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 Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)

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Marius Caesar
Marius Caesar

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SUR TH DEPUIS : 24/01/2015
MessageSujet: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeDim 1 Fév 2015 - 18:31


Allez, dis moi ton secret…



Ah non mais c’est pas vrai ça ! Encore ? Ca fait depuis cinq heures du matin que je suis là, à maquetter sur un bout de carton la cascade que l’on me demande de faire. Maquetter, envisager, improviser avant d’avoir le droit de la réaliser en vrai. On dit toujours que cascadeur ne veut pas dire casse-cou, loin de là même, et bien je suis l’erreur dans l’équation. Et en plus d’être casse-cou, je suis particulièrement casse-c#uille, du genre combo de la mort. Et quand je fais des efforts et que je me plie à leurs exigences pourries de prévision et de calcul des risques, comment on me récompense ? « Nan mais t’es sérieux mec ? J’t’assure qu’elle roule comme un joint néerlandais, cette bécane… j’ai pas besoin d’aller… nan… mais b#rdel, tu fais chier mec ! J’ai pas que… » Okay, je ne suis pas du genre poli, patient ou tout ce bazar, mais là, il commence à me gonfler sévère. Me faire lever à 3h du mat’ pour une question de p#tain de luminosité, c’était déjà pas mal dans le genre il y a deux semaines, mais là… Dans un soupir, un énorme soupir, et une flopée de qualificatifs français pas réellement courtois concernant sa mère, son père, et toute sa famille sur une bonne douzaine de générations, je fais volte-face et traîne ma moto hors du garage où sont garés tous les véhicules utilisés pour les cascades mécaniques, la démarre d’un mouvement de poignet. A chaque fois, c’est la même chose. A chaque fois on me répète exactement les mêmes mots, à savoir que faire des cascades aussi dangereuses que celles pour lesquelles je signe, ce n’est pas pour les casse-cous qui négligent leur sécurité et celle de l’équipe de production, ce genre de c#nnerie. A chaque fois, aussi, on me rappelle que c’est à moi à veiller au bon fonctionnement de tous mes outils, mais à chaque fois, enfin, on me materne comme un gosse en vérifiant que j’ai bien bichonné ma moto, ma voiture ou la trottinette de la mort… Et ça me gonfle. Sérieux. Je ne suis pas un gosse b#rdel, et si j’ai pas envie de faire constamment réviser mes affaires, c’est mon problème. Sans prendre la peine de mettre mon casque, j’accélère un cran encore.

Dix minutes plus tard, un virage, un dérapage stylé – parce que je le vaux bien – et me voilà arrivé, à arrêter le chronomètre pour voir si j’ai battu mon record. « Oh yeaaah… ». J’ai un peu dépassé les limites de vitesse, mais je n’en ai rien à faire. Parce que vu le temps que j’ai mis à rejoindre mon garage préféré, je me retrouve à faire une petite danse agrémentée d’un déhanché digne des plus grands stripteaser pour me féliciter de mon nouveau record, cinq secondes de mieux que l’ancien temps. « C’est qui le meilleuuur ? » Un claquement de mains, je fais un tour sur moi-même avant d’enlever mes lunettes de soleil et de tirer un peu plus ma bécane en direction de l’entrée et des voitures disséquées. « Quelqu’un ? » Un regard interloqué, je passe la tête dans l’embrasure de la porte. Un « p#tain » distinctement articulé en français, j’entends presque le soupir désespéré de ma mère devant ma vulgarité croissante, et je m’adosse au mur en croisant les bras. Mais qu’est ce qu’ils font tous, sérieux ? Ils savent ce que veut dire bosser ? Un regard à ma montre m’informe qu’il est midi et demi. Et que contrairement aux gens comme moi, les mecs normaux mangent à cette heure là et pas n’importe quand comme j’en ai la désastreuse habitude. Et m#rde… Sans aucune attention pour mes habits, je me laisse tomber dans la poussière du sol, à regarder les environs. De toute manière, il n’y a que ça à faire, non ? Attendre que quelqu’un se pointe, si possible Alyah, pour faire rapidement la révision et puis basta, je pourrai enfin aller gagner mon fric et retourner pioncer chez moi comme je comptais le faire cet aprèm. Rythme décalé, hygiène de vie totalement déplorable, le pire c’est que j’en suis totalement fier. Sortant une balle en caoutchouc de ma poche, je commence à la faire rebondir sur le sol, puis contre la roue de ma moto, puis contre le mur le plus proche, puis… Je saute sur mes pieds, me jette sur la balle pour lui éviter un aller simple dans une bouche d’égout, l’attrapant du bout des doigts et par réflexe, je l’envoie droit dans les cages, autrement dit la voiture en cours de réparation qui a encore son capot d’ouvert.

D’un bond, me voilà à nouveau debout. Quelques pas, je suis penché au dessus de la voiture, à la recherche de ma baballe. Les moteurs, j’ai plus l’habitude de les exploser, pas de les réparer et encore moins d’y chercher quoique ce soit. « Et m#rde… » Sans trop savoir ce que je fais, je commence à tripatouiller dans les fils et divers composants. « Pourquoi est ce que je marque toujours des buts quand c’est pas très malin, hein ? » Je m’afflige, parfois. Exceptionnellement. Peut être trop peu souvent selon Martial mais bon… faut bien qu’il s’y fasse. Je m’afflige, donc, et lorsque je me retourne et croise le regard de ma garagiste préférée – elle a l’avantage de ne pas être moche et en plus d’être intrigante – je me contente de sourire largement : « Hey ! T’étais où meuf ? J’ai perdu un joujou dans la voiture, ça te dérange pas de la chercher avec moi ? J’dois aussi faire réviser ma moto, mais bon… ça on n’est pas obligé. » Un clin d’œil pour compléter le tableau, j’assume totalement d’être stupide.

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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeJeu 12 Fév 2015 - 16:46


Marius & Alyah Հ Allez, dis-moi ton secret !


Encore une journée placée sous le sceau du normal. Voilà quelques jours qu’elle était frappée par le terrible fléau de la routine et du banal. La vie normale était affligeante, plus fatigante que les quotidiens qu’elle vivait autrefois. Lève-toi, va travailler, mange, travaille encore et va te coucher. De temps en temps va faire des courses, pleure sur tes finances, dors encore, travaille plus. Des gens avaient donc vécu toute leur vie ainsi ? Elle les plaignait tellement. L’enfer ce n’était pas la fin du voyage, mais bien la route pour y aller. Finalement, grandir dans la rigueur militaire, s’entraîner au combat, c’était bien plus jouissif. Voilà un vrai goût pour la vie. Le soleil aride de l’Orient, le désordre ambiant de Tel-Aviv, les coups, l’adrénaline, Elias et les autres… des images s’enchaînaient dans son esprit nostalgique, la renvoyant à des temps si lointains qu’ils semblaient n’avoir jamais existés.  Si les cicatrices mentales n’étaient pas si prégnantes, elle aurait pu douter de son existence, de ses souvenirs. Elle aurait pu croire avoir tout inventé. Mais les sillons de la vie avaient trop bien marqué son corps.

Donc voilà, comme tous les tristes matins, elle s’était réveillée, avait enfilé un jogging – toujours plus esthétique que la salopette que portaient les autres – et avait traîné sa mauvaise foi au garage. Elle y bossait de temps en temps, histoire de passer pour une personne normale et aussi pour se faire quelques tunes autrement qu’en visitant des maisons la nuit. Ce qui lui servait de patron – il faudrait des années avant qu’elle ne consente à considérer quelqu’un comme son supérieur hiérarchique – avait gardé son sarcasme pour lui. Alyah avait été bien claire sur le fait qu’elle travaillait quand elle le voulait. Il n’avait pas cherché plus loin, elle était quand même sacrément bien roulée et c’était toujours agréable de la voir se pencher sur un moteur. Elle faisait le bonheur de beaucoup de clients même,et c’était un excellent moyen d’en fidéliser certains. Pour Alyah, il y avait aussi l’avantage de faire discrètement du repérage. Quand certains se ramenaient avec des caisses hors de prix, elle retenait leurs noms et au mieux leur adresse et les ajoutait à la liste des personnes qui valent un petit cambriolage en règles.

Bref une journée normale donc, au taf. Enfin, dans les limites de la normalité quand on était un ancien agent secret en pleine réinsertion après avoir été accusée de terrorisme. Il y a des limites à la normalité qui s’appliquent dans ce genre de cas. C’est pas tout le monde qui vient travailler avec un flingue dans son sac et un poignard dans sa botte.  Bref, donc. L’Israélienne en était à la fin de sa pause déjeuner quand elle entra de nouveau au garage pour apercevoir l’air avide de son emmerdeur attitré. Elle darda ses prunelles marron sur lui et fut tentée de faire demi-tour pour ne pas avoir à supporter Marius. Marius, c’était un de ses clients qui était originaire de France et devant qui elle avait fait l’erreur de persister à dire qu’elle était Française. D’habitude ça fonctionnait, les consommateurs américains moyens ne cherchaient pas plus loin et trouvaient que le petit accent chantant était une justification en soi. Mais lui bien sûr avait réussi à discerner le vrai du faux, à voir qu’elle cachait quelque chose sous son faux passeport. Depuis, il revenait la voir avec toujours plein de questions à la charge. Il n’était pas dangereux en soi, mais il était insistant et c’était déjà suffisant.

Elle but une dernière gorgée de bière pour se donner du courage et déposa la canette à côté du reste d’un sandwich Subway qu’elle s’était enfilée plus tôt. Calme. Zen. Calme. Il lui indiqua avoir malencontreusement laissé tomber un jouet dans le moteur d’une voiture. Comment garder son calme ? En dix secondes, elle avait déjà établi quinze scénarios de morts, certaines rapides, d’autres biens sanglantes.  « Moi qui pensais  que ne pas toucher les voitures hors de prix des autres tombait sous le sens. Es-tu le seul représentant de ton espèce ou alors êtes-vous plusieurs à peupler ce monde ? »

Elle s’approcha de la scène du crime et lui fit signe de se pousser. Il valait mieux stopper les frais ici et qu’il ne s’approche plus du moteur. Elle zieuta quelques secondes et soupira. « Ça va, a priori, rien de bien grave. Mais j’ajouterai ça à ton devis quand même. » Elle se pencha ensuite pour inspecter de plus près l’engin. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il avait bien pu perdre, mais connaissant le bonhomme, ça ne l’étonnerait même pas de retrouver un petit soldat. Elle n’en était pas au stade où elle pouvait s’énerver, elle était simplement lasse, ce qui la rendait plus ou moins patiente encore. S’il se tenait tranquille, peut-être que pour une fois leur rencontre ne se terminerait pas trop mal. « C’est quoi exactement ton joujou ? »


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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeJeu 12 Fév 2015 - 20:47


Allez, dis moi ton secret…



C’est quoi ce fil ? J’espère qu’il n’était pas très important, parce que je tire dessus pour tenter de soulever un machin afin d’apercevoir au dessus du truc ma baballe qui a dû glisser par ici, là bas, dans le bidule tout noir. Mes yeux se froncent, mes mains se lancent à l’aventure dans un moteur qui se lamente très certainement d’être malmené de la sorte. B#rdel, pourquoi est ce qu’il n’y a pas de flèches clignotantes, hein ? Heureusement, je m’aperçois rapidement que je ne suis pas seul, et que – mieux encore – c’est Alyah qui semble être désespérée par mon cas. Qui l’est. Désespéré. Sa bière rejoint un papier de Subway, je lui souris, plein d’espoir quant à l’impact de mon sex-appeal totalement indubitable. « Moi qui pensais que ne pas toucher les voitures hors de prix des autres tombait sous le sens. Es-tu le seul représentant de ton espèce ou alors êtes-vous plusieurs à peupler ce monde ? » Bon, de toute évidence, il n’a pas l’effet escompté, mais je ne suis pas particulièrement déçu : la voir baver devant moi m’aurait peut être assuré une place dans son lit, ce n’est pas ma priorité sur le court terme. J’hausse les épaules en m’écartant sous son injonction, mains en l’air comme le bon coupable que je suis. « T’inquiète, j’crois que je suis le seul de mon espère, sinon les Etats-Unis auraient fait boom depuis bien longtemps ! Et tu sais, c’était pas volontaire ! J’ai juste marqué un but, et comme par hasard, les cages étaient encombrées de toutes ces s#loperies ! » Dommage pour toi, Alyah, je ne suis pas particulièrement sensé. Voire pas du tout même. Comme un gosse, je penche la tête pour regarder par-dessus son épaule, histoire de voir à travers ses yeux – on sait jamais, ça pourrait marcher – et soupire en même temps qu’elle, me penchant tout comme elle pour inspecter je ne sais pas quoi. « Ça va, a priori, rien de bien grave. Mais j’ajouterai ça à ton devis quand même. » Je lève les yeux au ciel. Genre… « Geeeeenre… J’ai rien touché à ton machin, il était déjà tout crade avant que je viens foutre mes mains innocentes dedans. J’suis sûr que je l’ai même réparé ! » Devis… mais qu’est ce qu’il faut pas entendre, sérieux ? Las d’être penché sur un moteur de voiture lorsque je pourrais faire quelque chose de bien plus constructif, je me décale sur le côté pour m’adosser à la carrosserie, bras croisé. « C’est quoi exactement ton joujou ? » Instantanément, un sourire de gosse – toujours ! – s’étire sur mes lèvres. « Une baballe. Comme pour les clébards, sauf que c’est ma baballe à moi. Et toi, c’est quoi ton secret pour être toujours aussi aimable ? Ne me dis pas que tu râles comme une parisienne parce que t’as ça dans le sang, hein ! » Je lève les yeux au ciel très fier de moi. Oui, très fier.

Je suis toujours très fier de moi, de toute façon, c’est très important de s’auto-congratuler souvent, ça fait du bien à l’ego et au moral. Je suis très fier de moi, parce qu’avec une transition aussi fine et délicate que mes tirs de canon dans les cages de l’équipe adverse, j’ai ramené sur le terrain mon sujet préféré en un temps record. Loin de l’épargner, je me retourne pour poser mes coudes sur le toit de la caisse et la regarder bosser. Ou chercher. « D’ailleurs, j’ai réfléchi. Bon okay, j’ai demandé à mon frère de le faire pour moi, tu sais, la répartition des tâches, tout ça tout ça… Bref, en plus c’est faux j’ai réfléchi tout seul. » Bavard, moi ? Si peu. C’est plus fort que moi, j’ai besoin de parler, j’aime bien entendre le son de ma voix et j’ai peur du silence. Et puis parler, c’est tellement agréable, vous ne trouvez pas ? Bon d’accord. « Donc je suis arrivé à la conclusion que vu ta tronche et que tu es relativement sortable, tu dois pas venir du Nord. Ouais, je sais, j’suis un génie, mais je t’avoue que le teint mât et les cheveux noirs m’ont un peu aidé. Du coup… hum… Pondichery ? » Mes yeux deviennent interrogatifs. « Je t’avoue que j’ai aucune idée d’où ça se situe, je sais juste qu’en général, leur bac est dix fois plus complexe que le nôtre. » Incapable de rester en place, je quitte mon appui pour venir poser mes mains sur le bord du capot, presque à frôler son épaule en galant gentilhomme que je ne suis pas. « Tu sais qu’il n’y a qu’un peu plus d’une trentaine de pays francophone dans le monde, j’vais forcément trouver d’où vient ton si joli accent. » Je sais, je ne suis pas sortable. Et alors ? Et alors rien. Je n’ai pas été à moitié renié par mes parents pour avoir un balai coincé dans le derche, n’en déplaise à mon Martial d’amour qui sait très bien l’avoir quand il faut. Tendant la main vers le moteur, je refuse d’interrompre le flux de parole qui s’échappe de mes lèvres mutines. « Tu l’as trouvée ? Elle est peut être dessous ce machin ! »


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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeMar 17 Fév 2015 - 20:51


Marius & Alyah Հ Allez, dis-moi ton secret !


Les dents serrées, Alyah essayait de ne pas trop faire attention aux déblatérations de Marius pour pouvoir retrouver le fameux jouet. Elle ne doutait pas du fait qu’il n’y en avait pas deux comme lui, elle n’aurait pas donné cher sinon du reste du monde. Peut-être que ce qui lui manquait le plus au Mossad, c’étaient les fréquentations. Elle n’avait pas à débattre avec des gens comme lui. Même à l’hôpital psychiatrique elle s’arrangeait toujours pour qu’on lui foute la paix de temps en temps. Les avantages d’être entourés de fous, c’est que personne ne vous posait de questions quand vous réclamiez un moment de tranquillité. Dans le monde actuel, c’était un peu plus compliqué. Ceux qui n’avaient pas de relations sociales étaient pointés du doigt, alors si elle voulait rester discrète elle avait intérêt à jouer la fille sans histoires. Sûrement son rôle le plus éprouvant…
« Tu vas me dire que le filtre à air s’est dévissé tout seul ? » Réponse à sa prétendue innocence. Il était évident qu’il avait fourré ses mains un peu partout, mais heureusement il n’avait rien cassé. Là, c’est plus qu’un simple devis qu’il se serait mangé, mais une sacrée claque. « Une baballe. Comme pour les clébards, sauf que c’est ma baballe à moi. » Voyez-vous ça… c’était à peine étonnant. Elle leva les yeux au ciel, mais il n’avait pas dû voir son geste puisqu’elle était dos à lui.

Il commença ensuite son jeu favoris, lui poser des questions. Elle le laissa causer, un jour peut-être il serait épuisé de gratter les couches de mystère et arrêterait de lui-même. Ou alors entre temps, Alyah aurait déjà trouvé un moyen plus subtil de le faire taire. Il fallait juste qu’elle ne se laisse pas emporter jusqu’à lui arracher la langue… Il ne semblait pas se rendre compte que c’était plus qu’un jeu. Il jouait carrément avec le feu. En bonne ex agente qu’elle était, elle saurait couvrir ses traces bien comme il faut s’il venait à découvrir quoique ce soit de vraiment important. Elle pouvait disparaître en deux jours montre en mains, et Alyah Levanon cesserait d’exister. Elle irait se terrer à Baltimore ensuite, en espérant juste ne pas rencontrer d’autres boulets sur sa route.
Elle le sentit plus qu’elle ne le vit revenir se poser près d’elle. Et quand elle vit que sa main se faufilait de nouveau là où elle ne devrait pas, elle tapa dessus. Une petite claque pour le dissuader de recommencer. « Pas touche. » Elle commençait à dévisser la batterie qu’il venait de montrer justement, et comme elle était quasiment neuve, elle préférait qu’il n’arrive rien à l’engin. Finalement, dans un creux sous l’emplacement laissé béant par la batterie, elle vit la fameuse balle perdue. « Tiens, le voilà ton jouet ! » lâcha-t-elle en lançant la balle vers lui. Elle entreprit ensuite de remettre la batterie en place, et pour éviter de nouveaux désagréments, ferma le capot.

Elle s’étira ensuite avant de lancer un regard plein d’avertissement à Marius. « Garde ça dans ta poche, ou alors ça finit à la poubelle. » Puis elle retourna à sa bière. Un petit sourire caustique vint éclairer son visage alors qu’elle réfléchissait à comment répondre à ses questions. « Pondichéry, c’est en Inde. » Un très joli coin d’ailleurs, elle avait déjà été envoyée là-bas pour recruter un mutant qui avait la capacité de forcer les gens à dire la vérité. Très pratique pour les interrogatoires, un peu moins pour se faire des amis. « Et non désolée, je ne viens pas de là-bas. Disons que le point sur le front et les dieux à huit bras, ce n’est pas trop mon truc. » Elle marqua une légère pause, histoire de le faire mariner encore un peu. « Quoique j’aime bien les éléphants, alors peut-être bien. » Elle conclut par un clin d’œil. « Franchement, je ne vois pas pourquoi tu te focalises sur les accents. Tout le monde en a en France. Et puis il y a peut-être une trentaine de pays francophones, mais il y a soixante-quinze langues de France… » Depuis qu’elle avait rencontré le Français, elle avait potassé son sujet histoire de ne plus se faire bêtement piégée. « Bonne chance pour trouver mes origines et le dialecte précis que je parle. »
N’allait-il jamais se décourager ? Elle espérait que oui quand même, parce que l’avoir sur le dos encore longtemps finirait par elle nocif pour l’un d’entre eux. « Bon, qu’est-ce qu’elle a ta bécane ? »



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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeMar 17 Fév 2015 - 23:03


Allez, dis moi ton secret…



Bon d’accord, je l’ai cherché. Dès que j’ai tendu la main, je l’ai sentie venir, cette petite tape digne de celles que m’infligeaient ma mère les premiers temps lorsque je posais, sciemment, mes coudes sur la table avant de manger comme un porc histoire de bien les gonfler. Je l’ai sentie venir, mais ce n’st pas pour autant que je m’abstiens de tirer avec beaucoup de maturité la langue à Alyah qui n’apprécie visiblement pas que je m’amuse avec ses joujoux, et n’y voyez pas là un sous entendu pervers. Je pense que si je m’aventure à jouer avec ces joujoux là, je risque de me retrouver au mieux à terre, au pire – et plus probable – avec une voix de castra pour la fin de mes jours. Je suis peut être crétin, j’ai étrangement un certain instinct de survie qui me fait ranger mes mains dans mes poches alors que je continue mes déambulations autour de la voiture, vu que je n’ai même plus le droit d’aider, généreux incompris que je suis. « Pas touche. » a-t-elle dit. Geenre… Alyah, tu sais que c’est le meilleur moyen pour me donner envie de toucher justement ? Je commence à m’impatienter lorsqu’elle prononce enfin les mots libérateurs. « Tiens, le voilà ton jouet ! » Attrapant la balle au vol, je commence déjà à la faire rebondir par terre dans un « B#rdel ! Merci » bien français et surtout totalement ravi, un large sourire aux lèvres. Loin de lui obéir lorsqu’elle tente de me lancer un regard d’avertissement, je ferme la main sur ma balle, la malaxant et jonglant entre mes deux mains alors qu’elle m’ordonne de la ranger. « Garde ça dans ta poche, ou alors ça finit à la poubelle. » Je lève les yeux au ciel. « Essaye un peu pour voir… » Elle n’arriverait même pas à effleurer la balle, même si elle le voudrait. J’ai presque envie de lui en lancer le pari, mais je me rends soudain compte qu’elle n’a toujours pas réfuté mon hypothèse. « Et donc… » Et donc, et donc, pourquoi est ce qu’elle ne répond pas ? J’ai touché dans le mille, c’est ça ? C’est ça, j’en mettrais la main au feu, ou plutôt celle de Martial, vu que bon, on ne va quand même pas faire de folie. Allez, s’il te plait, dis moi, dis, pourquoi ce sourire ? Hein ?

Je dois faire l’effet d’un gamin surexcité pour quiconque jette un œil à mes pensées. Et pourtant en apparence, je suis juste en train de la regarder tout en jonglant avec ma balle, neutre comme un parfait enfant la veille de Noël qui attend avec une certaine fébrilité l’heure d’ouvrir ses cadeaux et qui s’oblige à être sage de crainte de voir le père Noël partir en lui faisant un doigt d’honneur. Oui, j’ai toujours été très doué en métaphore. Dans tous les cas, si son sourire m’annonce de bonne nouvelle, j’ai le vague pressentiment d’une désillusion très prochaine. « Pondichéry, c’est en Inde. » Bon, déjà, elle sait où c’est, c’est un bon point. Mais… et alors ? J’ai vu juste ? « Et non désolée, je ne viens pas de là-bas. Disons que le point sur le front et les dieux à huit bras, ce n’est pas trop mon truc. » Pfff… Ma déception se marque très clairement sur mon visage, comme toujours. Contrairement à ma mère qui avait autant d’expressivité qu’un homard dans de l’eau bouillante, on a toujours pu lire en moi comme dans un livre ouvert en ce qui concerne mes sentiments. Après, c’est bien plus délicat pour savoir si je mens ou pas mais c’est une autre histoire. De la déception, donc, que chasse bien vite mon enthousiasme habituel lorsqu’elle commence à évoquer d’autres pistes. Ou pas. « Quoique j’aime bien les éléphants, alors peut-être bien. Franchement, je ne vois pas pourquoi tu te focalises sur les accents. Tout le monde en a en France. Et puis il y a peut-être une trentaine de pays francophones, mais il y a soixante-quinze langues de France… » Je rentre la tête dans les épaules une fraction de seconde, le temps de rattraper ma balle sur le bout des doigts pour enfin la ranger dans ma proche et encaisser la remarque. « Bonne chance pour trouver mes origines et le dialecte précis que je parle. Bon, qu’est-ce qu’elle a ta bécane ? » J’ignore sa question d’un geste de la main, mon cerveau refusant d’accepter le chiffre qu’elle m’a balancé. Alors qu’on se redirige vers l’extérieur du garage, je m’arrête, trop interloqué pour laisser passer ça.

« Sérieux, soixante-quinze langues ? Genre… tu comptes la langue de bois et la langue de p#te, là, hein ? Parce qu’avec le marseillais, le breton et le ch’ti, tu vas pas monter bien haut… » Je ne suis pas sérieux, je sais. Je ne le suis jamais. Mon humour ne fait rire que moi, aussi, mais de ça je n’en ai rien à faire. Parce que soixante-quinze bon sang ! S’il y a bien une seule matière que j’ai presque toujours bossée à l’école, c’était bien les maths. Le seul truc qui m’amusait en dehors du sport et d’emm#rder mon frère et les profs. Les chiffres, les nombres, les équations, tout ça, ça m’amuse. Aussi étonnant que cela puisse paraître, d’ailleurs. Mais bon. Soixante-quinze ? J’écarquille davantage les yeux, histoire qu’elle comprenne bien qu’on ne me la fait pas sur ce coup là, et que si elle veut me faire bouffer des couleuvres, je suis peut être dingue, mais je préfère qu’on me les fasse cuire avant. Dans tous les cas, je finis par hausser les épaules et m’assoir sur la moto qui grimace sous mon poids que les suspensions accueillent dans un grincement sonore. Depuis quand j’ai pris du poids moi ? Bonne question. Ma mutation qui me joue un tour ? Sérieux ? Non… La voix de Martial me supplie de faire comme si de rien n’était, j’offre un large sourire à Alyah. « En théorie, elle est impec, regarde elle brille même comme un sou neuf ! En pratique, ils veulent encore que je la révise, j’suis supposé faire un triple salto avec demain après midi, tu vois le genre… Bref, il me faut juste un p'tit papier pour dire qu'elle est okay. Comme d'hab quoi... » Bon, d’accord, en vrai c’est juste une cascade qui demande un peu de vitesse pour une course poursuite et une explosion assez banale. Mais c’est pas avec ce genre de cascade que je peux l’emballer ou simplement l’impressionner alors faut pas trop m’en vouloir si je prends quelques libertés, d’accord ? « Et tu sais, j’vais pas te lâcher hein. M’agiter un mystère comme ça, c’est comme agiter une pelote de laine devant un chaton. » Mes doigts s’agitent pour mieux mimer les petites griffes dudit chaton. « Je veux l’attraper ! Je ne saurais vivre normalement sans savoir de quelle contrée nous provient la charmante et langoureuse Alyah » Mes talents de comédien me laissent souvent perplexes tant ils frôlent le génie lorsque je me transforme en diva dramatique comme à l’instant. Replacez Alyah par Hélène de Troie, je suis sûr qu’on voudrait de moi sur toutes les planches pour interpréter je ne sais pas quelle pièce tragique d’un obscur auteur qui vous fait chialer devant les déboires d’un Pâris stupide et d’une Hélène pimbêche.



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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeLun 23 Fév 2015 - 23:57


Marius & Alyah Հ Allez, dis-moi ton secret !


Est-ce qu’il le faisait exprès ? Un tel comportement ne pouvait pas être naturel. Qu’était-il arrivé à la théorie de l’évolution de Darwin ? Marius avait dû passer les mailles d’une manière ou d’une autre. Il devait avoir un talent caché, une botte secrète qui faisait qu’il évitait de justesse pas mal de problèmes, parce que clairement, elle-même avait déjà explosé des articulations pour moins que ça. Ça devait être ce fameux frère dont elle entendait souvent parler mais n’avait jamais vu. Elle avait appris en farfouillant sur le net qu’ils étaient issus d’une famille riche, et à en croire nombre de commentaires, c’était ce fameux frère qui assurait la survie. Ah la génétique et ses mystères, chienne de principe, elle savait toujours comment frapper pour que ça fasse mal.
Non vraiment il devait le faire exprès, ça devait être une couverture pour cacher elle ne savait quel noir secret. Peut-être était-ce un tueur en série qui se cachait derrière le parfait dingo pour rester discret ? Non… elle pouvait le voir au fond de ses yeux, il n’avait pas la trempe d’un tueur. Ou alors, pas celle d’un tueur froid et méthodique. Et puis compte tenu de sa maladresse ou de son étourderie, il serait capable de laisser des traces partout et de se briser un os en glissant sur le sang. Plus efficace qu’un « Marius m’a tuer. »

Bref, le voilà qui la regardait avec défi, sûrement prêt à lui balancer la balle dessus pour tester ses réflexes. Qu’il essaye et il verrait qu’on ne joue pas avec le chat sans se prendre un coup de griffe. Elle ne releva pas et lui laissa le temps de digérer ses remarques, pour peu qu’il puisse digérer quelque chose sans s’exciter lui. Déjà le voilà qui répliquait, butait sur les informations qu’elle avait donné. Elle n’écoutait pas, prenait tranquillement la direction de l’extérieur pour aller examiner la fameuse moto. Plus vite le travail serait fait, plus vite il se tirerait. La libération viendrait bientôt donc. « Y a même le langage des signes et la signalétique pour les cons. »
Elle serra les dents et essaya du mieux qu’elle put de réprimer d’autres remarques acerbes. Le venin qu’elle retenait lui brûlait la trachée, mais elle tenait bon. Il expliqua être simplement venu un certificat qui assurait que sa moto était en état. Elle était tentée de vraiment lui signer un papier et le laisser partir comme ça, mais une certaine forme de conscience professionnelle sommeillait en elle et lui forçait à vraiment examiner la bécane. Il se pourrait bien qu’elle s’en veuille s’il lui arrivait quelque chose. Peut-être bien que sous de nombreuses couches, se cachait encore un esprit capable de ressentir de la culpabilité. Peut-être. Même la mort des imbéciles n’était pas réjouissante.

« Et tu sais, j’vais pas te lâcher hein. M’agiter un mystère comme ça, c’est comme agiter une pelote de laine devant un chaton. » Non décidément, il ne devait pas le faire exprès, ça devait être le naturel. Un naturel déconcertant certes, mais un naturel quand même. Ou alors il s’était tellement bien imprégné de son personnage qu’il ne pouvait plus faire autrement qu’être ce gamin dans un corps d’adulte. Qu’avait-elle fait à Yahvé pour en arriver là ? Dieu qu’elle détestait l’Amérique. « Je vais quand même jeter un coup d’œil on ne sait jamais. » Elle ignora au passage le ton dramatique qu’il avait adopté, ses déclamations ne l’intéressaient pas. Elle s’accroupit devant la machine, et commença par inspecter les roues et les suspensions, sans nulle doute étaient-ce des éléments mis à mal durant les cascades. « Toutes les femmes qui t’envoient chier sont donc des mystères ? » Il devait avoir une liste longue comme le bras.
Mais au fond elle savait, elle savait qu’il ne lâcherait pas. Les boulets ne connaissaient pas de limite, pas de restriction, c’est eux qui avaient créé la détermination même. Comme quoi. Il fallait qu’elle oriente le sujet encore. « C’est bien payé, ça, cascadeur ? Ça doit être dangereux quand même. » Oui comme ça, flatter un petit peu son égo, ça le lancerait sur une pente, il aurait ainsi l’occasion de sortir sa crête de coq et de parader devant elle.



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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeMar 24 Fév 2015 - 22:41


Allez, dis moi ton secret…



Si j’avais dix ans de moins, je serais déjà en train de grimper sur la voiture pour sauter sur le toit et faire du bruit, ou encore je m’amuserais à aller regarder les autres moteurs pendant qu’Alyah termine de trouver ma baballe. Alors je me trouve plutôt sage, à rester comme ça à côté d’elle pendant qu’elle cherche. Vraiment. J’ai l’impression de me sentir adulte dans ces cas là, c’est un peu bizarre. Même quand je la mets au défi de récupérer la balle qui voltige entre mes mains, même lorsque je la suis à l’extérieur du garage vers ma moto sans m’arrêter un seul instant de raconter des bêtises. Ce serait tellement dommage en même temps… pourquoi donc chercher impérativement à se taire lorsqu’on a tant de choses inutiles à dire ? Si j’ai peur du silence ? Un peu. On me l’a trop imposé quand j’étais gosse, avec des on ne parle pas à table et Mais tais-toi, Marius à n’en plus finir. Le silence de mon père, aussi, qui me survolait à peine du regard tant j’étais décevant à ses yeux dans mon hyperactivité incontrôlable. Oui, j’ai peur du silence et re-oui, j’aime m’entendre parler. Et puis soixante-quinze langues, quand même quoi ! Avec ça on bat le record de l’improbable, ou presque. J’essaye de les lister dans ma tête, mais j’en suis à la langue de bois et à l’elfique de Tolkien que ça me dépasse déjà. « Y a même le langage des signes et la signalétique pour les cons. » Je m’arrête en fronçant les sourcils et en lui offrant une moue boudeuse l’espace d’une fraction de seconde. Susceptible, oui. Rancunier, non. « Hey ! La signalétique pour c#n je la connais ! C’est comme ça que ma Maman me parle ! » Absolument pas, mais ça sonnait bien pour officialiser mon statut d’imbécile. Ca me plait d’être un crétin, vraiment. Je force peut être parfois la dose, mais si c’est la seule manière qu’on cesse d’espérer de moi un comportement responsable et bien… voilà. Et en plus, ce n’est pas prise de tête. Ca me plait d’être un crétin, donc, même si pour ça je dois mentir. Parce que bien sûr, Madame Caesar ne m’a jamais parlé autrement que dans un français guindé et coincé du c#l, donc malheureusement la signalétique pour les c#ns, c’est au-delà de ses capacités. Un haussement d’épaule, je maintiens à Alyah que je ne vais pas la lâcher, ça non. On me lance un défi, je suis assez stupide pour le relever et ne jamais m’avouer vaincu. Tiens, voilà un point commun avec mon paternel : on ne me fait pas lâcher prise facilement. Et foi de Caesar, je saurai d’où elle vient avant ma mort !

Qui ne devrait pas trop tarder, vu l’agacement grandissant de la garagiste face à moi. Tant pis, j’aime vivre dangereusement. C’est même la raison qui m’a poussé à continuer le sport de haut niveau alors que tous les médecins, Zeke le premier, m’affirment que mon cœur va clamser avant mes trente ans à ce rythme. J’aime vivre dangereusement, et c’est aussi pour ça que faire une énième révision de ma moto me gonfle. Alors si elle pouvait expédier ça, ce serait parfait, voire génial. « Toutes les femmes qui t’envoient chier sont donc des mystères ? » J’éclate de rire à sa remarque, me relevant de la moto affaissée sous mon poids artificiel. « Que les jolies brunes à l’accent inconnu ! » Je m’esclaffe un peu plus, de ce rire plus que naturel que je n’ai jamais entendu chez mes parents. A croire que je me sens obligé de rire pour trois, d’ailleurs. Voilà qui serait intéressant à étudier. « Les autres, elles ne sont pas un mystère très longtemps, tu sais… » Je lève les yeux au ciel avant de me décaler quand elle commence à ausculter la petite bécane qui ne doit pas avoir plus d’un an, un an et demi à son compteur. Alors que je shoote très délicatement dans un caillou pour l’envoyer valser contre le mur le plus proche, elle relance la conversation sur une voie que je n’avais pas vraiment envisagée. « C’est bien payé, ça, cascadeur ? Ça doit être dangereux quand même. » J’hausse les épaules, oscillant une brève seconde entre la franchise et mon envie plus que pressante d’améliorer un peu la réalité bien fade d’un cascadeur. Et comme par hasard, devinez qui l’emporte ? « Bouarf, tu sais, suffit d’avoir un petit don et il n’y a plus aucun danger. Ca fait cinq ans que je fais ça, zéro blessures, à peine quelques sourcils brûlés, et pourtant j’ai enchaîné les tournages… » Je lui offre un clin d’œil alors que mes quatre entorses et ma fracture du poignet me font des doigts d’honneur. « Le plus dur, c’est l’absence de reconnaissance du public… » Un soupir plus qu’exagéré, et je conclus en lui lançant un regard plus que complice : « mais tu dois connaître ça, dans tes îles retranchées des Seychelles dont on ne connait que l’océan bleu et le sable chaud au détriment de ses habitants à l’accent si remarquable… » Alors, alors, Seychelles ?


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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeVen 27 Fév 2015 - 13:12


Marius & Alyah Հ Allez, dis-moi ton secret !


Etait-il possible d’avoir une conversation normale avec lui ? Plus le temps filait et plus elle se sentait prise dans une sorte de Kamoulox. Les propos dérivaient vers des contrées inconnues. Mais bizarrement, être en sa compagnie stimulait son imagination de l’absurde. C’était comme être en contact avec des enfants, on se prenait finalement à leur jeu de non-sens et de scénarios impossibles. Elle s’imaginait par exemple un jour être coincé avec Marius dans une situation surréaliste, par exemple échouer sur une île déserte. Elle se demandait combien de temps Marius vivrait. Fait étrange, les personnages dans son genre avaient tendance à être coriaces et à vivre plus longtemps qu’on ne se l’imaginait. Et à part briller d’intelligence, que savait-il faire ? Elle eut soudainement l’envie de mener l’expérience anthropologique, le laisser tout seul dans un cadre de survie et voir ce qu’il allait bien pouvoir faire. Après peut-être que c’était un as des forêts, qu’est-ce qu’elle en savait ? Les gens étaient surprenants parfois. Pouvait-il l’être lui ? Il avait l’air d’être plutôt du côté des joueurs, si on l’abandonnait sur une île déserte, il ferait des pâtés de sable en attendant que les autres viennent le secourir.

Il réalisa quand même l’exploit d’arracher un sourire et peut-être même un début de rire à la mécanicienne en évoquant sa mère. Troubles familiaux spotted. Elle se doutait bien que pour en arriver là, il fallait un sacré passif avec ses géniteurs. On n’avait pas dû lui accorder beaucoup de renaissance, surtout si à côté son frère jouait le type parfait. Elle n’avait pas tant connu sa famille que ça. Elle avait grandi sur une base militaire et avait été recruté à peine à seize ans, alors la crise de l’adolescence et toutes ces conneries occidentales, elle n’avait pas vraiment eu le loisir de les connaître. Elle avait au contraire combattu toute sa vie depuis qu’elle était en âge de marcher. Ses poings écrasaient déjà des gueules dans son enfance, et elle obéissait à un principe inaliénable : la discipline. Elle ne prétendait pas non plus que c’était un cocktail parfait, après tout regardez où elle en était, mais au moins elle savait se débrouiller seule.

Il éluda rapidement sa question sur les femmes et elle se garda bien d’afficher un air surpris. Sûrement qu’il y avait des femmes à qui son humour décalé plaisait ! Il en fallait bien pour tous les goûts après tout. Elle ne releva donc pas, n’essaya pas de blaguer davantage sur le sujet, car quelque part en elle un autre mécanisme s’était déclenché, le silence du solitaire. Elle ne préférait pas en entendre plus sur le sujet, tout simplement car ça entraînerait forcément des questions sur elle, et qu’elle n’était pas prête à discuter de sentiments et d’émotions. Elle avait perdu le fil de tout ça trois ans auparavant, maintenant elle n’avait que le silence comme compagnie. Du coup parler de ses cascades tombait à pic, et comme elle s’y était attendue, il marchait à fond et roulait des mécaniques pour l’impressionner.

Elle hochait la tête tout en inspectant encore le reste des pièces. Ses réponses défilaient dans son esprit mais elle n’y prêtait qu’une légère attention. Pourtant une phrase en particuliers sembla se frayer un passage pour se faire voir, rampant sous le flot de prétention pour se révéler ensuite. Un don ? Elle lui jeta un regard sceptique puis le détailla de haut en bas. Lui un don ? Une forme d’explication semblait poindre. La voilà sa forme de survie, le facteur qui faisait qu’il s’en sortait. Elle sautait peut-être un peu trop vite à des conclusions, mais finalement qu’il ait une mutation n’était pas insensé. On recensait la population mutante à un dixième de la population ce qui donnait quand même 732 000 000 de mutants. Bon, comme la moitié de la planète, ils devaient être un bon paquet à crécher en Asie, mais en tout cas il n’était pas rare d’en croiser. Être mutant ce n’était même plus une forme unique.
« Comment ça un don ? » Elle doutait quand même qu’il parle de talent, parce que cascadeur ça n’avait pas forcément l’air d’être le métier où on recrutait sur les facultés artistiques. Même pas besoin d’un sens de l’impro, foncer dans des murs et sauter au-dessus de voitures en feu, a demandait de l’entraînement, mais pas de l’art. Il y eut un moment de flottement, comme si elle avait dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Est-ce qu’elle touchait à un point sensible ? Oh sûrement ! Il ne serait pas le premier à se cacher du reste du monde ! L’extérieur était devenu dangereux pour la race mutante. Pour un gène on leur faisait la guerre, et c’était vraiment devenu une nouvelle forme de discrimination. Même les plus racistes s’alliaient avec leurs ennemis d’autrefois pour dénoncer les mutants. Ce n’était certainement pas eux qui allaient mettre tout le monde d’accord.

« Genre c’est ta vocation tu veux dire ? » finit-elle par dire pour évacuer la soudaine tension. S’il ne voulait pas en dire plus, alors elle laisserait le sujet clos. Et puis elle ne voulait pas en dire trop pour les mêmes raisons que pour le sujet amoureux. Elle voulait éviter de devoir parler d’elle. « Les Seychelles… Non plus. De toute façon, tu pourrais taper dans le mille que je dirais non quand même. »



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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeSam 28 Fév 2015 - 14:52


Allez, dis moi ton secret…



Qu’elle se prépare à souffrir : j’ai une bonne dizaine de pays francophones en tête, je ne compte pas la laisser tranquille avec ça. Mon obstination, je l’ai hérité de mon père, et ce doit bien être la seule chose de lui que j’apprécie et que je revendique avec la fierté de l’imbécile que je suis. Alors Alyah, il vaut mieux que tu craches le morceau tout de suite si tu ne veux pas devenir au mieux aussi bête que moi, au pire… hum… si tu ne veux pas te taper un pot de colle pendant les mois à venir ? Et là, c’est le drame. Déjà, elle change de sujet. Ensuite, elle embraye, surement consciemment voire, que dis-je, même !, intelligemment – c’est bien quelque chose qui me dépasse, ça – sur mon domaine, sur ma passion ou à défaut d’être véritablement une passion, mon métier et défouloir. Si c’est bien payé cascadeur ? Si c’est dangereux ? Non et oui, mon Capitaine ! Elle ausculte les pièces, moi je patiente péniblement en répondant à ses questions après une brève – d’accord, certainement trop brève – hésitation entre le mensonge et la vérité. Mentir un peu, ça n’a rien de grave non ? De toute manière, j’ai passé mon bac en trichant, je suis devenu cascadeur en falsifiant consciencieusement mes certificats médiaux, alors bon, je ne suis pas à ça près. Et franchement, le jour où mentir me posera véritablement un problème, je crois qu’il faudra m’interner pour dérèglement neuronal ou une c#nnerie quelconque dans le genre. La voilà qui hoche la tête pendant que je fanfaronne. Un petit don, pas de danger. Je me demande de quoi je parle, là. Si j’évoque de manière très discrète, en mode privet joke, mon petit talent de super-mutant de comics ? Très certainement. Mais en même temps, ce n’est pas la seule chose qui fait que je suis un super-cascadeur. J’ai toujours été sportif, quel que soit le domaine. Le Hand, c’est juste le meilleur sport et donc forcément celui que j’ai choisi, mais je sais que j’ai un équilibre et une coordination œil-main telle que je ne peux exceller dans n’importe quel domaine, pourvu qu’on me laisse passer professionnel avec cette p#tain de malformation qui me ferme toutes les portes des fédérations sportives. Donc bon, j’ai un don, mais c’est pas juste le contrôler ma densité. C’est plus que ça. Et c’est pour ça aussi, qu’en dehors de mes quatre entorses et de ma fracture du poignet, résultat de deux chutes en moins de deux mois à cause d’une bêtise de ma part et d’un câble mal assuré, j’ai jamais rien eu de grave. Et les Urgences, l’année dernière, à cause de ton cœur ? Ouais, nan, c’est pas directement lié à mon job, ça. J’avais juste un peu trop forcé, voilà tout. Rien de grave. Je m’interromps pour reprendre ma respiration et envoyer planer un caillou mal placé, elle en profite pour poser une question. Et forcément, une question à propos de quoi ? « Comment ça un don ? » Je cligne des yeux, les fronce, lui offre une moue surprise qui laisse se dessiner sur mon visage toute mon inquiétude quant au sous-entendu possible et son interprétation de la chose. Excellent menteur, ouais. Incapable de cacher ce que je pense si je ne m’y prépare pas ? Ouais, aussi. Et une seule pensée s’impose à moi à ce moment là : b#rdel, faut pas que Martial apprenne ça. J’ai vingt six ans, mais j’ai peur que mon frère sache que je lui ai un peu désobéi dans un sens. Et ouais. Et de toute évidence, elle parvient sans peine à décrypter tout ce qui traverse mon visage et mes yeux écarquiller puisqu’elle finit par m’extirper de la panade dans laquelle elle m’a foutue : gentille, la meuf. « Genre c’est ta vocation tu veux dire ? Les Seychelles… Non plus. De toute façon, tu pourrais taper dans le mille que je dirais non quand même. » Nerveuses, mes mains glissent dans mes poches, mes sourcils toujours froncés dans une réflexion que je m’étonne mener. Et finalement, j’hausse les épaules, décrétant que j’ai juste un don pour les cascades et que c’est tout et qu’il n’y avait rien d’autre à comprendre là dedans et que voilà. « Ouais, c’est ma vocation, on va dire ça. Une façon comme une autre de faire du sport et du théâtre, j’étais trop doué de base pour ne faire qu’un des deux, tu comprends ? » Tout malaise chassé comme des nuages sous un fort mistral, je lui offre à nouveau un large sourire. Je suis comme ça moi : entier. Un instant je m’inquiète, la seconde d’après je repars avec mon tonus habituel. La grande classe. Parce que je le vaux bien. Me rapprochant de la mécanicien, je désigne ma moto. « Bon, alors, elle est opérationnelle ? Et si c’est pas Seychelles, c’est l’Île Maurice ? » Une moue boudeuse se fond sur le ton de la conversation, comme si je ne passais pas sans arrêt du coq à l’âne. « Si tu ne me dis non alors que j’ai juste, c’est de la triche, ça, tu sais ? Et si tu triches, je vais tricher aussi, et on ne va pas s’en sortir, et je vais devoir bouder, et tu ne vas pas apprécier. » Une pause, le temps de m’apercevoir que cette histoire de don lâché sans faire gaffe me perturbe vraiment. « Et toi, faire joujou avec une clé à outils, c’était ta vocation aussi ? Tu es la femme qui parle aux moteurs de voiture et tout ? »


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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeLun 9 Mar 2015 - 16:24


Marius & Alyah Հ Allez, dis-moi ton secret !


Elle avait senti le malaise dans ses mots, le besoin de fuir. Aucun doute, il cachait une mutation, ou quelque chose en rapport avec ça. Il avait pris trop de temps pour rebondir, pour reprendre son air de bienheureux. Il avait tellement baba des fois, que le souci était une expression flagrante sur son visage. Voilà, elle avait tiré sur la corde sensible, avait trouvé le moyen de peut-être se débarrasser de lui. Genre ne cherche pas à en savoir plus, et je ne dirais à personne que t’es un mutant. Mais elle n’était pas de ce bord-là, n’emploierait pas de mesures extrêmes tant qu’il resterait dans un questionnement innocent. Et puis il n’avait pas l’air bien méchant, il devait être du genre à se laisser dépasser rapidement par les situations trop graves. Alyah savait bien qu’au fond, peu importe ce qu’il découvrirait, ce ne serait jamais dangereux pour elle. Il ne pourrait jamais la nuire, il n’avait pas vraiment l’étoffe pour ça. L’agacer par contre, il y arrivait très bien.

Elle haussa les épaules pour exprimer clairement sa désinvolture. « Je n’appelle pas ça tricher. Je dirais plutôt que je défends ma vie privée. » Présenter les choses de manière légitime pourtant ne devrait pas vraiment l’arrêter sur ce point-là. Et voilà qu’il posait davantage de questions, tentant de gratter toujours plus d’informations. Arrête-toi avant qu’il ne soit trop tard. Mais elle dut bien admettre que jouer la carte du secret éternellement n’allait pas faire l’affaire, il allait toujours revenir à l’attaque. Il fallait parfois apprendre à céder du terrain, à donner de sa personne. « Disons que je n’ai jamais été très douée pour l’école. Je préférais traîner dans les rues. Mon oncle m’a récupéré et m’a appris la mécanique. Je suis plus manuelle qu’intellectuelle.» Une traînée de mensonges, mais il fallait bien cela pour cacher les cadavres qui se trouvaient dans son sillage. C’est qu’elle n’avait jamais été douée pour l’école, en attendant, elle n’avait pas beaucoup fréquenté le milieu scolaire. Elle avait passé son enfance dans une station militaire, entre les tests médicaux et les cours dispensés aux enfants de militaire. Elle n’avait par contre jamais vraiment traîné dans les rues. Elle n’était pas beaucoup sortie de la base avant d’entrer au Mossad. Et puis, le vieil oncle qui la prit sous son aile, ça pouvait être une métaphore pour le recruteur du Mossad et ses entraîneurs. L’agence avait aussi fait office de figure familiale pour elle, alors ce n’était pas tant un mensonge que ça en fait.

Elle se releva et démarra le moteur de la bécane pour écouter le ronronnement du moteur. A priori, rien à signaler par là non plus. Bien, voilà qui mettrait certainement fin à cet entretien, elle lui signerait son papier et il n’aurait plus de raison de rester. Surtout que Mila n’était pas dans le coin, donc il ne pourrait pas faire son petit numéro de super copain pour rester dans les parages.
Mais quelque chose avait commencé à piquer sa curiosité et son instinct d’enquêtrice. « J’ai entendu dire que t’étais une sorte de riche héritier en France. Pourquoi être venu t’enterrer ici et être cascadeur ? » Face à son regard, elle se justifia en haussant les épaules. « Internet. » Elle aussi pouvait jouer au jeu des questions gênantes, et elle était une redoutable adversaire. Surtout que Marius ne semblait pas être du genre à pouvoir cacher ses réactions plus que ça. Son regard se fit interrogateur, puis sa bouche se tordit d’un rictus satisfait. Il n’y a pas que toi pour décider des règles du jeu. Des problèmes de famille, une mutation secrète, peut-être bien que Marius aussi avait des choses intéressantes à lui révéler. Renverser l’interrogatoire, prendre le dessus, comme avec Faith. L’attaque était la meilleure des offensives. S’il se sentait menacé, il se rendrait compte que le jeu n’en valait pas la chandelle, que découvrir qui se cachait derrière la mystérieuse mécano n’était pas une finalité intéressante et cruciale. Protéger son propre secret, voilà ce qui devrait le préoccuper.




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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeLun 9 Mar 2015 - 21:34


Allez, dis moi ton secret…



Je ne sais pas vous, mais parfois je m’amuse à essayer d’imaginer ce qui est en train de se passer dans ma tête. Par exemple, là, je vois bien tous mes neurones mourir peu à peu parce que je les utilise pour la première fois et qu’ils ne comprennent pas le manuel d’utilisation. Un truc dans le genre. Donc voilà. Peut être que je suis le seul à faire ce genre de chose, mais c’est toujours intéressant. Et lorsqu’Alyah a commencé à buguer sur le terme don que j’ai lâché sans trop vouloir glisser de sous-entendus – qui est ce qui est en train de s’étouffer, là, que je l’étrangle correctement ? –, quand j’ai commencé à déconner grave, une alarme et des lumières rouges ont figé totalement l’intérieur de mon cerveau. Et ça s’est un peu vu sur mon visage. Je suis peut être capable de mentir à quelqu’un en le regardant dans les yeux et en continuant de sourire sans la moindre gêne, rester impassible lorsqu’on me prend par surprise ou que je suis tout simplement vexé, déstabilisé, perdu, effrayé et bien… c’est pas dans mes capacités. Oh, quand je dis déstabilisé, j’ai de la chance c’est relativement rare. Genre, par exemple, là, ça doit être la première fois depuis quatre ans que je suis incapable de dire quoique ce soit. Je dois avoir l’air d’un merlan fris ou de son cousin le plus proche et le plus laid. Le plus proche, surtout. Parce que je suis quand même beau gosse, même lorsque j’ai cette tête d’ahuri. Mais finalement, elle change de sujet et j’arrive à effacer mon malaise pour redevenir le chieur que je suis en temps normal. Je me sens bien mieux dans ma peau, bien mieux à mon aise dans cette c#nnerie naïve et infantile que je revêts quotidiennement, ce costume – en est-ce vraiment un ? – taillé sur mesure par l’un des plus grands couturiers au monde : l’ironie. Une courbette, un petit salto, j’esquive, ricane, m’offusque de la voir sous-entendre qu’elle serait capable de tricher en refusant de me dire oui lorsque j’aurais juste. Parce que je vais finir par savoir d’où elle vient, c’est une évidence : celui qui parviendra à m’ôter une idée de la tête n’est pas encore né, je vous l’assure, foi de Caesar !

Elle ose hausser les épaules, je relève le menton comme pour la mettre au défi de me répondre quelque chose. « Je n’appelle pas ça tricher. Je dirais plutôt que je défends ma vie privée. » Quoi ? « Geeeeenre… » Je laisse traîner la voyelle pour bien lui faire comprendre que je n’y crois pas un mot et qu’elle n’en croit pas un non plus. « A partir du moment où tu te targues d’être française alors que tu es sûrement… hum… » Vite, trouvons un énième pays francophone potable, « Mal… Mal… ‘fin que tu viens du Mali… » C’est pas en Afrique le Mali ? Tu ne crois pas qu’il y a un petit problème là ? Non, pas du tout… « Tu as décroché ta vie privée de son support pour me la tendre sur un plateau d’argent, et puis c’est tout. » Je croise les bras, pour appuyer mes propos que mon sourire volontairement digne d’un gosse de cinq ans décrédibilise chacun de mes propos. Une pause. « Disons que je n’ai jamais été très douée pour l’école. Je préférais traîner dans les rues. Mon oncle m’a récupéré et m’a appris la mécanique. Je suis plus manuelle qu’intellectuelle.» Si j’avais été un chien, sûr que mes oreilles auraient frétillé de bonheur pour s’orienter dans la bonne direction et aspirer chaque syllabe prononcée par Alyah. Que ce soit un mensonge ou une vérité vraie, c’est toujours ça de pris et moi, je prends toujours tout ce qui traîne. Peut être un peu trop vu mon casier judiciaire, mais bon. « T’es un peu comme moi en fait, bien trop intellectuelle pour pioncer dans un canapé… » Je lève les yeux au ciel, sifflotant pour appuyer, toujours, mes propos. Manuel, ouais, je dois être manuel aussi. Parce que l’intellectualité, je laisse ça à Martial. Et j’ai pas du tout envie de le lui reprendre. De toute manière, c’est lui l’aîné donc c’est lui qui a choisi en premier et tant pis pour lui s’il regrette maintenant. Et la mutation, c’est lui qui te l’a laissée alors ? Un frisson manque faire vaciller mon sourire, je me rends compte que je n’ai pas arrêté un seul instant de cogiter mon manque flagrant de réflexion un peu plus tôt. Pour ce que tu réfléchis d’habitude, j’ai pas vu de changement… Certes. Mais là, j’ai désobéi à mon frère. Et ça, je ne me le pardonne pas trop souvent. Un soupir, ma bécane ronronne et mon sourire revient en force alors que je la tapote d’un air très fier, l’air de dire C’est ma moto à moi, elle est belle hein ?. « J’ai entendu dire que t’étais une sorte de riche héritier en France. Pourquoi être venu t’enterrer ici et être cascadeur ? » Je fronce les sourcils et fais une moue mécontente. Qu’est ce que mes parents viennent faire là ? C’est vraiment pas du jeu. Elle doit se méprendre sur mon mécontentement vu qu’elle ressent le besoin de justifier son savoir par un « Internet. » qui me fait hausser les sourcils et rouler des yeux d’un air blasé. Internet, ouais, mais pas que. Là où les Caesar vont, les Caesar le proclament. Là où les Caesar passent, la santé trépasse. Ou presque. Mes parents ne sont pas discrets, la centaine de morts qu’ils ont laissé en Europe non plus. Je m’assois sur ma moto qui daigne, cette fois, ne pas trop crisser sous mon poids normal. Ou presque. Je dois être légèrement moins dense là, vu la subite accélération de mes mouvements. C’est assez chelou, mais relativement discret. J’espère.

La regardant droit dans les yeux, j’hausse les épaules. « Caesar, Caesar, à genoux devant Caesar ! » je proclame d’une voix de comédien. J’hausse à nouveau les épaules. « C’est mon frère, l’héritier. Si la loi le lui autorisait, mon père me déshériterait vraiment, mais au final, j’ai quand même des parts de son empire, il ne renfloue juste plus mes comptes en banque. » J’hausse les épaules. On ne dirait pas comme ça, mais ça ne me fait presque rien d’être à ce point rejeté par mes parents. J’ai l’habitude… et je n’ai plus huit ans. « J’vois pas ce qu’il y a de mal à être cascadeur. C’est pas parce que mes parents sont les Caesar… » Oh, mais est-ce du mépris qui suinte de ce nom de famille qui m’exaspère autant qu’il me rend fier ? « … que je suis obligé d’avoir un balai dans le fion. » Et un dernier haussement d’épaules. Je réfléchis deux secondes avant de me sentir obligé de rajouter d’un ton provocateur : « Pour reprendre tes mots, disons que j’ai jamais été très doué pour l’école mais que contrairement à ton vieil oncle, c’était pas trop dans le genre de la famille. Et puis… en quoi ça t’intéresse ? Tu as toute la biographie des Caesar sur Wikipédia, tu sais ? » Toute, ou presque. Il faut dire qu’entre notre naissance et nos quatorze ans, elle était bien documentée, notre jolie page personnelle, mais que depuis notre migration aux US, il faut croire que les gens se sont désintéressés de notre joli minois. Il ne doit plus y avoir que celle de notre père d’actualisée. Pas que ça me dérange, j’étais déjà beau gosse à quatorze ans, date d’une des dernières photos mises, et je me faisais déjà remarquer par la police. C’était cool. J’extirpe un torchon de mon sac, torchon qu’on a jadis appelé papier et qu’elle doit signer pour attester que ma moto roule tranquille. « Du coup, tu signes mon papier ? » Un instant d’hésitation, je me demande si ça vaut la peine de risquer mes bijoux de famille. Mais je ne serais pas Marius si je n’étais pas débile. « Si tu veux en savoir plus sur ma vie privée, ça peut s’arranger tu sais, j’suis célibataire, libre comme l’air et y’a pas de paparazzi chez moi… » Un sourire angélique, je suis sûr que ça va aller comme sur des roulettes.



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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeDim 29 Mar 2015 - 5:42


Marius & Alyah Հ Allez, dis-moi ton secret !


« T’es un peu comme moi en fait. » La remarque la frappa de plein fouet. Peut-être qu’il disait ça de manière innocente, peut-être pas, mais il n’avait pas l’air de vraiment s’en rendre compte. Est-ce qu’il ne le sentait vraiment pas ? L’air devenu moins respirable à cause de l’aura sombre de la mutante, l’aigreur presque criminelle dans sa voix ? Il n’était donc vraiment pas homme à s’attarder sur les détails. Non elle n’était pas comme lui, elle n’avait pas vécu d’enfance dorée dans des demeures tellement grandes que les familles ne s’y croisaient pas, elle n’avait pas été élevée par des armées de nourrices parlant à peine la langue du pays, elle n’avait pas erré dans les réceptions et les événements fastueux qui réunissaient le gratin. Peut-être bien qu’il n’avait pas connu la vie la plus heureuse, il semblait avoir été assez malmené par sa famille, mais il n’avait jamais vécu dans la poussière. Il n’avait pas traîné, n’avait pas rampé dans la boue, n’avait pas connu la rigueur militaire et les réveils à cinq heures du matin avant de se lancer dans des courses d’orientation dans les bois.  Non il n’était pas comme elle, même pas un peu, même pas un centième, et elle n’était pas comme lui, elle était loin de l’être. Deux atomes perdus dans l’infinité, normalement pas amenés à se rencontrer et pourtant. Ils étaient à des années lumières l’un de l’autre mais le cours de la vie les avait réunis dans ce petit garage pas forcément prestigieux.

Parfois la vie avait de l’ironie à revendre, un surplus de frustration qui l’amenait à érailler les fils de la destinée. Les Moires avaient beaucoup d’humour, vraiment. Elles devaient se gausser, rire de leur œuvre à gorge déployée, à regarder les tourments quotidiens de leurs petits sujets.
La situation n’avait pourtant pas l’air si terrible. En vérité elle ne l’était vraiment pas, c’était juste un client qui venait dans un garage pour y obtenir les services proposés, c’est-à-dire réparer sa moto. Mais ce n’était pas n’importe quel client, lui et ses foutus questions, lui et son humour de collégien et ses manières de… de mec qui n’a pas de manières en fait. Est-ce que les gens devaient vraiment subir ça au quotidien ? Alyah trouvait cette situation mille fois plus compliquée que n’importe quel traquenard dans lequel elle s’était retrouvée. Elle avait vécu la grande aventure, avait su quoi faire bien des fois dans bien des impasses, mais elle se retrouvait là à se battre avec de simples mots. C’était le tribut à payer pour ceux qui employaient les armes avant les paroles, ceux qui négociaient avec les points. Elle n’était pas taillée pour ce monde-là.

Elle le laissa se lancer dans un autre de ses grands numéros. Ce mec vivait un peu dans l’exubérance quand même. Peut-être qu’il n’étalait pas d’argent à en perdre le compte, mais il étalait son caractère. Elle se demanda ce qui se cachait vraiment derrière cette comédie, à moins que cette comédie ne soit vraiment lui.
Ainsi donc c’était le grand frère qui avait tout raflé ? Information intéressante, encore un nom à noter sur la liste des maisons à visiter. « Et ton frère il est venu se perdre ici avec toi aussi ? »  Le ton était faussement badin, elle cherchait juste à savoir au cas où il y aurait des choses intéressantes à grappiller chez lui. Elle se doutait bien que Marius n’était pas homme à avoir des collections d’objet d’art chez lui, mais si le frérot devait jouer monsieur pince sans rire, je-suis-un-héritier-modèle, alors il devait avoir aussi l’appartement archétype des magazines déco. Il y aurait peut-être quelques tableaux, peut-être même des originaux, des petites excentricités qui devaient bien valoir quelque chose sur le marché. En ce moment elle avait ralenti de ce côté-là,  en parti à cause des recherches qu’elle menait sur Faith, mais viendrait un moment où elle allait devoir forcément  se remettre sur les rails. Autant chercher un « client » potentiel dès maintenant !

Et pendant qu’elle ruminait ses pensées, Marius continuait son fabuleux jeu d’acteur. Il était encore dans une de ses phases de gamin visiblement. Quels événements amenaient les gens à laisser tomber le sérieux ? A s’abandonner à la simplicité sans jamais penser au lendemain, aux responsabilités et aux conséquences ? Est-ce qu’il souffrait d’un complexe d’infériorité ? Et surtout la question la plus importante, qu’est-ce que tout ça pouvait bien lui foutre ? Sérieusement ? Elle qui avait prié un bon moment en espérant qu’il parte, elle n’avait plus qu’à signer son foutu papier et il pourrait disparaître. « Je me disais qu’avec tout ce qui traîne sur le net justement, c’était plus sûr de demander à l’empereur en personne. »
Elle attrapa le torchon qu’il lui tendait et s’éclipsa dans le petit bureau qui faisait non seulement office de centre administratif mais de coin détente et de cantine. On faisait comme on pouvait avec des petits moyens. Elle tamponna le papier, griffonna une signature et retourna près du jeune homme.  « Tiens, maintenant décampe d’ici avant que je te jette à grands renforts de coups de pied au derche. » Oui, l’amabilité faite femme. « C’est non pour le rendez-vous. Et c’est la Guyane. » Et maintenant, tu peux t’en aller. Et plus vite que ça.



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MessageSujet: Re: Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah)   Allez, dis moi ton secret ! (pv Alyah) Icon_minitimeMer 1 Avr 2015 - 23:57


Allez, dis moi ton secret…



Ce qui est marrant, c’est qu’à la base, en dehors d’avoir des sacrés courbes que je ne sais pas ignorer, Alyah ne m’a pas forcément tapé dans l’œil. Bon, okay, je remarque toutes les filles assez bien roulées, je suis un éternel dragueur qui essaye même pas de se retenir de sauter sur tout ce qui bouge – qui a parlé de lapin que je lui marave la tronche avec mes babouches ? – mais bon voilà. Le mystère Alyah est suffisamment prenant pour que je ne tente rien d’autre, d’autant plus que je tiens à mes parties. Et qu’elle ne semble pas des masses être intéressée par mon physique d’Apollon, comme quoi, personne n’est parfait. Peut être que c’est mon nom de famille qui la rebute ? Bah quoi, on peut espérer trouver une raison plausible à ce désintérêt inexplicable, non ? Un ballet d’haussements d’épaules commence alors que je m’agite, sautille, m’assois sur ma moto, me relève, répond aux questions qu’elle a posées et même à celles qu’elle n’a fait que penser, m’hasarde à lui faire remarquer que c’est mon Marty d’amour qui est l’héritier du trône et que moi je suis juste le fou du roi qui amuse la galerie, poursuis sur… « Et ton frère il est venu se perdre ici avec toi aussi ? » J’arque un sourcil, ignore la question, passe à autre chose alors que je m’amuse à parler, parler encore, parler toujours, dans ce babillage incessant qui exaspère les gens.

Blablabla, et patati et patata, toute la journée ça n’arrête pas et je continue à parler, à pipoter, à dragouiller, à sous-entendre, sans donner signe d’avoir envie de me la boucler. Dis moi, mistinguette, tu sais que tu as une biographie de chaque membre de la famille Caesar sur le net à côté de celles de Bill Gates et de Winnie l’Ourson ? Alors pourquoi tu poses ces questions ? C’est pas que j’aime pas parler de moi, bien au contraire, c’est surtout que les Caesar et les C#nnards, c’est pas forcément mon sujet favori. « Je me disais qu’avec tout ce qui traîne sur le net justement, c’était plus sûr de demander à l’empereur en personne. » Geeeenre… Mon sourcil s’arque d’un mouvement ironique. Elle croit m’avoir là ? « T’aurais du te pointer aux bureaux du Padre alors, meuf. Je préfère répondre aux questions sur la tequila et sur les bars à shoot de Radcliff, t’sais. » Je lui tends mon torchon, histoire de trouver une transition toute faite avant d’aller lui proposer d’en apprendre plus sur la morphologie des Caesar dans mon appartement, un truc du genre, avec toute ma finesse habituelle. Je sifflote, les mains dans les poches, lorsqu’elle se barre avec le papier. Mes doigts glissent sur ma baballe qui bondit et rebondit à nouveau. Au rythme des toc-tocs de ma balle, je claque la langue sur mon palais, patiente calmement en m’initiant aux claquettes, sautillent en recommençant à siffler. Bref. Je passe le temps. Jusqu’à ce qu’Alyah repointe le bout de son nez. « Tiens, maintenant décampe d’ici avant que je te jette à grands renforts de coups de pied au derche. C’est non pour le rendez-vous. Et c’est la Guyane. » Oulaaah ! je récupère le papier que je froisse dans ma poche, le temps d’assimiler tout ce qu’elle vient de me balancer à la tronche. Bon, déjà. « Merci, trop aimable. Et essaye un peu de me foutre un coup de pied qu’on rigole, j’suis sûr que tu m’effleures même pas ! » Ensuite… Je fronce les sourcils. « T’es sûre pour le rendez vous ? Allez, c’est pas un rencard, et j’suis tellement adorable que tu risques de ne plus pouvoir te passer de moi… » Petit regard aguicheur qui ne se prend pas une seconde au sérieux, j’avise mon casque que je cale dans ma nuque sans daigner le mettre correctement. « Et je te crois pas pour la Guyane. Tant que tu m’as pas prouvé que tu sais faire le punch correctement. » Comment ça, Guyane et Guadeloupe ce n’est pas des masses pareils ? Je me laisse tomber sur ma moto dont les suspensions grincent et grimacent à nouveau sous mon poids artificiel que je ne contrôle pas vraiment. « Donc tu me dois un rendez vous… » Un clin d’œil, je démarre ma moto d’un mouvement de poignet. Bon, ben ce soir, je peux rayer je ne sais pas combien de pays de ma liste des hypothèses. C’est pas que je suis encore plus intrigué mais c’est tout comme…

Spoiler:


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