Comment êtes-vous entré parmi les hunters ?
Si certains deviennent hunter, que ce soit par la force des choses ou une envie certaine, les deux raisons sont valables, d'autres naissent ainsi. Je fais partie de cette catégorie. Chez les Callahan, nous sommes depuis des décennies des chasseurs de mutants. De père en fils, nous tentons de maintenir cette héritage et purifier la région de Radcliff de cette infection grandissante. Cependant, nous ne sommes pas des privilégiés. Nous suivons le même entrainement, devons passer par les mêmes rituels que les autres apprentis. Néanmoins, nous avons ça dans le sang.

Avez-vous déjà effectué votre devoir de chasseur ?
Evidemment. Cela ne reste néanmoins pas nécessairement un souvenir agréable. C'est un devoir envers la société que nous réalisons, et ce n'est pas facile de retirer la vie à une personne, aussi monstrueuse soit elle. Cette personne avait tué une poignée de hunters avant que je puisse l'achever. Et dans son regard, la douleur apparente ne doit pas être la raison d'une satisfaction jubilatoire pour un purificateur.  Chacune des ces morts n'apporte qu'un goût amer, d'une âme infectée qui a du être sauvé. Sauf lorsqu'il s'agit d'une vendetta personnelle. Comme ce mutant qui a ôté sans aucun droit la vie de ma femme.

Que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles nommé Uprising ?
S'ils pensent que c'est de cette manière qu'ils vont ramener le calme dans notre pays, ils sont bien loin de la vérité. Laissez ça aux experts dans le domaine. Lorsqu'on s'occupe soi-même de sa plomberie, cela finit toujours en eau de boudin. Cela risque d'être la même chose si ces énergumènes d'Uprising ne se retirent pas d'une champ de bataille qui n'est pas le leur. Pas question d'enlever la vie à plus de personnes.

Que pensez-vous des actions de Thaddeus Lancaster à la tête du Comté ?
Elles ne sont pas encore à la hauteur des attentes que nous portons en lui mais au fur et à mesure, il comprendra parfaitement le bien fondé de notre relation de confiance mutuelle. Nous sommes des adultes qui ne souhaitons que le bien de notre communauté. Et si cela passe par des mesures drastiques, alors des mesures drastiques il y aura. Thaddeus est un citoyen sensé qui saura mettre la priorité sur las sécurité nécessaire de ses concitoyens.

PAYS : france. DISPONIBILITÉ : régulière.VOTRE AVIS SUR TH : toujours aussi bon ! COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : top-site. PERSONNAGE : scénario de salomé la chaudière. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : éje pense que la maj va être parfaite pour repartir sur de bonnes bases. UN DERNIER MOT ? :  

Le souffle court, ses yeux sombres resplendissaient à la clarté d’une lune en croissant, crayeuse. Son regard contrastait avec son visage blême. Ce teint blafard, presque mortuaire. Néanmoins, ce n’était pas lui dont le cœur s’était arrêté. Un corps gisait sans vie, dans ses bras, uniquement alimenté par des larmes perlant le long de ses joues creusées. Sa chemise immaculée il y a quelques heures ressemblait à présent à un vulgaire tablier de boucher. Des traces de doigts agrippant son col étaient encrées dans le tissu, comme dans la mémoire du jeune homme. Roderick tenait là, entre ses muscles tremblants, le cadavre de son épouse. Inanimée, elle trônait avec cette grâce si particulière, celle qui l’accompagnait au quotidien. Ses lèvres pourpres, ses yeux clos, tout indiquât pourtant à Roderick qu’un voile divin avait recouvert l’esprit de la jeune femme. Cependant, son étreinte se resserrait autour de son buste frêle, comme pour l’empêcher de rejoindre un univers céleste qui lui était fatalement promis. Autour de lui, un calme apparent. L’homme était enfermé dans sa bulle, n’entendait pas les cris s’échangeant dans un brouhaha ambiant. La forêt, d’habitude d’une sérénité paisible, semblait être le lieu d’une bataille infernal. Et comme dans toutes batailles, des âmes volées, d’innocents, de défenseurs d’une cause. Et malgré tout le chagrin et regrets du monde, rien n’annulerait cette fatidique perte. Une plaie béante au niveau de l’abdomen, pansée sporadiquement par une manche de la chemise à présent carmin, symbolisait la violence de ce combat contre un homme. Un seul. Si, hormis des égratignures sur le visage et les bras, Roderick ne paraissait pas blessé, ce n’était que superficiel. Au fond de lui, il la possédait également, cette déchirure à vif que même le temps ne pourrait guérir. Idéalement, dans sa conception, Roderick pensait que la vengeance atténuerait cette peine. Loin de là, la rage aux lèvres, il regrettait son geste sanguin d’avoir coupé la tête du meurtrier. Le désormais veuf se rendait compte à présent à quel point il aurait aimé le faire souffrir, le torturer, pour qu’il ne sente qu’une infime partie de sa douleur. La douleur d’un époux ayant perdu son âme sœur, d’un ami ayant perdu son confident, d’un chasseur ayant perdu son compagnon de battue. Et il n’osait penser à son fils. Un orphelin. Tout ça à cause d’un de ces maudits mutants.


D’un geste de la main, las, le puissant homme d’affaires congédia ses conseillers qui se tenaient droit devant lui depuis une heure déjà, déblatérant au sujet d’une possible extension de la Callahan Corp en Californie. Toutes ses discussions inutiles lui suffisaient pour aujourd’hui. D’autant plus que Roderick n’avait pas la tête à une affaire de type professionnel. De son regard froid, sans émotion, il observa la porte se fermer avec minutie et précaution derrière un de ces costumes Armani. L’activité de son business florissant passait au second plan depuis quelques jours. Assis derrière son secrétaire en merisier, il prit son temps pour respirer, quelques secondes durant. Ces derniers jours semblait irréels. Et pourtant, en jetant un coup d’œil au dessus de son épaule droite, le temps était radieux Un soleil d’été baignait le jardin de la demeure familiale, les oiseaux gazouillaient candides. Rien ne laissait paraitre le cataclysme des jours précédents. Du coin de l’œil, le patriarche de la famille Callahan observa son téléphone. 15h36. Et toujours pas d’appel. Elle l’évitait. Clairement. Des bribes de souvenirs qu’il tentait de réprimer passèrent devant ses yeux. Du sang. Une pluie battante. Sa fille. Roderick passa une main sur son front pour essayer d’échapper à cette emprise diabolique de sa mémoire.  Sa main pansée, une vilaine coupure, plongea à travers l’ouverture de sa chemise. Le brun empoigna le collier qu’il portait toujours et l’enleva. Au bout de la chaine en or, une petite clé, minuscule, mais suffisamment grande pour ouvrir un tiroir. D’ailleurs, un tiroir du bureau sur lequel était éparpillé une dizaine de feuilles volantes. D’un geste du bras, il les écarta, les faisant voler magistralement dans un ballet envoutant. La colère envahissait l’esprit du paternel. Il tentait de reprendre son calme. Une respiration profonde. Suivie d’une seconde. Son rythme cardiaque était toujours saccadé. Tant pis. Il fit tourner la clé dans la serrure et ouvrit en grand le compartiment, le faisant tomber au sol. Un seul dossier trônait, narguant presque le Callahan. Adriel. C’était le nom marqué sur le papier, indélébile. Mais pas que sur le document. Roderick l’empoigna avec une certaine rage et le posa devant lui. Portant le dos de sa main au niveau de sa bouche, il réfléchit. Avait-il vraiment besoin de se replonger dans cette affaire ? Non lui aurait-on dit, l’affaire était bouclée. Cependant, quelque chose glissait entre ses doigts fins, comme la couverture qu’il tourna, amer. Cette photo, il l’avait des centaines de fois. Il avait même vu le personnage devant lui de nombreuses fois. Il l’avait trompé, roulé dans la farine comme une bleusaille. Du poing, il tapa sur le bureau. La douleur le fit frissonner, sa main n’était pas encore rétablie. En se mordant la lèvre pour éviter de laisser transparaitre sa gène, il se l’ouvrit légèrement, des goutes de sang perlant sur le papier immaculé. Adriel. Il avait réussi à éloigner encore plus son cadet qu’il ne l’était déjà, le rendant légume. Littéralement. Et à présent, sa fille. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait avec elle depuis qu’elle avait laissé parler sa rage. Elle ne répondait pas à ses appels. Tout tombait en lambeaux. Roderick ne pouvait s’empêcher de relire quotidiennement ce dossier, voir ce qui lui avait échappé à nouveau. Il n’y arrivait pas. Pas avec le visage angélique de sa fille obnubilant ses pensées. D’un geste de la main, il se saisit de son téléphone portable. Il composa le numéro de la brunette. Il tomba immédiatement sur sa messagerie vocale. Elle l’évitait.