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| Pour une balade en forêt [PV Robert] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Pour une balade en forêt [PV Robert] Sam 7 Mar 2015 - 21:06 | |
| Delinah ouvrit ses fenêtres ce matin-là, et huma l'air frais du matin. Ciel bleu, un peu de vent, une fraicheur agréable, matinale. Un sourire naquit sur ses lèvres. PAR-FAIT. Elle ferma sa fenêtre et s'habilla en vitesse. Aujourd'hui, pas de chichi. Un jean, des baskets, un sweat, un blouson. Elle prit aussi une bouteille d'eau, un sécateur, et pleiinn de sachets pour récupérer les échantillons. Bien sûr, elle n'oublia ni les étiquettes, ni son stylo. Elle ne préparait jamais rien en avance, mais n'oubliait rien non plus. En passant devant le miroir de l'entrée, Delinah vit son reflet. Toutes ses affaires tombèrent alors au sol et elle fit demi-tour. Direction la salle de bain! Un peu de noir autour des yeux, du mascara, et un léger rouge à lèvre. Voilà qui était bien mieux. Elle retourna à l'entrée et récupéra ses affaires. Puis elle souffla un grand coup. Inspira. Et ouvrit la porte.
Elle fut aussitôt assaillie de plusieurs odeurs pas toutes agréables, qui lui firent immédiatement regretter son chez-elle. Avec le temps, toutes ses affaires étaient imprégnées de son odeur bien personnelle. Une odeur de coton chauffé au soleil. La sienne, le bien-être, le chez-soi, son petit cocon. Alors que dehors... Toutes les odeurs l'assaillaient. Elles racontaient les histoires des gens qu'elle croisait, ou leurs pensées. Delinah ne savait jamais trop. Tout était tellement difficile à décrypter... Cela dit, aujourd'hui, c'était tout de même moins pire que d'autres jours. Elle sortit donc sans trop de regret et partit à pieds. Elle s'était levée tôt en prévision de cette journée. Direction la forêt!
Au bout de deux heures de marche, elle ne sentit plus que les odeurs de musc, de fleurs, d'arbre... presque plus d'odeur humaine. C'est pour ça qu'elle aimait tant la forêt. Pas de tromperie, de passé douloureux, donc moins de mauvaises odeurs. Les animaux aussi avaient leur passé douloureux. Mais ils ne passaient pas leur temps à le ressasser... Ils ne se complaisaient pas dans l'apitoiement. Ils vivaient plus dans l'instant présent, en fait. C'était probablement ça, le secret. Prenant une inspiration, elle se décida enfin. C’est ici qu’elle allait partir en quête de butin. Fini le prélassage, le moment de détente. Au boulot !
Elle commença donc à fouiller les fourrés, à la recherche de plantes pour sa boutique. De petites fleurs fragiles qu’elle n’arrivait pas à maintenir en vie dans sa serre personnelle. Des champignons, quand elle en trouvait, pour ses repas de la semaine. Des plantes aromatiques pour proposer d’autres choses à ses clients. Les bouquets qui se mangeaient, c’était sa spécialité. Savez-vous que certaines fleurs sont comestibles ? Oh, quelle beauté ! Dire qu’elle avait failli marcher dessus ! Une magnifique jonquille des bois, jaune et rouge. Cette couleur était parfaitement inhabituelle. Il fallait absolument qu’elle l’ait ! Elle mis un genou à terre, et, avec son sécateur, déterra l’oignon avec précaution et plaça sa précieuse dans un sachet accroché à sa ceinture. Le sourire aux lèvres, elle continua à fouiller la flore à sa portée, jusqu’à se perdre dans la forêt, jusqu’à oublier jusqu’à l’heure qu’il était.
Le jour commençait à baisser quand elle se rendit compte qu’elle était perdue. Mais ce n’était pas ça qui l’inquiétait. Une odeur étrange venait à l’instant de l’agresser. Pas forcément désagréable, mais pas agréable non plus. Loin de là. Une odeur humaine. Une odeur de piment d’Espelette. Hum… qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire, cette odeur ? Elle sursauta tout à coup, surprise par un bruit dans ce coin si calme. Elle se retourna, prête à détaler le plus rapidement possible. Après tout, qui pouvait bien trainer dans les bois à cette heure-ci ? A part elle, bien sûr…
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| | | | Sujet: Re: Pour une balade en forêt [PV Robert] Sam 14 Mar 2015 - 17:31 | |
| Pour Bob, la forêt était un endroit magique où il faisait bon vivre. Quand on savait où chercher, on y trouvait tout ce qu'il fallait pour vivre à l'aise sans pour autant spoiler ce qu'on avait sous les yeux. Bob était de ces personnes qui vivaient en harmonie avec leur milieu. Quand on le regardait se déplacer entre les troncs et parcourir les sentiers étriqués de ce véritable dédale, on comprenait vite qu'il y avait passé sa vie à tel point que sa mutation aurait pu être de l'animal à l'homme et non l'inverse. Il avait décidé de chasser à l'arbalète. Il n'était pas particulièrement bourrin et il avait une vertu étonnante, lorsqu'on connaissait sa capacité à s’énerver vite en présence d'autres êtres humains, il était d'une patience d'ange. Il avait pisté un cerf et s'était arrangé pour se dissimuler à sa vue, contre le vent, son odeur ne dérangerait pas l'animal.
Il resta tapis là de longues heures, sachant parfaitement que le gibier valait l'attente. S'il arrivait à abattre ce gibier, il aurait assez de viande pour le mois. Ça n'était pas négligeable quand on vivait quasiment exclusivement des ressources de la nature. Il attendit. Une heure s'écoula puis deux puis trois, la nature commençait à oublier qu'il était même présent, il sentit de petits rongeurs lui passer dessus. Il eut un léger mouvement de main d'une célérité remarquable et brisa le cou de sa prise, la fourrant dans son sac. Leur fourrure se revendait à bon prix et leur chair n'était pas du tout mauvaise, pour peu qu'on ai les bonnes recettes cajuns sous la main pour les cuisiner. Il redevint parfaitement immobile, la terre encore gorgée de l'eau des dernières pluie humidifiait ses vêtements avec une lenteur assez désagréable. Il était plongé dans une moiteur étonnante. Ses yeux désormais bleus luisaient parmi les fougères dans lesquelles il se cachait. La patience du chasseur était légendaire dans bien des contrées mais peu de gens, désormais, comprenaient à quel point cette patience était vitale. Sans cette patience, point de nourriture. C'était aussi ça la réalité de la chasse. Bob avait appris ça tout seul, à force de chasser et de jeûnes trop long pour son corps. C'est alors qu'il avait appris de se nourrir de tout ce qu'il pouvait trouver: insectes, plantes... Tout était bon pour survivre. Il ne réalisait pas à quel point il deviendrait utile si une guerre venait à éclater. A dire vrai, il ne réalisait même pas qu'une guerre risquait d'éclater. Tout ce qu'il savait c'était que des tarés de laborantins avaient créés un remède qui commençait à l'inquiéter. Depuis plusieurs jours, il entendait des voix dans la forêt et voyait passer des formes. Plus le temps passait, plus ses formes devenait précise. Il se réveillait en sursaut dans la nuit, persuadé d'avoir entendu quelqu'un qui ressemblait beaucoup à son frère. Trop à son gout. Finalement, le cerf passa et Bob parvint à tirer juste. C'était un tireur précis. Il se leva et récupéra ce dont il avait besoin sur l'animal: la peau et toute la viande qu'il pouvait transporter dans son sac de toile déjà bien rougi. Il ramassa tout ça et laissa le reste aux charognards.
Il remontait vers chez lui lorsqu'un bruit lui fit tendre l'oreille. Quelqu'un était dans le coin. Il se dirigea vers le son. Il était déjà tard et quelqu'un dans la forêt à cette heure ne lui disait rien de bon. Il arma son arbalète et se retrouva nez à nez avec une jeune femme dont la besace regorgeait de plantes aromatiques et autres fleurs mangeables. Il pencha la tête sur le coté, un peu intrigué.
"Tu devrais pas rester dans cette clairière... Elle est infestée de tiques."
Il baissa son arme, prêt, malgré tout, à l'utiliser.
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| | | | Sujet: Re: Pour une balade en forêt [PV Robert] Lun 16 Mar 2015 - 22:20 | |
| Une image et un son suivirent l'odeur. Un homme venait d'apparaitre. Il avait l'air de se fondre dans la forêt. Un homme des bois. Un bucheron? Un garde forestier? Un chasseur? L'odeur de sang lui chatouilla les narines. Une odeur de sang frais, lui faisant penser à une prairie fleurie. La bête, quelle qu'elle ait pu être avant de finir en morceaux dans un sac dégoulinant de sang, n'avait manifestement pas souffert, elle le devinait. Mais cela ne suffisait pas à indiquer la conduite à tenir à Delinah. Alors seulement, après avoir senti toutes les exhalations qui provenaient de l'homme, elle vit l'arbalète pointée sur elle. Elle y était habituée, son odorat prenait souvent le pas sur le reste de ses sens.
"Tu devrais pas rester dans cette clairière... Elle est infestée de tiques."
Delinah hésita un instant. Elle était un peu perdue, les messages étaient contradictoires. D'un coté son odeur et son arme étaient menaçantes, d'un autre le ton employé et sa manière de chasser incitaient à la confiance. Pour le moment, la jeune fleuriste décida simplement de ne pas s'enfuir. Elle rangea lentement l'origan sauvage dans une pochette, sans quitter l'homme des yeux. Puis elle examina ses mains, les passa sur son cou pour vérifier, toujours sans le quitter du regard. Ouf, au moins, elle n'en avait pas dans les endroits où il serait embêtant de les enlever. A moins que dans le dos? Mais peu probable.
"Merci pour l'avertissement..."
Le soleil était couché à présent, il allait faire nuit très bientôt. Ses yeux passèrent sur l'arme de l'homme, le sac rempli de sang, ses mains rudes, ses vêtements faits pour la vie en pleine forêt... Il était évident que l'homme était dans son élément. Il devait habiter en bordure de forêt, probablement. Ou bien il adorait le camping et il y allait souvent. Mais il était seul. Peut-être dérangé? Ou alors transmutant, comme elle? Non, il n'en avait pas l'air. En tous cas, quoiqu'il en soit, elle n'était pas rassurée. Et cette odeur de piment d'espelette lui chatouillait le nez. Bon sang, c'était pas bon, tout ça. Le piment, ça devait forcément être mauvais signe. Le nez lui chatouillait de plus en plus. Elle recula doucement d'un pas, en souriant. Puis elle éternua, brusquement.
Surprise, un peu gênée, elle fit un sourire contrit. Elle regarda discrètement à gauche, puis à droite. Par où était-elle venue encore? Bon sang, elle était vraiment perdue. Elle inspira profondément, comme pour se détendre. Non, pas de piste olfactive, pas d'indice. Bon, il lui faudrait peut-être un peu plus de temps que prévu pour rentrer. Tant pis pour elle, elle allait passer une sale nuit. Quoiqu'il en soit, elle ne pouvait pas rester seule avec cet homme... Son nez la chatouillait de nouveau, elle le fronça pour éviter d'éternuer.
"Ecoutez, encore merci pour l'avertissement, je vérifierai ce soir avant de me coucher, pour les insectes indésirables. Euh... belle prise, vous m'avez l'air d'être un bon chasseur..., dit-elle en désignant le sac spongieux de liquide en cours de coagulation. En se tordant les mains, elle poursuivit. Hum.. il se fait tard, je dois rentrer, et puis vous devez sûrement avoir des tonnes de chose à faire. Bonne soirée à vous..."
Sur ces mots, Delinah prit congé de l'homme, et se dirigea sans le savoir... droit vers la cabane où habitait l'inconnu, c'est à dire dans la direction opposée de celle qu'elle aurait du prendre. Elle éternua encore un coup. Décidément, elle n'aimait pas cette odeur de piment d'espelette! |
| | | | Sujet: Re: Pour une balade en forêt [PV Robert] Mar 14 Avr 2015 - 12:12 | |
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"Merci pour l'avertissement..."
Bob considéra la jeune femme et la regarda froncer le nez en se demandant bien ce qui pouvait la déranger à ce point. Il était propre... Enfin... Il avait passé la journée allongée dans l'humus et ça ne sentait pas la rose mais de là à froncer le nez comme ça, quand même. Il haussa les sourcils en réalisant qu'il baladait un sac plein de viande et que certaine personne ne supportait pas l'odeur du sang. Il se déplaça légèrement pour qu'il ne soit pas dans le vent qui venait face à la jeune femme. Lorsqu'elle éternua Bob haussa un sourcil et pencha la tête. Elle chopait froid, ça puait ou bien? Il se demandait bien ce qui prenait à la jeune femme. Il s'apprêtait à rentrer chez lui lorsque la jeune femme décida de lui damer le pion en partant en premier. Il s'arrêta et considéra la course de la demoiselle. Il renifla et fit claquer sa langue sur son palet. Elle était perdue, voilà ce qu'elle était. Il la suivit donc, rajustant l'arbalète sur son dos. Elle se dirigeait en plein vers chez lui et donc en plein dans le cœur de la forêt, la lisière était parfaitement à l'opposé. C'était magique de voir les citadins se perdre en forêt, c'était un peu comme regarder deux gamins tentés d'éclater une pinata avec une pâquerette. Il ne dit rien, il se demandait à quel moment elle réaliserait qu'elle était dans le mauvais sens. Il ne réalisait absolument qu'il passait pour le mec étrange qui suivait une frêle jeune femme qui essayait de sortir d'une forêt assombri par le soleil crépusculaire. La nuit en forêt comportait un certain nombre de bruits parfaitement terrifiants pour un néophyte. Bob avait appris à reconnaître la plupart d'entre eux, à commencer par le ululement des chouettes, les craquements du bois et les stridulations des multiples insectes qui trainaient dans les environs. Il vérifiait donc où la jeune femme se dirigeait pour deux raisons: plus elle irait loin, plus la forêt serait sauvage et malveillante pour la citadine. Ils se trouvaient dans un endroit délicat où les ruches de guêpes et Bob fronça les sourcils en la voyant se diriger beaucoup trop près de l'une d'entre elles. Il ramena son arbalète devant lui et visa un jeune arbre entre la jeune femme et la ruche, assez haut pour lui faire peur et lui faire prendre conscience du danger. Il aurait pu parler, oui. Mais ça n'était pas son genre. Parler nécessitait un certain sens du social ou tout simplement, la simple envie de le faire. Il n'avait aucune intention de lui faire mal. Bob n'était pas violent et encore moins méchant. Il était simplement un peu autiste sur les bords. Il se demandait seulement si la jeune femme allait le prendre pour un taré tout en se disant que le principal soit qu'elle n'avait pas eu le temps d'agacer les énormes bestioles mortelles qui se trouvaient dans l'arbre tout proche. Elle semblait continuer d'avancer, il continua donc sa marche, récupérant son carreau au passage.
Lorsqu'ils arrivèrent sur son terrain et que la silhouette de sa maison en bois se profila à l'horizon, il accéléra le pas, passant finalement à coté de Delinah, silencieusement. Il alla déposer son sac à l'intérieur de la cabane et alla s'asseoir sur les marches où il commença à nettoyer son arbalète en lançant des coups d'œil à la jeune femme. Il finit par dire très calmement.
"-T'es dans le mauvais sens."
Il s'imaginait parfaitement que la jeune femme avait pu croire que si cabane il y avait, elle était en lisière de la forêt. L'oncle de Bob, qui lui avait légué ce terrain à sa mort et qu'il soupçonnait d'être un mutant aussi, aimait autant que Bob avoir sa petite tranquillité. Ca impliquait un certain gout pour le marginal et donc d'être absolument loin de tout. On se passait très bien des téléphones, ordinateurs et télés surtout lorsqu'on ne savait pas lire.
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| | | | Sujet: Re: Pour une balade en forêt [PV Robert] Mar 28 Avr 2015 - 11:08 | |
| Une question tournait en rond dans sa tête, au premier plan. Où était-elle? Par où rentrer chez elle? Elle avait toujours été nulle pour reconnaitre le Nord du Sud. Certains pouvaient faire ça rien qu'en regardant la mousse sur les arbres. Delinah, elle, avait toujours eu du mal à se souvenir de quel coté devait être la mousse. Elle évita un peu des boulettes de crottes, probablement émises par un chevreuil. Elle jeta un rapide coup d’œil derrière elle. Pas très discret, d'accord. Mais elle devait bien avouer qu'elle avait un peu peur. Ce mec n'était pas net. Son odeur n'était pas nette. Quelque chose clochait, et elle ne savait pas trop ce que c'était.
Nouveau coup d’œil pardessus son épaule. Mince.. Il s'était mis à la suivre... elle accéléra le pas, sans courir. Dans les films, c'était toujours quand la victime courait que le tueur se déchainait. Peut-être qu'il la laisserait tranquille si elle se contentait de marcher sans faire attention à lui? En désespoir de cause, et parce que, de toute façon, il la rattraperait. Il était bien plus rapide qu'elle et il connaissait mieux la forêt, ça se voyait. Elle réalisa que s'il décidait de lui faire du mal, il y arriverait de toute façon. Elle ne pourrait pas s'enfuir, et personne ne viendrait à son secours ici. Il n'y aurait même pas de témoin. Le crime parfait. Une vague de désespoir l'envahit... La prochaine fois, elle prendrait une boussole, un GPS, quelque chose... Mais se perdre et rencontrer des types louches... brrr.... Elle en avait froid dans le dos! En plus la nuit tombait. Voilà qui complétait bien le scénario de film d'horreur... Saurait-elle crier assez fort pour que ça lui vaille un oscar au titre de la meilleure et plus émouvante actrice? Là était toute la question...
Toute à ses noires pensées, elle remarqua à peine qu'elle passait à coté de la ruche. Par instinct, elle l'aurait de toute façon contournée. L'odeur qui provenait de ce coin de la forêt lui piquait le nez. Et quand ça piquait, il ne fallait pas s'approcher. Ça, elle le savait depuis longtemps. Mais une flèche la frôla et vint se planter dans un arbre à coté d'elle. Elle poussa un cri qui ne lui aurait valu aucune nomination tellement il était faible et assourdit. Surprise, effrayée. Elle se retourna et fit face à son adversaire.
"Non mais ça va pas? Tu cherches à me tuer?"
Elle tremblait de tout son corps, une pointe de colère dans sa voix, provoquée par la terreur qui la paralysait. Dans le feu de l'action, elle était passée du vouvoiement au tutoiement. Son courage n'allant pas jusqu'à attendre la réponse, elle continua néanmoins sa route, espérant sortir rapidement de la forêt. Elle regarda le ciel. Les étoiles perçaient à travers la canopée. La nuit était bel et bien tombée. Zut. Alors qu'elle avait le nez au ciel, le sauvage la dépassa. Un frisson lui parcourut la colonne vertébrale et un éternuement la secoua, comme l'odeur de piment d’Espelette lui chatouillait le nez. Elle hésita à changer de direction mais s'abstint. Elle risquait de tourner en rond toute la nuit, si elle changeait de direction toutes les 5 minutes...
Néanmoins, l'homme ne la suivant plus, et peu pressée de le recroiser, elle ralentit le pas. Toujours perdue, mais un brin rassurée. Son estomac commença à gargouiller. Elle n'avait rien mangé depuis bien longtemps et n'avait pas prévu de partir si longtemps en forêt. Le répit fut de courte durée, car elle se retrouva rapidement face à l'étrange étranger. Tranquillement assis sur les marches d'une cabane qu'elle ne repéra qu'au dernier moment, il semblait l'attendre. Sur le coup de la surprise, elle stoppa net.
"-T'es dans le mauvais sens."
"Comment ça dans le mauvais sens?"
Elle se sentit pâlir. Elle n'allait jamais réussir à rentrer chez elle! Son estomac gronda à nouveau. Elle s'approcha d'un pas, hésitante sur la conduite à tenir. Puis elle regarda autour d'elle, cherchant à se repérer. Peine perdue. En désespoir de cause, elle décida de poser la question au fou qui semblait bien connaitre le coin. De toute façon, elle n'avait pas le choix, c'était ça ou marcher toute la nuit au hasard. Et puis, tenta-t-elle de se rassurer, il n'avait pas encore vraiment tenter de la tuer... La flèche de tout à l'heure ne l'avait pas touchée alors qu'il semblait plutôt bon chasseur... non?
"Pourriez-vous m'indiquer comment rentrer chez moi, s'il vous plait?"
Et voilà le retour du vouvoiement. La civilisation au grand galop. L'estomac de la citadine gronda à nouveau. Plus fort. Elle tenta de masquer son malaise. Mais la curiosité de la jeune femme prit soudain le dessus. Elle observa la cabane où était assis l'homme pimenté. Il avait l'air tout à fait à son aise dans ce coin perdu. Comme chez lui. Mais... c'était étrange... loin de tout... vraiment très très isolé. Penchant légèrement la tête, elle interrogea :
"Vous... vous habitez ici? Je veux dire... Toute l'année?" |
| | | | Sujet: Re: Pour une balade en forêt [PV Robert] Lun 29 Juin 2015 - 12:27 | |
| Le cri de la jeune femme ne perturba pas Bob plus que ça. Il lui fit à peine faire la grimace et il laissa couler lorsqu'elle lui demanda si il cherchait à la tuer. Tout ce qu'il lui importait c'était de tenir éloigner toutes personnes considérant la forêt comme un hall de gare, ça incluait la police, les ambulances et tout autre organismes du même genre. Pour ce faire, il fallait que la jeune femme arrive en bonne santé et en vie. De plus, maintenant que la nuit était tombé, Bob savait que personne ne tenterait de venir la chercher avant la nuit. Lui-même aurait eu quelques secondes d'hésitation avant d'aller chercher qui que ce soit, surtout avec les prédateurs qui trainait dans la forêt à ces heures de la nuit. Les meutes de chiens, de loups, les coyotes et autres avaient tous ceci en commun qu'ils étaient souvent plus virulents la nuit. Arrivé à proximité de chez lui, il passa devant elle et l'attendit sur le perron de sa maison tout en s'occupant de son arbalète. Lorsqu'il lui fit remarquer qu'elle était dans le mauvaise sens, sa réaction tira un léger sourire à Bob. Tellement léger, à vrai dire, qu'il se vit à peine dans cette pénombre.
"Comment ça dans le mauvais sens?"
Bob désigna dans le dos de la jeune femme.
« -Comme dans la sortie de la forêt est par là. »
Il se remit à nettoyer son arbalète avant de relever la tête en entendant la demoiselle lui demander de la ramener. Il entendit son ventre gronder et haussa un sourcils. Silencieusement, il se redressa et posa l'arbalète lustrée sur son épaule, la laissant pendre à la bandoulière.
"Vous... vous habitez ici? Je veux dire... Toute l'année?"
Bob haussa un sourcils et considéra la jeune femme un moment. Pourquoi c'était si étonnant que ça qu'il habite là ? On avait pas besoin d'être en hyper centre, ou à coté d'un axe routier pour bien vivre. Bob était même persuadé qu'on vivait mieux de la chasse, pêche et cueillettes que les grosses dondons qui allaient tout les Vendredis à Wal-mart. Il remit son arbalète en place sur son épaule et retourna la question.
« - Ca pose un problème ? »
Il lui fit signe d'entrer tout en se retournant pour passer dans le petit salon qui n'était pas plus grand qu'un salon de mobil home. Il était encombré mais étonnamment, on le sentait ranger. Il y avait un sens à ce qui s'empilait dans les coins. Du coté gauche de la pièce, un large rideau qui avait connu de meilleurs jours renvoyait encore bravement quelques reflets rougeâtre. Il cachait derrière une petite porte, beaucoup plus solide et récente que les autres, derrière cette porte se trouvait le petit atelier qu'il avait construit et où il tannait les peaux des animaux qu'il chassait. Il les transformait en sac, besaces, bracelets et tout ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Au mieux, ça lui servait à lui, au pire il le vendait et ça lui faisait toujours un peu d'extra. En face de la porte d'entrée, dans une pièce attenante dénuée de porte, se trouvait la cuisine, étonnamment bien fourni quand on percevait l'austérité de l'homme vivant dans cette maison. Rien n'était neuf, la plupart des appareils étaient de récupérations et semblaient montés à partir de plusieurs spécimens de la même espèces mais tout fonctionnait sans exception. Fidèle à la seule tradition qu'il n'avait pas en horreur, Bob avait appris à cuisiner Cajun et considérait qu'il n'était pas du tout mauvais dans ce domaine. Dans cette cuisine se trouvait également une vaste collection de couteau de chasse, rangé avec beaucoup de minutie tout le long des murs. Au bout de cette cuisine, se trouvait une nouvelle porte qui ouvrait sur un minuscule couloir garni d'étagère qui lui-même donnait sur une pièce d'environ neuf metre carré qui n'était autre que sa chambre. Bob s'était arrêté dans la cuisine. La jeune femme n'était pas en danger de mort immédiat, elle avait faim. Dans ces conditions, il était hors de question qu'il s'amuse à la balader en forêt de nuit alors qu'il suffirait d'attendre le petit matin. Il s'était donc mit au fourneau et préparait, sans s'occuper d'elle, des boulettes de viandes à base d'écureuil. Le chevreuil qu'il avait abattu plus tôt n'était pas encore prête à être manger. Il commençait à les faire frire lorsqu'il entendit du bruit derrière lui. Etant quelqu'un de plutôt discret et silencieux, Bob ne dit rien. Il laissait la jeune femme vaquer à ses occupations ne s'inquiétant pas spécialement d'un éventuel vol. Elle était parfaitement perdu et ne savait absolument pas comment retourner à sa voiture. Lui, entendait de temps en temps la voix de Danny et ça commençait doucement à l'inquiéter.
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| | | | Sujet: Re: Pour une balade en forêt [PV Robert] Ven 3 Juil 2015 - 10:24 | |
| « - Ca pose un problème ? »
L'homme semblait calme. Il faisait un peu moins peur à présent. Passant du braconnier effrayant au bucheron taciturne. Ou un ermite. Oui, il pouvait aussi faire penser à un ermite. C'était ce qu'il était probablement de toute façon, s'il vivait ici. Mais... pourquoi vivait-il si loin de tout autre être vivant? Delinah se frotta les bras. Cet homme avait le don de la mettre mal à l'aise, elle n'arrivait décidément pas à le cerner. Hésitante, elle secoua négativement la tête. Elle ne savait pas ce qu'il serait capable de faire si elle le contrariait. Sa réponse parut cependant le satisfaire (peut-être même un peu trop?), car il l'invita d'un geste à entrer dans son antre. Lorsqu'il disparu de sa vue, avalé par la petite cabane, la jeune fleuriste approcha d'un pas peu assuré. Aux pieds de la porte, elle stoppa net, les yeux ronds. ses yeux ne lui renvoyaient rien d'étrange, contrairement à son odorat. Une odeur de mousse, évoquant le calme et la tranquillité. Çà n'allait pas.
Non, ça n'allait pas. Ca ne cadrait pas avec le personnage. Elle avait d'un coté un homme avec une odeur de piment d’Espelette, les ennuis, et d'un autre, une cabane qui respirait la mousse, la tranquillité. Elle hésita un instant à lui demander s'il habitait réellement ici. Mais ses yeux lui indiquèrent que l'homme cadrait totalement avec le paysage. C'était chez lui, sans aucun doute. Perturbée mais étrangement rassurée, la jeune femme osa enfin entrer dans le petit salon rustique. Elle observa la pièce, pendant que l'homme semblait s'affairer en cuisine. Elle aurait aimé qu'il la ramène chez elle... mais... Il n'allait pas lui faire la cuisine quand même, si?
S'arrachant à la contemplation du salon qui lui inspirait la confiance, elle avança un peu pour voir l'homme s'activer au fourneau. Il semblait savoir y faire. Elle plissa son nez. Mousse au chocolat et piment... Ça se mariait bien, mais... plus elle découvrait l'homme, plus elle se disait que quelque chose clochait. Elle ouvrit la bouche pour poser la question qui la taraudait de plus en plus. Puis la referma, de peur de découvrir la réponse. Alors elle retourna dans le salon, n'osant le déranger craignant de ne pouvoir se retenir. Elle ne connaissait rien de lui, elle ne pouvait se permettre qu'il soupçonne quoique ce soit...
Le salon semblait typiquement masculin. Elle n'était pas étonnée de constater à quel point le salon manquait de décoration, voire même de rangements. Un pot de fleur aurait pourtant fait assez bel effet sur la petite table. Des fleurs rustiques, pour s'accorder avec le lieux. Marguerites et coquelicots. Avec peut-être deux ou trois roses anciennes, de ces petites roses sans prétention, loin des énormes roses modernes qui explosaient de tous les cotés. Elle éternua à nouveau. Décidément, cette odeur de piment était tenace. Maintenant qu'elle faisait connaissance avec les lieux, elle s'apercevait qu'ils commençaient eux aussi à être contaminés par le piment. C'était comme ça. Les humains avaient tendance à influencer sur l'histoire et le ressenti des objets et êtres vivants qui les entouraient. Même s'ils n'en avaient pas consciente, Delinah, elle, le sentait (au sens littéral du terme). Et ici, cette influence semblait plutôt récente. Elle retourna donc à l'entrée de la cuisine, observant l'homme sous un autre angle. Il n'avait vraiment pas l'air méchant, vu d'ici. Bon, pas gentil non plus. Il pouvait être dangereux, ça se voyait. Mais... non, l'odeur pouvait être expliquée autrement... Si ce n'était pas le caractère, peut-être l'histoire? La question sortit de ses lèvres avant qu'elle puisse la retenir.
"Qu'est-ce qu'il vous est arrivé?"
Oh, elle n'avait pas le droit de poser ce genre de question à quelqu'un qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Elle aurait dû s'en vouloir. Mais si elle avait du offenser son hôte, alors il était trop tard... Tout ce qu'elle pouvait faire à présent, c'était justifier sa question. Elle baissa tout de même les yeux, dans une excuse muette. Elle devait trouver quelque chose à dire, pour qu'il ne la prenne pas pour une folle qui pose des questions insensées... Quoique... c'est ce qu'elle était non? Une mutante qui posait des questions étranges...
"Désolée, mais... Ca respire tellement la tranquillité, ici... Et vous... J'ai l'impression qu'il s'est passé quelque chose de..."
Et puis quoi encore? "J'ai des pouvoirs, je peux sentir quand des choses vont pas? Littéralement?" Non, il valait mieux laisser tomber... Essayer de rattraper le coup.
"Euh.. non... rien, laissez tomber... Vous voulez un coup de main? C'est le moins que je puisse faire..." |
| | | | Sujet: Re: Pour une balade en forêt [PV Robert] | |
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| | | | Pour une balade en forêt [PV Robert] | |
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