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avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Etant moi-même l'un d'entre eux : oui. Le soucis étant qu'eux ne sachent pas ce que je suis réellement. Car oui, je suis l'une des créatures qu'ils recherchent, mais aussi l'une de celles que je tue. Mais je suis bon. L'un des meilleurs Hunter du pays et l'un des meilleurs menteurs que la terre ait porté en son sein. Je tue sans une once de pitié, je prends un plaisir certain à torturer aussi bien physiquement que mentalement mes victimes. Je me venge de cette condition imposé dont je n'ai jamais voulu. Je me répugne autant que vous ne me répugnez et vous assassinerez tous jusqu'au dernier.

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que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
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PAYS : France. DISPONIBILITÉ : 4/7.VOTRE AVIS SUR TH : bon, très bon. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : une madame inscrite ici. PERSONNAGE : inventé. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : nop. UN DERNIER MOT ? : c'est mon dernier mot.

Gabriel se tut encore et fit craquer ses doigts. Le silence était pesant. Seul le tic-tac de l'horloge semblait encore vouloir rompre le silence. Ils se regardèrent ainsi, dans le blanc des yeux, pendant quelques minutes interminables. Lentement, l'homme se mit à observer la pièce. Des canapés de velours, un bureau massif en bois orné. À sa gauche se dressait une gigantesque bibliothèque murale. Il s'attarda sur une rangée de livre et parcouru rapidement les nom des auteurs : certains étaient français, d'autres irlandais mais la majorité provenaient d'Albion. La psychiatre finit par s'éclaircir la gorge.

- Gabriel, si je veux parvenir à mieux vous cerner, il va falloir m'en dire plus sur vous, lui dit-elle en le regardant par dessus ses lunettes en forme de demi-lune. Ses lèvres étaient pincés et le haut de sa chemise mal-boutonnée laissait apparaître un bout de la dentelle de son soutien-gorge. Il releva les yeux.

- Vous voulez donc tout savoir ?, demanda-t-il, absolument tout ?
Elle opina du chef, lui, arqua un sourcil avant de s'installer au fond de son fauteuil.

Gabriel se lança donc dans le récit. Le récit de sa vie.




Je suis né dans un pays entre les montagnes. Dans la froidure des vents glaçants du nord. Je suis né parmi la neige incessante. Dans les senteurs de cuir et de fourrure. Je suis né dans les parfums de l'extrême-orient russe, à Vladivostok, entre l'Europe et l'Asie. Je suis né par une froide nuit d'été, de l'union d'Ariella Cohen, une femme de confession juive et d'Aleksandr Chinaski, un paysan russe.

Durant la période soviétique, des subventions étaient offertes aux familles moscovites qui décidaient d'élire domicile dans les périphéries en marge du monstre qu'est ce plus grand pays du monde. Mes parents, étant loin de rouler sur l'or, quittèrent donc leur Troisième Rome pour une ville situé onze fuseaux horaires plus loin : et c'est ainsi que je vis le jour à Vladivostok. Paysage de ruine. L'argent nous manquait et il n'était pas rare que nous ne puissions pas nous permettre de manger à la fois au déjeuner et au dîner. Mais, n'étant pas en âge de comprendre, je ne pouvais pas m'en rendre réellement compte, bien que souvent, la faim me plia en deux.

Je fus malgré cela un enfant charmant et extraverti. Durant mon enfance, mon aire de jeu se nommait Twin Peaks. Un coin à la fois effrayant et fascinant. C'était accompagné de mon acolyte de toujours, Maksim, que je m'y rendais presque tous les jours à vélo après une bonne demi-heure à patauger dans la bruyère et la boue. Maksim habitait la petite maison à droite de la nôtre. Ses parents n'étaient pas bien plus riches que les miens et une forte amitié se créa au fil des ans entre nos deux familles.

En l'an de grâce 1989, la situation familiale était devenu critique. Mon père, rongé par l'alcoolisme, ne parvenait plus à joindre les deux bouts. Cette année-ci, ma mère pleura souvent le soir, seule dans le lit conjugal et c'est souvent que j'allais la rejoindre à la place de mon père qui figurait au banc des abonnés absents, pour la prendre dans mes bras, tentant vainement de la réconforter dans une incompréhension totale de sa souffrance. Elle me regardait la prendre dans mes petits bras avant de me sourire, aspirant à cacher ses sanglots. En décembre, je compris enfin pourquoi la femme qui me donna la vie versa tant de larmes, des nuits durant : mon père et ma mère ne seraient bientôt plus que de vague souvenir pour moi.