Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
L'apparition du pouvoir d'Aria s'est fait progressivement, si bien qu'elle a mit du temps à le comprendre. cela a commencé par l'apparition de cauchemars de plus en plus fréquents, de plus en plus forts dont elle n'arrivait que très difficilement à se défaire. Puis ce fut les personnes autour d'elle, soudainement prises de frissons. Au lycée elle pensait sincèrement que cela était dût au fait que les personnes sa craignaient lorsqu'elle s'énervait, elle n'imaginait même pas être une mutante, ce n'était dans son esprit pas dans l'ordre du possible. Aria a durant près d'une année entière, été en déni complet de sa mutation. Son esprit refusait totalement d'admettre qu'elle puisse être du même type que ces monstres destinés à mourir sous sa main ou celles de sa famille, il formait un bloc face à la réalité. Même son don ne semblait pas pouvoir se manifester dans son intégralité, sûrement bloqué par la force de son déni. Finalement, peu de temps après l'annonce du recensement elle fut prise de cauchemars de plus en plus fréquents, sa mutation finissant par prendre le pas sur son esprit, la faisant de plus en plus douter. Néanmoins elle persistait à ne pas vouloir y croire, à se dire que son mode de vie était lié à tous ces cauchemars, que son caractère faisait reculer les gens naturellement lorsqu'elle s'énervait. Etre une mutant ne pouvait définitivement pas être de l'ordre du possible. Le résultat du recensement fut pour elle un coup de massue, la remise en question totale de son existence. Pourquoi était-elle née si c'était pour être un monstre ? Tout s'était embrouillé, dans sa tête, elle se haïssait, ne savait même plus qui elle était. Et elle était seule, terriblement seule. Son frère ne lui ayant laissé qu'un sentiment d'abandon lorsqu'il était parti pour sa mission, et ses parents encore plus haineux envers cette mutation qu'elle ne l'était elle même. Au moment ou les résultats leur parvinrent, elle vit dans leurs yeux ce dégoût d'avoir créer une telle aberration de la nature, elle sut à partir de ce moment là qu'elle n'était plus leur fille, seulement une étrangère. Une sale mutante, un monstre.

La maitrise de son pouvoir reste pour le moment très aléatoire. lié à ses sentiments, il connait les mêmes rebonds que les humeurs de la belle; lorsqu'elle entre dans une colère noire les gens autour d'elle en sont affectés; lorsque qu'elle l'utilise pour se défendre les cauchemars de ses attaquants l'assaillent de toute part lui demandant toute son énergie pour ne pas elle même se recroqueviller. de même,  la nuit lui donne l'impression que ce pouvoir prend possession de son être. elle redoute ce moment ou ses yeux se ferment, ou son contrôle lâche prise, elle sait qu'elle va plonger dans des cauchemars qui vont l'entrainer aux fins fond des ténèbres. ses propres peurs, celles des autres dont elle s'est imprégnée, tous entrent dans son esprit, attaquent sans relâche ses défenses elle ne maitrise rien. elle est terrifiée à l'idée qu'un jour la barrière qu'elle parvient à maintenir ne lâche  l'entrainant dans la folie, dans un monde de ténèbres sans retour. Seule la présence de Cesare à ses côtés lui permet de vivre avec, seuls ses bras la nuit parviennent à l'extirper de ses cauchemars, de lui redonner un pied dans la réalité.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Lorsque l'on a été élevée dans une famille de hunters des plus radicale, que l'on a passé sa vie à s'entrainer pour tuer ces "monstres", à les traquer sans relâche, il est en effet fortement probable d'avoir déjà croisé des hunters. Elle même était destinée à une prometteuse carrière, elle souhaitait plus que tout que son père lui permette d d'avoir ses propres missions, de lui prouver que le sang des demaggio coulait bel et bien dans ses veines, qu'elle avait été créée pour être une chasseuse. Avant d'apprendre qu'elle était elle même une mutante, elle a eut "la chance" d'effectuer des missions d'entrainement avec son père, de sentir à quel point la chasse avait l'effet d'une drogue. Il lui a laissé une seule fois "l'honneur" d'achever elle même un mutant, de voir s'éteindre toute flamme de vie dans les yeux de ces monstres. Qu'à t-elle ressentit à ce moment là ? De la fierté, une forte montée d'adrénaline et surtout le sentiment d'avoir rendu le monde meilleur.

Mais lorsqu'on passe du côté des monstres, tout change. On devient la proie à abattre, l'aberration vivante, le sujet ultime de dégoût chez les hunters. Ses propres parent ne peuvent plus regarder en face la chose qu'ils ont mis au monde, qu'ils ont nourri, entrainé, élevé. Sa punition fut d'être confrontée jour après jour à des hunters en devenir, d'être elle même traquée sans relâche.

utilisez-vous beaucoup votre don ?
Aria a pendant longtemps eut un tel déni de son don, que lui même n'arrivait pas à passer la barrière de son esprit pour se manifester dans son intégralité, il n'arrivait à passer ses défenses que la nuit, ou lorsqu'elle entrait dans une colère noire. Aujourd'hui elle regrette cette époque ou son déni de soi même, lui permettait de maintenir des barrières assez fortes qui lui permettaient une maitrise de ce don. Elle n'aime pas cette idée de terroriser les gens, de les pousser dans leurs retranchements, de les laisser plus bas que terre. Néanmoins, lorsqu'il s'agit de hunters elle s'en donne en coeur joie. On ne peut pas dire qu'elle utilise régulièrement son don, disons plutôt qu'il agit par lui même, alors même qu'elle souhaite l'enterrer au plus profond d'elle même.

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
Est - elle prête à haïr totalement les hunters ? Quoi qu'elle choisisse comme voie, elle sera obligé de haïr une part d'elle même, il y aura toujours cette contradiction qui coulera dans ses veines. Néanmoins elle se sent régulièrement portée par ce désir de revanche, cette haine qui brûle au fond d'elle, qui consume toutes ses envies de fuit vers une vie normale, de vivre sans cette colère incessante. Si elle est prête à faire périr toutes les personnes qui se sont servit d'elle comme entrainement pour leurs futures chasses, à voir toute vie s'éteindre des yeux de son père, elle n'est pas encore prête à déclarer une haine universelle des hunters. Elle sait pourtant que ça l'aiderait à s'accepter, à ne plus avoir ces moments de doute sur ce qu'elle est. Mais elle sait aussi que jamais son frère ne serait prêt à ça, qu'il n'a pas la même haine virulente que lui pour ce qu'ils ont été. Or elle ne perdrait jamais son frère, pour rien au monde. Elle préfère renoncer à tout désir de vengeance, même tout simplement à tout ce qu'elle voudrait pour lui. Il est son roc, le seul qui lui permette encore d'éprouver d'autres sentiments que la haine, il est tout simplement une part d'elle qui entrainerait sûrement sa perdition s'il venait à disparaitre.

PAYS : la belle france DISPONIBILITÉ :  trois à quatre jours VOTRE AVIS SUR TH : magnifique forum, magnifiques pvs ! et mes yeux vous remercies d'avoir une thème aux couleurs claires COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : bazzart PERSONNAGE :scénario de Cesare    VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : pour le moment non  UN DERNIER MOT ? :  

radcliff, neuf ans ; « aria va jouer ailleurs ! ». La voix est claquante, sans appel. A l'image même de l'homme à qui elle appartient. L'homme qui donne des ordres, à qui on obéit sans se poser de questions. L'homme qui n'arrive pas à voir en elle autre chose qu'une enfant turbulente, incapable de se concentrer mais capable d'accaparer l'attention son fils, de le détourner de son enseignement. Il l'aime. Mais elle n'est pas faite pour ça, elle n'est pas faite pour perpétuer les nom des deMaggio chez les hunters. Trop dispersée pour réussir, trop indépendante pour respecter les ordres. A l'opposé même de ce qu'il attendait. A l'opposé de son fils ainé. Serait elle même capable de prendre la vie de quelqu'un ? Oh bien sur il l'élève de façon à ce qu'elle comprenne. Qu'elle sache que le monde qui l'entoure n'est pas fait que d'amour, de rires, de gentillesse. Non, loin de là, le monde est peuplé de monstres. De dégénérés. Des aberrations de la nature, des contradictions pour Dieu. Un fléau pour la race humaine, un fléau qui les tueraient. Un fléau qui prendrait l'innocence des enfants, qui prendrait la vie telle que Dieu l'a créée. Elle est jeune mais elle sait. Elle sait ce qui l'attend en dehors de cette maison, qu'est ce qui peut se cacher sous le sourire de la charmante voisine ou de la gentille maitresse. Des monstres. Des monstres que sa famille extermine.

« Papa, je ne veux pas jouer! Je veux faire comme Cesare. Je veux être forte. Je veux aider le monde à aller mieux. Détruire le fléau de Dieu ». La voix est encore candide mais ferme, les mots choisis avec précaution. Elle ne se laissera pas débouter de sa demande, même par cet homme que l'on ne défie pas. Elle est prête. Ces dernières semaines lui ont permis de réunir des dizaines d'arguments différents, des arguments qu'elle exposera un à un s'il le faut, sans se laisser interrompre. Mais elle n'aura pas à le faire. Son père acquiesce simplement, lui demandant de prendre place aux côtés de Cesare. Sûrement pense t-il que la petite se lassera d'elle même au bout de quelques semaines, voir même de quelques jours. Qu'elle ne tiendra pas la cadence qu'il lui imposera, qu'elle abandonnera pour se tourner vers des jeux qu'elle pourra partager avec ses copines d'école. Mais il se trompe. Elle sait ce qui l'attend, elle a déjà vu ce qu'il faisait endurer à son frère, elle a même déjà recousu ses plaies, elle sait ce qui pèse sur ses épaules. Mais cela ne l'effraie pas bien au contraire, elle aime ce défi, elle aime pouvoir se tenir aux côtés de son frère, être là avec lui, entremêler leurs souffrances, leurs victoires, leurs cauchemars.

Les environs de Radcliff, 18 ans; « Qu'est – ce que tu attends? » La voix l'a sort de sa torpeur, de son incompréhension. Pourquoi ? Pourquoi alors que quelques minutes auparavant il se battait avec l'énergie du désespoir, avec l'envie de vivre il est maintenant recroquevillé sur lui même, baragouinant des mots incompréhensibles, des phrases sans aucun sens ? Elle peut voir à son visage qu'il est entré dans un autre monde, un monde de cauchemars, de fantômes, de regrets. Il se tient la tête entre les mains, ayant complètement occulté la présence des deux hunters à ses côtés. Il n'aurait pourtant pas dû, il aurait du se battre jusqu'au bout, lutter pour sa vie. C'était là sa première mission, la première fois qu'elle se retrouvait avec une arme chargée face à un mutant. Enfin son entrainement payait, elle avait là son premier monstre à abattre, sous le regard protecteur et fier de son paternel. Regard qu'elle attendait depuis des années, elle n'avait qu'à presser la détente et le monde serait débarrassé d'un monstre. PAN. La détonation résonne dans le hangar abandonné ou ils traquaient le mutant. Celui ci cesse de s'agiter, ses mains se détachent lentement de sa tête, ses yeux perdent toute lueur de vie. C'est presque une expression de soulagement qui passe sur son visage au moment ou toute vie le quitte. Elle ne comprend pas. Son père ne semble pas se poser de questions sur le changement d'état soudain du hunter, il s'en fiche. Il est tout simplement fier de son sang, fier de ce qu'il a réussit à transmettre à ses enfants. Elle aurait aimé à ce moment là avoir Cesare à ses côtés. Avec lui elle peut parler, elle peut se demander la limite entre le bien et le mal, se demander si abattre un homme recroquevillé sur lui même est réellement signe de courage. Mais Cesare n'est plus là. Du moins s'il est là physiquement, mentalement il est à des milliers de kilomètres d'elle. Elle n'arrive pas à abattre ce mur qu'il a érigé entre eux, mur qu'il l'a rend malheureuse. Pourquoi ? Elle ne parvient pas à saisir pourquoi il n'est plus là, pourquoi il l'a met si soudainement à l'écart, pourquoi il semble vouloir briser ce lien indéfectible qu'ils ont. Mais elle ne le laissera pas faire, elle a bien trop besoin de lui pour cela.

 Radcliff, Septembre 2013, 19 ans ; Le temps est figé, personne n'ose prononcer un mot ou ne serait ce effectuer le moindre petit mouvement. Seule la légère brise qui s'engouffre par la fenêtre indique que le temps s'écoule encore. La femme d'une cinquantaine tient dans ses mains une lettre vraisemblablement tamponnée du gouvernement. Son visage laisse apparaitre une expression à la fois choquée et meurtrie. L'homme lui assis au bout de la table a les poings serrés, le regard haineux. Le reste de son visage est de marbre. Quant à la jeune brune qui se tient debout face eux, ne semble pas savoir quelle attitude adopter. Elle est dans une position de défense, le visage marqué de dégoût mais surtout de peur. Une peur que l'on peut sentir sans même s'approcher. Qui connait la connait sait que cette expression n'a jamais eut la chance d'apparaitre sur son joli visage.

« Monstre ! Comment ais-je pu élever cette chose sous mon propre toit ? » Le silence est brisé par ce claquement de voix agressif. La mère laisse couler des larmes sur son visage tandis que la fille ne bouge toujours pas. Ainsi donc un monstre voilà ce qu'elle était. Elle mérite de mourir comme tous les autres, elle est une injure au monde, une injure à son sang. Une créature sale, immonde, rejetée de Dieu. Rejetée par son propre sang. La vérité s'abat sur elle comme le ferait un mur, l'a forçant à admettre quelque chose qu'elle a repoussé sans relâche, que son esprit a fermé à sa conscience. Elle avait pourtant cette boule au ventre, cette angoisse incessante qui la poursuivait jour et nuit. Et pourtant elle s'était refusée à cette condition, refusée à être la chose à abattre. Et pourtant une partie d'elle continue à le renier. Elle ne peut pas être un monstre, elle n'est que elle même, elle n'a pas changé. Azaria deMaggio, deuxième du nom, entrainée pour tuer. Comment accepter sa propre condition ? Ses yeux finissent par croiser ceux de son père. Et elle sait. Jamais il ne pourra la considérer comme sa fille de nouveau. Jamais il ne pourra continuer à vivre sous le même toit qu'elle. Tout sentiment d'amour a déjà disparu, remplacé par le dégout et la haine. Voilà tout ce qu'elle lui inspirera désormais. Elle était une étrangère sous son propre toit. Une étrangère à abattre.

Elle ne l'a pas vu venir le premier coup. Elle n'avait même pas compris que son père s'était levé. Elle semblait déconnectée de toute réalité, déconnectée même de ses sensations. La douleur des coups lui semble lointaine presque inaccessible, toute volonté abandonnée elle veut se laisser aller sous les coups qui pleuvent, mériter sa sentence. Mériter sa condition de monstre. Puis peu à peu le noir s'installe doux et chaleureux, les sensations disparaissent pour ne laisser que le néant.

Mais ce repos ne pouvait durer, elle ne le méritait pas. La réalité l'a rattrapais. Elle était un monstre. Et Cesare ? Qu'allait il penser d'elle ? Verrait elle dans ses yeux de la haine et du dégoût ? A cette idée la panique l'envahi. Son souffle s’accéléra se calant sur le rythme effréné de son coeur tandis que son estomac se tordait. Sans qu'elle ne puisse rien retenir il se vida son contenu l'a forçant à ouvrir les yeux. Quelle pénible tâche. Le noir était bien plus réconfortant, bien plus chaleureux. Déconnecté de la réalité. Elle ne sait ou elle elle, ça ne compte pas. Ce qu'elle veut ce sont les bras réconfortants de son frère, lui disant que tout irait bien, qu'elle était forte, qu'elle pourrait surmonter ça. Et qu'il l'aimait. Surtout qu'il l'aimait.

La douleur commence à s'influer doucement dans ses membres tandis qu'elle reprend doucement pied dans la réalité. Il fait sombre, le sol est sale, sûrement recouvert d'une épaisse couche de poussière. Puis elle sent finalement sa présence. Celle de cet homme pour qui elle était devenue une étrangère, un objet de haine. Et qui pourtant resterait à jamais son père, son propre sang. Elle prend conscience qu'elle est enchainée telle le vulgaire mutant qu'elle est au sol, par une chaine en fer. Le froid sur sa peau l'a force à revenir de plus en plus vite à réalité. Son esprit ne le souhaite pas, il veut la protéger de la vérité, elle n'est pas encore prête à l'affronter. Mais son corps est plus fort, la douleur qui imprègne ses membres, l'odeur de renfermé, le froid de ses chaines passent par dessus la résistance de son esprit. Puis finalement les informations s'imbriquent les unes aux autres. Elle est dans un repère de ses parents. Un de ces endroits qu'ils gardent pour faire parler des mutants, ou des cachette en cas de fuite improvisée. Un endroit austère, dissimulé aux fins fonds d'une forêt. Non, il ne pouvait pas la laisser là ! Seule à mourir de faim, de froid, de solitude enchainée comme un animal.

« Papa, s'il te plait ne fait pas ça ! Tue moi, relâche moi, hait moi, frappe moi mais ne me laisse pas là ! ». L'homme qui quelques heures auparavant se considérait encore comme père de deux enfants ne répondit pas. Il ne prend pas la peine de lever les yeux vers sa progéniture, continuant implacablement à vérifier que les entraves de sa fille ne lâcheraient pas. Finalement il se relève et part tout simplement. Sans un mot, sans un regard.

Radcliff, novembre 2013, 20 ans; Cesare. Seule la pensée de son frère lui permettait ne pas lâcher prise, de ne pas s'abandonner à un état second. Selon les barres qui marquent le sol cela fait plus d'un mois qu'elle est ici. Affamée, fatiguée, accablée par la solitude, le rejet et les questions qui défilaient dans sa tête. Elle avait fini par accepter. Que pouvait elle faire ? Elle était trop fière pour demander la mort à son père, sa dernière supplication n'ayant été que détresse. Sans arrêt les événements des deux dernières années passaient en boucle dans sa tête. Elle avait été stupide, bornée, faible de ne pas comprendre la mutation qui avait touché ses gênes. Faible de ne pas comprendre avant que la mutation n'était pas LE problème. Il était une constituante de l'histoire de l'homme, preuve qu'il ne pouvait être bon. Qu'il ne pouvait accepter la différence. Que le rejet entrainerait une haine aux mains d'hommes ayant le pouvoir de faire des choses inimaginables. Stupide de ne pas avoir compris le silence de son frère. Il lui manquait. Elle avait ce sentiment qu'une part d'elle avait depuis trop longtemps disparue, que les années d'éloignement l'avait petit à petit rongée à l'intérieur d'elle même.

Le bruit d'un verrou qui se débloque brisa le silence dans lequel elle était enfermée depuis un mois. L'ombre qui se dessina dans l'encadrure de la porte ne fut pas une surprise. Elle l'a connaissait depuis sa naissance, et l'a voyait à mesure d'une fois par semaine. Elle est synonyme de nourriture mais aussi de haine, de rejet. Il lui jeta sans ménagement un bout de pain, une bouteille d'eau et le bouillon habituel. Puis il jeta un tas de choses informes qu'elle eut d'abord du mal à distinguer ; des vêtements. Pas n'importe lesquels, ceux qu'elle utilisait lors de ses entrainements afin d'être libre de ses mouvements. Ils étaient adaptés au combat ; un pantalon serré, des bottines protégeant les chevilles, un haut moulant son corps afin de ne pas l'entraver.

« Dépêche toi de manger et de t'habiller. J'ai quelque chose pour toi ».  Fut une époque elle aurait été enthousiasme à cette idée. Désormais toute évocation de surprise de la part de cet homme n'entrainait que des doutes et des frissons. Que lui préparait il ? De toute évidence s'il y avait un quelconque plaisir à en retirer il serait pour lui. Chacun des regards qu'il appose sur elle sont chargés de dégoût ; il veut la voir souffrir, l'a voir payer pour ce qu'elle est. Payer pour ce qu'il a lui même crée. Elle prit son temps. Trop de temps à ses yeux. Il balance son assiette contre le mur le revêtant d'une couleur maronnée. « C'est pour mon anniversaire j'espère, papa ? » Elle ironise. Elle sait qu'il ne peut supporter l'idée d'être le géniteur d'un monstre, d'une chose innommable, défi de la création même de Dieu. Le coup part. Lui même ne l'a pas contrôlé. La douleur a quelque chose de jouissif, de vivant.

Et quelle chose a t-il pour elle ! Même elle doit reconnaître qu'il s'est surpassé. Des combats. Des entrainements pour les plus jeunes. Des paris pour les plus âgés. Un cirque, une chose, une poule de combat voilà ce qu'elle est devenue aux yeux de tous. Le premier qui se propose elle le connait. Vieil ami de ses parents, il doit avoir l'âge de Cesare. Il l'a faisait sauter sur ses genoux, faisait le poney, jouait à des jeux lors des repas ennuyeux. Mais c'était avant. Lorsqu'elle n'était pas encore un monstre. Le premier coup vient de lui, il ne l'atteint pas. Elle est rapide, il l'a sous estime. Après tout comment un monstre pourrait il battre l'arrogant hunter qu'il est ? La danse commence, s'enchaine dans un rythme parfait, les coups ne l'atteignent pas, elle reste en retrait observe les pas de son adversaire. Voilà tout ce qu'ils sont désormais, chacun d'entre eux ; des adversaires, ses propres ennemis. Elle peut voir la fièvre dans chacun de leurs yeux tandis qu'ils observent le combat, ils aiment ça. Tout comme elle. Finalement elle abandonne se position de défense. Ils voulaient de l'entrainement ? Ils allaient en avoir, elle leur donnerait avec plaisir. Elle attaque, reprend un rythme différent mais dans une danse toujours parfaite. Son adversaire fini par battre retraite hué par ses compères. Ils viennent les uns après les autres, de plus en plus fort. Sa danse perd de son rythme, elle est essoufflée, fatiguée, elle a faim. Mais elle n'abandonnera pas. Jamais. Parce qu'elle sait qu'il l'attend dehors quelque part, qu'elle sait qu'un jour elle pourra de nouveau se blottir dans ses bras. Il vaut le coup de résister, de souffrir. Finalement elle fini par s'écrouler, tout sa volonté ne suffisant pas à forcer ses muscles. La douleur imprègne tout son corps, des ecchymoses commencent déjà à apparaitre, des plaies saignent de plus en plus. Mais il veut l'a voir souffrir. « Relève toi ! Monstre ! » La voix de son père claque. Mais elle ne peut plus. Ses muscles ne veulent pas lui répondre, ils sont bien trop affaiblis pour commencer cette guerre. Alors il frappe. Elle est à terre, elle ne mérite que les coups de pieds qu'il lui balance, lui brisant côtes et fierté. Lui profite, il aime ça, il aime voir souffrir l'aberration qu'elle est, la honte à leur sang qu'elle représente. « Essaye donc ça ! ». Elle ne reconnait pas la voix, mais la douleur qu'elle ressent est inimaginable. Un teaser, elle pouvait le reconnaitre, mais elle n'arrivait plus à résister. Peu à peu elle sombra de nouveau dans ce noir si chaleureux avec elle.

radcliff, 21 ans Elle perdait pied, peu à peu ses repères s'effaçaient pour ne laisser que cette sombre pièce, cette chaine froide, ces blessures recousues à la va vite, ces os brisés à peine remis. Cette douleur incessante qui lancinait tout son corps, cette haine perpétuelle qui accaparait son esprit, l'empêchait de flancher. Cette solitude qui lui faisait perdre le compte des jours, ces cauchemars qui revenaient sans cesse lui faisant perdre tout contact avec la réalité. Elle vit le jour s'infiltrer dans la pièce tandis que son père s'approchait pour ouvrir les chaines qui l'a retenait. Qu'avait il donc préparé aujourd'hui ? Une traque dans la forêt ? Des combats sans fin ? Des démonstrations de séances de torture pour faire parler ces sales mutants ? Elle n'y opposait plus de contradiction, elle se contentait de rester en vie, d'infliger le plus de blessures possible, de faire surgir des cauchemars lancinants dans leurs têtes. Mais elle ne tiendrait pas encore très longtemps. Elle est épuisée autant physiquement que mentalement. Seule l'idée de revoir la lumière du jour, de se venger et surtout de revoir Cesare lui permettent de rester debout, de ne pas se laisser aller au néant. Il l'emmène dans la voiture. Voilà qui est nouveau. Puis la pose simplement. « Tu es libre, pour un temps du moins. On se reverra. » Elle ne comprend pas. Est ce un piège ? Veut il l'achever en donnant une fausse réponse à ses espoirs ? Puis elle le voit. Saisit la situation. Il l'a échangé, échangé contre quelque chose que Cesare avait, ou a fait. Avant même qu'elle ne réalise son père n'est plus là, remplacé par les bras réconfortants de son frère. Si elle n'a jamais craqué durant cette année, le contact tant désiré avec Cesare fait ressortir le flot d'émotions qu'elle contenait. Elle ne veut plus le lâcher, jamais plus elle ne permettra que de la distance s'instaure entre eux. Jamais plus elle ne s'endormira loin de lui. Une partie d'elle même est revenue.