Êtes-vous effrayés par l'apparition des transmutants dans la société ?
Je pensais au départ que leur apparition était un cataclysme, une catastrophe qu'il fallait vite éviter. Je voyais les transmutants comme une espèce qu'il fallait éradiquer. C'est pourquoi j'avais rejoint l'opinion de Thaddeus Lancaster. Mais aujourd'hui, les choses ont bien changé. Ce ne sont pas les mutants qui m'ont rendu aveugle. Alors qu'il m'apeurait dès leur apparition, je ne les crains plus. Certes, il y aura toujours des kamikazes parmi eux, comme parmi les humains et les hunters. Alors oui, je me suis habitué à leur présence. Ils sont apparus et je soutiens désormais leur cause. Il mérite d'être traité sur un pied d'égalité, et non pas comme des êtres à part, indignes de piétiner notre terre.

Que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?
J'étais un fervent défendeur des hunters, pensant comme eux que les mutants devaient être éliminés pour que nous puissions vivre en paix. J'ai tout fais pour les aider, pour soutenir ce Lancaster. Aujourd'hui, je vois leur véritable visage. Ils ne sont pas aussi purs et blancs qu'ils disaient l'être. Ils utilisent des moyens extrémistes pour assouvir leur pulsion exterminatrice. J'en connais même certains détails pour avoir été l'un des dommages collatéraux malencontreux et regrettables. Je les hais pour ça ! Et plus jamais, je ne les défendrais devant un tribunal. J'espère même que leurs actions leur retomberont dessus. Un jour ou l'autre, sans aucun doute. Et je serais le premier à le regarder tomber.

Que pensez-vous des affrontements entre les hunters et le groupe Uprising ?
Cette guerre est superflue et totalement dénuée de sens, maintenant que j'ai ouvert les yeux sur la situation. Le gouvernement s'est bien caché de nous révéler tous les détails, toutes les atrocité que commettent les hunters. Les mutants cherchent à se défendre contre eux et c'est compréhensible. Cependant, je considère aussi bien les hunters que les Uprising comme deux groupes opposés ayant un point commun dans leur manière de faire. Oui, pour moi, ce sont deux groupes extrémistes qui cherchent un peu à savoir et surtout à démontrer qu'ils ont la plus grosse. C'est une sorte de combat de coq qui ne mènera nulle part, hormis peut-être à notre perte.

Que pensez-vous des actions de Thaddeus Lancaster à la tête du Comté ?
Thaddeus Lancaster était pour moi un exemple à suivre, une personnalité importante pour notre ville. Je soutenais sa politique, en faisais même parti puisque mon cabinet travaillait pour le service juridique de la mairie. Mais aujourd'hui, tout a changé. Ce Lancaster n'est qu'un imposteur, manipulant les foules pour assouvir son envie de pouvoir. Il tue, torture et combat les mutants sans se préoccuper des conséquences. La modèle qu'il était à mes yeux a disparu. Il n'est maintenant qu'un tyran pour moi. Un monstre sans cœur, égoïste, opportuniste et avide de pouvoir qui serait prêt à écraser quiconque ferait obstacle à son ascension fulgurante.

PAYS : France, comme toujours. DISPONIBILITÉ : 5 à 7 jours sur 7, les cocos.VOTRE AVIS SUR TH : Toujours aussi dégueulasse ! COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Par mon don de télépathie. Sisi, j'vous jure.. PERSONNAGE : inventé. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Oui, il manque un temple à mon effigie. UN DERNIER MOT ? : Vous m'aimez, n'est-ce pas ?

« Harvey, tu peux déposer le dossier O'Brian sur mon bureau, s'il te plaît. L'audience a lieu demain et je dois m'y préparer. » Je me mettais directement au travail. En tant qu'assistant juridique, j'aidais les avocats dans leur recherche, leur dossier, leur préparation. Je photocopiais les papiers, triais, rangeais leur bordel et m'assurais que tout soit en place dans les dossiers de chacun d'eux. Ainsi, je m'exécutais rapidement et ramenais le dossier de ce cas difficile. Pour en avoir lu quelques lignes depuis mon embauche, je savais qu'il était primordial de se préparer à l'audience du lendemain. Ce procès serait difficile mais j'avais toute confiance en les compétences de l'avocate chargée de l'affaire. « Et voilà, miss Dockerty. » Lançais-je à ma sœur aînée avec un grand sourire. Si j'étais ici, c'était grâce à elle et son piston. Elle m'avait ouvert la porte d'un des plus grands cabinets d'avocats de la ville, travaillant qui plus est pour le maire de Radcliff. « Arrêtes de m'appeler comme ça. J'ai l'impression d'avoir l'âge de maman quand tu me dis ça. Alors arrêtes ça, Harvey. » Me répondit-elle avec ironie, bien que sa demande était plus que sérieuse. « Et je dois t'appeler comment au bureau ? » Grande question, n'est-ce pas ? Je ne pouvais décidément pas l'appeler par tous les jolies noms que j'avais pu lui donner : sœurette, chouquette ou d'autres surnoms bien plus imaginatifs les uns que les autres. « Par mon prénom, ça serait parfait. » Elle semblait satisfaite mais je n'avais pas dis mon dernier mot. « D'accord, ma chouquette adorée ! » Et je quittais son bureau, sous le regard amusé d'un collègue de mon aînée. Je laissais échapper un rire moqueur avant de retourner à mes affaires.



Je marchais dans les rues de Radcliff, le silence y étant omniprésent. Pour cause, il était minuit passé. J'étais resté au boulot pour faire des recherches et venir en aide à cet avocat pour son procès. Il croyait en l'innocence de son client et j'étais du même avis que lui alors que toutes les preuves l'incriminaient. Je dénouais ma cravate, profitant de l'air pur et frais de la nuit pour me remplir les poumons, et déboutonnais les deux premiers boutons de ma chemise quand un bruit sourd et suspect retentit derrière moi. Je m'arrêtais et retournais, suspicieux. Personne. Je laissais échapper un soupir avant de reprendre mon chemin. Je retrouvais alors nez à nez avec un homme que je percutais, faisant tomber mon porte-document sur le trottoir. « Oh, pardon. Excu... » « Harvey Dockerty ? » Plus que jamais surpris, je me baissais pour ramasser mes affaires. « Heu oui, pourquoi ? Vous êtes client au cabinet ? » Lui demandais-je en retour. L'homme en question ne me disait rien. Il était donc plausible qu'il soit un client que j'aurais pu croiser sans y faire attention. Ce dernier siffla alors et d'autres gars s'approchèrent. Tous m'encerclèrent et je me retrouvais coincer. Le chef, celui qui m'avait interpelé, s'approcha. Je reculais mais ses gorilles me poussèrent dans sa direction. « Vous paierez pour votre mutation ! » Hurla-t-il. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais plus rien. Je sentis seulement qu'on me frappa à la nuque et quand, je revins enfin à moi, je me retrouvais attacher sur une chaise. Je comatais toujours. Mon esprit s'en allait et revenait continuellement comme si j'étais drogué. « Chef, il revient à lui. » J'entendis vaguement des pas, puis d'autres paroles dont ce nom que je ne connaissais pas : NH25. Je retombais dans les vapes et me réveillais cette fois-ci dans mon appartement avec un mal de crâne insupportable. Je me levais, me cognais contre les meubles et frottais mes yeux. Tout était flou. Et plus les secondes passaient, plus ma vue se noircissait. Je paniquais comme jamais. Mon réflexe fut d'appeler ma sœur mais, au dernier moment, je raccrochais. La peur m'envahit. Que m'avait-il fait ? Qu'était ce NH25 ? Pourquoi étais-je aveugle ? Qui étaient ces hommes ? Des hunters ? Finalement, je me couchais dans mon lit, me répétant qu'avec le temps ma cécité disparaîtrait, que ce n'était qu'une question d'heures avant que tout ne redevienne normal. Mais rien ne redeviendrait normal. J'avais perdu la vue et ma vie prenait dès lors un tournant descendant.



Bouteille de whisky à la main, je montais les dernières marches. Je me retrouvais enfin sur le toit de mon immeuble. Ce toit que je connaissais si bien pour avoir longtemps contempler les étoiles de ce point. Mais cette nuit,  mon but n'était pas de m'envoler dans le cosmos et de m'y perdre pendant de longues minutes. Je ne pouvais plus. J'avais perdu la vue. Tapotant de mes mains le mur, je m'approchais du rebord. Vêtu d'une simple chemise et d'un boxer, je bus une nouvelle gorgée de ma bouteille. Les effets s'en faisaient ressentir. J'en avais déjà quasiment ingurgité plus de la moitié et je n'étais pas encore prêt à m'arrêter. Une dernière bouteille pour une vie misérable et un dernier saut pour un adieu renversant. Sans attendre, je montais sur le rebord, jouant une dernière fois avec le danger tout en buvant mon whisky. Personne ne viendrait m'aider. Personne ne me verrait. Personne ne s'inquiéterait. Je n'étais personne et personne ne me ferait changé d'avis. Je sentais le vent frais sur mon visage et écartais les bras, croyant que je pouvais m'envoler et échapper pour quelques secondes à ma situation actuelle. Malheureusement, la réalité n'était pas loin et cette salope me rattrapa bien plus vite que prévu. Je terminais ainsi ma bouteille, la lâchant dans le vide sans me préoccuper des conséquences. Pourquoi s'en soucier alors que la fin s'annonçait ? Ainsi, je me laissais tomber dans la vide, l'adrénaline parcourant mon corps tout entier une dernière fois. Je ne pensais plus à rien. Mon esprit était vide, soulagé par cet acte conscient mettant un terme à tant de calvaire. Je n'avais pas besoin de voir pour sentir le sol qui se rapprochait. J'étais prêt à mourir, à laisser mon âme partir. Pourtant, le destin me rattrapa et, rapidement, je me retrouvais sur le toit de mon immeuble sans comprendre quels bras venaient d'interrompre mon suicide. « Qui est là ? Qui êtes-vous ? » Personne ne me répondait mais je sentais une présence. Cette respiration m'intriguait. « Que voulez-vous ? Laissez-moi... Laissez-moi mourir. » L'inconnu m'agrippa le bras. Surpris, je réalisais beaucoup trop tardivement que je venais d'être envoyé aux urgences de Radcliff. Pris en charge, je ne savais quoi faire. N'ayant pu voir mon sauveur, j'en garderais uniquement le souvenir d'un toucher ferme et sûr de lui, et d'une senteur agréable et délicate. Qui était-il ? Qui était cet inconnu ? Qui était cette personne qui venait de m'empêcher de commettre l'ultime crime ?