Faith&Elijah

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Il était rentré. Trois pas chez lui, trois grands pas pour se précipiter dans la salle de bain pour vomir son alcool, sa bille, sa rage. Pour vomir Skylar. Son palait brûlait malgré l’eau qu’il but à même le robinet, et la nausée ne le quittait pas.
Il s’était assit. Les douze dernières heures qu’il avait passé semblaient se découper en de longue actions. Debout, , assit, marche, court. Attends ton taxi, marmonne l’adresse, dirigea toi normalement jusqu’à ta porte avant de ne plus pouvoir te retenir. Le dos avachit contre les placards de la salle de bain, Elijah respirait par grandes bouffées. Le temps s’étirait douloureusement pour l’homme tandit que ses poumons autant que sa gorge sifflaient leur sourde colère. Ses yeux d’un bleu presque clinique observèrent ses mains en sang. Ça et là des bouts de verre s’étaient enfoncés sur ses articulations, et sous ses ongles, il n’y avait que du sang. Il ne se souvenait que peu de ce qu’il avait fait après avoir quitté Pietra. Se relevant avec difficulté, il commença à se faire couler un bain avant de se retourner maladroitement, manquer de se prendre le coin du lavabo dans le front, pour sortir des sparadraps. L’alcool à 90 degrés lui fit tirer une grimace, et c’est à peine si il ne se mis pas la totalité de la petite bouteille sur ses mains. Il ne sentit pas la douleur qui lui brûlait la peau, parce qu’il avait décidé de ne pas la sentir. Tout comme un mal de tête qui aurait du être violent si seulement il ne s’était pas persuadé de ne rien ressentir. Elijah avait beau n’avoir l’apparence que d’un déchet, il était toujours maître de ce qu’il faisait. Sur le chemin du retour, le mutant avait réfléchit sur ce qu’il allait faire et dire à la mutante. Sur le sol glacé de sa salle de bain, il sourit rien qu’à se souvenir de ce qui allait arriver dans quelques heures. Puis sa lèvres inférieure se ré-ouvrit, et le goût métallique du sang se mêla à sa salive.

Lentement, il mettait soigneusement les boutons de sa chemise. Fixant son reflet, Elijah s’apperçu que ses joues s’étaient creusées. Lui qui avait fuit les miroirs durant ces dix derniers jours pour ne pas avoir à affronter l’épave qu’il était devenu, il se regardait de manière critique. Les jointures de ses doigts étaient bandées, sa barbe était rasée de près, et ses cernes lui donnaient l’apparence d’un quelconque cadavre revenant à peine d’entre les morts. D’une certaine manière, c’était le cas. Bien qu’il ai profité de son bain pour dormir, ces derniers jours avaient plus été dédié à son père crevé quelque part qu’à son repos. A côté du lavabo son téléphone ne faisait que de sonner, lui annonçant appels ratés sur appels ratés, messages laissés sur sms reçus. Il avait du boulot à rattraper. Des gens à contacter pour continuer de les maintenir sous contrôle, des enveloppes de billets à envoyer. Le mutant était de retour, après plusieurs jours d’absence, et était plus déterminé que jamais – probablement parce qu’il savait que ce qui arrivait allait être intéressant.
D’après les caméras de surveillance placées à l’extérieur de chez lui, Skylar n’avait pas dérogé à la règle qu’il avait imposée contre son gré. A voir les tasses de cafés non lavées qui s’étaient accumulées et d’autres ustensiles de cuisine délaissés dans la cuisine, elle avait dormit ici même la nuit passée. S’il n’avait pas en tête de la briser totalement, de lui arracher la vérité de force, probablement se serait-il plus inquiété des va et viens de la jeune femme. Un homme avait pour mission de la suivre dans ses moindres déplacements, mais il n’avait pas jugé bon de lui demander un rapport complet, car à ce moment précis, Elijah s’en fichait. Un sourire adressé à lui-même, de reflet à reflet. Parfait nœud de cravate. C’était à croire que rencontrer la mutante relevait du rendez-vous d’affaire.

Il était dix-huit heures lorsqu’il arriva dans sa chambre. Non pas la sienne, vide et dénuée de toute personnalité, mais celle de son invitée. De son parasite. Un rictus mauvais se dessina sur ses traits en voyant la manière dont Sky s’était approprié sa pièce, et il ouvrit les fenêtres, ignorant royalement la pluie qui battait contre les vitres. De l’air. L’odeur de la mutante était sur le lit défait, les quelques vêtements mis sur une chaise dans un coin de la pièce. Sur la bouteille pour cheveux qu’elle n’avait visiblement pas osé laisser dans la salle de bain, comme si revenir à sa coloration naturelle avait été une source de honte qu’il fallait cacher. Dans les enregistrements vidéo, Elijah l’avait souvent vu revenir avec d’énormes sacs qui avaient déversé leur contenu dans le dressing dont elle disposait. Robes, jupes, pantalons, haut, gilets, chaussures.. Elle avait de l’argent. Lui qui croyait qu’elle n’était plus rien. Un mensonge de plus. Sky se ré-inventait seule dans la prison dorée ou elle avait été mise, comme si de rien n’était. Comme si être ici n’était que passager.
C’était stupide de se mettre en colère pour si peu, mais Elijah n’hésita pas un instant à balancer l’intégralité de ce qu’elle avait acheté par la fenêtre grande ouverte, avant de la refermer. Le parquet était trempé par la pluie, mais le vide du dressing lui fit du bien.

Il était vingt heures quand il revint au rez de chaussé. Le temps s’écoulait et s’étirait péniblement. C’était comme si il l’attendait depuis deux jours, lui qui l’avait pourtant délaissée volontiers pendant plusieurs jours au profit des bars et pubs de la ville. N’ayant plus rien dans l’estomac, il commença à inspecter ce qu’il restait dans son réfrigérateur et cuisina. Elijah sortit poivrons, tomates, échalotes et des épices. Secret inavouable pour sa réputation, sa mère était une italienne fière de ses origines, un trait qui avait malheureusement suivit l’irlandais jusqu’ici. Secret inavouable pour Skylar, Faith, la gosse arrogante qu’elle était devenue : elle avait toujours son pouvoir. L’homme manqua de se couper un doigt à cette pensée.
Puis, elle arriva.
Non pas qu’il l’ai entendue rentrer, mais son téléphone lui affichait les caméras mises à l’extérieur. Elijah posa silencieusement le couteau sur la table de travail et mis rapidement tous les légumes dans une poêle. Il rajouta l’huile d’olive.. « Vient dans la cuisine, tu n’as pas envie d’aller dans ta chambre te cacher. » Ouvrant de nouveau le frigo, il prit la viande qui n’avait pas été touchée par la jeune femme pour une raison qu’il n’arrivait pas à saisir. A part ça, il n’y avait littéralement rien d’autre à manger chez lui. Evidemment, en dix jours passés à commander des verres, on en oubliait de commander le livreur chez soi.

La blonde arriva dans la cuisine, et un sourire froid l’accueillit. « Lapin, poivrons, huile d’olive.. Un peu de méditerranée pour finir cette journée de pluie, j’espère que ça te conviens. » Les mots auraient pu être chaleureux mais ils ne l’étaient pas. Elijah n’essayait même pas, de toute manière. Se saisissant d’un couteau plus grand, il commença à enlever les cuisses du tronc du lapin qu’il allait préparer. Les craquements des os et de la chair qui se déchirait combla le silence. « Je t’en prie, prend le couteau qui traine sur le bord de la table de travail. Tu en crèves d’envie. » S’il n’avait coupé que des poivrons et des échalotes, il pouvait tout aussi bien transpercer la peau et les muscles d’une personne que l’on détestait. Une arme de choix pour eux deux. « Met la lame tout contre ta gorge veux-tu ? Et répète après moi : le vaccin ne fonctionne pas, et j’ai tous mes pouvoirs. » Nouveau sourire froid. Arrêtant de s’occuper du lapin, son propre couteau quitta la chair de l’animal pour se placer sous sa propre gorge. « Comme ça, bien au niveau de la trachée, tout prêt de ta carotide, répète : le vaccin ne fonctionne pas, et j’ai tous mes pouvoirs. »

Faith&Elijah

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Ses pupilles plantées dans les siennes, il attendit qu’elle prononce les mots. Comme si le simple fait que Sky admette quelque chose qu’il lui forçait à dire allait avoir un quelconque effet. Elijah n’était pas si stupide, mais pourtant, il voulait l’entendre dire. « Le vaccin ne fonctionne pas, et j’ai tous mes pouvoirs. » Alors elle le dit. Tout deux le couteau sous la gorge, un silence se mis entre eux, témoin implacable de la réalisation que tout deux avaient. C’était stupide. Tellement stupide. Pourquoi est-ce qu’Elijah s’évertuait à essayer ? Ses yeux cherchaient le moindre signe de mensonge ou de traitrise dans les traits tellement connus de la belle, mais il n’en trouvait aucun. Sky n’était qu’un pantin qui disait ce qu’il voulait entendre sans pour autant pouvoir le mettre en pratique. « Voilà Elijah, tu as ce que tu veux, et pourtant, ma mutation ne reviendra pas, et Sky' non plus. » Il enleva le couteau de sa propre gorge et rabattit sa frustration sur le lapin. Qu’est-ce qui n’allait pas chez elle ? Pourquoi est-ce que Pietra, la seule mutante à être insensible à son pouvoir, était insensible au vaccin – alors qu’elle, elle qui, il le savait, adhérait profondément à ses convitions, elle avait perdu jusqu’à la moindre lévitation d’une tête d’épingle ? « Je suis vide Elijah, ma mutation ne fut jamais un jeu pour moi, j'ai renoncé à ma famille pour mes convictions, pour ma mutation et pour toi. » Elle ment. Son esprit tournait en rond comme un chien après sa queue. Il croyait qu’elle mentait mais sentait la vérité de ses mots. Jamais quelqu’un n’avait pu lui mentir alors qu’il était sous son contrôle, et cette situation le mettait extrêmement mal à l’aise. En plus de douter de Sky, Elijah en venait à douter de lui-même. « Tu peux me torturer ou même tuer. Mais moi, je n'ai jamais joué avec toi. Tu veux des réponses, mais pour cela il faut des questions, des vraies. »
La lame se planta profondément dans la planche à découper, et il redressa la tête pour faire face de nouveau à ce visage beliqueux. « Tu veux des questions ? » Il en avait tellement. « Alors c’est simple : presse un peu plus fort le couteau contre ta gorge à chaque fois que ce que je dis est exact. » Mais il ne pouvait correctement les formuler s’il n’était même pas sûr des propres paroles de Sky. Contrairement à avant, elle glissait entre ses doigts. Faith était inutile mais au combien plus difficile à comprendre que l’espèce de coquille vide qu’il avait récupéré un jour, à Detroit. « Tu as dit avoir renoncé à ta famille de hunter qui voulait ta peau, n'est-ce pas ? » Mais aussi mélodramatique qu’elle pouvait être, Elijah la connaissait toujours aussi bien. Montrant rapidement sa gorge du doigt, il fit signe à la belle d’appuyer un peu la lame contre sa peau délicate. « Tu l’as fait pour la seule personne qui se soit jamais souciée de toi, pour des idéaux qui sont justifiés, et pour un don qui ferait de toi une déesse si tu le voulais.. Ou je me trompe ? » Nouveau signe pour lui montrer qu’il fallait qu’elle appuie. Bien. Il sortit un récipient pour y mettre la viande, puis la couvrit. « Mais voici un fait Skylar : tu me mens. Tu joues avec moi d’une manière que je ne saisis pas encore, mais une fois que je l’aurais trouvée Sky, tu chercheras ce putain de couteau que tu tiens pour te trancher toi-même les veines avant que je ne te trouve. »

Parce qu’au fond, elle était inutile. Si elle avait toujours son pouvoir, refuser de l’utiliser pour lui revenait à être une humaine. Mais que elle, Skylar, décide de ne plus obtempérer à son mentor, cela revenait purement et simplement à siger son arrêt de mort. Être mutant signifiait pour lui s’engager dans une cause qui à terme, fermera sa propre tombe – alors qu’elle soit pour ou contre, si la jeune femme refusait désormais quoi que ce soit à Elijah, elle mourra pour cela. Mais lentement, et sûrement. Après qu’il se soit assuré qu’il ne pouvait pas la forcer à l’utiliser. « Une certaine mutante a eu la stupidité de se faire vacciner elle aussi. J’ai passé la nuit entière chez elle à éponger son sang et ses larmes, mais devine quoi : je n’étais pas le responsable de tout cela. En vérité, c’était les effets secondaires de son pouvoir qui sont revenus brusquement. Elle a encore pris ses doses quelques jours plus tôt, mais le vaccin est innefficace Skylar. Il ne fonctionne pas, et tu as tous tes pouvoirs. » D’un geste vif, il pris le couteau encore à moitié planté dans la planche de travail pour l’envoyer au niveau de l’estomac de la mutante.
Elle était, est et sera toujours télékinésiste. Cette arme ne la touchera pas aussi sûrement qu’elle lui mentait depuis le début.

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C'était plus fort qu'elle. D'ouvrir sa bouche, de dire ses conneries. Elijah se contenait pour mieux savourer le moment ou il lui ferait ravaler ce qu'elle disait. Bien qu'il ne savait pas quand ça sera, le mutant était sûr que plus elle égrennait les mots, plus le temps s'accélérait à mesure qu'il ne pouvait supporter ses dires. « J'ai été une déesse, mais tu n'as pas été le seul à te soucier de moi, la preuve aujourd'hui est que tu aimais mon gêne. » Un rire mauvais s'échappa de ses lèvres, témoin de son agacement. « Evidemment que j'aimais tes gênes. Tu croyais vraiment que j'étais tombé amoureux de la gamine que tu étais, de la gentille blonde qui avait quoi.. 16 ans. » Presque comme un père, il l'avait vu grandir. Mais aucun père n'avait jamais couché avec sa fille. « Il suffisait que je te mente pour que tu y crois, et je suis persuadé que si je répète suffisamment le fait que tu m'aimes ma belle, tu penseras une nouvelle fois que j'aime ta personnalité ou je ne sais quelle connerie. Mais voici un fait Skylar : tu me mens. » Elijah expliqua alors à la belle ce qu'il pensait depuis le début avec une colère maîtrisée mêlée à une certaine amertume. Elle lui mentait, et lui, il s'était laissé berner. Les rôles s'étaient inversés et le fait de mettre des mots sur cette situation la rendait encore plus excécrable, plus insupportable encore.
« L'élève dépasse le maître, et pourtant, je ne mens pas. » Le mutant grinça des dents. Il savait que s'il s'entêtait et répétait ce qu'il pensait être vrai, Sky le pensera aussi même si cela était faux. Alors il parla de Pietra sans la nomer. Au fil des mots, il attendait de voir le visage de la mutante changer, réaliser qu'elle était piégée face à la réalité des choses, face à ce vaccin qui ne fonctionnait pas et le fait qu'il le savait. Mais rien ne changea sur son visage puéril, un sourire se dessina même, et il compris qu'il ne servait à rien de la forcer à admettre la vérité puisqu'elle jaillira d'elle-même. Sans plus réfléchir, il jetta le couteau, s'attendant à esquiver rapidement l'arme qu'elle pouvait lui renvoyer dessus d'un geste.

Mais il se ficha dans son ventre. Le son était reconnaissable entre mille. Si Elijah pensait que faire disparaitre ce sourire insupportable de son visage allait le soulager ne serait-ce qu'une seconde, cela ne fut pas le cas. Tout deux étaient bien trop occupés à contempler le manche noir dépassant de son abdomen. Sky ne croyait pas à ce qui venait de se produire, tandis que lui n'arrivait toujours pas à croire qu'elle n'avait pas dévié ça avec la télékinésie. « J'avais un coup d'avance Elijah, et si tu avais eu mieux à faire que de me faire suivre ou que d'aller à la chasse aux hunters, tu aurais trouvé la solution de toi-même. Tu m'as sous-estimé, croyant que la déesse que j'étais n'existait plus. » De quoi est-ce qu'elle parlait ?
De quoi est-ce qu'elle parlait ?
Aussi immobile qu'il était, Elijah était paniqué. S'il restait stoïque, ses yeux fixes et révulsés sur Sky montraient clairement son état. Figé sur place par des mots qu'il ne comprennait pas, il regardait sans un mot la jeune femme retirer la lame de son propre corps. Il aurait voulu s'avancer pou l'en empêcher, poser sa propre main sur la sienne ensanglantée pour éviter à ce qu'elle ne se vide totalement de son sang en retirant le couteau. Mais il n'en fit rien. Le cri de douleur qu'elle poussa provoqua un frisson qui parcouru son échine, au lieu de lui décrocher ce sourire habituel, témoin silencieux de son sadisme. Mais pas aujourd'hui. Aussi sûrement que Skylar lui enlevait le privilège de tout savoir et tout contrôler, elle l'empêchait même d'être lui-même. Elijah déglutit, et la peur de la perdre, là, maintenant, sans comprendre la moindre chose le glaça.

Mon Dieu, si j'ai peur pour cette fille, par pitié protégez-moi de ma propre faiblesse.. « En réalité, le fameux remède, est instable. Visiblement, notre race est plus forte que la génétique. Alors chaque dose, entraîne un effet secondaire sur un corps différent, chaque mutant possède une réaction propre. Tu aurais dû fouiller les listes des vaccinés, c'était tellement facile d'y avoir accès dans un hôpital. » Pourquoi ne l'avait-il pas fait ? Pourquoi l'avait-elle fait ? Les larmes coulaient sur ses joues là ou sur celles d'Elijah il accusait la fatigue d'une vie entière qu'il avait dédiée à sa lutte. Après Detroit, il agissait avec plus de précautions, mais cela ne l'empêchait pas d'agir tout court. Comment avait-il pu ne pas prêter attention aux vaccinés ? Pourquoi est-ce que je me serais intéressé à ces chiens qui refusent ce qu'ils sont.. Voilà peut-être sa réponse, et Sky en fut le parfait écho. « J'ai toujours, toujours eu un coup d'avance sur toi, et aveuglé, tu n'as rien vu. Tu m'as bien formée, trop même. » Mais comment est-ce que Sky a-t-elle eu accès si facilement à cette information. Il ne l'avait pas formé à avoir de l'initiative, mais tout au contraire, à obéir sans réfléchir. Elle avait grandit, et Dieu sait que l'on ne grandit jamais seul.
Le couteau se ficha dans le mur d'un blanc autrefois immaculé. « Pourquoi me couper les veines, alors que tu étais à ma disposition ? » A genoux au sol, elle essayait de se relever lorsqu'Elijah sortit de sa torpeur pour aller à son niveau. Sèchement, il la força à rester au sol et il s'accroupit à côté d'elle. « Parce que tu ne peux pas tuer celui qui t'a créé. » C'était autant son égo qui parlait que le mutant qui, en disant ça, espérait bloquer toute tentative de meurtre de la part de la blonde. « Même ton père qui voulait ta peau, il a fallu que je le tue moi. Et chérie, je t'ai peut-être trop bien formée.. Mais tu sais que dans ton fort intérieur, même si on te payait, tu ne peux pas lever la main sur moi. » Mais lui posa la sienne sur elle. Sur son ventre. Sur la plaie béante. « J'ai remplacé ton père. J'ai remplacé ta mère. » Ses yeux plantés dans les siens aussi surement que le couteau était planté dans le mur, il continua d'appuyer, se moquant éperduemment du sang qui pouvait s'écouler. « J'ai remplacé ton dieu. » La voix rauque du mutant s'insinuait autant en elle que dans l'esprit de l'homme. « Alors crois en moi Skylar.. Et tu vivras avec moi, pour l'éternité. » Il arrêta de presser contre la blessure et observa sa main teintée d'un rouge carmin aussi brillant que ses yeux en cet instant. « De gré, ou de force. »

Elijah n'avait qu'à attendre. Si le vaccin était temporaire, il suffisait d'attendre. Si les effets secondaires lui étaient néfaste, il suffira de les inhiber, ou de les soigner suffisamment pour qu'elle reste en vie, comme avec Pietra. Les pupilles fixées avec fascination sur le sang qui portait le gêne mutant finalement toujours présent de la jeune femme, il ajouta à voix basse « Je me suis emporté, mais fais-moi confiance, à l'avenir, je serais très patient. »
Un sourire paternel glissa sur ses lèvres, comme inconscient de la scène que le mutant venait de provoquer, et il pris avec douceur la joue de la jeune femme dans sa main pour la caresser, laissant au passage des traces d'hémoglobine sur sa peau devenue blafarde. Il reprennait contrôle. Et elle chutait de son piédestal.

Faith&Elijah

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Ses yeux s’étaient fermés alors que le sourire sur ses lèvres venait de se former. Une enfant. Dans ses bras où dehors, à vagabonder pour venger ceux qui lui ont injecté un vaccin qui au final ne faisait pas effet. Seule, un pistolet dans le sac ou un couteau dans le fond de sa poche, Skylar n’avait jamais été que la même gamine de 16 ans qu’il avait un jour rencontré. Là, retenue par un de ses bras pour éviter qu’elle ne touche le sol souillé de son propre sang, elle n’était qu’une poupée de chiffon, la fille que l’on avait pour toujours bloqué à ce stade de sa vie ou son monde avait changé. Ou elle avait troqué famille pour idéaux, la haine pour les mutants contre la haine pour les humains. Son esprit s’était brisé, à force de se tendre sans cesse entre ces deux extrêmes, et Elijah avait joyeusement provoqué tout cela.
Elle paraissait si légère. La main du transmutant se posa de nouveau sur sa plaie, et il hésita à instant à faire de nouveau pression sur la blessure. Sentir sa chaire chaude et blessée contre lui. Seul contact qu’il avait jamais eu avec elle depuis longtemps. Passant de son abdomen à son cou, il posa deux doigts sur une carotide striée de la lame qu’elle avait dû appuyer elle-même sur sa propre peau à cause de son mentor. Son poult était lent. Si l’on oubliait le sang et son teint exsangue, on pourrait croire qu’elle dormait. Dans ses bras.

Elijah la porta jusqu’à sa chambre dépouillée. Le temps d’aller à l’étage de et la déposer, sa chemise Armani était barbouillée de l’hémoglobine de la jeune femme, mais il n’en tint pas compte. Simplement, il lui enleva son haut et nettoya la plaie qu’il avait lui-même créée. Avec le soin que pouvait avoir un parent en s’occupant de son enfant malade, il vérifiait par de rapides coup d’œil si l’alcool qu’il appliquait pour désinfecter se blessure ne la réveillait pas. Puis ses pupilles glissaient de son visage comateux à son cou, sa poitrine.. Et aux bandages qu’il appliquait lentement autour de son ventre. Il serait faux de penser qu’il pouvait éprouver une sorte de compassion en la voyant comme cela. Non, ce qu’il éprouvait était de la fierté. Sa petite poupée s’était de nouveau brisée, et elle était à lui, à nouveau. Il ne cherchera pas à faire en sorte qu’elle l’aime de nouveau, oh, il fera tout pour qu’elle le haïsse le plus possible. Sa douleur ne sera pas masquée par les caresses qu’ils avaient pu partager autrefois. Elle sera crue, elle sera saignante, et ce qui venait de se passer dans la cuisine n’était qu’un aperçu de ce qu’il était capable de faire faire à la mutante.
Soigner pour mieux blesser. C’est la théorie du prisonnier qui ne sortira jamais de sa cellule, mais que l’on nourrit tout de même jusqu’à la mort pour s’assurer que sa douleur soit la plus grande et la plus longue possible. Pendant que son abdomen se soignera et cicatrisera, Elijah s’en prendra à ses bras. Ou à ses cuisses. Brûlure de cigarette, cordes, ou peut-être encore la douce morsure d’une lame effilée. Elle le détestera et son pouvoir n’en sera que plus fort. Elle le détestera, mais souffrira jusqu’à la fin de sa vie. Skylar n’était qu’un jouet brisé dont l’homme s’était laissé. Il avait d’autres projets, et s’ils comprenaient la télékinésiste, elle ne sera plus celle mise sous les projecteurs. S’attacher autant à une personne aussi défectueuse avait été une mauvaise chose.

Aujourd’hui, et pour la dernière fois, elle tenta de mettre fin à sa vie.
Aujourd’hui, et pour la dernière fois, son comportement a échappé d’entre les mains d’Elijah.

Pour lui, garder la jeune mutante sous son aile était un acte de compassion. Dans cette femme endormie, il voyait toujours la gosse bourrée de médicaments pour la soigner de sa prétendue folie. Cet éclat dans ses yeux, une rage sourde, une rage grondante qu’un jour il lui a permis d’exploiter. Ce qu’elle était à présent était sa création. Son chef-d’œuvre passé de mode, usé, poussiéreux. Mais le sien. S’occuper d’elle et s’assurer qu’elle vivait toujours était son devoir, en tant que mutant, en tant que leader. Il prendra simplement quelques libertés quant à son traitement, sourira lorsqu’elle hurlera. Un père n’abandonne pas sa fille, un Dieu sa fidèle, mais il pouvait la punir et c’est ce qu’il fera avec une joie qu’il ne contiendra probablement pas.
Un sourire carnassier fut adressé à son propre reflet lorsqu’il releva la tête du lavabo en attendant la jeune femme sortir de sa chambre. Ses pas discrets passèrent prêt de la porte fermée de la salle de bain ou il était, avant de descendre les escaliers. Les mains encore légèrement rosée à cause du sang qu’il avait du mal à faire partir faisaient ressortir ses yeux rouges, accusant d’un manque de sommeil important. Elle avait été dans le coma pendant plusieurs heures, et pourtant Elijah n’avait pu fermer l’œil. Après l’avoir soignée, il était redescendu pour trouver du lapin calciné et s’était contenté des légumes qu’il avait fait revenir. Puis avait lu, s’était occupé de certaines sources, trop impatient de la voir se réveiller pour se rendormir.
Et elle s’était levée.

Il descendit que pour observer la porte d’entrée ouverte. La pluie rentrait à l’intérieur et son bruit comblait l’absence de Skylar. Elijah sortit sous le porche et vit la blonde, penchée, courbée en deux malgré sa plaie qui lui barrait le ventre, à ramasser ses vêtements. Il sourit. Merci Pietra et la vaccin qui ne fonctionnait pas. Merci dieu pour être de son côté. Son emprise sur Faith était de nouveau là, et son sourire, et sa forme, et son enthousiasme aussi. Lui qui hier était une épave était à présent un homme.. Heureux. Home Sweet Home. Rentrant à l’intérieur, il ferma et verrouilla la porte, attendant sagement derrière la vitre que la blonde ne tente de rentrer et se retrouve enfermée dehors. Interdiction d’être ailleurs que chez lui après dix heures du soir passée, et le mutant avait bien peur qu’il ne soit près d’une heure du matin. Elle et ses fringue, elle et sa prétendue nouvelle vie, là à attendre dehors, bloquée entre cette porte fermée à clef et une rue dans laquelle elle ne pouvait aller.
Sky avait interdiction d’être dans la ville à cette heure-là, mais plus important, Sky devait souffrir pour que lui puisse sourire réellement et pleinement. Il était patient, elle non. Son pouvoir reviendra, une fois que la pluie lui aura rongé les os aussi sûrement que la rage qu’elle a déjà envers lui.