retrouvent sont ceux de lockhart.)


≈ le père.


J’ai sept ans, et je vois.

Je vois ses yeux injectés de sang, son regard fou, et sa mâchoire contractée à l’extrême. Je vois ses poings trembler, si près de moi, de mon visage, beaucoup trop près. Je le vois déplier lourdement une main, l’approcher de moi. Je sens le mur se presser avec un peu plus d’ardeur contre mon dos, les larmes monter, le sanglot éclater. Même s’il déteste que je pleure, je suis incapable de m’en empêcher. Je sais que ça ne fera qu’empirer les choses. Je voudrais sécher mes yeux, sécher mon cœur, laisser la tempête passer sans faiblir. Je veux ma maman. Je veux qu’elle me protège, qu’elle me prenne dans ses bras. Qu’elle l’empêche de lever la main sur moi. Mais elle n’est pas là, plus là, depuis beaucoup trop longtemps.

« Tu fais aucun effort ! Mais qu’est-ce que j’ai fait pour hériter d’un abruti dans ton genre ?! Allez ! » La main me heurte. Je tremble. « Arrête ! Arrête de pleurer ! Arrête ça ! »

Je respire en grand, comme j’ai appris à faire pour essayer de me calmer. Mais ça ne lui suffit pas. Je devrais pourtant savoir que ça ne lui suffit jamais. Il m’attrape par le col, il me soulève, et il me cogne la tête contre le mur en me secouant. Bientôt, mes pieds glissent sur le parquet. Je les agite, tente de retrouver une prise, mais rien n’y fait ; une fraction de secondes plus tard, je ne touche plus terre.

« Tu vas arrêter de chialer, et tu vas me recommencer tout ça. Est-ce que c’est clair ? Et tu t’arrêteras pas tant que t’auras pas tout réussi. J’vais y veiller. » Comme toujours.

Je retombe par terre. Mes jambes tremblent et refusent soudainement de me tenir. Au moment où mes pieds touchent le sol, mes genoux lâchent, et je m’écroule. Pas assez vite pour éviter la gifle qui s’écrase sur ma joue. Un ricochet, ma tête contre le mur, et je n’ai plus la force de me tenir debout, ni même assis. Je recommence à pleurer. Du coin de l’œil, je le vois déchirer toutes les feuilles que je m’étais soigneusement appliqué à remplir. Tous les questionnaires auquel je devais répondre juste. Il s’en va, claque la porte derrière lui. Je ne veux pas retourner travailler. Je ne veux plus travailler. Je veux ma maman.

Mais maman ne viendra pas. Et aller me rouler en boule sur mon lit ne servira à rien. Il n’y a aucun réconfort, là-haut. Aucun. Pas de doudou, pas de jouets. Papa a tout laissé à Belfast. Il me le dit souvent. D’après lui, je n’ai pas besoin de tout ça. D’après lui, ce que j’ai besoin dans la vie, c’est d’apprendre, et de devenir intelligent. Je ne vais pas à l’école avec les autres enfants, parce qu’ils pourraient m’influencer. Ils pourraient me distraire. Ils pourraient me faire jouer. Et je n’ai pas besoin de ça. Et puis selon papa, je suis trop en avance pour eux. Ils me feraient du mal.

Pour m'évader, je lis. C’est la seule chose qu’il me laisse bien faire. J’ai le droit à un livre de fiction tous les deux mois. Empruntés à la bibliothèque, pour ne pas que je puisse tous les relire, et être trop distrait. Mais je prends deux mois pour le lire autant de fois que possible.

Maman me manque. J’ai mal. Mal à la tête, mal au cœur. Je regarde souvent par la fenêtre, je regarde les autres enfants jouer au loin, jouer dans les bois. Je m'amuse avec un chiot qui n’existe pas quand Il n’est pas là, sans avoir besoin de rien d’autre que de mon imagination.

Mais jamais je ne me suis demandé si tout ça était normal.


≈ oliver.


J’ai huit ans, et j’ai peur.

Lorsque j’ai ouvert les yeux, je n’étais pas dans mon lit. Je n’étais même plus chez moi. J’ignore complètement où je suis. Dans un grand lit, trop grand pour moi. Je serre le drap dans mes bras, contre moi, sans oser bouger davantage. Je regarde le mur, couvert de dessins d’enfants. Ce ne sont pas les miens, je n'en fais pas, ou peu. Et ils sont grossiers. Quand j'en fais, je n'ai pas le droit de dépasser, pas le droit de faire n'importe quoi. Et puis ils sont signés en gros, dans le coin en bas à droite. Signés « Abi ».

Je renifle. Je sanglote. J’ai peur. Je ne me souviens même pas de quand je suis arrivé là. Je sais juste que mes mains sentent bon le savon, et que mes draps sont propres. Je sens la peur moite coller mes cheveux contre ma nuque. Je crois que j’ai fait un cauchemar. Mais je ne m’en souviens même pas. Je ne me souviens de rien. Est-ce que j’ai été drogué, comme papa dit souvent que les inconnus font ? Je n’en ai même pas la moindre idée. Je crois que je vais pleurer.

« Faut pas pleurer. »

Le chuchotis me fait sursauter. Je fais immédiatement volte face, et je tombe nez à nez avec une petite fille, couché sur un autre lit, à l’autre bout de la pièce. Ses cheveux blonds sont tressés, et les petites nattes retombent sur son épaule. Elle me sourit, tenant à deux mains son oreiller. Ses petits yeux verts me fixent avec curiosité.

« Ma maman m’a dit que tu habitais de l’autre côté du bois. C’est vrai, dis ? »

Je ne bouge pas. Je n’en sais rien. J’habite à côté d’un bois. Mais je ne sais pas si c’est de l’autre côté du bois qu’elle habite. Je ne sais même pas comment elle s’appelle. Je ne sais même pas où je suis. Je pleure.

« Je… J’en sais rien… Je sais pas… Comment tu t’appelles ? … »

Elle fronce un instant les sourcils, sans se départir de son petit sourire. Elle se redresse, et s’assied sur le bord de son lit. Je me tasse instinctivement au bout du mien, le cœur battant.

« Abigail. On s’est vus hier soir, tu ne te souviens pas ? Toi tu t’appelles Oliver. Tu me l’as dit hier. Oliver comme Oliver Twist. C’est qui Oliver Twist ? Maman m’a pas laissé demander hier soir, tu étais trop fatigué, il fallait que tu dormes. » « Oliver Twist c’est… C’est un petit garçon, c’est le héros d’un livre de Cha-Charles Dickens… Mais je m’appelle pas Oliver... Je m’appelle Lockhart… » « Oh ? C'est pas grave, c'est joli aussi. Est-ce que tu veux jouer à la dinette avec moi ? »

J’ai peur. Je ne me souviens de rien. De rien du tout. Je ne me suis jamais appelé Oliver, et je ne sais même pas qui est sa maman. Abigail s’est levée pour venir s’asseoir sur mon lit. Je me suis redressé, et je continue de m’éloigner d’elle, le plus possible. Je vois des jouets partout autour de moi. Elle serre une espèce de peluche de mouton toute abîmée contre elle.

« Je n’ai pas le droit de jouer… » « Pourquoi ça ? » « Mon papa ne veut pas… » « Et ta maman ? » « J’ai pas de maman… » « Oh… Mais ton papa il est pas là. Alors tu peux jouer avec moi. Viens. »

Elle attrape ma main, et elle me tire à bas du lit. Je la suis, sans opposer grande résistance. J’ai peur. Peur d’aller jouer, et qu’il me surprenne. Peur qu’il me retrouve, et qu’il me punisse pour être venu ici. Peur de ne pas me souvenir comment je suis arrivé ici. De ne pas me rappeler pourquoi je boite, et pourquoi ma cheville me fait si mal. Pourquoi je suis dans un pyjama qui n’est pas le mien, dans une chambre qui n’est pas la mienne, avec une fille qui m’appelle Oliver et que je ne connais pas.

J’ai peur. Mais je ne veux pas partir. Je veux rester avec elle, et découvrir ce que ça fait, d'avoir une amie. Découvrir ce que c'est, de jouer.


≈ abigail.


J’ai dix-sept ans, et je rêve.

Je rêve de m’enfuir, avec elle. Qu’un jour elle attrape ma main, et qu’elle me dise : « Allez viens, on fout l’camp, on part au bout d’la terre, là où les étoiles brillent plus fort et où ton père ne nous retrouvera pas. » Mais elle ne me le dit jamais. Elle se contente de me ramener sans cesse plus de prospectus, et de les cacher dans ma boîte secrète, en attendant ce jour où on pourra enfin partir. Enfin fuir.

J’attends d’avoir dix-huit ans. Elle a trouvé une université à New-York, où on pourrait aller. Elle fait des recherches pour un appartement, un endroit confortable où on puisse s’installer tous les deux. Elle fait des plans sur la comète pour décrocher les étoiles, et je la contemple comme si elle était l’une d’elle. Si proche et à la fois si lointaine. Elle me prend la main, me serre les doigts, et elle me dit qu’un jour, elle et moi, on s’en ira. Que bientôt, je ne dépendrai plus de mon père. Je serai majeur. Je serai libre.

Je voudrais la croire. Je voudrais qu’on puisse s’enfuir, là où elle l’a prévu. New-York, ça me va. N’importe où ailleurs qu’ici, ça me va. Je ne peux plus rester là. Je n’en ai plus envie. Mon père s’est mis à boire, et la vie est devenue un enfer. Il n'a presque plus assez d'équilibre pour me mettre des raclées, et je peux les esquiver. Il est devenu misérable et pathétique. Il s’effondre presque tous les soirs, ivre mort, et je me faufile à l’extérieur, sans qu’il s’en rende compte, pour aller rejoindre Abigail. Je ne sais plus depuis combien de temps ça dure. Mais ça dure. J’ai l’impression que ma vie se répète, jour après jour. Étudier, apprendre, maîtriser les sujets qu’il veut que je maîtrise, le temps qu’il boive, encore et encore. Jusqu’au moment où le ronflement me parvient, où je rebouche mes stylos, referme mes livres et mes cahiers, où je range tout ça parfaitement en ordre, et où je détale. Direction Abigail. Elle m’attend avec le thé. Elle m’attend avec des projets plein la tête et des rêves plein les yeux. Je la regarde, et je la trouve belle. Elle parle, et je la trouve encore plus belle. Je voudrais que ces moments durent toujours. Mais ils finissent par glisser entre nos doigts. Le temps file, et la nuit tombe. On parle sous la lune, on dessine, je l’aide à faire ses maths. On continue de discuter de nos projets, jusqu’à ce que sa mère l’appelle pour qu’elle aille se coucher. Elle me demande de rester encore un peu, et je vais me glisser dans son lit avec elle. Je lui caresse les cheveux pour qu’elle s’endorme, parce que je sais que son père lui faisait ça, que je sais qu’elle aime ça. Et quand son radio-réveille projette minuit ou deux heures au plafond, je me glisse hors de son lit, je ferme la porte et je redescends. Sa mère ne dort toujours pas — elle dort rarement. Elle m’embrasse, et me dit à demain. Je retourne chez moi, je pose une couverture sur mon père, et je vais me coucher. Si j’ai peur de m’endormir, je prends un livre qu’Abi m’a prêté et qui m'attend, caché sous mon matelas, et je me mets à lire. J’attends demain soir avec impatience. Parce que rien ne me rend plus heureux qu’Abigail.

Elle prend soin de moi, bien plus que je prends soin d’elle. Elle s’occupe d’Oliver, aussi, quand il vient la voir. Elle accepte complètement mon trouble, et elle m’aide comme elle peut. Elle fait des gâteaux à Oli, et continue de lui faire croire que le Père Noël existe. Elle lui laisse les cadeaux au pied du sapin jusqu’à ce qu’il vienne, dusse cela prendre des jours ou des semaines. Elle accroche les dessins qu’il lui fait, et s’extasie devant ses petits tours de magie, même si elle a vu le truc. Elle l’aime comme une mère, et sa mère l’aime comme une mère. Abi lui invente des histoires sur ma mère, notre mère. Elle nous invente une soeur, l'appelle Joan, lui crée une vie. Une vie où elle nous protègerait. Oliver est comblé, avec cette mère et cette sœur qu’il n’a jamais eues.

Je crois que j’aime Abigail, peut-être un peu trop. Parfois lorsqu’elle dort, je me demande si elle sentirait un baiser que je lui ferais. Je sais qu’elle aime être dans mes bras, mais je ne sais pas si elle en veut plus. Alors je ne fais rien. Je la regarde dormir, et je laisse mon cœur battre au rythme qu’il entend. Je me contente de regarder son plafond où brillent des étoiles phosphorescentes achetées au magasin d’enfant, et je laisse son sommeil m’engourdir, me bercer.

Et je continue de rêver, rêver de m’enfuir avec elle, là où les étoiles brilleraient plus fort, là où mon père ne nous retrouverait jamais.

Là où j’aurai le droit de l’aimer.


≈ the ripper.


Tu ne contrôles plus rien. Parce que le contrôle, ça ne semble pas être fait pour toi.

Tu as presque sorti la porte de ses gonds en l’ouvrant, tant ta poigne était hargneuse, tant ta rage était grande. Tu ne t’es pas posé la moindre question en renversant le petit guéridon dans l’entrée de cette maison qui t’a vu grandir. Tu as hurlé. Hurlé, à pleins poumons. Tu n’es plus toi-même. Tu n’es plus moi. Je ne te connais pas. Et je ne sais même pas si, demain, je me souviendrai de tout ça. De ce que tu as fait. De quoi que ce soit.

« OÙ T’ES ? OÙÙÙÙÙÙÙ T’EEEEEEEEES ? »

Le cri pourrait en faire trembler les stupides bibelots sur les meubles. Tes deux poings s’écrasent sur les cadres au mur. Le verre éclate, entaille ta peau, mais ça t’est égal. Tu ne ressens pas la douleur. Tu ne ressens rien. Rien d’autre que la colère et la rage, rien d’autre que le désir de sentir le sang couler sur tes mains. L’envie de se venger. La pulsion de tuer.

Tu entends un roulis de bouteille, un peu plus loin. Et tu pars dans cette direction sans te poser la moindre question. Là où il y a une bouteille, il y a de l’alcool. Et là où il y a de l’alcool, il y a mon ivrogne de père. Notre ivrogne de père. Il est là, et ses mains tremblent. Il essaie frénétiquement d’ouvrir la porte à l’arrière de la cuisine. Et ça te rend fou. Ça te rend encore plus fou que tu ne l'étais déjà, et tu files vers lui comme une ombre. Ombre bruyante, ombre avide de sang.

« OÙ TU CROIS ALLER COMME ÇA ? »

Tes mains attrapent ses épaules, et tu le balances à terre. Il se cogne contre le plan de travail et s'écroule. Tu prends à peine le temps de détourner le regard, et tu attrapes une bouteille. Tu lui tombes dessus, tu l’enfourches, lui maintenant les bras le long du corps à l'aide de tes genoux. Tu ouvres la bouteille, et tu lui fourres le goulot dans le gosier. Il tente de recracher l’alcool que tu le forces à ingurgiter, mais en vain. Il est en train de s’étouffer. Tu enfonces le goulot dans sa bouche, jusqu’à sentir son torse se soulever en un violent haut le cœur. Tu t’écartes suffisamment vite pour ne pas être aspergé, suffisamment tôt pour le laisser recracher l’alcool qui le noyait, et vomir sur le carrelage de cette cuisine miteuse que je me suis efforcé d’entretenir, toutes ces années.

Je ne te connais pas. J’ignore tout de toi. Je ne t’ai même pas senti arriver. J’étais trop occupé à hurler. À hurler tout ce que je pouvais, à m’en faire brûler les poumons du manque d’oxygène, à m’en abîmer les cordes vocales. Hurler, en tenant son corps encore chaud, sans comprendre ce qui avait pu se passer. Sa porte était enfoncée, et il y avait eu des traces de lutte. De lutte, autour d’elle. Et les traces autour de sa gorge, les traces violacées, traces de mains. Étranglée, violemment. Le sang qui coule de sa tête, là où il l’a cognée. Et le cadavre de bouteille dans la cuisine, le placard à rhum vidé. Vidé par l’alcoolique qui s’empresse de repartir, après son massacre, après sa vengeance. Vengeance pour m’avoir aidé à vivre, aidé à surmonter l’horreur de ma vie. Jusqu’au bout, il m’aura détruit. Jusqu’au bout, il m’aura tout pris.

Et j’ai craqué. J’ai craqué. Beaucoup trop fort pour pouvoir me contrôler. Beaucoup trop profondément pour pouvoir t’empêcher de venir la venger.

Tu le regardes vomir. Si tu étais un chien, tu aurais l’écume aux lèvres. Et même en tant qu’être humain, tu n’en es pas bien loin. Tu le regardes ramper dans son propre vomi, tousser, gémir, tenter de s’échapper. Il est si pitoyable que tu le contemples quelques instants encore, avant de venir lui donner un violent coup de pied dans les côtes. Tu entends le craquement. Il essaie de t’attraper la cheville, mais tu écrases violemment sa main du talon. Tu te laisses tomber sur son gros ventre mou, et tu assènes la bouteille sur son crâne. Elle se brise au premier contact, créant un impact vermillon en haut de son front. Il tressaute. Et tu continues d’abattre le tesson sur son visage. Encore, et encore. Le sang gicle. T’éclabousse, sans que tu ne t’en soucies. C’est lui qui a voulu habiter à l’écart de la ville, près de la forêt. Là où personne ne nous entendrait jamais. Il n’y avait qu’Abigail, dans le coin. Abigail et sa mère. Et c’est la tempête, alors que tu repenses à elle.

Elle et son sourire. Tu abats le tesson avec plus de force encore. De plus en plus vite. Elle et son rire, elle et ses baisers doux. Tes dents sont serrées, la veine le long de ta tempe palpite. Le sang te gicle jusque dans les yeux, mais tu ne t’arrêtes pas. Si la police vient le trouver, ils n’auront rien pour l’identifier. Elle et ses caresses tendres, pudiques. Elle et son besoin d’être aimée, son besoin de te sentir contre elle, de te sentir l’embrasser.  Tu jettes le tesson de bouteille. De son visage, il ne reste plus rien. Le sang macule ton avant-bras presque jusqu’au coude. Tu te relèves. Tu t’éloignes de la cuisine. Tu sais qu’il garde une batte de baseball à côté de son fauteuil. Et tu la prends. Tu la prends, et tu reviens. Tu reviens le frapper. Le frapper encore, et encore. Incapable de t’arrêter. Tu détruis son visage, sa mâchoire, pour qu’il n’y ait plus rien pour l’identifier. Il est mort depuis plusieurs minutes, mais ça n’a pas la moindre importance pour toi.

Quelques secondes. Tu t’arrêtes haletant. L’adrénaline semble retomber, mais revient en flèche. Tu pousses un cri, et tu finis de défoncer son crâne à coups de pied. Sa cervelle s’accroche à tes chaussures, mais ça t’est égal, une fois de plus. Tout ce qui compte, c’est qu’il paye. Qu’il continue de payer, même mort. Rien de ce que tu ne pourras lui faire ne compensera jamais tout ce que lui t’a fait. Alors tu continues. Tu lui arraches son pantalon, et tu lui enfonces le goulot de la bouteille dans le postérieur, pour l'humilier jusqu'au bout. Pour le punir, même mort, d'avoir porté la main sur Abigail. Même s'il ne l'a pas violée. Il t'a volé ta vie. Violé ton enfance. Et tu ne peux plus t'arrêter. Tu brises ses côtes, son bassin, ses jambes. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’une loque, difficile à regarder, même pour quelqu’un d’habitué. Mais toi, ça t’est égal. Tu sais que si je m’en souviens, j’en ferai des cauchemars jusqu’à la fin de ma vie. Mais tu t’en fiches. Toi, ça te plait. Toi, tu te sens bien.

Tu retournes poser la batte de baseball là où tu l’as prise. Tu te déshabilles calmement, et tu montes au premier étage. Ta respiration se calme progressivement, une fois sous la douche. Tu te laves de tout ce sang, tu enlèves les fragments de verre de tes mains, tu te les bandes, et tu vas chercher des vêtements propres. Tu remplis une valise et un gros sac rapidement. Tu récupères toutes les économies que ton feu géniteur a cachées sous son matelas. Tu fourres tout ça dans un sac, que tu caches au milieu de tes vêtements. Puis, tu descends. Tu mets la valise dans la voiture, et tu récupères la batte de baseball en retournant dans la maison. Tu massacres tout ce qui te passe sous la main, en prenant la direction du garage. Tu t’efforces de ne pas retourner donner un coup à ce qu’il reste du cadavre sanguinolent, pour ne pas tacher tes vêtements propres. Une fois à l'arrière de la maison, tu laisses la batte tomber, et tu attrapes le bidon d’essence qu’il se gardait dans un coin, comme un radin. Tu en asperges un peu partout autour de toi. Dans la cuisine, sur le corps. Tu allumes le gaz, et tu t’empresses de partir à l’autre bout de la maison, monter à l'étage, asperger l'escalier. La chambre dans laquelle j’ai dormi toute mon enfance, toute mon adolescence. Tout ce que j’ai connu, ici. Les livres que je n’ai pas emmenés, toutes ces affaires dont je n’aurai pas besoin. Tout ce qui est important est dans la voiture, ou chez Abigail. Tu n’es pas sentimental, mais tu sais que je t’en aurais voulu de tout brûler. Et c’est pas ton but. Ton but, c’est de me protéger. Ton but, c'est de me venger.

Tu refermes le bidon d’essence, et tu le mets dans l’entrée en passant. Tu as récupéré une bouteille d’alcool. Tu mets un morceau de rideau arraché au passage dedans. La voilà, ta torche, ta bombe. Ton déclencheur. Tu te cales sur la voiture, satisfait. Et puis, tu te redresses. Tu grimpes sur le capot, et tu allumes ta torche. Tu la lances, de toutes tes forces. Tu sautes à bas de la voiture, et tu rentres dans l'habitacle. Tu démarres au quart de tour, et tu t’en vas.

Derrière toi, tout ce que tu as toujours connu prend feu. Tu ne te retournes pas. Tu ne t’arrêteras pas chez Abigail. Tu ne veux pas te faire plus de mal que ce que je ne me suis déjà fait. Tu te contentes de tailler la route, sans te retourner. On va me chercher, tu t’en doutes. Mais tu as prévu de quitter l’état. Tu as pris les prospectus. On part à New-York.

Tout le monde pleurera Abigail. On découvrira que notre père l’a étranglée, et qu’il a fini brûlé. Avant que les pompiers n’arrivent, son corps ne sera plus qu’un tas d’os démolis et carbonisés. Cette idée te plait. Tu es persuadé, au fond de toi, qu’on ne me recherchera pas pour le meurtre de mon père. Tu sais que la plupart des gens ignoraient même qu’il avait un fils. Et tu sais que ceux qui le savaient savaient aussi qu’il me battait, qu’il me maltraitait. Et ça t’arrange. Ça m’arrange.

J’ai vingt ans. Ce jour-là, j’ai plongé en Enfer pour la première fois.
Mais certainement pas la dernière.


≈ new york.


J’ai vingt-cinq ans. J’ai vingt-cinq ans, et je crois que je commence enfin à m’en sortir.

Pendant longtemps, j’ai pourtant cru que ce serait impossible. Que j’étais condamnée à m’enfoncer, encore et encore, et à perdre pied jusqu’aux tréfonds de la folie. Jusqu’à ce que, dans un moment de lucidité, je ne décide que tout devait prendre fin. Et qu’alors, j’abrège ma misérable vie de souffrances.

J’ai cru que j’irai jusque là. Je l’ai vraiment cru. Écrasé par ces autres personnalités au fond de ma tête, qui, soudain, se mirent à m’étouffer. Oliver devint un poids en même temps que Ripper, sans le vouloir. Après l’apparition de mon Diable, après la mort de mon père, tout empira. Je n’avais que très peu de souvenirs du massacre, mais j'avais la certitude d’en être responsable. La douleur de l’absence d’Abigail restait néanmoins insupportable. J’ai passé plus de nuits que je ne le croyais possible à pleurer, dans un petit motel en bordure de New York. On prétend que les hommes ne pleurent pas. Mais j’ai toujours su que c’étaient des conneries. J’ai toujours pleuré. La douleur est humaine, et grâce à elle, nous sommes sûrs que nous existons. Certains arrivent à intérioriser, et à ne jamais la montrer. Mais j’avais autre chose à garder pour moi. Autre chose à tenter de digérer, jusqu’à la folie. Je ne me suis jamais empêché de pleurer. Et la mort d’Abigail était la pire chose qui pouvait m’arriver. Alors, j’ai fait ce que je savais faire le mieux. Et j'ai pleuré.

J’ai pleuré jusqu’à ne plus avoir de larmes. Je me suis laissé consumer par la douleur insupportable et lancinante de la perte. Je n’ai pas ouvert mes valises. Elles sont restées dans un coin, plusieurs jours d’affilée. Je n’ai pas mangé. Je me suis laissé tranquillement mais sûrement mourir, sur un lit aux draps rugueux et abîmés. Jusqu’à ce que mon corps ne décide que c’en était assez. Jusqu’à ce que je me réveille un matin, le ventre plein, une pile de livres sur ma table de chevet. Ceartas ne tenta jamais de cacher sa présence et sa neutralité. Mais même contre lui — ou elle, aujourd'hui je n'en sais toujours rien —, je me suis battu. Battu pour l’empêcher de me sauver, battu pour continuer de mourir, lentement mais sûrement. Battu pour pouvoir disparaître, et rejoindre Abigail, dans le seul endroit que je semblais mériter de visiter, dans ma condition. Folie. Différence. Abomination psychologique, et physique. Les autres dans ma tête. Et puis, le gène de trop, celui qui pourrissait l’existence de mes semblables. Longtemps, j’en avais eu honte. Abi’ avait voulu que je l’accepte. Elle m’avait aidé à m’exercer, aidé à me faire à l’idée qu’il était en moi pour une bonne raison. Mais avec son départ, je ne voulais plus en entendre parler. Avec son départ, je ne voulais plus rien avoir à vivre. Sans oser mettre fin à mes jours, je voulais tout simplement mourir.

Ceartas a ignoré mes tentatives de m’enfoncer. Régulièrement, il a pris le contrôle, et il a continué. Continué sans se poser de questions, sans ressentir la moindre émotion. Une piqûre d’anesthésique puissante et radicale. Quand il était inattentif, j’allais chercher une dose de drogue ou d’alcool, pas bien loin. J’ai sombré plusieurs fois sans savoir qui, vraiment, reprenait les devants.

Et un jour, tout s’est arrêté. Un matin, je me suis réveillé avec une adresse et un numéro de téléphone écrits sur un morceau de papier, d’une écriture qui ne semblait pas être la mienne — mais qui était, je l’apprendrai plus tard, l’une des miennes. Le morceau de papier déchiré était accroché sur le mur. Et, juste à côté de la note, une photo d’Abigail et moi avait été collée. Je me souviens avoir passé de très longues minutes à les regarder, complètement perdu. Je me souviens être resté plus d’une heure à me ronger les ongles, à me demander ce que je faisais là, et ce que signifiait tout ça. Et puis, j’ai décroché la note et la photo. J’ai fourré la première dans ma poche, et la seconde dans mon portefeuille. J’en ai oublié de prendre une douche, j’ai attrapé mes valises, une carte à l’accueil du motel, j’ai payé, et je suis parti.

L’adresse que m’avait donnée Joan était celle d’un grand appartement, à la limite du squat, dans lequel vivaient d'autres gens comme moi. Une adresse qu'elle avait déniché dieu sait où, mais à laquelle je me suis rendu. Ils m'ont aiguillé vers un appartement, et donné des tuyaux pour m'installer à New York, et pour veiller sur mes arrières. Je me suis rapidement éloigné d'eux, non sans m'acquitter des dettes que je leur devais. J'avais peur de leur influence, peur qu'ils ne cherchent à me faire rallier leur cause. Je ne voulais pas rentrer en guerre. Je voulais juste faire mon deuil et vivre ma vie.

Je me suis souvent demandé qui était Joan. Cette Joan, qui portait le prénom de la sœur imaginaire qu’Abigail avait créée pour Oliver. Cette Joan, dont le caractère et les centres d’intérêts ressemblaient étrangement à ceux d’Abi’. Au bout d’un temps, j’ai cessé de me poser des questions. Je me suis laissé accompagner. Je me suis laissé guérir.

J’ai pris l’appartement, malgré tous ses défauts apparents. Je n’avais pas besoin de beaucoup plus. J’ai trouvé un boulot, et je me suis inscrit à l’université, en sciences, la rentrée qui a suivi. Grâce à mes résultats, j’ai obtenu une bourse pour la suite de mon cursus. Je ne me souviens pas vraiment de ces premières années. La douleur m’étouffait encore. Je crois que Ceartas et Joan ont passé le plus clair du temps à étudier. Et moi, à tenter de ne plus m’enfoncer. À marcher sur le fil du rasoir, encore perturbé. En proie aux crises de nerfs et aux accès de violence de Ripper. Aux besoins d’évasion extrêmes d’Oliver. J’ai souvent changé de boulot à cause de mon instabilité — trop souvent. J’étais épuisé physiquement, épuisé psychologiquement. À bout.

Et puis, la mort d’Abigail a eu quatre ans. Et j’ai considéré que quatre ans à perdre le contrôle de moi-même, c’était suffisant. Un jour d’examens, je suis resté couché à regarder la neige tomber sur New York. J’ai passé la journée entouré du silence de l’hiver, au dernier étage de l’immeuble où je vivais. J’aimais être sous les combles. Tout voir. J’aimais cet endroit. Je ne m’en étais jamais vraiment rendu compte, jusqu’à ce moment-là. Je suis resté des heures à observer les flocons, et à penser à toutes ces soirées où Abi’ et moi étions partis jouer dans la neige. À tous ces moments où elle avait raconté à Oliver des interminables contes sur la neige et l’hiver. Et lorsque le jour a commencé à décliner, derrière les nuages gris et blancs, blancs de neige, blancs de l’hiver, je me suis levé. J’ai sorti un classeur, et j’ai rangé tous les articles sur la mort d’Abigail, accrochés au mur, à côté de mon lit. L'événement avait secoué la petite bourgade dans laquelle on habitait, et les journaux locaux en avaient parlé quelque temps, à défaut d'avoir plus intéressant à se mettre sous la dent. J’avais toujours tout gardé. J’ai accroché la photo de nous au-dessus de mon lit. À côté, j’ai mis un tableau périodique des éléments. Plus tard, j’ai trouvé des étoiles phosphorescentes dans un magasin de jouets pour enfants, comme celles qu'Abi avait, et je les ai accrochées à mon plafond. Le lendemain, j’ai fixé de nouvelles dates d’examen avec mes professeurs. Seul un a refusé, et j’ai refait le cours l’année suivante. Immédiatement après avoir réglé mes absences à l’université, j’ai consulté l’annuaire à la recherche des psychologues exerçant dans mon quartier. J’ai fait des recherches sur chacun d’eux, pour dénicher celui que je voulais être le bon, et j’y suis allé.

Et aujourd’hui, j’ai vingt-cinq ans. Je suis parvenu à un âge où je pensais ne jamais être capable de me rendre. À vingt-six ans, j’aurai fini mes études en pharmacie. Je pourrai commencer à travailler. À continuer. Je crois que c’est ce qu’Abi’ aurait voulu. Bien sûr, elle aurait préféré avoir fini ses études en sciences du comportement, et être encore avec moi. Bien sûr, j’aurais préféré ça aussi. Mais je me souviens de quelque chose. Je me souviens de ce qu’elle me disait toujours, pour me rassurer, quand je pleurais, enfant. Cette excuse à laquelle je m’accrochais désespérément, plus jeune, et qui, pendant ces quatre dernières années, m’a parue illégitime et complètement erronée. Cette petite phrase qui recommence à me tenir en vie, aujourd’hui.

Tu sais, Locki, me disait-elle. Rien n’arrive pour rien, dans la vie.


≈ the hunting.


J’ai vingt-sept ans, et je fuis.

Je sais que je ne devrais pas faire ça, que ce n’est pas prudent. Mais il faut que je repasse chez moi. Pas le temps de décrocher toutes mes affiches, pas le temps d’enlever les étoiles au plafond. Mais je dois récupérer la photo d’Abi’ et moi, accrochée à côté de mon lit. Je dois récupérer les économies planquées sous mon matelas, et de quoi me tirer d’ici à grande vitesse. Il le faut.

Je ne peux pas m’arrêter pour prendre un taxi. Il aurait le temps de me rattraper. Le temps de m’attraper. Je connais ce coin de la ville comme ma poche. Alors je cours. Tout ça parce qu’il a fallu que j’aie le réflexe d’aider quelqu’un. Tout ça parce que la mauvaise personne était présente au mauvais moment. Un homme qui se précipite sur la chaussée pour rattraper une femme, à une dizaine de mètres de moi, et une voiture qui arrive. Un réflexe de merde, et un clone qui l’empêche de se précipiter vers une mort certaine. Un passant, un témoin. Le mauvais. Et lorsque j’ai vu la manière dont il me regardait, je ne me suis pas posé plus de questions. Et j’ai fui.

J’ignore s’il m’a suivi, mais j’ai peur. Beaucoup trop peur pour prendre le risque. J’ignore s’il s’agissait du choc, ou s’il se demandait s’il devait tirer en pleine rue, devant deux témoins. J’ai entendu parler de pas mal d’incidents. Trop, sûrement. Les gens les croient isolés, mais j’ai toujours des contacts avec la bande qui m’a aidé à m’installer. Je sais que toutes ces victimes sont des nôtres. Et je sais, et je sens que, ce soir, je peux tout à fait être la prochaine.

Dans deux rues, je suis chez moi. Il n’y a plus grand-monde dehors, à cette heure-là. J’étais sorti boire un coup avec une collègue du laboratoire. Tout allait bien. Elle était rentrée chez elle. Je m’apprêtais à faire de même. Je songe un instant qu’elle est peut-être l’une des dernières personnes qui m’aura vu en vie, si je n’arrive pas très rapidement à semer mon poursuivant. Mon agresseur que je devine, que je sens me suivre.

Pendant quelques minutes, je crois l’avoir semé. J’ai un point de côté, j’ai l’impression que je n’arriverai jamais au bout. Mais je sais aussi que je ne sens plus sa présence derrière moi. J’ignore si c’est bon signe ou non. Alors je continue. Je croise un clochard qui pousse son caddie en chantant une chanson paillarde. Je le bouscule, m’excuse et passe mon chemin, le plus rapidement possible. Le stress me dévore, mais j’arrive à rester moi-même. J’arrive à me contrôler. J’ignore pour combien de temps encore, mais il faut y croire. Il faut y croire.

Je jette un coup d’œil derrière moi, rapidement. Et soudain, la douleur me perfore le ventre, et me coupe net dans ma lancée. Je tombe au sol sans comprendre ce qui m’arrive, tandis que mon agresseur retire son couteau de mon abdomen. Je veux crier, mais il enserre ma gorge. J’ai l’impression de ressentir la même chose que des années auparavant, lorsque mon père me brutalisait. La peur me dévore de l’intérieur. Je ne veux pas mourir. Je ne suis pas prêt. Pas maintenant. Par pitié.

Rupture.

Et soudain, ta main attrape la gorge de l’homme, pour l’étrangler à ton tour. Tes autres doigts se saisissent du poignet avec lequel il s’apprêtait à te poignarder, à nouveau. Et tu serres. Tu serres, tu tords. Jusqu’à ce qu’il cède, en un grognement, reculant légèrement. Il tente d’attraper le revolver dans son manteau, reste sur toi. Mais tu n’en as pas fini avec lui. Alors qu’il sort son arme, tu attrapes son poignet pour le forcer à la pointer ailleurs. Un double apparaît derrière lui, en position de force, et le contraint à basculer sur le côté. Tu lui tords le poignet pour le forcer à lâcher son arme à feu, et tu t’en saisis.

La douleur pourrait te tordre en deux, mais tu fais comme si de rien n’était. Lorsque l’adrénaline sera retombée, tu pourras te tortiller et souffrir. Mais pour l’instant, tu as des comptes à régler. Et comme toujours lorsque tu as ta petite vengeance personnelle à faire passer, il risque d’y avoir beaucoup de sang. Tu veux voir du sang.

Ton clone s’est penché pour récupérer le couteau, et tu n’y as pas prêté attention. Tu n’aimes pas contrôler ces choses-là. Tu t’en sers juste pour être certain d’avoir l’ascendant sur tes proies. Tu t’en sers comme d’un appui à ton contrôle, comme d’esclaves sans volonté propre. Tu n’as jamais compris que si tu ne prenais pas le soin de leur dicter leur conduite, ils improvisaient d’eux-mêmes. Et soudain, alors que tu vas pour glisser le chargeur de l’arme à feu dans la poche de ta veste, le double se retrouve projeté au sol. Ton agresseur se saisit du couteau, et l’égorge sans plus de cérémonie, avant de se redresser pour se jeter sur toi. Tu lâches involontairement le revolver lorsqu’il te percute. Il ne tombe pas bien loin, mais tu ne peux pas l’attraper. Tu sens la lame entailler ta chair, et tu te retiens de crier. Parce que tu ne cries pas, Ripper. Tu n’es pas un faible, comme Oliver ou moi. Toi, tu ne pleures pas. Tu ne cries pas. On dirait que c’est à peine si tu ressens la douleur, au bout du compte. Et déjà tu enfonces tes doigts dans les yeux de l’homme pour riposter. Il hurle à la mort, lui. Le sang coule sur tes doigts. Je crois que tu les lui as crevés. Tu lui attrapes sa main, et tu uses de toute ta force pour le contraindre à ressortir le couteau de ton abdomen, non sans un grognement sonore. Tu as plus de force que lui. Parce que tu es Ripper. Et tu le sens qui lâche. Tu le fais s'enfoncer brutalement la lame dans le ventre. Il la lâche, tu la retires. Et tu roules sur le côté en te tenant le ventre. Tu enfonces le couteau dans sa trachée sans te poser la moindre question. Il ne crie plus. Tu le ressors. Le plantes dans sa carotide. Le sang t’asperge. Tu laisses ton arme là. Tu rampes jusqu’au revolver. Tu réussis à remettre le chargeur, et tu te relèves en titubant, te tenant le ventre à une main, soutenant l’arme à feu de l’autre. Tu tires. Trois balles, dans la tête. Tu veux être sûr qu’il est bien mort. Bien mort, avant de te laisser tomber dans les bras du clone qui vient d’apparaître derrière toi.

Tu es irresponsable, mais tu sais que tu ne dois pas perdre connaissance. Et de nous cinq, tu es peut-être le seul à être capable de rester éveillé, même dans cet état. Un clone te soutient, et tu halètes. Un autre s’empresse d’appeler les urgences avec le téléphone au fond de la poche de ta veste. Dès qu’il l’a fait, il disparaît. Tu as déjà du mal à en gérer un. Tu n’arriveras pas à t'occuper des deux.

Tu es un enfoiré de première, et tu mérites ta réputation. Tu mérites ton surnom du Diable, et ton appellation du démon. Mais malgré ça, il y a bien des situations où sans toi, nous n’existerions plus. Et tu as réussi à t’éloigner. Tu as réussi, tant bien que mal, à te faire traîner au bout de la rue, un peu plus loin. Le clone était faible, mais un passant l’a finalement aidé. Il a prétendu être ton frère jumeau, et l’homme l’a cru. De toute manière, le sang l’a alerté. Alors il a aidé, sans apercevoir le cadavre, une vingtaine de mètres plus loin, caché dans l’ombre d’une ruelle. Et dès que les secours sont apparus au bout de la rue, il leur a fait signe. Lorsqu’il s’était retourné, le clone avait disparu. Un événement étrange et extraordinaire qu’il ne pourra peut-être jamais expliquer à sa femme. J’espère qu’il n’est pas devenu fou. Mais personne ne peut t’en vouloir. Car tu avais finalement lâché prise, au son des sirènes.

Et nous avions tous sombré.


≈ radcliff.


J’ai trente-cinq ans, et j’ai parfois l’impression de réussir à oublier.

Pourtant, certaines nuits, je dors mal. Au cœur de mes cauchemars, je pense voir mon père me battre. Je revois le corps encore chaud d’Abigail, étendu juste à côté de moi. Je pense sentir encore le couteau qui m’ouvre le ventre, cette lame non loin de m’éviscérer. Et lorsque je me réveille en sueur, la cicatrice sur mon abdomen me lance. Je vérifie toujours qu’elle n’est pas rouverte, par réflexe. Mais il n’y a jamais rien. Rien qu'une douleur fantôme, sourde ; lointain souvenir que je ne suis pas près d’oublier. Et le long de cette ligne de peau plus claire, très légèrement boursouflée, une suite de chiffres tatoués à l’encre noire. Ceux qui ne connaissent pas le langage binaire n’y comprendront rien. Mais moi, je sais. Moi, j’ai une conscience absolue d’en avoir réchappé de peu, et de devoir me méfier, désormais.

J’ai passé trop de temps à l’hôpital pour pouvoir oublier. J’ai cru qu’on me retrouverait pour m’achever, mais personne n'est jamais venu. J’ai mis du temps à me faire à l’idée que j’avais recommencé à tuer. Que j’avais été obligé de laisser Ripper tuer, pour que nous puissions nous en sortir. L’éventreur éventré nous avait sauvé la vie. Et nous avions beau le détester de toutes nos forces, il nous était impossible de l’oublier.

Après ma sortie de l’hôpital, j’ai démissionné. J’ai fait mes valises, j’ai pris le plus de choses possible. J’ai regardé les avions qui partaient dans la journée. Je voulais m’éloigner des trop grandes villes. J’ai vu un vol pour Louisville, pas trop cher, qui partait le soir-même. Juste le temps de régler le cas de mon appartement, et de mettre les voiles. Et je suis parti pour le Kentucky, sans plans. Je n’ai pas mis longtemps à m’installer, à prendre quelques repères. J’ai retrouvé un psychologue. Sa thérapie a été beaucoup plus efficace que celle de New York. Après ma rééducation, je me suis mis au sport. J’ai réussi à m’en sortir, pendant plusieurs années. J’ai senti ma vie se calmer. J’ai pris garde à ne pas laisser mon don déborder à tout va. J’ai passé des heures à apprendre à en perfectionner mon contrôle, enfermé chez moi. J’ai pris un poste dans un laboratoire pharmaceutique de la ville. J’ai commencé à suivre des études en littérature, par correspondance. J’avais envie de le faire. Pour le plaisir. J’ai passé mon diplôme en quatre ans au lieu de trois, ne prenant des cours qu’à temps partiel. Je n’en ai rien fait ; je me suis contenté de l’ajouter en bas de mon CV, et de tirer la satisfaction d’avoir étudié quelque chose que j’aimais réellement. Et j’ai vraiment cru que cette fois, ce serait la bonne.

Jusqu’au jour où je m’en suis pris à un collègue, au laboratoire. Après une semaine d’insomnies et de cauchemars, malgré le sport et les efforts démesurés, j’étais à cran. Trop à cran. J’ai mal réagi à une simple moquerie, et Ripper a fait surface, une simple seconde. Une seconde de trop. Quand j’ai repris conscience, j’avais empoigné Mike, et j’étais au bord de le frapper. Mon patron était au fait de mon état psychologique, et voulut se contenter de me coller un blâme. Je savais que mon collègue parlait de porter plainte, aussi ai-je donné ma démission. Pendant quelque temps, je n’ai rien fait. Je suis resté chez moi, à la bibliothèque, ou dans le parc, à me promener. Et puis, la nouvelle a éclaté, un jour où je buvais un café avec un livre, dans un petit établissement tranquille. Le poste de télévision diffusait une annonce nationale du président. J’ai arrêté de lire. Arrêté de boire. Et j’ai écouté.

La déclaration officielle de notre existence. Et peu de temps après, les revendications de ces extrémistes, de ces chasseurs de différence, ont vu le jour. J’ai fait mes valises, et j’ai quitté Louisville, pour une plus petite ville encore. Je ne voulais pas que les gens que je connaisse puissent commencer à se poser des questions. Je voulais m’isoler. Encore plus. Toujours plus. J’ai pris un appartement en lisière de la petite ville de Radcliff, à une heure à peine de Louisville. Mon psychologue m’a donné les coordonnées d’un de ses collègues, qui me suit depuis deux ans, maintenant. Plutôt qu’un laboratoire, j’ai choisi une pharmacie. La patronne est tolérante, et j’aime mon boulot. Plus calme. Ranger des médicaments, préparer les ordonnances des patients. Ça demande de l’organisation, et du savoir-faire, mais c’est reposant.

J’ai parfois l’impression que je n’ai pas atterri dans la bonne ville pour la tranquillité. Le nouveau maire s’est affiché clairement pro-hunters. La situation commence à devenir inquiétante. J’ai souvent envie de mettre à nouveau les voiles. Retourner en Irlande, pourquoi pas. J’aimerais tellement visiter mon pays de naissance. Et partir loin d’ici.

Mais je suis fatigué de voyager, de partir et de couper tous les liens que je tisse. Je suis fatigué de fuir. Je suis épuisé d’avoir peur, et de me cacher. Je continue, car il semble que la survie des gens comme moi en dépende, malgré les efforts pour nous intégrer. Mais j’espère qu’un jour, tout s’arrêtera. J’espère qu’un jour, la vie calme et tolérante dont j’ai toujours rêvé viendra à moi.

En attendant, il n’y a pas d’autre choix que de continuer. Continuer, comme on le fait tous.
Continuer, comme je l’ai toujours fait.



Dernière édition par Lockhart O'Meara le Mar 28 Avr 2015 - 5:45, édité 14 fois
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 21:58

Bienvenue sur le forum + how about a magic trick ? (lockhart) 2976688543 I love you J'adore le personnage et le don particulièrement + how about a magic trick ? (lockhart) 4178655748 + how about a magic trick ? (lockhart) 2497508888 En tout cas, bon courage pour le reste de ta fiche ! + how about a magic trick ? (lockhart) 3167136188
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 22:03

MATTHEW + how about a magic trick ? (lockhart) 3013803170 + how about a magic trick ? (lockhart) 222075304 bienvenuuuuue I love you + how about a magic trick ? (lockhart) 2922054708
bonne chance pour ta fiche + how about a magic trick ? (lockhart) 2558279357
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 22:03

KEWKEW, contente d'avoir pu te faire ramener ton boule dans le coin + how about a magic trick ? (lockhart) 3163460199 (mygad, Ïléwon en deuxième prénom, souveniiiiiiirs + how about a magic trick ? (lockhart) 222075304) tu sais déjà ce que je pense de tout ça maggle, bon courage pour ta fiche et love sur ta face. + how about a magic trick ? (lockhart) 921491218 I love you I love you
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 22:04

L'AVATAR, LE PSEUDO, LA MUTATION + how about a magic trick ? (lockhart) 1838896285+ how about a magic trick ? (lockhart) 1134108285+ how about a magic trick ? (lockhart) 422354165 tu veux ma mort c'est ça ? + how about a magic trick ? (lockhart) 3013803170 bienvenue sur forum et courage pour cette fiche, j'ai hâte d'en savoir plus sur ce perso qui promet + how about a magic trick ? (lockhart) 475114356 garde moi un lien au chaud + how about a magic trick ? (lockhart) 4178655748
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 22:30

ermygad, trop d'amouuuur. + how about a magic trick ? (lockhart) 222075304 + how about a magic trick ? (lockhart) 222075304 + how about a magic trick ? (lockhart) 1838896285

johan, merci beaucoup. + how about a magic trick ? (lockhart) 2497508888 j'adore ton pseudo, megusta. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474

cesare, MATTHEEEEEEW. + how about a magic trick ? (lockhart) 2605979431 + how about a magic trick ? (lockhart) 2605979431 + how about a magic trick ? (lockhart) 2605979431 *compatit* merci. + how about a magic trick ? (lockhart) 1838896285

lyudmilamour, + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165 + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165 + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165 + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165 + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165 + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165 + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165 nothing else to add. except. + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165

roos, léaaaaaaaa. + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 mon dieu, ça fait tellement longtemps, si tu es bien la léa à laquelle je pense. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 (oué je sais y a beaucoup de léa, mais t'as changé ton pseudo que récemment je crois (bon choix d'ailleurs + how about a magic trick ? (lockhart) 2497508888 + how about a magic trick ? (lockhart) 2497508888), et je crois que le dernier me parlait beaucoup. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 t'as été sur mj nah ? I love you) (bref + how about a magic trick ? (lockhart) 3991503307 ) MERCI. + how about a magic trick ? (lockhart) 1838896285 et non je ne veux pas ta mort, ermagad, jamaaaaaais. + how about a magic trick ? (lockhart) 222075304 et je te garde un lien au chaud, t'en fais pas pour ça. + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 I love you
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 22:36

+ how about a magic trick ? (lockhart) Tumblr_matzxeiFKb1rg6yapo1_500
Moi, quand j'ai vu ton choix d'avatar. + how about a magic trick ? (lockhart) 978894179

Matthew Gray Gubler, quoi. Cet homme est tellement parfait. + how about a magic trick ? (lockhart) 2497508888 Chaque fois que j'le vois, j'ai envie de m'agripper à lui et de plus jamais le lâcher (ce qui est problématique, parce que c'est toujours via un écran). Arrow
Puis, rien qu'à en juger par le début de ta fiche, ton personnage s'annonce trop classe. Aussi classe que ton pseudo, en fait. J'suis amoureuse. + how about a magic trick ? (lockhart) 1091897475

Bien la bienvenue, du coup ! (a) Et bonne continuation pour ta fiche. I love you
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 22:52



yeeeees, matthew is perfect. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 contente que tu approuves mon choix. mes choix. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474
merci beaucoup en tout cas, aha. + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 I love you
(et pis keira est parfaite aussi, super choix. + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165)
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 23:14

Lockhart O'Meara a écrit:
roos, léaaaaaaaa. + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 mon dieu, ça fait tellement longtemps, si tu es bien la léa à laquelle je pense. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 (oué je sais y a beaucoup de léa, mais t'as changé ton pseudo que récemment je crois (bon choix d'ailleurs + how about a magic trick ? (lockhart) 2497508888 + how about a magic trick ? (lockhart) 2497508888), et je crois que le dernier me parlait beaucoup. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 t'as été sur mj nah ? I love you) (bref + how about a magic trick ? (lockhart) 3991503307 ) MERCI. + how about a magic trick ? (lockhart) 1838896285 et non je ne veux pas ta mort, ermagad, jamaaaaaais. + how about a magic trick ? (lockhart) 222075304 et je te garde un lien au chaud, t'en fais pas pour ça. + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 I love you

haaaaan, oui c'est bien moi + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 + how about a magic trick ? (lockhart) 921491218 + how about a magic trick ? (lockhart) 3753776951 clo comme dans clotilde c'est ça ? + how about a magic trick ? (lockhart) 921491218 tu ne jouais pas le beau tom hardy avec un de tes comptes ? (j'espère ne pas me tromper + how about a magic trick ? (lockhart) 3107078471Arrow) dans tous les cas, je suis contente de te retrouver ici + how about a magic trick ? (lockhart) 921491218 + how about a magic trick ? (lockhart) 921491218 + how about a magic trick ? (lockhart) 3563753149 pour le coup, garde moi un super lien + how about a magic trick ? (lockhart) 1030106593 + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 23:19

c'est tout à fait ça, j'ai changé de pseudo entre temps mais c'est ça, j'avais un tom hardy. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 contente de te retrouver aussi. + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 on va se trouver un truc, promis. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 23:26

Bienvenuuue! + how about a magic trick ? (lockhart) 3167136188
J'adore la mutation. + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474
Bon courage pour le reste de ta fiche. + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 + how about a magic trick ? (lockhart) 3143938459
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 23:28

merci beaucoup. + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726 andreeeeeew + how about a magic trick ? (lockhart) 2497508888 + how about a magic trick ? (lockhart) 422354165
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Daisy Moriarty
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 23:41

Au mon dieu, quelqu'un qui parle de trouble dissociatif et pas de schizophrénie + how about a magic trick ? (lockhart) 3013803170 tu viens de faire plaisir à l'étudiante en psycho que je suis + how about a magic trick ? (lockhart) 222075304 je t'aime + how about a magic trick ? (lockhart) 921491218
En plus MGG + how about a magic trick ? (lockhart) 2497508888
BIENVENUUUE DONC + how about a magic trick ? (lockhart) 4178655748 bonne chance pour ta fiche; si tu as des questions, n'hésite pas + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726
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MessageSujet: Re: + how about a magic trick ? (lockhart)   + how about a magic trick ? (lockhart) Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 23:44

MGG is life, et les troubles dissociatifs aussi + how about a magic trick ? (lockhart) 222075304 je suis contente d'utiliser le bon vocabulaire alors + how about a magic trick ? (lockhart) 2765873474 maintenant j'ai la pression, j'ai peur de faire des bêtises avec ça et de raconter n'importe quoi + how about a magic trick ? (lockhart) 3991503307 + how about a magic trick ? (lockhart) 3991503307 Arrow mais je t'aime aussi. + how about a magic trick ? (lockhart) 243543726
mais merci beaucoup + how about a magic trick ? (lockhart) 1838896285 j'hésiterai pas en cas de besoin. I love you
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